mardi 9 juillet 2013

Nouvelle-Zélande, l'île du Nord!!!

 
Beaucoup de touristes, de personnes rencontrées m'ont affirmé que l'île du Sud était beaucoup plus belle, plus impressionnante que sa comparse du Nord! J'attaque la découverte de cette dernière sans attentes spécifiques! Néanmoins, ce n'est pas les dires de personnes qui vont changer ma facilité à l'émerveillement, mon envie de découvrir de nouveaux lieux, faire de nouvelles rencontres, vivre de nouvelles expériences... J'ai d'ailleurs déjà quelques idées, quelques lieux que je m'impatiente d'expérimenter, de visiter!
De retour à Wellington, depuis plus de 20h00, Mallory vient de prendre son avion pour retourner en Europe! Seul de nouveau sur les routes, je vais reprendre la façon de voyager que j'ai utilisée lors du début de séjour en Nouvelle-Zélande! C'est une manière extraordinaire de rencontrer des locaux, de faire un bout de chemin avec des voyageurs, et la possibilité d'expérimenter de nouvelles choses! Je commence à faire de l'auto-stop, dès ma sortie de l'aéroport, pour me rendre dans le centre-ville de la capitale! Après avoir obtenu les informations touristiques voulues au centre d'informations, je continue mon chemin pour  me rendre dans un lieu connu.  Je retourne chez Christene à Upper Hut. Les trois jours passés chez elle et dans la ville de Wellington seront estivales. La couleur bleue azure ne quittera plus le ciel. Les températures en journée dépasseront 25°C. Je vais profiter de la promenade en bord de mer du centre-ville, visiter ses parcs, le jardin botanique sur les hauteurs des collines environnantes.
Mais comment effectuer quelque chose de différent dans une ville très proche des standards européens? C'est dans un endroit très officiel et politisé que je vais trouver ma réponse. J'avais déjà pu contempler, à la télévision, certains politiciens français prendre part à cette assemblée décisionnaire importante concernant la vie d'un pays. Je vais visiter, en matinée, les locaux de l'assemblée nationale de la Nouvelle-Zélande. Je prendrais part, depuis les gradins, en début d'après-midi à une cession de cette dernière(en Nouvelle-Zélande, l'organisation politique est un peu différente. L'assemblée est la seule constitution à voter les lois. Ils ne possèdent pas de Sénat. L'assemblée est constituée par l'ensemble des têtes politiques du gouvernement, Premier ministre et ministres). Ce fut très amusant de voir les hommes politiques les plus importants d'un pays se comportaient comme les pires cancres d'une classe de secondaire. Certains jouent avec leur téléphone, leur ordinateurs ou leur Ipad, d'autres discutent entre eux et n'écoutent pas les discussions du moment. Il y a aussi ceux qui se déplacent pour effectuer quelque chose de complétement différent, ceux qui écrivent des petits-mots pour les passer à leur collègue, ou ceux qui chahutent, huent, et prennent la parole de manière intempestive quand il ne partage pas l'opinion d'un orateur, majoritairement de l'opposition, bien entendu! Il est toujours marrant de pouvoir constater que les personnes les plus hautes placées d'un pays ne sont ni plus ni moins que des êtres humains perfectibles et parfois totalement indisciplinés! Je resterais plus de 2h00 à voir et comprendre les tenants et aboutissants de ce qui se joue dans les entrailles de ce lieu à la haute signification démocratique...
 
Je vais passer de très bons moments avec Christene et ces deux enfants! Sa fille vit depuis plusieurs mois à 3h00, au Nord de Wellington. Elle est rentrée pour quelques jours. Nous cuisinerons ensemble le premier soir. Le troisième et dernier soir, ça sera son fils qui cuisinera pour nous! Voici venu le temps de continuer mon périple et de réellement partir explorer cette île... 
Christene me déposera sur une portion de la route numéro 2. Je vais effectuer une de mes plus longues, en distance, expérience d'auto-stoppeur. La première personne, un commercial me déposera simplement quelques kilomètres plus loin, au début de la route qui traverse vers l'Ouest en direction de la route principale; "Highway n°1"! C'est un retraité, marin dans l'âme, qui me déposera sur cette route. Un couple de cinquantenaire, ayant beaucoup voyagé, et préparant un voyage en France me conduiront quant à eux, un peu plus loin, dans la ville majeure suivante.

Puis je vais avoir un "ride" (trajet) parfait avec deux trentenaires, deux amis, habitants Wellington. Ils montent à Auckland pour le week-end! Ils font ce long trajet pour assister à une course automobile. Ils sont déjà dans l'ambiance de fête, de bons moments entre amis qui accompagnent ce genre d'événements. Mais le conducteur, très raisonnable, reste totalement sobre. Il ne boira que des jus de fruits et boissons énergétiques. Le passager est donc très content d'avoir un compère, en ma personne, pour trinquer à cette rencontre et au bon week-end à venir! Nous passerons plusieurs heures ensemble à discuter, faire un arrêt pour déguster des tartes chaudes au fromage et au bœuf! Ils m'offriront bière et bourbon!

Plus nous montons vers le Nord, au centre de l'île, plus les paysages deviennent désertiques. Nous passerons le long du Tongariro National Park, et de ces fameux volcans! Le temps n'est pas encore à sa découverte mais très bientôt! Ils me déposeront dans la ville de Turangi, porte d'entrée pour le parc national au Sud-Ouest. Je ne serai pas soûl mais assez joyeux. Rien de spécial à signaler pour la soirée, si ce n'est un magnifique coucher de soleil, et une nouvelle nuit en tente.

J'aurais la chance de voir un lever de soleil aux milles couleurs avant que le ciel s'assombrisse très fortement! Je suis tout de même sur la route, en direction du "Tongariro Crossing" (la traversée de Tongariro). Une charmante jeune femme, vivant à Hong Kong, mais actuellement en visite chez ces parents me déposera sur la route y menant. Il est seulement 7h00 du matin, il fait à peine jour, et je suis chanceux d'avoir déjà obtenu ce premier trajet! Je vais ensuite devoir marcher plusieurs kilomètres.

Ne savant pas comment se déroulera la journée, et où j'atterrirai en soirée, j'ai décidé de prendre tout mon équipement avec moi. J'ai donc mon principal sac-à-dos, pesant environ 18 kg, sur le dos! J'ai aussi mon petit sac pour la journée sur mon torse avec mes papiers, une bouteille d'eau et quelques provisions! Personne sur la route pendant plus d'une heure, puis après quelques véhicules ne s'arrêteront pas! Finalement, ça sera un jeune néo-zélandais, en apprentissage, qui s'arrêtera. Nous passerons ensemble un des points de départs de la traversée. Il est fermé en raison d’une éruption récente et des fumerolles encore très actives sur ce flanc du volcan. Il se détournera de sa destination finale pour me déposer au départ du chemin non-goudronné, conduisant au point où je désire aller; la deuxième entrée de la traversée. Je le remercie avant qu'il fasse demi-tour et me laisse sur le bord de la route. A peine, ais-je fais quelques mètres qu'un allemand, en "Working Holiday Visa" (Visa vacances-travail), me proposera de me déposer, 8 kilomètres plus loin, au début de la marche!

Le temps est couvert. Les premières gouttes de pluies ne tardent pas à tomber. Cela ne va pas m'arrêter! J'entreprends, avec un poids supplémentaire non négligeable à porter, l'ascension d'une de ces grandes marches du pays! La montée, à travers des paysages lunaires, est grandiose! Le temps couvert et le plafond bas de nuage se prêtent bien à l'atmosphère... Je suis dans la terre du Milieu, dans le Mordor, sur les pas de Frodon, le Hobbit! Ces paysages volcaniques désertiques me plongent dans le film des Seigneurs des Anneaux! Heureusement pour nous touristes, en cette journée, le "Bien" va avoir le dernier mot sur les forces du Mal! Passant à côté du sommet du Mont Tongariro (1968 mètres d'altitude), le vent commence à souffler violemment, poussant rapidement les nuages loin du lieu où nous nous trouvons. Le paysage se découvre alors totalement devant moi. Je vois maintenant, à quelques mètres, le somptueux Ngauruhoe (2287 mètres d'altitudes). Cette montagne, ce cône volcanique parfait, serait la représentation virtuelle et filmographique du lieu où l'anneau a été forgé ! Les couleurs sont, au Nord de ce dernier, époustouflantes! Les métaux présents dans la roche forment des couleurs rouges, jaunes. Les lacs volcaniques à quelques centaines de mètres sont parés d'un vert translucide! Les fumeroles qui s'échappent de la montagne amplifient cette impression de mystère, de paranormal! La vue est maintenant dégagée à 360°. Nous dominons toute la région sur des centaines de kilomètres.

La traversée complète du Tongariro étant fermée, pour les risques volcaniques et éruptifs invoquées précédemment, beaucoup de marcheurs font demi-tour. Ils s'en retournent alors à leur voiture. Pour ma part, je vais prendre un chemin alternatif conseillé par un voyageur allemand; "the desert road"! Je vais parcourir plus de 25 kilomètres. L'effort sera pleinement récompensé par des paysages changeant toutes les heures. Je vais traverser des paysages que mon imagination pourrait associer à la lune, Mars, et d'autres planètes désertiques! Le temps va se couvrir en fin de journée faisant disparaître petit à petit, derrière moi, une fenêtre sur ce monde parallèle! Après 12h00 de marche, plus de 40 kilomètres au total, je rejoins, de l'autre côté du parc national, la route n°1!

Faisant du stop juste avant la tombée de la nuit, une voiture avec trois Maoris s'arrêtera! Il s'agit d'un père, avec son fils, et d'un ami. Très rapidement la discussion s'engage. Les sujets de conversations sont nombreux! Je vais apprendre beaucoup de leur part concernant leur culture ancestrale. Ils font la route pour le week-end se rendant justement à une réunion dont le sujet à débattre est la préservation de la culture Maori. Nous arrivons à Turangi après 19h00! Ils ont fait. Ils m'invitent à se joindre à leur table. J'accepterai la proposition. Ils vont me payer le repas malgré mon insistance pour que cela se passe autrement! Nous discuterons longuement. Ils parleront ensemble parfois en Maori. J'aime écouter une langue différente, que j'aimerai, comme toutes les autres, pouvoir comprendre et parler! Me déposant devant le camping de la ville, ils vont me faire un honneur particulier. Ils me salueront grâce à une gestuelle; marque de respect très importante chez les Maoris, le HONGI! Il s'agit d'un salut nez contre nez, avec un regard franc yeux dans les yeux! Cette journée m'aura une nouvelle fois transporté dans un monde extraordinaire, de paysages, d'échanges humains, et de culture sans pareil!

Aux aurores, une nouvelle fois, je plie ma tente et quitte les lieux. Je m'en vais pour me balader le long de la rivière Tongariro, qui s'écoule non loin de Turangi. Toujours avec tout mon barda, près à partir vers la prochaine étape, je vais faire une rencontre pas comme les autres. Je vais croiser une belle femme de 55 ans. Un regard, un échange, un sourire, une salutation et les prochains jours de mon périple sont prêts à se modifier sensiblement. Elle me posera quelques questions. Quelques mots suffiront pour qu'elle me propose de laisser mon gros sac chez elle, le temps que j'aille faire la marche que j'avais prévue au programme de ma matinée! Sans aucune hésitation, dans ce pays sans risques, je la suivrai et je déposerai mes affaires sur son perron.

Une fois encore je me retrouve à traverser des paysages somptueux. Je suis maintenant en pleine campagne dans des paysages d'herbes rases verdoyantes constituant des champs parfaits pour nourrir moutons et vaches! Les méandres de la rivière offrent de nombreux lieux idylliques pour la pêche. L'automne se fait sentir sérieusement. Non par les températures, ou une couleur grisâtre et maussade du ciel, mais en raison des couleurs revêtus par les arbres. De nombreux arbres ont encore leur feuilles vertes mais pour certains elles sont déjà jaunes, orangés, rouges ou même parfois proche du violet! J'en prends plein les yeux lors de cette marche. Qui plus est, je sais déjà que ce n'est que le début! Je finirai cette ballade en prenant de l'altitude au sommet d'une falaise, en granite blanc, dominant le lis de la rivière en contre-bas.

Que pensez-vous qu'il puisse être arrivé à mon sac-à-dos? Une mauvaise surprise m'attend-elle? Je reviens en ville tranquillement et me dirige vers la maison de cette femme... Ouvrant le portail d'entrée, je suis accueilli en fanfare par les deux chiens, suivi par Diane, la femme rencontrée quelques heures auparavant. Elle arbore un grand sourire. Non seulement, bien entendu, mon sac-à-dos n'a pas bougé, et je le retrouve comme je l'avais laissé, mais en plus de bonnes surprises m'attendent. Je fais la connaissance de John, son mari, très sympathique aussi. Il est tout prêt de la retraite, dans moins d'un mois. Cela a déjà impliqué des changements dans leurs vies, d'autres sont à venir. Nous nous trouvons dans leur maison secondaire, qu'ils possèdent depuis plusieurs années. Ils aiment régulièrement venir sur place pour chasser, pêcher, et aller skier en hiver! Ils habitent encore pour quelques semaines à Auckland, où ils viennent de passer les trente dernières années. Pourtant, ils sont prêts à déménager pour se rendre à Tauranga, ville se trouvant sur la côte Nord de l'île! Diane y travaille maintenant en tant qu'institutrice depuis quelques semaines. Elle s'est installée dans une maison qui leur appartient et qu'ils avaient en location depuis des années. Ils sont en pleine période de transition, recherchant une maison pour habiter à Tauranga, rénover la maison où habite actuellement Diane, et en pleine recherche d'un acquéreur pour leur maison actuelle d'Auckland! L'idée principale est pour eux de se rapprocher de leur maison secondaire. Mais surtout pour John d'avoir la possibilité de pratiquer beaucoup plus régulièrement les activités qu'il affectionne particulièrement: chasse, pêche, jardinage, promenade en 4 roues motrices dans des chemins de terre.

Alors que nous discutons, Diane m'offre le thé et des petits pains au beurre; des Scones aux dates, tous chauds, sortant à peine du four! Dégustant ce petit en-cas de fin de matinée, nous allons continuer à échanger. Leur fils est actuellement en voyage en Amérique du Sud. Il est parti pour trois mois! Ayant quitté l'armée, après avoir voyagé pour le travail, il s'offre maintenant des vacances plaisirs avant de prendre un nouveau départ! Le fait d'avoir un voyageur dans la famille, qui plus est son fils, aura sûrement un lien avec la connexion que nous avons créée en premier lieu avec Diane. Mais il faut plus que cela pour que, seulement après quelques heures, nous échangions nos contacts et qu'ils m'invitent spontanément à les contacter si je désire les rejoindre dans une ou l'autre de leurs maisons! En fin de matinée, je quitte la ville de Turangi. Je me rends en auto-stop seulement quelques kilomètres plus au Nord, près du lac Taupo. Les couleurs automnales sont toutes aussi jolies dans les alentours. Avant de me rendre sur le lac, je vais, en cette journée, découvrir une rivière débutant dans ce grand réservoir d'eau pour partir en méandres vers le Nord! Plusieurs spécificités vont me mener le long de ce cours d'eau. La première d'entre-elles est la fameuse et puissante chute d'eau; "Huka Falls"! Sa hauteur n'est pas des plus faramineuses, mais sa longueur et, surtout, son débit sont impressionnants. Plus de 200 000 litres d'eau à la seconde sont propulsées à l'extérieur du goulot d'étranglement qui forme cette chute. Cela correspond à remplir cinq piscines olympiques en 1 minute! J'admirerai cette force de la nature pendant de longues minutes. Il est fascinant de penser que de nombreux êtres humains ont essayé de naviguer sur cette rivière et franchir ce passage extrême. Cela a commencé, il y a des centaines d'années, en canoë pour les Maoris. C'est maintenant les toutes dernières générations de kayak qui s'y attaque. De nombreuses personnes ne sont jamais ressorties de ce flot puissant qui ne requière aucune erreur!
La deuxième principale attraction de ce cours d'eau est la source d'eau chaude qui s'écoule en petite cascade, avant de se jeter dans son lis! Ayant trop de monde sur place en ce samedi fin d'après-midi, je ne ferai qu'y tremper les pieds! J'installerai ma tente sur un terrain de camping gratuit en bord de la rivière. De nombreux camping-cars, vans et voitures sont présents. Les personnes côtoyées sont très sympathiques. Je passerai une bonne soirée et une bonne nuit!




 
Réveiller de bonne heure le lendemain matin, je repasserai admirer la chute d'Huka Falls, puis je profiterai des sources d'eau chaudes en solo. C'est un réel bonheur, en plus de l'eau chaude, d'obtenir un massage grâce à la force de l'eau qui tombe en cascades. L'une d'entre elles est vraiment puissante!
Je me rends ensuite dans la marina de Taupo. Je vais partir, pendant toute la fin de matinée, faire du voilier sur le lac de nom éponyme. Ce lac est l'ancien cratère d'un volcan explosif impressionnant, qui aurait explosé et aurait été en éruption, il y a plusieurs centaines de milliers d'années. La superficie de ce dernier est plus grande que la Belgique... Ce lieu est à couper le souffle.
Nous serons 4 sur ce monocoque. Le soleil est de la partie mais le vent quasiment nul. Nous monterons la grande voile mais passerons la plupart du temps à avancer grâce à la motorisation. La demi-journée consistera en la découverte de très grandes sculptures construites, à même la pierre, sur des falaises qui bordent le lac! Nous profiterons aussi de la vue sur les alentours et principalement sur les petites baies paradisiaques, et le Parc National de Tongariro et ces volcans! Nous finirons la ballade par un petit verre de vin! Ce moment sur un bateau fut trop court! Je n'ai pas pu non plus profiter des plaisirs de la voile... J'ai une idée derrière la tête pour pouvoir profiter de cette activité de manière intensive mais je suis encore loin d'avoir tous les éléments en mains pour pouvoir être sûr de réaliser ce rêve! J'y travaillerais lors des prochaines semaines.

En attendant, je faire un crochet géographique pour me rendre dans un endroit particulier. Je prends la route en direction de la mer et de l'est. Un maori me prendra en stop, à la sortie de Taupo. Il me conduira directement à l'endroit souhaité. Nous allons traverser des paysages de montagnes très beaux, avec de nombreuses gorges et des vallées verdoyantes. Puis, il me déposera en pleine centre-ville de Napier. Cette ville est reconnue pour son quartier art déco. Les maisons, immeubles, magasins, très bien préservés, se suivent, se juxtaposent et forment un patchwork intéressant de formes et de couleurs.
L'un des moments les plus forts de mon court séjour dans cette ville aura lieu le lendemain matin. Le lever de soleil, depuis les falaises, dans le centre-ville, est grandiose tant pour les couleurs que pour le temps qu'il va durer. Dès les premières lueurs, le ciel nuageux s'embrase. Puis le ciel se dégageant, il va laisser le soleil monter petit à petit vers son zénith! Les premières secondes, juste après le premier rayon à l'horizon, resteront comme l'apogée de ce spectacle qui aura duré au total plus d'une demi-heure. Je passerai le reste de la journée à me promener dans la ville, ses environs et les fameux vignobles de la région.
Ce sera sous des pluies torrentielles, le mardi 16 Avril, que je me rendrais en stop à Rotorua. Heureusement, j'arriverai à passer entre les gouttes. A chaque fois, que je suis sur le bord de la route, à attendre la prochaine voiture, le temps sera menaçant mais aucune goutte de pluie ne tombera. J'éviterai cette fois-ci de mouiller toutes mes affaires. Je n'aurai pas beaucoup attendre. Une fois encore faire de l'auto-stop marchera parfaitement en Nouvelle-Zélande. Ce fut tout d'abord un travailleur saisonnier, travaillant dans les vignobles, qui s'arrêtera, puis ça sera le tour d'un fermier, ensuite d'un homme d'affaire, avec qui je repasserai dans les alentours de Taupo, et enfin un couple d'israéliens. Ces derniers font le tour du pays pendant 2 mois. Ils ont deux enfants; une fille de 3 ans et un petit garçon de 7 mois seulement. Ils sont pour moi, encore une fois, un très bon exemple, que les enfants ne devraient pas être un frein aux envies et projets personnels à réaliser. C'est le plaisir de partager différentes expériences, avec ces enfants. Ces dernières leur permettront sûrement très certainement d'apprendre beaucoup et de grandir vite. La seule nécessité et de respecter leurs besoins, de les entourer d'amour, de les rendre indépendant le plus possible et de leur donner les moyens de s'épanouir pleinement... Oui, je sais, je n'ai pas encore d'enfants et je ne devrais pas me prononcer trop vite sur ce que les personnes dénomment "Le plus dur métier au monde"! Quoi qu'il en soit, il est toujours intéressant d'avoir sa propre opinion, de pouvoir la partager avec d'autres, d'apprendre de l'expérience des autres... Et puis j'espère pouvoir vivre personnellement cet heureux événement dans les prochaines années!
J'arriverai avec eux dans la ville que je souhaitai atteindre; Rotorua. Cette ville est le centre d'une des régions thermales les plus actives du Pacifique. Mais cette ville est aussi un lieu, où la culture Maori et leur vie traditionnelle est encore présente, au moins pour les touristes! La pluie tombe encore en trombes quand j'arrive en ville. Je ne ferais donc rien de particulier...
La nuit que je vais passer sera, quant à elle, un peu spéciale. Je ne suis pas forcément pour la mondialisation à outrance. Mais j'aime dire que je suis un citoyen du Monde. Alors pourquoi ne pas profiter de ce que nous apportent les changements de la société moderne? Je ne comprends pas que les personnes perdent la faculté de cuisiner et d'utiliser leurs produits locaux pour régulièrement manger dans des établissements de restauration rapide. Je vais pourtant me rendre dans les locaux de cette société ayant investi le marché de la majorité des pays du monde; Mc Donald. Pas pour manger, mais pour profiter de l'internet gratuit proposé et du fait d'être au sec. Je profiterai finalement que ce lieu soit ouvert 24h00/24 pour passer la nuit à surfer sur le net, à écrire mon blog! Je ferais connaissance avec le personnel de l'établissement. Nous passerons plusieurs minutes à échanger sur leur travail, mon voyage, et le fait que cela ne leur pose aucun problème que je reste la nuit entière sur place.
 
Je profite le lendemain d'une accalmie pour prendre mes clics et mes clacs, et me rendre dans un lieu particulier que je veux visiter! En chemin, je n'aurai pas autant de chance que la veille. Je vais essuyer deux très grosses averses lors que j'attendrai pour être pris en stop! A la sortie de Rotorua, je vais me retrouver sous de massives trombes d'eau. Je terminerai détremper en moins de 5 minutes. Ça sera un homme en camionnette, ancien très grand voyageur qui s'arrêtera! La deuxième voiture sera celle d'une dame d'affaire, en pleine discussion commerciale avec le passager. Je m'excuserai en partant d'avoir mouillé toute la banquette arrière, en cuir de sa voiture! Cela ne semble aucunement la déranger: "Aucun problème, j'ai une serviette dans le coffre!" Je la remercierai encore. Surtout qu'elle vient de faire un détour pour me déposer, juste devant le centre thermal, que je veux visiter.
Je me trouve à Wai-O-Tapu, qui possède la plus grande surface active thermale de tous les systèmes hydro thermiques de la zone volcanique de Taupo. Ayant payé le droit d'entrée à cet espace protégé, je me rends tout d'abord devant l'une des principales attractions de ce lieu. Il s'agit du Geyser Lady Knox, actif seulement une fois par jour, à heure fixe... C'est à 10h45 que le geyser va rentrer en action. Arrivant un quart d'heure en avance, le ciel va miraculeusement se dégager juste avant l'heure dite. Nous avons donc la chance d'avoir en arrière-plan un ciel bleu azure lorsque que la "vielle dame Knox" commence à rentrer en ébullition. Aidé par un sachet de savon introduit dans son opercule, par un garde de la réserve, le geyser s'active rapidement rejetant à l'extérieur de l'eau boueuse, puis il formera un jet d'eau puissant s'élevant à plus de 20 mètres de haut. Le niveau de l'eau dans les nappes phréatiques étant faible, après cet été très sec, son activité ne durera que quelques minutes! Je me rends ensuite dans la zone principale qui est associée à une activité volcanique datant d'environ 160 000 ans. La grande diversité de couleurs sont toutes naturelles, dû à différents minéraux: le violet pour l'oxyde de Manganèse, le blanc pour le silicate, le jaune pour le souffre, le marron-rouge pour l'oxyde de fer, le vert pour le sulfure colloïdal, et le noir pour le mélange sulfure et carbone. Ce site est d'une richesse naturelle incroyable. Il y a des piscines naturelles qui changent de couleurs avec le temps. Après de grosses précipitations, en fonction de la lumière du jour, des nuages, la variation de ces dernières est impressionnante. De nombreux cratères sont répartis, sans ordre, sur la totalité du site. Les plus grands peuvent atteindre 50 mètres de diamètre et 20 mètres de profondeurs. Ils ont pour la plupart des formations de souffres, qui se forment en raison  de la rencontre entre des gaz extraits de la croûte terrestre et notre atmosphère terrestre.  Certains possèdent des sources naturelles d'eau chaude! Le nom des différents lieux vous donneront déjà une bonne idée de la beauté des lieux;  "La maison du diable", "le cratère arc-en-ciel", "le cratère orage", "La palette de l'artiste", "La piscine naturelle opale", "Le geyser Wai-O-Tapu", "La cave de souffre", "La chute d'eau du lac Ngakoro", "Le cratère infernal"... La plus impressionnante source est la "Piscine naturelle Champagne" dont les dimensions sont de 65 mètres de diamètres et 62 mètres de profondeur... La température à la surface est de 74°C et les bulles qui remontent sont dus au dioxyde de carbone. Elle s'est formée il y a 700 ans lors d'une éruption hydro-thermique massive. Les minéraux contenus dans l'eau sont divers et variés: Or, argent, mercure,  souffre, arsenic, thallium qui se déposent sur le bord! Le mélange de couleurs entre bleu et orange est magique... Je vais aussi pouvoir admirer, un peu plus tard, les piscines naturelles produisant des bulles de boue. Je passerai de nombreuses heures à admirer les attractions de ce site particulier...
 
Je continue ma route. Je retournerai à Rotorua dans un semi d'un sexagénaire distribuant des produits alimentaires dans les villages de la région. Ça sera un poids lourd, en chemin pour récupérer du sable, qui me prendra un stop depuis Rotorua jusqu'à Paengaro. Je suis presque arrivé à ma destination finale pour la journée. Mais je devrai avoir recours à 3 autres personnes pour me conduire jusqu'à Tauranga! Il s'agira d'un jeune, responsable d'une ligne d'emballage pour les kiwis, qui me proposera des substances illicites seulement après quelques minutes de conversation. Il m'en offre même gratuitement! Je refuserais poliment sa proposition. Il me déposera avant de prendre une petite route pour rentrer chez lui. Puis une dame, revenant de faire ces courses, s'arrêtera. Et finalement, un jeune homme travaillant dans la construction de maisons pour des particuliers me déposera en plein centre-ville de Tauranga. J'aurais à peine 300 mètres à faire pour rejoindre la bibliothèque municipale. C'est là que nous nous sommes donné rendez-vous avec Diane. En effet, je suis resté en contact avec eux. Arrivant en milieu de semaine, Diane m'a invité à la rejoindre pour les prochains jours dans la maison qu'elle occupe temporairement. C'est un plaisir de la revoir. Nous retrouvons instantanément cette simplicité de communication et cette très bonne entente partagées quelques jours auparavant. Elle me prévient presque immédiatement de ce qu'il m'attend. Elle estime vivre dans une situation "de camping précaire"! Vous ne pouvez pas réaliser ma surprise quand j'arrive dans cette maison peu fournie en mobilier, en raison de la situation de transition dans laquelle ils se trouvent. Mais cette maison est très agréable, avec trois chambres, deux salles de bains, un grand salon. C'est donc le grand confort pour moi. Ce n'est pas le fait de dormir sur un lit d'appoint qui me dérangera, bien au contraire! Le fait d'avoir de l'espace et accès à un sèche-linge va me permettre de pouvoir sécher toutes mes affaires qui ont prises l'eau. Ce fut le cas malgré la cape de protection en tissu contre la pluie posé sur mon sac et l'épaisseur du sac en lui-même. Heureusement, toutes les affaires sensibles à l'humidité, ou à la poussière, sont protégées depuis longtemps dans des sacs hermétiques quand ils sont rangés dans mon sac.
Le dîner sera déjà prêt quand nous arriverons chez elle. Nous continuerons nos longues discussions et passerons une soirée calme.

Dès le lendemain, je me rends dans les marinas de la "Bay of Plenty", baie où se trouve la ville de Tauranga. J'ai deux objectifs principaux lors de cette démarche. Le premier est de  trouver si possible un bateau pour effectuer mon nouveau projet, ou du moins laisser des annonces en proposant mes services en tant que matelot. Le deuxième est de rencontrer un contact qu'une allemande m'a fortement conseillé. Je l'ai, elle, rencontrée sur la route. Elle avait, avant cela, travaillé plusieurs mois ici et rencontré cette personne lors de son travail. Il s'agit d'un retraité passionné par sa région, qui a un bateau. Je l'avais déjà contacté. Il m'a dit qu'il serait sur son bateau pour faire quelques travaux. Je savais que la possibilité de faire du bateau avec lui dans les prochains jours serait plus que probable. Le but étant de se promener si possible dans la baie et pouvoir nager avec les dauphins. Il connait en effet les meilleurs endroits pour les observer. Il aime vraiment partager sa passion de la mer et des activités subaquatiques. Mais je ne m'attendais pas à ce qui va arriver. Après avoir fait un tour à l'office de la Marina et laisser une annonce pour proposer mes services sur un bateau, je me rends à la rencontre de Tim. Les conditions sont parfaites pour naviguer aujourd'hui. Il ne sait pas quand sera la prochaine bonne fenêtre météorologique. Il me propose donc de partir immédiatement pour la journée. C'est une proposition qui ne peut pas se refuser. Je saute donc dans le bateau avec lui, et deux de ses amis. Nous allons passer la journée à naviguer dans la baie, discuter, déguster un délicieux déjeuner.
L'apothéose de ce petit périple se déroulera pour moi en début d'après-midi. Tout d'un coup, un, puis deux, et trois et finalement plus d'une dizaine de dauphins jouent devant la proue du bateau. Ils vont nous suivre pendant de longues minutes. Nous réduirons petit à petit la vitesse des moteurs. Puis équipé d'un masque et d'un tuba, nous irons les rejoindre dans l'eau. Je passerai un moment extraordinaire à les regarder, les admirer, les effleurer... Mes premières pensées s'envolent directement pour Mallory, qui avait eu la chance de réaliser ce rêve avec les dauphins de la même espèce, il y a quelques jours à Kaikoura. Puis je penserai à tous mes amis qui ont toujours rêvé de nager avec des dauphins ou qui ont déjà réalisé ce rêve. Je ne savais pas avant de voyager qu'il existait autant d'espèce de dauphins avec des formes, des couleurs très différentes.  Pour ma part, comme ce fut déjà le cas à chaque fois, je prends le même plaisir à interagir avec ces animaux d'une douceur et amicalité naturelles envers l'homme. Tim m'expliquera pourquoi il est possible aujourd'hui de nager avec eux. Il s'agit de résidents permanents de la baie. Ils ont été habitué, depuis des années, à la présence de l'homme dans l'eau, principalement en raison des tours organisés pour du tourisme de masse.  Leurs habitudes ont été un peu modifié par le fait que l'homme ai essayé de plus ou moins l'apprivoisé, de le dompter et d'assurer sa présence pour le bonheur des touristes.
Je pourrais aisément critiquer la société de consommation à outrance qui privilégie l'argent, l'assouvissement des besoins immédiats, au dépend de la nature et du côté humain. J'en ai vu beaucoup de mauvais aspects lors de ce voyage mais aussi certains très bons. La mondialisation est un état de fait! Et je ne me permettrais pas de la critiquer plus que nécessaire. Ça serait alors déplacé et contradictoire avec mon voyage, et le fait que j'en profite aussi énormément. J'aime cette diversité de tous les horizons, disponible à un seul et même endroit, surtout quand je suis, à la maison et que je ne peux pas me rendre, au quotidien, dans les endroits d'où viennent originalement un produit, un aspect de cultures,...
Au moment présent, je ne pense pas du tout à ces aspects géopolitiques, politiques et culturels. Je nage dans une eau bleue turquoise avec ces animaux extraordinaires. Je les observe dans leur milieu naturel. Nous allons passer de longues minutes en leur compagnie avant qu'ils prennent petit à petit leur distance. Remontant sur le bateau, j'ai les yeux qui pétillent de mille feux. Je vois encore les dauphins s'entrecroiser à quelques centimètres de moi. Leur déplacement fluide et gracieux restera gravé encore pendant longtemps dans ma mémoire.
Longeant la côte en sens inverse, nous rentrerons finalement au port. Encore une fois, j'ai fait une superbe rencontre avec un néo-zélandais. Tout s'est passé avec une simplicité déconcertante. Cela serait tellement plus facile si toutes les relations humaines pouvaient être du même acabit. Cette journée inattendue restera à jamais gravée dans ma mémoire. Je resterai en contact avec Tim, en espérant le revoir, pourquoi pas dans un contexte tout autre! Je me rendrai finalement dans la seconde marina de Tauranga pour y déposer une autre annonce.
Je retrouverai Diane à la bibliothèque de la ville avant que l'on rentre ensemble chez elle. Je cuisinerais dans la soirée pour elle. Le vendredi dans la journée je me rendrais à Mont Maunganui, petite ville à quelques encablures du centre-ville de Tauranga! Cet endroit est fameux pour son mont qui domine, et qui est presque entouré, par la mer. Il y a aussi de belles plages, par exemple pour surfer, et un quartier pour le shopping. Le temps s'éclaircira dans l'après-midi me permettant de profiter un maximum de cet endroit. Revenant en ville, je discuterais avec des Maoris. Une femme qui est en charge d'une galerie d'art et qui m'expliquera la signification de son tatouage autour de la bouche. Puis je rencontrerai un homme dans la rue discutant avec une jeune fille. Cette rencontre sera encore le moyen de comprendre un peu mieux leur culture et le fait qu'ils soient bien intégrés dans la société, pour beaucoup d'entre eux, quoi qu'il en soit beaucoup mieux que les aborigènes en Australie. John nous rejoindra lors de la soirée de vendredi après son travail. D'autres discussions, d'autres sujets d'intérêts, une personnalité assez différente de sa femme, mais toujours les mêmes bons moments partagés! Pouvoir être chez eux, et non en tente pendant le week-end, va s'avérer être un avantage énorme. Tout d'abord, car je partage avec les mêmes personnes de nombreux moments de vie à la néo-zélandaise; promenade avec les chiens, jogging, promenade dans la nature, cuisiner ensemble pour les différents repas, boire une bonne bière ou déguster un vin néo-zélandais comme le fameux Pinot Noir de l'île du Sud provenant de la région de Marlborough... Ensuite, je ne vais pas essuyer, dans ma tente, les pluies torrentielles qui vont s'abattre lors des deux nuits. L'imperméabilité de l'unique tissu constituant cette tente aurait pu être mise à rude épreuve.
 
Je pensai, après avoir visité Tauranga, me rendre dans la presqu'île des Coromandel. Le temps plus qu'incertains depuis plusieurs jours me fera changer d'avis. Je partirai finalement avec Diane et John, le dimanche soir, dans leur maison d'Auckland. Je comprends alors pourquoi elle me parlait de camping dans la maison de Tauranga. Ils sont les propriétaires d'une immense et magnifique maison dans un beau quartier de la banlieue d'Auckland. Je me verrais attribuer la chambre d'amis avec un super et très confortable lit double. Je vais assister à plusieurs choses importantes les concernant, matériellement parlant. Ils ont trouvés une maison à Tauranga. Ils poseront une promesse d'achat, sous conditions de la vente de leur maison à Auckland. Deux jours plus tard, ils reçoivent une offre, puis deux, pour cette maison qu'ils essayent de vendre depuis plus de 6 semaines. Tout semble bien engagé concernant leur projet de déménagement! Nous célébrerons cela dignement! Un "shooter" me transportera instantanément auprès de mes proches. En effet, je dégusterais, en digestif, un verre de Cointreau, produit à Angers!
 
De mon côté, je continue activement mes recherches pour ce rêve qui me permettrait de continuer mon voyage d'une façon bien particulière! En attendant, je vais partir découvrir cette ville dont j'ai beaucoup entendu parlée; Auckland! Il s'agit de la ville ayant la plus grande superficie au monde. Elle est pourtant habitée par seulement un peu plus d'un million d'habitant. Le centre-ville est facilement accessible, du Nord au Sud, et d'Ouest en Est, à pied! Aussi tôt sorti de ce dernier, et de ces quelques gratte-ciels, la ville est principalement constituée de maisons avec jardin, et de quelques immeubles possédant seulement quelques étages! C'est par la mer, grâce à un ferry, depuis la banlieue résidentielle où habitent Diane et John, que je vais découvrir pour la première fois le centre-ville. Lors de la demi-heure de navigation, je découvre, petit à petit, le magnifique environnement dans lequel a été construite cette ville; de nombreuses baies, îles, falaises tombant dans la mer... N'est-ce pas la meilleure façon de découvrir cette ville surnommée "the City of Sail" (La ville de la voile)? Je le pense, enfin presque! il suffirait de remplacer le moteur par une voile. J'espère sincèrement que cela me portera chance dans la quête de mon prochain rêve! En attendant dans la baie, menant au centre-ville, je peux admirer de nombreux bateaux dont de nombreux voiliers!
Mettant finalement un pied à terre. Je vais partir à la découverte de la ville. Première étape le centre d'informations. Ma première destination sera le port à proximité de la ville. Cette obstination, et mon obsession, pour la mer et ces objets flottants voguant sur les océans grâce à la force du vent à une raison particulière! Les différents ports sont énormes, L'activité nautique est omniprésente. D'impressionnants hangars sont de véritables parkings à étages pour bateau à moteur. L'industrie navale est fleurissante.
Pourtant je vais désenchanter quand la personne au bureau de la marina me dira que le meilleur moyen pour trouver, ce que je recherche, est internet! Je pensais que le contact humain serait la solution idéale. Mais peu de personnes se trouvent sur les pontons. Il faudrait être très chanceux pour croiser quelqu'un, et encore plus pour qu'il apporte la réponse à mes attentes... Je retournerai dans le centre, les idées un peu confuses mais la motivation toujours intacte! Je vais arpenter les rues, essayer de capter l'atmosphère de cette grande ville, me rendre à la tour la plus haute de Nouvelle-Zélande; Sky Tower, visité le musée d'arts modernes assez rapidement. Je finirai la journée en marchant et en prêtant attention à tous les piétons qui arpentent les rues. Reprenant le ferry, j'assisterai à un magnifique coucher de soleil sur l'eau avec en fond de panorama les hauts bâtiments de la ville et sur l'eau de magnifiques voiliers de course, dont deux qui ont participés à la "Cup of America"!
Rentrant chez Diane et John, une très belle nouvelle m'attend dans ma boîte mail. Une fille vient de répondre à une annonce que j'avais postée sur le site Couchsurfing et le forum concernant la voile. Elle me dit être en contact avec un brésilien ayant un bateau et qui propose une sortie en mer dans les prochains jours, plus une possibilité de faire quelque chose de beaucoup plus grand! Elle me mettra le lien de l'annonce dans son message. J'y répondrais immédiatement.
Le lendemain, toute la journée, Diane va, en voiture, me faire découvrir les alentours d'Auckland, à l'Est, à l'Ouest et au Sud. Très proche de la ville, il y a de superbes baies, falaises, plages, lieu pour surfer et faire du Kite-surf. Il y a des quartiers excentrés de la ville qui ont vraiment un charme de petite ville balnéaire, ou de quartiers résidentiels très chics!  


Le soir même, j'appelle André, le skipper du bateau que j'ai contacté. Il m'a déjà répondu par mail qu'il y a peut-être une possibilité pour moi de venir, si un ami ne lui répond pas positivement. Le premier contact au téléphone est très bon! Malheureusement, le bateau est plein pour la sortie en mer qu'il s'apprête à faire dans deux jours! Le bateau est encore en cale sèche quand je l'appel. Il est en finition de rénovation après plus d'un mois et demi de travaux. Je ne peux tout de même pas laisser passer cette chance et la possibilité de réaliser un projet d'une plus grande ampleur, un peu plus tard! Voulant visiter les terres au Nord d'Auckland, je déciderai de lui rendre visite le lendemain pour établir un premier contact! Pour cela je dois me rendre, à Whangarei, à deux heures de route de la mégalopole d'Auckland.
3 voitures plus tard, avec trois conductrices différentes, et me voilà déjà dans le port de Whangarei. Je me rends alors dans un lieu de maintenance pour les bateaux. Je demande, à la première personne rencontrée, mon chemin pour trouver le bateau. Je ne sais pas encore que je vais côtoyer cette personne plus que lors d'un simple échange de salutation, et d'une question-réponse. Je trouve aisément le bateau recherché; Sarava. Ce nom est celui d'une bénédiction dans une religion brésilienne.
Je monte dans le bateau qui est à cale sèche. La première personne dont je vais faire la connaissance est Rosalie. Petite blonde charmante, venant du Canada, elle m'accueille avec un grand sourire alors qu'elle est entrain de repasser les rideaux du bateau. Elle est la personne qui m'a donné le contact et les informations pour ce bateau, par l'intermédiaire du site internet Couchsurfing! Je suis donc très content de pouvoir la rencontrer en face-à-face! La deuxième personne dont je fais faire plus ample connaissance sera Adam, Néo-zélandais, que je viens de croiser quelques minutes plus tôt. Il est le nouveau chef cuistot pour le bateau! L'ambiance est très décontractée et les premiers échanges se passent le plus simplement du monde!
Je n'ai toujours pas fait la rencontre du Skipper, avec qui je suis en contact depuis quelques jours! André arrivera plus d'une demi-heure plus tard! Dans la continuité des premières minutes sur ce bateau, il m'accueillera en toute simplicité avec un grand sourire. Il est assez occupé, juste avant la remise à flot de son bateau en fin d'après-midi. Nous n'aurons pas vraiment le temps de discuter et d'échanger. Nous serons plutôt en mode action lors des premières heures. je vais l'aider dans différentes tâches comme la remise en place des safrans (gouvernails) et leur alignement, le rangement du bateau, la préparation à la mise à l'eau. Je rencontrerais une autre personne prévoyant de faire le périple avec lui. Il s'agit d’Alexandros, dit "Alex", espagnol de la Galice!
Nous allons finalement, avec André,  échanger quelques mots. Il finit par me préciser que je peux rester au moins pour la nuit à venir dans le bateau lorsqu'il sera à l'encre.
 
C'est juste avant le coucher de soleil, lors d'une manœuvre assez impressionnante, que le bateau va retrouver le milieu où il évolue habituellement. Ils utiliseront un engin tractant la remorque de plusieurs tonnes. Il est facile de constater la dextérité et les habitudes des employés. A regarder, cela semble si simple! Comme si vous gariez votre petite citadine sur une place de parking où la voiture rentre tout juste, ils vont être capable de mettre le bateau dans le canal d'entrée en deux trois mouvements. Pourtant, il n'y a pas beaucoup de marge de manœuvre. Ce bateau est un Lagoon S50 de 55 pieds de longueurs (environ 17 mètres) et 22 pieds de largeur. Il provient des chantiers de constructions Jeanneau, un fabricant français. Le bateau appartient à un riche propriétaire brésilien. Il paie les services d'un skipper et d'un chef cuisinier, à l'année! Les buts sont multiples: Il a la responsabilité du bateau, de l'entretien, de le faire naviguer, de le conduire dans les endroits qu'il aime. Ayant son bateau dans des endroits paradisiaques, il peut s'y rendre en vacances facilement et profiter des joies du voilier. Pourtant, il est venu seulement à peine deux fois deux semaines les deux dernières années. André me donnera quelques informations complémentaires un peu plus tard sur son patron. Sa femme n'est pas vraiment une amoureuse des vacances sur le bateau. Le manque de confort, surtout dans la salle de bain, et le manque de place n'aident pas. Mais il est, lui, un passionné de la voile. Il en a fait quand il été plus jeune. Il aimerait venir beaucoup plus souvent, voir même faire une traversée. Ce n'est donc pas un problème pour ce riche propriétaire de dépenser une fortune pour l'entretien annuel de ce bateau. Le côté très positif est qu'il fait vivre de sa passion, deux autres passionnés de la voile et de la bonne nourriture.
Mais revenons à l'instant présent, à Whangarei, où le bateau vient d'être remis à l'eau après plus de 1 mois et demi à cale sèche! La nuit vient de tomber. Adam, parti en voiture une heure plus tôt, va revenir avec deux néerlandaises; Julia et Tina. Elles ont 19 ans. Elles sont ensemble au milieu d'un "Tour du Monde" de 6 mois. Nous sommes donc maintenant 7 sur le bateau. Nous allons encrer ce dernier dans la baie juste à côté. La soirée sera très agréable.
La chance sourit toujours aux opportunistes et aux personnes qui font le maximum pour réaliser leurs projets et leurs rêves. Je dormirais dans le salon pendant ce périple mais je suis de la partie! Je naviguerais donc les prochains jours le long des côtes Néozélandaises avec la fine équipe déjà à bord! Le temps est splendide, en ce 25 Avril, quand nous hissons les voiles pour sortir de la grande baie de Whangarei. Nous nous arrêterons au tout nouveau port de Marsden Coves pour faire le plein en gasoil.
 
Puis nous prenons la mer en direction des très fameuses îles "Poor Knight Island". Elles se trouvent au large de la côte Est des territoires du Northland, pointe de plusieurs centaines de kilomètres s’étendant au Nord, de l'île du nord. Ces îles sont une réserve marine très importante. Elles ont été classifiées par Jean-Jacques Cousteau comme le plus beau site de plongée, au Monde, en eau froide. Il s'agit pour beaucoup de spécialistes comme l'un des 10 meilleurs spots au Monde. Ce classement est très subjectif et dépend du point de vue de l'auteur. Mais cela vous donne déjà une idée de la beauté du site sur lequel nous nous rendons! Nous allons naviguer toute la journée, profitant des conditions parfaites: Soleil, vent assez fort et de côtés par rapport à la trajectoire souhaitée (15 nœuds ou knots en anglais, ou 15 miles/h, ou environ 28 km/h, sachant qu'un mile marin est environ 1,852 kms)! Nous naviguons à une moyenne parfaite pour le bateau de 10 nœuds. C'est une très bonne moyenne sur l'eau, sachant que la plupart des monocoques ou catamaran ont une moyenne maximale de 7 nœuds environ.
Nous profiterons du coucher de soleil en mer. Puis nous encrerons le bateau dans une baie de cette réserve biologique.


Une nouvelle fois, je serais le seul sur le pont du bateau pour le lever de soleil. Aucun signe de vie aux alentours, si ce n'est les oiseaux qui planent dans le ciel, et les poissons, qui parfois, grouillent dans ces eaux d'un bleu turquoise magnifique! Après le petit-déjeuner pris tranquillement, nous nous équiperons pour plonger. Nous grimperons tous dans le bateau semi-rigide à moteur. Puis nous nous rendrons dans un tunnel traversant la roche de ces îles vierges. Cette grotte est à plus de 75% immergé dans les eaux de l'océan Pacifique. Depuis la surface, nous voyons déjà une vie foisonnante dans ces eaux transparentes à 18°C. Pour une personne ayant une maison secondaire de famille dans la Manche, cela ne me fait même pas peur! Surtout que nous sommes bien équipés avec des combinaisons de plongée. Je suis encore bien loin des 8°C que j'ai eus, en hiver, avec le club de plongée, quand je vivais à Cherbourg!
Plongeant dans l'eau, je comprends très vite pourquoi ce site naturel est classé et préservé. Il y a des centaines, des milliers, sans exagérer, presque des millions de poissons tout autour de moi! Cela va être un pur moment de plaisir. Nous resterons plus d'une heure et demie dans l'eau! Le spectacle est au rendez-vous! Je ne pensais vraiment pas, quelques jours auparavant, que je serais sur un site tel que celui-ci! Cela me permet peut être d'en profiter encore plus!
Puis nous rentrerons sur le bateau, organiserons ce dernier, avant de reprendre la mer, en fin de matinée! Nous longeons maintenant les côtes, les laissant à tribord ("Starboard side" en anglais, c'est à dire à droite du bateau quand on regarde dans le sens de la marche). Nous redescendons donc vers le Sud. Les conditions pour naviguer sont toujours très bonnes. Nous passerons la nuit dans une baie des îles Hen and Chicken après avoir assisté à un autre magnifique coucher de soleil. L'ambiance est vraiment bonne dans le bateau. Nous commençons à nous connaître bien, l'organisation dans le bateau se met en place. C'est un réel avantage d'avoir un chef cuistot à bord, habitué à cuisiner sur un bateau. Adam a passé les dernières années de sa vie à travailler sur de très gros bateaux de pêche, de type chalutiers. Il passait plus de trois mois consécutifs en mer. Il a décidé de trouver un autre travail, sur un bateau à voile, pour expérimenter quelques choses de différents. Nous profiterons donc de ces talents et des très bons produits qu'il a eu à des prix imbattables!
La nuit arrivant assez tôt dans la journée en ce milieu d'automne néo-zélandais, nous n'irons pas nous coucher trop tard! Toujours le premier levé, je serais, en ce jour, rejoins assez vite par la majorité de l'équipage. Nous avons un programme assez chargé. Avec Adam et André, nous allons faire de la pêche sous-marine avec bouteilles. Très surprenant pour moi, car cela n'est pas autorisé en France, où la seule possibilité de chasse sous-marine est en apnée.
Nous prenons donc, tous les trois, l'équipement nécessaire. Nous nous rendons sur place en zodiac! Parer pour plonger, tenant le masque et le tuba d'une main, la ceinture de plombs de l'autre, je me laisse basculer en arrière après avoir gonflé mon gilet de flottaison. Sensation extraordinaire de descendre dans les profondeurs de l'océan alors que les rayons du soleil transpercent la surface pour illuminer cette masse d'eau qui m'entoure. Je suis de retour dans le monde du Silence. J'apprécie toujours autant le fait de me rendre dans ce genre de milieux où l'être humain n'est pas supposé être, où tout semble si calme et agréable! Nous plongerons jusqu'à 15 mètres de profondeur dans un lieu me rappelant fortement mes plongées en Normandie; courant assez fort, grandes algues jouant avec ce dernier, de nombreux poissons mais peu de couleurs ou de coraux dans ces eaux froides! La pêche ne sera pas miraculeuse! Aucune langouste de pêcher, seulement quelques oursins et deux poissons harponnés seront notre butin... Jusqu'à ce que le sac contenant les poissons soit renversé et que nous nous retrouvions quasiment bredouilles! Peu importe, la plongée fut agréable!
 
L'arc-en-ciel complet illuminant le ciel à notre remontée complétera le spectacle de ce début de journée. Appliquant le même schéma que la vielle, nous rangerons tout le matériel, organiserons le bateau avant de reprendre la mer! La mer est beaucoup plus agitée, le vent est plus fort. Je vais alors expérimenter d'autres joies de la voile. Je vais beaucoup barrer lors de cette journée. Nous allons essuyer quelques belles averses. Nous allons même devoir réduire la voilure, à plusieurs reprises, pour éviter de trop pousser et contraindre le bateau! Nous allons aussi devoir faire plusieurs manœuvres pour remonter au vent et passer l'obstacle; une île, qui se présente devant nous. Des dauphins vont venir jouer à l'avant du bateau pendant plusieurs minutes, complétant un tableau paradisiaque lors de cette expérience en voilier.
Puis avant le coucher de soleil, nous allons atteindre le point final de ce petit périple. Quel bonheur d'aborder pour la seconde fois "la ville de la voile" par la mer. Nous sommes dans la baie d'Auckland où, en ce samedi après-midi, de nombreux bateaux sont entrain de naviguer. Nous pourrons admirer le très beau navire trois mâts "Spirit of New Zealand" et quelques autres beaux bateaux à voile.
Nous ne sommes pas au bout de nos surprises! C'est dans le petit port en plein centre-ville d'Auckland, non dans les grands ports "de banlieue" qui entourent la ville, que nous allons amarrer le bateau Sarava. Nous nous trouvons au milieu de bateaux de luxe extraordinaires avec la vue sur les principaux bâtiments de la ville. Ces trois jours furent d'ores et déjà grandioses, cette arrivée sera la cerise sur le gâteau!
Qui plus est, le timing est parfait! Nous sommes samedi soir et l'envie de fêter ensemble cette arrivée est grande! Le père d'Adam qui nous rendra une petite visite nous apportera quelques bouteilles de vin que son fils lui aura commandé. Un bon repas plus tard, quelques verres de vin dégustés, puis nous finirons la soirée dans un bar avec un groupe de musique en direct. Nous danserons toute la nuit. Ce n'est pas désagréable de prendre un bain de foule et de faire la fête, après avoir été en pleine nature pendant plusieurs semaines. A 4h00 du matin, l'activité bat toujours son plein dans ce quartier animée. La ronde des taxis, des vélos, des personnes fortement alcoolisées ne cessera pas avant plusieurs heures. Il est pourtant grand temps pour moi de regagner le bateau...

 



 
Pas de "Gueule de bois" le lendemain. J'irais effectuer un footing matinal avant de continuer à découvrir la ville. L'équipage va se dispatcher au fur et à mesure de cette journée. Rosalie retourne dans son appart à Auckland, Julia et Tina rejoignent des amis néerlandais, avant leur départ en Australie, Alex part  vers le Nord où il a trouvé du travail. Nous sommes alors André, Adam, et moi-même dans le bateau.
Il est plaisant d'être de l'autre côté de la barrière. Ceci s'applique au fait que je suis dans le bateau, sur un emplacement extraordinaire. De nombreux passant s'arrêtent, devant le bateau, fascinés. Ils nous regardent vaquer à nos occupations, rêvant de pouvoir passer du temps sur un bateau comme celui-ci dans un endroit paradisiaque. Je me rappelle à de nombreuses reprises, dans différents ports, regardant ces bateaux, plus extraordinaires les uns que les autres, me projetant facilement sur ces derniers à naviguer les océans. Ce rêve est déjà devenu pour moi un peu réalité d'ores et déjà!
Allant faire quelques achats avec Adam en début de soirée, alors que la nuit noire est déjà bien installée, nous allons provoquer un instant qui changera les prochains jours de mon voyage! Sortant sur le quai, une femme boit un café et écrit quelques notes sur un petit cahier. Adam va l'interpeller: "comment est le café? Est-il bon?". Sa réponse sera rapide; "Oui, oui, merci!" Nous en resterons là!
Revenant de nos courses, elle est toujours présente devant notre bateau. Je relancerai la discussion. Nous allons cette fois-ci discuter pendant plus d'une heure. Adam retournera sur le bateau. Puis André, rentrant d'un dîner avec une amie, s'arrêtera à notre hauteur. Après avoir discuté avec nous quelques minutes, il l'invite à venir découvrir le bateau. Nous passerons toute la fin de soirée ensemble.
Elle vient déjà de passer plus de 6 mois en Nouvelle-Zélande. Elle compte, peut-être, prolonger son séjour sur place, qui initialement se termine dans 15 jours avec un retour en Allemagne. Elle se pose beaucoup de questions concernant son avenir proche ou à long terme. Ce soir, elle était venue au bord de l'eau pour se poser et prendre le temps de réfléchir aux choix auxquels elle est confrontée. Elle ne va pas vraiment avoir le temps de réfléchir à toutes ces questions existentielles lors de la prochaine semaine. Nous avons les mêmes intentions de découvrir la région du Northland. Elle est la propriétaire d'une voiture. Elle va me proposer de tenter l'aventure ensemble. Nous décidons de partir ensemble le lendemain, lundi 29 Avril.
 
Un seul problème se pose à moi. La prise électrique de mon chargeur d'ordinateur vient de se casser. Or, c'est un outil important lors de ce voyage. Auckland sera ma meilleure option, avant plusieurs mois, pour trouver un objet électronique de cette sorte. Je vais sûrement avoir besoin, quoi qu'il en soit, de racheter le chargeur complet... si j'en trouve un compatible. Mais une fois encore "ma bonne étoile", ou peu importe comment chacun aime la dénommer, va jouer en ma faveur!
Je me demande parfois si je ne suis pas dans un programme télévisé avec un scénario déjà ficelé pour ce Vol Libre. Le producteur et le scénariste veulent, bien entendu, que des tonnes de péripéties m'arrivent pour garder en éveil l'audience. Mais ils ont décidés que le film se terminerait quoi qu'il arrive en "Happy End" (Dénouement heureux). Je pense que simplement la vie, et ce que j'arrive à en faire, me procure ces instants magiques. Mais pourquoi pas laisser mon imagination virevolté un peu quand même pour moi, vivant le moment présent, ce dernier me semble si irréel!
Ayant peu de temps avant de retrouver Anja, je vais essayer d'optimiser mes chances en commençant très tôt! La veille, dimanche en fin d'après-midi, j'avais déjà obtenu des informations précieuses grâce au centre d'information. Je me rends au premier magasin, qui est encore fermée à cette heure matinale. Il est moins de 9h00! Puis je vais me rendre devant un second vendant du matériel de seconde main et spécialisé dans la réparation d'ordinateur. Mais ce dernier est fermé aussi! C'est à cet instant précis devant ce magasin, ne sachant pas vraiment quoi faire, qu'un trentenaire sur un Bmx (vélo de jeune pour faire des figures sur des rampes), m'interpelle. Pourquoi cette connexion? Pourquoi ce jeune s'est arrêté à ma hauteur et me demande si j'ai besoin d'aide? Il me demande ce que je recherche. Après avoir réellement compris ma demande, il me dit de le suivre. Il pense connaître quelqu'un qui pourrait m'aider. Il pense cependant que son magasin ne sera pas ouvert avant midi. Je tente ma chance tout de même. Je le suis jusqu'à une échoppe, qui ne paye vraiment pas de mine. Il s'agit d'un magasin de seconde main, principalement pour les vêtements. Mais il fait aussi de la revente quelques vieilleries électroniques. Le propriétaire va tout faire pour m'aider et il trouvera un câble comme neuf utilisé normalement pour une télévision. Je l'essai immédiatement. C'est exactement ce que je recherchai. Il me le vendra pour un bouché de pain. Ce résultat rapide et efficace correspond exactement à mon emploi du temps serré en ce lundi matin.
 
Je retrouve Anja à son auberge de jeunesse, par la suite, à 10h00, comme convenu. Nous voici sur les routes, pour la seconde fois en direction du Nord me concernant. Après quelques réparations sur sa voiture, nous prenons la route. Notre premier stop sera Whangarei. Me voilà de retour, dans la même ville que j'avais quitté en bateau il y a 6 jours. L'expérience y sera tout à fait différente. Je dormirai pour la première fois en Nouvelle-Zélande dans un hôtel. Celui-ci est intéressant car il appartient à un couple de sexagénaire anglais installé en Nouvelle-Zélande depuis plus de 40 ans. Ils ont transformés leur ancienne maison, des années 60, en une auberge de jeunesse très agréable. C'est avec la sensation d'être à la maison que le temps s'envolera. Le principal intérêt, de ce séjour, sera les contacts du propriétaire. Un d'entre eux m'intéressera fortement. Après lui avoir exprimé mon intérêt pour effectuer une rencontre, il prendra contact avec cette personne. Il nous arrangera un rendez-vous pour le lendemain midi!
 
 
Après avoir découvert une très belle cascade dans la banlieue de Whangarei, nous être promener dans la forêt alentour et avoir marché sur un pont suspendu pour découvrir une végétation millénaire, nous rendrons à notre rendez-vous, juste à temps! Nous nous rendons dans un centre de protection et de réhabilitation des oiseaux natifs du pays; "Native Birds recovery center"! Bruce, le fondateur de ce centre, n'est pas là à notre arrivée. La secrétaire le contactera et nous donnera l'autorisation de nous promener dans le centre... Au premier abord, je suis un peu perplexe. Je n'aime vraiment pas l'idée de voir ces oiseaux en cage.
Mon opinion va très vite changer. Premièrement grâce à la doctrine du centre que je découvrirai sur un écriteau: "L'objectif et de réhabiliter et de relâcher, dans la nature, tous les oiseaux sauvages. Si possible d'où ils proviennent ou du moins aussi proche que possible. Le centre n'est pas un zoo, ou un parc d'attractions animalières! Les oiseaux sauvages sont nés pour être libre, non maintenus et enfermés dans des cages!" Mais c'est définitivement la rencontre avec ce personnage au caractère bien trempé qui me mettra définitivement en adéquation totale avec ce centre. Cette personne vient de consacrer les 25 dernières années de sa vie pour cette cause. Il est volontaire. Il ne fait aucun profit, ne reçoit pas de salaire. Cet organisme fonctionne seulement grâce à des donations. Il s'est battu, avec sa femme, contre de nombreuses récalcitrantes de l'état et d'organismes publiques, pour finalement obtenir la pleine reconnaissance de son institution et de ses biens faits. Je pense que vous l'aurez compris! L'idée de ce centre est de récupérer tous les oiseaux blessés trouvés par des particuliers, et faire le nécessaire pour essayer le plus vite possible de les relâcher en pleine nature! Il va nous raconter de nombreuses histoires, aventures et péripéties au cours de ces dernières années. Il a déjà pu rescaper et relâcher des milliers d'oiseaux, de toutes tailles, de différentes espèces.
Après avoir discuté ensemble dans le centre d'informations sur ces actions, il va nous dire de l'attendre quelques instants. Nous retournons à l'endroit que nous venons d'explorer avant son arrivée, lieu où sont gardés les oiseaux blessés. Nous l'attendons patiemment assis sur un banc. Un bruit nous interpelle soudainement. On dirait une voie d'un homme âgée. Tendant l'oreille, nous nous dirigerons dans la direction du son. Cela semble venir de la cage d'oiseaux. Bruce serait-il en train de nous faire une farce? Puis, plus aucun bruit. Nous éloignant, cette voie nous interpelle encore! Nous reviendrons près de la cage de l'oiseau. C'est maintenant une certitude cet oiseau, qui a un chant mélodieux, nous parle. "Hi Dude, How are you doing?", "Come to see me"... Il s'agit d'un Tui, espèce d'oiseaux qui possède une gorge profonde lui permettant de créer des sons de fréquence très différents, et de pouvoir facilement imiter la voie d'un être humain. Un des oiseaux de cet espèce, accueilli dans le centre avait appris à parler après avoir été adopté par un Néo-zélandais. Ce Tui a appris aux autres oiseaux de son espèce à parler quelques mots en anglais. Ce phénomène est fascinant surtout qu'ils imitent la voie de Bruce... Nous resterons sans voie après l'avoir admiré reproduire cet événement inattendu.
Il va ensuite nous montrer une buse dont l'aile avait été abîmée. Finalement, il va me permettre de voir, pour la première fois, l'emblème de la Nouvelle-Zélande, cet oiseau qui ne e pas; le Kiwi! C'est un pur plaisir d'être en contact avec cet animal si spécifique. Il va prendre le temps de nous donner de nombreuses explications. Nous pourrons le toucher, sentir son plumage. Très vite, il le laissera gambader tant bien que mal. Ce dernier ayant en effet une patte en moins, détruite dans un piège de braconnier il y a quelques années. Nous le verrons activement rechercher de la nourriture, le bec planté dans la terre. Voyant notre intérêt très grand pour sa cause et ces oiseaux ayant été blessés, il finira la visite des lieux en nous présentant un petit kiwi de moins de 6 semaines. Il a été recueilli quelques jours auparavant. Il devrait être relâché dans les prochaines 48h00. J'ai vraiment adoré cette visite et la dévotion d'un être humain pour une cause, qu'il défend corps et âme, et qu'il croit juste! J'aime savoir que des milliers d'oiseaux ont repris leur envol, ou au moins retrouver leur liberté et leur milieu naturel, grâce à son travail.
Partant de Whangarei, nous allons continuer à longer la côté Est. Nous atteignons deux magnifiques baies celle de Matapouri et Whales bay. Nous y ferons de belles promenades jusqu'au coucher de soleil. La chance va nous sourire. Rentrant à la voiture par la plage, nous croisons un local qui nous demande si le van avec les phares allumés est le nôtre. Nous répondons bien entendu par la négative. Nous en profitons par la même occasion pour lui demander s'il ne connait pas de camping dans les environs. Il va spontanément nous proposer une autre alternative. Il est le propriétaire d'une petite maison sur une colline environnante. Il a souvent des jeunes chez lui qui reste plusieurs jours, semaines, voire moins! Il utilise un principe appelé Woofing. Ce dernier consiste à faire des travaux de ferme et d'extérieurs quelques heures par jour. En échange de bons procédés, la personne fournie le logis et la nourriture. John, retraité de 60 ans, n'a personne en ce moment chez lui! Il nous propose donc de nous accueillir pour la nuit! Il arrondie les fin de ces mois avec des cabines dans les bois qu'il propose pour la nuit. Il nous offrira gratuitement de rester dans l'une d'entre elle pour être au calme. Nous allons passer une très bonne soirée avec lui. Après avoir trinqué et mangé un bon repas, nous irons nous coucher dans cette cabine ouverte sur la nature environnante.
 



 
Le réveil après le lever du soleil sera agréable. Nous sommes entourés par une végétation luxuriante très variée. Nous allons retourner, sous le soleil, à Matapouri Bay pour nous y promener et finalement nous y baigner. Plus au Nord, à Oakura Bay, nous arriverons pile poil au bon moment. Des personnes, en Kayak de mer, se précipitent à l'eau soudainement. Un groupe de dauphins se trouve à quelques mètres de la plage. Ils vont rester là pendant de très longues minutes. Ils joueront ensemble, taperont l'eau avec leurs nageoires, feront des sauts démentiels. Je ne les lâcherais pas des yeux depuis la plage. L'envie de retourner nager avec eux est grande. Mais cette fois-ci je devrais me contenter de les contempler depuis la plage. Longeant la côte, nous découvrirons d'autres petits bijoux naturels entre sable, mer, et collines verdoyantes. La traversée en ferry pour rejoindre Opua sera bien trop courte à mes yeux mais tout de même plaisante. Nous sommes maintenant dans la fameuse "Bay of islands"! Nous effectuerons notre première nuit, en tente, à Paihia. Anja ne semble pas la plus motivée du monde par l'idée mais elle décide de tenter l'expérience. Nous n'aurons pas choisis la meilleure nuit pour faire cela. En effet, dès 20h00 la tente est détrempée par une humidité ambiante. La nuit ne sera pas de tout repos, nous ne dormirons pas beaucoup et l'idée de renouveler l'expérience ne sera plus vraiment d'actualité!

  
 
Nous enchaînons les journées magnifiques. La côte Est des territoires du Nord va nous offrir une côte déchirée d'une diversité remarquable. Nous enchaînons baies, péninsules, plages de rêves désertes, et collines typiques de la Nouvelle-Zélande. Ces dernières sont revêtues d'une herbe rase d'un vert incroyable (couleur retrouvée seulement depuis une semaine grâce aux grosses pluies qui sont venus redorés les paysages et le sourire aux nombreux fermiers). Nous passerons le plus de temps de notre journée sur la plage de Paihia au lever du soleil, dans la marina d’Opua, puis dans les baies de Matauri et Tauranga. Nous finirons la journée par admirer le coucher de soleil dans la péninsule de Karikari sur une plage recouverte de coquillages magnifiques.
Le coucher de soleil ayant lieu avant 18h00, nous déciderons de rouler de nuit pour monter le plus au Nord possible. Nous nous arrêterons pour la nuit à Pukenui. Nous allons tout d'abord prendre des renseignements au camping. Mais Anja n'est pas vraiment motivée pour retenter l'expérience, comme précisé auparavant. Nous trouverons donc un hôtel qui fait aussi auberge de jeunesse. Ce n'est qu'après avoir réservé que nous apprenons que nous sommes les seuls ce soir. Nous avons donc une maison entière pour nous tous seuls, vraiment pas mal pour moins de 30 dollars Néozélandais (20 euros) par personne. Nous cuisinerons un délicieux repas chaud, accompagné d'une bonne bouteille de vin rouge. Ce n'est que la deuxième auberge de jeunesse que j'expérimente en Nouvelle-Zélande. Encore une fois cette dernière est de loin meilleure que les standards expérimentés en Asie ou en Australie. Le fait que nous soyons seul et que l'endroit soit propre, calme et que nous ayons une chambre rien qu'à nous jouera beaucoup pour établir ce sentiment.





Réveillés de très bonne heure, nous allons assister à un splendide lever de soleil. Il pourrait aisément rentrer dans un top 100 de ceux que j'ai pu voir dans ma vie. Les couleurs mauves enflammant les nuages dans le ciel nous donneront, le temps d'un instant, l'impression que nous évoluons dans un monde parallèle surnaturel. Un monde d'où pourrait surgir trois lunes alignées, et où les autres planètes du système solaire pourraient être visible à l'œil nu, aussi grosses dans le ciel que les lunes. Notre manière à nous de revenir à notre statut de petits terriens, fragiles mais vivants, va être, en ce début de journée, la course à pied! Nous partirons ensemble pour plus d'une heure. Nous allons courir chacun à notre rythme. Nous allons à plusieurs reprises nous croiser. Définitivement le sport reste un moyen extraordinaire de se sentir bien et vivant... Anja et moi en ressentons le besoin, let la libération d'endorphine va nous permettre de continuer à nager dans le bonheur de notre périple!
 
Après une bonne douche et quelques crêpes de confection maison dégustées pour le petit-déjeuner, nous repartons sur les routes pour atteindre l'extrémité la plus au Nord du pays. Les paysages créés par Dame nature à cet endroit sont encore à couper le souffle. Les variations de tons, de couleurs, de végétations m'impressionnent. Après plus d'une heure de route nous arriverons finalement à ce lieu sacré pour les Maoris. Le Cap Reinga est considéré comme le lieu de passage entre le monde des vivants et l'au-delà pour les personnes décédés. Leur âme s'étant alors séparée de cette enveloppe charnelle, ayant la forme d'un corps humain. La promenade pour se rendre à la falaise la plus au Nord du pays nous permettra de profiter de jolis paysages et d'en apprendre beaucoup plus sur l'importance de ce site pour les Maoris, grâce à des panneaux d'informations. Le phare se dressant au top de cette falaise est très photogénique. Mais la magie du lieu réside principalement dans la rencontre entre la Mer de Tasman et l'Océan Pacifique. Le lieu de jonction est clairement identifiable grâce à deux courants de sens opposé qui se percutent, formant une ligne de vagues inhabituelles. Anja fortement inspirée par les esprits et les énergies me dira se sentir très fébrile après la visite de ce site. Je me sentirai de mon côté totalement inspiré par la nature et sa magie... Belle, forte, puissante, réservant plein de belles surprises, fidèle et honnête, elle n'est pas prête de me décevoir!
Faisant demi-tour, nous nous arrêterons quelques kilomètres plus au Sud, sur la côte Est. Nous sommes à l'extrémité de la plage Ninety Miles Beach (en réalité, elle ne fait pas plus de 140 kilomètres mais s'étend sur des dizaines de kilomètres). Nous allons nous retrouver devant un paysage que je n'aurai jamais imaginé voir en Nouvelle-Zélande! Des montagnes jaunes et ocre s'élancent majestueusement vers le ciel. Elles sont constituées de milliards de petits grains... de sable! Il s'agit des Dunes Te Paki! Ce genre d'endroit me fait directement retourner en enfance. Pourtant les dimensions sont ici à la taille d'adulte, je dirais même aux dimensions pour un géant de plusieurs dizaines de mètres, si je veux garder les mêmes proportions que celle du bac à sable de la maison lorsque j'étais enfant! Nous allons longuement explorer les lieux, nous balader sur ces dunes, nous jetez dans les pentes à fort angle, admirer le travail du vent qui façonne, à chaque seconde, la géométrie de ces dunes géantes, en perpétuel mouvement. Nous finirons la fin de la journée par la découverte, en voiture, de cette fameuse et longue plage 90 Miles. C'est toujours un réel plaisir que de pouvoir conduire dans des endroits insolites tel que celui-ci!
Ayant chacun des impératifs à Auckland dans quelques jours, nous allons une nouvelle fois décider de conduire un peu de nuit et de nous rendre dans une auberge fortement recommandée par plusieurs personnes; Tree Forest backpacker. La ville, où elle se trouve, est localisée au bord de la rivière Waihou et se dénomme Kohukohu. Une nouvelle fois, nous allons avoir l'auberge entière pour nous tout seul. Nous pouvons clairement constater que la saison touristique touche à sa fin. Mais cela n'est pas pour me déplaire. Nous allons loger dans une grande maison tout en bois, construite dans les arbres et avec de nombreuses ouvertures donnant sur l'extérieur. Une fois encore, nous passerons une soirée simple et agréable. Anja m'ayant demandée de visionner les photos de la Papouasie Nouvelle-Guinée, je vais me replonger dans mon périple, pour son plus grand plaisir et le mien.









 
Le lendemain matin, au réveil, des trombes d'eau s'abattent sur la région. Cela n'est pas si déplaisant que cela en forêt, surtout quand on est à l'abri. Nous prolongerons donc notre séjour jusqu'en fin de matinée dans l'auberge. La pluie finira par diminuer, puis s'arrêtera totalement, afin de laisser place à des éclaircies. Depuis Kohukohu nous prendrons le ferry pour traverser la rivière Waihou et nous rendre sur son autre berge dans le village de Rawene.
 
Le voyage est très agréable, nous avons trouvés un équilibre. Nous arrivons à assouvir nos envies; voir beaucoup de choses, pas tout, en ayant le temps de profiter de chaque endroit. L'idée étant de ne pas seulement les avoir faits et d'en repartir aussi vite que nous sommes arrivés!
En revanche, Anja a une personnalité très critique, envers soi-même mais aussi envers les autres. Elle va donc à de nombreuses reprises me reprendre. En effet, il y a une particularité intéressante, parfois agaçante dans cette rencontre. Je prendrais cela avec philosophie, très positivement, et j'essaierai d'en retirer le meilleur. Cela me permettra peut-être de faire de nouvelles remises en cause et améliorations de mes capacités. La première remarque concernera mon débit de parole beaucoup trop rapide (j'imagine mes parents, et mes oncles et tantes principalement, esquissant un grand sourire à la lecture de cette dernière phrase! Et oui, peut être que des choses ont changés mais pas cela)... En effet, cela fait des années que je veux parler aussi vite que les idées me viennent à l'esprit. J'atteints des sommets de vitesse quand je suis envahi par l'émotion, les sentiments, et que mes idées s'entrechoquent les unes avec les autres. Mais aimant la communication avec autrui, je me pénalise aussi tout seul. Des personnes perdent aisément le fil de l'histoire, ou de la conversation. Je nous prive alors peut-être d'un échange plus profond bilatéral. Il serait donc important que je travaille sur ce problème. Je vous assure qu’Anja va m'y aider pendant toute la semaine!
Autre aspect d'une remise en cause possible. Depuis très longtemps, tout le monde me félicite pour mon niveau d'anglais, surtout pour un français disent-ils! Je n'ai aucun problème de communication avec les locaux ou les voyageurs. Personne n'a jamais à me reprendre et je comprends tout le monde. Pourtant avec Anja, ce n'est pas le cas. Elle ne va pas arrêter de me reprendre concernant ma prononciation, des fautes de grammaire ou de conjugaison. J'accepterais ces remarques, j'essaierai de faire des efforts, d'apprendre ou plutôt de m'améliorer. Je dois l'admettre parfois, cela m'énervera un peu. Certains d'entre-elles seront sûrement exagérer de sa part. D'autres remarques, jugements viendront ponctuer le séjour.
Cela ne nous empêchera pas, bien au contraire de passer des heures à discuter de sujets très divers et passionnant. Tous les moments sont propices à ces échanges; en conduisant, en nous promenant, en admirant un paysage, ou en mangeant par exemple. Je ne suis peut-être pas un être parfait... mais je sais où je vais!  Et oui je sais l'admettre... que je ne suis pas parfait... même si cela n'est pas évident! Je rigole bien entendu! J'ai un sourire jusqu’aux oreilles lorsque je tape ces mots sur mon ordinateur. La provocation "gentillette" est quelque chose que j'affectionne particulièrement car elle provoque des réactions assez intéressantes chez autrui. Quoi qu'il en soit, malgré mes imperfections et un degré de sagesse à atteindre toujours en devenir, cela ne m'empêche pas de profiter à 200% de mon expérience et de réaliser mes rêves. Je les partage aussi de la meilleure des façons avec de nombreuses personnes qui savent m'apprécier pour ce que je suis!
Elle me coupera encore une fois pour me faire des remarques lorsque nous descendons le long de la côte Ouest. Nous déjeunerons au début de la forêt de Waipoua. Elle est réputée pour ces arbres centenaires et gigantesques: les Kauris. Nous allons faire de nombreuses ballades pour les découvrir C'est sur la route que nous assisterons à un jolie coucher de soleil après avoir était éblouie, pendant plusieurs minutes, par une lumière d'une puissance extraordinaire lors des derniers rayons de la journée. La quatrième et dernière auberge que nous allons fréquenter possède elle aussi son originalité. Il s'agit en effet d'une ancienne école primaire reconverti en hôtel pour la jeunesse.

 
Après le réveil et un bon petit-déjeuner, la dernière journée sur la route sera mitigée. Elle nous permettra simplement de rentrer tranquillement sur Auckland. Troisième fois que je retourne dans cette ville attirante. L'unique fois où cela m'était déjà arrivé, auparavant dans le voyage, c'est à Bangkok! Le lapse du temps fut beaucoup plus espacé.
 
Avec Anja, nous n'avons pas vraiment les mêmes idées, les mêmes besoins pour notre séjour dans la ville. Elle décide de rester dans un quartier à l'extérieur du centre. Elle veut être plus au calme, pouvoir garer sa voiture gratuitement, et pour le même prix avoir un hôtel au standard plus élevé. Je veux moi au contraire revenir en plein centre. En contact avec André lors de la semaine écoulée, je vais directement me rendre à son bateau pour obtenir un peu plus d'informations. Le bateau n'a pas bougé. André a pu faire les travaux désirés sur ce dernier. Il est prêt à repartir dès que possible vers Whangarei pour y faire les dernières rénovations et effectuer les dernières préparations avant un départ imminent. Il ne peut cependant pas vraiment me donner d'informations complémentaires concernant les dates et les possibilités pour moi d'être partie prenante dans le projet. Il ne peut pas m'accueillir sur le bateau le soir même. J’irais donc me trouver une chambre pour la nuit.
Le lendemain, après avoir fait mes emplettes, je retrouve André sur le bateau. Les conditions météorologiques ne lui ont pas permis de partir en fin de matinée comme souhaité. Leigh, une amie néo-zélandaise, qui a passé la nuit sur le bateau ne pourra pas l'accompagner comme prévu pour faire le trajet jusqu'à Whangarei. Elle a des impératifs pour son travail, en tant que masseuse ostéopathe, le lendemain matin. Elle ne peut pas se permettre de faire de la voile toute la nuit et d'arrivée sans dormir, ou même pire de manquer ces rendez-vous! André a décidé de convoyer le bateau avec moi jusqu'à Whangarei. J’emmène donc mes affaires sur le bateau. Nous ne savons pas encore quand nous partirons, quand la fenêtre météorologique sera la meilleure pour longer la côte est vers le Nord.
 
Je pars retrouver Anja en ville. C'est un plaisir de la revoir encore et de passer un peu de temps avec elle. Cela ne va pas durer longtemps. 30 minutes après que nous soyons retrouvés. Je reçois un message d'André me demandant de rentrer immédiatement au bateau. Je ne suis pas encore sûre du pourquoi de cette demande mais j'ai un bon pressentiment. Anja m'accompagnera. Le départ est imminent. Les "aux revoir" avec Anja seront courts, sans avoir vraiment le temps d'y penser!
Nous préparons le bateau avec André. Je plongerai dans l'eau pour vérifier le parallélisme des deux safrans! Nous détacherons les tuyaux d'approvisionnement en eau et électricité. Après quelques manipulations complémentaires, je détache, un par un, les amarres qui nous liaient au ponton. Puis je saute sur le bateau! Nous voilà partis, seulement à deux, pour un convoyage de quelques heures. La nuit tombe sur Auckland, les lumières s'allument petit à petit. Elles illuminent très rapidement la nuit noire, telle une haie d'honneur multi couleurs. Sur les quais du port de marchandises, les machines de levage, avec des lumières positionnées en différents points, sont en action. Cela crée un vrai balai de danse métallique. C'est un nouveau rêve que je réalise en quittant cette ville en bateau à voile de nuit. Quelle meilleure ville que "la ville de la voile" pour réaliser cette première? Aucune! Tout en barrant le bateau à travers le canal, je profite de ce spectacle lumineux qui disparait petit à petit à l'horizon! Serais-ce la dernière fois, du moins pendant ce périple que je verrais Auckland? Même si j'affectionne déjà cette ville, je me le souhaite. Ça serait je pense une très bonne nouvelle concernant la suite de mon Vol Libre.
 
Nous sommes maintenant en pleine nuit noire, naviguant à vue et avec les instruments de navigation. Très vite le peu d'activité humaine sur l'eau (ferry, bateau de particuliers à moteur ou à voile) deviendra quasiment nulle. Nous croiserons seulement quelques bateaux de pêche lors dès 9h00 de navigation. Pour mon premier convoyage, les conditions vont être parfaites. Le vent restera assez constant entre 15 et 20 nœuds de moyenne, sans vagues. Cela va nous permettre facilement d'atteindre une vitesse de croisière idéale autour de 10 nœuds. Le ciel s'étant dégagé rapidement nous aurons la chance de naviguer avec un ciel étoilé grandiose. Le seul bémol, les températures, surtout pour André, qui les trouvent beaucoup trop basses à son goût.
Nous n'aurons pas beaucoup d'ajustements à faire concernant les voilures et leur tension, en raison de ce vent quasiment constant. Je vais vraiment profiter de ce périple, passant beaucoup de temps dehors, un grand sourire illuminant mon visage. J'aurais beaucoup de pensées pour mes proches vivants mais aussi disparus.
L'excitation de l'expérience va persister une majeure partie de la nuit. Mais après une journée complète et active, faire 9h00 de voile n'est pas de tout repos. Nous allons devoir lutter tous les deux contre le sommeil après minuit. Nous nous relayerons pour nous reposer; fermant les yeux pendant quelques minutes, voire même faisant une sieste d'une quinzaine de minutes. La lune a fait son apparition en milieu de nuit. Elle va nous permettre de profiter d'un spectacle grandiose juste avant d'ancrer le bateau, dans une des baies, au début du canal, menant à Whangarei. Des dizaines de dauphins vont jouer à l'avant du bateau. Nous ne les distinguerons pas précisément. Mais Nous pourrons tout de même voir leur corps jouer avec les vagues créées par le bateau, zigzaguant à l'avant des deux coques du catamaran, et créant des trainées blanches.
 
La traversée a été parfaite. Il ne nous reste plus qu'à affaler la grande voile avant de mettre l'encre à l'eau. André est à la barre. Je vais m'occuper de laisser dérouler la drisse de la grande voile. Je suis prêt, ayant laissé seulement deux tours autour du Winch pour être efficace au moment d'affaler la voile. Lors de la manœuvre, André barre pour mettre le bateau face au vent afin de faire flotter la grande voile pour faciliter mon travail. Il va tourner trop vite et trop loin le bateau, entraînant un empannage. La Baume passe de bâbord à tribord soudainement, tirant fortement et soudainement sur la drisse. Je n'ai pas la force de la retenir. Je vais tout de même essayer de résister. Je me fais entraîner par la pression trop forte et mes mains font venir se coincer entre la corde et le winch. Le frottement va être très fort avant que spontanément je puisse libérer mes mains. J'ai lâché la drisse. Je vais la récupérer seulement quelques secondes plus tard. Il fait nuit noire et je ne peux pas estimer les dégâts créés par cette fâcheuse manœuvre qui n'a pas été effectuée correctement.
Je crains le pire, ne sentant plus pendant quelques secondes, plusieurs doigts de ma main droite. André ayant compris ce qui vient de passer viendra à mes côtés. Je lui dis que tout va bien. Je finis la tâche attribuée avant de rentrer dans le cockpit. André finira la manœuvre et encrera le bateau avant de me rejoindre. Les deux mains sont touchées, principalement la main droite. Des lambeaux de peau pendent de plusieurs doigts et le sang coule à flot. Après avoir arrêté l'hémorragie, j'appliquerai de la glace sur les plaies pour éviter les hématomes. Nous appliquerons ensuite de la crème antiseptique et nous protégerons les plaies avec des bandages. Finalement le premier constat fut beaucoup plus impressionnant que le résultat final. L'index de la main droite est bien touché mais rien ne devrait nécessiter une hospitalisation, simplement un suivi dans les prochains jours! Et puis rien de non-vital ne pourra enlever la joie de ces moments passés sur l'eau, du magnifique mois passé sur l'île du Nord. Je garde le sourire, avec un nouvel objectif en tête! Nous irons nous coucher pris par la fatigue, alors que 4h00 du matin vient de sonner.
 
Le réveil le lendemain sera très agréable. Arrivé de nuit, je ne sais pas à quoi m'attendre exactement. Nous nous trouvons dans une baie sublime qu'un grand soleil met en valeur. Nous allons en profiter, prendre notre petit déjeuner puis nous diriger vers le port de Whangarei. Plus de 1h30 sera nécessaire pour le rejoindre. Je barrerais la majorité du temps, redonnant la barre à André juste lors du dernier mile. Nous sommes à marée basse. Un monocoque n'aurait jamais pu passer, avec sa quille, dans le canal. En effet, le capteur de profondeur indique moins de 2 mètres. L'extrémité des safrans sur le catamaran est à 1,20 mètre de profondeurs. Plusieurs fois, nous atteindrons 1,10 mètre, raclant le fond vaseux, sans conséquences pour le bateau. Adam est là pour nous accueillir à l'arrivée dans le port. Depuis le ponton, il nous aidera à amarrer. Une autre aventure s'apprête peut être à commencer pour moi dans les prochains jours. La confirmation définitive est à venir... Je sens que les événements penchent en ma faveur...
Mon séjour en Nouvelle-Zélande n'est pas encore fini. Mon esprit est, cependant et définitivement, tourné vers d'autres horizons... J'ai adoré ce pays, sa nature et ses habitants. Il serait un lieu idéal pour y vivre. Dommage qu'il soit localisé totalement à l'opposé géographique, sur le globe terrestre, de mes terres natales!  Et puis la question n'est pas encore d'actualité. Me voilà finalement sur le chemin du retour...
 
La route devrait être encore longue jusqu'au retour aux sources, faite d'aventures, de bonheur, de surprises, de rencontres, d'étonnements, de partage, de découvertes... Pour mon plus grand bonheur!


1 commentaire:

  1. oh ,mon fils tu nous fait découvrir des terres si belles ,des gens si chaleureux,si accueillants.que du bonheur!!
    et il y a aussi des mésaventures!!!!comment vont tes doigts???
    bon chemin sous d'autres cieux et garde ton ange gardien pas loin!!!!!
    je t'embrasse très fort;ta maman qui t'aime

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Merci à vous pour ce commentaire qui entretien un échange,une communication souhaités sur ce blog!!!!