mardi 10 juillet 2012

Sud de la Thaïlande avec Luce et Nico

La sensation de vivre un rêve éveillé est ancrée profondément dans mon esprit! La transition en avion, me faisant quitter Myanmar (la Birmanie) pour retourner en Thaïlande, ne risquait en aucun cas de me faire sortir de cet état de pseudo-transe permanent. J’y suis plongée depuis maintenant plus de 8 mois et cette 4ième arrivée à Bangkok ne sera pas perçu comme un brutal retour à la réalité.  Sur mon petit nuage, je rêvasse ! Je me remémore ces 3 dernières semaines de voyage qui viennent de s’écouler dans ce pays au charme si particulier. Toutes les images, me venant à l’esprit, me procurent de nouveau un réel plaisir. L’atterrissage en Thaïlande ne  me fera aucunement redescendre vers de bas étages d’une vie monotone, quotidienne et sans goût particulier. Ce n’est pas non plus la partie logistique du voyage qui risquera cette fois-ci de me préoccuper outre-mesure.  Il ne sera pas nécessaire,  pour moi, de batailler ardemment afin d’obtenir les informations permettant de se rendre à tel ou tel endroit.  Je possède déjà mes repères et connais les principales routes à emprunter. 

Se mouvoir à Bangkok est très aisé. C’est, en habitué, que machinalement, je récupère mes bagages, saute dans le premier train express  et m’en vais vaquer à mes occupations et mes obligations de voyageur. L’achat de matériels utiles et pratiques dans le centre de la ville sera l’une d’entre elles. Je vais m’attarder que quelques heures dans cette grande mégalopole et ceci, prévisionnellement, pour la dernière fois lors de ce périple au long cours. En fin d’après-midi, je prends un bus de nuit pour me rendre à Phuket.

Un repas typique et copieux pris avec des thaïlandais, lors de l’arrêt restauration sur la voie rapide, contribuera et facilitera mon endormissement rapide bercé par la route qui défile.  5h00 du matin! Je suis déjà arrivé à la destination choisie. Deux petites heures à attendre dans la station de bus, occupé à trier les photos, faire du ménage sur le disque dur de mon ordinateur, écrire le récit de mes aventures… Le soleil ayant fait son apparition, je me rends en bus dans le centre-ville.

Des retrouvailles tant attendu se profilent! L’excitation monte progressivement. Me faut-il encore savoir, où et comment, nous allons nous retrouver ? Après avoir cherché une connexion internet à disposition, je découvre  la localisation de l’hôtel de ce couple d’amis et l’ensemble des renseignements qu’ils m’ont fournis. Encore quelques minutes pour atteindre l’emplacement de ce dernier.
Le timing sera parfait et pourtant non organisé! Rentrant dans l’allée menant à leur lieu de résidence, je tombe nez à nez avec Lucille et Nicolas qui s’apprêtaient à aller prendre leur petit-déjeuner. Les accolades sont de rigueurs. C’est avec un plaisir immense que je peux prendre dans mes bras des personnes qui comptent à mes yeux. Bagages déposés, premières discussions effectuées en chemin, nous nous trouvons un restaurant sympathique pour nous restaurer. Nullement besoin de vous dire que les sujets de discussions sont légions, les questions fusent, chacun ayant vraiment envie d’en savoir beaucoup plus sur les expériences de l’autre. Lucille résumera parfaitement nos retrouvailles en évoquant la rencontre entre Les « Working Holidays Visa de Nouvelle-Zélande » (Visa vacances travail) et le « voyageur autour du Monde ». Ceci se déroulant bien entendu  à quelques milliers de kilomètres de notre terre natale. 
Nous allons passer, à partir de cet instant, une semaine ensemble. Ce lapse de temps est vraiment court mais nous allons l’optimiser un maximum pour en profiter autant que possible. Très rapidement le programme et l’itinéraire se dessine! Après quelques négociations efficaces avec le propriétaire, nous sommes en possession d’une voiture de location pour la semaine. Bagages dans le coffre, nous sommes fin prêt à prendre les routes du Sud de la Thaïlande.  Posséder son propre moyen de locomotion va nous permettre une liberté de mouvement non négligeable. Partant vers le Nord, nous sortons tout d’abord de l’île de Phuket puis continuons notre chemin pendant quelques dizaines de kilomètres. Nous nous arrêtons plusieurs fois le long de la côte pour admirer les plages dessertes de sable blanc qui bordent la mer d’Andaman et son eau turquoise. 
Notre première destination et stop, pour la première nuit, sera Khao Lak. Petite ville de la côte ouest, elle est réputée pour être le port d’entrée menant aux îles Similan et Surin qui sont des parcs nationaux préservés et réputées pour la plongée. La saison n’étant pas la plus propice, en raison du début de la saison des pluies à cette longitude sur cette côte de la Thaïlande, nous décidons de ne pas nous y rendre.

Installer dans un hôtel fort agréable avec une chambre immense, nous pouvons organiser les activités à venir. Luce et Nico vont, le lendemain, en amoureux, réaliser un de leur rêve. C’est à dos d’éléphant puis en rafting qu’ils découvriront le parc national de Khan Sok, sa nature luxuriante, ces cascades et belles surprises.  Lors des recherches pour la réservation de leur tour, nous allons découvrir un centre aux multiples activités détenant un jeune Gibbon (singe affectueux, aux longs bras et pelage clair, il possède un visage foncé entouré d’une grande collerette blanche le rendant très photogénique).
Sensibilisés la vielle dans le centre de sauvegarde et réadaptation de ces singes, mes amis savent très bien qu’un massacre a été perpétué par des braconniers afin de vendre l’animal à ce centre comme attraction touristique. En effet, pour capturer un jeune gibbon, ces derniers doivent tuer la mère qui sinon ne laisserai jamais son petit aux bras d’étrangers. Très souvent le mâle se trouvant dans les parages, et pouvant devenir  très agressif, verra ces jours se terminer en même temps que sa compagne.  Les coordonnées de ce lieu pris, Luce enverra plus tard un email au centre visité la vielle afin qu’ils puissent agir en conséquence et faire ce qu’il faut pour prendre soin de lui et peut être lui rendre sa liberté. Le but principal est  la sauvegarde de l’espèce dans son milieu naturel et la répression avec de fortes amendes dans le but d’éradiquer ce braconnage intensif et intempestif. 

Leur tour réservé dans un autre centre pour le lendemain, nous partons en voiture découvrir les environs.  Sur la côte, nous allons trouver un monument érigé à la mémoire des personnes décédées lors du tsunami, qui a ravagé les côtes de plusieurs pays d’Asie en 2009. La beauté des paysages et l’aspect paisible de la mer d’Andaman ne nous donne aucunement l’impression qu’une vague de plusieurs mètres de haut a pu toucher ces rivages en emportant tout sur son passage.
Depuis ce drame, des signalisations ont été installées un peu partout pour donner la direction à suivre vers un lieu sécurisé en cas de récidive. Nous allons ensuite poursuivre notre visite des alentours et nous terminerons notre journée sur un marché local pour faire des achats et déguster un repas traditionnel thaïlandais ; le Thaïpai (pâtes fris avec du soja, des légumes auxquels nous pouvons ajouter œufs, poissons ou viande). Pour fêter nos retrouvailles, nous accompagnerons ce plat  d’une bonne bière bien fraîche.

Le contact avec les locaux ou avec des touristes nous permet continuellement d’apprendre, de s’enrichir culturellement et intellectuellement parlant ainsi que de réaliser, une fois de plus, que tous les humains sont très similaires dans leurs envies, leurs comportements mais qu’ils peuvent vivre ou voyager de manière très différente. Ceci se produit par choix ou  obligations perpétuées par la vie et/ou le karma de chacun. Quoi qu’il en soit c’est en toute concordance et avec grand plaisir, qu’avec Luce et Nico, nous terminons la première journée de ce voyage en commun.

J’apprends progressivement à mieux connaître Nicolas que j’avais eu la chance de ne rencontrer qu’une seule fois auparavant en France. Un bon feeling s’installe immédiatement. Et ce dernier va  se confirmer lors des jours suivants. Immense joie de faire connaissance avec l’homme qui partage la vie d’une très, très bonne amie et cela depuis maintenant presque 2 ans.
Après l’échange interposé par email et quelques rares conversations sur Skype, je peux aussi et enfin prendre du temps pour discuter avec Lucille en face à face. Cela permet aisément d’avoir de vraies nouvelles fraîches et de savoir comment elle va. Nous discuterons tous ensemble des projets des uns et des autres.

Après une bonne nuit réparatrice, je conduis les deux tourtereaux pour leur demi-journée d’activité. Je profite de la voiture pour découvrir plus en profondeur la côte et tomber par hasard sur des lieux magnifiques, une plage toute en longueur sans personne en visu et quelques petites surprises qui me font hérisser les poils. Je tomberais nez-à-nez avec une grosse araignée dans un arbre et avec ce serpent qui traversa la route juste devant moi, alors que je regagnais la voiture à pied.
De retour à l’hôtel, je vais surfer sur internet avant que mes amis me rejoignent. Ils reviennent enchantés par les activités qu’ils viennent d’effectuer. La ballade à dos d’éléphant, le rafting et l’excellent repas qui a suivi, resteront gravés dans leur mémoire.
Nous partons directement pour explorer un peu plus en profondeur l’intérieur des terres. En effet, le sud de la Thaïlande est réputé pour ces côtes et ces îles mais la partie terrestre n’est pas sans reste concernant le charme et la beauté.
Les pitons rocheux granitiques et les montagnes, au milieu d’une végétation verdoyante et luxuriante composé de palmiers, de cocotiers et autres arbres exotiques, créent cette atmosphère au goût spécial. Nous nous délecterons dans des sources d’eau chaude au milieu de nulle part, où simplement quelques locaux s’y prélassent. Nico aura même le droit à un massage ressourçant et revitalisant au bord d’une des piscines d’eau chaude. Ce dernier sera effectué par un thaïlandais jovial et sympathique. L’après-midi se termine à grande vitesse et nous nous devons de trouver un logement pour passer la nuit aux abords de notre prochaine visite touristique.
L’avantage d’être en possession d’une voiture va alors prendre tous son sens. En effet, nous voulons visiter la baie de Phang Nga le lendemain matin. C’est dans une petite crique sans touriste que nous allons arranger cette excursion. Arrivé dans un cul-de-sac au bord de l’eau, nous sommes accostés par le propriétaire d’un bateau typique de la région, le «long tail »! Après quelques négociations, nous allons obtenir un prix défiant toute concurrence pour une embarcation avec un capitaine et la visite des principaux sites de la baie. Le petit plus, que dis-je la grande différence, par rapport à de nombreux touristes, sera que nous serons seul sur ce bateau pendant toute la matinée (et non plus d’une vingtaine).
De plus, et cela aura fait partie du deal,  il nous conduira dans un logement, tout en bois, de très bon standing. Nous aurons internet, une bonne literie, des affaires de toilettes et cela pour un prix dérisoire à trois. La soirée s’organisera autour d’un bon repas local dans le centre-ville, puis d’un verre sur la terrasse de notre logement. En toute simplicité et avec une connivence grandissante, nos discussions interminables sur diverses sujets, principalement concernant la vie de l’autre, nous permettent petit à petit de nous remettre à niveau concernant l’évolution de chacun et les projets futurs à venir ou déjà en construction.

Une bonne nuit est toujours la bienvenue et nous permettra d’attaquer en pleine forme la journée du lendemain. Petit-déjeuner matinal englouti, nous sautons dans le bateau qui va nous permettre de nous mouvoir dans ces paysages grandioses. Dans un style similaire à la baie d’Halong, des pics granitiques rocheux sortent de l’eau, tels des champignons sur un tronc d’arbre moisi à l’automne en Europe.
C’est avec un sourire radieux que nous découvrons tous les trois ce site, ces peintures rupestres, ces grottes aux dimensions plus ou moins importante… Le moment tant attendu se produit quand nous nous retrouvons face à un rocher bien spécifique. Il doit sa célébrité à une scène de James Bond dans «L’homme au pistolet d’or». Elle a été tournée sur la plage le jouxtant, ce dernier apparaissant alors en arrière-plan.
Après une baignade rafraîchissante, nous allons essuyer une nuée de plus d’une demi-heure, digne d’une véritable pluie tropicale.  Protégé le long des falaises, nous attendrons patiemment que l’accalmie arrive. Les dernières gouttes ruisselant sur la bâche nous protégeant, nous pouvons maintenant nous rendre dans un  village de pêcheurs musulmans. Il s’agit d’un village flottant prônant fièrement au milieu de la baie près d’un de ces pics rocheux. Intéressant de voir comment la vie dans la communauté peut s’organiser et être active dans des conditions si spécifiques.
De retour sur la terre ferme, nous prenons directement la route pour traverser le pays, si étroit à cette longitude. Le but est d’atteindre Chumphon. Cette ville sur la côte Est, bordant le golfe de Thaïlande, est l’endroit le plus aisé pour se rendre sur l’île de Ko Tao. Avant d’atteindre cette destination, nous découvrirons de splendides panoramiques en longeant la côte et nous assisterons à un coucher de soleil coloré dans un petit village de pêcheur, très loin des occupations touristiques que nous allons rejoindre en nous rendant à notre prochain arrêt.
Tournant un peu dans Chumphon, passant une première fois devant sans le savoir, nous allons finalement trouver le point d’embarquement des ferrys de nuit pour se rendre sur l’île de Ko Tao. Après avoir garé la voiture dans un endroit sécurisé, nous embarquons sur le ferry pour passer la nuit dans un dortoir au confort spartiate mais grandement suffisant pour notre standard de voyageurs à sac-à-dos.  

Nous atteignons Ko Tao au petit matin et nous assisterons au lever du soleil depuis le ferry qui a déjà accosté sur l’île. Dans le but d’optimiser notre séjour sur l’île, nous n’allons pas perdre de temps, ni nous reposer sur nos lauriers. Logement trouvé, nous réservons immédiatement un tour d’une journée en bateau pour effectuer de la plongée avec masque et tuba autour de l’île. L’idée était bonne, la journée sera mémorable!
Avec 12 autres touristes, nous montons sur un bateau, où l’accueil chaleureux du propriétaire américain permet tout de suite de se mettre dans l’ambiance et de se décontracter.
Au cours de cette journée où la nourriture et les boissons sont incluses, nous nous rendons sur 5 sites de plongée totalement différents qui vont, au fur-et-à-mesure, nous laisser entrevoir leurs merveilles. Le premier d’entre-eux sera la baie aux requins («Shark bay»). Je vais pour la première fois être confronté à des requins dans leur milieu naturel. Leur déplacement en ondulant est spectaculaire à observer. Les pensées populaires sont belles et biens ancrées dans mon esprit. C’est donc avec une certaine appréhension que je me retrouve livré à moi-même dans cette eau infestée de requin. Ces requins de coraux, pouvant atteindre plus de 2 mètres, ont au menu du plancton et de petits crustacés. Ils possèdent donc un caractère inoffensif pour l’être humain.  Cependant je garde à l’esprit l’image populaire d’un animal dangereux, tel que son cousin le grand requin blanc, avec des dents acérées prêtes à déchiqueter ma chair tel un couteau dans une motte de beurre.  L’instant vécu est intense. Finalement,  je fais même fasse à des animaux assez peureux et c’est parfois avec une certaine difficulté que j’arrive à me rapprocher d’eux.  Je pourrais rester des heures dans l’eau en leur compagnie mais il est temps de s’en aller à la prochaine étape. Je sais déjà que je serais amené à les revoir et cela incessamment sous peu.  Les trois sites suivants de plongée avec masque et tuba seront immensément riches  en faune et flore sous-marine.
 Les poissons multicolores aux formes très variés sont présents dans chaque mètre cubes d’eau de cette mer turquoise et transparente. La flore n’est pas en reste avec des coraux encore bien en vie et transformant ces fonds marins en un vrai plaisir visuel. Ce spectacle tout en couleur est assez irréaliste. Ce sentiment s’accentue quand on remonte à la surface, nous en retournant à notre vie terrestre.
La dernière étape sera sur une île jouxtant l’île principale de Ko Tao. Il s’agit plus spécifiquement de 2 îles reliées entre-elles par un grand banc de sable faisant de ce site un endroit unique. Nous allons pouvoir admirer les environs depuis le sommet d’une de ces deux îles.
 La vue panoramique à 360° est simplement époustouflante. Je m’y éterniserais, de longues minutes, au sommet du plus haut rocher atteignable seulement après quelques acrobaties d’escalade. J’immortaliserais à jamais cet instant «sur la pellicule».
Redescendant sur le banc de sable avec Luce et Nico, nous allons passer une dernière heure forte agréable entre plongée, baignade, franches rigolades et photos de saut en tout genre!
La demande à deux personnes afin d’effectuer un cliché photographique, en plein vol, à trois, va nous permettre d’effectuer une rencontre intéressante. En effet, il s’agit d’une française qui fait partie d’un des nombreux clubs de plongée présent sur la plage principale de Hat Sai Ri où nous logeons. Renseignement pris, nous nous rendrons le soir même au club Ban’s pour obtenir les quelques informations manquantes.
L’après-midi touche déjà à sa fin. Nous sommes de retour sur l’île principale avec des images pleines la tête. Pour ma part j’ai l’esprit encore pleinement plongé dans les fonds marins de ces eaux sublimes.
Douches prises, nous allons faire le tour de quelques clubs de plongée afin d’établir avec lequel d’entre-eux nous signerons pour assouvir cette envie de plonger avec bouteille. Certains critères vont très vite nous décider pour signer avec le club de la jeune française rencontrée quelques heures auparavant. En effet, pour Nico, ça sera sa première plongée découverte en bouteille. Pour Luce, ça sera sa troisième mais le besoin d’être rassuré est toujours présent. En effet, les deux premières fois, elle avait dû s’y reprendre à plusieurs fois, remontant à la surface, prise un peu d’une peur panique, avant finalement de surpasser certaines angoisses et de profiter des fonds-marins.  Le professionnalisme de Ban’s, leurs nombreuses explications, le fait qu’ils parlent parfaitement français, et qu’ils proposent une formation initiatique poussée avec des débuts en piscine, auront donc été déterminants dans notre choix final.

Réservation faite pour le lendemain, nous allons pleinement profiter de la fin de journée et soirée. Nous commencerons cette dernière par un magnifique coucher de soleil sur la terrasse d’un restaurant avec vue sur mer. Nous ne nous refuserons aucun plaisir en nous offrant de délicieux et savoureux cocktails accompagnés par une assiette de fruits en guise d’apéritif. Le repas se poursuivra dans la même lignée. C’est totalement repu que nous regagnerons notre chambre d’hôtel.
Ces instants de vie entre amis n’ont pas d’égal. Partager le moment présent et le vivre pleinement ne peuvent que difficilement être retranscris par ces écrits. Seules votre participation, avec nous à nos côtés, pourraient vous donner une idée exacte de l’intensité avec  laquelle, tous les trois, nous en avons profités.

Le jour suivant est donc entièrement consacré à la plongée pour Nico et Luce avec, tout d’abord, en matinée, l’aspect théorique et la pratique en piscine. De mon côté, je vais vaquer à mes occupations, recherchant un logement pour le jour suivant qui sera adapté à une personne, et en nous réapprovisionnant en eau potable. Je les retrouve en fin de matinée pour partager le déjeuner. Fin prêt, nous embarquons tous les trois sur le bateau.

Après les dernières explications, l’équipement de chacun effectué, nous sommes d’attaque pour débuter cette plongée ensemble. Les conditions climatologiques sont parfaites. Le soleil est présent. Encore plus important pour la visibilité et donc pour la qualité de la plongée, la mer est calme et les fonds-marins semblent ne pas avoir été trop remués. La dernière vérification technique du matériel de rigueur passée, nous pouvons maintenant nous jeter à l’eau. La descente vers les profondeurs abyssales se passe à merveille. Rectification faite, nous ne descendrons pas aujourd’hui à plus de 12 mètres de profondeur. Le temps n’est cependant pas au record et ces premières profondeurs sont, autour de de l’île, plus que suffisantes pour observer une sublime nature. La visibilité est très bonne, à plus de 20 mètres !
L’eau turquoise nous laisse entrevoir une faune et une flore «valant son pesant d’or »! L’expression affirmant que, dans certains fonds-marins il est possible d’avoir «le ressentie de se mouvoir dans un aquarium », est alors complétement dépassée.  La nature qui s’offre à nous est d’une beauté extrême.
 Malgré l’affluence de nombreux autres plongeurs, nous profiterons entièrement de cette première plongée tous les trois avec nos accompagnateurs et/ou Dive masters certifiés.
Une fois remonté à la surface puis sur le bateau, nous pouvons finalement échanger sur nos impressions concernant ce moment de partage silencieux mais sans égal.  Nico est subjugué par cette première. Quand à Lucille, elle est heureuse d’avoir parfaitement géré sa plongée depuis sa mise à l’eau jusqu’à la remontée sur le bateau. Elle décidera d’en rester là. Avec Nico, nous décidons de rempiler immédiatement pour une seconde plongée. Le plaisir vécu ne sera que la continuité du précédent, l’intensité de l’instant ne perdra cependant pas de sa superbe, bien au contraire.

 La journée touche déjà bientôt à son terme quand nous refoulons la terre ferme. La dernière soirée complète ensemble se fera de nouveau sous le signe du partage et de l’échange. Nous passons la dernière journée à visiter plus en profondeur l’île et ces petites criques de plage de sable fin atteignables seulement en gravissant le centre montagneux de cette île lorsque l’on n’envisage pas de s’y rendre par voie maritime. Profitant du soleil, nous allons jouir au mieux des activités principales disponibles dans ce genre d’endroit: plongée, relaxation et bronzage sur la plage, dégustation de plats locaux en sirotant un bon jus de fruits frais. Là encore, la journée se passe sans qu’on ne puisse même envisager le temps qui s’écoule. Notre bout de chemin ensemble pour cette fois-ci touche déjà à ces fins. Luce et Nico prennent le soir-même le ferry de nuit pour retourner près de Chumphon où nous avons embarqués 3 jours auparavant.

Je ne suis pas un fanatique des «au revoir» et ce ne sera pas aujourd’hui que cela va changer. Echangeant et conversant une dernière fois autour d’une bière, je ne prendrais, une nouvelle fois, pas conscience des minutes qui s’égrènent. Les dernières accolades sont de rigueur  mais nous les écourterons avant qu’ils ne montent dans le ferry. Naturellement et le plus simplement du monde, cette étape, tant redoutée, se passe finalement en douceur. Mon cœur est cependant très lourd, mon âme un peu chahutée! 

Comment dans ces moments-là ne pas avoir de pensées pour mon grand-père; Papou?! En effet, un rituel c’était installé insidieusement pour lui, s’intensifiant drastiquement lors de ces dernières années où nous aurons vécus en sa compagnie. Lors de chaque départ d’invités, ou de membre de la famille, après qu’ils avaient passés en moment ensemble, les larmes montées à ces yeux, sans coup férir, avant de s’écouler sur ces joues. Certains d’entre nous l’avons assez souvent charriés en lui disant «arrête Papou, nous allons nous revoir très vite»!

Pour ma part, je suis sûr que d’une seule chose ! Je sais d’où je tiens une grande part de ma sensibilité exacerbée. Et si j’en tire une ligne directrice de vie, c’est qu’il faut mieux vivre le moment présent, en magnifiant les sentiments et ressentis, plutôt qu’en les minimisant (même inconsciemment afin de ne pas s’extirper de sa carapace protectrice).

Quoi qu’il en soit je pense souvent à lui et à Mamouna, à l’amour qu’ils ont su nous transmettre et leur amour mutuel pour l’autre qu’ils auront su entretenir  et laisser apparaître à chaque fois que j’aurais été en leur présence.

Parenthèse faite, c’est cependant et aussi avec certitudes que nous resterons en contact avec Luce et Nico. Je sais que nous nous donnerons des nouvelles assez régulièrement et que nous nous retrouverons le moment venu, si la vie veut bien nous accorder cette chance.

Je m’apprête à continuer, de nouveau seul, mon périple au long cours! Ce Vol Libre, qui me comble, va me réserver encore de mémorables instants de vie.  L’histoire, mon histoire continue de s’écrire et j’espère bien pouvoir remplir encore de nombreuses pages d’un livre sans fin encore prédéterminée…

Je vais passer les 5 jours suivants sur l’île de Ko Tao en toute tranquillité, sans planning précis, obéissant seulement à mes envies, mes désirs et le besoin de me relaxer. Je vais effectuer 4 autres plongées, retourner plusieurs fois avec mon masque et tuba dans la baie aux requins pour les admirer et passer du temps à leur côté. Je profiterais aussi des petites criques sans touristes pour me sentir un peu comme Robinson Crusoé sur son île desserte. Eplucher et déguster des noix de coco, que j’aurais été cueillir tout en haut de cocotiers, plantera un peu plus le décor paradisiaque de ces plages.
Me liant d’amitiés avec l’équipe encadrante du club de plongée  de Ban’s, je vais passer pas mal de temps en leur compagnie pour partager des repas ou faire la fête le soir. Dans les bars donnant sur la plage, nous admirerons les shows organisés autour du feu (artiste jouant avec les bâtons de feu, cracheur de feu, jongleurs, acrobates,…) en sirotant quelques cocktails fort agréables.
Le moment le plus mémorable, de ces 5 jours, se déroulera au cours de la 99ième et 100ième plongée d’une Dive Master. Nous plongerons tous déguisés et les fonds-marins seront alors un vrai terrain de jeu.
Nous profitons un peu des paysages marins paradisiaques mais nous enchainerons surtout les francs moments de rigolades en effectuant des pyramides, des roulades, en dansant la Macarena, en jouant à former des anneaux d’air remontant à la surface…
 Cette matinée sous le signe du fun sans limite s’effectuera tout de même en respectant les règles de sécurité de la plongée. Ce moment restera gravé à jamais à jamais dans ma mémoire ne sachant pas si un jour je recommencerais ce genre d’événements dans un milieu où l’être humain n’est pas forcément à son avantage sans aide technique extérieure pour respirer et survivre.
Il est temps de refaire mon sac pour aller explorer de nouvelles contrées. La prochaine étape sera l’île de Ko Phan Ngan. Celle-ci est réputée pour les fêtes énormes organisées lors de chaque pleine lune. Je ne prendrais pas part à l’une d’entre-elles mais aurait le plaisir de participer à d’autres grosses soirées dans la jungle et lors de soirées de préparation de la «Full Moon party », prévue 5 jours plus tard. Au cours de la journée, je me promènerais  dans divers recoins de cette vaste île pour y découvrir quelques merveilles, me relaxer dans une piscine débordante et effectuer tant d’autres activités…
Prenant un ferry de nuit, je regagnerais la terre thaïlandaise en arrivant dans le port de Surat Thani. De là, je retraverserais les terres d’Est en Ouest pour m’en retourner à Phuket.

Mon séjour en Thaïlande ne touche pas encore à sa fin mais un événement étrange va se dérouler. Qu’est ce qui m’a soudainement poussé à revenir sur mes pas et me rendre de nouveau dans une ville sans charme particulier? La suite de mon périple va prendre une toute autre tournure et marquera un point d’arrêt notable entre la fin de ce mois de Mai et les premiers jours de Juin à venir… Je ne peux enchainer mes écrits à cet instant, la différenciation étant trop grande. Cependant aucune inquiétude à avoir, je vais parfaitement bien, je continue à respirer le bonheur et ne suis aucunement en train de sombrer dans une folie profonde… Quoi que? ;-)