L’aventure continue en ce début d’année 2012. Je tiens à remercier les proches et amis qui m’ont gratifié de leurs meilleurs vœux. Je renouvelle mes vœux à toute personne lisant ce blog et avec qui nous n’aurons pas saisi l’occasion, nous n’aurons pas eu la chance, de personnellement, échanger quelques mots par écrits ou oral.
Certains d’entre vous me souhaite, à travers leurs vœux, de trouver ce que je suis parti chercher à l’autre bout du monde. Je ferais fausse route si je me trouvais dans cet état d’esprit, c’est pourquoi il est important de revenir dès maintenant sur cet aspect particulier de mon périple. En effet, je ne suis rien parti chercher en particulier. En d’autres termes, j’ai aussi déjà trouvé ce qui me motiver pour accomplir ce vol libre autour du monde longuement réfléchi et mûri dans mon esprit. Je jouis de l’instant présent à chaque seconde, chaque jour est une nouvelle aventure, les rencontres sont multiples et plus intéressantes les unes que les autres. J’ai saisi l’opportunité de réaliser un de mes plus grands rêves et de mettre à profit la moindre opportunité pour être heureux grâce à de simples instants de vie. J’assouvi ma soif de connaissances, de nouvelles expériences, de découvertes de différentes cultures et de populations aux antipodes des standards européens, et pourtant si proche de nous en tant qu’être humain. Je peux aussi m’extasier devant des paysages merveilleux sculptés par la nature et que je désirais voir de mes propres yeux…
Je pense d’ores et déjà me connaître trop bien et je suis persuadé que ce périple ne changera pas ma personnalité, ma sensibilité ou le fait d’être insatiable concernant les nouveaux projets. J’en ai d’ailleurs déjà de nombreux pour les années à venir, quelques soit mes choix, les décisions et leurs conséquences suite à cette aventure. Je sais aussi et surtout que mes proches et amis comptent plus que tout. J’espère partager, d’une manière ou d’une autre, des instants précieux avec vous, et vous retrouver quelque part dans un des quatre coins de ce petit bout de planète dès que possible.
Le premier janvier 2012 est donc une agréable journée, dans le train, pour continuer un périple qui me permettra de découvrir des richesses différentes dans le Sud de l’Inde. J’effectue ce trajet avec un jeune australien de 12 ans et sa maman. J’ai décidé de ne pas me rendre directement dans le fameux petit état de Goa, sur la côte Ouest du Sud de l’Inde, mais de faire un arrêt un peu plus tôt sur cette même côté bordant la mer d’Oman, dans l’état du Mahārāshtra. Bien m’en a pris!
Je descends donc à Kudal et rejoins Malvan, en bord de mer, grâce aux bus locaux. Je croiserais, au cours des 3 jours sur place, seulement un étranger; un anglais longeant la côté en moto. Les seuls touristes, peu nombreux une fois le jour de l’an terminé, sont indiens. Je vais donc aller à la rencontre de locaux, majoritairement pêcheurs. Les indications de personnes dans les rues me conduisent tout d’abord dans des hôtels grand confort donnant sur la plage. Désirant être au plus proche de la population et n’ayant pas besoin de toutes ces commodités, je n’accepte pas les prix élevés proposés et je requière des informations concernant d’autres logements. Le patron d’un de ces hôtels va naturellement m’aider et appeler une personne.
Il s’agit d’un professeur d’anglais qui loue des chambres dans sa maison. Il vient me chercher et me conduit en moto chez lui. Je vais avoir le plaisir de passer du temps avec son fils et sa fille, de pouvoir découvrir l’intérieur des différentes pièces de la maison et de déguster les fabuleux plats de sa femme. Entre autre, je mangerais un Thali non végétarien contenant un délicieux poisson, des fruits de mer cuisinés, comme jamais j’avais eu la chance de tester, avec des épices, et des chutneys à base de noix de coco.
Dès l’aube, je prends un réel plaisir à courir sur les plages de sable blanc bordées de palmiers en admirant les pêcheurs qui s’activent. Je vais, à maintes reprises, grimper dans les cocotiers pour cueillir une noix de coco. J’apprécierais le lait de coco frais avant de la briser pour déguster sa chair fraîche. Je découvrirais un marché qui se tient sur la plage et participe encore un peu plus à la féérie des lieux.
Désirant me rendre à la fameuse plage de Tarkarli Beach, à quelques kilomètres au Sud de la ville, je demande dans la rue mon chemin pour l’arrêt de bus. Un homme en moto m’indique le chemin avant de revenir près de moi et de me proposer de me déposer directement à la plage.
J’accepte volontiers m’imaginant pas que la situation puisse être finalement rocambolesque. Je n’avais jamais vécue une telle expérience et je n’attendais vraiment pas à la vivre en Inde. La pression sociale peut être très forte surtout vis-à-vis de sujets encore complètement tabous. Laissez-moi vous compter les discussions que nous partagerons lors du trajet. Après avoir évoqué différents sujets et répondus à diverses questions basiques, il commence à m’interroger sur mes tendances sexuelles. Il en vient très rapidement à me poser des questions beaucoup plus personnelles. Finalement il me demande si je sais ce que désigne le mot: gay! Viendra le temps, sur une plage déserte, des propositions indécentes concernant des expériences qui ne m’ont jamais attirées ou que je n’ai jamais envisagées. Lui procurant une réponse claire, il me conduira finalement à la destination souhaitée et repartira, non sans avoir insisté encore une fois, vers d’autres horizons. Dans un pays où l’homosexualité ne peut pas encore s’exprimer librement et ou la tolérance des hétérosexuels est plus que limitée, surtout dans les milieux ruraux, la seule façon pour ces personnes d’assouvir leur désir doit sûrement être de tenter leurs chances auprès des étrangers qui croisent leur chemin.
La plage est magique, et déserte, la baignade sera plaisante. Je vais surtout faire la rencontre de deux indiens, Gaurav et Vikas. Ils viennent d’être diplômés dans l’ingénierie civile et ils aident un ami à construire sa maison. La collecte du sable, sur la plage, a pour but de combler les espaces vides au niveau des fondations.
Nous nous lions très vite d’amitié, je les aide furtivement dans leur travaux herculéens et nous allons passer les 2 jours suivants ensemble.
Ils connaissent toute la population des alentours et ceci me permettra de saisir des opportunités inattendues. Je mange avec eux dans leur famille.
Ils vont m’emmener, en plein milieu de la nuit, dans un festival d’un petit village où se déroule différents spectacles. Pour se faire, nous allons traverser, dans des barques rustiques, à la lumière de la lune, le fleuve qui se trouve à proximité.
D’ailleurs ils ne seront pas les seuls à en profiter. Et c’est parti pour un nouveau vol en parapente!... Course à pied, baignade, petit-déjeuner sur la terrasse d’un café avec vue sur mer, visite de l’arrière-pays (entre autre le fort de Vagator), connexion au monde grâce à internet, dégustations des fruits exotiques (papaye, noix de coco, melon, ananas, banane) feront partie des diverses activités incluses dans un programme non planifié.
Les jours défilent inexorablement à une vitesse fulgurante. Cette sensation est toujours autant présente même lorsque j’essaie de diminuer sensiblement la cadence et de ne pas avoir 10000 nouvelles choses à faire dans la journée. Me voici donc de nouveau sur les routes pour me rendre à Panaji, capitale de l’état. Cette ville, aux ruelles au parfum portugais, revêt encore un caractère très colonial.
C’est à partir de ce stop aussi que je vais pouvoir constater comment l’évangélisation de l’église catholique influence grandement les pratiques religieuses actuelles d’une population. En effet, les églises sont légions dans le Sud de l’Inde, même si les catholiques ne représentent que 2,5% de la population totale.
Le plus belle exemple de l’implantation de la religion des colonisateurs réside dans l’ancienne capitale de l’état; Old Goa. Cette citée, jadis merveille religieuse du monde orientale, possède encore de nombreuses cathédrales, couvent et églises. La plus imposante des églises d’Asie est la cathédrale Sainte-Catherine mais la plus connue est la basilique Du Bom Jésus, qui renferme le tombeau et les reliques de François-Xavier, Saint patron et évangélisateur de l’Asie.
Je continue à remonter le temps. Après le seizième siècle et la période de colonisation me voici parti dans un bus public de nuit à 250 km de là pour découvrir les ruines et vestiges de l’ancienne capitale, Vijayanagar, Hampi. Je n’atteindrais cette destination que 10h00 plus tard. Je me retrouve dans un endroit envoutant et irréel qui n’a pas son pareil.
Le paysage, sculpté au cours de millions d’années d’activité volcanique et d’érosion, se compose d’énormes rochers tenant en équilibre. Ces derniers, de couleur rouille, sont disséminés sur un terrain ondulé et ils se détachent de la végétation luxuriante et verte composée de plantations de bananes, de rizières et de palmeraies.
Je laisse aisément mon imagination vagabonder. Je profite de l’ensemble des magnifiques ruines de ce royaume des dieux singes et des informations historiques glanées pour comprendre un peu mieux comment la vie se dérouler dans ces lieux il y a 700 ans. Ces bazars anciennement animés qui débordaient de pierres précieuses, la cité royale et ces fastes, les étables des éléphants ou les bains de la reine encore sur pied, les vendeurs affluant des 4 coins du monde, ces nombreux temples hindous, devaient créer une atmosphère particulière et rendre cette ville, alors composée de 500000 habitants, très animée.
Depuis l’Hemakuta Hill (colline) surplombée par un temple dédié à Shiva, j’admirerais, matin et soir, le levé et couché de soleil sur ces paysages spectaculaires. Les rencontres avec d’autres voyageurs engendrent de nombreuses discussions sur des sujets divers et variés concernant la vie, le monde actuel et la géopolitique, le voyage et ce qu’il provoque, procure, apporte à chacun…
En parlant de se mouvoir, me voici de nouveau sur les routes pour rejoindre Mysore, siège historique des Maharajas Wodeyar. Le plus beau vestige de cette dynastie reste le palais des Maharajas reconstruit au début du vingtième siècle après avoir été dévasté par les flammes en 1897. L’architecture indou-musulmane orchestrée par un anglais est un kaléidoscope incroyable de couleurs, de miroirs, de peintures, de verres colorés. C’est aussi un mélange de l’ensemble des styles existant à l’époque dans le pays et en Europe. Malheureusement, je ne pourrais pas vous faire partager ces intérieurs si particuliers, les photos y étant interdites. L’extérieur des bâtiments vous donnera déjà une petite idée de la splendeur de ce palais royal…
La ville est aussi haute en couleur, avec ces nombreux bâtiments aux designs particuliers, ces bazars et ces marchés de fleurs, épices, parfums, peintures, fruits et légumes, hauts en couleurs.
L’intérêt des indiens pour les étrangers est présent comme dans la majorité des villes de cet immense pays. Il est aisé de commencer une conversation avec un Indien balbutiant quelques mots d’anglais. Parfois agaçantes les sollicitations deviennent quand pour la centième fois de la journée on vous pose la même question: «D’où viens-tu?», «Quel est ton prénom?», «Que fais-tu dans la vie?»… L’irritation peut monter encore plus facilement quand il s’agit de relations de business: «Besoin d’un Rickshaw?», «Mon ami…» (Désolé mais on ne se connait même pas), «Monsieur, tu viens voir dans mon magasin? Regarder c’est gratuit!»… Les sollicitations sont continues, les regards très souvent très, trop insistants. Mais après avoir pris le pli, il est facile de s’en éloigner ou de couper court à tout désagrément. Et il ne faut pas oublier que la plupart des relations directes et spontanées avec les habitants de ce pays cosmopolites sont agréables, ponctuées de grand sourire et partant généralement d’un bon sentiment.
Bien sûr, je me dois aussi d’évoquer la mendicité de personnes, handicapées ou non, d’enfants malheureusement dès l’âge de 4-5 ans et sans limite supérieure d’âge. Il est impossible de donner à chacun. Il est parfois compliqué de faire la part des choses entre les personnes réellement dans le besoin et ceux qui essaient de profiter de la crédulité des touristes. Je donne parfois la pièce, «au feeling», mais plus souvent je commande un repas pour les enfants qui se présentent devant le restaurant local où je me trouve, ou j’offre de la nourriture de la rue à des personnes qui semblent en grande difficulté… Il est important d’être conscient des conditions de vie pour de nombreux indiens, de la pauvreté latente, de ne pas l’ignorer et pour autant de ne pas concentrer toute la misère du monde sur son dos mais au contraire de profiter un maximum de la chance que j’ai.
Je vais voir dans cette ville une autre facette de ce pays et son côté très dynamique grâce à une jeunesse indienne en plein effervescence. En effet, entendant, depuis la rue, de la musique indienne provenant d’un ancien bâtiment, je vais une nouvelle fois jouer la carte de la curiosité. Je pénètre dans un amphithéâtre et je vais assister à une représentation artistique de jeunes d’une école de la ville présentant leurs talents de chanteurs, danseurs. L’ambiance est survoltée et les spectateurs en pleine ébullition. L’avenir leur appartient! Je suis persuadé qu’ils seront en tirer parti et qu’ils participeront au développement et renforcement de cette puissance mondiale en plein devenir.
La route est longue et je vais maintenant m’élever pour rejoindre les hauteurs des montagnes vallonnées du Nilgiri et de la station climatique d’Ooty. Perché à 2120 mètres d’altitude, le climat se révèle beaucoup plus frais. C’est une manière de ne pas oublier que dans l’hémisphère Nord, la période hivernale est au plus fort. Dès mon arrivée dans cette ville, je fais la rencontre de Tobie; suisse allemand, et de Lucille et Joelle, néerlandaises.
Après avoir fait connaissance, nous décidons de partir à la découverte de la ville ensemble. Partageant un bon repas, puis les spécialités locales de la région, que sont le thé et la fabrication du chocolat, les discussions vont bon train. L’impression est bonne pour tous et il semble que nous ayons les mêmes projets pour la suite de notre séjour en Inde. Il se pourrait bien que je sois en présence de futurs compagnons de voyage pour un certain temps et un temps certain.
Dès le lendemain, nous partons admirer les paysages depuis le point culminant de la région à 2633 mètres, dénommé Doddabetta Lockout. Puis nous nous rendons dans les plantations de thé et nous visitons une usine de fabrication, grâce aux feuilles des théiers, de ce fameux breuvage.
Un moment inoubliable se déroulera quand nous empruntons le train miniature des lignes montagnardes des chemins de fer indiens, classé au patrimoine de l’Unesco. La sensation de retourner 100 ans en arrière est réelle. La locomotive à vapeur crache une fumée importante. Les bruits de la sirène d’avertissement ou des roues sur les rails sont dignes d’un film de western.
Nous relierons Ooty à Mettupalayam et nous allons profiter de paysages enchanteurs comprenant de nombreuses plantations de thé, une nature verdoyante qui semble beaucoup moins affectée par la pollution omniprésente qui règne dans ce pays en développement. En effet, comme mentionné auparavant, le respect de l’environnement, le traitement des déchets, l’utilisation minimisée de matières impropres pour la planète ne sont vraiment pas la priorité d’un pays devant lutté pour subvenir au besoin de tous. Les indiens ne sont d’aucune manière éduqués aux gestes de base pour «sauver la planète». Par exemple, dans les moyens de transport (train, bus), après consommation, ils jettent par la fenêtre tous les emballages plastiques, cartons, au beau milieu de la nature, sans se poser la moindre question concernant les problèmes que cela engendre et peut engendrer ultérieurement.
Après une nuit dans le bus depuis Coimbatore, nous atteignons Kochi (Cochin). Nous voici dans la région du Kerala réputée comme une des plus belle et agréable de l’Inde. Cette ville a été très longtemps un des carrefours les plus importants d’échange et de négoces entre l’Inde et l’Europe. Cette mégalopole bâtie sur une multitude d’île et surtout l’une d’entre elle, Fort Cochin sont une bouffée d’oxygène dans le tumulte de ce pays en perpétuel mouvement.
L’influence coloniale européenne se repère dans les constructions architecturales et les grandes bâtisses qui la composent. L’emblème de la ville et, officieusement, des backwaters (entrelacs de rivières, de canaux, de lac et de marécages) du Kerala sont les carrelets chinois.Ceux sont des filets de pêche gigantesques alignés sur le rivage et, qui maintenues par une armature en bois et des contrepoids, ressemblent à d’immenses toiles d’araignée suspendues dans le vide au bord de l’eau.
Malheureusement, ce procédé, introduit par les empereurs chinois 1400 ans auparavant, est amené à disparaître au profit des nouvelles techniques de pêche beaucoup plus rentable.
Nous allons prendre un réel plaisir à savourer les spécialités de la région que sont le poison et les noix de coco.
Nous assisterons à un spectacle de Kathakali, forme artistique du dix-septième siècle qui met en scène une histoire aux thèmes classiques. Participer au maquillage des acteurs pendant plus d’une heure et assister à une présentation des techniques théâtrales utilisées seront passionnantes pour moi qui est pratiqué le théâtre 4 ans durant pendant le temps passé à l’I.N.S.A (école d’ingénieur).
Les filles ont été accostées lors d’une promenade dans les ruelles de la ville pour participer au tournage d’un film et être figurants. Nous sommes conviés aussi à prendre part à cette nouvelle expérience. Malheureusement, nous serons tous déçus le lendemain quand ils prétendront que le tournage a été annulé en raison du décès d’un proche. Pour remplacer ce tournage manqué, ils nous proposent de nous joindre à une grande fête avec Dj. Nous n’accepterons pas et continueront notre découverte de cette région.
L’inde, le pays où rien n’est impossible!!... Comment se faire payer, en une heure et demie de temps et de nombreux fous rires, 160 roupies (Il est important de noter, pour rappel, qu’un salaire journalier d’ouvrier de chantier (8h00 de travaux intensifs), par exemple, est de 100 roupies pour une femme et maximum 200 roupies pour un homme)? Me promenant seul à la recherche de quelques lieux typiques, Il m’a suffi de me faire accoster par un conducteur de Rickshaw qui en premier lieu voulais simplement me conduire dans un magasin de ventes de souvenirs et cela gratuitement. Après un refus catégorique et un désintéressement complet de ma part, il en viendra aux faits assez rapidement, me stoppant ainsi dans mon élan et dans mon intention de prendre le large.
En effet, dans de nombreuses villes, un conducteur de rickshaw perçoit une commission pour chaque potentiel acheteur, et touriste avant tout, qu’il persuade de conduire dans un grand magasin de souvenirs et ventes d’objets divers. Dans son cas, il m’affirme obtenir 50 roupies et un litre d’essence pour les meilleurs d’entre eux. Ils me proposent de me payer 20 roupies pour chaque magasin visité. Aucune obligation d’acheter ou de temps minimum à passer dans chaque endroit. Le jeu commence alors quand il me conduit dans le premier d’entre-eux et me donne, pour gage, les 20 premiers roupies. Nous allons vraiment jouer le jeu à fond. Il m’apprend quelques mots en hindous et je luis enseigne des expressions bien française qui seront toujours drôle, pour lui, d’utiliser dans son activité de tous les jours. Citons par exemple: «C’est parti mon kiki!», «roule ma poule», «Bouge de là, où j’enfonce l’arrière de ta carrosserie»… Par la même occasion, il me montrera les sites que je voulais visiter et en bonus une usine de tri et de mise en conservation du gingembre.
Je recevrais l’argent promis et aurais finalement passé un moment des plus agréables. Je rejoins mes compagnons de voyage juste à temps pour assister à un spectacle typique de la région.
La quiétude de la ville n’est pas assez forte pour nous retenir et nous sommes surtout très impatients de découvrir ces paysages uniques des backwaters. Depuis Kottayam, nous allons prendre un bateau en bois, moyen de transport public, arpentant ces canaux.
Les heures passées à bord afin de rejoindre Alappuzha nous permettent d’obtenir une très bonne première approche de ces lieux. Ce paysage, digne d’une peinture, fait varier les teintes principalement de bleus et de verts, grâce aux eaux plus ou moins envahie par la végétation, des rizières, des palmiers et des bananiers qui bordent des canaux plus ou moins étroits et ombragés, des lacs… Les oiseaux endémiques sont légions, les diverses embarcations qui circulent sur ces eaux calmes créent un sentiment de vie, qui s’écoule paisiblement.
Nous allons rentrer plus profondément au cœur de cette région particulière et partir à la rencontre de villages isolés où la vie rurale continue comme jadis. Pour se faire, nous allons, depuis Kollam, au Sud de ces backwaters investir, le temps de quelques heures, une barque poussée à l’aide d’une grande perche qui s’enfonce dans la terre quelques centimètres en dessous du niveau de l’eau stagnante. Nous verrons le process de construction des kettuvallam (embarcation servant au transport du riz), nous assisterons à la fabrication du coir (fibre de coco) et verrons comment sont organisés les élevages de crevettes.
Continuant vers le Sud, nous allons prendre un peu de temps dans la station balnéaire de Varkarla. Au bord de mer, l’ensemble des restaurants, magasins et hôtels surplombent de magnifiques falaises rougeâtres. Malgré le côté très touristique, cette côté conserve les principales caractéristiques de la vie indienne (temple, maisons sommaires, rickshaws,…).
Les assiettes de fruits tropicaux sont un régal. Nous savourons aussi des omelettes Masala (épicés), un délicieux thé au lait…
Je vais aller courir tous les matins le long de la côté est découvrir de nombreux pêcheurs en activité. Ces paysages enchanteurs me poussent à prolonger la pratique sportive encore plus longtemps sans jamais avoir la sensation de forcer. Pratiquer une activité sportive intensive me procure un bien-être sans commune mesure! Dans la lancer de Goa et de cet environnement propice à Varkarla, je m’organiserais pour pouvoir aussi souvent que possible m’exercer à différentes activités.
Nous allons avoir la chance, pendant ce cours séjour dans ces lieux, d’assister à une des nombreuses fêtes existantes dans le pays. Il s’agit d’un hommage aux dieux Shiva et Ganesh qui se déroule sur plusieurs jours. Le dernier jour, une longue procession, avec une dizaine d’éléphants revêtant de magnifiques parures colorées, part du temple et parcoure les rues de la ville permettant d’impliquer l’ensemble de la population. Ces derniers sont précédés des chars représentant les différents dieux et déesses. Des groupes de percussion, des danseurs sont disséminés dans tout le cortège.
Trivandrum, principal ville du Kerala, ne constituera qu’un simple stop pour connecter avec la région du Tamil Nadu. Le retour dans une ville bondée, désorganisée et salle n’est pas évident lorsque l’on vient de passer 5 jours dans un endroit paisible, calme, agréable avec de grands espaces naturels. Heureusement, Il existe toujours des solutions d’évasion pour l’esprit. Après avoir trouvé un hôtel, non sans difficulté, nous allons visionner un film Bollywoodien. Ce dernier est intéressant spécialement pour la qualité des scènes tournées, entre autre celles de danses, de l’humour employé, de l’imagination mise en place. L’autre moment dépaysant sera de se rendre dans un parc où sont présent de nombreux et passionnants animaux.
Ce n’est pas seulement un temple mais un ensemble sacré de plusieurs hectares. De nombreuses parties religieuses du temple sont interdits aux non-hindous. Cela ne nous empêchera aucunement de profiter de ces lieux, de ressentir la dévotion et d’observer la pratique quotidienne des hindous pour leur religion. Pouvoir admirer des temples ayant conservé leur splendeur d’antan et leur puissance colorée reste une réelle chance que nous saisissons sans hésiter. Le reste de la journée se résumera à une déambulation, principalement dans le centre-ville, pour admirer une activité permanente et voir les quelques autres sites touristiques présentant un intérêt.
Nous continuons notre remontée vers le Nord et nous nous retrouvons approximativement au centre géographique du Tamil Nadu: Trichy! Cette ville, au beau milieu d’une plaine, tire son originalité d’un promontoire rocheux de 83 mètres de haut au beau milieu de la ville. Cet énorme caillou que l’on croirait tomber du ciel aura longtemps servi de forteresse naturelle. Il est aujourd’hui surplombé par le temple de Vinayaka consacré à Ganesh. Ces 437 marches seront gravies sans difficulté. Avant cela, nous aurons pu admirer le plus grand temple d’Inde, dénommé Sri Ranganathaswami. Cet ensemble religieux gigantesque est accessible après seulement avoir franchi 7 Gopuram (porte monumentale surmontée par des sculptures).
Ces visites auront lieu lors d’un jour un peu particulier me concernant. En effet, nous sommes le 22 Janvier 2012. C’est le jour de mon trentième anniversaire. Comme j’aime à le dire, c’est simplement un jour de plus qui s’écoule et rien n’aura fondamentalement changé au réveil le 23 janvier. Néanmoins, je ne peux pas ne pas penser à mes proches qui m’avaient déjà prévenu que j’exagérais d’être une nouvelle fois si loin d’eux pour cet instant précis de ma vie.
Je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes qui auront eu une pensée spéciale pour mon trentième anniversaire. Merci pour votre présence à mes côtés même à l’autre bout du monde! J’en connais certains avec qui j’aurais bien fait la fête jusqu’au bout de la nuit!
Ne soyez sans crainte, je ne me suis pas laissé dépérir. Avec Joelle et Lucille, Toby nous ayant quitté, nous allons commencer la fête dès le 22 janvier à 00h00, heure indienne. Les filles m’offrent une bouteille de vin pétillant, un livre sur la communication (grand sujet de discussions entre nous et déjà plusieurs livre avalés par l’équipe depuis que nous nous sommes rencontrés), Une carte postale de soleil couchant et des bonbons Haribo… C’est un kit parfait pour faire la fête et passer un agréable moment.
Nous remettons cela, le soir même, quand je leur offre un cocktail inédit; rhum avec du Jus de mangue spécial indien (Maaza). Je me retrouve par la même occasion aspergé de confettis. Cet anniversaire sera à jamais gravé dans ma mémoire. Le plus beau des cadeaux, que je puisse recevoir, sera la continuité de mon périple dans la même dynamique.
Pour parfaire l’expérience et vivre encore une nouvelle expérience inédite me concernant, nous tomberons en panne sèche à Auroville. Heureusement même dans ce petit village nous saurons à même de trouver de l’essence pour faire la route retour. Cette fois-ci nous nous en sortirons sans encombre et je renouvellerais ultérieurement, sans hésiter, l’expérience dans les prochains pays que je traverserais.
Comme ce fut le cas à Tokyo, je suis, sur la promenade face à la mer de Pondichéry, interviewer par la télévision locale. Il s’agit d’un tournage pour une émission culturel du Tamil Nadu. La journaliste me posera de nombreuses questions sur l’activité culturelle actuelle de l’Inde et de sa région telle que le cinéma, la danse et la musique… D’ailleurs, il est temps de découvrir un autre bijoux de cette région.
Plus que trois jours sous le signe de la vie à l’Indienne avant de décoller vers la perle de l’océan indien, le Sri Lanka depuis Chennai (Madras). Encore de la route à parcourir et quelques richesses historiques et culturelles à découvrir. Nous rejoignons Mamallapuram. Ce petit village est un endroit paradisiaque de la côté Est indienne, comportant de nombreuses merveilles archéologiques qui bordent d’agréables plages. Le jour de notre arrivée, le 26 Janvier, est un jour férié national. Les temples et monuments sont donc envahis par les indiens venus profiter de la journée dans ces lieux qui peuvent enflammer l’imagination surtout, lorsqu’au coucher du soleil, le granite prend des teintes orangés-rougeâtres. Les temples ne sont pas impressionnant par leur taille ou toute autre démesure qui est commune mesure en Inde. Ces lieux, à taille humaine, sont tout de même marqués par l’histoire et présentent certaines des plus belles œuvres de l’art antique indien. Le temple du rivage se dressant magistralement face à la mer, les Mandapa, incrustés dans la roche de la seule colline de la ville, sont des vestiges inoubliables et bien conservés de cet ancien port, seconde capitale des rois Pallava. La visite historique me fera découvrir un nouvel empire ayant régné sur ce pays et un passé glorieux qui marque encore aujourd’hui la diversité et la richesse omniprésente.
Certains d’entre vous me souhaite, à travers leurs vœux, de trouver ce que je suis parti chercher à l’autre bout du monde. Je ferais fausse route si je me trouvais dans cet état d’esprit, c’est pourquoi il est important de revenir dès maintenant sur cet aspect particulier de mon périple. En effet, je ne suis rien parti chercher en particulier. En d’autres termes, j’ai aussi déjà trouvé ce qui me motiver pour accomplir ce vol libre autour du monde longuement réfléchi et mûri dans mon esprit. Je jouis de l’instant présent à chaque seconde, chaque jour est une nouvelle aventure, les rencontres sont multiples et plus intéressantes les unes que les autres. J’ai saisi l’opportunité de réaliser un de mes plus grands rêves et de mettre à profit la moindre opportunité pour être heureux grâce à de simples instants de vie. J’assouvi ma soif de connaissances, de nouvelles expériences, de découvertes de différentes cultures et de populations aux antipodes des standards européens, et pourtant si proche de nous en tant qu’être humain. Je peux aussi m’extasier devant des paysages merveilleux sculptés par la nature et que je désirais voir de mes propres yeux…
Je pense d’ores et déjà me connaître trop bien et je suis persuadé que ce périple ne changera pas ma personnalité, ma sensibilité ou le fait d’être insatiable concernant les nouveaux projets. J’en ai d’ailleurs déjà de nombreux pour les années à venir, quelques soit mes choix, les décisions et leurs conséquences suite à cette aventure. Je sais aussi et surtout que mes proches et amis comptent plus que tout. J’espère partager, d’une manière ou d’une autre, des instants précieux avec vous, et vous retrouver quelque part dans un des quatre coins de ce petit bout de planète dès que possible.
Le premier janvier 2012 est donc une agréable journée, dans le train, pour continuer un périple qui me permettra de découvrir des richesses différentes dans le Sud de l’Inde. J’effectue ce trajet avec un jeune australien de 12 ans et sa maman. J’ai décidé de ne pas me rendre directement dans le fameux petit état de Goa, sur la côte Ouest du Sud de l’Inde, mais de faire un arrêt un peu plus tôt sur cette même côté bordant la mer d’Oman, dans l’état du Mahārāshtra. Bien m’en a pris!
Je descends donc à Kudal et rejoins Malvan, en bord de mer, grâce aux bus locaux. Je croiserais, au cours des 3 jours sur place, seulement un étranger; un anglais longeant la côté en moto. Les seuls touristes, peu nombreux une fois le jour de l’an terminé, sont indiens. Je vais donc aller à la rencontre de locaux, majoritairement pêcheurs. Les indications de personnes dans les rues me conduisent tout d’abord dans des hôtels grand confort donnant sur la plage. Désirant être au plus proche de la population et n’ayant pas besoin de toutes ces commodités, je n’accepte pas les prix élevés proposés et je requière des informations concernant d’autres logements. Le patron d’un de ces hôtels va naturellement m’aider et appeler une personne.
Il s’agit d’un professeur d’anglais qui loue des chambres dans sa maison. Il vient me chercher et me conduit en moto chez lui. Je vais avoir le plaisir de passer du temps avec son fils et sa fille, de pouvoir découvrir l’intérieur des différentes pièces de la maison et de déguster les fabuleux plats de sa femme. Entre autre, je mangerais un Thali non végétarien contenant un délicieux poisson, des fruits de mer cuisinés, comme jamais j’avais eu la chance de tester, avec des épices, et des chutneys à base de noix de coco.
Dès l’aube, je prends un réel plaisir à courir sur les plages de sable blanc bordées de palmiers en admirant les pêcheurs qui s’activent. Je vais, à maintes reprises, grimper dans les cocotiers pour cueillir une noix de coco. J’apprécierais le lait de coco frais avant de la briser pour déguster sa chair fraîche. Je découvrirais un marché qui se tient sur la plage et participe encore un peu plus à la féérie des lieux.
Désirant me rendre à la fameuse plage de Tarkarli Beach, à quelques kilomètres au Sud de la ville, je demande dans la rue mon chemin pour l’arrêt de bus. Un homme en moto m’indique le chemin avant de revenir près de moi et de me proposer de me déposer directement à la plage.
J’accepte volontiers m’imaginant pas que la situation puisse être finalement rocambolesque. Je n’avais jamais vécue une telle expérience et je n’attendais vraiment pas à la vivre en Inde. La pression sociale peut être très forte surtout vis-à-vis de sujets encore complètement tabous. Laissez-moi vous compter les discussions que nous partagerons lors du trajet. Après avoir évoqué différents sujets et répondus à diverses questions basiques, il commence à m’interroger sur mes tendances sexuelles. Il en vient très rapidement à me poser des questions beaucoup plus personnelles. Finalement il me demande si je sais ce que désigne le mot: gay! Viendra le temps, sur une plage déserte, des propositions indécentes concernant des expériences qui ne m’ont jamais attirées ou que je n’ai jamais envisagées. Lui procurant une réponse claire, il me conduira finalement à la destination souhaitée et repartira, non sans avoir insisté encore une fois, vers d’autres horizons. Dans un pays où l’homosexualité ne peut pas encore s’exprimer librement et ou la tolérance des hétérosexuels est plus que limitée, surtout dans les milieux ruraux, la seule façon pour ces personnes d’assouvir leur désir doit sûrement être de tenter leurs chances auprès des étrangers qui croisent leur chemin.
La plage est magique, et déserte, la baignade sera plaisante. Je vais surtout faire la rencontre de deux indiens, Gaurav et Vikas. Ils viennent d’être diplômés dans l’ingénierie civile et ils aident un ami à construire sa maison. La collecte du sable, sur la plage, a pour but de combler les espaces vides au niveau des fondations.
Nous nous lions très vite d’amitié, je les aide furtivement dans leur travaux herculéens et nous allons passer les 2 jours suivants ensemble.
Ils connaissent toute la population des alentours et ceci me permettra de saisir des opportunités inattendues. Je mange avec eux dans leur famille.
Ils vont m’emmener, en plein milieu de la nuit, dans un festival d’un petit village où se déroule différents spectacles. Pour se faire, nous allons traverser, dans des barques rustiques, à la lumière de la lune, le fleuve qui se trouve à proximité.
Je ne rentrerais pas dormir chez le professeur et profiterai d’une magnifique chambre d’un hôtel tenu par un de leur ami. Le lendemain matin, j’embarque sur un petit bateau de pêche avec lequel nous longerons les côtes et pourrons admirer de nombreux dauphins.
En fin de matinée, je me rendrais sur une île où des locaux viennent d’ouvrir un centre pour les touristes (indiens) avec diverses activités comme jet-ski, kayak de mer, banane gonflable tractée… Je ne vais pas s’en vous dire que tout ceci me sera généreusement offert. Mais surtout je n’oublierais jamais ces moments partagés en toute simplicité. Je perçois encore une fois la richesse, la gentillesse, l’ouverture d’esprit et l’envie d’apprendre, grâce et avec l’autre, de la population indienne. Malheureusement trop souvent pour le touriste lambda, se cantonnant aux sites très fréquentés, cet échange est inexistant. Il ne peut pas admirer cette partie caché de l’iceberg qui pourtant représente le comportement majoritaire des indiens envers autrui.
Je quitte ces lieux, non sans envie de prolonger le séjour. J’atteins Goa et plus exactement la plage d’Anjuna. J’aurais le plaisir dès en arrivant de pouvoir goûter aux joies de son marché aux puces qui se déroule tous les mercredis. Je suis de retour dans un monde très touristique où les magasins de souvenirs sont foisons, où l’accès à internet est légion, et où l’ensemble des produits occidentaux sont disponibles… Ce petit village conserve tout de même un charme irrévocable. Il est très facile de s’éloigner de l’agitation ambiante et de se retrouver seule sur les falaises à admirer des paysages somptueux. Les rapaces sont présents partout dans ce pays, même en plein milieu des grandes villes où ils tournoient au-dessus des amas de déchets. Je prends cependant un plaisir beaucoup plus grand à les admirer le long des falaises lorsqu’ils profitent des courants chauds ascendants.
D’ailleurs ils ne seront pas les seuls à en profiter. Et c’est parti pour un nouveau vol en parapente!... Course à pied, baignade, petit-déjeuner sur la terrasse d’un café avec vue sur mer, visite de l’arrière-pays (entre autre le fort de Vagator), connexion au monde grâce à internet, dégustations des fruits exotiques (papaye, noix de coco, melon, ananas, banane) feront partie des diverses activités incluses dans un programme non planifié.
Les jours défilent inexorablement à une vitesse fulgurante. Cette sensation est toujours autant présente même lorsque j’essaie de diminuer sensiblement la cadence et de ne pas avoir 10000 nouvelles choses à faire dans la journée. Me voici donc de nouveau sur les routes pour me rendre à Panaji, capitale de l’état. Cette ville, aux ruelles au parfum portugais, revêt encore un caractère très colonial.
C’est à partir de ce stop aussi que je vais pouvoir constater comment l’évangélisation de l’église catholique influence grandement les pratiques religieuses actuelles d’une population. En effet, les églises sont légions dans le Sud de l’Inde, même si les catholiques ne représentent que 2,5% de la population totale.
Le plus belle exemple de l’implantation de la religion des colonisateurs réside dans l’ancienne capitale de l’état; Old Goa. Cette citée, jadis merveille religieuse du monde orientale, possède encore de nombreuses cathédrales, couvent et églises. La plus imposante des églises d’Asie est la cathédrale Sainte-Catherine mais la plus connue est la basilique Du Bom Jésus, qui renferme le tombeau et les reliques de François-Xavier, Saint patron et évangélisateur de l’Asie.
Je continue à remonter le temps. Après le seizième siècle et la période de colonisation me voici parti dans un bus public de nuit à 250 km de là pour découvrir les ruines et vestiges de l’ancienne capitale, Vijayanagar, Hampi. Je n’atteindrais cette destination que 10h00 plus tard. Je me retrouve dans un endroit envoutant et irréel qui n’a pas son pareil.
Le paysage, sculpté au cours de millions d’années d’activité volcanique et d’érosion, se compose d’énormes rochers tenant en équilibre. Ces derniers, de couleur rouille, sont disséminés sur un terrain ondulé et ils se détachent de la végétation luxuriante et verte composée de plantations de bananes, de rizières et de palmeraies.
Je laisse aisément mon imagination vagabonder. Je profite de l’ensemble des magnifiques ruines de ce royaume des dieux singes et des informations historiques glanées pour comprendre un peu mieux comment la vie se dérouler dans ces lieux il y a 700 ans. Ces bazars anciennement animés qui débordaient de pierres précieuses, la cité royale et ces fastes, les étables des éléphants ou les bains de la reine encore sur pied, les vendeurs affluant des 4 coins du monde, ces nombreux temples hindous, devaient créer une atmosphère particulière et rendre cette ville, alors composée de 500000 habitants, très animée.
Depuis l’Hemakuta Hill (colline) surplombée par un temple dédié à Shiva, j’admirerais, matin et soir, le levé et couché de soleil sur ces paysages spectaculaires. Les rencontres avec d’autres voyageurs engendrent de nombreuses discussions sur des sujets divers et variés concernant la vie, le monde actuel et la géopolitique, le voyage et ce qu’il provoque, procure, apporte à chacun…
En parlant de se mouvoir, me voici de nouveau sur les routes pour rejoindre Mysore, siège historique des Maharajas Wodeyar. Le plus beau vestige de cette dynastie reste le palais des Maharajas reconstruit au début du vingtième siècle après avoir été dévasté par les flammes en 1897. L’architecture indou-musulmane orchestrée par un anglais est un kaléidoscope incroyable de couleurs, de miroirs, de peintures, de verres colorés. C’est aussi un mélange de l’ensemble des styles existant à l’époque dans le pays et en Europe. Malheureusement, je ne pourrais pas vous faire partager ces intérieurs si particuliers, les photos y étant interdites. L’extérieur des bâtiments vous donnera déjà une petite idée de la splendeur de ce palais royal…
La ville est aussi haute en couleur, avec ces nombreux bâtiments aux designs particuliers, ces bazars et ces marchés de fleurs, épices, parfums, peintures, fruits et légumes, hauts en couleurs.
L’intérêt des indiens pour les étrangers est présent comme dans la majorité des villes de cet immense pays. Il est aisé de commencer une conversation avec un Indien balbutiant quelques mots d’anglais. Parfois agaçantes les sollicitations deviennent quand pour la centième fois de la journée on vous pose la même question: «D’où viens-tu?», «Quel est ton prénom?», «Que fais-tu dans la vie?»… L’irritation peut monter encore plus facilement quand il s’agit de relations de business: «Besoin d’un Rickshaw?», «Mon ami…» (Désolé mais on ne se connait même pas), «Monsieur, tu viens voir dans mon magasin? Regarder c’est gratuit!»… Les sollicitations sont continues, les regards très souvent très, trop insistants. Mais après avoir pris le pli, il est facile de s’en éloigner ou de couper court à tout désagrément. Et il ne faut pas oublier que la plupart des relations directes et spontanées avec les habitants de ce pays cosmopolites sont agréables, ponctuées de grand sourire et partant généralement d’un bon sentiment.
Bien sûr, je me dois aussi d’évoquer la mendicité de personnes, handicapées ou non, d’enfants malheureusement dès l’âge de 4-5 ans et sans limite supérieure d’âge. Il est impossible de donner à chacun. Il est parfois compliqué de faire la part des choses entre les personnes réellement dans le besoin et ceux qui essaient de profiter de la crédulité des touristes. Je donne parfois la pièce, «au feeling», mais plus souvent je commande un repas pour les enfants qui se présentent devant le restaurant local où je me trouve, ou j’offre de la nourriture de la rue à des personnes qui semblent en grande difficulté… Il est important d’être conscient des conditions de vie pour de nombreux indiens, de la pauvreté latente, de ne pas l’ignorer et pour autant de ne pas concentrer toute la misère du monde sur son dos mais au contraire de profiter un maximum de la chance que j’ai.
Je vais voir dans cette ville une autre facette de ce pays et son côté très dynamique grâce à une jeunesse indienne en plein effervescence. En effet, entendant, depuis la rue, de la musique indienne provenant d’un ancien bâtiment, je vais une nouvelle fois jouer la carte de la curiosité. Je pénètre dans un amphithéâtre et je vais assister à une représentation artistique de jeunes d’une école de la ville présentant leurs talents de chanteurs, danseurs. L’ambiance est survoltée et les spectateurs en pleine ébullition. L’avenir leur appartient! Je suis persuadé qu’ils seront en tirer parti et qu’ils participeront au développement et renforcement de cette puissance mondiale en plein devenir.
La route est longue et je vais maintenant m’élever pour rejoindre les hauteurs des montagnes vallonnées du Nilgiri et de la station climatique d’Ooty. Perché à 2120 mètres d’altitude, le climat se révèle beaucoup plus frais. C’est une manière de ne pas oublier que dans l’hémisphère Nord, la période hivernale est au plus fort. Dès mon arrivée dans cette ville, je fais la rencontre de Tobie; suisse allemand, et de Lucille et Joelle, néerlandaises.
Après avoir fait connaissance, nous décidons de partir à la découverte de la ville ensemble. Partageant un bon repas, puis les spécialités locales de la région, que sont le thé et la fabrication du chocolat, les discussions vont bon train. L’impression est bonne pour tous et il semble que nous ayons les mêmes projets pour la suite de notre séjour en Inde. Il se pourrait bien que je sois en présence de futurs compagnons de voyage pour un certain temps et un temps certain.
Dès le lendemain, nous partons admirer les paysages depuis le point culminant de la région à 2633 mètres, dénommé Doddabetta Lockout. Puis nous nous rendons dans les plantations de thé et nous visitons une usine de fabrication, grâce aux feuilles des théiers, de ce fameux breuvage.
Un moment inoubliable se déroulera quand nous empruntons le train miniature des lignes montagnardes des chemins de fer indiens, classé au patrimoine de l’Unesco. La sensation de retourner 100 ans en arrière est réelle. La locomotive à vapeur crache une fumée importante. Les bruits de la sirène d’avertissement ou des roues sur les rails sont dignes d’un film de western.
Nous relierons Ooty à Mettupalayam et nous allons profiter de paysages enchanteurs comprenant de nombreuses plantations de thé, une nature verdoyante qui semble beaucoup moins affectée par la pollution omniprésente qui règne dans ce pays en développement. En effet, comme mentionné auparavant, le respect de l’environnement, le traitement des déchets, l’utilisation minimisée de matières impropres pour la planète ne sont vraiment pas la priorité d’un pays devant lutté pour subvenir au besoin de tous. Les indiens ne sont d’aucune manière éduqués aux gestes de base pour «sauver la planète». Par exemple, dans les moyens de transport (train, bus), après consommation, ils jettent par la fenêtre tous les emballages plastiques, cartons, au beau milieu de la nature, sans se poser la moindre question concernant les problèmes que cela engendre et peut engendrer ultérieurement.
Après une nuit dans le bus depuis Coimbatore, nous atteignons Kochi (Cochin). Nous voici dans la région du Kerala réputée comme une des plus belle et agréable de l’Inde. Cette ville a été très longtemps un des carrefours les plus importants d’échange et de négoces entre l’Inde et l’Europe. Cette mégalopole bâtie sur une multitude d’île et surtout l’une d’entre elle, Fort Cochin sont une bouffée d’oxygène dans le tumulte de ce pays en perpétuel mouvement.
L’influence coloniale européenne se repère dans les constructions architecturales et les grandes bâtisses qui la composent. L’emblème de la ville et, officieusement, des backwaters (entrelacs de rivières, de canaux, de lac et de marécages) du Kerala sont les carrelets chinois.Ceux sont des filets de pêche gigantesques alignés sur le rivage et, qui maintenues par une armature en bois et des contrepoids, ressemblent à d’immenses toiles d’araignée suspendues dans le vide au bord de l’eau.
Malheureusement, ce procédé, introduit par les empereurs chinois 1400 ans auparavant, est amené à disparaître au profit des nouvelles techniques de pêche beaucoup plus rentable.
Nous allons prendre un réel plaisir à savourer les spécialités de la région que sont le poison et les noix de coco.
Nous assisterons à un spectacle de Kathakali, forme artistique du dix-septième siècle qui met en scène une histoire aux thèmes classiques. Participer au maquillage des acteurs pendant plus d’une heure et assister à une présentation des techniques théâtrales utilisées seront passionnantes pour moi qui est pratiqué le théâtre 4 ans durant pendant le temps passé à l’I.N.S.A (école d’ingénieur).
Les filles ont été accostées lors d’une promenade dans les ruelles de la ville pour participer au tournage d’un film et être figurants. Nous sommes conviés aussi à prendre part à cette nouvelle expérience. Malheureusement, nous serons tous déçus le lendemain quand ils prétendront que le tournage a été annulé en raison du décès d’un proche. Pour remplacer ce tournage manqué, ils nous proposent de nous joindre à une grande fête avec Dj. Nous n’accepterons pas et continueront notre découverte de cette région.
L’inde, le pays où rien n’est impossible!!... Comment se faire payer, en une heure et demie de temps et de nombreux fous rires, 160 roupies (Il est important de noter, pour rappel, qu’un salaire journalier d’ouvrier de chantier (8h00 de travaux intensifs), par exemple, est de 100 roupies pour une femme et maximum 200 roupies pour un homme)? Me promenant seul à la recherche de quelques lieux typiques, Il m’a suffi de me faire accoster par un conducteur de Rickshaw qui en premier lieu voulais simplement me conduire dans un magasin de ventes de souvenirs et cela gratuitement. Après un refus catégorique et un désintéressement complet de ma part, il en viendra aux faits assez rapidement, me stoppant ainsi dans mon élan et dans mon intention de prendre le large.
En effet, dans de nombreuses villes, un conducteur de rickshaw perçoit une commission pour chaque potentiel acheteur, et touriste avant tout, qu’il persuade de conduire dans un grand magasin de souvenirs et ventes d’objets divers. Dans son cas, il m’affirme obtenir 50 roupies et un litre d’essence pour les meilleurs d’entre eux. Ils me proposent de me payer 20 roupies pour chaque magasin visité. Aucune obligation d’acheter ou de temps minimum à passer dans chaque endroit. Le jeu commence alors quand il me conduit dans le premier d’entre-eux et me donne, pour gage, les 20 premiers roupies. Nous allons vraiment jouer le jeu à fond. Il m’apprend quelques mots en hindous et je luis enseigne des expressions bien française qui seront toujours drôle, pour lui, d’utiliser dans son activité de tous les jours. Citons par exemple: «C’est parti mon kiki!», «roule ma poule», «Bouge de là, où j’enfonce l’arrière de ta carrosserie»… Par la même occasion, il me montrera les sites que je voulais visiter et en bonus une usine de tri et de mise en conservation du gingembre.
Je recevrais l’argent promis et aurais finalement passé un moment des plus agréables. Je rejoins mes compagnons de voyage juste à temps pour assister à un spectacle typique de la région.
La quiétude de la ville n’est pas assez forte pour nous retenir et nous sommes surtout très impatients de découvrir ces paysages uniques des backwaters. Depuis Kottayam, nous allons prendre un bateau en bois, moyen de transport public, arpentant ces canaux.
Les heures passées à bord afin de rejoindre Alappuzha nous permettent d’obtenir une très bonne première approche de ces lieux. Ce paysage, digne d’une peinture, fait varier les teintes principalement de bleus et de verts, grâce aux eaux plus ou moins envahie par la végétation, des rizières, des palmiers et des bananiers qui bordent des canaux plus ou moins étroits et ombragés, des lacs… Les oiseaux endémiques sont légions, les diverses embarcations qui circulent sur ces eaux calmes créent un sentiment de vie, qui s’écoule paisiblement.
Nous allons rentrer plus profondément au cœur de cette région particulière et partir à la rencontre de villages isolés où la vie rurale continue comme jadis. Pour se faire, nous allons, depuis Kollam, au Sud de ces backwaters investir, le temps de quelques heures, une barque poussée à l’aide d’une grande perche qui s’enfonce dans la terre quelques centimètres en dessous du niveau de l’eau stagnante. Nous verrons le process de construction des kettuvallam (embarcation servant au transport du riz), nous assisterons à la fabrication du coir (fibre de coco) et verrons comment sont organisés les élevages de crevettes.
Continuant vers le Sud, nous allons prendre un peu de temps dans la station balnéaire de Varkarla. Au bord de mer, l’ensemble des restaurants, magasins et hôtels surplombent de magnifiques falaises rougeâtres. Malgré le côté très touristique, cette côté conserve les principales caractéristiques de la vie indienne (temple, maisons sommaires, rickshaws,…).
Voici venu le temps de se relaxer. Nous profitons de l’océan dont la température avoisine les 25°C, des plages de sable blanc, de la vue depuis les restaurants avec internet pour déguster de très bons petits déjeuners.
Les assiettes de fruits tropicaux sont un régal. Nous savourons aussi des omelettes Masala (épicés), un délicieux thé au lait…
Je vais aller courir tous les matins le long de la côté est découvrir de nombreux pêcheurs en activité. Ces paysages enchanteurs me poussent à prolonger la pratique sportive encore plus longtemps sans jamais avoir la sensation de forcer. Pratiquer une activité sportive intensive me procure un bien-être sans commune mesure! Dans la lancer de Goa et de cet environnement propice à Varkarla, je m’organiserais pour pouvoir aussi souvent que possible m’exercer à différentes activités.
Nous allons avoir la chance, pendant ce cours séjour dans ces lieux, d’assister à une des nombreuses fêtes existantes dans le pays. Il s’agit d’un hommage aux dieux Shiva et Ganesh qui se déroule sur plusieurs jours. Le dernier jour, une longue procession, avec une dizaine d’éléphants revêtant de magnifiques parures colorées, part du temple et parcoure les rues de la ville permettant d’impliquer l’ensemble de la population. Ces derniers sont précédés des chars représentant les différents dieux et déesses. Des groupes de percussion, des danseurs sont disséminés dans tout le cortège.
Trivandrum, principal ville du Kerala, ne constituera qu’un simple stop pour connecter avec la région du Tamil Nadu. Le retour dans une ville bondée, désorganisée et salle n’est pas évident lorsque l’on vient de passer 5 jours dans un endroit paisible, calme, agréable avec de grands espaces naturels. Heureusement, Il existe toujours des solutions d’évasion pour l’esprit. Après avoir trouvé un hôtel, non sans difficulté, nous allons visionner un film Bollywoodien. Ce dernier est intéressant spécialement pour la qualité des scènes tournées, entre autre celles de danses, de l’humour employé, de l’imagination mise en place. L’autre moment dépaysant sera de se rendre dans un parc où sont présent de nombreux et passionnants animaux.
Néanmoins, nous ne prenons pas le temps de nous appesantir trop longtemps. Nous nous rendons en train à Madurai. Cette ville est l’âme du Tamil Nadu et le séjour sera étrangement très plaisant malgré la grandeur de cette ville. Une des plus vielles civilisations de cette planète, les tamouls, fait déjà référence à cette fameuse et belle citée réputée pour ces épices. Nous sommes en présence de personnes parlant aussi, dans cette région, l’une des plus vielles langues du monde, celle des Dravidiens, qu’entendait déjà les romains il y a 2000 ans. Toute personne blasée par son voyage en Inde ne pourrait pas rester indifférent lors de la visite du temple de Sri Meenarskshi. Cette structure labyrinthique est époustouflante, colorée et sûrement la plus aboutie et esthétique de toute l’architecture d’Inde du Sud.
Ce n’est pas seulement un temple mais un ensemble sacré de plusieurs hectares. De nombreuses parties religieuses du temple sont interdits aux non-hindous. Cela ne nous empêchera aucunement de profiter de ces lieux, de ressentir la dévotion et d’observer la pratique quotidienne des hindous pour leur religion. Pouvoir admirer des temples ayant conservé leur splendeur d’antan et leur puissance colorée reste une réelle chance que nous saisissons sans hésiter. Le reste de la journée se résumera à une déambulation, principalement dans le centre-ville, pour admirer une activité permanente et voir les quelques autres sites touristiques présentant un intérêt.
Nous continuons notre remontée vers le Nord et nous nous retrouvons approximativement au centre géographique du Tamil Nadu: Trichy! Cette ville, au beau milieu d’une plaine, tire son originalité d’un promontoire rocheux de 83 mètres de haut au beau milieu de la ville. Cet énorme caillou que l’on croirait tomber du ciel aura longtemps servi de forteresse naturelle. Il est aujourd’hui surplombé par le temple de Vinayaka consacré à Ganesh. Ces 437 marches seront gravies sans difficulté. Avant cela, nous aurons pu admirer le plus grand temple d’Inde, dénommé Sri Ranganathaswami. Cet ensemble religieux gigantesque est accessible après seulement avoir franchi 7 Gopuram (porte monumentale surmontée par des sculptures).
Ces visites auront lieu lors d’un jour un peu particulier me concernant. En effet, nous sommes le 22 Janvier 2012. C’est le jour de mon trentième anniversaire. Comme j’aime à le dire, c’est simplement un jour de plus qui s’écoule et rien n’aura fondamentalement changé au réveil le 23 janvier. Néanmoins, je ne peux pas ne pas penser à mes proches qui m’avaient déjà prévenu que j’exagérais d’être une nouvelle fois si loin d’eux pour cet instant précis de ma vie.
Je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes qui auront eu une pensée spéciale pour mon trentième anniversaire. Merci pour votre présence à mes côtés même à l’autre bout du monde! J’en connais certains avec qui j’aurais bien fait la fête jusqu’au bout de la nuit!
Ne soyez sans crainte, je ne me suis pas laissé dépérir. Avec Joelle et Lucille, Toby nous ayant quitté, nous allons commencer la fête dès le 22 janvier à 00h00, heure indienne. Les filles m’offrent une bouteille de vin pétillant, un livre sur la communication (grand sujet de discussions entre nous et déjà plusieurs livre avalés par l’équipe depuis que nous nous sommes rencontrés), Une carte postale de soleil couchant et des bonbons Haribo… C’est un kit parfait pour faire la fête et passer un agréable moment.
Nous remettons cela, le soir même, quand je leur offre un cocktail inédit; rhum avec du Jus de mangue spécial indien (Maaza). Je me retrouve par la même occasion aspergé de confettis. Cet anniversaire sera à jamais gravé dans ma mémoire. Le plus beau des cadeaux, que je puisse recevoir, sera la continuité de mon périple dans la même dynamique.
Si jamais j’avais eu un coup de blues ou que le manque de mon pays avait été fort, il n’y aurait eu aucun meilleur remède en Inde que la destination que nous atteignons le jour suivant. Nous voici à Pondichéry (Puducherry), comptoir colonial français depuis 1673. Cette ville de bord de mer est une vraie bulle d’air dans la frénésie active de ce sous-continent. La tranquillité des lieux et surtout vrai dans le quartier pavé français où les splendides maisons jaunes et blanches participent à son charme désuet.
Un petit bonheur simple sera de déguster au petit-déjeuner un vrai croissant au beurre présentant un feuilletage croustillant des plus succulents. Je n’évoque pas la demi-baguette de pain tradition que j’apprécierais avec du beurre et de la confiture. Certains boulangers français n’ont qu’à bien se tenir. Ils pourraient même être intéressant pour certains de venir faire un stage ici pour s’améliorer. C’est peut-être insultant mais c’est une vérité que l’on ne peut négliger si l’on veut, dans notre propre pays, conserver des traditions ancestrales qui ont faits notre renommée culinaire entre-autre.
Le summum sera atteint dans une boulangerie tenue par un français aux abords d’Auroville. Ces pâtisseries (brownie à l’abricot, tarte banane-chocolat…) sont exquises et fraîches. Il en va de même de son pain, croissant, pains au Chocolat… Auroville est le rêve de tout idéaliste désirant la paix et une communauté internationale unie. En effet, le but avoué de ce lieu est de réunir des personnes du monde entier, ne vouant aucun culte religieux, des âmes totalement désintéressées, indifférentes à la couleur de peau où tout autre critère physique qui consisterait à distinguer la valeur de 2 individus. La création d’une communauté universelle, où régneraient l’amour et la fraternité, est l’objectif majeur. Quel qu’en soit l’aboutissement à ce jour, il est intéressant que de voir que des personnes puissent assouvir leur idéaux jusqu’au point où de nombreuses personnes y adhérent avec enthousiasme et conviction. Le parc, cœur spirituel de cette communauté, contient un Banian centenaire (arbre dont certaines branches se dirigent vers le sol afin de soutenir la structure de cet objet naturel immense. Ces branches forment après plusieurs mois de nouveaux troncs, de nouvelles racines, associés à l’arbre primaire apparaissent. Le Matrimandir fait partie prenante de ce centre spirituel et consiste en une immense sphère dorée représentant la fleur de lotus. Cette dernière contient en son centre, dans une pièce de marbre blanc, le plus gros cristal du monde.
Nous allons choisir le moyen de transport offrant le plus de liberté de mouvement: Le scooter. C’est un vrai plaisir de conduire les cheveux au vent. Nous pouvons nous arrêter lorsque nous le désirons et atteindre des lieux que nous n’aurons jamais explorés sinon. Quel plaisir d’être sur deux roues avec la vue sur la mer depuis la digue de Pondichéry. Il sera moins évident de circuler dans les quartiers indiens surtout aux heures de pointes. La concentration du conducteur, que je suis, devra être de chaque instant en raison de la possibilité que quelqu’un ou quelque chose surgissent devant moi à la dernière seconde (passants, autres véhicules, animaux tel une vache…). Il n’existe pas vraiment de règles que les indiens respectent quand il s’agit de la conduite. Le fait que le plus gros véhicule est toujours raison et que la priorité lui soit accordé ne peut être démenti. Pour parfaire l’expérience et vivre encore une nouvelle expérience inédite me concernant, nous tomberons en panne sèche à Auroville. Heureusement même dans ce petit village nous saurons à même de trouver de l’essence pour faire la route retour. Cette fois-ci nous nous en sortirons sans encombre et je renouvellerais ultérieurement, sans hésiter, l’expérience dans les prochains pays que je traverserais.
Comme ce fut le cas à Tokyo, je suis, sur la promenade face à la mer de Pondichéry, interviewer par la télévision locale. Il s’agit d’un tournage pour une émission culturel du Tamil Nadu. La journaliste me posera de nombreuses questions sur l’activité culturelle actuelle de l’Inde et de sa région telle que le cinéma, la danse et la musique… D’ailleurs, il est temps de découvrir un autre bijoux de cette région.
Plus que trois jours sous le signe de la vie à l’Indienne avant de décoller vers la perle de l’océan indien, le Sri Lanka depuis Chennai (Madras). Encore de la route à parcourir et quelques richesses historiques et culturelles à découvrir. Nous rejoignons Mamallapuram. Ce petit village est un endroit paradisiaque de la côté Est indienne, comportant de nombreuses merveilles archéologiques qui bordent d’agréables plages. Le jour de notre arrivée, le 26 Janvier, est un jour férié national. Les temples et monuments sont donc envahis par les indiens venus profiter de la journée dans ces lieux qui peuvent enflammer l’imagination surtout, lorsqu’au coucher du soleil, le granite prend des teintes orangés-rougeâtres. Les temples ne sont pas impressionnant par leur taille ou toute autre démesure qui est commune mesure en Inde. Ces lieux, à taille humaine, sont tout de même marqués par l’histoire et présentent certaines des plus belles œuvres de l’art antique indien. Le temple du rivage se dressant magistralement face à la mer, les Mandapa, incrustés dans la roche de la seule colline de la ville, sont des vestiges inoubliables et bien conservés de cet ancien port, seconde capitale des rois Pallava. La visite historique me fera découvrir un nouvel empire ayant régné sur ce pays et un passé glorieux qui marque encore aujourd’hui la diversité et la richesse omniprésente.
Reste que pour moi, le plus important est la connexion avec l’instant présent. Me promener dans son marché animé, trouver des informations pour mon prochain trajet au milieu d’une gare routière en pleine effervescence, assisté à un des plus fameux festivals de danse d’Inde du Sud, déguster des délices et spécialités de la région, faire des rencontres quotidiennes quelle que soit la durée de ces dernières, sont les instants de vie qui me font vibrer!...
Mon séjour en Inde touche déjà à sa fin. Les 70 jours passés sur ce territoire se sont évanouis comme beurre fondant au soleil. L’expérience fut inoubliable, magique, variée. Je recommande à quiconque de parcourir un jour ce pays en tant que voyageur indépendant.
Encore un de ces pays traversés dont je serais très heureux de refouler le sol dès que possible…
Le voyage est un mode de vie, le voyage est une source d’inspiration, le voyage est une addiction sans fin…