lundi 30 septembre 2013

Nord Argentine - retrouvailles avec l'Akilifamily!

 
Me voilà de retour sur le continent Sud américain après plusieurs années sans avoir foulés ces terres!

L'arrivée à Santiago se fait de nuit, juste après le coucher de soleil! J'ai voyagé dans l'avion avec Miren et Mayi, rencontrées à l'Île de Pâques. A l'aéroport, nous posons quelques questions au bureau du tourisme. La dame qui nous répond va me faire une petite frayeur quand elle me dit que la route pour traverser la cordillère des Andes est fermée, pour cause de neige, depuis 2 jours! Je dois me rendre tout d'abord à Mendoza, en Argentine, puis Salta où je dois retrouver l'Akilifamily.

Nous nous rendons ensemble à la gare routière. Elles partent à Valparaiso pour y passer quelques jours. Pour mon trajet, des bus partent bien à travers la cordillère contrairement à ce qui m'avait été dit. Après de fortes chutes de neige, la route a été dégagée. En revanche, les bus ne partent que le lendemain matin! Je vais passer la soirée dans un bar de la gare routière. Cette dernière fermant avant minuit, je me retrouve à la rue. Partant tôt le matin, je ne désire pas me rendre dans un hôtel! Deux charmantes chiliennes vont m'aider auprès des gardiens de la gare. Ils vont me trouver une petite place au chaud près de leur bâtiment de gardiennage avant que la gare ne ré-ouvre de nouveau. Nous parlerons ensemble pendant de longues minutes. Ils m'offrent du thé et un pain au «Dulce de Leche». Le séjour en Amérique commence bien!

A 7h00 du matin, me voilà dans un bus en direction de Mendoza. Partant de la vallée de Santiago, nous allons très vite prendre de l'altitude et monter dans les hauteurs de la cordillère des Andes. La route est extraordinaire. Passer dans des déserts d'altitude ne m’était pas arriver depuis bien longtemps! Nous passons dans des paysages de montagnes enneigées du côté Chilien. Une fois la frontière argentine franchie, les paysages changent radicalement. Ils deviennent de plus en plus arides et secs. Le trajet de plus de 9h00 va passer à toute vitesse.
J'arrive en fin d'après-midi à Mendoza! Je réserve immédiatement le trajet de bus suivant pour me rendre à Salta. Après une petite visite de la ville, il s'en suivra 19h00 de bus en Argentine pour rejoindre la destination finale. Le 15 Août, à 16h00, je me retrouve finalement à Salta. Après un dernier trajet en bus public, je trouve le camping où se trouvent les Akilifamily. Ils y sont arrivés quelques jours auparavant. Les retrouvailles sont imminentes! Rentrant dans le camping, je les aperçois au loin. L'émotion est présente et forte!

A tour de rôle, Eliott et Mayline me sautent dans les bras! C'est un réel plaisir de les revoir. Je suis ravi aussi de retrouver Céline et Fabrice.

Je vais découvrir leur environnement de voyage habituel; leur camping-car. Après avoir voyagé, avec eux, en sac-à-dos au Sri Lanka, dans un véhicule de location en Australie, nous allons nous mouvoir dans leur maison roulante.

Je les retrouve avec d'autres voyageurs, 2 autres familles en camping-cars; Les 4 Mouss et Expédition 5, et une famille dans un camion aménagé pour le voyage; les Syséléma!

Nous passons une très bonne première soirée au tour du feu à discuter. Les sujets principaux sont bien entendu; le voyage et leur moyen de transport, leur camping-car, qui est à la fois leur véhicule et leur toit! Cela fait vraiment plaisir de pouvoir échanger avec plusieurs familles voyageant avec le même mode de transport mais n'ayant pas forcément, exactement, la même approche du voyage.
Le lendemain, nous faisons les pleins d'essence et d'alimentation avant de prendre la route.

Nous revoilà sur les pistes du nord argentin. Au programme pour ces premières journées, la boucle sud Salta-Cafayate-Salta!

Nous attaquons cette magnifique boucle d’environ 500 kilomètres en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Nous traversons, et dormons la première nuit, dans le parc national Los Cardonnes. Sur le lieu où nous nous installons pour bivouaquer pour la nuit, je vais revoir l'australienne avec qui j'ai fait le trajet Mendoza-Salta. Elle se trouve dans une voiture de location avec deux autres touristes. C'est un vrai plaisir que de pouvoir la revoir. C'est un moment fort aussi que de passer ma première nuit en nature avec l'Akilifamily! Je retrouve le côté très attachant de Mayline et Eliott, qui me retransmettent déjà beaucoup d'affection. La complicité avec Céline et Fabrice n'a pas changée et cela promet un très bon séjour en leur compagnie!
Après une bonne nuit, au bout d'une montée sinueuse, nous traversons l’alti plano, à 3600 mètres d'altitude. Nous empruntons la Recta Tin Tin, une ligne droite de 14km, qui traverse un paysage parsemé de cactus. Certains sont gigantesques!

C'est dans un petit village, en fin de matinée, que nous allons être stoppé par une fête. Une procession argentino-bolivienne défile dans les rues terreuses, non-goudronnée, de la ville.

Continuant la piste de terre claire, nous allons ensuite découvrir la ville de Cachi avec ses habitations de types coloniales, bordée par les cimes des montagnes des Andes dépassant les 6 000 mètres d'altitude. Nous effectuerons quelques achats dans les petites échoppes de la ville, nous déjeunerons sur la place principale.

Cette petite ville est agréable. J'aime cette ambiance particulière qui y règne. Nous n'aurons néanmoins pas un coup de cœur particulier pour cette bourgade spécifique des Andes. Nous décidons donc de poursuivre un peu plus loin notre périple. Nous passons la soirée à Molino, une petite ville très tranquille, connue pour sa belle église (dont sa toiture en cactus) et l'Hacienda du même nom, qui à appartenu au dernier gouverneur de Salta Isasmendi. Nous y bivouaquons. Le temps est magnifique mais les soirées sont très fraîches à cette altitude. C'est pourquoi, après une petite bière fraîche, prise sur la table de camping à l'extérieur, nous allons très vite nous réfugier à l'intérieur du camping-car pour y passer la nuit. Au programme, jeux avec les enfants et discussions avec les parents.

Durant toute la durée de notre séjour ensemble, nous avons prévus de monter en intensité au niveau de la beauté des paysages naturels. C'est aussi le cas pour cette simple boucle au sud de Salta. En cette deuxième journée, nous allons traverser des Quebradas, sorte de grand canyon. Elles vont changer de forme et couleur d’une vallée à l’autre. Nous roulons sur la «Routa 40», une route mythique qui traverse toute l'Argentine du Nord au Sud, sur plus de 6000 kilomètres... Les paysages sont superbes. L’état de la piste laisse néanmoins parfois à désirer! Durant la journée, nous allons faire de nombreux arrêts, prendre le temps de nous balader, traverser des passages à guet de rivière, manger dans le camping-car, alors qu'à 13h00, il n'y a plus du tout d'ombre et que le soleil tape très fort!

Comme dans tous les déserts, la différence de température est énorme entre la nuit et la journée. Les températures sont négatives la nuit et peuvent dépasser les 30°C en journée. Je ne vais pas me plaindre. Le temps est splendide en journée, quasiment pas un seul nuage en vue. Et la nuit, quand il fait froid, j'ai la chance avec l'Akilifamily, d'être au chaud, dans leur camping-car, chauffé au gaz! 
En fin de journée, nous voilà arrivée à Cafayate! Il s'agit de la plus grande ville, de la boucle que nous entreprenons, pendant ces quelques jours. C'est aussi le point le plus au Sud de cette dernière! La ville est charmante.

Mais avant de découvrir le centre-ville, nous faisons en stop dans un lieu réputé de la région; un des vignobles, exceptionnellement haut (1660m). Nous commençons donc notre visite de la région par une cave. Il est très intéressant de découvrir le processus de fabrication du vin rouge et blanc, leur conservation, et leur mise en bouteilles. Un des moments les plus agréables sera bien sûr la dégustation en fin de visite. Il est plaisant, comme d'habitude, de déguster des bons vins de provenances différentes. Fabrice et Céline aimant les vins blancs sucrés, nous en achèterons une de cet acabit.

Arrivées en ville, Nous stationnerons sur le parking d'un hôtel après leur avoir demandé leur autorisation. En fin de journée, nous nous promenons en ville. Nous allons faire quelques courses mais surtout découvrir la place centrale, très animée. Au centre, un petit parc, comprenant quelques arbres, sera un bel air de jeu pour les enfants. De nombreuses personnes s'y retrouvent, discutent, vendent de petites bricoles de toutes sortes. Sur son pourtour, de nombreux restaurants, bars, échoppes touristiques ont investis les bâtiments. Quelques petites ruelles partent de cette place. Elles sont remplies de petits stands vendant des produits alimentaires, de décoration, des bijoux... Parmi ces derniers, ils y en a qui proposent du vin. Des dégustations sont possibles? Bien sûr! Nous n'hésiterons pas trop longtemps et nous laisserons tenter. Cette fois-ci, nous allons essayer des vins apéritifs, proche du Porto que je connais bien!

L'Akilifamily passera une soirée au calme. Pour ma part, après le repas, je décide de partir explorer la ville et sa vie nocturne. Bien m'en aura pris! J'arrive au moment d'une grande procession à la mode Bolivienne. Je vais suivre la procession pendant plus d'une heure et demie. Les danseurs se succèdent sur différents rythmes, différentes musiques. L'ambiance est festive. Seuls quelques touristes prennent part à la fête. C'est une vraie cérémonie locale à laquelle je suis en train d'assister. En fin de procession, avant qu'il ne rentre dans un bâtiment pour vivre la suite des événements en privée, ils vont nous inviter à danser. Ils partageront de l'alcool local et de la bière! Il y a encore une fois, un vrai partage et une fusion avec le public venu les accompagner dans leur festivité! Je rentrerais ensuite au camping-car. Je m'endors des images plein la tête.
Le lendemain, nous entamons la remontée vers Salta, qui se trouve à 200km de là. A la sortie de la ville, un jeune couple fait du stop. Fabrice s'arrête à leur hauteur. Ils patientaient depuis plus de 3h30 sur le bord de la route. Après leur avoir demandé leur destination, nous les embarquons. Il s'agit d'un jeune couple de Belges; Marion et Antoine, en vacances pendant 3 semaines dans la région. Ils ont déjà passés plusieurs mois en échange, respectivement en Argentine et au Mexique.

Nous allons passer les 24h00 suivantes ensemble. Nous passons par la Quebrada de las Conchas que nos auto-stoppeurs belges ont déjà visités la veille, en vélo. Nous comprenons rapidement pourquoi ils sont heureux de revoir ces paysages. La couleur des roches, les formations géologiques sont sublimes. Avant le coucher du soleil, nous découvrirons des sites uniques.

Après plusieurs kilomètres de recherche, pour trouver un bivouac convenable, nous allons trouver un endroit idéal au bord de la rivière. Nous allons passer une très bonne soirée autour d'un beau feu. Nous pourrons le raviver avec du petit bois très sec, et faire de grosses flammes, et l'entretenir avec de grosses bûches!
Continuant la route le lendemain, après une petite balade avec Eliott au bord de la rivière, nous allons nous arrêter à Coronel Moldes. Nous tombons sur la fête annuelle du village, célébration du saint protecteur des lieux. Il s'agit d'une grande fête Gaucho accompagnée d'un défilé, dans la rue principale de la ville. Les différentes écoles, l'armée, les différents corps de métier sont à l'honneur. Chacun est fière de porter les couleurs de son pays mais aussi de l'organisation qu'il représente. Le plus spécifique sera la parade des fermiers et cavaliers de la région, habillés en habits traditionnels (chapeaux, bottes,...). Des centaines de Gauchos, tout âge confondu, défilent dans différentes positions. Je garderai un souvenir mémorable de cette fête, mélange de traditions, de cultures, de vies quotidiennes des habitants, et de partage avec l'ensemble de la population.

Nous laisserons Marion et Antoine, à Digue Del Corral, un joli lac, à quelques encablures de Salta.
De notre côté, nous allons retourner à la ville et au camping qui a été le théâtre de nos retrouvailles. Nous allons y repasser quelques jours. L'idée sera de profiter en premier lieu des amis camping-caristes présents mais aussi de pouvoir continuer l'entretient du véhicule. En effet, Céline et Fabrice ont déjà dû faire de nombreuses réparations dans la ville de Sucre, en Bolivie, alors que leur camping-car avait été endommagé. Cette fois-ci, il va être nécessaire de faire les vidanges, mais aussi et surtout, le remplacement des suspensions avants totalement inutilisable après avoir emprunté de nombreuses pistes et routes en piteuses états ces derniers mois. Chacun à ces petits soucis techniques et matériels.

Pour les Syséléma, c'est le changement de leurs pneus de camion, spécifiques, qu'il n'est pas évident de trouver dans ces contrées. Sébastien, dit «Minou», pensé faire plusieurs années avec l'ensemble de ces pneus achetés en France. Mais l'achat d'occasion et le fait que deux d'entre-eux avaient déjà été réparés, provoqueront l'explosion de ces derniers sur les routes cahoteuses de la Cordillère des Andes.

Pour les 4 Mouss' se sont des problèmes informatiques multiples qui les occupent en ce moment. L'entre-aide est importante! Chacun apportent les connaissances qu'il possède. Chacun étant prêt à passer plusieurs heures sous, sur, à côté, ou dans le véhicule de l'autre pour solutionner son problème! Une chose est sûre il faut se retrousser les manches et ne pas avoir peur de se salir les mains!
Une fois le véhicule réparé, les pleins de gazole, d'eau, de gaz et de nourriture effectués, nous sommes prêts à reprendre la route. En route la troupe, en direction de la nouvelle destination. Nous disons au revoir, ou plutôt à bientôt, aux autres voyageurs. En effet, nous suivons tous, plus ou moins, le même trajet avec des étapes similaires. Il est alors fort probable que nos routes, nos chemins se recroisent très prochainement. Une chose est sûre, nous reverrons très vite les Syséléma et leur camion «Cfoussa», car nous avons décidés de faire une partie de notre périple ensemble!

Nous partons, après le déjeuner, en direction du Paso de Jama, un col perché à 4150m, pour la douane entre l'Argentine et le Chili! Des passages seront beaucoup plus hauts en altitude mais nous découvrirons cela dans quelques jours!

En chemin, nous nous arrêtons à Pumamarca. L'Akilifamily a déjà visitée la ville très touristique. Mais cela fait un bon bivouac pour la nuit alors que nous y arrivons en fin de soirée. De plus, ils veulent me permettre de découvrir de très beaux paysages.

Je n'avais aucune attentes particulières au niveau de ce que nous avons visiter au cours de la première semaine ensemble. En revanche, je sais que le programme qui nous attend dans les prochaines semaines devraient nous conduire dans certains des plus beaux paysages du monde, selon les dires de beaucoup de voyageurs.

Le lendemain, juste après le lever de soleil, je pars en solo, découvrir la montagne aux sept couleurs, très connue touristiquement parlant. Le soleil aura du mal à sortir des cimes montagneuses et de la brume matinal persistante. Malgré la fraîcheur, voir le froid, qui paralyse un peu les extrémités de mes membres, je vais très vite me réchauffer dans ce terrain de jeu naturel sensationnel. Entre de nombreux cactus, des pans de montagnes rouge, orangé, jaunâtre, marron, gris, blanc,... je vais passer un très bon moment en contact avec les éléments naturels.
En ce vendredi 23 Août, nous allons fêter un événement précis dans un lieu bien particulier. Prenant très rapidement de l'altitude, nous atteignons l’un des hauts plateaux des Andes. La route, en lassés, traverse des paysages superbes. Puis à plus de 3000 Mètres d'altitudes, après plus de 2h00 de montée, nous découvrons la «Salina Grande». Plus grand Salar d'Argentine, il correspond à une grande surface plane où c'est accumulé au fil des millénaires des eaux, cumulant des minéraux, particulièrement l'un d'entre-eux, le sel, formant un grand désert plat et blanchâtre! Cette surface blanche gigantesque est impressionnante! La forme géométrique hexagonale est de rigueur. Sous cette fine couche de sel se trouve de l'eau. Son instabilité nous pousse à rester dans des traces de camions allant récupérer le minéral, extrait par des travailleurs acharnés! Nous allons tout de même quitter la route qui coupe en deux ce Salar, pour pouvoir bivouaquer dans ce lieu spécifique.

C'est ici que nous allons prendre le temps de fêter l'anniversaire de Mayline! 5 ans est un âge important, représentant l'ensemble des doigts d'une main. Je reste persuadé que cette année pourrait être une année charnière pour la petite fille qui a encore tant à apprendre, à recevoir mais aussi à donner. Nous allons passer toute l'après-midi à profiter des lieux. Après un bon repas du midi, après avoir gonflé les ballons, nous ferons une petite visite de l'exploitation de la saline, avant de fêter comme il se doit cet anniversaire. Céline a préparé de nombreuses petites pâtisseries et gâteaux à partager. Mayline soufflera ces bougies et elle sera gâtée avec de nombreux cadeaux. De ces parents, elle reçoit des jeux de princes et princesses. De la part de son frère, elle obtient un joli verre accompagné d'un dessin personnel. Pour ma part, je lui offre des perles blanches, de provenance de Polynésie. Dans l'échange verbale avec Mayline, il est facile de se rendre compte qu'elle peut se contenter de peu et que le simple fait de penser à elle, et de lui montrer un peu d'attention, la comble!

Sachant son goût pour les bijoux, j'offrirais aussi une paire des perles noires à Céline qui me remerciera chaleureusement par une accolade fraternelle. La soirée est plaisante, nous jouons à des jeux de société. Nous nous régalerons avec les déserts sucrés. Nous profiterons, chacun à notre mesure, de ces moments de partage unique.
 

Le lendemain matin, réveiller avant tout le monde, mais aussi avant monsieur l'astre solaire, je pars me promener sur cette étendue spécifique. Elle revêt différents tons de couleurs au grès de la montée du soleil, dans un ciel nuageux, laissant apparaître tout de même un peu de bleu. Quand je rentre au camping-car, le Salar a retrouvé sa couleur blanche si spécifique. Céline est ravie de se réveiller, son café, tout chaud, prêt, ayant simplement à mettre les pieds sous la table pour apprécier son petit-déjeuner.

Mayline et Eliott, ouvrant à peine leurs petits yeux viendront me faire un gros câlin. La relation avec les deux enfants évolue encore. Je suis définitivement une personne qu'ils connaissent et qu'ils apprécient sincèrement. Après avoir été très proche d'Eliott lors de notre première rencontre et, avoir passé beaucoup plus de temps avec lui, se fut un peu le contraire lors de nos retrouvailles en Australie, où la complicité avait été beaucoup plus forte avec Mayline. Question de caractère, d'évolution dans l'âge, Mayline avait pris beaucoup plus de place, imposant ses désirs et envies. Eliott, assez réservé, s'était un peu retranché, partageant avec moi les miettes que lui laissait sa sœur. Je n'avais bien sûr pas pris conscience du tout de ces faits, continuant de vivre intensément le moment vécu avec autrui. La complicité avec la petite fille a été si forte que Céline me racontais que, quasiment chaque jour, à son réveil, Mayline disait à sa maman qu'elle avait rêvé de moi, après que je sois parti! J'ai du mal a réaliser ce que cela veut dire. Une chose est sûre, peu importe l'âge, toute relation avec une autre personne a un impact, plus ou moins fort, plus ou moins bonne, sur son interlocuteur!

Ayant encore évolué chacun de notre côté, ayant envie de vivre des moments aussi fort que possible avec chaque membre de la famille, je pense avoir réussi à trouver des centres d'intérêts et des moments de vies me permettant de profiter un maximum, avec tous, sans pénalisé l'un ou l'autre, sans délaissé une personne par choix, ou adaptation à l'autre.

Je suis aussi pleinement conscient, cette fois-ci, de la chance unique que m'offre l'Akilifamily! Céline et Fabrice, avec leur ouverture d'esprit, leur envie de partager leur voyage de différentes façons, m'ont ouvert leur univers. Ils m'ont permis de partager, leur vie de famille, dans leur maison, pendant un lapse de temps non négligeable. Peu de personne, encore plus dans nos sociétés modernes, seraient capables d'ouvrir la porte de leur «chez soi», pour une longue durée. Ils se sont «mis à nus», vis-à-vis de moi, me permettant d'apercevoir l'intégralité de l'expérience qu'ils vivent lors de ce voyage en famille. Je trouve cela exceptionnel personnellement! J'ai su saisir cette chance, créer naturellement des liens forts permettant cette confiance et ce partage. Et je ne recherche rien de plus lors de ce voyage, ou de ma vie de tous les jours! Des relations vécues pleinement, des instants de vies vécus entièrement sans arrière-pensées sont les choses les plus belles que je puisse espérer, surtout quand tout se passe à merveille pour tous! Vivant cette partie de voyage comme un membre de la famille, je vis alors encore une fois une expérience unique et extraordinaire!

Laissez-moi revenir au moment présent! Laissez-moi vous plonger dans cet univers familial en voyage, sans vous révéler non plus notre jardin secret de «famille recomposée de voyage»!

Reprenant la route, l'altimètre continue de monter en flèche! Nous ne sommes maintenant pas très loin des 4000 mètres d'altitudes. Les enfants ne semblent pas souffrir de l'altitude. Céline ressent un peu plus certains effets négatifs avec un mal de tête insidieux qui s'installe mètre après mètre.

Plus nous grimpons, plus le temps se dégrade. La route reste tout de même très jolie, très colorée. Les roches changent de couleur et de forme à chaque versant de montagne que nous contournons. La Cordillère nous réserve à chaque fois de nouvelles surprises. A ces altitudes extrêmes, les paysages deviennent désertiques et arides. La végétation est maintenant quasi-inexistante. Ceux sont des champs de cailloux, de sable, ou de sel, qui prédominent maintenant! Que très peu d'animaux sont adaptés pour ce genre de lieux! Nous croisons principalement des lamas, quelques rongeurs, et de petits oiseaux qui ont leur nid dans la terre. Plus nous montons, plus leur présence se fait rare. Quelques vigognes, de la famille des lamas, vivent sans problème sur les sommets des Andes. Des retenues d'eau, à cette altitude, vont aussi me réserver une rencontre inattendue, animalièrement parlant, mais je vous réserve la surprise tel que je l'ai vécue, quelques jours après!

Dans la montée, nous allons nous faire une petite frayeur, quand la jauge de diesel, arrive presque à zéro! Sur ces routes très peu usitées, au milieu de nul part, dans des conditions extrêmes, le petit village d'altitude pourrait être salvateur. Une vielle pancarte déglinguée, indiquant une station-service, nous permet alors de pousser un soupir de soulagement. En revanche, je ne suis pas sûr que je désire revoir nos têtes décomposées, quand nous sommes arrivés devant les pompes. Totalement rouillés, inutilisable, depuis de longs mois, la station n'est pas opérationnelle! Un conducteur va nous rassurer, en nous indiquant la possibilité de trouver de ce précieux «or noir», un peu plus loin, dans un hôtel d'altitude. Les quelques kilomètres, qui nous séparent de ce lieu, ne seront pas vécus le plus sereinement possible. Arrivée sur place, la vision de ces nouvelles pompes n'est pas des plus rassurantes, surtout quand ces lieux semblent à moitié à l'abandon. Mais contrairement à ce que pouvait nous laisser présager nos premières impressions, nous allons pouvoir remplir un peu nos réservoirs afin d'atteindre sans questionnement permanent, le Paso de Jama.

1H30 plus tard, nous arrivons donc à ce poste frontière entre l'Argentine et le Chili, à 4150 mètres d'altitude. Autour de ce dernier, un petit village vit des activités d'extraction des éléments naturels présents dans les sols mais, aussi et surtout, de l'activité générée par la station d'essence moderne et du passage de nombreux routiers.

Les conditions météorologiques des dernières 24h00 implique que le Paso est fermé. A notre arrivée nous ne savons pas encore pour combien de temps... La neige est tombée la nuit précédente!

Nous allons donc attendre auprès de la station-service. Nous allons avoir de belles surprises. Au milieu de nul part, nous pourrons prendre de vraies et grandes douches chaudes dans les sanitaires de la station. L'énorme antenne satellitaire nous permet d'avoir un accès à internet en Wifi très bon pour l'endroit où nous nous trouvons. Et même si nous venions à avoir une pénurie d'eau ou de nourriture nous avons de quoi nous réapprovisionner ici. C'est finalement dans un bivouac de luxe que nous nous apprêtons à passer notre première nuit. Le mal de tête de Céline est intense. Elle aura du mal à en passer outre, mais les signes médicaux ne nous poussent pas non plus à faire demi-tour pour redescendre. Au-dessus de 3000 mètres des paliers de maximum 500 mètres par jour sont conseillés pour éviter les risques vasculaires. Nous venons de prendre plus de 800 mètres en une journée. Nos organismes aucunement habitués à ces altitudes travaillent durement pour produire des globules rouges et essayer d'extraire au mieux l'oxygène qui commence à se raréfier à ces hauteurs.
Heureusement Céline se sentira beaucoup mieux, le lendemain, malgré une nuit difficile, où elle aura eu du mal à respirer! Le grand soleil nous laisse confiant.

Pouvant contacter nos amis les Syséléma, nous leur proposons de remonter jusqu’ici car le col devrait ouvrir ses portes. Mais contrairement aux informations reçues, le col est fermé à 10h00 lorsqu'ils nous rejoignent... 11h00, il est toujours fermé... A 12h00, la douane nous informe qu’il n’ouvrira pas aujourd’hui! Ça sera peut-être pour le lendemain mais sans aucunes certitudes! Sur les 165 kilomètres qui nous séparent de la douane chilienne, basée à San Pedro d'Atacama, 70 km environ sont enneigés. La douane nous indiquent qu'il y aurait plus de 2 mètres de hauteurs de neige et à certain endroit 30 cm de glace sur la route.

J'apprendrais par une amie qu'à Atacama, où nous nous rendons, des chutes exceptionnelles de neiges ont été enregistrées après plus de 30 ans sans aucune précipitation. J'aime d'habitude pouvoir prétendre à vivre de l'exceptionnel, des événements sortis de la vie quotidienne de monsieur ou madame lambda! Mais en ce jour, je n'ai pas particulièrement de plaisir à être dépendant de ces événements climatiques.

1, puis 2, puis 3...Les jours se suivent... et se ressemblent... «C’est fermé encore aujourd’hui...peut-être demain...». Les températures la nuit descendent. Elles atteindront un pic de -17°C. Reclus dans les véhicules avec le chauffage, nous avons des conditions de vie très convenable. En revanche, les véhicules subissent des conditions pour lesquelles ils ne sont pas préparés. Les moteurs ne démarrent pas avant que le soleil est bien chauffé en journée. Les canalisations sont gelés. Sébastien et Fabrice vont faire différentes modifications pour isoler l'ensemble des pièces mécaniques sensibles au froid!
Comme précisé ultérieurement, nous ne sommes pas à plaindre et nous disposons des nécessaires vitaux! De plus, nous allons apprendre que les amis rencontrés à Salta quelques jours auparavant sont bloqués au milieu de nul part, pris dans la neige, de l'autre côté de la Cordillère, au début du Sud Lipez en Bolivie! Une balise GPS que possède David des expéditions 5, nous indique qu'ils ne n'ont pas bougé pendant plusieurs jours. Le fait qu'il n'est pas envoyé de signal de détresse et qu'il se trouve auprès d'une auberge à la Laguna Verde, nous rassure un peu! Et puis, nous ne pouvons pas faire grand-chose dans la position, dans laquelle nous nous trouvons! Nous espérons qu'ils vont bien et que nous pourrons échanger rapidement sur nos expériences respectives, lors de retrouvailles probables à San Pedro d'Atacama!

En journée, malgré les rafales de vent, il est possible de sortir à l'extérieur avec des températures pouvant dépasser les 10°C. Au quatrième jour, alors que le Paso est toujours fermé, car les engins de déneigements n'ont pas fini de dégager l'ensemble de la route, je décide de partir me promener sur le sommet le plus proche. Les paysages sont exceptionnels, la montée est éprouvante! Entre l'altitude, et des versants de montagne qui ressemblent à des éboulis de roches plus ou moins grosses en position totalement instable. J’en ai parfois le souffle coupé et mes jambes se font parfois très lourdes! Atteignant le sommet, je viens d'effectuer plus de 650 mètres de dénivelés. Je me trouve alors sûrement plus haut que le sommet le plus haut de notre vieux continent; le Mont Blanc! La vue à 360° est grisante! Je viens, en plus, de faire cette ascension illégalement en ayant largement dépassé le poste frontière... Vais-je choisir de traverser ce no man's land en fraude, et marcher pendant plusieurs jours pour franchir les 175 kilomètres qui me séparent du Chili et de San Pedro? Ou vais-je faire demi-tour et revenir en arrière pour rejoindre le camping-car de l'Akilifamily? Non, vous ne vous trompez pas, j'opte pour la deuxième solution ayant encore envie de prendre du plaisir et tout simplement envie de vivre! Après plus de 7h00 de marche, je rejoins la station d'essence alors que la nuit vient de tomber. Ils se sont un peu inquiétés pour moi. Ils avaient essayés de me repérer sur les flancs de cette montagne, amas de pierre plus ou moins ordonnées!
Bonne nouvelle, le lendemain, mercredi 28, le Paso ouvre ! Ce n'est malheureusement pas encore pour nous. L'ascenseur émotionnel bat son plein! Malgré mon positivisme sans faille, j'aimerais que nous puissions avancer. C'est le cas dans les rangs des deux familles avec qui je partage cette expérience.

Ne voulant pas regarder passer les camions dans l'autre sens toute la journée, je propose à Eliott d'aller nous promener vers la lagune qui se trouve à environ quatre kilomètres de là! Nous allons passer un moment particulier, apprécié de nous deux! Nous ferons tout d'abord les deux premiers kilomètres en vélo. En effet, Eliott a reçu comme cadeau un vélo d'Éloïse. C'est la fille des Mouss', de Karine et Renan, qui ayant bien grandi n'en avait plus l'utilité! Eliott, ayant aussi dû donner son vélo pour cause de vétusté, est ravi d'en posséder de nouveau un car il adore cette activité! Mais l'altitude et l'aspect sableux et mou du sol auront raison de sa détermination. Nous allons donc continuer à pied. Nous allons traverser des marécages gelés. Nous jouerons avec la glace qui est en train de fondre sous les rayons du soleil. Ce mélange de terre, d'herbes jaunes et de petites flaques d'eau gelées blanches créent une atmosphère particulière. Nous approchant de plus en plus de la lagune à proprement dit, nous croyons apercevoir de la vie sur ce petit lac d'altitude. Je ne veux pas y croire tant que je n'en ai pas la certitude. Plus nous avançons, plus les doutes, quand à ce que je crois voir sur mes rétines, s'effacent!

Nous avons en face de nous des dizaines de flamants roses qui se nourrissent des planctons présents dans cette eau d'altitude. Ils sont vraiment splendides! Je n'y croyais pas mais ils existent ici dans les hauteurs de la Cordillère des Andes, trois espèces de flamants roses qui cohabitent! Ceux sont ici des flamants roses des Andes, au bec jaune, aux plumes rosâtres, virant parfois au blanc car il n'y a pas ici beaucoup de planctons leur donnant leur couleur si reconnaissable! La surprise est encore plus de taille car je ne pensais pas voir de flamants roses avant les lacs de l'Afrique, plus spécifiquement au Kenya. Je ne suis pas au bout de mes surprises.

Les approcher d'assez près sera, pour Eliott et moi, un privilège dont nous jouirons pendant de longues minutes. Sur la route du retour, nous continuons à nous amuser avec les bouts de glace de moins en moins solide, au fur et à mesure que la journée s'écoule. Une chose est sûre, après avoir coulé librement, l'eau se transformera de nouveau en glace lors de la nuit suivante, où les températures descendront encore en dessous de -10°C. Dans la nuit du Mercredi, la température sera exactement de -14°C. Mais ce froid restera sec et le ciel bleu. L'espoir que nous avons fondé la veille va se vérifier. Ils viennent d'ouvrir le Paso de Jama dans notre sens. Pas moins de 200 camions ont appris la nouvelle et font la queue à la douane. Heureusement, pour nous, nous n'utilisons pas la même file qu’eux.
A 9h00, nous arrivons donc très confiant à la douane pour effectuer nos papiers de sortie du territoire. Cela ne va pas exactement se dérouler comme nous l'avions prévu. J'obtiens rapidement le coup de tampon nécessaire à la sortie, ayant respecté le temps imparti sur place (même beaucoup moins car, j'ai le droit à un visa touristique de 3 mois, et pour cette première fois, je viens de passer seulement 15 jours! Je reviendrai très prochainement pour continuer à découvrir ce pays immense). Il en va de même de Fabrice, Eliott et Mayline. Un problème se pose pour Céline! Son passeport à bien été tamponné mais elle n'a pas été enregistrée informatiquement dans leur fichier.

Les Syséléma sont en règle et ils sont prêts à attaquer la traversée jusqu'à San Pedro. Sébastien arrive vers nous. Il nous informe que le mauvais temps risque de revenir. Ne voulant pas prendre de risque, les autorités ont décidées de refermer le Paso à 11h00!

Il est 10h00 et nous sommes toujours à la douane. Comme le précise alors Fabrice, 3 solutions s’offrent à nous: patienter, au risque de ne pas passer, presser un peu les douaniers en leur rappelant qu'ils ont fait toutes les démarches nécessaires (Ils n'y peuvent rien si le douanier à l'entrée n'a pas fait correctement son travail alors que Céline a bien un tampon d’entrée sur le passeport) ou alors d’abandonner Céline... Si la troisième solution lui avait chatouillé l’esprit, nous avons finalement opté pour la seconde. Céline et Fabrice se rendent dans les bureaux des douaniers, accompagnés de Sylvie. D'âpres discussions, de la diplomatie et de la patience vont avoir raison de la bureaucratie et de la rigidité des douaniers. Nous avons enfin le feu vert pour quitter le pays. Les papiers pour le véhicule ne seront heureusement pas un problème. Ils sont rentrés à 4 et nous ressortons à 5. Ils ne vont rien trouver à redire. Tous les voyants sont finalement au vert! La tension a été à son maximum et tout le monde a été atteint à une échelle plus ou moins importante. Même les enfants que j'avais gardés avec moi dans la salle d'attente, ont ressentis une grande frustration et une incertitude qui les a mis mal-à-l'aise!

Il est 10H30. La barrière s’ouvre. Pourtant nous ne sommes pas encore sorti d'affaire. Si la neige devait commencer à tomber, le douanier nous préconise de faire demi-tour... Nous entrons donc dans ce «No Man's Land», sans aucune certitude sur l'issue de cette traversée de plus de 170 kilomètres. Partant donc de 4150 mètres, nous continuons à grimper dans des paysages plus beaux les uns que les autres! Les montagnes enneigées, les lagunes salées ou glacées d'un beau bleu, les roches aux formes et couleurs très spéciales, les volcans et plaines arides d'altitude complètent un tableau enchanteur qui me fait rêver en tant que voyageur... mais je n'aimerais pas m'installer ici pour y vivre. Vierge de toute civilisation, ces paysages m'inspirent encore un peu plus un sentiment de liberté que je ne peux l'avoir aujourd'hui. Hors du temps, loin de toutes les problématiques sociales, relationnelles, ces paysages pourraient me happer et ne jamais me voir en ressortir.

Mais en ce moment je partage cette superbe aventure avec ma génialissime «famille d'adoption», et les Syséléma avec qui j'accroche déjà beaucoup. Le camion et le camping-car peinent avec l'altitude et les pentes. «Cfoussa» crache ces poumons avec de la fumée noire qui sort du pot d'échappement sur le toit. Après une centaine de kilomètre, nous roulons au-dessus du toit de l’Europe; à plus de 4810m, tel le sommet du Mont Blanc!
Toute la troupe se porte bien! Le temps est finalement beaucoup plus clément que prévu. Rassuré, au point le plus haut de cette traversée, nous allons faire une pause-café qui va tourner au pugilat! Nous allons tout d'abord assaillir le camion de boules de neige, alors qu’il arrive bien après nous. S'en suivra une bataille rangée à plus de 4500m! Les petits soldats ne sont pas en grande forme. Le souffle court, beaucoup ne pourrons pas utiliser toutes les munitions mises à leur disposition. Même la chienne des Syséléma; Caïna, qui adore la neige, fera un début de crise! Entre la course folle pour essayer d'attraper toutes les boules que nous nous envoyons, et le fait de manger une quantité de neige gelée impressionnante, son organisme n'arrivera pas à suivre!

Reprenant notre route en avant, nous allons sortir de la chaîne de montagne de la Cordillère des Andes et de col magnifique mais si redoutable! Passant prêt du cône, presque parfait, du volcan Licancabur, à 5960 mètres d'altitude, nous allons ensuite entreprendre une descente vertigineuse, de plus de 2000 mètres de dénivelé en quelques dizaines de kilomètres. Nous découvrons alors les premières images du désert d’Atacama!

 
Nous sommes finalement aux portes du Chili et son désert au Nord, où d'autres aventures vont voir le jour!