jeudi 17 novembre 2011

Le Népal, Première Partie

Avoir quitté le Tibet et ne pas avoir pu y passer le temps escompté est une chose! Arrivé dans un pays; le Népal, qui m’attirait et m’attire énormément en est une autre…

Le compromis est tout trouvé est l’excitation monte lors des dernières minutes de trajet en terre chinoise ou plus particulièrement tibétaine. Je n’ai jamais passé une frontière entre 2 pays qui impliquera des changements aussi radicaux et totaux tel que c’est le cas entre le Tibet et le Népal.
Ces 2 pays sont aux antipodes l’un de l’autre dans de nombreux domaines. Cela commencera par la modification des paysages, du relief. A seulement quelques kilomètres de la frontière, nous entrons dans une vallée, non plus désertiques comme nous l’avons observés depuis des jours au Tibet, mais luxuriante et verdoyante.
Les flancs de montagnes et canyons sont constitués de forêts, de nombreux cours d’eau, torrents et cascades. En bas du canyon que nous surplombons, nous devinons une large et puissante rivière.
Où l’eau est présente, la vie est foisonnante! Animaux sauvages, apprivoisés et fermiers se côtoient. Les insectes s’entendent à chaque recoin de la vallée. Les plantes poussent partout. La concentration de population augmente sensiblement.
L’ensemble de ces modifications s’expliquent aussi par la forte augmentation de la température (+15 à 20° permettant de nous dévêtir allégrement), la chute progressive mais importante de l’altitude et surtout l’effet de Mousson présent dans cette région (beaucoup moins vrai du côté tibétain en raison de la protection par les hautes montagnes de la chaîne himalayenne).

Le franchissement entre les deux pays se matérialise par un pont au milieu de la vallée. Les contrôles côté chinois pour sortir du territoire sont multiples: permis, passeport, fouille des sacs, vérification des visas. Le pont franchi, je m’attends à un poste de contrôle pour vérification et contrôle des entrées. Il n’en sera rien! Le franchissement sans égard d’une porte en fer, grande ouverte sous le regard de deux militaires, est la matérialisation de la frontière. Nous ne savons pas encore, à cet instant, que nous sommes officiellement au Népal sans visa. Dans le but d’être en règle et surtout pour éviter les déboires à la fin du séjour, nous effectuerons les démarches nécessaires, avec Elena qui n’avait pas non plus son visa, et nous obtiendrons le précieux sésame en seulement quelques minutes.

Le visage des habitants va évoluer grandement. Proche du stéréotype indien il est totalement différents des visages tibétains et chinois côtoyaient il y a quelques heures. La première approche me permet de constater un accueil peu chaleureux et peu souriant. Cet état de fait sera démenti très vite par la suite. Un rapport totalement différent se crée avec la plupart des Népalais dès le trajet pour rejoindre Katmandou.
Néanmoins, la relation des népalais vers les touristes et leur argent prend une dimension tout autre qu’au Tibet. Dès notre arrivée sur le territoire des jeunes nous suivent pour essayer de nous vendre leur service et nous conduire vers une jeep ou un bus. Le but est de toucher une commission pour avoir indiqué tel ou tel autre moyen de transport. La pression, pour nous vendre leur service, n’est pourtant pas oppressante, seulement insistante et exercé avec politesse et respect. Luttant un peu pour trouver le meilleur compromis et rester maître de notre choix, nous opterons finalement pour la solution du bus local. Les 6h00 de trajet, pour atteindre Katmandou, nous réserverons des paysages, à couper le souffle, une vue sur l’Everest et la chaîne himalayenne côté népalais, et l’arrivée dans une ville bouillonnante et surprenante après 10 jours dans la nature.
Les rues grouillent et sont envahies par des népalais et touristes forant une masse continue de têtes et corps s’enchevêtrant. Les propositions pour le logement sont multiples. Il en sera de même pour la nourriture variée, les nombreux sites historiques, temples et stupas à visiter.

Parmi les moments forts, je retiens la visite du Durbar Square, centre historique de Katmandou,


du temple de Swayambhunath, surnommé très justement le temple des singes,


et de l’ancienne cité-état de Patan abritant le plus saisissant ensemble de temples et palais de tout le pays.

Il est très agréable et impressionnant de contempler des temples et empreintes bouddhistes à chaque recoin de rues. La ferveur de la croyance est présente, même si elle est beaucoup moins marquée qu’au Tibet.

Le reste de mon séjour dans la capitale sera fait de rencontres fortuites, de dégustation de plats plus ou moins traditionnels du Népal, de flâneries dans les rues recelant de petits trésors, et d’instants relaxant en toute quiétude. Certains aspects de la culture népalaise m’interpellent dans un premier temps. Les népalais sont très sensoriels, affectifs. Le contact physique entre deux êtres humains est normal. Il est commun de voir des amis masculins se tenant la main, se tenir bras dessus-dessous. Très rapidement, je trouve cela touchant et cela me conviendrait, sûrement, si cela n’était pas, en Europe, perçu comme des gestes déplacés.

La vie trépidante de cette ville, aux multiples facettes, ne peut me convenir qu’un certain temps.
Je coupe donc le séjour, par une expédition de 5 jours dans un lieu que je voulais absolument visiter: le parc national de Chitwan proche de la frontière indienne. Le trajet, à travers les montagnes cultivés et forestières, est plaisant. L’arrivée à Sauhara en bordure de parc augure de très bons moments. Nous sommes en pleine campagne près de la forêt de sals et marécages constituant ce parc national de Chitwan («cœur de la jungle») inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Loin de l’agitation de la capitale, la ville est constituée de maisons en terre occupées par de nombreux paysans récoltant le blé et autres plantes à graines, élevant du bétail, et vacants à de nombreuses autres occupations leur permettant de vivre désaiment.
L’endroit permet immédiatement de se relaxer et de se plonger dans un rythme calme et serein. La vie dans le Lodge va être confortable et intéressante si l’on prend en compte la rencontre de guides géniaux et connaissant la jungle «comme leur poche», des chambres spacieuses, la collaboration avec les orphelinats et centres pour femme en difficultés de la ville. Pour ces deux derniers, leur proximité est passionnante et le reversement d’une partie des profits réalisé par notre hôtel et d’autant plus appréciable.
Les discussions que j’aurais avec les volontaires de ces centres me donnent envie de prendre part à ces projets, d’aider dans un futur plus ou moins proche mon prochain d’une manière ou d’une autre. Cela fait déjà un bout de temps que ça me traverse l’esprit, me pose question. Je sais que si j’adore mon métier d’ingénieur, du fait de sa diversité et intérêts multiples, une seule chose me manque: aider autrui et tout être humain ou animal quel qu’en soit la forme et où que ce soit. Le temps viendra sûrement…
Le Lodge se trouve à quelques encablures de la forêt et surtout à quelques centaines de mètres du lieu où se trouvent les éléphants domestiqués.

Pouvoir les observer de longues minutes, chaque jour, et à différents moments de la journée, me permettra de comprendre un peu mieux leur comportement, l’interaction avec les êtres humains et pourquoi chaque animal possède son propre dresseur dès le plus jeune âge.
Malgré son apparente tranquillité, l’éléphant peut être très agressif. Si nous ne prêtons pas attention à ces réactions, il peut nous écraser tel un petit insecte insignifiant et surtout du fait de sa vue qui ne lui permet pas de nous percevoir tel que nous sommes exactement. En raison de sa corpulence, l’éléphant peut alors être une arme dangereuse, voire mortelle même si l’intention primaire de ce dernier n’est pas hostile.
Les quantités d’herbes, plantes, feuilles ingurgités sont impressionnantes et demandent de longues heures par jour à ce pachyderme. Il peut devenir un travailleur forcené, très pratique pour de nombreuses tâches humaines tel que la transportation de grosses charges, le déplacement en pleine jungle,…
Une première balade accompagnée d’un guide expérimenté va me permettre d’ores et déjà de voir des oiseaux, d’apercevoir des daims et d’observer l’emblème de ce parc, qui est le rhinocéros unicorne. Deux mâles ont traversés la rivière et se nourrissent pendant de longues minutes d’herbes hautes.
Ils sont très attentifs à notre présence. Leur odorat et ouïe, très sensibles, sont en éveils et ces sens leur permettent de nous localiser sans aucun soucis. Les règles de sécurité et de respects de la nature sauvages sont indispensables et à faire falloir à cet instant plus que jamais. Se faire charger par un rhinocéros tête baissé, en furie n’est pas une partie de plaisir pour un frêle être humain qui sera piétiné sans aucune difficulté.
Garder une distance raisonnable avec les animaux, ne pas trop perturbé leur vie, ne pas courir de risque pour une simple photo et connaître quelques astuces si jamais la situation redoutée se produit, sont certains des points à prendre en compte.

Tel un enfant devant un nouveau jouet, je suis tout excité par ce séjour qui mélange proche relation avec la nature, relation humaine entière. Il m’apporte un bien être indéniable grâce au temps qui s’écoule paisiblement, néanmoins, agrémenté de nombreux attraits. Il serait concevable pour moi de rester beaucoup plus longtemps dans ces lieux et de vivre pleinement l’expérience. Cela pourrait passer par la construction de quelque chose de plus fort. Le temps n’est pas encore venu mais qui sait, un jour peut être…

La suite est une multitude de moments agréables. Au cours de mon séjour, je prendrais part à une descente en pirogue le long de la rivière, une balade en pleine forêt permettant de prendre contact avec les différents animaux occupants ce territoire de jungle: les cerfs, les macaques rhésus, des insectes, de nombreux oiseaux, tel le marabout, des crocodiles, et de contempler un autre rhinocéros.
Le safari à dos d’éléphant me permettra de réaliser un nouveau rêve au cours de ce voyage.
La nuit dans une tour au milieu de la jungle sera un moment de et en silence, partagé avec d’autres, dans le but de se rendre invisible au milieu de la jungle pour y observer la faune qui y vit.
Nous verrons quelques animaux, entendrons de nombreux bruits et surtout pourront admirer les empreintes du majestueux tigre du Bengale.
Le bain des éléphants sera rafraîchissant.
Sur le dos d’un d’entre eux, j’aurais un contact peau à peau avec le plus gros mammifère terrestre. Le centre d’élevage et de reproduction me permettra de s’émerveiller devant les éléphanteaux et le spectacle naturel qui nous offre.
Prendre le temps pour faire une sieste en début d’après-midi, manger des mets délicieux composants un grand buffet, rester posé lors de conversations interminables avec des étrangers, sont un luxe facilement atteignable dans cet endroit. Je renouvellerais l’expérience dès que je le pourrais et surtout le désirerais.
Un des moments que j’aurais apprécié le plus lors de ce séjour sera tout de même plus sportif et intense. Empruntant un vélo, je pars seul dans une partie de la jungle appelée les 20000 lacs.
La rapidité et furtivité acquises par l’utilisation d’un VTT me permet de me rapprocher comme jamais des animaux sauvages. Ces derniers (cerfs, singes, daims,…) surpris par ma présence à peine à quelques mètres détalent sans hésiter et sans demander leur reste. L’adrénaline acquise, au cours de cette première expérience de ce type, montera doucement au cours de la matinée. J’utilise mes capteurs sensoriels, auditifs et olfactifs, sans compter l’aspect visuel, d’une manière insoupçonnée. Là encore, il est aisé pour moi de constater qu’une personne lambda (tel que je suis) n’utilise qu’une infime partie des capacités du corps humains et de ces 5 sens. Le risque, même minime, de me retrouver nez à nez avec un rhinocéros, un ours lippu ou même le tigre du Bengale, existe. Mon histoire n’aurait sûrement pas été la même si cela avait eu lieu.
Antho me rejoignant à Katmandou, il est temps de rebrousser chemin pour s’en retourner dans cette ville animé… L’attachement à cette nature, les personnes y vivant est déjà très forte malgré ce cours séjour. L’émotion est présente et pesante en quittant les lieux. Mais l’optique de retrouver mon meilleur ami m’enchante déjà. Le temps est au voyage en mouvement pour découvrir ce monde qui nous entoure… La réalisation de ce tour du monde prendra peut-être une autre tournure avec l’évolution de mes envies et attentes… Seul l’avenir et mes futurs choix me le diront et me le dicteront…

11 commentaires:

  1. Que de vie dans tout cela, nous sommes émerveillés de partager avec toi tes nombreux moments de bonheur, d'émotion et de surprise.
    Continues à nous enchanter

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  2. j aime tout simplement Keep going... Soon our turn here in new Zealnd...I cant wait anymore!

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  3. Et bien bonhomme !
    Tout ca déborde d'aventure et de découverte !
    Ca donne envie !
    C'est super sympa de faire partager cette expérience unique avec tous.
    Et sinon .... il est sympa le Yeti ?

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  4. l'émerveillement continue à se développer et à te rendre encore plus présent que lorsque tu étais proche. Bises

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  5. Plaisir immense de pouvoir partager cette expérience magique avec vous tous… Je rêve éveillé et la concrétisation de mon projet est un réel aboutissement personnel. .. J’aime ce partage au cours de mon parcours avec les personnes rencontrées.
    Garder contact avec les personnes qui comptent pour moi en France est au moins aussi importante, voir beaucoup plus, et je vous remercie tous, vous, qui prenez le temps de m’écrire un petit message lors de votre passage sur mon blog.
    Encore aucun Yeti rencontré mais sais t-on jamais… Peut-être s’est-il expatrié lu aussi en Inde ! Lol

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  6. Merci pour ces commentaires qui me vont droit au cœur ! Suis heureux que cette expérience partagée vous permettent vous aussi de découvrir certains aspects du monde auquel nous appartenons et de continuer à nous émerveiller quel que soit notre âge, nos envies ou nos attentes en ce bas monde… Je suis sûr d’une chose, vous êtes bien présent à mes côtés à chaque instant et cela me permet d’avancer sereinement.

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  7. coucou Matthieu... jái l´impression que tu a dus temps manifique!!! It is funny, I am making a photo-book from my travelling in Russia...ey and you keep on filling libraries!!!!! it´s wonderful to see you laughing, smiling in front of all those great landscapes... makes me wanna save up money and hop on a plane right away :) greetings from Munich, a bientot TERESA

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  8. vivement le prochain film, il est tard, je vais me coucher...merci merci

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  9. So good to read from you Terasa… Such a good memory about Moscow time together.. Your pictures album should be awesome… Please you are welcome to join me again once if you can somewhere all around the World.. Else we keep in touch Take care

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  10. Bonjour Nico, Merci beaucoup pour tes messages qui me vont droits au cœur… Plaisir de pouvoir partager mon rêve avec vous… Comme tu le sais tu es le bienvenu pour me rejoindre à une étape ou une autre de mon périple où que ce soit dans le monde histoire de t’évader un peu de ton quotidien en France ! Prends soin de toi

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  11. C'est énorme. Trop bien la baignade avec l'éléphant. Bisous bisous

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