« Auusssstraaaliiiieee !!! » C’est à haute
voix, en exagérant la ponctuation sur les syllabes, que j’ai envie de crier le
nom de ce pays qui évoque, pour moi, un nombre incalculable de possibilités et
de choses à réaliser. J’entends encore mon meilleur ami; Antho, exprimer sa
joie par la simple évocation de l’expérience qui s’apprêtait à vivre à l’autre
bout du monde. Il y a de cela quelques années déjà! Il en est revenu combler et grandi par le rêve
qu’il avait pu réaliser.
Ça sera en
chantonnant, telle une cantate que je ne pourrais pas me sortir de la tête, que
je ressasserais en boucle le nom de cette île continent… Les narrations épiques
des voyages de Lucille ou d’Oliv, au pays du catalyseur de rêve, me reviennent
à l’esprit tel des flashbacks. Toutes mes pensées se tournent vers ces 3 amis
très proches qui m’ont donnés envie de prendre le temps de découvrir cette île
aux proportions démesurées. La route fut
plus longue que pour la plupart de mes concitoyens pour atteindre cette
dernière mais tellement si belle. C’est avec délectation que je m’apprête à y
écrire ma propre histoire, à y vivre une expérience unique…
Me voici de retour dans un « pays développé »,
peut être un peu plus aseptisé ! Est-ce pour cela que l’aventure ne sera
pas de la partie ? Je ne le crois pas un instant quand, après avoir de
nouveau survolé la splendide barrière de corail, j’atterris pour la deuxième
fois à Cairns. Le récit qui s’en suit répondra, sans aucun doute, par le
négatif ou l’affirmatif à la question posée ci-dessus. Les mots apposés sur la
feuille viendront contredire ou non l’idée que je m’en fais.
Assez bavardé, il est grand temps de mettre les pieds dans
le plat afin de rentrer pleinement dans le vif du sujet.
Retour 1 mois et demi plus tôt quand, avant de m’envoler
vers la Papouasie Nouvelle-Guinée, j’avais déjà eu l’opportunité de fouler ces
terres. Cette île, promise aux jeunes en quête d’aventures et de petits boulots
bien rémunérés, m’a ouvert les bras. Je rentre sur le territoire australien
muni d’un « Working Holiday Visa ». Ce précieux sésame me donne la
possibilité d’y rester un an et de légalement y travailler.
Les 4 jours de transit, à Cairns, seront déjà le théâtre
d’une première. Qui aurai cru qu’un
jour, je me retrouverais dans cette situation, que je vivrais pendant un lapse
de temps ce mode de vie très particulier? Une chose est sûre: pas moi !
Après de nombreuses hésitations, de nombreux échanges d’emails avec le
propriétaire de la maison, je me décide à tenter l’expérience de
«couchsurfing». Le principe consiste à se voir offrir un logement
chez l’habitant en contrepartie d’un échange d’expériences, de services rendus
propre à une vie en communauté (ménage, cuisine…). Mais le fait de me voir
offrir le logis ne sera pas la particularité principale de ces quelques moments
passés à Yorkeys Knob, à 15kms au Nord de Cairns.
Une des règles de cette
maison instituée par le propriétaire; Mike, est la raison de cette nouvelle
expérience. Ce journaliste, Néo-zélandais, est venu s’installer il y a plus de
15 ans à Cairns. A la recherche de chaleur, il a trouvé son bonheur à cette
longitude où le climat tropical est de rigueur.
Les températures extérieures, et surtout un mode de vie voulu, vont naturellement
l’introduire à une pratique, où le fait d’être pudique et de ne pas assumer son
corps, n’ont pas leur place. Aucun vêtement ou sous-vêtements portés chez lui.
Sa maison est celle d’un naturiste. Chacun doit se plier à cette règle quand il
pénètre dans ces lieux. Je n’ai jamais
été habitué à ces pratiques et c’est, donc, avec une énorme appréhension que je
l’attendrais sur le parvis de l’aéroport.
30 minutes après avoir récupéré mes bagages, je le vois arriver,
peinard, dans sa petite voiture rouge qui a déjà bien vécue. Il est accompagné
d’un autre «surfer» (personne profitant lors d’un déplacement des
services offerts par cette communauté d’internautes de couchsurfers !). Ne
vous faites pas de fausses idées, ils sont bien sûr, en public, en tenue
correct exigée! Mike, néanmoins, est déjà en mode relaxe, à l’australienne,
torche nu avec un simple short. Nous
nous rendons dans un premier temps dans le centre-ville de Cairns pour y
déposer un de mes futurs
«colocataires» et nous rendre au marché des fruits et légumes. Réel
plaisir que de retrouver une diversité incroyable de ces derniers (fraises,
pommes, tomates, melons, mangues…) et de pouvoir les déguster. Les produits des
fermiers sont à déguster dans le but de promouvoir leurs produits. Nous achèterons
certains d’entre-eux et rentrerons à Yorkeys Knob.
C’est avec un peu d’appréhension que je pénètre dans sa
maison. Un jeune australien passe dans le salon. Il se présente bien sûr dans
son plus simple élément. Le moment que je redoutais se présente à moi.
Naturellement, Mike se dévêtue. Il ne me restait plus alors qu’à me plonger
pleinement dans l’expérience que j’avais choisi de vivre. Je suivi le mouvement
et instantanément je me retrouvais dans une situation, où je ne pouvais plus me
cacher derrière ces morceaux de tissu, qui normalement recouvre la majeure
partie de notre corps. Je ne suis plus vraiment dans mon élément. La nudité est
un peu tabou pour moi, en raison sûrement de l’éducation que j’ai reçu et de
l’importance du corps dans la société occidentale moderne. Mais me confronter à
ce qui aurait pu être un de mes pires démons, il y a de cela quelques années,
démontre, si nécessaire, que je suis maintenant bien au-dessus de certaines contraintes
et de réduction de l’esprit que l’on s’impose souvent à soi-même.
L’atmosphère qui règne dans cette maison va m’aider à me
mettre à l’aise très rapidement. Dans la cour intérieure, quatre backpacker
sont installé sur des bancs. Ils discutent, un verre à la main. Je suis
sûrement le plus gêné quand nous nous présentons les uns aux autres. Il s’agit
d’un allemand, d’un australien, d’un portugais et d’un américain. Nous engageons très naturellement une
conversation typique de voyageurs en posant les questions basiques d’une
première rencontre (prénom, nationalité, expérience de voyage…).
Très rapidement la tension mentale créée face à cette
première retombe! L’aspect le plus important, réside en l’échange et la
communication avec son prochain. Dans ces premières minutes ces derniers se
passent le plus naturellement possibles. Aucun jugement ressenti, aucun regard, ou mise
en situation, qui pourraient me donner l’envie de me retrancher derrière une
carapace que je ne possède plus. Je pourrais prendre la fuite mais rien ne me
pousse à le faire. Le langage du corps, qui vous en dit beaucoup sur les
intentions et la position des personnes qui vous entourent, est alors poussé à
son extrême. Je peux sentir pour l’un d’entre eux de la timidité, pour un autre
le besoin de domination mélangé à une assurance sans borne… La fin de journée
va s’écouler très rapidement et naturellement.
Les 4 jours suivants se passeront dans la même dynamique.
Réveil matinal et mise en forme grâce à un plongeon dans l’océan. C’est en
maillot de bain que nous rendons sur la plage qui se trouve à quelques dizaines
de mètres. En effet, Il ne fait pas parti d’une communauté partageant son mode
de vie. Le naturisme se déroule seulement entre les quatre murs de sa maison…
Les bords de mer et un emploi du temps flexible me donne des ailes pour
reprendre le sport et aller courir au bord de l’eau. Nous allons cuisiner les
uns pour les autres, partager quelques plaisants barbecues. Les grillades et
les légumes sont de la partie. Nous les accompagnerons d’agréables vins rouges
et blancs. Je cuisinerais quelques tartes salées, un gâteau au chocolat et un
crumble à la pomme. Réel plaisir de cuisiner de nouveau après presque un an à
mettre fait servir dans les restaurants.
Dans la journée, je
découvrirais la ville de Cairns, collecterais des informations pour les
activités à effectuer dans les environs. Je vais aussi rédiger l’article de mon
blog concernant l’Indonésie, publier les photos et essayer de prendre contact
avec le plus de proches grâce à internet et Skype. En début de soirée, nous
plongerons tous les jours dans le jacuzzi, qu’il possède, accompagnant ce
moment de relaxation avec un apéritif succulent. Avec les autres jeunes, nous
passerons des heures à discuter, à jouer de la musique, rigoler…
Le temps c’est écoulé à vitesse grand V! Je ne prête même
plus vraiment attention à la nudité. L’expérience aura été un vrai succès. Je
viens encore de dépasser une limite que je m’étais moi-même imposée. Encore une
fois, j’ai pu constater que peu importe la situation dans laquelle nous nous
retrouvons, le plus important réside dans le fait de faire ce que l’on veut et
de le partager avec des personnes dignes d’intérêts. Le fait qu’il n’y aura eu
aucun regard ou geste déplacé, aucun jugement envers son prochain, un
relationnel très intéressant, auront participés grandement à ce succès.
J’ai allégé fortement mon sac-à-dos pour me rendre en
Papouasie Nouvelle-Guinée. Je laisse de nombreuses affaires chez Mike, dont mon
ordinateur portable. Je m’envol vers une destination exotique où je pense vivre
une expérience hors du commun… J’en reviendrais 1 mois et demi plus tard pour,
à partir de Cairns, partir explorer ce pays, « île-continent », qui
me tend les bras…
L’accélération du temps nous amène directement en ce
mercredi 19 Septembre 2012, un mois et demi après ce premier passage éclair. Je
survol en avion pour la troisième fois la grande barrière de corail. Je viens
d’écrire une page magique de ce voyage au long cours. L’expérience en Papouasie
Nouvelle-Guinée n’aura sûrement pas d’égal. C’est néanmoins avec un grand
sourire et une envie démesurée de découvrir l’Australie, que j’atterris une
nouvelle fois à Cairns. Mike viendra une nouvelle fois me chercher à
l’aéroport… L’impression de déjà-vu est présente. Mais c’est cette fois un ami qui vient
chercher son ami de retour de voyage. Mike est cette fois-ci seul chez lui.
Tous les jeunes voyageurs ont pris le large et voguent vers de nouveaux
horizons. L’expérience sera alors un peu différente, plus calme mais toujours
dans un respect d’autrui. Je me sens vraiment comme à la maison. Je vais passer
près de 15 jours en compagnie de Mike.
Il est plaisant d’avoir quelques habitudes et de les
renouveler plusieurs jours d’affilés. Cela commencera chaque matin par un
plongeon dans l’océan. Ce dernier se réchauffe jour après jours annonçant dans
les prochaines semaines de grandes chaleurs et une humidité montant en flèche.
A cette longitude, le climat tropical est de rigueur comme je l’ai déjà
spécifié… Il est pourtant encore plaisant d’accompagner, de bonne heure, ce
rafraichissement matinal avec un long footing, pied nu, au bord de l’eau. Je
vais plusieurs jours d’affilé me rendre, en stop, dans le centre-ville de
Cairns. L’accès à internet, la préparation de la suite du voyage, le fait
profiter du Lagoon artificiel en centre-ville et de rencontrer d’autres jeunes,
en seront les principales raisons. Je rencontrerais les premiers aborigènes
dans le centre-ville. Leur morphologie, la physionomie et les traits de leur
visage est vraiment spécifique. Je n’aurais pas la chance cette fois-ci de
rentrer en contact avec eux.
Je vais observer aussi des centaines de chauves-souris,
peuplant les arbres présents dans le centre de Cairns. Je me rendrais au jardin
botanique de la ville pour y découvrir la biodiversité de la région, les arbres
et fleurs tropicaux qui ont donné la réputation à cette pointe Nord-Est de
l’Australie.
Le temps est un peu nuageux mais ensoleillé. Le bleu
turquoise, vert de la couleur de l’eau est magnifique! Nous finissons de nous équiper, nous
procédons à la vérification du matériel de notre partenaire de plongée, avant
de nous mettre à l’eau. Le spectacle est immédiatement au rendez-vous. Les
coraux multicolores sont omniprésents. La faune marine ne sera pas en reste
avec des poissons, murènes, sèches et autres animaux plus ou moins étranges
surgissant de partout. 50 minutes plus tard, nous voilà de retour à la surface,
des images pleines la tête.
Des nageurs avec masque et tuba se débattent un peu
plus loin et profite à des échelles différentes du spectacle naturel qui leur
est offert. Aucune, en attendant le déjeuner, de rester planter à bord. Aussitôt
déséquiper, je saisis un masque et un tuba. Je me jette de nouveau à l’eau et
prends une direction, loin de l’agitation des quelques touristes peu
expérimentés encore à l’eau. Je me retrouve alors de nouveau seul au milieu de
ces magnifiques coraux. L’avantage est, que sur la grande barrière de corail,
même à moins d’un mètre de profondeur, la beauté marine est déjà au rendez-vous.
Soudain, au loin, je peux distinguer le bruit du moteur et des pales de cet engin
qui va m’offrir le ciel! Encore quelques minutes d’attente, et le bruit
lointain se rapproche à grande vitesse. Quelques secondes plus tard, je
distingue enfin l’hélicoptère. Ce dernier vient se poser sur une plateforme
offshore réservée à cet effet. Je vais partager ces 20 minutes de vol, avec le
pilote bien entendu, et deux chinoises.
L’expérience prend alors une toute autre dimension. Survolé
à quelques dizaines de mètres d’altitude, cette fameuse barrière de corail,
nous permet de découvrir la beauté visuelle de ce site. Le mélange de vert et
de bleu me laisse sans mots. Je profiterais un maximum des 20 minutes dans les
airs… Le sentiment de trop peu est toujours présent dans ces moments
d’exceptions. Je viens néanmoins de réaliser un rêve complétement fou. C’est
avec des images encore plein la tête que je me prépare, dès le retour sur le
bateau, pour une deuxième plongée. Le site est différent. Les rencontres au fil
de l’eau nous permettront cette fois-ci d’observer quelques spécimens petits et
rares. C’est un régal de pouvoir découvrir ce site en 3 dimensions, avec
différentes échelles de grandeur, sous, sur et au-dessus de l’eau…
Matériel rangé, nous profiterons d’un encas mise à notre disposition (vin, biscuits et fromages). Je monterais avec mon partenaire de plongée et d’autres jeunes, sur le pont, à l’avant du bateau. Je partagerais les émotions de la journée avec de nombreuses personnes. Retour à quai une heure plus tard, retour sur la terre ferme, et retour à Yorkeys Knob en stop.
Ce moyen de locomotion est fort agréable. Je n’ai aucune
difficulté à trouver des personnes ayant plaisir à m’offrir le trajet jusqu’à
la petite ville où habite Mike, « banlieue » éloignée de Cairns en
pleine campagne. C’est aussi un très bon moyen de rencontrer différentes
personnes dont l’histoire personnelle et leur vie actuelle me permet
d’apprendre de nombreuses choses… Cette fois-ci, ça sera une jeune allemande
photographe installée ici depuis plus d’un an qui m’offrira le trajet. Au fil
des discussions, elle m’invitera à une soirée le samedi soir suivant, et elle
me tiendra u courant concernant la possibilité de travail dans la ferme de sa
sœur à quelques kilomètres de là! D’autres personnes et personnalités
m’offriront les jours passés et suivants des trajets fort intéressants en
discussion. Une néerlandaise, installée ici depuis plus de 20 ans avec son mari
australien, me prendra en stop. Elle n’arrive toujours pas à se faire à la
saison des pluies et à l’humidité ambiante qui règne, dans les environs, en fin
et début d’année. Il y aura aussi un jeune fermier et sa compagne, un vieux
brisquard, un pêcheur se plaignant continuellement de la multiplicité des lois
en vigueur l’empêchant de pouvoir réellement effectuer son travail, une jeune
mère célibataire, un ouvrier originaire de Sydney….
La vie va continuer son cours, pendant quelques jours, au
environ de Cairns. Mike, n’ayant plus de travail, il pense à s’échapper de
cette ville et terre d’accueil. Le fait
d’avoir hébergé de nombreux jeunes voyageurs lui a donné des envies
d’aventures, de nouveaux horizons… L’idée mûrissant depuis quelques mois, il a
décidé de mettre tout en œuvre pour se donner la chance de reprendre la route
dès que possible. Il est grand temps de faire du tri dans ces affaires, de se
décharger de nombreuses affaires inutiles et accumulées depuis tant d’année. Il
se doit aussi réduire les frais quotidiens d’un confort superficiel (résiliation
du contrat internet, non-utilisation du jacuzzi,…), et de commencer certains
travaux de rénovation. Je vais l’aidée dans ce labeur de longue haleine.
Nous faisons le tri de ces affaires. Il en gardera certaines
pour lui. Je m’en verrais offrir plus que je n’en ai jamais eu pendant ce Vol
Libre. Réel plaisir, après plus d’un an, de pouvoir renouveler ma
«garde-robe » et porté autre chose que mes, maintenant, deux fameux tee-shirts
Quechua rouge et bleu. Nous ferons plusieurs aller-et-retour à l’armée du salut
pour leur donner une quantité incroyable de chemise, maillots et shorts de
bains, serviettes, bermudas… Après cette première étape, le plus gros du
travail reste encore devant nous. En effet, Mike possède une collection
inimaginable de livres de tous genres, une vraie bibliothèque personnelle. Il
s’agira de déplacer, trier et mettre en ordre plusieurs milliers de livres.
Nous organisation dans son salon une vente de livre, Cds et Dvd. Aaron, un
jeune allemand, en voyage, viendra se joindre à l’organisation de cet
événement. Après avoir réquisitionné les tables de la salle des fêtes de la
mairie, nous procéderons à trois jours de vente pendant le long week-end suivant.
La vente sera un succès! Mais malgré cela un nombre incalculable de livres lui
restera sous les bras! La prochaine étape sera probablement pour Mike, la donation des livres, qu’il ne désire
pas garder, à une organisation caritative.
Mon séjour à Cairns touche à sa fin. La préparation des 15
jours suivants est bouclée. Ça sera 15 jours que je catégoriserais comme des Vacances
au cours de ce voyage au long cours.
Avant cela, je vais découvrir avec Mike et Aaron le nord de
cette région du Queensland. Première étape, la région de Daintree. Nous nous arrêterons chez des amis à Mike,
anglais, expatriés en Australie depuis plus de 10 ans, après avoir vécu au
Portugal. Ils possèdent une magnifique demeure en plein milieu de la forêt
tropicale. Entourée par un mur d’arbres endémiques, constituant une sorte de
vase clos à 360°, elle se trouve au beau milieu d’un énorme tapis vert
agrémenté par quelques arbres et fleurs exceptionnels. La piscine, le jacuzzi
et la construction moderne de cette maison pourraient constituer pour moi, en
quelque sorte, la maison de rêve. Surtout quand vous prenez en considération
les nombreux espaces vitrés permettant l’interaction entre l’intérieur et l’extérieur.
Nous parcourrons ensuite la région, en visitant ces forêts, en découvrant sa faune et sa flore,
et de magnifiques gorges et cascades laissant seulement apparaître un très fin
filet d’eau en cette fin de saison sèche.
Continuant vers le Nord, nous
rapprochant de Cap Tribulation, nous nous arrêterons sur de magnifiques plages
où je pratiquerais pour la première fois le nudisme en extérieur. Une fois
encore, cela se fera très naturellement, sans complexe et sans jugement
d’autrui. Je ne sais pas si je renouvellerais un jour cette expérience,
sûrement pas avec des amis et des proches, mais j’en ressors quoi qu’il en soit
grandi et encore un peu plus ouvert d’esprit. Cela me permet de comprendre un
peu mieux le choix de vie de certaines personnes et les envies de se retrouver dans son plus simple élément
face à la nature. Je découvrirais mes premiers kangourous en nature, les premiers
nids de termites, amas gigantesque de terre, aux formes sculptées
gracieuses, poussant comme des
champignons à même le sol. La végétation est belle, la faune et la flore en
ébullition dans cette partie du Queensland. Nous ferons face à de magnifiques
cascades, des paysages très variées et à un visage de l’Australie que je
n’avais pas forcément en tête avant de fouler cette terre d’accueil. Pour moi
cette île était constituée majoritairement de belles plages et de desserts… Et je ne suis qu’au début de mes surprises!
Il est temps de prendre la route vers le Sud et
d’expérimenter pendant plusieurs jours la vie typique d’un jeune voyageur à
sac-à-dos sur cette île. Je sauterais, à la première heure, dans un bus de la
compagnie Premier, destination Airlie Beach. Premier hôtel pour jeune, première
nuit en dortoir, premier repas dans une grande cuisine commune. L’ambiance y
est décontractée et les discussions vont bon train… Dès le lendemain matin, me
voici en partance pour découvrir un des plus fameux lieux touristiques
d’Australie; Les Withsundays !
J’ai choisi de découvrir ces magnifiques
îles sur un bateau à voile. Les conditions climatiques vont jouer en m’a faveur
et me permettre de découvrir ces lieux sous leurs plus beaux jours. Le temps
est couvert en cette première matinée, mais le vent est au rendez-vous. Un fois
les présentations effectuées et les consignes de rigueur données pour nous, 30
jeunes assoiffés d’aventures, nous larguons les amarres, hissons les voiles et
partons naviguer pendant plusieurs heures. Les volontaires participeront à la
mise en place du matériel et aux réglages des voiles. Le bateau Apollo prend rapidement de la vitesse et s’incline
dangereusement au fur et à mesure que le vent vienne se prendre dans les
voilures. Nous voilà parti pour trois jours de plaisir et de partage dans un
cadre sublimissime.
Arrivé sur une des premières îles, le vent a sérieusement
diminué en intensité. Ces conditions sont parfaites pour tout d’abord profiter
de la plage et surtout effectué, pour les personnes brevetés, notre première
plongée. Le site n’a rien d’exceptionnel. Néanmoins le plaisir de se faufiler
sous l’eau, et de découvrir un écosystème totalement différent de ce que nous
possédons à l’air libre, reste entier. La journée est passée à ne vitesse
inimaginable. Nous naviguerons encore quelques heures et assisterons au coucher
de soleil en route.
Nous jetons l’ancre, la nuit tombée (aux environs de 18h30),
aux abords d’une plage que nous devinons à peine. La surprise sera-t-elle belle
le lendemain au réveil ? La question ne me vient pas vraiment à l’esprit
en ce début de soirée. L’apéritif, sur le pont, sera de rigueur. Il s’en suivra
un délicieux repas, avant que nous passions la nuit à échanger, rigoler, et
boire ce fameux vin, pas cher, dénommé « Gum ». Je vais être surpris
par le goût d’un ou deux de ces breuvages. En effet, j’en avais entendu parler
négativement. Je m’attendais donc à devoir boire « un jus de
chaussettes ». Après un an, sans quasiment avoir l’opportunité de boire du
vin, j’apprécierais, à sa juste valeur, le
fait de boire ce produit à base de raisins (malheureusement pas seulement, ils
ont rajoutés une quantité d’ingrédients incroyables que je ne préfère pas vous
listés ci-dessous afin que vous n’ayez pas des hauts de cœur). Je ne vais pas
vous dire, non plus, que c’est du bon vin, ça sera une grave offense à mes
origines et à nos produits du terroir français. Le vin rouge est décidemment
quasi-imbuvable mais le vin blanc sucré s’accorde très bien avec mes envies
gustatives et les attentes de mon palet (je rigole d’avance pensant à certains
de mes amis lisant ces quelques lignes et qui me fustigerait du regard si je
les avais en face de moi). La soirée se prolonge assez tard dans la nuit.
Certains resteront sur le pont, d’autres, comme moi, regagneront nos couchettes
en soute.
Comme à mes habitudes, je serais le premier réveillé et assisterais
seul, à l’avant du bateau, à un magnifique lever de soleil. Le soleil montera progressivement au zénith,
laissant apparaître, petit à petit, les couleurs qui font de cet endroit une
des plus belles plages du Monde. Nous sommes, en effet, à une des extrémités de
la fameuse « Whiteheaven Beach » (la plage du paradis blanc). Le vent
est complétement tombé, et les derniers nuages disparaissent à l’horizon.
Nous allons être débarqués dans cet endroit paradisiaque dès
7h30 du matin, après avoir avalé un petit-déjeuner copieux. La plage est
déserte et elle le restera lors des premières heures de la matinée. Je vais,
avec trois autres jeunes, faire une ballade dans la forêt qui constitue le
décor de fond de cette plage de rêve. Nous nous retrouverons nez à nez avec un
magnifique varan et nous découvrirons surtout une magnifique crique.
Revenu sur la plage, nous pouvons maintenant admirer
l’intensité de contraste entre ce sable blanc pur et le bleu turquoise de ces
eaux calmes. Je vais longer, seul, l’intégralité de cette plage. J’atteindrais,
totalement à l’opposé de notre lieu de mouillage, le fameux estuaire d’une
petite rivière. Zigzaguant avant d’atteindre la mer, elle possède des couleurs
incomparables. J’aurais pleinement profité de ce lieu unique. Rejoignant le
bateau sous les coups de midi, je serais ravi de laisser derrière moi cette
portion de plage, qui lui fait face, et qui est maintenant envahie de touristes
venus en bateau ou en avion. L’après-midi sera consacré à la navigation au
moteur ( le vent étant absent), à une deuxième plongée, dans un lieu beaucoup
plus intéressant, et au fait de profiter sur le pont de l’ambiance décontractée
dans cette paysage de carte postale.
Je dormirais cette deuxième nuit, au-dessus du pont, dans
les voiles, rangées au niveau de la barre. Cette première pour moi, sous le
ciel étoilé, restera, un moment particulier, de ce tour aux Withsundays. Je me
réveillerais aux aurores et je pourrais une nouvelle fois admirer en solo un
magnifique lever de soleil sur l’eau.
Le troisième jour se déroulera dans la lancée des 2
précédents. Le beau temps sera de la partie, l’ambiance au beau fixe, les
paysages magnifiques. Les trois jeune; capitaine et matelots en charge du
séjour, de l’intendance et des activités sur le bateau, nous aiderons grandement et sans complication à passer un moment très particulier.
La plongée avec masque et tuba sera encore plus belle que
les jours passés. Nous accostons sur une plage de sable blanc, au milieu de la
mer. Cette fine bande blanche, ayant l’allure d’une œuvre d’art moderne, est
reliée à une île, à la forme arrondie très particulière, seulement à marée
basse. Je ne suis pas sur une île déserte comme, il y a de cela quelques
semaines en Papouasie. Mais je suis heureux de pouvoir partager ces lieux
uniques avec un nombre limité de personnes…
Il est aussi facile de se retrouver seul face à la nature quand revêtant
ma combinaison, mon masque et mon tuba, je pars retrouver ce monde du silence où
tout semble si calme. Une nouvelle fois je nagerais avec des tortues et admirerais
cette faune et flore marine très colorées.
Le temps s’envole. Nous profitons de cette fin de matinée
sur le sable, remontons sur le bateau, et devons déjà prendre la direction du
port. Encore quelques activités délirantes sur le chemin du retour, comme le
fait de s’élancer à l’eau, en mode tarzan, grâce au câble permettant en temps
normal de hisser la grande voile à son zénith.
Le groupe ne sera pas encore disloqué à l’arrivée sur la
terre ferme. En effet, nous terminerons la soirée tous ensemble dans un bar
dansant.
La première étape de cette descente vers Brisbane fut belle.
Les prochaines à venir me réjouissent d’avance. Je prends, le lendemain, la
direction de la ville dénommée « 1770 » (seule ville au monde ayant
pour nom une année du calendrier. Le backpacker (hôtel pour jeune) dans lequel
je me rends et vraiment très propre, moderne et agréable. La plage de sable
blanc qui s’étend sur des kilomètres est propice à la décontraction et aux activités
nautiques. Mais ceci ne sera pas le point d’orgue de mon séjour sur place. Une
nouvelle fois, une première se profile dans ma jeune vie…
Nous survolons un décor de rêve entre la mer bleue
turquoise, les plages de sables blanc, les forêts tropicales, et les deltas de
différentes rivières qui se jettent dans la mer… Je peux admirer un patch de
couleurs flamboyantes. Seule la nature est à même de nous proposer un tel
tableau. Aucun artiste, même le plus talentueux possible, ne serait
retranscrire sur une toile ce dégradé de couleurs, ces jeux d’ombres et de
lumière, cette harmonie parfaite qui invite à la relaxation…
Je suis brusquement sorti de ma rêverie. La tension monte rapidement dans la cabine.
Je suis secoué dans tous les sens. Je ne suis pas en mesure d’analyser avec
recul les événements qui se déroulent. Bruce semble avoir totalement perdu le
contrôle de son engin et le pire pourrait être à craindre… Mon taux
d’adrénaline est monté en flèche. Nous perdons rapidement de l’altitude. La
tension est à son comble et la demoiselle à mes côtés en panique… L’avion
oscille, la descente en piquet dure quelques secondes puis l’avion prend un
mouvement d’oscillation peut engageant. Nous sommes projetés plusieurs fois
hors de l’assise de nos sièges, quelques objets s’envolent dans la cabine…
Aucune raison pourtant de perdre son sang-froid! La
situation revient très vite à une situation stationnaire. Cela fait partie de
la réputation de ce tour et Bruce en joue à merveille. Il nous fera faire
d’autres acrobaties. Il maîtrise parfaitement les quelques petits trucs qui
font montée en flèche le stress et l’excitation pour ces passagers. Nous
longeons encore pendant quelques minutes la côte avant d’atteindre la
destination désirée. Nous survolons une île qui ne possède que, pour seule
construction, un phare.
C’est ici que je vais passer les deux prochains jours, dans
la forêt tropicale qui borde la plage. Nous sommes accueillis par deux jeunes
anglais qui ont déjà passé presque 1 mois sur place. Ils connaissent
parfaitement les environs et les activités possibles à organiser… Nous
commencerons par ramasser les huitres collés sur les rochers apparus à marée
basse. Nous continuerons ensuite les activités par de la pêche. Nous utiliserons
les fils de pêches mis à notre disposition pour essayer de capturer des poissons qui seraient un complément bienvenu pour un prochain repas.
La pêche ne sera pas miraculeuse. Pour être totalement franc, nous rentrerons
même bredouille.
Avec un anglais, nous décidons, après le déjeuner, de partir
explorer cette île quasi-déserte. Nous traverserons des forêts dégagés,
découvrirons de sympathiques petites criques et nous prendrons conscience que
nous ne sommes pas exactement seul au
milieu de nulle part. Deux camps de fortune ont été établis de l’autre côté de
l’île par des vieux brisquards australiens ayant accostés en bateau de
plaisance. La journée s’écoule paisiblement et c’est depuis les hauteurs des
falaises que nous admirerons un magnifique coucher de soleil. Au retour, je
découvrirais une tortue échouée sur la plage. Elle vient de finir ces jours
dans cette baie.
La soirée, autour du feu, sera animée. Aucune lumière
artificielle humaine pour perturber et interférer avec la beauté d’un ciel et,
de sa voile lactée, où brille des milliers d’étoiles. L’alcool coulera à flot. Les jeux et les
franches rigolades animeront une soirée mémorable. Et ce n’est que très tard dans
la soirée que nous regagnerons nos tentes…
La nuit va être agitée me concernant ! Rien ne laissait
présager cette douleur insoutenable qui soudainement envahie mon visage. Je
suis incapable de dormir! Je tourne et me retourne dans mon lit… L’aurore faisant
son apparition j’ai besoin de me changer les idées… je pars marcher et admirer
autant que faire se peut le lever de soleil coloré qui augure cette nouvelle
journée. Les minutes s’écoulent. Mon visage rougis et gonfle de façon
inquiétante. La partie faciale gauche se paralyse progressivement, mon œil se
ferme sous la pression du gonflement. Mon nez suinte. Je distingue très
nettement le lieu d’entrée de la
bactérie dans mon organisme. L’infection a pris une ampleur inquiétante.
Je ne vais pas jouer avec ma santé. Je suis heureux que cet
incident se déroule en Australie. Plusieurs années que je ne suis pas allé chez
le docteur. Les dernières fois furent pour obtenir un certificat médical pour
le sport, ou pour mon check-up avant le départ. Il me tarde de regagner la
ville et de faire le nécessaire pour traiter ce problème au plus vite. Je
profiterais tout de même à 100% du vol retour et du bon temps qu’on aura encore
avec Bruce.
J’arrive à obtenir un
rendez-vous chez un médecin en urgence. Je ne le sais pas encore mais je vais vivre
la pire visite médicale de toute mon existence. Une minute top chrono. Il
m’écoutera à peine raconter les faits ayant pu conduire à cette infection. Il
me procurera une ordonnance pour des antibiotiques, et me facturera la modique
somme de 80 dollars australien pour cette simple ordonnance. Une honte sans nom!
Il devrait être interdit pour les personnes qui n’ont pas la vocation de faire
ce métier. Il devrait s’inspirer du film « Patch Adams » pour se
remettre en cause et repenser à son métier, qui devrait prôner l’aide de son
prochain, la communication et le relationnel, avant même le soin à proprement
dit. Je vais néanmoins suivre « le traitement » à la lettre et y
ajouter mes soins propres avec de la crème et en protégeant la plaie.
Je ne m’arrêterais sûrement pas sur la lancée. Le moral est
toujours à bloc et j’enchaîne pour la prochaine étape. Je prends alors le bus
pour Noosa, à quelques deux cents kilomètres de Brisbane. Cette ville sera le
point de départ de deux autres étapes, totalement différentes, de ce voyage.
Je suis parti tout
d’abord, avec un groupe de 8 autres jeunes, en voiture tout terrain pour la plus
grande île de sable au monde; Fraser Island! 800 000 ans d’accumulation de
sable, sur la face d’un volcan maintenant disparu, a créé ce lieu écologique
unique. Il est un peu difficile de concevoir que ces 120 kilomètres de forêts
tropicales humides, possédant des arbres de plusieurs dizaines de mètres de
hauteur, de belles plages et de piscines d’eau fraîche naturelles, ont pour
base un simple socle de sable, s’étant accumulé au fil des années.
Je prendrais un réel plaisir à conduire à toute vitesse sur
le sable dur à marée basse. Puis dans le sable mou, la conduite sera plus
technique. J’utiliserais alors totalement la puissance des 4 roues motrices.
Il est très agréable de partager cette aventure avec un
petit groupe. Nous allons très vite apprendre à mieux nous connaître et
partagerons des moments inoubliables. Nous boirons l’eau fraîche, purifié et
minéralisée par le filtre naturel sableux, de la rivière Eli Creek. Nous découvrirons l’épave échouée d’un des
plus gros paquebots du monde en son temps. Nous nous amuserons sur les plages
de sable blanc.
L’apogée de la journée se passera depuis les hauteurs d’une
falaise dénommée «Indian Head ». Le soleil est resplendissant. La mer bleu
turquoise, verte est totalement plate. En une demi-heure de temps, nous allons
voir défiler, devant nos yeux ébahis, tous les plus gros spécimens de poissons
et mammifères qui peuplent les eaux environnantes. Même notre guide n’en
reviendra pas. Il n’a jamais eu la possibilité de les voir tous en une seule
visite. Le spectacle commence par quelques raies puis une, puis deux tortues
qui nagent tranquillement dans l’eau. Il s’en suivra un groupe de dauphins en
chasse. Pendant ce temps, dans des eaux
plus profondes, les baleines descendent vers le Sud et les mers froides de
l’antarctique en effectuant quelques figures acrobatiques. Quelques minutes de calme avant le bouquet
final dans lequel les participants se dénomment requins de récif et boule,
ainsi que d’autres raies…
C’est les yeux pétillant que nous rentrerons vers
notre campement pour y passer la nuit. Sur la route du retour, nous nous
retrouverons nez-à-nez avec dingo (chien sauvage) qui se promène sur la plage.
La soirée se passera au rythme des harmonicas et des guitares. Chacun poussera
sa chansonnette ou improvisera quelques notes à l’instrument.
Les deux jours suivants se dérouleront dans la même
dynamique. Nous visiterons l’intérieur de l’île, ces forêts riches, ces lacs
d’eau fraîche transparents ne possédant pas de point d’entrée ou de sortie. Ces
« piscine naturelles », très spécifiques sont les plus hautes du
monde. Elles proviennent de l’accumulation d’eau filtrée à travers le sol et
stocké dans des endroits où l’imperméabilité des fonds permet de créer ces
lieux très spéciaux! Le lac Mc Kenzie est un des plus grands et des plus beaux.
Encore une fois le temps s’envole et le séjour sur cette île
paradisiaque touche à sa fin. Nous rentrons alors à Noosa et, nous passerons la
soirée autour d’une bonne table puis sur la piste de danse.
Les antibiotiques ont fait leurs effets. La douleur a
disparu, le visage c’est dégonflé et je peux le
soir du retour enlever la croûte sur le nez. Une surprise effrayante
m’attend tout de même, ce n’est pas simplement une croûte qui vient mais tout
une partie suintante. Cela me laisse un trou béant de quelques millimètres de diamètres
et de profondeur au milieu du visage. Pour une fois, je vais amplement me
servir des différents pansements, pommades et médicaments présents dans ma
trousse de secours que je n’avais jusqu’alors pas ouverte pour mes propres
besoins (exceptés pour l’idiotie en Inde et la chute, suivi de l’infection, au
Laos).
Dès le lendemain, je pars pour un camp en pleine forêt à
l’abord de la rivière dénommée Noosa River. Cette dernière débouche en amont et
en aval sur les lacs Cooroibah et Cootharaba. Le Gagaju « Bush
camp » (camp de fortune en forêt) sera beaucoup confortable que ce
que j’avais pu l’envisager et l’imaginer ! Il est équipé de douches
chaudes. Le baraquement principal possède de nombreux réfrigérateurs, des plaques pour cuisiner, des éviers, une
table de billard, et le plus impressionnant; un téléviseur écran plat avec de
nombreuses séries télévisés et films préenregistrés.
Le séjour de 3 jours sur place sera un vrai
moment de relaxation, entouré de jeunes vraiment sympas. Les sorties en canoës
pour découvrir l’amont et l’aval de la rivière, les lacs de la région, seront
l’occasion de rigoler, de passer du bon temps, de nous retrouver nez-à-nez avec
d’imposants Kangourous, de découvrir l’effet miroir des eaux noires et calmes
d’un bras mort de cette rivière, et de nous rendre en marchant un peu sur une
plage de dizaines de kilomètres de long, sans aucune personne la fréquentant.
Beaucoup de souvenirs de mon enfance me reviennent en
mémoire lors de ce séjour en tente. Les soirées seront agrémentées par des
barbecues, des jeux, de nombreuses discussions. Sous une nuit étoilée, auprès
d’un feu imposant, crépitant de plus belle à chaque fois que nous y
réintroduisons de nouvelles branches bien sèches et mortes des forêts nous
entourant, l’ambiance est au beau fixe. Il est très intéressant de prendre
conscience de la diversité des individualités que je vais fréquenter sur ce
campement. Certaines personnes semblent totalement affutées pour ce genre
d’expériences, d’autres campent, probablement, pour la première fois. Elles ont
inclus ce séjour dans une longue liste de nouvelles expériences qu’elles
avaient envisagées lors de leur séjour en Australie. Ce mixte chez les
participants, leur divers pays d’origine, de niveau social, d’expériences en
nature, fonctionnera très bien en raison de l’ouverture d’esprits de tous les
participants.
Le jour du départ est déjà arrivé. La fin de mes
« vacances organisées» prend fin avec la fin de ce séjour à Noosa. Mon
nez c’est rebouché et le plus dur semble
derrière moi. Je prends le bus, en cette mi-octobre, pour atteindre Brisbane.
Cette ville sera pour moi le théâtre de retrouvailles fortes agréables.
Les activités en pleine nature, les petites villes de
province, la quiétude du voyageur dans sa bulle s’effacent instantanément. J’ai
le sentiment d’être à des années lumières de ce que j’ai vécu ces derniers mois.
Tel un voyage galactique, j’ai le sentiment d’avoir changé de planète. Je suis revenu sur des terres qui, en
fouillant profondément dans ma mémoire, me semblent familières. Il s’agit de planètes
similaires à celles que j’ai déjà expérimentées dans une vie antérieure.
Je me rends à l’intersection de deux rues, désignée comme
point de rencontres, avec Karen. C’est un réel plaisir de la revoir. Je
l’avais, rencontrée avec son mari Tony, lors de mon premier jour de mon Vol
Libre, à Saint Petersburg. Ils étaient eux aussi en tour du monde. Ils sont
rentrés maintenant depuis 2 mois.
Une seule soirée passée ensemble avec ce couple
franco-australien, une très bonne interaction, le contact conservé, est voilà
comment treize mois après je les retrouves dans une toute autre partie de notre
globe terrestre. En toute simplicité, nous échangeons sur nos expériences
respectives, du temps écoulé ces derniers mois et du long week-end que nous
nous apprêtons à vivre ensemble. Logeant chez un ami, ils ne peuvent pas
m’héberger sur Brisbane. Ils ont demandés à une de leur ami, globetrotteuse;
Ciara, de m’héberger dans sa colocation. J’y passerais donc les jours de la fin
de semaine avant que nous partions, pour le week-end, dans les parcs nationaux
de la région.
Pendant qu’ils travaillent, en journée, je découvrirais
cette grande et agréable ville. Je me promènerais dans ces parcs fleuris, le
long du fleuve qui traversent, en serpentant, la ville, et dans les quartiers
du centre-ville possédant quelques bâtiments ave une architecture et des
intérieurs dignes d’intérêts. Nous passerons la première soirée dans un bar
tendance, un peu à l’écart du centre.
Les discussions partent tout azimut même si elles concernent
principalement le voyage, nos expériences et les projets futurs envisagés. J’y
siroterais un bon jus de fruit et du cidre. Nous partagerons une pizza et après
avoir admirés les éclairages de la ville depuis la falaise qui borde le fleuve,
ils me ramèneront chez Ciara. Le deuxième soir, nous ferons les courses en
prévision de notre week-end et nous
organiserons un barbecue chez l’ami qui les héberge.
La journée du vendredi 19 Octobre passe à toute vitesse.
Nous nous retrouvons avec Karen, puis avec Tony, en fin d’après-midi afin de
prendre la direction du parc national de Springbrook, à 1h30 de là! Nous nous
installerons dans le camping du parc. Puis nous nous rendrons dans un lieu
particulier, où dans une grotte, sous une arche naturelle, avec une cascade,
logent des vers luisants qui tapissent les murs. L’endroit est apaisant et le
fait de nous retrouver quasiment seul dans ces lieux n’est pas déplaisant non
plus. Rentrant au campement, nous organiserons le barbecue, trinquerons à nos
retrouvailles et à ce bon week-end en prévision. Le lendemain, après avoir plié
le campement, et pris le petit déjeuner nous partons découvrir ces paysages de
forêts denses. Au milieu de gorges vertigineuses s’écoulent de hautes cascades
au débit très réduit en cette fin de saison sèche. Nous retournerons dans le
lieu exploré, le soir précédent, pour y admirer, à la lumière, cette arche
naturelle et l’eau qui coulent dans le bassin se trouvant en contre-bas.
Nous pourrons aussi observer de nombreux spécimens de la faune
locale. C’est le cas des Kookaburras, de nombreuses espèces de perroquets, des
wallabies, et des opossums en soirée,… Après la matinée de visite, nous reprenons la
route. C’est un vrai plaisir de conduire leur véhicule 4 roues motrices. Nous
nous rendons dans un deuxième parc réputé pour l’observation des oiseaux et
pour ces quelques ballades en pleine forêt. Il s’agit du Border Range National
Park. Nous serons seuls dans le camping. Nous allumerons un feu de bois pour
faire cuire notre repas et surtout déguster quelques chamallows grillés.
Les ballades le dimanche matin seront belles. Nous
découvrirons d’impressionnants « strangles trees ». Il s’agit d’arbres
entourés en premier lieu par des lianes grimpantes. Ces lianes grossissent,
montent jusqu’au sommet de l’arbre, et étrangles petit à petit ce dernier.
Etouffé, il périt, pourris et disparait laissant ces anciennes lianes grimpantes
formés un arbre très spécial avec un trou béant en son centre. Nous pourrons observer aussi des arbres
ancestraux, quelques cascades, oiseaux rares,… Le week-end touche déjà à sa fin
et nous devons prendre la route du retour vers Brisbane.
Je viens de passer un week-end en très bonne compagnie. Karen et Tony sont pour moi un de ces couples très intéressant à qui je promets un avenir glorieux. Je leur suis énormément redevable pour ce magnifique temps passé à leurs côtés. Je leur souhaite pleins de belles choses pour leurs nombreux projets futurs à venir. J’espère avoir la chance de les revoir très vite. Le plus probable pour nos retrouvailles devrait être la France. Nous verrons bien! Mais quoi qu’il en soit, nous resterons en contact!
Les deuxièmes retrouvailles à Brisbane se profilent dès le
lendemain, à la date du lundi 22 Octobre. Plus que quelques heures avant de
faire la surprise à un ami, rencontré sur les routes, il y a plus de 9 mois.
Nous avons arrangés cette surprise avec ces parents. Le prénom Eliott vous rappelle-t’il quelque
chose? Vous n’y êtes pas du tout si vous pensez au petit garçon qui fait face à
l’extra-terrestre dans E.T. « Téléphone
maison » n’est pas vraiment la phrase que j’ai en tête à cet instant et ce
n’est pas le cas pour Eliott et sa famille non plus. Bien au contraire, aussi
bien lui que moi, nous ne voulons pas rentrer à la maison et sommes sur les
routes du monde depuis de long mois.
Il s’agit d’un petit rouquin. Il est le fils ainé de Céline
et Fabrice que j’ai rencontré au Sri Lanka au mois de janvier dernier. L’Akilifamily
a pour membre une petite fille, Mayline, 4 ans, qui a bien grandi.
Eliott ne réalise pas directement quand j’arrive avec son
papa dans le van Jucy qu’ils ont loué pour voyager en Australie. Très
rapidement, il prend conscience de la surprise et les retrouvailles sont forts
agréables. Comme avec tout ami qui se respecte, nous avons le sentiment de nous
être quitté la veille et pourtant nous avons une quantité démentielle de choses
à nous raconter.
Nous allons nous poser sur un parking, recommandé à Céline
et Fabrice, par un ami voyageur pour y passer la nuit. Nous prenons le temps,
d’organiser le Van, de préparer le déjeuner, mais aussi et surtout de discuter
de tout et de rien. Tout de suite, je retrouve cette connexion particulière
avec Eliott avec qui nous jouons à la balle, aux petites voitures. Avec Fabrice
et Céline, nous commençons à évoquer les événements qui se sont déroulés dans
nos voyages respectifs depuis notre séparation à Unawatuna le 13 février
dernier. Nous décidons en fin d’après-midi de revenir en centre-ville pour nous
balader sur les bords de la rivière puis dans le quartier central et
touristique de la ville. La température est agréable. Le soleil disparait vers
18h00 à l’horizon. Nous profiterons des illuminations de la ville pour déguster
sur la place de la mairie des rouleaux du printemps, et des salades achetés en
réduction juste avant la fermeture d’une « Food court » (lieu de
restauration rapide avec différents choix de nourriture).
Après avoir mangé, nous regagnerons le Van, puis ce parking
où nous pensons passer la nuit. Une personne du voisinage en aura décidé
autrement! En effet, après avoir couché Mayline et Eliott dans la couchette
supérieure, après avoir discuté et être prêt à nous coucher, nous allons avoir
la visite d’une patrouille de police. Ils sont très coopératifs et nous
expliquent calmement la situation. Une personne les appelés en mentionnant
notre présence. Il est légalement interdit de dormir dans son véhicule sur la
voie public. La police devant faire son travail, elle nous demande de quitter
les lieux, nous expliquant que cela ne les dérange aucunement mais qu’il ne
faudrait pas que l’on soit réveillé par une patrouille au milieu de la nuit
dans le même lieu. L’amende deviendrait alors sûrement la conclusion de cet
épisode déplorable.
Nous redescendrons donc les enfants, replierons le toit et
partirons trouver un nouveau campement pour la nuit. Pour une première soirée,
l’accueil n’est pas des plus chaleureux. Fabrice a entendu que certaines de ces
connaissances se sont faites régulièrement éjectée des campements improvisés
qu’ils avaient créés en Australie. Nous ne voulons pas vivre ce genre de
mauvaises surprises tous les soirs. Nous allons devoir trouver un remède à ce
problème.
En attendant, nous conduirons une trentaine de minutes et
trouverons un parking d’un parc sportif pour établir notre campement pour la
nuit. Cette dernière se déroulera sans accroc. Nous profiterons du soleil le
lendemain matin pour prendre notre petit-déjeuner en extérieur, faire la
première lessive pour Céline, effectuer ces devoirs pour Eliot, prendre part à
une activité ludique pour Mayline, étudier la suite du parcours pour Fabrice,
et j’irai courir dans le parc.
Nous décidons de ne pas nous attarder à Brisbane. Pour ma
part, je l’ai déjà bien explorée et j’ai goûté à son ambiance sous divers
aspects. Fabrice et Céline ne ressentent pas le besoin d’en voir plus. Après
concertation, nous avons décidés de nous rendre à « North Starbroke Island», à l'Est de Brisbane.
Là encore, la prise d’informations auprès d’autres voyageurs
va nous permettre de faire le bon choix et de vivre un moment particulier de ce
périple. La traversée en ferry sera un peu mouvementée avec une très grosse
averse et un vent violent. Les conditions climatiques s’amélioreront grandement
quand nous atteignons les abords de l’île. Notre première mission, avant
d’aller explorer l’île, sera de trouver un camping pour les deux prochaines
nuits; Mission accomplie très facilement!
Nous partons ensuite en direction du lieu que nous croyons
être celui indiquer par les voyageurs pour y vivre une expérience unique. La
ballade est sympa, les falaises surplombant la mer rendent ce paysage
visuellement plaisant. Pourtant, nous ne trouvons aucune trace d’un soit disant
ponton où il serait possible de rencontrer un fameux cétacé peuplant ces eaux
de la côte Est australienne. Nous demanderons à une première personne qui ne
sera pas en mesure de nous donner une réponse. Nous renseignant un peu plus
notre question, nous obtiendrons la solution auprès d’un petit commerçant du
coin. Nous devons nous rendre dans un village à l’autre bout de l’île.
Nous sautons dans le Van et nous prenons rapidement la
direction du village indiqué. Nous trouvons assez facilement la localisation de
ce fameux ponton. Nous rendant sur place, nous pouvons y voir les premiers
ailerons de dauphins. Le spectacle est au rendez-vous! L’excitation monte dans
nos rangs. Deux dauphins se trouvent à quelques mètres de nous. Une
australienne d’une quarantaine possède un sac de petits poisons. Plongeant sa
main dans l’eau, les dauphins viennent attraper leur dîner directement dans sa
paume. C’est les yeux ébahis que nous admirons le spectacle. Mayline et Eliot
s’intéressent à ces animaux dans l’eau mais ils ne désirent pas spécialement
les observer de très près. Eliott, peu téméraire, n’oserais jamais mettre ces
pieds dans l’eau et encore moins donner à manger aux dauphins. En
revanche, Céline, Fabrice et moi-même,
nous aimerions bien pouvoir aussi nourrir par nous-mêmes ces dauphins.
L’australienne acceptera avec grand plaisir de nous donner quelques-uns de ces
poisons.
L’expérience monte encore d’un cran en intensité. Je suis
aux anges. La répétition, plus d’une dizaine de fois, de l’expérience sera inoubliable,
ancré à jamais dans ma mémoire! Je nourrirais un dauphin dans ma propre main et
établirais une connexion particulière… Les dauphins présents disparaîtront une
première fois mais réapparaîtrons quelques minutes plus tard. Le coucher de
soleil orangé sonnera la fin de cette belle journée sur cette île. Barbecue
dégusté, nous reprendrons, tambours battants, les discussions où nous les avions
quittées antérieurement. La fatigue apparaissant après ces émotions intenses,
nous gagnerons nos pénates à une heure raisonnable.
La journée suivante va être un condensé, de ce que certaines
personnes peuvent s’imaginer voir lors d’un séjour complet en Australie. Nous
commencerons sur la plage de sable blanc arpentée par très peu de personnes.
Nous irons ensuite sur les hauteurs de falaises qui bordent cette eau turquoise
de l’océan. La marche le long de ce paysage déchiré aura pour but majeur la
possibilité d’observer des baleines. Nous n’aurons pas cette chance en ce jour,
mais peut-être que la chance nous sourira ultérieurement.
Cette ballade sera néanmoins le premier contact pour l’Akilifamily avec de grands kangourous. Ils sont une dizaine à bronzer au soleil. Ils se laissent admirer à quelques mètres, à l’affut d’un moindre mouvement pour prendre la fuite. Eliott est vraiment passionné par ces animaux. Ils les regardent avec grand intérêt et essaie de découvrir certains aspects que nous n’aurions pas pris en compte. Ce rendez-vous tant espéré par Eliott sera le top départ pour un jeu instauré entre nous. Les enfants (nous pouvons, je pense nous incorporer tous les 5 sous cet intitulé) aiment la nature, les animaux et les jeux. Le premier à voir un animal engrange des points. Les règles s’établissent dans un accord général. Pour un kangourou, ça sera 2 points, pour un koala, 5 points, pour un dauphin, 2 points, pour une baleine, 5 points, pour une maman kangourou avec son bébé dans le ventre, 10 points, pour une maman Koala avec son petit sur le dos, 20 points, un animal exotique, 1 point, pour un bébé Koala dans la poche d’une maman kangourou, 1000 points (nous aurons rigolé encore et encore avec cette règle et inventé des solutions encore plus hurluberlus). Les points tombent à chaque kangourou aperçu en premier!
Nous rentrerons au camping pour préparer et déguster le déjeuner.
Nous partirons en début d’après-midi découvrir des parties de l’île encore
inexplorée par nos soins. Nous marcherons un peu. Nous profiterons aussi et
surtout du sable de sable fin pour laisser s’exprimer Mayline et Eliott qui
aiment particulièrement ce genre d’espace naturel.
Le temps est venu de prendre la direction de ce ponton,
chemin sans débouché, qui nous conduit tout de même à la réalisation d’un rêve
souhaité par beaucoup d’être humain, petits, enfant et adultes qui ont gardés
leur âme d’enfants… Ce que nous ne savons pas c’est que sur le chemin vers cet
endroit catalyseur de rêve, nous nous apprêtons à en réaliser un autre. 5
minutes après avoir tourné sur la seule route menant à ce petit village isolé,
nous voyons une voiture arrêter sur le bas-côté. Par mesure de sécurité,
Fabrice ralentit notre véhicule. Nous souhaitons aussi leur demander s’ils ont
besoin d’aide. Ce n’est apparemment pas le cas. Ils ont tous les yeux tournés
vers le ciel regardant un arbre spécifique. Je serais le premier à apercevoir
la source d’attraction (+ 5 points). Il s’agit d’un Koala, un beau spécimen qui
se promène en toute liberté. Ils nous raconterons qu’ils ont faillis, quelques
seconde auparavant, l’écraser alors qu’il traversait la route.
Ce dernier va nous réaliser un vrai chaud pendant plusieurs
minutes. Il est d’abord quasiment à porter de main sur une des branches
principales d’un imposant eucalyptus. Il va ensuite grimper sur des branches
proches du sommet. Il y dégustera quelques tiges puis se lavera la peau grâce à
sa langue. Il se repose quelques instants puis redescend tranquillement. Après
être arrivé à hauteur d’homme sur le tronc, après avoir fait une pause de
quelques secondes, il réalise une figure acrobatique inattendue. C’est avec une
précision et une dextérité impressionnante qui sautent de cet arbre vers
l’arbre voisin s’accrochant sans aucun problème sur le tronc de destination.
S’agissant d’un animal généralement nocturne (se déplaçant et se nourrissant
essentiellement la nuit), le spectacle offert peut être considéré comme hors
normes. Après l’avoir longtemps admiré
et regardé sous toutes les coutures, nous décidons de reprendre la route, pour
ne pas louper un autre rendez-vous avec Dame Nature.
Nous serons tout d’abord accueillis par de majestueux
pélicans perchés sur des poteaux en bois surgissant de la mer. Plusieurs
d’entre-eux prendront plusieurs fois leur envol. Cela nous permettra d’admirer
leur amplitude et la fluidité de leur vol, des appuis qu’ils arrivent à conserver
en l’air. Nos amis les dauphins seront au rendez-vous. Ils prendront, en ce
jour, leur temps pour se rapprocher progressivement du ponton où nous les
attendons avec envie. Nous verrons longtemps leurs ailerons rentrer et sortir
de l’eau à quelques encablures du lieu où nous sommes déjà en transe. Le moment
tant attendu ce produit quelques minutes plus tard. Céline, Fabrice et moi-même
sommes retournés à cet instant en enfance.
Tel un nouveau cadeau offert par la
nature, nous voulons y jouer jusqu’à plus soif. Nous voulons expérimentés cette
interaction avec les dauphins sous toutes les formes envisageables depuis le
ponton. Céline réalisera un rêve, quand, après avoir tendu un poison, elle
arrivera à caresser le nez de l’un d’entre-eux. Nous resterons plusieurs
dizaines de minutes sur ce ponton en bois depuis lequel nous assisterons à un
nouveau magnifique coucher de soleil. La nuit tombant, nous retournerons au
camping pour y passer une soirée agréable. Nous cuisinerons avec les barbecues
électriques mis à notre disposition, et nous finirons la soirée autour de dés
pour jouer au Yams.
Nous effectuerons le lendemain en fin de matinée une très
jolie ballade dans le centre de l’île. Nous longerons deux lacs, nous jouerons
à différents jeux permettant à Mayline de se motiver pour marcher. Nous
prendrons notre pique-nique à mi-chemin avant de rebrousser chemin.
Retour au Van, 4 heures plus tard. Il est temps de prendre
la direction du port pour embarquer sur le ferry qui nous reconduira sur cette
île-continent. Le temps est ensoleillé, la mer d’huile. Pourtant une montée
soudaine en pression, dans notre van Jucy, va instantanément créer une tornade dénommée « Fabrice ». Ce
« bouleversement climatique » humain va créer une réaction en chaîne,
provoquant un phénomène naturel encore plus puissant. Je dénommerais, en
l’hommage au chercheur qui a pu l’expérimenté, « la Céline » (mort de
rire)…
Fabrice réalise qu’il n’a plus son sac-à-dos. Après avoir
retourné le Van dans tous les sens, nous sommes bien obligés de constater qu’il
a dû le laisser quelque part sur le parking.
Céline se contrôle, non sans difficulté. Très vite, la tempête retombe
et le temps est, d’ores et déjà, à l’analyse. Quel était le contenu de ce sac?
Est-il nécessaire de repayer 120 Au$ pour faire l’aller et retour dans
l’après-midi ?
L’inventaire en fin de réflexion sera le suivant: le sac en
lui-même, une trousse de premiers secours, les casquettes et chapeaux, de la
crème solaire, la fin du pique-nique, une serviette de bain! Après avoir retourné
la question dans tous les sens, ils pensent avoir listés l’ensemble de son
contenu! Cette liste est-elle éclectique? Je n’ai, pour ma part, pas les
éléments de réponse. Quoi qu’il en soit, ils estiment que le jeu de retourner
sur place n’en faut pas la chandelle. Nous déciderons alors de ne pas y
retourner. Ils devront dans les prochains jours simplement racheter la totalité
de son contenu, nécessaire quotidiennement dans leur voyage.
A la sortie du ferry, nous entamons définitivement notre
descente vers le Sud. Objectif Sydney dans 2 semaines! La route est belle, les
points d’intérêts multiples. Nous arrivons en début de soirée à Surfer
Paradise. Nous tournerons en rond pendant de longues minutes à la recherche
d’un bivouac où nous jaugeront que nous ne devrions pas être délogés. Nous ne
sommes jamais vraiment satisfaits de la situation qui s’offre à nous lors des
premiers essais. C’est dans un endroit inattendu que nous allons finalement nous arrêter. Nous sommes dans une voie sans
issue, d’un quartier résidentiel très aisé. Ce cul-de-sac donne sur une rivière
marécageuse d’eau salée qui s’écoule derrière la bande de plage, lieu
d’attraction principal de la ville. Nous avons une vue imprenable sur les
gratte-ciels de la ville. Nous ne croyons pas vraiment en la possibilité de
rester dans ces lieux sans nous attirer la foudre du voisinage.
Nous venons néanmoins de tourner pendant plus de trente
minutes et nous n’avons aucune envie de continuer à chercher encore et encore.
La chance va être de notre côté et elle sourit principalement aux
opportunistes. Une voiture sort d’une des deux maisons du front d’eau. Je sors
du véhicule et je me présente à cette personne. Après lui avoir présenté la
situation, je me permets de lui demander son autorisation informelle de rester
pour la nuit. Il me dit ne pas connaître les règles mais que cela ne lui pose
aucun problème. L’accueil dans la maison dans face sera beaucoup plus
chaleureux. C’est une sexagénaire qui se trouve dans son garage. Elle me reçoit
avec un grand sourire. Une fois ma demande effectuée, elle me répondra très
positivement et favorablement. Elle insistera même sur le fait que, si nous
avons besoin de quelque chose, nous ne devrions pas hésiter à sonner chez elle
tant que la lumière restera allumée, même tard dans la soirée. Je la remercie
grandement. Fabrice n’adhère pas totalement à l’idée, ayant quelques craintes.
Mais après analyse de la situation, nous décidons de rester sur place.
Nous venons de trouver le meilleur spot de camping
inimaginable à Surfer Paradise. Nous profiterons de la vue imprenable toute la
soirée. Puis la fatigue se faisant sentir, nous partirons nous coucher. La nuit
se passe sans réveil intempestif. J’ouvre les yeux pour le lever du soleil. Je
descendrais de mon lit et profiterais de la chaleur solaire qui réchauffe
progressivement l’atmosphère. C’est agréable d’être salué par toutes les
personnes, venues se dégourdir les jambes avec leurs chiens sur la promenade du
front d’eau. La matinée sera l’occasion de se connecter à internet, de faire
quelques courses et de trouver un lieu pour le déjeuner. Nous passerons
l’après-midi à la plage, nous jetant dans les vagues, utilisant une infime
partie de ce terrain de jeu immense qui s’étend sur des dizaines de kilomètres.
La construction de château fort, l’ensevelissement du corps d’Eliott, le fait
de s’arroser, un loup touché, constitueront un socle solide d’activités
ludiques.
L’ombre et l’obscurité recouvrent progressivement la plage. Le soleil couchant disparaissant
derrière les gratte-ciels, nous aident à nous décider de lever le camp, de nous
laver aux douches extérieures de la plage, puis de nous rendre sur la promenade
de front de mer pour zyeuter ce qui se déroule sur le marché touristique. Nous
ne trouverons rien d’exceptionnel mais ce bain de foule et ces stands ludiques
resteront un moment de divertissement intéressant. Nous dînerons sur une aire
de repos possédant des barbecues électriques. Puis nous regagnerons, en soirée,
notre camping improvisé avec cette vue
imprenable!
Cette ville au nom paradisiaque ne nous laissera pas un
souvenir impérissable même si le séjour sur place y fut agréable. Nous
reprenons la route et continuons notre descente. Nous allons, cette fois-ci,
nous enfoncer un peu plus dans les terres. Je suis de retour proche des
endroits visités, avec Karen et Tony, le week-end précédent. Nous nous rendrons
dans un parc national différent, celui de Lamington! Nous arriverons un peu trop
tard pour entamer une longue marche.
L’heure du déjeuner est déjà arrivée. Et puis
Les ambitions ne peuvent pas être les mêmes avec deux enfants tels Eliott et
Mayline. Marcher pour marcher n’est pas envisageable pour de jeunes enfants. Il
est nécessaire d’associer la marche à un divertissement. Ce parc va se prêter
parfaitement à ce genre de mélange des genres et envies, et cela ne sera pas
pour déplaire aux adultes que nous sommes avec Céline et Fabrice. Nous
commencerons par cuisiner sur les barbecues m’y à notre disposition. Des
saucisses et pommes de terre constitueront notre plat principal. Ils seront
agrémentés de salade et tomates puis de fromage… Mais le meilleur reste à venir
grâce à un petit plaisir que nous nous sommes autorisés pour le dessert. Nous
avons achetés de juteuses fraises que nous accompagnerons avec de la crème
chantilly. Nous nous régalerons tous les 5. Nous finirons même par jouer un peu
avec cette crème qui se posera
« inopinément » sur certains visages. Nous nous arrêterons bien
entendu à temps pour que cela ne dégénère pas, en expliquant aux enfants qu’il
n’est pas bien de jouer avec la nourriture… Pas besoin de grande morale,
l’important étant bien sûr de toujours expliquer clairement les choses et de
« ne pas pousser le bouchon trop loin » (Hein Maurice! Référence
publicitaire)!
Pas le temps de nous préparer pour la marche que nous sommes
interpellés par l’interaction que nos voisins de pique-nique ont avec de
petites créatures virevoltantes dans le ciel. Deux puis trois puis quatre
perroquets sauvages viennent déguster dans les mains de ces derniers des
miettes de pain. Nous aimerions jouer aussi avec eux et entrer dans cette
relation de proximité. Le couple de personnes âgées nous donnera en premier
lieu quelques miettes de pain. Les premiers oiseaux se poseront sur la paume de
ma main, sur mon épaule. Quelques mètres plus haut, un endroit est en fait
spécialement réservé pour cette interaction. Nous rentrerons dans l’arène avec
un peu de nourriture. Nous serons très vite assaillis par ces perroquets, de 2
espèces différentes, venus participer au festin. Un d’eux est de couleurs
rouges et vertes, tandis que le plumage de l’autre est bleu, rouge et noir. Mayline
et Eliott profitent du spectacle avec un peu de distance mais un grand sourire.
Ils ne seront pas totalement rassurés. Ils ne désirent pas particulièrement
avoir ces bêtes sur leur corps. Mayline paniquera plusieurs fois quand l’un
d’entre eux se rapprochera de trop près, et poussera des hurlements quand, par
trois fois, un perroquet viendra successivement se poser sur son dos, sa main
et sa tête! Eliott s’amusera à disposer des miettes un peu partout sur le sol,
principalement aux environs de nos pieds. Le jeu pour lui est bien sûr de voir
ces oiseaux nous effrayer. La possibilité qu’ils nous chatouillent les pieds, l’amuse…
Mais le pire n’est-il pas à craindre? Recevrons-nous un coup de bec au passage?
Rien de cela ne se déroulera et je profiterais un maximum de ce partage avec
ces animaux « apprivoisés » par l’humain mais toujours en liberté
totale dans ce paysage de forêts incroyable.
Voici finalement venu le temps de partir en promenade. Le
jardin botanique, et ces multiples allées, seront l’occasion pour Eliott de
devenir notre guide. Il se prendra au jeu. Il fera de son mieux pour nous
divertir et nous emmener dans quelques merveilleux recoins. Une fois sortie de
ce jardin, nous nous rendrons sur un pont suspendu, en bois, au milieu des
arbres. La montée sur une échelle abrupte à la cime de l’un d’entre eux, nous
offrira, à Céline et moi-même, une vue imprenable sur la vallée en contre-bas.
Regagnant le parking, nous joueront encore de longue minutes avec les
perroquets. Nous leur offrirons alors des cacahuètes trouvés quelques centaines
de mètres auparavant.
Redescendant dans la vallée, nous trouvons un campement
champêtre et verdoyant au bord d’une petite rivière. L’endroit est d’une
quiétude presque inquiétante. Après un bon dîner, nous trouverons facilement le
sommeil. Enfin tous, sauf moi!
Je ne l’ai mentionné à personne. Mais une douleur
s’amplifiant d’heure en heure vient de surgir en-dessous de mon oreille gauche
depuis le début de matinée. Je ne sommeillerais que quelques heures. J’avais
déjà détecté, 2 jours auparavant, une sorte de bouton et la création
sous-cutanée d’une partie dure. Malgré toute ma volonté, la douleur est devenue
insupportable. Il est grand temps de faire quelque chose. Je ne désire pas
retourner chez un médecin de campagne incompétent. De plus, nous sommes
dimanche et les options se retrouvent alors limitées.
Fabrice conduira pendant plus de deux heures pour atteindre
la plus grande ville des alentours; Murwillumbah. Nous y trouverons un hôpital.
Je serais admis au service des urgences. Une fois le côté administratif
effectué, la consultation d’admission avec l’infirmière passée, je suis pris en
charge par un docteur. Ce dernier prendra le temps d’écouter les différentes
informations que je pourrais lui fournir concernant cette infection. Il n’établira pas un diagnostic définitif
mais me mettra directement sous antibiotiques par intraveineuse. Après m’avoir prescrit
d’autres antibiotiques à ingurgiter, et quelques antidouleurs, il me confirme que je dois
revenir le lendemain. Il était temps que
je sois pris en charge par un service hospitalier. L’abcès grossit a vu d’œil.
Il est maintenant rouge et typique d’une
infection bactériale.
J’annonce la nouvelle à l’Akilifamily, et je m’excuse
dorénavant pour le fait que nous allons probablement être bloqués sur place
quelques jours. Aucune importance, ils sont là pour me soutenir et c’est
ensemble que nous allons vivre cette étape spéciale lors de mon voyage. Nous
effectuons la requête auprès de l’hôpital pour camper sur leur parking, elle
est acceptée. Puis nous partons en ville pour vaquer à différentes occupations;
provisions de nourritures, pressing, internet, petites promenades dans les
environs. Le soutien de cette famille revêt une importance capitale. Je suis
heureux qu’ils soient là pour moi. Cela ne va pas nous empêcher de passer de
bons moments ensemble et de profiter des plaisirs de la vie, des plaisirs du
voyage.
En ce lundi 29 Octobre, le parking de l’hôpital est quasiment plein quand nous émergeons d’un sommeil profond. Les médicaments ont faits effets, ils m’ont permis de passer une meilleure nuit. De retour au service des urgences, je serais de nouveau perfuser pour une nouvelle prise d’antibiotiques. Suite à cela, un médecin de garde, différent de la veille, tentera une première ablation de cet abcès infecté. Il ne me fournira aucune aide pour prévenir la douleur. Grinçant des dents, me retenant de crier, Je sentirais passer ces quelques minutes. Il me trifouillera le dessous de l’oreille. Le résultat n’est pas concluant. Rien ne sortira de la plaie créée, et maintenant un peu ouverte. Le pansement effectué, je suis libre de vaquer à d’autres occupations dans l’après-midi. Le temps s’écoulera paisiblement. Nous ne ferons rien de spécial avec l’Akilifamily. Nous flânerons un peu, effectuerons une petite balade dans les environs, s’arrêterons sur une aire de jeu.
Le retour vers l’hôpital, la nuit tombée, sera le théâtre
pour Mayline, Eliott et moi-même d’un instant sans équivalent. Fabrice et
Céline, à l’avant, font monter le volume. Il s’agit de musique «électro». Nous
nous retrouvons alors dans une discothèque mobile. Nous entamons des danses
endiablées. Nous sautons de partout à l’arrière du véhicule. Fabrice fera
plusieurs fois zigzaguer le van afin de nous déséquilibrer. Il est dur de nous
arrêter à l’entrée de la ville. Mais une fois les explications données, tout le
monde est compréhensif. Nous nous assagissons et faisons retomber doucement
l’excitation.
«Notre camp» est maintenant établi à l’hôpital. Je
ne peux pas être plus proche pour ma troisième matinée au service des urgences de
Murwillumbah. Ce service est très propre. Le personnel est très professionnel, agréable
et chaleureux. La troisième matinée va être le théâtre d’un moment particulier,
d’une expérience sans commune mesure avec ce que j’ai déjà vécu lors de ce
voyage. J’espère tout de même que ce moment restera unique.
En effet, je m’étais promis de voir beaucoup de choses mais
d’éviter la «case hôpital» autant que faire se peut! Je n’y échapperais donc
pas mais relativise grandement la situation du fait que cela se déroule en
Australie. Je pénètre une nouvelle fois
dans l’enceinte de l’hôpital. Pour la troisième fois, ils m’administreront des antibiotiques par intraveineuse dans la
salle d’attente. 30 minutes plus tard,
je rentrerais dans la salle principale des urgences. Le médecin de garde, une
charmante et charismatique quinquagénaire blonde, me prendra en charge. Après
avoir étudié mon dossier et les traitements effectués les jours précédents,
elle décide de s’attaquer à l’abcès. La douleur va monter en flèche exponentiellement.
A l’aide d’un scalpel, elle ouvre un peu plus profondément la plaie. Grâce à
une pression des doigts avec ces deux mains, elle essaie d’extraire la partie
dure et suintante qui devrait contenir la bactérie mise en cause.
Le pic de douleur est atteint seulement après quelques
secondes (2 ou 3 minutes) d’acharnement. Je ne pense pas être «une chochotte»,
hyper sensible mais je ne peux pas à cet instant retenir un cri barbaresque qui
sort spontanément de ma bouche. La localisation de l’abcès n’est sûrement pas
anodine. L’aspect très sensible de cet endroit du visage ne facilite pas les
choses. Elle n’arrivera pas dans ces conditions à retirer la partie infectée.
La décision est prise. L’étape
supérieure va être franchie. Elle demande à l’infirmière, qui l’assiste, de lui
apporter le nécessaire pour m’endormir. Ils vont utiliser un masque
respiratoire avec un «gaz endormant». Le médecin me donne tout d’abord les
instructions et informations concernant cet appareil. Une fois le masque mis
sur mon visage, de grandes inspirations et expirations effectuées, elle reprend
son travail minutieux pour supprimer ce corps étranger qui nidifie sous le lobe
inférieur de mon oreille gauche. La douleur va remonter en flèche. Mon corps se
crispe, se rédie. Je souffle de plus en plus fort dans le masque. J’ai le
sentiment que mon corps va exploser en raison de la pression que j’exerce. Cela
devient insupportable, j’ai envie de tout arracher, de repousser ce médecin que
je ne connaissais pas, il y a quelques minutes de cela et qui maintenant
s’acharne sur moi…Puis c’est le calme plat!
La douleur vient instantanément de disparaître. Je suis
comme sur un petit nuage. Quelques secondes avant de perdre totalement le
contrôle de mon corps, mes pensées se sont tournées vers ma maman. C’est dans
ces bras réconfortant que je trouve refuge pour lutter contre cette douleur
insupportable. Je suis maintenant dans un état second. J’ai le sentiment d’être
dans un monde parallèle, à mille lieux du mal ressenti sur la planète terre.
Mon cerveau à fermer les valves connectés aux neurones de la douleur et à
ouverte celle d’un monde onirique; celui d’un rêve. Après avoir pensé à maman, mes
hallucinations s’envoleront vers la famille et les amis proches.
J’ai perdu toute notion du temps. C’est l’esprit vaseux que
je vais doucement reconnecter avec ma vie réelle, sur notre chère planète
terre. J’entends, en premier lieu, des voix. Je peux vaguement les distinguer
mais en aucun cas comprendre ce qui est dit. Ma vision est tout d’abord
perturbée par un effet de voile, tel une grosse brume bien épaisse de montagne.
Après quelques secondes, ma vision est toujours trouble mais je peux à nouveau
distinguer les personnes et éléments autour de moi. Puis petit à petit tout
redevient clair. Mon ouïe, ma vision, mon odorat, mes sensations tactiles
reviennent à un état normal. Je me sens léger mais tellement fatiguer.
Je resterais encore de longues minutes
allongées sur le lit pour récupérer. J’ai envie de savoir ce qu’il en est, de
savoir ce qui s’est déroulé pendant mon
moment d’absence. Le médecin va me rassurer très rapidement. Elle a réussi à
extraire la totalité du corps étranger. J’ai maintenant une plaie ouverte sur
plus de 1,5 centimètre de longueur et plusieurs millimètres de profondeur. Ils
viennent de combler cette dernière avec des fibres naturelles d’algues qui vont
permettre à mon corps de reconstruire, depuis l’intérieur, le tissu de chair
manquant. Le but final sera bien entendu de totalement refermer la plaie. Ils
se doivent d’analyser le germe. Notre séjour dans cette petite bourgade n’est
pas encore terminé. Je devrais revenir le lendemain matin.
Je ne suis encore en état de choc quand je rejoins le van. Je
serais incapable de sortir le moindre mot. Je fonds en larme devant Fabrice. Ce
dernier est un peu désarçonné. Il ne sait pas comment réagir. J’ai enfin
libérer ce trop plein d’émotions. Après avoir sécher mes larmes, et conter, à
Céline et Fabrice, l’épisode rocambolesque que je viens de vivre, je me sens
beaucoup mieux. Fabrice, qui avait imaginé le pire, peut aussi faire retomber
la pression. Le plus dure est sûrement derrière moi. Je m’excuse aussi auprès
d’eux concernant le fait que nous ayons à revenir encore une fois de plus le lendemain. Le directeur et la
personne en charge de la sécurité, nous préviennent que nous ne pourrons pas
rester sur ce parking, après demain. Aucun problème, le timing semble le bon.
Nous ne pouvons pas réellement avancer dans notre descente
vers des terres plus au Sud. Mais en cette fin de matinée, nous prenons la
route pour partir à la découverte d’un parc National, dénommé Night Cap. Cette
forêt tropicale possède une atmosphère humide pas déplaisante. Différents
tintes de vert sont créées par les arbres, et la mousse qui jonchent le sol,
les rochers et recouvre la majorité des troncs. La marche dans la canopée nous
permettra d’atteindre une très belle cascade et sa retenue d’eau.
A notre retour, nous assisterons à un combat entre un dindon
sauvage et un varan. Bizarrement le dindon sera très agressif, donnant
plusieurs coups de bec. Le varan restera quasiment passif, ne répondant pas aux
coups de son assaillant. Dans une rubrique moins divertissante, Fabrice va
prendre conscience que deux autres éléments font partis de la liste des objets
perdus avec le sac. Il s’agit du chargeur de son appareil photo numérique et de
sa batterie de rechange.
Sa première batterie, étant complétement déchargée, lui
donnera le signal d’alerte. Il est bien trop tard pour faire quelque chose. Ils
essaieront tout de même de contacter ultérieurement la Police, sur l’île de
North Strabroke, pour savoir si le sac leur aurait été apporté en tant qu’objet
trouvé.
Reprenant le Van, nous nous rendons quelques kilomètres plus
loin pour effectuer une autre marche. Nous
pourrons admirer deux wallabies, une mère et son petit, en bordure de route.
Sommes-nous toucher par une malédiction sur ce territoire
australien? Toujours en convalescence de mon côté, Fabrice et Céline vont être
confrontés à un animal agressif. Sur le chemin du retour de la ballade, je
porte Mayline sur mes épaules et Eliott se trouve à mes côtés. Nous jouons
ensemble, inventant de nouveaux défis. Nous discutons et rigolons. Après
plusieurs minutes de marche, personne ne nous suit. Nous attendons donc Fabrice
et Céline. Ces derniers arrivent longtemps après. Je détecte immédiatement que
quelque chose vient de se passer. La sérénité du voyageur qui, normalement,
égaille leur visage n’est plus
d’actualité. Ils nous racontent alors leur expérience. Céline a détectée sur le
chemin un élément sombre rampant. Ils prennent conscience, très rapidement,
qu’il s’agit d’un serpent. Ce dernier est de couleur noire. Il se dresse devant
eux sortant sa langue fourchue. Il ne bâtera pas en retraite. Bien au contraire
il s’avancera vers eux dangereusement. Fabrice arrivera finalement à le faire
fuir. C’est à grandes enjambés qu’ils nous retrouveront. Ce ne fut qu’un
avertissement sans conséquence. Tout de même, nous serons dès à présent sous
nos gardes. Nous apprendrons un peu plus tard qu’il s’agissait d’un des
serpents faisant partie de la liste des 8 sur 10 serpents les plus venimeux du
monde, présents en Australie.
La fin de la journée sera beaucoup plus relaxe et zen. Nous
nous arrêtons à Nimbin! Ce petit village, au bout milieu de la verdure, est fameux
pour sa communauté hippie. Ces magasins aux produits alternatifs, son ambiance très décontractée, peut-être un
peu trop, en ont fait sa réputation! Aussitôt sorti du Van, nous pouvons sentir
à pleins poumons une odeur de substance illicite qui flotte dans la rue
principale de cette petite bourgade! Nous nous n’y attarderons pas trop!
Sur le chemin du retour, nous pourrons observer des
kangourous. Beaucoup plus surprenant, nous ferons face à des dromadaires. En
fin de soirée, nous regagnons le parking de l’hôpital pour notre dernière nuit
sur place.
Le lendemain, je retourne une nouvelle fois au service des
urgences. Ils ont analysés le germe. Il s’agit d’une bactérie ultra résistante
et très puissante. . Je me vois prescrire des antibiotiques, peu commun sur le
marché et donc au prix très élevé pour lutter contre cette bactérie. Ils
effectueront le changement de mon pansement, remplaçant les fibres d’algues par
la même occasion. Le médecin me confirme que j’ai joué de malchance et que cela
aurait pu arriver à n’importe qui. L’épisode à Murwillumbah se terminera donc
sur cette note. Je n’aurais pas besoin de revenir le lendemain.
Après avoir analysé le pourquoi du comment, je pense avoir
contracté cette bactérie, lors de mon séjour aux Withsundays, probablement lors
du port du masque de plongée. C’est juste une supposition et cela ne changera
pas la suite des éléments. Je peux effectuer le reste des soins en route dans
d’autres hôpitaux. Ces derniers auront accès à l’ensemble de mon dossier, grâce
à un système, géré par ordinateur, et connectant l’ensemble des établissements
hospitaliers publics d’Australie.
Nous prenons donc la direction de Byron Bay. J’ai entendu
parler de cette ville depuis que je suis arrivé en Australie. De nombreux
voyageurs en font une louange sans bornes. Beaucoup sont arrivés sur place pour
y rester quelques jours. Et ils y sont finalement rester quelques semaines ou
mois… L’ambiance balnéaire, décontractée, jeune et animée de ce «grand village»
y sont sûrement pour beaucoup. Le côté hippie baba cool, qui a fait sa réputation pendant de longues
années, à plus ou moins disparue, mais une âme y a survécu. Arrivant à Byron
Bay, nous serons directement plongés dans cette ambiance particulière grâce à
la rencontre avec des personnes très agréables. J’irais commander mais
antibiotiques spéciaux. Je les aurais à disposition dans la pharmacie, 24h00
plus tard. Nous effectuerons nos courses alimentaires suite à cela.
Nous reprendrons le van pour pique-niquer à l’extrémité Sud de la grande plage de la baie de Byron. Après une quasi journalière salade du midi, pour le déjeuner, nous nous rendrons sur la colline du phare où se trouve le point le plus occidental du territoire insulaire australien. Après une marche de quelques minutes, nous atteignons ce point. La vue sur la baie, les falaises, y est grandiose. Mais le plus spectaculaire se trouve à quelques dizaines de mètres de la côte. Des profondeurs de l’océan surgissent les plus gros mammifères existant sur notre planète. A cette période de l’année, des dizaines de baleines passent ce point quotidiennement descendant vers les eaux froides de l’océan antarctique pour y mettre bas et y passer l’été austral. Lors de long périple de plusieurs milliers de kilomètres, elles s’amusent et jouent avec le milieu dans lequel elles évoluent. Pour notre plus grand plaisir, nous allons les voir effectuer, hors de l’eau, des bonds démentiels. Elles joueront aussi avec leur queue et leurs nageoires. Rien ne semble vouloir les arrêter.
Nous resterons les yeux écarquillés pendant de longues
minutes (le temps passe très vite lors d’un spectacle de cet acabit, nous
passerons plus de 2h00 à les admirer). Nous descendrons en bas de la falaise
pour pouvoir les admirer de plus près. Pour la deuxième fois, après le Sri
Lanka, je vais passer un moment inoubliable avec les baleines, en présence de l’Akilifamily.
Les images pleines la tête, nous regagnons la plage. Mayline et Eliott
trouverons cela beaucoup plus divertissant. Ils s’amuseront comme des fous dans
une mare d’eau, laissée par la marée, et l’océan qui vient de se retirer. La
fin d’après-midi sera belle. Après avoir joué avec eux, je monterais sur un
promontoire pour y admirer, une nouvelle fois, ces mammifères marins
exceptionnels. Je me rendrais ensuite, par la plage, dans le centre-ville pour
y ressentir, en solo, son atmosphère particulière.
Reprenons le véhicule, nous nous rendrons de l’autre côté de
la ville. Nous trouverons un spot en bord de l’eau pour y cuisiner au barbecue
et déguster de succulents croque-monsieur. Sans le savoir, nous avons été
inspirés de choisir cet endroit. Vers 20h00, sur la mer, nous allons assistés à
un splendide lever de lune. En effet, sur l’océan, s’élève dans le ciel une pleine
lune orangée. Ce spectacle est digne d’un livre de science-fiction. J’avais
déjà eu la chance d’assister à cet événement auparavant (au Pérou, sur le lac
Titicaca, par exemple). Mais sans aucune hésitation, ce dernier est de loin le
plus splendide. Nous regagnerons par la suite une aire de repos de l’autoroute
pour y passer la nuit (Nous nous sommes renseignés auparavant pour une place de
camping en ville. Les plus de 60 Au$ pour un emplacement, pour une nuit, nous
avaient fait rebrousser chemin).
Le lendemain matin, après avoir joué avec Eliot et Mayline,
pris le petit-déjeuner, et fait les devoirs nous retournerons à Byron Bay. Ils
me laisseront en chemin à l’hôpital. Le service des urgences y est totalement
différent. J’y passerais plus de deux heures à attendre patiemment, pour
simplement au final, me voir changer mon pansement en 2 minutes. L’infirmière
est très compréhensive concernant ma situation. Ils ne me chargeront pas pour
cet acte anodin. Le plus important est que la plaie est propre et la guérison
en point de mire! Mon organisme reconstruit déjà le tissu cutané afin de
refermer cette cicatrice qui restera, à jamais présente sur mon visage, en
souvenir de ce rêve fou que je réalise, ce Vol Libre autour du Monde!
La matinée passera sans coup férir. Le programme de
l’après-midi sera du même acabit que le jour précédent. En effet celui-ci nous
avez comblé. La cerise sur le gâteau se déroulera lors de l’observation des
baleines. En plus de pouvoir admirer ces dernières qui joueront avec l’apesanteur
en déviant la gravité terrestre, nous pourrons admirer au bord de falaise
plusieurs tortues, puis un banc de dauphins en chasse.
Nous reprenons la route et descendons vers le Sud. Nous nous
arrêterons, après plus de 3h00 de route, sur une aire de repos pour y passer la
nuit. Au réveil, nous aurons l’agréable surprise de pouvoir admirer un nombre
incalculable de kangourous dans la prairie adjacente. Ils nous offriront eux
aussi un spectacle surprenant lors de joute entre mâles. Ces dernières sont
facilement assimilables à de rudes combats de boxe. Ils seront encore présents
quand nous reprendrons la route.
Nous allons effectuer un nouveau crochet dans les terres.
Nous circulerons cette fois-ci sur une route, portant l’appellation «Waterfall
Way». Nous prenons petit à petit de l’altitude. Nous traverserons et nous
arrêterons dans deux villages forts sympathiques et, je pense beaucoup plus
typique, de l’Australie rurale. Ils se dénomment Bellingen et Dorrigo. Nous irons visiter
différentes cascades et chutes d’eau en route. Ces dernières ont un débit très
faible en cette fin de saison sèche. Le temps se couvre de plus en plus, avec
la prise d’altitude. Le froid est maintenant présent à plus de 1200 mètres.
Je cuisinerais rapidement à l’arrière du Van Jucy. C’est au
chaud que nous prendrons notre repas. A la fin de ce dernier nous coucherons
Mayline et Eliott dans le lit supérieur sous le toit pliant. Nous passerons le
début de soirée avec Céline et Fabrice,
à refaire le monde, à discuter de tout et de rien, à passer un bon moment en
toute simplicité. Très vite la fatigue nous rattrapera, le temps est venu de se
coucher. Comme à l’habitude, ils prépareront leur lit dans la cabine du bas. Puis
je leur transférerais un de leur enfant. Je dormirais avec le second en haut.
Eliott aime dormir avec ces parents mais il prendra plaisir
aussi à dormir avec moi. Il est intéressant de voir comment ma relation avec
chacun des membres de la famille a évolué. Je suis toujours un peu comme un
grand-frère pour Eliott. Il aime pouvoir faire comme moi, me prendre comme
exemple et jouer avec moi. Cependant, nous ne retrouverons pas exactement la
même complicité que lors de notre premier séjour. Il a pris un peu plus son
indépendance et aime passer du temps en solitaire. Je vais être pendant ce
séjour beaucoup plus proche de Mayline. Une intéressante connexion naîtra entre
nous deux. Cela sera vraiment sympa de passer du temps avec une petite fille
qui a bien grandie. Elle garde encore quelques réactions de bébé. J’ai le
plaisir d’apprendre à ces côtés et grâce aux réactions de ces parents. Avec
Céline et Fabrice, l’amitié n’a fait que se renforcer. Nous abordons de plus en
plus des sujets personnels. Nous pouvons rire de beaucoup de choses ensemble,
même de certaines touchant à l’intimité. Mais cela restera entre nous… Beaucoup
d’autres agréables instants de vie sont encore à venir sur les routes.
La nuit sera très froide. Le gel, le matin, sur le toit du
van confirmera cet état de fait. Néanmoins, le soleil réchauffera très vite
l’air ambiant.
Nous arriverons tôt le matin dans le parc National «Cathedral
Rock». Le chemin jusqu’au parking principal nous réservera de belles surprises.
De nombreux oiseaux s’envolent à notre arrivée. Plusieurs kangourous bondiront
à quelques mètres de notre Van. ils resteront quelques dizaines de mètres sur
la route, avant de regagner les fourrées des bois environnant. Nous nous
stationnerons auprès du camping et nous partirons pour une magnifique ballade.
Les kangourous sont encore au rendez-vous dès les premiers mètres. Nous allons
pouvoir les admirer. Nous aurons même la chance de voir un bébé kangourou se
réfugier dans la poche ventrale de sa maman. Il en sortira, par la suite, la
tête pour notre plus grand bonheur. Cette excursion, en cercle, à travers les
bois, est agréable. Nous faisons face parfois à d’énormes blocs de rocher qui
semblent avoir été déposés ici par enchantement. C’est à milieu de parcours, en
nous rendant au centre de ce cercle, que nous allons prendre la pleine mesure
du nom de ce parc; «cathédrale de rochers». Un énorme amoncellement de rochers
sur une colline, forme une architecture intéressante que l’on pourrait avec un
peu d’imagination assimilé à une de nos constructions religieuses. Nous
escaladerons, avec Fabrice, les quelques centaines de mètres qui nous séparent
du sommet. En haut, la vue sur toute la région, à des kilomètres à la ronde,
est incroyable.
Sur la route non-goudronnée, pour sortir du parc, nous
ferons face à notre deuxième serpent. Ce dernier plus craintif ne demandera pas
son reste et s’enfuira rapidement dans la végétation. Néanmoins, la malédiction
du serpent entourerait-elle notre parcours? Ou serait-ce plutôt un cadeau du
ciel, pour nous faire vivre pleinement l’expérience en «Oz» (diminutif
pour Australie)? Combien d’entre-eux croiserons-nous sur notre chemin?
Aurons-nous un jour une mauvaise expérience? Céline me révèle qu’elle a le chic
pour se retrouver nez-à-nez avec ces reptiles. Cela lui est déjà arrivé
plusieurs fois lors de précédents voyages. Advienne que pourra, mais je
préférerais les voir à distance raisonnable plutôt que de devoir retirer le
venin de l’un d’entre eux suite à une morsure…si jamais j’avais la chance d’en
réchapper.
Nous continuerons notre route jusqu’au prochain parc
National, celui de «New England». Notre
barbecue, au feu de bois, sera gargantuesque, digne de la quantité de viande
que peuvent facilement manger des australiens. Nous ferons cuire deux énormes
steaks de plus de 600 grammes chacun. Ça sera un vrai bonheur de déguster une
viande de cette qualité.
Le seul bémol de ce repas sera le nombre de mouches et
insectes tournoyant autour de nous. Le plus ennuyant et, fatiguant à la longue,
sera celles venant se poser sur notre visage. Les chasser ou les tuer n’aura
aucun effet sur elles. Elles se jouent de nous. Elles continuent de s’amuser
avec nos nerfs!
Le temps se couvre dangereusement quand nous prenons la
direction des différentes excursions dans le parc national. Nous ne verrons
finalement qu’un point de vue sympathique, avant qu’une brume épaisse vienne
recouvrir les sommets de la région. Lors
de nos ballades, nous continuons la découverte de la faune et de la flore,
incroyablement riche de ce pays. Cette fois-ci nous ferons la connaissance de
Monsieur Porc-épic et de madame Lapine.
Dans la descente pour retourner vers la côte, nous
admirerons de magnifiques et colorés perroquets ! Sur la route goudronnée
que nous empruntons pour faire une boucle, nous nous trouverons un petit
paradis pour camper. Sur ce terrain verdoyant, nous côtoierons seulement des
australiens du terroir. Il y a aura le pêcheur avec son fille, le couple de
lesbienne, qui a installé une vrai chambre sous un toit protégeant une table de
pique-nique. La plus belle rencontre sera celle d’un vieux australien
solitaire, venu, au calme, avec son cheval. Ce spot aurait été parfait pour se
poser quelques jours. Le peu de temps que l’Akilifamily à en Australie et le
fait que j’ai réservé mon billet d’avion, ne nous donnera pas l’opportunité de
s’y attarder. Promesse est faire si je les rejoins en Amérique du sud, nous
irons au rythme qu’ils ont habituellement avec leur van quand ils sont à 4…
De retour sur la côte, nous passerons par la ville de
Kempsey. Nous filerons ensuite découvrir une autre beauté naturelle de la côte
Est australienne. Il s’agit d’un autre des incalculables parcs nationaux. Le
« Hat Head National Park », et ces dunes de plusieurs dizaines de
mètres de hauteur, seront un terrain de jeu insoupçonné. Comment ne pas
retomber en enfance? Je n’y opposerais aucune résistance. Je vais m’y amuser de longues heures avec
Eliott. Fabrice, Céline et Mayline se joindront à nous un peu plus tard. Ils
prendront part aux réjouissances…
Mayline va nous faire partager un vrai talent d’artiste.
Elle dessine d’un coup de maître, en un seul jet, des bonhommes aux allures
étranges mais vraiment fascinants. La grandeur de ces derniers, leurs démesures
me laissent bouche-bé. Une Picasso moderne, au féminin, vient-elle de naître? Son art a un sens et elle nous en donnera la signification. Elle
vient de faire un autoportrait de la fine équipe que nous formons.
Je n’oublierais pas les courses allaitantes dans la
descente, le fait de se rouler dans le sable, de lutter contre le vent qui balaie
du sable, venant fouetter notre peau à nue. La machine à rêves est en route…
elle vient de m’en offrir un de plus. L’instant présent n’aurait pas pu être
plus intense. Je n’aurais échangé ma place contre celle d’un autre, pour rien
au monde, pour aucun prix!
Le jour suivant, 5 Octobre 2012, nous atteignons Port
Stephens. Nous y découvrirons encore quelques ballades sympathiques, de beaux
points de vue. Le face-à-face contre un pélican sera assez effrayant… Droit
dans les yeux, il foncera sur nous en nous présentant son long bec. A chaque
fois, nous bâterons en retraite… Nous assisterons à un coucher de soleil fort
en couleur et nous trouverons un bivouac parfait en bord d’océan.
Les routes sont belles. Nous n’avons pas vu défiler les
kilomètres, ni le temps. Nous voilà déjà, le jour suivant, aux portes de la
ville emblématique de l’Australie; Sydney! Nous ne ferons que passer dans sa
banlieue Nord avant de prendre la direction des fameuses montagnes bleues
(«Blue Mountains»)!
Ces montagnes font parties de la cordillère australienne qui
longe la côte Est sur environ 3000 kilomètres.
Ces montagnes de grès forment des paysages, de gorges encaissées,
impressionnants. Le nom de ces montagnes trouve son origine, quand à distance,
dans le reflet renvoyé par les montagnes, une couleur majoritairement bleue se
dessine. Les essences volatiles des forêts d’Eucalyptus en sont la raison
majeure. Dès la première ballade en bordure de gorges, la beauté des lieux nous
sautera aux yeux. La hauteur des falaises, tombant à pic, nous rappelle, si
besoin, la petitesse de l’homme face à la nature. Seul le fait de se rendre sur
place peut permettre à un individu de prendre la pleine mesure de la
magnificence de ce lieu. Notre arrivée au printemps nous offrira aussi l’opportunité
de découvrir une nature en pleine ébullition.
Le lendemain, nous entreprenons des ballades assez
difficiles, en bordure de gorges. Le chemin est escarpé, des flaques d’eau présentes rendent les
rochers glissant, la végétation est omniprésente. Je marcherais en tête,
attendant mes compagnons assez régulièrement.
Tout d’un coup, j’entends crier! Ils me demandent de les rejoindre
le plus vite possible. Je pense qu’ils sont en présence d’un Koala, ou d’un
autre animal, comptant beaucoup de point ! Serais-ce le bébé Koala dans la
poche du Kangourou?... Cela ne doit pas être cela. A une dizaine de mètres d’eux,
Fabrice m’ordonne de stopper net ma course en avant. Un serpent de plus de 2
mètres de long nous sépare! Fabrice et Céline sont pétrifiés. Ils me demandent
si je peux faire quelque chose pour le faire fuir. Utilisant une longue
branche, j’arriverais, après m’y être repris plusieurs fois, à l’éloigner du
chemin.
Fabrice et Céline ont encore le sang classé. Les images leur
reviennent en boucle. Ils ont bien cru qu’un drame aller se dérouler devant
leurs yeux et, que leur réaction, spontanée, aurait pu conduire à la
catastrophe.
Une nouvelle fois, c’est Céline qui va repérer le reptile.
Le serpent se trouve entre elle et sa fille. Mayline a déjà passé le danger.
Eliott est lui hors d’atteinte. Céline
en perd ces moyens ! Elle voudrait mettre tout le monde hors de portée. Aucun
mot ne sortira de ces cordes vocales. Elle peut seulement faire comprendre à
Fabrice qu’un danger les guette. Fabrice prenant conscience de la situation
crie « Avancer » à ces enfants!
La voie sûrement pétrifiée de Fabrice envoie un message,
perçu différemment par Mayline. Sentant la peur, Mayline réagit telle une
petite fille. Elle veut se réfugier dans les bras de ces parents. Elles
rebroussent donc chemin. Un pas, deux pas, trois pas… Son pied vient de se
poser à 5 centimètres de la tête du serpent.
Une majorité des serpents se serait sentie menacé et aurait
attaqué. Etonnement, il ne bronchera pas. Mayline continuera son chemin. Quelques
secondes plus tard, je les rejoindrais et je débarrasserais le passage de cet impressionnant
reptile.
La scène c’est déroulée en une fraction de secondes, rendant
toute action impossible pour Céline et Fabrice.
Ils vont se passer en boucle le film de cet événement. Ils resteront
sous état de choc pendant de longues minutes. Nous asseyant à un point de vue,
ils reprendront petit à petit leur esprit. Sur le chemin, nous préviendrons
tous les autres marcheurs se dirigeant en sens inverse. La réaction des
Australiens est surprenante… Une quarantenaire nous demandera où nous l’avons
vu car elle n’a pas eu la chance d’en voir pendant les trois derniers jours de
marche qu’elle a effectuée. Des retraités ne sembleront pas du tout inquiets. Au
contraire, ils voudront en savoir plus et nous rassure en nous disant que le
risque est minime. Ce n’est pas du tout l’image que nous en avons en France,
surtout quand nous parlons de l’Australie. Tout le monde aime à nous rappeler
que 8 des 10 plus venimeux serpents du monde possèdent leur territoire en
Australie… Il est aisé de comprendre alors pourquoi chaque rencontre avec un
spécimen de l’espèce nous fait perdre tous nos moyens.
Photos à l’appui, nous apprendrons plus tard, au centre d’information,
que ce python est totalement inoffensif et pas agressif du tout. Nous aurons
auparavant finis la promenade, et pris le déjeuner sur un point de vue
grandiose.
Je pars l’après-midi faire une ballade en solo en descendant
dans un canyon. En bas des gorges, la nature est beaucoup plus dense, les
plantes différentes. Activant le pas, je ne tarderais pas à rejoindre de
nouveau l’Akilifamily.
Définitivement, l’esprit aborigène du serpent n’est pas
loin. Jouant avec ces enfants, Céline va se voir stopper par un monsieur. Ce dernier
leur ordonne de ne pas prendre la direction qu’ils suivaient. Quelques mètres
plus bas, un serpent noir mortel, est tapi dans les fourrés.
Rien à y faire, la nature ne nous aura pas jouée de mauvais
tour mais elle nous aura fait de belles frayeurs.
La fin de journée se passera dans le Van au calme. Le lendemain, nous visiterons la partie la plus touristique des Blue Mountains. Les « Trois sœurs » seront intéressantes à voir. Mais les alentours seront dignes d’un parc d’attraction en nature, trop loin de nos attentes et de nos aspirations...Nous nous n’attarderons pas trop sur ces lieux et prendront la direction du Sud de Sydney et du Parc national le «Royal». Sur place notre meilleur moment se déroulera après avoir fini notre déjeuner, quand des perroquets viendront picorer du pain directement dans nos mains.
Le premier jour est un dimanche. Nous profiterons d’un Pass famille, pour effectuer, pour un prix dérisoire, tous les trajets urbains. Le soleil brille de mille feux. Le ciel est bleu azur et il n’est pas perturbé par des nuages. L’arrivée en plein centre-ville, nous mettra directement dans l’ambiance. Nous prendrons le ferry pour découvrir « Harbour Bridge » puis «l’Opera House » depuis l’eau. Nous nous promènerons ensuite dans le jardin botanique et marcherons une bonne partie de la journée pour y découvrir les endroits les plus fameux.
Le soir, je rentrerais seul avec Eliott et Mayline au Van. Fabrice a fait une surprise à Céline. Il a profité de ma présence pour obtenir une soirée en amoureux. C’est un moment unique, ou presque, pour eux, pendant ces plus de un an et demi de voyage… Leur confiance me touche réellement. J’en serais digne et je prendrais toutes les précautions pour que tout se déroule sans accroc… Ce sera le cas, mais je ne suis pas leurs parents tout même… Le trajet dans le train nous permettra donc de nous amuser comme de petits fous! Le repas au Mc Donald sera l’occasion de rigoler. Nous jouerons encore et encore. Nous dégusterons de délicieux gâteaux au chocolat. Puis le temps sera venu de retrouver le calme avant d’aller au lit. Je leur lirais une histoire, préparerais leur lit, les borderais. Je les regarderais s’endormir tel deux petits anges… Céline et Fabrice rentreront tard, semble-t’il comblés!
Je partirais seul la deuxième journée. La connexion avec Antho est plus que jamais, ici, très forte. Il y a passé plus de 5 mois de son expérience de « Working Holiday visa » dans ce pays. Je visiterais l’hôtel de luxe où il a travaillait comme réceptionniste. Je ferais la connaissance de son ancien chef. Je me rappelle encore essayer d’imaginer grâce aux photos de mon ami, ce lieu. Je le découvre sous le soleil, et je prends maintenant la pleine ampleur de l’expérience qu’il y a vécue. Cette ville est très plaisante. Je m’imaginerais facilement y passer quelques mois, y travaillais, faire du sport sur le port, me promener dans les parcs, sortir dans les bars branchés… Mais je n’ai pas programmé la suite de mon voyage comme cela! A chacun son expérience… Je marche tout de même un peu sur ces pas lors de cette étape de mon périple… Beaucoup de penser s’envoleront encore et encore vers lui, Luce, Oliv et tant d’autres!
Je vais visiter lors de ce jour de nombreux recoins du centre-ville. Je déambulerais. Je me poserais à certains endroits pour y observer la foule pressée, en mouvement, courant vers la prochaine activité de leur emploi du temps surchargé. Je rejoindrais l’Akilifamily pour le déjeuner. Puis je visiterais le musée d’art moderne, l’observatoire astronomique… je repasserais devant l’opéra et déciderais de passer la fin de journée à Kirribilli, de l’autre côté du Harbour Bridge. Le coucher de soleil enflammera le ciel… les nuages se teinteront en rouge, orange et jaune… La tombé de la nuit, avec l’éclairage des bâtiments, sera un spectacle que j’apprécierais à sa juste valeur. C’est un vrai bouquet final pour ce dernier jour sur la côte Est de l’Australie.
Ils partent en direction du Sud, vers Brisbane.
Je m’envol pour découvrir un autre visage de l’Australie. Je me rends en son centre sacré, pour découvrir la culture aborigène puissante, et vivre dans «l’Outback» (arrière-pays désertique australien)! Direction Alice Springs…
Mon vol est de bonne heure. Après quelques heures seulement de sommeil, Fabrice me conduira à l’aéroport! Encore endormi, nous ne prendrons pas vraiment conscience de cette nouvelle séparation…. Elle se passera donc en douceur… Nos retrouvailles, peu importe quand elles se dérouleront, seront fortes et belles… Je leur souhaite bon vent !
Ce bout de périple possède un épilogue à la «Jean qui rit, Jean qui pleure»….
Fabrice m’annoncera quelques jours plus tard une nouvelle qui ne les fait pas rire du tout. Un autre élément vient de s’ajouter aux objets manquants se trouvant dans le sac égaré… avez-vous devinés de quoi il peut s’agir ?
Je ne vous fais pas languir plus longtemps… Il s’agit du trousseau de clé de leur camping-car qui transit, en ce moment, en cargo vers le Chili! Seront-ils sans véhicule à leur arrivé en Amérique du Sud dans quelques mois? Heureusement, non! Ils ont un double dans le coffre-fort. Fabrice peut remercier grandement sa femme. Céline a eu la bonne idée de cacher dans le camping-car un double de la clé ouvrant le coffre-fort. Il ne leur restera donc plus qu’à fracturer leur propre véhicule en cassant une vitre… affaire à suivre!
Lors de la lecture de leur premier email, suite à notre séparation, j’aurais le cœur serré! Non les larmes ne couleront pas. Et même si cela avait été le cas, elles auraient été de joie, accompagnées d’un grand sourire. Céline me dit que Mayline et Eliott parlent beaucoup de moi… Ils ont décidés d’appeler les 2 koalas et les 2 kangourous, qu’ils ont reçus, Matthieu. Il s’agit de 4 peluches, offertes à Sydney par leurs parents… Je continuerais donc un peu à voyager à leur côté! J’adore la relation que nous avons créée. Je veux l’entretenir avec passion…
Et puis nous sommes vraiment devenu intimes… Mayline quand elle parle de moi, me décrit comme le monsieur qui pète dans son lit! Ça fait plaisir! En plus ce n’est même pas vrai!
Bon d’accord, j’avoue, peut-être, juste un petit qui m’a échappé…. Hihihi