lundi 25 juillet 2016

Costa Rica; "Pura Vida" et la richesse de la nature sous toutes ces formes

Vous souvenez vous de ce lapse de temps de quasi 72 heures que j’ai occulté intentionnellement. Elles ont eu lieu entre les expériences vécues pleinement au Panama et au Nicaragua. Le temps est venu de revenir en arrière, pour évoquer ces trois premiers jours, qui sont une bonne première introduction à ce pays magique, où la nature est reine! Les autorités du Costa Rica ont tout mis en place pour conserver la majorité de leurs beautés naturelles. Après la fin d’une période de guerres multiples, une fois la paix installée durablement, l’état a décidé d’effectuer une reconversion massive de ces militaires en tant que gardes forestiers. De très nombreux parcs nationaux ont été créés après que la dynamique fut lancée par un couple de néerlandais au 20ième siècle. La conservation de cette faune et flore exceptionnelles en fait un des pays les plus attractifs à l’échelle planétaire, en raison  de la biodiversité qu’il est possible d’y observer et de la beauté de la nature…

En ce 20 Mars 2016, nous franchissons la frontière entre le Panama et le Costa Rica. C’est en fin de matinée, que nous passons à travers le poste de Sixaola. Après avoir réglé les divers aspects administratifs, nous pouvons rentrer dans ce nouveau pays. Nous prenons alors un bus pour nous rendre sur la côte,  dans la ville de Puerto Viejo.  Nous nous installons dans un camping très célèbre chez les voyageurs en sac-à-dos. Il est immense, propose des prix très attractifs (en temps normal). Il a été embelli par de nombreux voyageurs, qui ont construits de multiples mosaïques, peintures et dessin, sur les murs, les sols. Il y a que très peu d’habitations et chambres. La plupart des personnes dorment dans d’énormes dortoirs, dans des salles où sont étendus des hamacs. Ou, comme nous, ils plantent leurs tentes, dans un petit jardin au fond de la propriété. Le Costa Rica est reconnu pour être un pays cher. Les nombreux voyageurs, rencontrés auparavant sur notre route, nous avaient mis en garde. Nous allons très vite pouvoir le constater. Pour un simple camping, avec notre propre matériel, nous devons déjà payer 6US$ par personne. Et encore ce n’est rien par rapport à certains prix que des voyageurs nous avaient annoncés.
Nous partons ensuite pour une promenade le long de la côté, où nous découvrons de magnifiques paysages avec des forêts de type tropicales et des plages de sable noir. Nous croisons déjà des singes, un paresseux, et d’énormes araignées. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises sur ce territoire, où la nature est luxuriante. Nous ne sommes pas au bout de nos lots d’imprévus non plus, au niveau des prix, dans le mauvais comme dans le bon. En ce début de séjour ça sera plutôt à la hausse. En rentrant en soirée dans les supermarchés, ou sur les étals de fruits dans la rue, les prix nous semblent exorbitants par rapport à ce que nous avons rencontrés auparavant, pendant le voyage. Les prix des aliments dans les magasins sont même plus chers qu’en Europe, parfois plus de 50% de plus, pour de très nombreux produits. Je ne vous parle pas du logement qui va doubler alors que la semaine sainte commence. Voulant profiter de la région, nous resterons une journée de plus sur place, avant de prendre le large pour des aventures au Nicaragua, que vous connaissez déjà, car je vous les ai contées!
Le lendemain, nous louons des vélos pour longer la côte et nous rendre vers le Parc National de Manzanillo. Nous avons prévus notre pique-nique. Nous ne serons pas déçus de notre excursion, malgré les deux ou trois grosses averses de la journée, que nous esquiverons en nous mettant à l’abri! Nous allons découvrir une faune et flore très riche. Les plages changent de couleurs selon les lieux. La côte est sableuse ou rocailleuse. Nous apercevons, en premier lieu, de nombreux oiseaux, dont un rapace somptueux et deux magnifiques toucans.  Nous faisons plusieurs détours en dehors de la route principale, pour observer des plages, des forêts denses et pleines de mousses, de lichen, de plantes qui vivent en symbiose sur les arbres. Avec Lucie, après avoir accrochés nos vélos à l’aide d’une chaîne et d’un cadenas, sur un pont, qui traverse une rivière, nous pénétrons dans un parc national attrayant. Nous marchons un peu pour en découvrir certaines beautés. Lucie décide ensuite de se poser sur une plage reculée alors que je pars explorer les environs. Je découvre les beautés des lieux, la forêt qui est d’une incroyable densité, les papillons, le bruit des singes, les petites grenouilles, les oiseaux qui jouent à cache-cache avec moi, mais me laisse apercevoir leurs magnifiques chants!
Après avoir retrouvé Lucie, nous continuons nos découvertes et ces petits plaisirs liés à la nature. Nous faisons connaissance avec de nouveaux mammifères dont un somptueux tapir. Mais avant cela, nous aurons pu assister à un vrai balai d’une famille de singes qui jouent avec les arbres et courent sur le sol, en se méfiant des prédateurs.

Finalement en rentrant en vélo, un attroupement d’individus se tiennent en bord de route. Un paresseux fait le spectacle. Il se tient la tête en arrière, les 4 pattes en l’air, dans un arbre, à moins de 2 mètres du sol. Tout le monde veut se faire photographier avec lui. Cela ne semble pas le gêner, ou du moins il met du temps à réagir et à s’enfuir… Mais bon nous parlons d’un paresseux, il ne faut pas lui demander l’impossible. En tout cas de notre côté, nous en profitons, encore une fois, car c’est toujours un plaisir de voir cet animal en liberté.
Rentrant de nuit à l’auberge de jeunesse, nous cuisinons dans les cuisines communes. Nous expérimentons une première expérience un peu spéciale. Je déjoue un problème, auquel nous aurions pu être confrontés; nous retrouver expulsé du camping, en usant de ruse et d’un esprit d’observation à toute épreuve! Après un peu de remue-ménage, nous pourrons dormir tranquillement jusqu’à 6h00 du matin où nous devons nous lever pour prendre notre bus qui va nous emmener très loin de là. En effet, nous ne pouvons pas et ne voulons pas rester dans le pays pendant cette semaine sainte. Nous prenons donc le premier bus en direction de la capitale; San Jose. A la fin de la journée, nous aurons traversés le pays en diagonale, du Sud-est au Nord-Ouest.

En attendant, en partant de Punta Viejo, nous laissons, petit-à-petit, la forêt humide et tropicale pour des paysages qui deviennent de moins en moins denses en végétation. Passant ensuite la cordillère des Andes, la vision de la nature est tout autre. Nous observons, tout d’abord, en altitude, une végétation rase et herbeuse. Puis quand nous redescendons vers le Pacifique, le changement est radical. C’est la fin de période sèche, qui s’est transformée cette année en période de sécheresse. La chaleur est accablante de ce côté du pays. Nous vivrons une fin d’après-midi chaude au cours du trajet en bus.
Avant cela je voudrais vous conter une nouvelle anecdote de voyage, qui nous est arrivé dans la capitale lors du changement de bus. Nous devions alors nous rendre dans une autre station. Ne connaissant pas trop la ville, n’ayant pas de plan, et n’ayant pas trop de temps à perdre lors de ce long trajet, nous décidons de prendre un taxi. Nous avons essayé, avant cela, de soutirer des informations sur la direction de cette station à des passants ou des personnes de la gare routière mais sans succès. Ils semblent tous dire que la distance est assez grande. A peine, nous sommes montés dans ce taxi, qu’un instant de folie s’empare des environs de la gare. 4 gendarmes débarquent en moto. Tous les conducteurs de taxi essaient de quitter les lieux sans se faire arrêter. Nous ne ferons pas partie de ce lot. Les motards nous arrêtent. Nous nous demandons alors ce qui nous arrive. Nous venons à peine de mettre nos affaires dans le coffre et de monter dans la voiture. Nous comprenons très vite que les forces de l’ordre n’en n’ont pas contre nous. Ils veulent appréhender des chauffeurs de taxi, qui ne sont pas en règle vis-à-vis de la législation.

Tout va tout de même se résoudre en quelques minutes. Notre chauffeur présente ces papiers. Il se voit infliger une amende conséquente. Il nous remerciera pourtant de l’avoir attendu et de ne pas avoir déserté sa voiture. Puis il nous conduit finalement au terminal de bus souhaité! Ce dernier n’était pas très loin. Nous aurions pu y aller à pied. Je voulais faire plaisir à Lucie. Je ne voulais pas lui infliger de marcher trop longtemps avec le sac-à-dos sur le dos (note de Lucie: «Arrête, tout le monde va me prendre pour une grosse flemmarde!» Note que je laisse volontairement car je la trouve drôle… Cette affirmation est loin d’être vrai! Simplement tu n’en fais pas autant que mois mais tout le monde te dira que c’est normal! Voilà un autre petit message à l’intention de «Mon Cœur». Heureusement que l’on ne fait pas 15 relectures car ce texte serait alors un grand n’importe quoi, rafistolé de partout). Je ne suis plus aussi à fond que lorsque je voyageais seul. Ça aura, au moins, eu le mérite de nous faire vivre une expérience, qui reste un bon souvenir à raconter et autour duquel nous pourrons rigoler encore longtemps! Il est 14h00 quand nous quittons San Jose et presque 20h00 quand nous atteignons la frontière avec le Nicaragua en passant par ces terres grandement affectés par une sécheresse massive et qui dure depuis des mois comme je vous le précisais auparavant. Notre premier séjour au Costa Rica se termine en ce 22 Mars au soir!
Le séjour au Nicaragua est court mais intense. Le récit précédent vous a plongé dans ces moments vécus avec une grande intensité. Nous revoilà donc 9 jours plus tard, le jeudi 31 Mars, en fin de matinée, à la même frontière  que celle franchi en sortant du Costa Rica. De jour, l’ambiance est beaucoup moins glauque. Le passage se fait sans encombre, surtout que nous avons un billet «de sortie» du territoire, ou plutôt un billet d’avion depuis Panama City pour retourner en Amérique du Sud. En attendant, nous allons vivre de superbes expériences…
En ce 31 mars, nous allons passer toute notre journée dans les moyens de transport pour rejoindre un coin très spécial de la cordillère des Andes. Il s’agit de Monteverde et ces forêts mondialement connues, pour des raisons diverses.
Dès le lendemain matin, alors que 5h00 vient à peine de retentir, je pars courir dans ces dernières. Arrivé bien avant l’ouverture des parcs, je réussi à me faufiler dans ces derniers sans même apercevoir les gardes forestiers. J’ai alors cette nature splendide pour moi seul pendant quelques heures. Je déambule dans des forêts tropicales humides de moyenne altitude. A cette heure de la journée, le ciel est beau et bleu. Les nuages qui se créent avec l’évaporation de l’eau des forêts n’est pas encore dans son processus final de création de nuages (qui n’est pas vraiment une finalité en fait car sinon nous ne parlerions pas de cycle de l’eau). Le soleil monte doucement vers l’horizon. Ces rayons transpercent les feuilles de cette forêt et sublime les lieux. La flore est splendide et la faune difficile à apercevoir en raison de la densité de la végétation. Mais les chants d’oiseaux sont mélodieux!
Après avoir couru à droite et à gauche, avoir arpenté pendant des heures les sentiers de  ces forêts, je vais tomber sur un nid d’un des plus beaux oiseaux du monde. En cette période de nidification, ils restent toujours à proximité de ces derniers ce qui facilite grandement leur observation. Entre les branches, j’aperçois tout d’abord la femelle Quetzal, qui a un profil intéressant mais qui est loin d’être aussi splendide que son pendant masculin, surtout pendant la période de reproduction où il revêt son plus bel apparat; un vrai habit de lumière! La femelle bougeant autour du nid, elle me donne la chance de l’apercevoir de beaucoup plus près et sans obstacle dans mon champs de vision. Elle n’est pas la plus belle ni par ces couleurs, ni par ces caractères physiques. Mais j’aime déjà observé cet oiseau unique. Alors que je suis patient, tapis dans la verdure, un temps d’attente assez long va être payant! Cela commence par un simple ombre, puis une vue de derrière, puis une vue entre les feuillages, avant d’avoir une vue imprenable sur le mâle Quetzal pendant quelques minutes. Je ne verrais pas le temps passer à leurs côtés. Je vais me laisser porter par la grâce de cet oiseau que tellement de personnes essaient de voir dans leur vie…
D’ailleurs, je profite tellement du moment présent et je suis tellement absorbé par l’observation de ces derniers, que je ne vois que le temps s’est écoulé et que la matinée est bien entamée.  La veille au soir, j’avais dit à Lucie que je rentrais avant 9h30. Or, voilà que cette « deadline» sera bientôt l’heure d’un instant de vie. Or il me reste à parcourir, en courant, plus de 12 kilomètres pour rentrer à l’hôtel. Quoi que je fasse à cet instant, je serais donc en retard. Je ne vais pas aggraver encore plus ce dernier. Je profite tout de même de derniers instants à leurs côtés, avant qu’ils ne s’envolent et disparaissent dans la végétation de cette forêt très dense… Après avoir couru, j’arrive à l’auberge avec presque une heure de retard. Lucie s’inquiétait un peu mais nous n’avons rien loupé de cette journée. Je prends un petit-déjeuner qu’elle m’a mis de côté. Nous réfléchissons quoi faire dans les heures à venir. Nous n’étions pas forcément partis pour réaliser l’activité à laquelle nous allons prendre part en fin de matinée. Mais des voyageurs nous l’ont confirmé et un jeune homme, avec qui elle a discuté pendant le petit-déjeuner, est formel. Si nous en avons l’opportunité, nous devrions nous lancer pour prendre part à un «Canopy Tour». Nous prenons donc des informations avec notre manageur d’hôtel qui peut organiser des tours. Pour 45US$ par personne, nous franchissons le pas. Nous n’allons pas le regretter! Bien au contraire!
Nous avons à peine le temps de préparer nos affaires, que nous sommes déjà dans la navette qui nous amène sur site! Nous nous rendons sur le site de «100% Aventura Canopy Tour», qui est réputé pour être très professionnel. C’est aussi celui avec le plus de ziplines, dont une des plus grandes au monde. Il y a surtout d’autres activités autour, qui nous permettront de profiter de sensations fortes, très fortes! Après avoir laissés nos affaires, exception faite de ma caméra Gopro, avoir été équipés, avoir reçu les instructions pour que la fin de matinée se passe au mieux, nous nous lançons sur la première zipline. Pour s’habituer, les premières sont courtes! Il faut freiner, soi-même, avec un gant adapté  que l’on pose en arrière de la poulie. Cela se fait directement sur le cable métallique, qui nous guide et nous soutient. Lucie vit ces premières sensations fortes. Elle a du mal à en profiter, un peu crispé sur la corde. Elle se pose un peu trop de questions. De mon côté, je suis détendu, même un peu trop, car je vais effectuer certaines manœuvres que l’on nous avait «interdit» de faire (tourner sur soi-même, changer de position ce qui me ralentira trop sur un des passages et me fera bloqué bien avant l’arrivée).

Rien de grave, sans conséquences, mais tout de même loin d’être académique lors de tout le parcours. Nous enchaînons les ziplines; 1,2, 3, 4! Puis nous commençons certaines avec des systèmes de freins pris en charge par les accompagnateurs. Nous n’avons alors plus à nous occuper de l’arrivée et du freinage, mais seulement profiter des traversées. C’est vraiment magique de «voler» «en rase-motte» au-dessus de ces splendides forêts. La sensation d’être un oiseau n’est vraiment pas loin. Et encore, nous n’avons pas encore effectué le «Superman» et autre instants sensationnels totalement givrés. Lucie n’est toujours pas totalement rassurée. Elle continue, tout de même, à passer les étapes les unes après les autres. Au bout de la 8ième, il y a un point de non-retour. Une zipline part de l’autre côté de la vallée. Il faudra donc effectuer la totalité du parcours afin de revenir au point de départ. Après avoir traversé un pont suspendu, il y a un moment de flottement quand ils nous font descendre en rappel. Nous croyons pendant quelques instants qu’ils ne veulent pas que nous continuons le parcours. Il n’en est rien! Nous remontons dans un arbre, à un point de départ d’une nouvelle zipline. Là, la personne en charge de faire partir les participants demande à Lucie, si elle est  sûre de vouloir s’élancer. Elle hésite. Elle est un peu stressée et parle en français sans le vouloir. Mais une fois harnachée, elle va s’élancer. L’aventure matinale, physique mais aussi mentale continue. Beaucoup de sensations extrêmes sont encore à venir!
Après quatre ziplines au-dessus d’une «Canopy» magnifique, à observer la nature avec un tout autre point de vue, nous attaquons les meilleurs moments. Pour l’avant dernière zipline, nous nous élançons sur le plus grand câble d’Amérique du Sud; 1590 mètres de glisse à quelques mètres au-dessus de la cime des arbres. «Du bonheur en barre!». Ne respectant pas toutes les règles, ne restant pas en boule mais tendant les bras, je perds trop de vitesse en fin de ligne, au point de m’arrêter à plusieurs dizaines de mètres de l’arrivée. Un organisateur est obligé de venir me chercher. Cela fait beaucoup rire Lucie. Nous venons de vivres pleins de belles sensations fortes. Une dernière est au programme. Il s’agit du saut de «Tarzan». C’est un saut à l’élastique de plus de 40 mètres avec ensuite un mouvement de balancier dans le vide. Lucie hésite. Elle ne le sent pas. Je l’insiste à le faire sans la pousser si vraiment cette sensation la bloque. Je ne peux pas l’accompagner jusqu’au bout du pont où elle va effectuer son saut. Elle veut passer en première. Elle dit sinon qu’elle n’ira pas. Après qu’elle se soit élancée, je n’entends rien pendant quelques secondes. Elle me dira ultérieurement que, quand elle est prise de panique, elle est pétrifiée et elle ne peut rien exprimer. Puis après que le plus impressionnant soit passé, elle criera quelques mots à mon attention qui me font très plaisir… Je suis juste derrière elle. Une fois de plus j’apprécie ces sensations même si cela n’a rien à voir avec un saut en parachute ou d’autres sports que j’affectionne de tout mon cœur. Nous avons en tout cas vécus pleins de sensations fortes ensemble et nous en sortons ravis de cette expérience. Nous savons déjà que ça ne sera sûrement pas la dernière fois que nous ferons un parcours de ziplines au cours de notre vie, peut-être même de ce voyage et des semaines à venir!
Après un bon repas dans le centre-ville de Monteverde, nous finissons la fin de journée à découvrir la beauté des alentours!

Dès le lendemain, nous reprenons la route pour découvrir un autre lieu unique de ce pays. En chemin, nous nous arrêtons à un endroit dont nous n’avions jamais entendu parler. En direction du Volcan Arenal et de la ville La Fortuna, nous découvrons un magnifique lac; le Lago Arenal! Nous pique-niquons sur son rivage, piquons une tête avant de continuer notre chemin.  Le temps est au beau fixe. Il n’y a pas un nuage à l’horizon. Sur la route, qui le contourne, nous avons la chance de voir entièrement le volcan Arenal. Ce dernier qui a fait rêver tant de personnes ces dernières années! De 1968 à 2010, il a été en constante éruption, très actif, provoquant de magnifiques coulées de lave que les touristes et les locaux pouvaient admirer surtout la nuit! Depuis 6 ans, il est toujours actif, il fume toujours, un peu, mais rien à voir avec les années fastes passées. Peu importe, cela nous permet d’aller profiter un peu plus près de ces flancs et de découvrir de petites merveilles! En arrivant à La Fortuna, nous trouvons déjà un logement agréable et confortable. Nous aurons une chambre individuelle, avec un grand lit, une salle de bain partagée avec une autre chambre seulement. Nous payons par personne une somme dérisoire, même par rapport à beaucoup de personnes dans des dortoirs. Nous avons accès à une petite cuisine aménagée parfaitement adaptée à nos besoins. Nous n’allons passer cependant que très peu de temps dans ce logement.

Le soir même, nous nous renseignons sur les activités possibles à faire dans la région. Puis, nous allons nous relaxer près d’une rivière où les papillons volent en liberté et où les feuilles virevoltent dans le ciel, libéré de leur support naturel par un vent puissant. Les branches,  en haut de grands arbres, plient sous la force de la nature mais ne rompent pas! C’est vraiment un moment qui restera gravé dans ma mémoire.

Le lendemain matin, nous partons pour une journée complète autour du Volcan Arenal, dans ces contreforts, avec des beautés particulières. Nous partons à pied, le long de la route, en direction de la plus grande chute d’eau du pays! Nous marchons 5 kilomètres, avant d’atteindre la «Catarata Fortuna». Nous allons descendre dans la vallée qui cache cette merveille. Le lieu a été aménagé pour permettre à de nombreux touristes de pouvoir profiter du lieu. La descente se déroule sur plus d’un kilomètre et la pente est abrupte. Le spectacle en faut cependant vraiment le coup. La chute est spectaculaire. Se baigner dans la retenue d’eau, à sa base, est un vrai bonheur. Je m’amuse à plonger et à me rapprocher le plus près possible de l’endroit où la chute s’abat avec fracas sur le sol. C’est intéressant de constater que, sous l’eau, la puissance de l’eau est amoindrie et qu’il est donc beaucoup plus facile de se rendre au centre du tumulte.

Continuant ensuite notre randonnée, nous attaquons l’ascension du Cerro Chato, qui est un ancien point chaud volcanique éteint depuis des milliers d’années. Il s’agit d’une réserve. Il est donc nécessaire de payer un droit d’entrée. Nous nous acquittons de ce dernier dans un resort au départ de l’ascension. Nous ne sommes pas très fans de payer un droit pour profiter de la nature. Mais j’ai eu un pressentiment. Celui-ci va se révéler vrai car, après une demi-heure de montée, alors qu’il n’y a pas d’autres issus que le chemin, il y a un point de ravitaillement et de contrôle des bracelets qui nous ont été remis après paiement.

Directement, nous rentrons dans une forêt beaucoup plus dense. Les nuages et la brume ont fait leur apparition et cela se ressent dans l’atmosphère et dans l’ambiance que cela crée autour de nous.  C’est un privilège de se promener dans une nature si verdoyante qui n’existe pas du tout en Europe. Le taux d’humidité très fort est une combinaison de la vitalité de la forêt et des nuages brumeux qui se trouvent bloqués par ce sommet qui domine la région; le volcan Arenal. Nous serons dans une brume assez épaisse tout au long de la montée. Arrivant sur un point dominant le cratère, nous nous trouvons nez-à-nez avec des familles, qui se plaignent de ne pas pouvoir descendre au fond car la pente est trop forte et beaucoup trop boueuse. Ils se plaignent aussi de ne rien voir. Je ne sais pas si nous avons de la chance, si nous la provoquons, si nous avons une bonne étoile au-dessus de nos têtes, mais les choses évoluent très vite après notre arrivée. Cela commence par un éclairci dans le ciel, avec le voile nuageux qui monte et le soleil qui tente une percée. Puis très rapidement, le brouillard se dissipe dans le cratère. Tout d’un coup, je m’extasie. Je crie: «We can see the lake and it’s amazing green color!” (Non, je ne fais pas une erreur en écrivant en anglais! Nous sommes dans un pays hispanophone mais nous sommes en présence d’une famille anglaise qui échange avec deux jeunes français)! Tout le monde est alors ravi. Ils observent le fond du cratère et sont heureux de ne pas être venu pour rien!
De notre côté, nous ne comptons pas nous arrêter là. Ce n’est pas cette petite pente qui va nous faire peur! En quelques minutes, après quelques glissades, nous avons descendu plus de 100 mètres et nous nous retrouvons au bord du lac. Ce dernier est déjà joli à notre arrivée. Il se magnifie quand le ciel fait son apparition et que le soleil procède à une vraie trouée dans les nuages. Il est alors tellement agréable de se baigner dans cet endroit puis de pique-niquer au bord de l’eau! Nous voulons vers un demi-cercle pour rejoindre le point opposé de ce lac afin d’effectuer une boucle complète et d’admirer le volcan Arenal à 360°. Nous allons sans problème trouver notre chemin et gagner un hôtel très huppé, qui a été aussi le lieu, qui a accueilli d’éminents volcanologues au cours des 50 dernières années. Nous traversons des paysages totalement différents de ceux arpentés dans la matinée. Nous observons une faune, une flore et une nature dans son ensemble resplendissante. 
Après être sorti du resort, nous arrivons sur une route qui n’est pas des plus agréables pour randonner. Nous essayons le stop. C’est un guide, rentrant avec un minibus à vide, qui nous récupère et nous emmène jusqu’au prochain point d’intérêt; des sources d’eau chaude du volcan qui s’écoule dans une rivière. Avant cela, nous avons des discussions passionnantes avec le chauffeur. Ils parleront avec Lucie de tourisme, de son développement et des tendances dans le pays. Ils échangeront leur contact et parlent même de business ensemble. Pourtant la probabilité que cela se réalise est très faible au vu de la situation de Lucie.

Il nous laisse ensuite juste en face des sources d’eau chaude. Nous gagnons le ruisseau qui se trouve quelques mètres en-dessous de la route. Plusieurs dizaines de personnes se trouvent déjà sur les lieux. Mais les sources d’eau chaude sont présentes sur toute la longueur de la rivière. Il est donc très facile de se trouver un coin au calme pour profiter de ce moment de décontraction, dans de l’eau très chaude au beau milieu de la nature! Trois toucans, d’autres oiseaux et des singes viennent nous tenir compagnie.


Depuis le début du voyage, nous n’avons pas vraiment eu le temps de poser nos bagages. Ce n’est pas lors des prochains jours que ça sera le cas non plus. Depuis la ville de La Fortuna, nous partons le lendemain pour Quepos, la côte Pacifique et la proximité d’un des plus petits parcs en superficie du pays, mais un des plus fréquenté. Après une longue journée de transports en commun, après nous être installé et avoir fait le minimum de course, nous assistons à un magnifique coucher de soleil entre les palmiers et les fils électriques d’abord, puis ensuite sur la plage!

Le lendemain matin, nous nous levons aux aurores car nous voulons être les premiers à rentrer dans le Parc National Manuel Antonio, qui est réputé pour la beauté de ces paysages mais surtout pour la densité des animaux que l’on peut y rencontrer. Voulant échapper à la foule et voulant augmenter la probabilité d’observer la faune, nous prenons un des premiers bus public, qui part plus d’une heure avant l’ouverture du parc. Encore une fois, nous trouvons la possibilité de profiter pleinement des lieux. Quand nous pénétrons dans le parc, personne n’a encore franchir les barrières de la journée. Nous n’allons pas être déçus d’avoir finalement choisi de venir ici malgré certaines critiques de visiteurs. Dès le début de notre visite, des singes, des coatis, des lézards, des varans, de nombreux oiseaux vont venir à une distance très faible de nous. Nous pouvons les observer, admirer certains détails, sans pourtant avoir le sentiment de les importuner. Certains singes sont même un peu trop entreprenants et encore nous n’avons rien vu. Un mâle, à la bouche déformée, qui se prélasse sur une branche, avec les membres qui pendouillent, va tout d’un coup être un peu plus agressif. Il essaie de m’impressionner avant finalement de nous laisser continuer notre chemin en toute tranquillité. Nous pouvons ensuite observer une deuxième, puis une troisième espèce de singe. Des rongeurs se joignent à la fête ainsi que les insectes, les fourmis et autres êtres vivants.
Alors que les paysages m’enivrent, la chaleur a augmenté de façon exponentielle, en ce milieu de matinée. Deux surprises, sur une petite plage, ne font pas refroidir nos ardeurs. Peu de touristes sont là car elle se trouve assez loin des sentiers principaux, pourtant le moment partagé avec ceux présents restera à jamais gravé dans nos mémoires. En premier lieu, deux iguanes gigantesques se prélassent sur la plage et sur les roches qui la jonchent. Une fois de plus, sans les importunés, nous pouvons nous rapprocher à moins de quelques mètres. Captivés par le spectacle, nous n’allons pas prendre conscience directement de ce qui se passe dans nos dos. Un groupe de 5 touristes, un peu inconscient et malgré les consignes, laisse sans surveillance des sacs plastiques avec de la nourriture dedans. Malheureusement, dans ce cas, l’interaction avec l’être humain est beaucoup trop importante et cela transforme insidieusement et pas pour le meilleur les habitudes de ces animaux dans leur milieu naturel.  Pourtant, les singes, qui se servent dans les sacs, seront l’attraction pendant quelques minutes. Ils commencent par prendre du pain. Ce groupe d’une vingtaine de singes est très bien organisé. Deux mâles dominants ont pris les affaires en mains. Ce sont eux qui se chargent d’attraper la nourriture, de se servir en ouvrant les sacs, d’agripper ce dont ils ont besoins avant de laisser les restes aux autres membres du groupe. Quand des humains essaient de se rapprocher d’eux pour reprendre leurs biens ou pour limiter les dégâts, ceux-ci montrent les dents et poussent des cris, afin de montrer leur dominance. Tellement obnubilés par le spectacle, les personnes en tort ne vont pas sécuriser leurs sacs. Ces singes très malins font diversions. Ils vont donc réussir à atteindre de nouveau les sacs. Ils y soutirent alors un paquet de chips qu’ils explosent du haut d’une branche, et une bouteille d’une boisson sucrée avec de nombreux colorants. C’est impressionnant alors la dextérité, dont ils font preuve, afin de déboucher cette dernière puis la façon dont ils boivent au goulot… Nous ne restons pas trop longtemps non plus, car même si nous en avons pris pleins les yeux, nous ne pouvons pas cautionner cela. Chacun est responsable de ces actes surtout quand les autorités ont assez prévenus de l’effet pervers de ce type d’interaction…
Avec Lucie, nous continuons notre exploration du parc en empruntant de nouveaux chemins. Et nous allons tomber sur des paresseux, d’autres singes, des oiseaux,… Nous avons la chance inouïe aussi de voir un animal que nous rêvions de pouvoir observer dans son milieu naturel. Il s’agit d’un lézard qui possède vraiment un profil de dinosaure, en miniature. Le lézard basilic est incroyable. Il a dû inspirer de nombreuses personnes. Leur imaginaire a dû pouvoir créer des bêtes venues d’une autre galaxie... Ensuite, je peux observer un type de toucan noir, jaune et rouge, splendide! Une autre première!
 
Nous finissons la journée sur la plage, en bord de mer, avant de prendre un transport en début de soirée pour nous rendre à une petite centaine de kilomètres, un peu plus au sud sur la côte. Nous atteignons la ville d’Uvita. A notre arrivée, nous sommes surpris par les prix exorbitants même pour une place de camping d’auberge reconnu. Heureusement, à cette saison, il n’y a pas beaucoup de voyageurs et l’office de tourisme est encore ouvert. L’hôtesse d’accueil appelle de nombreux hébergements pour nous avant de nous indiquer une adresse où nous devrions trouver les prix les plus abordables avec tout de même un certain confort. Cela dépasse largement nos espérances. En effet, une charmante dame nous accueille. Son hôtel est luxueux avec de très belles chambres, une piscine, un jacuzzi, une superbe cuisine très bien équipé d’extérieur, mais aussi de grandes tentes déjà montées. Nous négocions un prix de 6US$ par personne. Nous nous installons dans une de ces tentes pour les deux prochains jours. Nous sommes tellement ravis d’avoir trouvé cette option alors qu’il est plus de 22h00. Après avoir cuisiné un peu, avoir piqué une tête dans la piscine et avoir profité des bulles du jacuzzi, nous passons une très bonne nuit dans une tente, qui ressemble, pour nous, à un palace!
Comme lors de nombreuses journées dans ce voyage, je me réveille près de 4h00 avant Lucie. Comme à mon habitude, je décide d’aller découvrir les environs et de profiter un maximum des lieux, où nous ne passons que quelques jours. Uvita est réputé pour l’observation des baleines qui viennent mettre bas pendant plusieurs mois de l’année. Nous ne sommes pas à la bonne période, c’est pourquoi les hôtels sont presque vides. Mais je vais tout de même pouvoir observer pleins d’éléments naturels intéressants. Je commence la journée en me rendant au parc national «Las Ballenas». Cette magnifique plage, bordée de cocotier recèle pleins de secrets. Cela commence par ces crocodiles qui évoluent dans la zone marécageuse derrière les premières rangées d’arbres. Dans ce même écosystème, je peux observer de nombreux oiseaux mais aussi des crabes avec une couleur rouge bien prononcée. A cette hauteur, je ne peux pas voir réellement la forme très spécifique que prend la plage. Connaissant tout de même sa spécificité, je peux reproduire, intellectuellement et en 3D, cette forme et comprendre cette dernière en me promenant le long de la plage. Ayant pris des informations la veille à l’office de tourisme, je sais que d’autres points d’intérêts sont présents dans la région. Je m’éloigne donc de la côte, en courant. Je grimpe sur les hauteurs rocheuses de la région. En chemin, je m’arrête à une magnifique chute d’eau avec un bassin d’un vert pur. Puis continuant de monter, je trouve un magnifique point de vue sur la région, qui me permet d’admirer la géométrie en forme de queue de baleine de la plage d’Uvita. C’est incroyable que la nature est associée la venue des plus gros animaux de la terre avec un dessin particulier de cette côte au Costa Rica.

Après être redescendu, rentré à l’hôtel, je trouve Lucie qui dort toujours dans la tente. Elle est protégée par un hangar qui évite au soleil de chauffer trop violement notre logement. Elle finit tout de même par se réveiller. Nous passons alors une partie de la journée de façon très calme, à profiter de la piscine, des fleurs et des papillons qui tournent à proximité, à discuter avec un résident, qui a été mariée avec la propriétaire américaine,… En fin de journée, nous nous promenons un petit peu. Après avoir essayé de passer par des zones marécageuses, où Lucie a fait une petite crise d’angoisse quand elle a mis les pieds dans la vase, nous arrivons finalement à gagner la plage par l’entrée principale, sans payer l’entrée du parc. Nous y admirons un splendide couché de soleil qui se reflète dans l’eau et sur une surface lisse sur le sable encore un peu humide. Nous rentrons ensuite et  prenons le temps de cuisiner les bons mets que nous avons achetés pour certains et qui nous ont été offerts pour d’autres. Au menu, nous préparons une mijoté de légumes, des haricots rouges, une boisson aromatisée, et un petit désert amélioré à base de fruits!

Dès le lendemain, nous continuons notre descente vers le Panama, le long de la côte Pacifique! Nous nous rendons dans un endroit très préservé qui se trouve dans la péninsule d’Osa. Nous prenons le bateau pour nous rendre à Bahia Drake, qui est réputé pour être un vrai paradis sur terre avec un écosystème totalement préservé. Ce petit village se trouve dans une grande baie bordée de cocotiers. Rien que le trajet en bateau pour s’y rendre, à travers les mangroves, où nous observons un crocodile, puis le long de la côte en mer est splendide. Arrivant en fin de matinée, nous pouvons négocier un prix imbattable pour le logement car la saison touristique est finie. Nous obtenons une petite chambre simple en bois, mais avec un balcon énorme, avec une magnifique vue plongeante sur la mer! Plusieurs voyageurs nous ont parlés de ce coin de paradis, où plutôt ils l’ont encensé. Nous sommes donc impatients de le découvrir un peu plus en profondeur par nos propres moyens. Nous aurions aimés passer plusieurs jours dans le parc national du Corcovado, qui a la réputation d’être le plus sauvage des parcs du pays. Il est possible d’y observer une faune sauvage riche. Mais il faut au moins y consacrer au moins 5 jours, obligatoirement avec un guide. Nous n’avons ni le temps, ni les moyens financiers (ou en tout cas nous ne nous en donnons pas les moyens pour ce lieu, gardant notre pécule pour des activités ultérieures). De plus, les animaux que nous voulons observer, coûte que coûte, sont présents aux abords du village.

Nous n’avons même pas besoin de quitter la terrasse de notre hôtel pour avoir une première apparition de cette espèce. Il s’agit des Aras rouges, qui sont somptueux par leur taille imposante mais aussi par leur plumage coloré exceptionnel. Deux d’entre-eux se trouvent à quelques mètres de nous, sur les branches de grands arbres! Tout de suite après, c’est un couple d’iguanes somptueux qui vient nous saluer. Des oisillons, dans un nid, complèteront un tableau idyllique pour commencer ce séjour sur place. La faune et la flore nous émerveilleront pendant les trois prochains jours.
Je n’ai besoin de rien, ni de rappel, ni de clins d’œil pour penser à mes proches, à ma famille et leur donner des nouvelles. Pourtant ce dernier est flagrant. Partant en promenade, nous passons devant un restaurant qui se prénomme «la mer et un petit bois», en espagnol. Sur le panneau, nous pouvons lire «Mar Y Bosque»! Comme ne pas penser alors à ma sœur et avoir envie de lui faire une spéciale dédicace. Une fois la photo prise, nous continuons notre chemin.


Une fois encore, nous n’allons pas loin du tout. En bordure de plage, en sortie de village, dans de petits arbres, nous observons 3 couples d’Aras. Nous nous en approchons à moins de 2 mètres. Cela s’explique pour diverses raisons. La première, la plus importante, est qu’il s’agit d’arbres, des palmiers, dont ils se nourrissent des fruits à longueur d’année. Il s’agit même de leur alimentation préférée. Deuxièmement, ils sont habitués à la présence de l’homme, même si en faible densité dans cette partie du monde! Nous allons les observer pendant presqu’une heure.

C’est incroyable l’aspect relationnel entre les Aras! Les jeux qu’ils font entre eux, les échanges, la tendresse, le partage, la compréhension de l’autre, sont le résultat d’une relation très spécifique. En effet, chez les Aras, les couples se forment assez jeunes. Un mâle choisi une femelle, et ensuite il forme «un couple inséparable pour la vie»! Cette dénomination n’est pas anodine et révèle beaucoup de choses sur les habitudes de ces oiseaux. En effet, ils sont fidèles à l’autre toute leur vie, même à travers la mort. Si l’un des deux membres du couple est amené à mourir, l’autre ne retrouvera jamais personne. Il aura même tendance à se laisser mourir et dépérir pour rejoindre son âme sœur au ciel. L’Amour et la longévité sont toujours signe d’une grande connexion, d’une grande connaissance de l’autre. Cela a aussi souvent pour résultante des chamailleries, disputes, «coups de becs» (dans leur cas, cela est réel, au sens propre aussi bien qu’au sens figuré). Nous restons scotchés devant eux. Il est aussi passionnant de voir comment ils décortiquent les noix des arbres, avant de les déguster. Nous les voyons par-dessus, par-dessous les arbres. Nous attendrons finalement qu’ils décident de s’envoler avant de continuer notre chemin.

Autour de la ville, le long de la côte, nous explorons des paysages sensationnels. Les plages de sables noires sont splendides et désertes. La faune est magnifique et la nature va nous permettre d’improviser un petit apéro tropical. Je vais ouvrir des noix de coco. Nous allons boire leur jus et déguster leur chair après avoir explosé leur coque dure. Le coucher de soleil est somptueux. Nous l’admirons en nous baignant alors que les vagues sont assez puissantes. Plus que jamais, la déconnexion est ici totale. Nous n’en sommes qu’au début du séjour, mais déjà nous sommes comblés. Suite à cela, nous profitons d’un feu de bois géant, un vrai brasier organisé sur la plage par deux artistes qui semblent bien s’amuser. Nous rentrons ensuite, à notre hôtel, à la nuit tombée. Nous nous n’éternisons pas sur notre terrasse, regagnant rapidement notre lit moelleux.

Le lendemain, nous avons décidés de s’organiser une journée multi-activités en autonomie. Nous commençons par une grande boucle recommandée par les logements pour jeunes en sac-à-dos. L’idée est d’entrer dans les terres pour y découvrir son potentiel puis de revenir par la mer afin d’admirer des paysages différents, une végétation et une faune changeante. La première partie le long de la route puis d’un sentier est intéressante à certains points de vue mais devient vite rébarbative, puis longuette. Nous pensions être en pleine jungle mais ce n’est finalement pas le cas. Heureusement certains arbres nous interpellent. Nous pouvons observer des perruches et autres oiseaux comme des toucans à une grande distance de nous. Nous sommes finalement contents de regagner la côte. Mais avant cela, une histoire un peu folle va m’arriver. Comme quoi voyager comporte finalement des risques modérés, mais il ne faut jamais relâcher son attention et toujours se méfier de ce que l’on ne connait pas!

En effet, j’adore les noix diverses et variées, particulièrement les noix de Cajou. J’ai eu l’opportunité de voir des anacardiers; arbres d’où proviennent cette noix mais que très rarement, en Inde par exemple. Là, nous avons devant nous de beaux spécimens avec des fruits mûrs. La noix de cajou est en fait un akène, qui se développe à l’extrémité d’un pédoncule juteux. Cette dernière est appelé pomme de cajou. C’est un «faux-fruits»! De ce dernier, ils en retirent le jus pour boire. Concernant la noix, elle possède deux coquilles, séparées par une structure à cavités qui contient une résine phénolique caustique constitué de 90% d’acide anacardique et 10% de cardol. Au centre de la noix se trouve une seule amande en forme de demi-lune, qui deviendra la noix de cajou après avoir été traitée et préparée.

Ne connaissant pas tous ces détails, je veux savoir comment le fruit et la noix sont faits. N’ayant pas de couteaux, je vais m’aider de mes dents croyant que le tout est comestible. Quelle grosse erreur, je venais de faire alors que je croque dans la coquille de la noix pour en voir l’intérieur. J’avais auparavant coupé en deux la pomme de cajou, qui n’avait rien de très ragoutant mais qui était inoffensif. Ce n’est pas le cas de la noix. Ayant croqué dedans, j’ai une partie de la résine qui vient se déposer sur mes lèvres, dans ma bouche, sur la peau de mon visage. Je venais de commettre une terrible erreur. En premier lieu, cette sorte d’huile, qui se propage un peu partout n’est pas du tout agréable. Pire que cela, elle est en fait très toxique. Je n’en ai pas vraiment conscience. Puis très vite ma bouche se paralyse petit-à-petit. La sensation est horrible. Je me nettoie la bouche, je mange autre chose pour faire disparaître le goût. Je ne dis rien à Lucie car je n’ai pas conscience du danger mais aussi car je ne veux pas l’alarmer. Enfin nous venions un peu de nous disputer concernant l’intérêt de cette ballade et pourquoi nous en étions là. Je ne dis rien!

Je laisse le temps me porter conseils. Heureusement, je vais petit-à-petit être rassuré car cela ne s’aggrave pas. Même si ma bouche, mes lèvres sont endolories, j’ai tout de même quelques sensations. Je vais finalement en parlé un peu plus tard à Lucie. Les résultats que nous trouverons sur internet font peur. Je vais m’en sortir avec de légères brûlures, des croûtes sur les lèvres et le visage. J’aurais une sensation un peu désagréable pendant quelques jours. En tout cas, je me suis fait avoir alors que j’avais dit que cela ne m’arriverait jamais, que je ne serais dans le cas de Christopher Mc Candless. Il s’agit du jeune américain, qui a réellement existé et dont la fin de vie a été adaptée au cinéma dans «Into the Wild»! Il mort dans son bus au fin fond de l’Alaska après avoir ingéré les mauvaises graines, certaines toxiques, à la place de légumineuses très saines et très ressemblantes aux premières. Je m’étais promis de ne jamais touché quelque chose que je ne connaissais pas et encore moins le mettre dans la bouche. J’étais persuadé de connaître la noix de cajou, sauf que je ne connaissais pas ces risques, dans la nature, à l’état brut. Je m’en sors à bon compte mais je réalise une fois de plus la bonne étoile que j’ai eue au-dessus de ma tête.

La vie peut à chaque instant basculer. J’aurais vraiment été frustré que cela arrive de cette façon. Cela ne m’empêche finalement pas de profiter de la journée. La côte et ces belles plages désertes nous donnent un certain sentiment de bout du monde. Nous nous baignons. Nous observons des Aras, des singes qui mangent des mangues. Nous récupérerons celles qui n’ont pas été dévorées par cette horde furieuse.

Nous voulions rentrer pas trop tard à Drake pour louer un canoë. Nous allons parfaitement gérer notre tempo pour se permettre cette magnifique ballade. Nous commençons par nous enfoncer dans une rivière splendide, qui revêt une couleur de l’eau unique. Les paysages autour sont grandioses et la forêt tropicale très dense. Naviguer dans de tels endroits est incroyable. Nous terminons ensuite par une sortie en mer, avec la même embarcation, pour observer un magnifique coucher de soleil. Une fois de plus, nous rentrons des images pleines la tête, avec de petites mésaventures pas très agréables mais sans conséquences. La péninsule d’Osa remplit nos espérances et cela n’est pas encore fini.

Le lendemain, je m’évade encore tout seul, un peu avant le lever du soleil, autour de 5h00, alors que Lucie a besoin de se reposer et de récupérer des diverses activités auxquelles nous avons pris part les derniers jours. Je suis d’abord le bord de mer, dans la direction opposée de celle prise au cours des deux derniers jours. J’y découvre de petits coins sympathiques et des manguiers, qui débordent de fruits mûrs. J’y repasserais avant de partir pour nous approvisionner en ce fruit que nous adorons tous les deux. Je rentre ensuite dans les terres. Je marche le long d’un cours d’eau. Je peux donc traverser à droite et à gauche. Pourtant je ne suis pas capable de faire comme ces lézards Jésus-Christ, qui courent tellement vite et sont tellement légers, qu’ils «marchent» sur l’eau sans s’enfoncer. Le spectacle est assez surprenant à voir. J’en profite à maintes et maintes reprises car je les effraie à chacun de mes pas. Me concernant, j’avance facilement car le niveau de l’eau est bas. La nature autour de moi est incroyable! Entre les Morpho, c’est énorme papillons bleus, les scarabées géants, les aras, les iguanes je ne sais plus où donner de la tête.

Cette matinée ensoleillé est grandiose et une fois encore je sais pourquoi je voyage et pourquoi cela me grise, me plait, devient quelques choses de jouissif. Tout y est plus simple. Tu te retrouves face à une nature somptueuse. Les relations avec autrui sont naturelles et les contraintes sont minimalisées. La société de consommation ou le rythme boulot métro dodo est loin de nous. Nous vivons des expériences uniques et personnes ne pourra jamais nous enlever cela même si beaucoup ne comprennent pas la puissance du moment présent vécu pleinement. Je n’ai pas besoin de grand-chose pour être heureux, pour essayer d’atteindre le bonheur tel que je le conçois. La matinée est passée à toute vitesse. Je rentre vers la ville après plusieurs heures à profiter. Je retrouve Lucie fraichement réveillée. C’est aussi un réel plaisir que de retrouver ma chérie et de pouvoir passer du temps avec elle. Nous trouvons un certain équilibre, en tout cas nous essayons de respecter les besoins de l’autre.
Alors que nous mangeons notre dernier repas sur la terrasse de notre hôtel, les Aras nous réservent un spectacle unique. Ils se trouvent très haut perchée sur de grands arbres ce qui nous permet de très bien les voir depuis notre balcon. Ils se chamaillent, jouent avec leur partenaire. Cela donne un balai et des jeux dans les airs passionnant. J’en capture quelques clichés, à travers mon objectif, qui resteront à jamais gravés. Mais je vais surtout me délecter du spectacle…

Le séjour dans la péninsule se termine. Nous prenons un minibus, puis nous faisons du stop, puis nous reprenons un autre bus afin d’atteindre la frontière avec le Panama. Nous avons traversé de magnifiques paysages et nous avons été beaucoup plus vite que prévu. Arrivant à la frontière, un bus part directement pour Panama City. Nous n’avions pas du tout envisagé cela mais ça nous arrange. Il s’agit de notre destination finale. Nous avons donc une dernière journée tranquille dans cette capitale avant de prendre l’avion pour une nouvelle destination qui nous tient plus que jamais à cœur. Des rêves sont encore à porter de mains alors que peu de personnes s’accorderont cette chance dans leur vie…

C’est incroyable de pouvoir regarder devant soi et d’avoir de si beaux projets qui sont en passe de se réaliser. En ce 10 Mars 2016, une chose est sûre: nous aurons pleinement profités de ce paradis sauvage qu’est le Costa Rica.
L’expression fétiche de ces habitants doit s’appliquer tous les jours. «Pura Vida!» est une réalité au quotidien. Elle marquera mon être et mon esprit. Une nouvelle fois, mon passage, notre passage dans ce pays est éclair, mais nous avons été pendant ces quelques jours des voyageurs heureux et comblés… et cela n’est pas fini!