dimanche 18 mars 2012

Thaïlande premier passage

J’atterri dans un nouveau pays. De nouveaux changements drastiques, touchants de nombreux domaines, sont facilement observables. En effet, si je compare avec le Sri Lanka que je viens tout juste de laisser derrière moi, certaines différences sont flagrantes. Elles me viennent spontanément à l’esprit, dès l’instant où je pose un pied à terre dans l’aéroport international de Bangkok en Thaïlande.

Le plus remarquable est la physionomie des visages. Après la Chine et le Japon, il y a 2 ans et à la fin de l’année dernière, je suis de retour dans un pays d’Asie. Les visages, même si un peu différent de ce que j’avais déjà eu l’occasion d’observer, sont vraiment typés asiatique. Le langage, la façon de se comporter, le salut sont aussi à mille lieux de ceux que j’ai pu observer depuis quelques mois. La modernité, la richesse plus importante à disposition des habitants, et la propreté des lieux ne font aucun doute.
Prenant le bus pour me rendre dans le centre touristique de la ville je ne suis pas au bout de mes surprises et je vais découvrir un pays comme je ne l’avais pas exactement imaginé. Mais laissons ces découvertes se dévoiler au fil de ce récit plutôt que d’en faire une brève énumération sans sens, dans laquelle vous ne pourriez ressentir aucune vibration, liée à l’instant présent où je l’ai vécu.
Ce n’est pas dans le quartier de Banglamphu et plus précisément autour de Khao San Road que je vais découvrir la vie d’un thaïlandais lambda. En effet, ce lieu est un vrai ghetto pour touristes qui affluent par centaines et recherchent un standard à l’occidental.
Ces derniers, dont je fais un peu partie, profitent aussi par la même occasion des plaisirs propre à ce genre de pays où leur pouvoir d’achat est démultiplié (massage, alcool disponible pour une modique somme, fête persistant toute la nuit dans les rues, vendeurs à l’étalage, nombreuses agences de voyages…).
Ce quartier central de Bangkok sera tout de même un bon pied à terre pour un séjour agréable dans la capitale de ce pays. Les trois fondamentales, que j’ai à effectuer dès mon arrivée, seront :

- trouver un logement décent et peu chère pour passer quelques nuits. C’est chose faite dans un petit hôtel tenu par un français et sa femme thaïlandaise,

- récupérer un maximum d’information sur les lieux touristiques, les immanquables à voir dans la capitale. Le centre touristique sera d’une aide précieuse et ils me donneront aussi de nombreuses informations concernant les moyens de transports et mes futures destinations,

- me rendre à l’ambassade du Vietnam pour obtenir un visa touristique, lequel n’est pas délivré aux frontières terrestres de ce pays.

Les deux premières seront résolues après seulement quelques heures sur ces nouvelles terres. Pour ce qui est de me rendre à l’ambassade, je le ferais le matin suivant. Ces démarches administratives se sont révélées être peu compliqué. Il m’a suffit simplement de remplir le formulaire, payer et attendre 3 jours avant de pouvoir revenir chercher mon passeport. Sur ce dernier aura été apposé le précieux sésame d’entrée dans ce pays, pays que je vais découvrir ultérieurement avec mes parents.

Je dispose donc de quelques jours devant moi pour découvrir tous les mystères cachés de cette grande mégalopole. Je vais les mettre à profit et prendre un malin plaisir à exciter mes sens, et cela un peu différemment que lors des expériences précédentes.

Lors de cette première journée entière sur ces nouvelles terres, je ne visiterais pas les hauts lieux touristiques. Après mettre rendu, tôt le matin, à l’ambassade vietnamienne, je déambule dans les quartiers d’affaires au milieu desquels elle est émergée. Des femmes et hommes en costards s’affairent, marchant rapidement dans la rue, ne s’arrêtant que pour acheter un sommaire déjeuner à l’un des nombreux vendeurs de nourriture qui occupent les trottoirs. Les stands de nourritures foisonnent en abondance.
Le choix est vaste, diversifié! Cela va des spécialités locales; Thaï Paid (pâtes avec des légumes variés tel le soja, les carottes, le choux auquel on peut ajouter du Tofu, un œuf, de la viande…), riz fris, soupes de pâtes avec de nombreux ingrédients, soupes de riz chaude avec un œuf et légume (un peu le goût d’un riz au lait) en passant par des fruits (mangue, ananas, banane, goyave, et certains fruits délicieux mais peu commun en Europe dont j’ai déjà oublié le nom), des milk shakes ou jus de différents fruits tropicaux, pour finir par des brochettes de viande et de poisson… Avoir accès de nouveau à de nombreux plats de viande et poissons sera un vrai bonheur pour mes papilles gustatives. Voilà plusieurs mois que je n’en avais pas consommés en grande quantité. Comme tout ce qui est rare, c’est avec un plaisir intense que je dégusterais chaque bouché de ces mets. Un petit moins appétissant visuellement pour un occidental non habitué, je franchirais une nouvelle fois le pas de manger des criquets et larves d’insectes. Une fois passé le dégoût créé par la vision de ces animaux, leur croquant et leur goût agréable ne sera pas pour me déplaire, bien au contraire. Pendant tout mon séjour, je vais apprécier la nourriture diversifiée de ce pays, l’habilité et la finesse avec lesquelles leurs plats et spécialités combinent et mixent salé et sucré, doux et amères.
Mais revenons à cette première journée où je découvre petit à petit la richesse de cette ville. Je visite certains des nombreux temples présents partout dans la ville.
Ils sont tous plus monumental les uns que les autres. Je peux constater que la ferveur pour le bouddhisme est ici bien présente aussi.
Ces temples font fassent à des centres commerciaux ultra-modernes regroupant les plus grandes marques et possédant tous internet en Wifi. Les rues sont bondées, le trafic dense, les taxis multicolores (voiture mais aussi scooter) sont légions. Je reste encore très surpris par le modernisme ambiant.
Je trouve refuge et calme dans un des grands parcs existant en centre-ville. La visite de Jim Thompson’s House sera un autre moyen de découvrir les habitats traditionnels qui ont pratiquement disparu du paysage urbain ambiant et actuel.
La visite de certains musées me plongera dans la culture thaïlandaise. Celle du musée d’art moderne me permettra de m’évader quelques secondes avant de revenir à la réalité en raison d’une exposition de photos sur les inondations qui ont eu lieu en novembre dernier. C’est intéressant de pouvoir comparer la réalité du terrain avec les informations divergentes que j’avais pu avoir par les journaux télévisés visionnés sur le net depuis le Népal et toutes les brides de pseudo vérités transmissent par d’autres touristes. J’ai pu constater que ces inondations avaient été réelles et que de nombreuses villes, de nombreuses habitations et monuments baignés dans plusieurs dizaines de centimètres voir mètres sur des centaines de kilomètres carrés. Ils ont pu très rapidement, grâce à une entre-aide importante, supprimer les dégâts produits par ces événements climatiques. Malgré l’internationalisation de la communication, cet exemple démontre une fois de plus que les informations reçues dans les autres pays peuvent être seulement partielles, dépendre des relations communautaires, et qu’elles ne reflètent pas vraiment la réalité des événements sur place.

Je continue cette journée du 14 février en me rendant au marché aux fleurs qui est gigantesque, ou les échoppes présentent des bouquets plus magnifiques les uns que les autres avec de nombreuses orchidées, roses, et plantes exotiques de toutes les couleurs.
Pour ce jour de la Saint Valentin, le marché est en ébullition et chacun essaie de trouver des fleurs qui pourraient plaire à leur dulcinée, leur future conquête ou simplement une personne qu’il porte dans leur cœur.

Je découvre aussi les marchés de fruits et légumes, où les thaïlandais avec leur chapeaux typiques portent sur leur épaule des paquets, pendant à un bout et l’autre d’une tige de bambous. Le transport de marchandises et de passagers est important sur le fleuve Mae Nam Chao Phraya, qui serpente la capitale, ainsi que sur les différents canaux présents en ville. Aussi bien le matin qu’en début de soirée, les habitants pratiquent le Thaï Chi, des exercices physiques tels que la gym tonique, stretching, jogging souvent dans un rythme endiablé de musiques internationales.
Je suis de retour dans ce ghetto touristique, réveillé 24h00 sur 24! Les instants de vie sont intenses, parfois comiques, voir même affligeant avec certaines personnes qui ne sont qu’un pathétique reflet d’une société parfois en perdition (alcool, propositions pour de la drogue, pour des massages prolongés et un peu plus sensuel que prévu…). Néanmoins cet état de fait me permettra le lendemain, en pleine rue, dans un endroit un peu excentré de ce centre touristique, de me faire inviter par 4 thaïs à partager une bière en écoutant de la musique du pays. Celle-ci est diffusée par le biais d’enceintes d’un gros pick-up appartenant à l’un de ces hommes.

Je profite du côté international de cet endroit pour avoir des discussions intéressantes avec d’autres voyageurs, me relier au monde grâce à une très bonne connexion internet et pouvoir par la même occasion vous transmettre le dernier volet de mes péripéties au Sri Lanka (instant parfait pour faire un interlude lié à la communication que je peux avoir avec vous tous. J’aime recevoir des cartes postales des personnes m’entourant et qui ont la chance de voyager. Je comptais bien en envoyer une quantité plus importante que c’est le cas actuellement. J’ai simplement été refroidie par le fait que nombre d’entre elles, envoyées à beaucoup d’entre vous, en même temps qu’Anthony, depuis le Népal, ne vous sont jamais parvenues. Le temps viendra où je retenterais l’expérience, mais pour conserver l’effet de surprise et surtout la spontanéité, seul le moment présent dictera mon choix).
Les jours suivants, je vais continuer l’intensive visite de cette ville. Je resterais bouche bée, malgré l’afflux touristique massif, lors de la visite de l’ensemble royal comprenant le temple du Bouddha d’émeraude et le grand palais.
Cet ensemble démontre une affiliation puissante entre la royauté et la religion. Les styles architecturaux sont multiples (Sri-lankais avec les stupas, Khmer tel au Cambodge, thaï bien-sûr), les couleurs très fortes sont tape à l’œil. La présence de nombreux bouddhas, guerriers en pierre gigantesques pour protéger les entrées, et des peintures murales magnifiques amplifient purement et simplement la magie de ces lieux.
Je continuerai mon chemin quelques centaines de mètres vers le Sud pour atteindre le Wat Pho, temple le plus vieux et le plus grand de Bangkok, contenant la plus grande collection d’images de Bouddhas du pays et un impressionnant Bouddha recouvert d’or, en position allongé (46 mètres de long et 15 en hauteurs).
C’est ici aussi que se trouve le quartier principal d’apprentissage de la médecine thaï ancestrale comprenant le fameux massage thaïlandais. Les autres visites de temples, monuments historiques compléteront au fil des jours ma connaissance de la culture de ce pays.
Ce qui restera gravé et ancré beaucoup plus profondément dans ma mémoire sera le temps des cérémonies religieuses bouddhistes qui ont lieu dans ces temples matin et soir. La ferveur est impressionnante, les temples sont archipleins et de nombreux pratiquants prennent place à l’extérieur du temple, où est retransmise la prière par l’intermédiaire d’un microphone.
Toutes les catégories sociales et tous les âges sont représentés et chacun participe activement en chantant. Sur une esplanade, j’assisterais même à une prière massive avec un jeune public faisant face à de nombreux prêtres en tunique orange. La religion n’est pas quelque de dessué dans ces pays et elle ne va pas contre les avancées du à la modernité.
Je ne peux que constater aussi la fierté du pays pour ces couleurs et son roi. En effet, le nationalisme thaïlandais se retrouve visuellement présent par l’intermédiaire du drapeau thaïlandais et celui du roi qui sont omniprésents partout sur les monuments publics, mais aussi dans les rues, sur les immeubles privés…
Comme dans toutes les villes, une visite de nuit sera un passage obligé me concernant et surtout un pur plaisir. Les monuments historiques éclairés sont embellis, la vie est tout autre, les rencontres infortuites plutôt agréables.
Le visa vietnamien en poche, il est grand temps de prendre le large. Je pars découvrir, lors de ces premiers 15 jours dans ce pays, le Nord.
Le premier stop sera dans la ville d’Ayuthaya. Cette ancienne capitale, construite au confluent de trois rivières (Mae Nam Lopburi, Chao Praya and Pa Sak), se trouve sur une île unique. Elle a été le fleuron de la nation de 1350 à 1767. Elle s’est éteinte lorsque que les envahisseurs birmans ont étendus leur domination bien au-delà de leurs frontières. La conservation de ces ruines n’est pas parfaite mais permet de me donner une bonne idée de la ville quand elle avait atteint son apogée. Les photos de ces monuments reconstitués en 3D à l’entrée de chaque site finalisent ma prise de connaissance de cette architecture particulière…
Ce site présente aussi quelques merveilles intactes. C’est le cas du Wat Phra Si Sanphet et ces trois temples en forme de cloche, mais aussi d’un grand bouddha allongé.
La très fameuse et photogénique tête de bouddha, englobée dans les racines d’un arbre ancestral au temple du Wat Phra Mahathat, sera un nouveau moyen radical pour m’extasier.
Dans le temple moderne Wihaan Phra Mongkhon Bophit, il est possible d’admirer le plus large Bouddha en bronze du pays.
Prenant un vélo, j’explorerais de nombreux sites peu fréquentés. Je m’évade dans la campagne alentour et pars découvrir l’arrière-pays, ces habitants et habitations, pour avoir un aperçu du mode de vie et des occupations journalières. Ne chercher pas les cigognes en Alsace actuellement, vous ne les trouverez pas. Elles sont en migration et j’aurais l’occasion d’en observer de nombreuses sur ce site d’Ayuthaya.
Un soir, je pars parcourir le marché de nuit. Les articles à vendre ne possèdent pas beaucoup d’intérêts à mes yeux actuellement. Il est cependant intéressant de voir ce qui est proposé. Je trouverais aussi mon dîner, avec de délicieux Sushis à déguster sans modération. En pleine rue, je tomberais sur un spectacle théâtral vraiment passionnant à regarder. Les mimiques des acteurs, sous leur maquillage, sont très expressives et me permettent de comprendre l’histoire des scènes. L’art est aussi un bon moyen de capter différemment la culture d’un lieu ou d’un autre.

Un trajet de nuit en bus me permet de poursuivre mon chemin et d’atteindre la ville de Sukhothai, beaucoup plus au Nord. Le nom de cette ville signifie «joie croissante»! Construite au treizième siècle, les temples sont regroupés de façon compactés autour de magnifiques plans d’eau. La conservation des monuments est très bonne et nous permet d’observer de la meilleure des façons la sensibilité architecturale développée par les Thaï avec de nombreux Bouddhas, belles colonnes de pierres, et quelques ensembles remarquables.
Eloignée de la nouvelle ville, ce parc historique sera une nouvelle fois l’occasion de découvrir la vie à l’intérieur du pays, de profiter de la campagne et des collines environnantes, des petits marchés du village qui prennent place vers 15h00 pour se finir en milieu de soirée vers 22h00.
Suite à la visite de ces deux sites historiques majeurs, je me dirige encore plus vers le Nord et me rapproche inexorablement du triangle d’or (lieu où les frontières Thaïlandaise, Birmane et Laossienne se rejoignent). Je vais m’arrêter dans la ville importante de Chiang Mai pour organiser un trek qui me conduira auprès des communautés et tribus des alentours.

Je pars pour trois jours avec un guide et un groupe. Nous sommes 12 personnes, lors de la première journée et demie, mais ce groupe se réduira à 4 pour les deux jours suivant. La formule est intéressante car elle me permet d’obtenir un mixte d’activités très touristiques et d’autres au plus proche des communautés et de la nature. Dans un premier temps, nous prendrons part à certaines dans lesquelles je vais beaucoup m’amuser et rencontrer d’autres jeunes routards. Nous découvrons une ferme d’orchidées où de multiples papillons papillonnent librement.
Ensuite nous effectuerons un bain avec les éléphants, une ballade sur leur dos au milieu de paysages verdoyants même si un peu sec à cette période de l’année, une traversé de rivière sur un treuil, une descente de rivière sur des radeaux en bambous, et une descente en rafting. Même si aucune de ces activités ne furent une découverte ou une première pour moi, j’ai vraiment adoré les refaire et en profiter toujours avec autant d’intensités.
La deuxième partie sera de longues heures de marche en pleine nature. Nous atteindrons par ce biais deux petits villages de deux communautés différentes. Lors de la première nuit dans un village Hmong, nous n’aurons pas vraiment l’occasion d’échanger avec eux ou de partager des instants de vie. Nous aurons tout de même un aperçu de leur vie en nous lavant dans la rivière, en dormant à même le sol d’une hutte en bambou, en vivant à leur du soleil, n’ayant pas d’électricité à disposition, en mangeant à la lueur d’une bougie, et en finissant la soirée autour d’un bon feu de bois.
La deuxième après-midi et soirée dans une tribu Karen avec les «femmes girafes» (femmes possédant, depuis leur plus jeune âge, selon leur richesse et leur rang social, un nombre d’anneau métallique doré plus ou moins important faisant grandir naturellement et exagérément leur cou) sera un instant de partage beaucoup plus intense avec une de ces tribus.
Malgré la barrière de la langue, nous échangerons de façon beaucoup plus intensive, prendrons part à des activités journalières et passeront un agréable moment lors de la soirée autour du feu à jouer avec certains instruments de musiques, à chanter et à rire.
Cette immersion dans la vie rurale profonde prendra fin malheureusement dès le lendemain après avoir pu profiter d’un plongeon dans une cascade et d’un massage naturel produit par l’eau coulant à fort débit.
J’aimerais revenir un peu plus longuement sur une conversation que nous avons avec le guide, en petit comité, lors de la deuxième partie de ce trek. Cette conversation portait sur les croyances de ce dernier et surtout des idées développées par des philosophes et penseurs bouddhistes… Selon lui (discours déjà entendu auparavant), ils affirment que la vie est réglée par trois vérités.
La première consiste à dire que rien ne nous appartient et ne nous appartiendra jamais. La deuxième affirmant que rien n’est permanent ou immuable. Concernant la troisième, je m’appesantirais un peu plus longuement sur son développement par la suite.  
Une personne est-elle capable d’affirmer qu’elle peut utiliser, contrôler, conserver, quelque chose ou quelqu’un, quel que soit les événements qui se déroulent? Après une brève réflexion, la négation s’avère la seule réponse appropriée. Cette première idée permet aisément de comprendre le détachement, entre autre matériel, qui fait partie de la doctrine développée par cette philosophie de vie. Il est vrai qu’aucun objet, aucune personne ne peut être notre possession.
Ces philosophes poussent même l’idée plus loin en affirmant que nous ne possédons pas, à proprement parlé, notre corps. En effet, nous n’en sommes pas totalement maîtres et nous n’avons pas le pouvoir de contrôler son fonctionnement, les maladies qui l’affectent, le vieillissement inéluctable. Cette idée est l’exemple parfait permettant de m’être en avant la deuxième vérité développée par ces penseurs. Le monde est en mouvement permanent et tout ce qui le constitue en est affecté, évolue, et se transforme à un moment donné.

Je partage entièrement ces deux premières vérités, et dans l’état actuel de ma réflexion sur le monde, je ne les remettrais aucunement en cause. Cela me permet néanmoins d’en arriver à la troisième de ces vérités qui pour moi n’est pas envisageable ou même concevable. «La vie sur terre n’est que souffrance!»

Il affirme que la vie d’un être humain, son enveloppe corporelle et les événements qui se produisent tout au long de son existence ne procurent que souffrance en raison des efforts à fournir, du travail, des conflits, de la misère… Même la richesse d’une personne ne permet pas de rendre heureuse cette dernière car elle implique le besoin d’en vouloir toujours plus. Le pouvoir d’achat est une course aux besoins matériels qui ne procure au final aucun plaisir de l’esprit. Pour eux, la joie n’est qu’illusion et une vision erronée de l’esprit humain. Elle est ressentie par une personne qui se plonge dans des passions spontanées, brèves et éphémères! Au final, la souffrance sera la finalité de tout événement et elle est beaucoup plus importante que les moments de joie….

Ne pouvant pas adhérer à cette idée, je me plais alors à me dire que je suis un homme de Passions. Quand une d’entre-elle s’éteint une autre éclot et prendre forme dans le moment présent… Je préfère, sans hésitation, rester dans un monde d’illusion, ce monde où le sourire sur mon visage matérialise mon bonheur intérieur. Cela ne fait que conforter mon envie de profiter de la chance qui m’a été donnée d’avoir une vie magique, entourée de personnes qui comptent plus que tout et de projets à foison… Cela me donne le sourire et j’ai envie, à mon tour de prêcher pour ma religion, ma philosophie de vie, ma foi! Cette dernière ne porte pas de nom. Cette dernière ne viendra jamais essayer de se substituer aux croyances des personnes converties. Cette dernière n’impliquera jamais de tuer son prochain, de créer des divisions ou des tensions entre les hommes. Cette dernière ne possédera jamais de règle, où l’interprétation de chacun, pourrait impliquer de se détourner de son sens primaire. Cette philosophie, cette vision de la vie se résument en quelques idées, pouvant être perçues comme simplicistes, mais qui changeraient la face du monde et la vie de nombreuses personnes si elles pouvaient l’appliquer au quotidien, à chaque instant, lors de chaque seconde qui s’écoule. Les bases ne sont ni plus ni moins que:
- L’échange avec son prochain, proche ou étranger, dans le respect de l’autre et en toute simplicité,
- Profiter de l’instant présent. Prendre conscience de la chance que nous avons. Savoir reconnaître en toute chose ou événement la beauté qu’ils recèlent,
- Faire corps avec la nature (faune et flore) et la respecter,
- Savoir que rien n’est jamais acquis mais que si une personne fait son maximum pour avancer, elle trouvera toujours une récompense lors de l’accomplissement de sa tâche,
- Toujours avoir de nouveaux projets, de nouveaux rêves ! Ne surtout pas laisser ces derniers en chantier ou les considérer comme non concevable. Les réaliser et avoir en visu le ou les prochains.
- De petites choses peuvent avoir de grandes incidences: Réaliser le pouvoir d’un sourire et l’appliquer au quotidien, Ponctuer sa vie de petits plaisirs, de surprises pour les personnes aimées.
- «S’aimer pour pouvoir aimer les autres» (pensée pour mon grand-père, Papou, et sa femme qu’il a toujours aimé; Mamouna)…
Tout en gardant à l’esprit cette discussion, nous voici de retour à ce périple en cours qui me procure un bonheur intense. Ne désirant pas rester inactif dans une ville me permettant d’assouvir d’autres projets, je m’organise pour partir dès le lendemain dans le camp d’entraînement de Lanna Muay Thaï (Thaï boxing).
Ce sport est très populaire dans le pays malgré la violence et la dureté des combats (5 rounds de trois minutes). Je vais pendant 2 jours prendre part à un entraînement intense, deux fois par jour (de 6h30 à 9h30 et de 16h00 à 19h00), comprenant de la course à pied, corde à sauter, renforcement musculaire, entraînement dans des sacs de frappes, avec un partenaire, ou un entraîneur particulier pendant plus d’une heure.
Je partagerais mon temps avec des Thaïs mais aussi de nombreux européens venus ici pour plusieurs mois. L’ambiance est décontractée, je suis très bien accueilli et reçois très vite de nombreux conseils pour une progression s’avérant fulgurante. Je peux néanmoins constater que ce sport nécessite un entraînement de longue haleine. Personne ne remettra en cause m’a très bonne condition physique et ma force. Ils me diront être même très surpris de mes capacités lors d’une première approche. En revanche, j’ai beaucoup à apprendre pour analyser les mouvements de l’adversaire et réagir en fonction de ces derniers dans le bon tempo, ne pas tourner le dos lorsqu’un coup m’est donné, allé contre les réflexes naturels de protection de soi….
Le fait d’assister à une soirée de réels combats avec des personnes ayant une grande expérience (plus de 450 pour un thaïlandais qui a commencé à combattre à l’âge de 10 ans) ne fera que confirmé ce fait. Le plus important n’est pas sa propre condition physique ou la capacité de son corps.
Le plus important est le fait d’être capable de lire les mouvements de son adversaire en avance pour produire une action imparable et toucher ces points sensibles qui le feront pliés. Les combats seront intenses et finiront généralement sur un KO.
Ce sport est intéressant, physiquement intense comme je pourrais l’aimer. Pourtant la violence produite contre un autre être humain n’est pas vraiment faite pour moi. Je suis heureux de l’expérience mais je ne la prolongerais pas plus longuement.

Me voici de nouveau sur les routes. Celle emprunté pour être atteindre la ville de Pai est extrêmement sinueuse. L’allée en minibus s’effectuera en moins de 3h00. Cette ville est beaucoup plus calme que Chiang Mai. Conseillé par d’autres voyageurs, je file m’installer auprès de la rivière dans un bungalow en bambou avec hamac.
Cette atmosphère relaxante est la bienvenue et elle me permettra de profiter d’une certaine quiétude en toute nonchalance. Lors de la journée, je découvrirais l’arrière-pays, ces forêts et cascades en VTT. Le temps me rattrape et je choisis de ne pas m’éterniser dans ces lieux et d’avancer vers un nouvel objectif.
Le trajet en bus local, pour revenir sur mes pas, sera beaucoup plus long. Au vue de l’état d’entretien du véhicule, il est prudent que, sur les routes de montagnes, le chauffeur ne prenne pas de risques inconsidérés. A chaque virage, les freins produisent un bruit strident à se demander si ces derniers ne lâcheront pas au prochain! Nous nous arrêterons dans tous les villages traversés. Il n’hésite pas à s’arrêter non plus au milieu de nulle part dans un petit magasin pour acheter ces fruits et légumes pendant que l’ensemble des passagers, se demandant ce qu’il fait, attendent dans la chaleur étouffante du bus. Il faut comme à l’habitude prendre son mal en patience et voir le côté positif de cette certaine lenteur dans un milieu exigu et chaud.

Je ne ferais qu’un bref passage d’une nuit, le dimanche soir, à Chiang Mai. J’assisterais à un marché nocturne gigantesque, le «Walking Marke», s’étendant sur des centaines de mètres et contenant des milliers de stands.
La foule est nombreuse (contenant des touristes mais aussi nombreux thaïlandais), le marché coloré, les articles en vente divers et variés.

Dès le lendemain je prends la direction de Chiang Rai. A proximité, nous admirerons le «White temple» (temple blanc) très moderne, brillant de mille feux et qui possède de nombreux détails très particuliers (aliènes, villes futuristes, hommage à Mickael Jackson, champs de main en pierre sortant du sol,…) faisant face à des Bouddhas.
J’atteins ensuite, en minibus, avec un groupe de touriste, le triangle d’or et surtout la ville de Chiang Khong au bord du Mékong. C’est ici que je vais effectuer les démarches pour obtenir le visa du Laos et franchir la frontière. Je vais faire ici de nombreuses rencontres avec des touristes Italiens et Anglaises.


Comme à chaque fois, l’excitation monte à l’approche de découvrir un nouveau pays et certaines des merveilles qu’il renferme.






 

7 commentaires:

  1. Mat, mon Ami ..... je me disais à répétition que la reprise du tatouage allait me faire chialer mais finalement, après avoir "absorbé" tes Aventures .. je crois qu'il ne m'en reste plus une seule, quelle Magie. Je ne m'étendrai pas, cela se vit, nous le savons ... Mais 1002 fois Merci, pour ton partage, pour ta positivité, et tout ce que l'on peut prévoir pour la suite ... Les choses se poursuivent ici mais je reste confiant. Longue Vie et bisous à tes parents ! ;) Antho

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    1. Matthieu Bosquet18 mars 2012 à 15:01

      Plaisir de lire ces quelques lignes que tu as apposées sur mon blog ! Bon courage pour la reprise de ton tatouage. Tellement important que tu le finisses. Il représente tellement pour toi…Si jamais, il te reste des lames j’essaierais plutôt de te les assécher lol
      Réel plaisir que ce partage de ressentis, de positivité, d’accomplissement de projets…
      Bonne continuation à toi !
      Ce qui est c’est qu’ensemble, nous pouvons compter sur l’un ou sur l’autre pour communiquer et donner des nouvelles permettant de continuer malgré la distance une amitié sans borne….

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  2. Marie-Hélène et Jacques19 mars 2012 à 09:44

    Hello Mathieu,

    Merci vraiment pour tout ce partage qui nous fait partir dans une autre vie et qui ne peut que nous enthousiasmer par toutes ces merveilles que nous pouvons vivre un minimum grâce à toi. Merci donc et bon partage aussi avec tes parents au Vietnam. Je voulais leur souhaiter bon voyage et te transmettre plein de bonnes choses de notre part.. Mais je le fais par ce message.
    Merci encore et à bientôt lors de ton retour.

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    1. Matthieu Bosquet20 mars 2012 à 15:40

      Merci pour votre message sur ce blog. Plaisir de pouvoir partager cette expérience, d’échanger un peu avec les personnes qui le désirent par ce biais avant de nouveau, et pour le meilleur, pouvoir échanger de vive-voie et de visu lors d’une prochaine rencontre en France ou autre part sur cette petite planète…

      Mes parents se joignent à moi pour vous remercier, et vous embrasser fort ! Les retrouvailles furent et sont très agréables ! Nous allons profiter pleinement maintenant du temps ensemble et des plaisirs du voyage au Vietnam.

      Bonjour à toute la famille ! Milles pensées pour vous.
      Matthieu

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  3. je vous que tout ce passe bien mon petit math ;-) et ça me fais rire car la plupart des dernier lieux que tu a pris en photos mes autres amis qui sont passé un bon mois avant toi dans les même endroits on pris les même ^^ je t'envois un peu de douceur angevine et continue a vivre ton rêve , la bise ;-)

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    1. Matthieu BOSQUET28 mars 2012 à 16:51

      Merci Marc pour ce message!

      En effet, ici tout va tres bien et le reve continue sur sa lancee!
      Jspr que tes projets se mettent aussi en place comme tu le desires et que tu profites...
      Douceur angevine bien recu et partagee en ce moment avec mes parents au Vietnam...

      Je te souhaite le meilleur
      La Bise

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  4. je te retrouve bien dans la philosophie que tu as posée dans ce récit
    j'ai redécouvert le boudhisme a travers ce que tu narres et évidemment je ne crois non plus que la vie ne doit être que souffrance!!!
    la vie n'est évidemment pas forcément un long fleuve tranquille mais sachons profiter des petits bonheurs quotidiens et dire à nos proches combien on les aime.
    bonne route et fais nous profiter de tes nouvelles découvertes

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