En ce 21 Octobre 2014, je quitte Antananarivo pour effectuer un long périple! Une fois n’est pas coutume lors de mon Vol Libre, je décide de retourner dans un endroit que j’ai déjà visiter, que j’avais aimé mais pour lequel je n’avais pas eu un coup de cœur particulier. Je n’ais pas trouvé ce lieu plus exceptionnel que cela, même si très plaisant. Pourtant la raison qui me pousse à revenir va complètement changer la donne.
En attendant, je prends de nouveau un taxi brousse. Le trajet sera au minimum de 16h00. Arrivé à la station de taxi-brousse pour les destinations partant vers le sud, à 14h30, je dois prendre mon mal en patience. Nous devions partir à 15h00, selon la personne qui m’a vendue mon ticket la veille et qui est encore présente en ce milieu d’après-midi. Pourtant le taxi-brousse est vide. Il ne partira pas avant d’être rempli. 30 minutes passent, puis 1h00, 1h30… A ce moment-là, nous ne sommes que 3 à attendre. 2 françaises font alors leur apparition. Très rapidement, nous commençons à discuter. Nous formerons une équipe soudée lors de ce trajet interminable. Faudrait-il déjà le commencer! Il est 18h00 quand finalement le taxi-brousse s’est finalement plein et que nous pouvons partir. Il s’arrête à peine 15 minutes après le départ pour faire le plein d’essence. Le temps s’écoule. Nous avons à peine parcouru quelques kilomètres alors que plus d’un millier nous attendent.
Alors que nous sommes finalement sur la route, pendant de longues minutes d’affilés, je remarque que nous roulons derrière un camion qui porte un logo très particulier. Nous sommes à des milliers de kilomètres de la France. Pourtant ces écritures apposées sur ce camion me font un clin d’œil très particulier. Il est vrai que la France a été le pays colonisateur de Madagascar. Il est vrai que les relations entre les deux pays sont encore très fortes et que les échanges commerciaux sont importants. Mais qu’elle était la probabilité de trouver un camion venant de si loin, ayant conservé pendant des années l’ancien logo du propriétaire précédent? De mon point de vue, elle était quasi-nulle, réduite à peau de chagrin. Pourtant je suis devant le fait accompli, ce camion porte bien l’inscription «Agon-Coutainville», le nom d’un fromager et un numéro de téléphone fixe du Nord-ouest de notre pays! Petite ville du Nord de la France, de Normandie plus exactement, au bord de la Manche, elle a une place importante dans mon cœur. Mon papa et ces 8 frères et sœurs y ont une maison familiale avec vue sur mer. Cette maison a une forte valeur sentimentale puisqu’elle appartient à la famille depuis 4 générations déjà. Je m’y suis rendu tous les ans, au moins une semaine quand j’étais en France. Au cours de deux été, j’y ai travaillé pendant 2 mois en tant que saisonnier, et serveur dans deux restaurants différents. J’y ai vécu beaucoup de moments très spéciaux sur place et je ne suis pas le seul de la famille, loin de là. Mon papa et ces frères et sœurs y ont passés pendant de nombreuses années toutes leurs vacances d’été. Nous avons passés de très bons moments avec les cousins et cousines. Lors de grandes marées, nous allons pêcher à pied (crabes, parfois homard, huitres, bigorneaux, coques, crevettes, araignées de mer, moules…) ou en bateau. Cette maison en a vu des rires et des larmes, des moments de vie intense pour la famille Bosquet… En tout cas c’est un très beau clin d’œil qui se réalise lors de ce périple. J’immortalise le moment, lorsque que nous nous arrêtons quelques minutes plus tard pour dîner. J’ai vraiment envie de retourner, dès que possible, dans cette maison familiale très agréable à vivre et avec une vue imprenable sur la Manche. En attendant c’est dans un autre océan, dans un autre canal; celui du Mozambique, que je désire me rendre de nouveau!
Contrairement à beaucoup d’autres conducteurs, les deux,, qui doivent nous conduire à destination, sont très prudents avec leur nouveau véhicule. Ils ne dépassent pas les 70 km/h. la nuit se passe bien mais au réveil, je peux constater que nous avons encore beaucoup de route à faire, que nous allons passer beaucoup plus de temps que prévu dans ce minibus. Cela ne m’arrange pas vraiment car je veux vraiment effectuer le trajet complet prévu, dans la même journée. En attendant, je ne peux que prendre mon mal en patience. Je partage mon temps à discuter avec les deux françaises. Nous prenons notre petit-déjeuner ensemble.Encore une fois, en route, nous pouvons constater que la corruption ronge ce pays, surtout dans les forces de l’ordre. Le conducteur doit s’arrêter à de nombreux barrages de police et de gendarmerie. Pour ces derniers, l’addition doit être «plus salée» que pour les premiers, car le conducteur leur glisse, à chaque fois, un journal avec une somme sûrement déjà prédéfinie, alors qu’il ne glisse discrètement qu’un billet de main-à-main aux policiers. Bref, même si cela me révolte, il n’y a rien que je peux faire, si ce n’est espérer qu’un jour la population se révoltera contre ce système corrompu, qui gangrène un pays déjà mal en point! Cela n’aide pas dans notre avancée pour atteindre Ambanja.
Nous aurions dû mettre à peine 18h00 pour faire le trajet, cela va finalement nous prendre 22h00. Pour les filles ce n’est pas un problème car elles veulent rester pour la nuit dans cette ville. Dans mon cas, c’est un peu différent. Je ne suis pas sûr d’arriver où je désire. Les guides touristiques disent que les navettes pour traverser et rejoindre Nosy-Be sont rares l’après-midi. En effet, c’est sur cette île que je veux me rendre de nouveau. Non pas pour faire du farniente, ou rester dans un grand hôtel, ni même, cette fois-ci, pour vivre au plus proche des locaux (même si où je vais dormir va un peu m’aider à expérimenter leur mode de vie), mais pour réaliser un rêve que j’ai depuis très longtemps en tête. A l’arrivée à Ambanja, les locaux semblent me dire que c’est possible de me rendre sur l’île! Je tente ma chance!
Contrairement à tout le début du trajet, cela se passe à merveille. Je saute dans un taxi collectif. Après avoir essayé de trouver d’autres clients, le chauffeur daigne nous conduite à destination même si nous ne sommes que trois. Avec une malgache, qui était dans le même minibus que moi, nous sommes deux à vouloir nous rendre à Nosy Be. A peine arriver à l’embarcadère, des locaux nous assaillent. Une fois n’est pas coutume, je suis très content que ça se passe comme cela. Je suis encore plus heureux quand ils nous disent qu’il reste deux places dans une navette rapide, qui attend les derniers clients avant de partir. Ils prennent sa carte d’identité et mon passeport pour nous enregistrer, ils nous vendent par la même occasion les tickets. Puis nous nous dirigeons directement à l’embarcation. Des voyageurs attendent depuis plus de 3h00, que le bateau se remplisse, avant de larguer les amarres. Après ce trajet chaotique, je me sens alors un peu chanceux. Ce n’est, qui plus est, que le début. Nous entamons alors la traversée jusqu’à Nosy Be. Avant l’arrivée à bon port, une baleine à bosse vient saluer notre arrivée, en passant à quelques dizaines de mètres du bateau et en plongeant à diverses reprises, nous permettant ainsi d’admirer sa courbure et sa nageoire caudale.
Je n’attends pas à Hell-Ville, alors qu’un taxi collectif part immédiatement pour Madirokely où je désire retourner loger chez «Mamie»! Il me dépose à proximité de ces bungalows. J’obtiens le dernier disponible, cette fois-ci pour le prix local, et non celui touristique (même si très peu cher pour l’île), que nous avions eu la première fois. Je suis très bien accueilli par Mamie et son frère. Après mettre installé dans mon petit bungalow, je me rends immédiatement en bord de plage, dans la partie commune d’un hôtel, qui est le repère d’une SARL, créée par 3 jeunes français, en 2012. Il s’agit d’une affaire familiale. Elina et Tanguy sont mari et femme, alors que Tanguy et Arthur sont frères. Je revois Elina, avec qui j’avais déjà discuté lors de mon premier séjour. Je confirme, avec elle, ma présence pour l’activité du lendemain. Puis je retourne à mon point de vue fétiche dans ces lieux pour admirer le coucher de soleil! Ça sera la dernière fois que je vais passer à travers cette carrière de gravats. En effet, presque 1 mois et demi s’est écoulé, entre mon premier séjour et ce retour. Maintenant, et depuis quelques jours, le coucher de soleil est maintenant directement visible depuis la plage. En attendant, je passe encore un très bon moment, seul, sur cette petite plage, profitant de ces instants magique que procure la nature.
A 8h00, le lendemain, j’attends déjà devant le «bureau», avec vue sur mer et pied dans le sable, des «Baleines Rand’eau»! Les personnes, embarquant avec moi sur le bateau, semblent très sympathiques. Elina sera aujourd’hui le commandant à bord. La journée s’annonce très bien, même si la houle est un peu présente et que quelques nuages continuent de jouer avec le soleil. Pendant toute la matinée, nous recherchons, dans le canal du Mozambique, différents animaux marins. Nous allons concentrer nos efforts et nos recherches sur un en particulier, mais toute rencontre sera la bienvenue.
Mon retour dans ces eaux du Mozambique a un but précis. Je veux me mettre à l’eau avec un géant des mers. Il pourrait être très difficile à localiser depuis le bateau, si une activité particulière ne se déroulait pas à la surface de l’eau et dans les airs. En effet, sa présence, quand il est en chasse, est combinée avec une agitation inhabituelle. De nombreux oiseaux le survolent plongeant très régulièrement dans l’océan pour se nourrir eux aussi. Nous repérons très rapidement ce type d’activité, puis le premier spécimen de l’espèce. Nous effectuons une mise à l’eau pour l’admirer avec palmes, masque et tuba. Même si celui-ci est assez actif et se déplace rapidement, je peux l’admirer pour la toute première fois. Je plonge en dessous de lui et prends conscience de son imposante stature, de ces dimensions assez démentielles. Cette première approche me comble déjà et ce n’est que le début d’une longue série en cours pendant cette matinée. Un autre Mat(t)hieu est à bord. Nous allons aider l’un et l’autre à prendre quelques photos. C’est un passionné de la vie marine. Il habite Mayotte et c’est la troisième année qui revient à ce moment précis de l’année. En effet, le Rhincodon Typus (nom scientifique) n’est observable, dans ces eaux du canal du Mozambique, que 3 mois dans l’année; Octobre, Novembre et Décembre! Nous sommes accompagnés aussi de Tom, un français qui a créé son business à Tana. Céline, une française, qui habite la Réunion, est aussi de la partie. Elle a déjà sillonnée les mers au près des îles françaises, dispersées un peu partout dans le monde. Les quatre autres personnes, composant l’équipage, sont Nicolas, un jeune professeur travaillant à Mayotte, un couple de français en vacances pour quelques semaines à Madagascar et le pilote malgache. Ensemble nous continuons à ratisser un très large périmètre au large des côtes de Nosy-Be.
Pour tous, une seule brève rencontre n’est pas satisfaisant. Le plus gros poisson du Monde (je n’inclue pas les cétacés, qui sont des mammifères, tels que les baleines) ne va pas trop se faire désirer. Nous pouvons très rapidement repérer un autre requin-baleine, en chasse! Ce spécimen mesure une petite dizaine de mètre. Le plus gros jamais repéré mesurait plus de 18 mètres de long et sa masse avait été évaluée à plus de 30 tonnes. En moyenne, les requins-baleines observables mesurent entre 4 et 12 mètres. Ce massif animal se déplace assez lentement, même quand il est en chasse. Ce requin est surtout dénué de toute agressivité ce qui le rend parfaitement inoffensif pour l’homme et facilement observable. Son équivalent chez les mammifères et la baleine bleue (jusqu’à 30 mètre et 170 tonnes). En effet, ce géant des mers se nourrit aussi principalement de plancton d’animaux microscopiques et d’algues qu’il filtre à travers sa grande bouche, puis cinq paires de fentes branchiales. Ces dernières ne lui servent donc pas seulement pour respirer mais lui permettent aussi de filtrer jusqu’à 2000 tonnes d’eau par heure, avant d’entamer la déglutition de la nourriture, séparée de l’élément dans lequel il se trouvait auparavant. A l’avant de cette bouche qui peut mesurer jusqu’à deux mètres de largeur, il possède un très grand nombre de dents minuscules, au nombre de trois cents rangées par mâchoire, inutile pour son alimentation et la capture de son festin quotidien.
Après avoir tourné en rond quelques minutes, et avoir eu quelques tentatives infructueuses près d’oiseaux se débattant au-dessus de l’eau, nous repérons un nouveau spécimen un peu plus petit. Les requins-baleines sont très facilement reconnaissables, avec une livrée en damier sur un corps allongé, hydrodynamique, bien que plutôt massif. D’ailleurs cette livrée en damier, avec des points blancs, est unique à chaque requin-baleine. Il permet de créer une carte d’identité de chaque individu, une empreinte digitale, en prenant une photo de l’aile gauche entre son œil et sa nageoire pectorale. Nous effectuons une nouvelle mise à l’eau pour observer ce splendide animal. Il est en chasse pour se nourrir. Il se déplace donc rapidement (pour un être humain dans l’eau même si sa vitesse est faible pour un poisson) pour pouvoir filtrer l’eau tout en respirant. Nous suivrons son rythme quelques minutes avant de le laisser vaquer à cette activité majeure dans la vie de ce poisson. Comme tout animal imposant, qui mange de petits éléments ou des éléments peu nutritifs, ils passent des heures et des heures à se nourrir pour ingurgiter de nourriture suffisante à sa croissance mais aussi survie. Comme précisé ultérieurement, le requin-baleine possède un régime alimentaire très similaire à celui des baleines. Outre le plancton, il mange des algues, des crustacés, le krill, de petits calmars et de tant en tant des poissons de petites tailles.
Le requin-baleine aspire l'eau, ferme la bouche et expulse l'eau par ses branchies. Pendant le léger retard entre la fermeture de la bouche et l'ouverture des fentes branchiales, la nourriture est piégée contre les denticules dermiques, tapissant ces lames branchiales et son pharynx. Cette modification unique des branchies empêche le passage des solides, de taille supérieure à 2 mm, mais laisse les liquides s'écouler. Les particules isolées par ce « tamis » sont alors avalées. Il fait partie des 4 seuls requins de la famille des élasmobranches, réputés être des filtreurs. Le requin grande-gueule, le requin-pèlerin et la raie Manta sont les trois autres. Outre le fait de filtrer, le requin-baleine, quand il désire manger, peut aussi gober son alimentation. Dans de rares cas, le requin-baleine a été observé passif, gueule béante horizontalement, mais aussi verticalement, pour aspirer ces proies, alors en grandes quantités dans le milieu marin.
Au cours de cette première matinée, nous n’allons pas avoir la chance d’en observer un passif, totalement immobile pendant de longues minutes. Mais nous allons faire de nombreuses mises à l’eau, avec de multiples spécimens de l’espèce. C’est un régal à chaque fois. Je ne m’arrête pas de nager à ces côtés, jusqu’à épuisement complet. Cela me permet de passer plus de temps pour l’admirer, lors d’une nage active mais me permettant de rester à proximité. C’est un bonheur de savoir que l’on ne court aucun risque, et que l’on peut l’approcher autant que nous le désirons. Il est tout de même vital pour sa survie, d’éviter de le toucher pour ne pas abîmer son épiderme, qui est une vraie protection contre les maladies, infections, parasites et autres agressions possibles dans la mer. En effet, la peau du requin-baleine est plus épaisse, pouvant atteindre jusqu’à 15 centimètres d’épaisseur, et plus dure que celle de toute les autres espèces dans le monde. Mais elle est aussi très fragile et vulnérable car recouverte de denticules dermiques, que la simple sueur de l’être humain peut altérer. Etant son principal moyen de défense, il n’est pas envisageable de le toucher, et donc de remettre en cause son intégrité, mettre en danger chaque individu qui aurait été en contact avec l’être humain. Surtout que nous n’avons pas tant de connaissances sur cet animal mystérieux. Je reviendrais plus en détails sur cet aspect un peu plus tard, mais cela en fait un animal encore plus particulier et extraordinaire à mes yeux…
Malgré sa grande taille, il ne pose donc aucun problème pour les êtres humains. Il est le contre-exemple parfait de la mauvaise réputation des requins. Et sa nature placide, sans même avoir été appâté par de la nourriture, permet une observation aisée et rapprochée. Ce géant des mers ne possède aucun prédateur si ce n’est l’orque, quelques requins opportunistes, et surtout la surpêche effectué par l’être humain, par exemple pour les chinois et particulièrement les Taïwanais qui mangent sa chair. Une fois encore, nous sommes les principaux destructeurs de l’équilibre naturel et responsable de la disparition, et de l’extinction la plus massive de nombreuses espèces de la faune et la flore terrestre en un temps donné. J’espère que ce géant des mers n’aura pas aussi à payer de sa vie la stupidité de l’être humain. En attendant, il est encore observable aux Maldives, aux îles Galápagos, aux Philippines, très rarement en Thaïlande, en Australie occidentale, en Afrique du Sud, au Mexique, et bien sûr à Nosy Be qui est un des meilleurs spots au monde.
En cette matinée, j’en prends déjà pleins les yeux. Je réalise à chaque instant le rêve fabuleux qui s’est ouvert à moi. A force de palmer rapidement, je déchire sur toute la longueur mon short de bain, qui avait déjà reçu un accroc. Il est alors bon à mettre à la poubelle. Heureusement, j’ai un boxer en dessus. Je ne me retrouve donc pas tout nu au milieu du grand bleu, et encore pire sur le pont de ce bateau.
Lors d’une mise à l’eau pour voir un requin-baleine, nous avons une chance inouïe car un groupe de dauphins se trouvent à proximité. Nous pouvons donc les observer dans l’eau, alors qu’il est interdit, à Madagascar, de se mettre à l’eau avec n’importe lequel des cétacés. Nous pouvons les observer pendant quelques minutes avant qu’ils ne disparaissent dans les profondeurs de cette baie immense. La matinée se termine aussi sur une très belle note, alors qu’une baleine à bosse vient nous saluer, faire plusieurs plongeons, pour une nouvelle fois nous laisser apercevoir sa belle caudale. Je suis déjà comblé et pourtant la journée n’est pas finie.
Nous partons déjeuner sur l’île de Sakatia, où je n’avais pas eu la chance de me rendre, lors de mon premier séjour. Ces plages sont belles et calmes. Surtout un splendide buffet nous est servi avec des salades de légumes, du riz coco, un délicieux poisson et autres fruits de mer tels que des crevettes et des calamars, des lentilles, et des fruits exotiques. Nous nous régalons. Je passe un très bon moment en très bonne compagnie.Puis après une petite sieste à l’ombre des cocotiers, nous nous mettons à l’eau, au-dessus d’un plateau herbeux, à proximité de l’île pour observer les énormes tortues vertes. Habituées aux êtres-humains, je peux les approcher à quelques centimètres. C’est particulièrement le cas avec l’une d’entre-elle. Je l’aborde de tous les côtés, nous passons des têtes à têtes très intenses à quelques mètres sous l’eau. Elle m’ignore aussi parfois et continue de se nourrir, faisant fi de ma présence, à seulement quelques centimètres de son bec.
Puis le temps est venu de les laisser retrouver leur tranquillité, de regagner la terre ferme et de rejoindre la fourmilière trépidante de la vie locale et touristique de Madirokely. Après m’être changé et avoir pris une douche, je rejoins mes compères de la journée pour partager un verre et échanger quelques photos. Nous assistons à un très beau coucher de soleil après que ce dernier est illuminé la plage d’une splendide lumière. Une chose est sûre je devrais passer une bonne nuit. Dès le lendemain, je retourne sur le bateau pour une demi-journée en mer, pour passer encore du temps avec ces majestueux requins-baleines.
Le lendemain matin, je suis sur le bateau avec des personnes complétement différentes. 8 personnes se sont jointes à nous. Elles font parties d’un groupe de Yoga, en stage sur l’île. Elles sont beaucoup moins existées à l’idée de se mettre à l’eau avec ce géant de mer. Pour ne rien vous cacher, cela m’arrange bien, car je vais avoir un temps beaucoup plus important, seul, avec ces animaux qui m’ont toujours fascinés et me fascinent toujours même après leur découverte et la première approche que j’ai eu la veille. La matinée est exceptionnelle. Elle profitera aussi grandement aux personnes ne désirant pas se mettre à l’eau. En effet, un autre bateau vient de découvrir un requin-baleine au milieu du grand bleu stagnant à quelques centimètres sous l’eau. Ils ont eu une chance inouïe de tomber dessus car aucune activité à la surface ou dans les airs ne pouvait signaler sa présence. Ce dernier nous réserve un spectacle digne de ce nom. Il reste plus de 30 minutes sans quasiment bouger, simplement en donnant l’impression de faire son curieux, en posant sa bouche, successivement, à l’arrière des deux bateaux. Dans l’eau et sur les ponts des embarcations, tout le monde peut en profiter à sa façon. Je nage autour de lui, sous lui. Je m’amuse avec ces poissons pilotes qui viennent titiller de près ma caméra Gopro.
Je peux admirer ces différentes nageoires, à commencer par les puissantes pectorales, en forme de faux. Tandis que les deux nageoires dorsales triangulaires ne possèdent pas du tout la même taille. Elles possèdent le même damier que le reste du corps mais la seconde en partant de la tête est beaucoup plus petite. Puis, il y a enfin la nageoire caudale imposante et qui lui donne vraiment la silhouette d’un requin. Son déplacement ondulé est vraiment caractéristique aussi de cette espèce. Le lobe supérieur est bien plus grand que le lobe inférieur même si l’asymétrie devient moins prononcée chez les adultes. Je passe très près à chaque fois de toucher cette nageoire caudale, sans jamais l’effleurer. J’adore suivre les requins-baleines de très près, juste derrière eux pour prendre pleinement conscience de ce mouvement. Quoi qu’il en soit, c’est cette nageoire qui fournit la force motrice, ne faisant cependant pas de lui un nageur très efficace. Se déplaçant à une vitesse moyenne de 3 à 5 km/h, il est un poisson relativement lent. Le fait qu’il utilise tout son corps pour nager ne plaide pas à son avantage. Mais, cela m’arrange presque car cela me permet de le suivre pendant quelques temps même quand il est en mouvement.
En attendant, nous profitons pleinement de l’inactivité de l’un des leur, de sa passivité et même ce que l’on pourrait considérer comme un intérêt pour nos bateaux et les êtres humains qui s’activent autour de lui. Après un moment unique ce dernier décide de disparaître dans les profondeurs de l’océan; cet environnement que ne maîtrise pas du tout encore l’être humain et dont il a encore tellement à découvrir. Il nous salue une dernière fois, avec un grand coup de caudale, puis disparait définitivement de nos champs de vision. Tanguy, qui est le capitaine à bord en cette journée, nous confirme la chance que nous avons eu de pouvoir admirer ce spécimen pendant si longtemps. En cette demi-journée, la chance ne va pas nous quitter. Nous nous apprêtons à vivre des moments uniques.
A plusieurs reprises, nous pouvons nous remettre à l’eau avec différents requins-baleines. Le second se tourne dans tous les sens. Il nous montre ces capacités à évoluer dans ce milieu aquatique. Puis nous avons la chance d’assister à une chasse en groupe. 3 requins-baleines de taille différente partagent leurs efforts pour regrouper une nourriture abondante. Sous différents angles, je peux les admirer entrecroiser leur trajectoire et composer un balai maritime intense. Je suis déjà comblé mais je suis loin d’être au bout de mes surprises en cette demi-journée grandiose.
A chaque fois qu’un bateau approche demandant à Tanguy où sont les requins-baleines, ce dernier répond: «Là, où se trouve Matthieu!» En effet, ma réputation est déjà faite. Je ne lâche rien, je suis toujours le dernier à l’eau, celui a toujours fournir l’effort jusqu’à épuisement pour continuer à admirer ces animaux magistraux. Si je suis dans l’eau, cela signifie que je ne suis pas très loin de quelque chose à observer.
Cela paie! D’une certaine façon ma persévérance va être récompensée lors d’une des dernières mises à l’eau. Nous apercevons une tâche blanche dans l’eau. Tanguy nous dit d’y aller. Je suis le premier à m’immerger. Je suis nez-à-nez avec des raies modula mais aussi, encore plus impressionnant, avec une raie Manta Albinos toute blanche. J’en profite pendant quelques secondes, avant que cette dernière d’un simple battement de nageoire s’éloigne définitivement de mon champ de vision. Je suis encore dans l’eau à la recherche des requins-baleine qui se trouvaient à proximité. Mais ce n’est pas un poisson qui va se présenter à moi et passer à quelques mètres en dessous de mes palmes. C’est un mammifère, un rorqual (plus communément appelé baleine) qui vient de me frôler, si l’on prend sa corpulence comme référence. Je n’en crois pas mes yeux. J’ai à peine le temps de crier «Whales» pour que les quelques personnes à l’eau en profite avant d’essayer d’en profiter pleinement pendant les quelques secondes où je vais l’avoir dans mon champ de vision! Tanguy qui s’est mis à l’eau va aussi pouvoir l’admirer de très près. Nous n’arriverons même pas à déterminer, après coup, s’il s’agit d’un rorqual de Bryde, ou d’un rorqual d’Omura. Une chose est sûre, Tanguy me confirme que nous venons de vivre quelque chose de très particulier que peu de personne auront jamais la chance de voir, surtout dans les eaux territoriales d’un pays comme Madagascar. Mais ce n’est pas de notre «faute», nous nous sommes mis à l’eau avec des poissons et ce dernier est venu nous rendre visite.
Quoi qu’il en soit, cette demi-journée se termine en apothéose et je ne vois pas comment je ne pourrais pas retourner le lendemain à l’eau pour profiter de cette profusion de vie marine dans les eaux de ces îles malgaches, trônant dans le canal du Mozambique, à quelques miles nautiques seulement des côtes d’une des plus grande îles au monde!
Après avoir discuté avec Elina, j’arrive à me joindre à un des groupes qui possède encore une place disponible pour le lendemain. Je négocie aussi, au mieux, le prix pour les trois sorties. J’obtiens un prix défiant toute concurrence, sûrement car je partage avec eux la même passion. Aussi et surtout car le réseau et le bouche à oreille sont déterminant pour leur business et la suite de leur activité. J’ai la possibilité de faire la différence, ou au moins d’apporter ma pierre à leur édifice, lors de mon voyage autour du monde, avec ce partage par écrit que je concrétise actuellement en posant ces quelques mots sur l’écran de mon ordinateur. Je ne peux faire qu’une bonne publicité pour cette société familiale des baleines Rand’eau à Madagascar qui me permet de réaliser un de mes rêves, avec une intensité rarement égalée, dans la bonne ambiance. Leur professionnalisme servira, je l’espère, leur réputation pour de nombreuses années, permettant ainsi de faire perdurer leur activité encore et encore. Je viens donc de finir cette demi-journée sensationnelle, de profiter des joies de la vie à Madagascar, et de vive une après-midi des plus tranquilles sous les cocotiers de la plage de Madirokely… Je suis déjà accroc et j’attends avec impatience la journée suivantes et les promesses inexistantes, mais pourtant bien réelles, de passer encore du temps dans l’eau, avec un animal qui ne peut pas être comparé à aucun autre.
Plusieurs zones de mystère planent encore autour de cet animal marin. La BBC offre plus d’un million de dollars à la personne qui pourra lui apporter la vidéo de requins-baleines se reproduisant, ou lors de la mise-à-bas d’une femelle adulte. Les scientifiques n’arrivent pas à s’accorder concernant la méthode de reproduction et la qualification de cet animal. Pourtant il semble vraisemblablement qu’il soit ovovivipare, et non ovipare comme certaines conclusions prématurées, après une ou deux découvertes dans la nature, aurait pu le laisser croire. La capture d’une femelle adulte au large de Taïwan, avec 300 jeunes dans son utérus, confirmerait la théorie qui est maintenant celle retenue par le monde scientifique. L’ovoviviparité adoptée par le requin-baleine serait alors relativement semblable à celui des requins nourrices; les jeunes se développent dans un œuf au sein de l’utérus de la femelle adulte, duquel ils doivent s’extraire, avant d’être «mis bas» par leur mère. Aucune preuve n’a pu être apportée pour confirmer ces données et les ombres sont encore multiples concernant la vie de ce poisson. La période de gestation est une énigme même si de nombreux scientifiques établiraient cette dernière à deux ans comme le requin nourrice. Il disparaît parfois pendant des semaines et aucune certitude n’a pu être affirmée ou confirmée. Il semblerait qu’il plonge à plus de 1,5 km sous la surface pour se reposer… Où, quand et comment ils se perpétuent reste énigmatique. La seule certitude concerne le fait que les plus petits requins- baleines, retrouvés vivants dans le milieu naturel, mesuraient 55 à 59 cm de long et qu’ils portaient, pour certains, une cicatrice ombilicale. Ils ont été pêchés dans différents océans. Dans les différentes zones d’observation des requins-baleines par les êtres humains, ceux-ci ne sont présents que quelques semaines ou au plus quelques mois, dans les lagons ou près des récifs coralliens, où prolifèrent à certaines époques de l’année du plancton. Le changement de l’eau a sûrement aussi un impact décisif sur leurs déplacements. Quoi qu’il en soit, les requins-baleines migrent sur de longues distances. Ils peuvent parcourir plus de 12000 kilomètres, en se déplaçant de jour comme de nuit à une faible vitesse mais constante. Des balises, posées sur certaines des requins-baleines (mais qui n’ont pas tenu dans le temps), ont permis de détecter de nombreux mouvements, souvent en solitaire mais formant parfois des groupes imposants dans les lieux où la nourriture est abondante. Il vit, quoi qu’il en soit, dans une bande autour de l’équateur, jusqu’à 30° de latitude Nord et 35° de latitude Sud. Le requin-baleine est considérée comme une espèce essentiellement pélagique, vivant dans des eaux profondes, même si leur observation est rendue possible lors d’intermède saisonniers où ils apparaissent de nouveau dans des lieux bien définis, comme en cette fin d’année dans les eaux peu profondes autour de Nosy Be.
Sa durée de vie est aussi un total mystère, même si elle estimée entre 100 et 150 ans. Néanmoins le plus vieux spécimen jamais retrouvé était âgé «seulement» de 70 ans, ce qui est digne des plus longues longévités dans le règne animal. Malgré cela l’espèce est estimée en dangers, comme je le signalais auparavant, même si aucun recensement précis et digne de ce nom n’a pu être effectué. Nous ne possédons aucune information précise sur la population mondiale totale qui peuple les océans du monde entier. En effet, leur présence sporadique dans des endroits où l’être humain peut l’observer, les grandes migrations, le manque d’informations sur leur habitude, la méthode seulement récente pour les différencier, n’aident pas à en faire leur décompte. Ces inconnues et le fait qu’il ne vive pas, pour ainsi dire en captivité (3 ou 4 spécimen vivent dans de très grands aquarium dont 2 aux Etats-Unis), me donne un respect très particulier pour ce poisson exceptionnel. Le fait de l’admirer de très près amplifie encore cette sensation unique.
En tout cas, cette troisième journée en mer, en ce samedi 25 Octobre 2014, promet d’être haute en couleurs. Je le souhaite vraiment car elle sera la dernière, pour moi, cette fois-ci, dans ces lieux. Le lendemain je m’envole vers une nouvelle destination. En attendant, je suis avec le troisième fondateur de la société; Arthur. Sur le bateau l’équipage de touriste est très hétéroclite, avec différentes personnalités, auxquelles il faut ajouter une personne spéciale; un reporter pour des documentaires télévisés. Ce français est assez connu dans le milieu car il a déjà effectué de nombreux reportages pour diverses émissions sur les chaînes publiques et privées françaises. Il fait cette fois-ci un double reportage sur les animaux marins et particulièrement les requins-baleines, mais aussi sur les impacts envers la nature d’activité humaine. C’est le cas par exemple de la recherche de pétrole dans les fonds marins et la mise ensuite en place des plateformes pour extraire ce précieux liquide. En effet, des recherches sont en cours à seulement quelques miles nautiques de Nosy Be. Cela inquiète grandement l’équipe des Baleines Rand’eau comme tous les professionnels travaillant avec la faune marine. Les essais et les recherches, tout particulièrement avec des ondes électromagnétiques, pourraient avoir des conséquences désastreuses sur la présence des mammifères marins et poissons dans cette région. Le sujet est en tout cas d’actualité et ce reporter va nous prendre à partie, ainsi et surtout qu’Arthur, qui va répondre à plusieurs interviews au cours de la journée. Quant à nous autre, nous devons profiter de la journée et ne pas regarder la caméra, sauf quand ce dernier nous interviewera et nous posera quelques questions sur nos impressions et nos sensations lors de cette sortie en mer.
La journée va magnifiquement commencer. Nous sommes à peine montés sur le bateau que nous voyons déjà au loin de grands jets d’eau surgir en pleine mer. C’est vraiment la fin de la période, où les baleines à bosse naviguent dans les environs pour la mise à bas, avant de repartir dans les eaux froides de l’Antarctique pour se nourrir. Pourtant les dernières présentes sur place nous offrent un spectacle de toute beauté. 3 jeunes mâles sont ensemble dans ces eaux peu profondes. Ils s’amusent avec leurs nageoires pectorales. Ils font d’énormes sauts hors de l’eau, ils tapent leur caudale contre sa surface, quand ils ne sortent pas la tête, hors de l’eau, avec leur corps à la verticale. Pendant de longues minutes nous en prenons pleins les yeux. Le spectacle est ahurissant, à seulement quelques dizaines de mètres de nous. Nous n’étions pas sortis en mer pour cela, mais c’est un bonus que je ne rechigne pas du tout à apprécier, pendant tout le temps que nous restons à leurs côtés. Ces jeunes mâles passent ensuite à la vitesse supérieure, en augmentant leur vitesse de croisière et en essayant sûrement de s’éloigner des différents bateaux venus à proximité. Nous n’entamons pas alors une course poursuite, mais décidons de leur laisser la route libre pour continuer leur fin de séjour dans ces eaux chaudes.
Nous mettons cap un peu plus au large pour rechercher des requins-baleines. Nous tombons très rapidement sur deux spécimens en chasse. Après la première mise à l’eau et après être remonté sur le bateau, nous nous rendons compte qu’il s’agit d’une chasse dynamique avec un groupe beaucoup plus nombreux de requins-baleines. Nous dénombrons 7 individus. Le balai marin est splendide. Les Requins-baleines s’entrecroisent, passant l’un au-dessus de l’autre. Certains suivent une trajectoire parallèle après avoir repérer un gros filon de plancton à filtrer puis à ingurgiter. C’est dur de savoir où donner de la tête dans l’eau, pour mon plus grand plaisir! Chacun suit des requins-baleines différents et passent plus ou moins de temps à palmer pour arriver à suivre un rythme soutenu. Nous remontons par deux fois dans le bateau, avant de retourner à l’eau, en avant de leur trajectoire pour faciliter l’observation de ces monstres marins inoffensifs. Après un bon moment dans l’eau, nous décidons aussi de les laisser naviguer en paix dans ces eaux tropicales.
Nous n’allons pas attendre longtemps avant, une fois encore, d’avoir la chance d’en observer un totalement à l’arrêt, à fleur d’eau! Nous avons plus de 20 minutes pour l’observer sous toutes ces coutures. C’est un adulte faisant une dizaine de mètres. Il est vraiment paisible et pacifiste, même quand je m’approche à quelques dizaines de centimètres de son œil. La rencontre est une nouvelle fois sublime.
C’est le bouquet final pour finir cette matinée et ces trois jours très spéciaux avec le plus gros poisson du Monde. En effet, il est temps pour nous de partir encore plus au large vers une des îles les plus belles proche des côtes malgaches. Une heure de trajet est nécessaire pour atteindre Nosy Iranja. En chemin, des dauphins viennent nous saluer. Ils jouent avec la proue du bateau et les vagues pendant quelques minutes. Ce spectacle est toujours plaisant. J’en profite à chaque fois, comme si c’était la première fois! Puis nous arrivons à Nosy Iranja et ces eaux bleues turquoise paradisiaques avec des nuances de couleurs et de tons variant à de nombreux endroits. Il s’agit en fait de deux îlots de terre séparés par une grande bande de sable de presque un kilomètre. Ce dernier apparaît à marée basse, puis il est recouvert lors de chaque marée haute, totalement ou superficiellement dépendant du coefficient de cette dernière. Nous voilà finalement sur une île paradisiaque comme j’aurais pu imaginer Nosy Be et toutes les autres îles aux alentours avant de me rendre sur place. Je suis vraiment heureux de visiter cette île en particulier. Je monte sur les hauteurs de l’îlot principal, où siège un phare. Tout en haut de cette tour, je peux admirer une magnifique vue à 360°. Les arbres du voyageur qui siègent sur les hauteurs de cette colline complète l’image paradisiaque de cette fin de voyage à Madagascar.
Je n’oublie pas tous les problèmes qui rongent cette île, toutes les difficultés pour les locaux dont nombreux se battent chaque jour pour survivre. Mais pendant ces trois jours, j’ai été totalement déconnecté de toutes réalités, dans ma bulle, pour vivre un rêve éveillé et en profiter à chaque seconde…
Sur cette île, nous nous voyons servir un copieux et délicieux buffet toujours à base de produits de la mer et de la nourriture principale à Madagascar; le riz! A la fin du repas, le journaliste me demande d’interviewer Arthur pour que l’échange soit plus vivant, pour qu’il ne soit pas tout seul derrière la caméra, posant quelques questions et Arthur, seul à être filmé. Nous passons une grosse demi-heure à effectuer cet exercice intéressant. Puis je profite de la bande de sable blanc et de l’eau bleue turquoise. Nous reprenons finalement la mer pour rentrer à Madirokely.
Je garderais à jamais des images gravées dans ma mémoire concernant cette rencontre. La nature, la faune et la flore me font vibrer. J’espère un jour vivre ou revivre ce genre de rencontre, par exemple avec les orques, l’ours polaire, ou l’aigle royal…
En attendant, je partage mes clichés et vidéos de cette expérience avec l’équipe de Baleine Rand’eau et avec le reporter qui est aussi intéressé par mes films… Peut-être certains extraits passeront dans ces reportages. En attendant, nous sirotons une bière en admirant le coucher de soleil. Puis je vais une dernière fois aller manger sur les étals de locaux, dans la rue principale, qui s’illuminent la nuit à l’aide de bougies. Je déguste du poisson grillé tout frais pêché, une salade de pâte et des bananes flambées. Je bois ensuite un verre avec «Rasta Men», le frère de «Mamie», puis je profite de ma dernière nuit dans ce petit bungalow en bois, très simple, mais qui aura été parfait pour ce deuxième cours mais intense séjour à Nosy Be.
Le lendemain, avant de gagner l’aéroport, je m’arrête au marché de Hell-Ville. Je fais la provision de noix et fruits secs (cacahuètes, noix de cajou, banane et mangue séchée). J’achète plus de 2 kilogrammes de ces denrées qui sont, ici, très peu chères. Je vais en faire une utilisation précise lors d’un challenge particulier, qui m’attend, quelques jours après que j’aurais atteints ma nouvelle destination. Je m’envole et j’admire les spectaculaires paysages de ces côtes paradisiaques. Pourtant je n’ai pas vraiment la tête dans les nuages, ou dans les étoiles… Mon esprit est encore avec ces spectaculaires poissons et autres mammifères qui m’ont offerts des instants mémorables!