mercredi 18 avril 2012

Le Vietnam

«Good Morning Vietnam»! Depuis quelques jours, j’ai dans la tête cette introduction mythique de Robbin Williams, pour son émission radiophonique dans le film du même nom. Comme à chaque fois que je m’apprête à vivre une nouvelle expérience, l’excitation monte de façon exponentielle au fil du temps. Cela s’accentue encore plus quand je me retrouve à l’orée de franchir la frontière en bus. Le séjour, dans ce pays, sera quoiqu’il arrive très particulier!
L’entrée en matière va se faire tout en douceur! Ne pouvant pas obtenir le Visa d’entrée sur le territoire aux postes frontières terrestres, je suis déjà en possession de ce dernier (acquis à Bangkok). Les procédures à la frontière,entre les villes de Lao Bao au Laos et Khe Sanh au Vietnam, se révèlent être des plus basiques. Des soldats forts sympathiques opèrent la validation d’entrée sur le territoire. Je l’obtiens donc sans difficulté. Les démarches finies, nous continuons le trajet en bus en direction de Hue. Avant d’atteindre les plaines orientales du pays, au bord de la mer de Chine (appelée mer de l’Est par les vietnamiens), nous passons par des paysages de moyennes montagnes magnifiques, verdoyants, embellis par la présence de palmiers et bananiers.
Après quelques heures de plus dans le bus, nous arrivons, sans difficulté aucune, à Hue. Après le Laos, le changement est sans appel. Ces modifications s’expliquent en premier lieu par la population des deux pays. En effet, pour une superficie légèrement plus grande que son voisin le Vietnam possède une population de 80 millions d’habitants, contre 7 millions pour le Laos. L’histoire récente des deux pays au cours du vingtième siècle, puis de ce début de millénaire, permet aussi de comprendre comment ces pays se sont développés.
Je vais loger en plein centre-ville et je connaitrais donc en premier lieu la vie urbaine et citadine qui c’est beaucoup développée au Vietnam.

 Mes parents me rejoignent le 19 Mars, soit 3 jours plus tard, à Hanoï. Je suis vraiment impatient de les retrouver et d’effectuer avec eux ce tour organisé nous permettant de visiter les principaux sites touristiques du pays. C’est une étrange sensation pour moi de prendre part à ce genre de tour organisé. Les seules expériences d’une journée déjà testées auparavant dans cette configuration ne m’avaient pas laissées un souvenir impérissable en raison du manque de liberté imposée dans ce choix de voyage. Les côtés positifs sont néanmoins multiples. Mes parents ont l’esprit tranquille, nous allons voyager avec de nombreux français dissipant par ce fait la barrière de la langue! Nous allons donc pouvoir profiter ensemble en toute simplicité. Je serais avec eux en «vacances»pendant 15 jours. Nous n’aurons aucune logistique à prévoir, rien à organiser, seulement nous abandonner aux plaisirs des vacances itinérantes.

Je vais profiter de ces trois jours, seul, pour découvrir certains aspects spécifiques de ce pays et de sa culture à ma manière. Aucune visite touristique de prévu pendant ce lapse de temps. Je déambule dans les rues, je me rends sur différents marchés, j’essaye d’apprendre les mots usuels de politesse ce qui me permet une pseudo-communication avec des habitants qui ne parlent pas anglais.



 Je vais bien sûr continuer mon tour d’horizon planétaire et culinaire en dégustant certaines spécialités du Vietnam. Il est très plaisant aussi pour moi de découvrir une ville en ne commençant pas par les attraits touristiques. Le compte à rebours avant les retrouvailles est déjà déclenché! Je file donc vers Hanoï pour pouvoir dans les heures qui suivent accueillir mes parents.



En ce lundi matin de la mi-avril, je prends le bus en direction de l’aéroport d’Hanoï. Je patienterais 1h30 sur les bancs de la «salle des cents pas»! L’avion des parents est à l’heure. Je suis néanmoins pressé de les apercevoir pour confirmer leur présence sur ce territoire asiatique. Depuis le hall, j’aperçois le tapis où leurs bagages sont censés être délivrés Maman est la première à montrer le bout de son nez. Comme à son habitude, elle déboule à toute vitesse prête à sauter sur son bagage avant des retrouvailles attendues depuis un certains temps. Papa suit quelques minutes plus tard, tranquillement! Il est facilement repérable du fait qu’il mesure une tête de plus que tous les voyageurs présent autour de lui et encore je ne parle pas des vietnamiens. Les parents récupéreront leurs bagages dans les derniers du groupe Nouvelles Frontières prolongeant un peu plus l’attente mais augmentant par la même occasion l’intensité du moment où nous pouvons finalement nous serrer dans les bras les uns des autres. Après avoir fait connaissance avec notre premier guide accompagnateur, Lang, je peux enfin laisser éclater ma joie en embrassant mes parents lors d’une franche accolade qui me réchauffe le cœur! C’est un réel plaisir de les voir physiquement à mes côtés, de pouvoir échanger un sourire, des embrassades,…

Nous nous installons dans un hôtel 3 étoiles, avec un confort très largement au dessus du standard auquel je suis habitué. Les lits sont grands et propres, la salle de bain possède une baignoire, le nécessaire de toilettes (shampoing, savon, peigne, papiers toilettes…) et les serviettes nous sont fournies. Il y a aussi un réfrigérateur à disposition et des boissons (eau, thé, café) nous sont offertes. Ce sera le cas de tous les hôtels fréquentés lors de ce séjour. Certains 4 étoiles posséderont en plus la piscine, une salle de musculation, un espace détente proposant des massages et allant même 2 fois jusqu’à posséder un sauna. 


A peine installé, mous prenons directement le bus pour nous rendre dans le centre d’Hanoï. Nous prenons place chacun dans un cyclo-pousse pour arpenter les ruelles très encombrées et vivantes de la vielle ville. Activité très touristique ce tour se révèlera néanmoins très plaisant et amusant à effectuer une fois. Les discussions vont bon train avec les parents. Nous prenons des nouvelles des proches, passons les bisous à transmettre… Nous prenons simplement plaisir à être ensemble, à échanger encore quelques bisous et accolades. Des éclats de rire viennent d’ores et déjà ponctuer ces retrouvailles. Dans le même temps, nous faisons plus ample connaissance avec notre guide, Long. C’est un homme de petite stature, très brouillon dans son organisation, répétant de nombreuses fois les détails techniques qu’ils modifient un peu à sa guise. Il est souriant, sympathique et il fera de son mieux au cours des 5 jours passés à nos côtés. Petit à petit, nous découvrons aussi la personnalité des voyageurs du groupe.
Continuant notre visite de la vielle ville, nous allons nous promener autour du lac Hoan Kiem (le lac de l’épée restituée) et sur une île située sur ce dernier et surmontée par le temple Ngoc Son. Selon la légende, au quinzième siècle, l’empereur Ly Thaï To, reçu une épée magique pour l’aider à repousser les chinois hors des frontières vietnamiennes. Une fois la victoire acquise, alors que l’empereur navigué sur ce petit lac, une tortue gigantesques vînt reprendre l’épée et s’enfonça dans les profondeurs marines pour restituée cette dernière aux divinités auxquelles elle appartenait. 
Nous commençons, petit à petit, à nous imprégner de la culture du pays pour pouvoir au fur et à mesure comprendre l’identité de cette population et les événements passés qui ont modelés la société actuelle. Un autre moyen de nous mettre «à la soupe vietnamienne» sera de déguster le soir un repas typique lors d’un dîner musical (soupe de légumes, fruits de mer accompagnés de sauces au soja et épicées, puis viendra l’élément de base de tout repas; le riz accompagné de poissons, viandes et légumes assez relevés, avant de finir en dessert par une banane flambée). Ce repas sera accompagné de boisons tel que des jus de fruits frais, de l’eau, de la bière locale ou de soda mondialement connus. Le groupe de musiciens entament des airs mélodieux. Nous sommes tous subjugués par l’instrument monocorde qui peut produite une diversité impressionnante de sons et surtout par le musicien qui le manipule avec la plus grande précision et dextérité. Il est grand temps de regagner l impressionnante l’hôtel et de plonger dans les bras de Morphée surtout pour les personnes arrivant tout juste de France et ayant voyagés plus de 24h00 ces dernières 36h00. Réveiller à 7h00 du matin, une longue journée nous attends… Le petit déjeuner est servi sous forme de buffets. Cela sera le cas chaque matin au cours du séjour. Il est possible de déguster le petit déjeuner typique du pays (soupes, pâtes, œufs, viandes…). Mai j’en profiterais, de mon côté, pour me régaler de nourriture dite occidentale dont je n’avais pas jouis depuis longtemps (toasts avec beurre et confitures, viennoiseries, yaourts, bacon, saucisses, jus de fruits, etc.…)

A l’extérieur le temps est encore grisâtre! Arrivé deux jours avant mes parents, je viens déjà de battre le nombre de jours consécutifs sans réel soleil ou au moins grosse éclaircies dans la journée. Je ne sais pas encore que ce temps médiocre va nous suivre une bonne partie du séjour. Heureusement, nous passerons quasiment toujours entre les gouttes et nous effectuerons l’ensemble des activités au programme sans perturbations majeures. Peu importe, j’ai le cœur réchauffé par la présence de mes parents et pour moi le soleil brille de milles feux!


La matinée de ce mardi 20 Mars est consacrée au «père de la nation moderne»; Ho Chi Minh! Ce révolutionnaire a mené son pays à l’indépendance et à la réunification entre le Nord et le Sud du Vietnam. Un culte de sa personne est voué autour et dans son mausolée. Nous visiterons aussi la demeure où il finira ces jours et consiste en une simple maison sur pilotis dans le jardin de l’ancien palais royal servant lors de sa prise de pouvoir à accueillir ces hôtes. La visite des principaux monuments de la ville continue avec la pagode du pilier unique puis le temple de la littérature où l’élite de la nation à très longtemps étudiée et fait ces armes.
Après la dégustation du repas typique d’Hanoï; le Cha Ca (poisson fris accompagné de nombreux légumes, herbes et épices), nous nous rendons au passionnant musée d’ethnologie. Ce dernier est une mine d’informations et de connaissances concernant les nombreuses ethnies peuplant le pays, leurs cultures, leurs traditions et leurs habitats typique à chacun. 
Pensée pour Suzanne et Patrice avec qui nous aurions bien ris devant ces sculptures funéraires, s'ils avaient pu se joindre à nous!
Les visites se succèdent, le groupe s’organise, fonctionne déjà bien et il n’y a pas, jusqu’alors, une individualité ou plusieurs qui mettent un grain de sel dans un rouage fragile. Des affinités apparaissent déjà. C’est extrêmement riche pour moi d’écouter les commentaires de personne arrivant tout juste de la métropole française. En effet, ils sont surpris et étonnés par des détails que je décèle toujours mais aussi par d’autres qui sont devenus pour moi une réalité quotidienne, presque normale après quelques mois passés à voyager dans cette région du monde. C’est le cas, par exemple, pour la circulation intensive, le nombre imposant d’engins motorisés à deux roues, la conduite dangereuse et les carrefours encombrés. Les fils électriques qui s’emmêlent dans tous les sens donnant l’impression qu’à chaque seconde un cours jus pourrait se produire, sont une autre mise en abîme de cet étonnement quasi généralisé. 
Il y a aussi les petites échoppes accolés dans la même rue et vendant tous les mêmes produits, de nombreux marchands ambulants qui arpentent les rues dans l’espoir de vendre leur maigre marchandise, les restaurants de rues où les personnes consomment leur plat posé sur une table en plastique et assis sur de petits tabourets de la même matière. La saleté, les déchets sont omniprésents. Beaucoup de vietnamiens sont recouverts de la tête aux pieds, portant des masques, pour se protéger de la pollution mais aussi pour garder la peau la plus blanche possible.

Beaucoup de petits détails ressurgissent donc et me permettent une nouvelle fois d’obtenir une vision différente sur le tour du monde que je réalise et comment je peux percevoir les choses différemment selon le point de vue adopté! Je prends aussi conscience du confort que certains voyageurs exigent et des complaintes semblant exagérées, un peu superflues, voir dénuées de sens après avoir vécu 6 mois dans des conditions totalement différentes. En effet, mes compagnons ponctuels de voyage se plaignent de la grandeur des lits, du fait que ces derniers soient trop durs ou trop mous, que les hôtels n’ont pas tous les services auxquels ils sont habitués à la maison, qu’il y a un peu de bruit dans la chambre lorsque celle dernière est côté rue,… Je prends juste note de ces attentes et besoins qui varient d’une personne à une autre. J’esquisse un sourire et profite toujours de la présence de mes parents qui ne voient quand à eux que les bons côtés de ces retrouvailles uniques dans un environnement différent.




Revenons dans les rues de la capitale vietnamienne où notre car se fait doubler de part et d’autre par des scooters et mobylettes dans une cacophonie de klaxons. Nous nous sommes écartés du centre ville et nous partons assister a un spectacle spécifique au Vietnam; le théâtre de marionnettes sur l’eau. Les différentes scènes présentées retracent la vie rurale du pays et les croyances mythologiques sur le rythme d’une musique et de chants enchanteurs! Nous n’avons pas l’opportunité de voir le temps défilé que nous sommes déjà de nouveau dans le car. Nous découvrons quelques produits locaux, fruits et légumes sur un petit marché. Nous finirons la journée par un dîner typique! 
Dès, le lendemain, nous quittons Hanoï pour nous rendre dans un lieu qui a toujours été pour moi source de mystères, une destination dans ma «To do List» (liste de choses à faire dans ma vie)… Me voilà devant le fait accompli, je me rends avec maman et papa, pour naviguer entre les pythons rocheux et formations calcaires, dans la baie d’Halong!
Après une heure d’attente sur les quais du port en raison d’un brouillard persistant, rendant la visibilité nulle, nous obtenons le feu vert pour commencer notre croisière sur une jonque traditionnelle. Nous nous enfonçons dans une brume épaisse, ne permettant pas une visibilité supérieure à une centaine de mètre! Nous profitons alors des intérieurs en bois lors d’un pot de bienvenu puis d’un repas de fruits de mer original. Après une heure de navigation, nous apercevons au loin les premiers rochers qui sortent de l’eau tels des champignons difformes parsemés dans les eaux claires de la mer de l’Est. Nous allons vraiment profiter de la beauté de ce site lorsque nous pénétrons entre ces roches plantées au milieu d’une eau bleue turquoise exceptionnelle. La brume se désépaissie petit à petit nous permettant de profiter des lieux tout en conservant cet aspect mystérieux et mystique qui restera, à jamais, gravé dans ma mémoire.


Nous visitons des grottes naturelles gigantesques. Nous accosterons surtout sur un des îlots les plus hauts du site permettant de surplomber les alentours et d’obtenir une vision panoramique unique. La prise des photos souvenirs et quelques bons moments sur le pont de notre jonque nous conduiront à des fous-rires incessants que j’ai eu le plaisir de partager en famille.

 Le ciel s’assombrit au fur et à mesure que les minutes s’égrènent: la nuit tombe! Nous profitons d’un repas délicieux et surtout très original dans sa présentation: filet de pêche conçu avec une carotte pour envelopper le poisson, oiseaux constitués d’ananas, de carotte, de graines et de navets où ils viendront planter de petites brochettes, fleurs de différentes couleurs créées avec de gros navets blancs et des carottes, un bougeoir pour le dessert créé dans un ananas… Filant sur le ponton supérieur du bateau alors que tout le monde à déjà regagné ces pénates, je profiterais d’un silence complet pour admirer, dans une autre configuration, ce paysage exceptionnel éclairé par la lumière des autres bateaux amarrés non loin de nous. 
L’espoir est bien présent avec les quelques étoiles visibles qu’un beau et chaud rayon de soleil vienne me réveiller le lendemain matin. Malheureusement, je ne peux constater, avant 6h00, de mes propres yeux, que la brume est retombée!

Nous devons nous faire une raison, ce n’est pas aujourd’hui que nous aurons le bonheur de voir la baie sous un grand ciel bleu. Nous nous devons néanmoins d’être conscients de notre chance. Ce paysage est sorti, pour nous, des nuages et de la brume épaisse avant de disparaître de nouveau au cours de la matinée du second jour… Nous finissons notre petite croisière par la découverte de quelques rochers aux formes rappelant des animaux ou autres créatures, par une ballade en bateau à rames auprès des villages flottants en admirant de somptueuses vues et découvrant des singes qui nous réclament leur petit-déjeuner. Finalement, nous nous relaxons sur le pont supérieur en rêvant déjà à la prochaine étape qui nous attend.

Nous nous rendons à Hoa Lu (ou Baie d’Halong terrestre), ancienne capitale devenue célèbre par le film «Indochine». Après un cours de cuisine pour concevoir nos brochettes de chèvres, un repas vietnamien des plus typiques, nous passons la nuit dans un hôtel luxueux et grand standing où nous jouirons de la piscine, salle de fitness, siège massant et chambre immense au confort jamais inégalé au cours du reste du périple.
Cela fait très longtemps que je n’avais pas eu la chance de passer 24h00 sur 24 avec mes parents. J’en savoure chaque instant. Heureusement le temps s’écoule à vitesse grand V mais nous avons encore 10 jours complets pour saisir le bonheur partagé dans chaque seconde écoulée. A ce moment du périple, plus que jamais, j’ai une grosse pensée pour ma sœur et mon frère. J’espère que je pourrais partager notre complicité lors de ce périple au long cours. En attendant, je suis sur les routes avec mes parents, la météo n’est pas totalement en notre faveur mais le baromètre des émotions échangées est au beau fixe!...

Une pluie fine se transformant en averses pendant quelques dizaines de minutes rythmera notre matinée de ce cinquième jour. Par chance, nous passerons entre les gouttes et cela se répètera tout au long de ce séjour lorsque la pluie essaiera de ruiner notre moral d’acier. Nous pourrons donc suivre notre programme au complet sans subir de chaleurs trop fortes qui auraient pu être un handicap supplémentaire pour certains. Nous enfourchons tout d’abord des bicyclettes et contemplons autour de nous les paysages de rizières, les villages sobres et typiques où les fermiers vivent une vie paisible. La verdure est intense, l’eau présente à chaque recoin de terre, dans chaque hectare de terrain où la terre, aux divers tons marron, se marie parfaitement à la végétation pour former un paysage harmonieux!

La baie d’Halong terrestre porte justement son nom avec ces pitons calcaires disséminés partout. Notre vision de ce lieu sera magnifiée au cours d’une ballade en barques à rames, aussi poussées à l’aide d’une longue tige de bambou. Nous traversons des grottes naturelles, observons la faune et la flore spécifique à cette région, et découvrons les habitants vacants à leurs occupations journalières : pêche, transport de marchandises, travail dans les champs, repos dans un hamac… 
La fin de matinée approchant, il est déjà grand temps de reprendre la route pour un long trajet nous permettant d’atteindre le village Muong, ethnie minoritaire, de Hoa Binh. La découverte de leur mode de vie est passionnante. Nous partageons avec eux la pipe traditionnelle, nous prenons part à une dégustation d’alcool de riz, du vin local, et de petites bananes succulentes! Nous allons surtout assister à un spectacle folklorique ethnique haut en couleurs. Nous invitant à danser avec eux à plusieurs reprises, nous ne serons pas seulement spectateurs mais aussi acteurs de ces instants de vie sans commune mesure!

La nuit tombée, nous reprenons la route pour Hanoï où nous passons la nuit avant de nous envoler vers le centre du Vietnam et plus spécifiquement nous atterrirons dans la ville de Hué. La nuit sera courte car le réveil programmé à 3h00 du matin nous permettra de prendre notre avion qui décolle 3h00 plus tard. Nous quittons, à cet instant, Lang, guide sympathique et excentrique, même si parfois un peu rébarbatif et désorganisé! Il a le mérite d’être une personne attachante qui aura toujours eu le sourire.

Le vol est d’une rapidité appréciable! Nous faisons, dès notre arrivée, connaissance avec Nem! Jeune guide passionné et très cultivé, il va savoir mener le groupe à la baguette et nous transmettra une mine d’informations essentielle pour comprendre son pays et ces habitants. Encore une fois, le temps n’est pas au repos et le passage à l’hôtel n’est pas au programme avant le soir! 

Nous partons directement découvrir cette ville recelant milles merveilles. Hué, capital politique de 1802 à 1985 sous le règne des 13 empereurs de la dynastie Nguyen, est encore aujourd’hui le cœur intellectuel, culturel et spirituel du Vietnam. Cette ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO nous ouvre ces portes au cours des 2 prochains jours. Nous commençons sa visite par le tombeau somptueux de l’empereur Tu Doc (deuxième de la lignée) et le mausolée grandiose de l et grandiose de l’empereur Thaï Dinh (dixième empereur de la dynastie Nguyen). Ces constructions ont demandées plusieurs années de dur labeur pour des milliers d’ouvriers, travaillant sans relâche, parfois jusqu’à que mort sans suive. Le budget consacré pour ce genre de construction était quand à lui aussi exorbitant! La pagode Tu Hien financé par des eunuques se trouve dans un cadre bucolique et naturel et elle fera naturellement parti de la suite logique de la visite de la matinée. La découverte de la fabrication des chapeaux coniques et des bâtons d’encens reste très touristique mais présente néanmoins, cette fois-ci, un intérêt culturel indéniable.

Au pas de course, nous mangerons un repas laissant à désirer puis nous nous rendrons directement au cœur de la vielle ville dans la cité impériale. Cette dernière est très endommagée, principalement en raison des bombardements américains au cours de la guerre du Vietnam. Nous pouvons pourtant deviner le faste d’antan, la grandeur de ce complexe aux multiples fortifications, temples, habitations de l’empereur et de sa famille, comprendre le fonctionnement son harem avec les eunuques chargés de gérer cette partie majeure de la vie impériale et royale à cette époque. Nous allons pouvoir nous immiscer un peu plus profondément dans la découverte de la vie à la cour de l’empereur le soir même. En effet, nous prenons part à un repas costumé où deux d’entre nous seront désigné empereur et impératrice, revêtirons les habits d’apparats et présiderons depuis leurs trônes le festin royal. Tous en habits d’époque, nous prenons part au banquet sous le rythme de musiques traditionnelles.
 La vie au Vietnam est très souvent liée à l’élément vital, l’eau! Nous continuons donc à arpenter ces cours d’eau. Depuis un bateau sur la rivière des parfums, nous pourrons admirer, de part et d’autre, les rivages de la ville et nous nous rendrons à la très fameuse pagode Thien Mu (ou pagode de la dame céleste) fondée en 1601. Son architecture riche en Bouddhas, Stupas, statues, représentations divines… donne un bon aperçu des croyances bouddhistes et de la pratique spirituelle engendrait par cette philosophie de vie. Observer les moines dans leurs activités et connaître leur emploi du temps journalier permettent de toucher de près à la façon de vivre simpliste grâce à un renoncement matérialiste complet (en théorie). L’ensemble des explications de Nem me permet d’apprendre encore et toujours un peu plus et de pouvoir toucher d’un peu plus près une culture qui m’a toujours fascinée. Par exemple, Thich Quang était moine dans ces lieux avant qu’il ne s’immole en 1963 sur un carrefour de Phnom Penh au pied de sa voiture pour protester contre les abus et persécutions exercées par le président Ngo Dinh Diem.
Nous poursuivons notre chemin pour rejoindre le marché de Dong Ba, lieu de vie typique à la vietnamienne. Une myriade de chapeaux coniques protège la tête des vendeurs, principalement des femmes. La plupart des acheteurs venus en scooters ou mobylettes gardent leur casque sur la tête pour les mêmes raisons. Il est possible d’acheter une quantité phénoménale de produits différents : viandes et poissons, fruits et légumes, épices, gâteaux secs, assaisonnements, vêtements, bijoux, appareils électroniques, vaisselles, produits ménagers,…
Les odeurs sont très relevées, voir parfois repoussantes. L’hygiène et la conservation des aliments périssables laissent parfois à désirer. Ne pas penser, à ce moment précis, à la nourriture qui arrive dans nos assiettes au restaurant et finira dans nos petits estomacs, est le meilleur moyen pour ne pas en être dégoûté. Je n’évoquerais alors même pas le respect de la chaîne du froid qui n’est qu’illusion ici. Personne de mon entourage n’aura à se plaindre, au cours de son séjour, de maux dû à la consommation de nourritures avariées. Nous pouvons donc en déduire une relative propreté et au moins une intention particulière concernant les endroits fréquentés.

L’après-midi se déroulera de nouveau dans le car pour franchir le col des nuages. Au centre du pays, ce col à très longtemps séparé le Vietnam du Nord et celui du Sud qui étaient en conflit. Malgré le ciel gris, les paysages sont exceptionnels et laissent deviner la difficulté à franchir ces montagnes à cet endroit pour les poids lourds avant qu’un tunnel ne soit construit permettant de relier beaucoup plus aisément l’ensemble des destinations dans le pays. On se trouve ici dans la partie la moins large du pays avec 48 kms seulement étreint entre le Laos et la mer de l’Est. Redescendant dans les plaines, nous franchirons rapidement la ville de Danang pour nous rendre à Hoï An. Cet ancien port de commerce international au dix-septième siècle nous transporte quelques années en arrière grâce à une architecture passée très bien conservée. Le mixte des cultures d’influences chinoises, japonaises et vietnamiennes est ici très palpable.
Cette ville va être l’occasion, pour moi, de vivre une journée bien chargée aussi bien à la mode française et familiale que routard. Au réveil, je pars courir sur les bords de mer bordée de palmiers. Le délicieux buffet du petit-déjeuner me permettra de déguster de petites viennoiseries fraîches (croissants, pains au chocolat, pancake, crêpe,…) comme je n’en avais quasiment pas dégusté depuis le début de mon périple. Les fruits frais et les jus en découlant (ananas, papaye, fruit de la passion, banane) complèteront un repas copieux. La pluie semble vraiment nous suivre à travers le pays, bon et malgré la saison sèche et ensoleillée qui sévit habituellement dans ce pays à cette époque. Descendant au fur et à mesure vers le Sud, tout le monde espère le soleil, qui jouera encore finalement quelques jours à cache-cache.
Nous continuons à vivre au plus près des habitudes et traditions ancestrales vietnamiennes. Lors de la promenade dans les rues de la vielle ville, nous traversons le marché où les habitants font leurs emplettes, nous visitons des maisons coloniales chinoises, européennes et vietnamiennes, habitats traditionnel des riches marchands d’autrefois, des temples et le vieux pont japonais. Assister à un spectacle théâtral comprenant des danses traditionnelles nous montrera les distractions auxquels assister les riches mécènes, marchands et personnes du pouvoir souverain. Découvrir l’artisanat local ainsi que la fabrication sur-mesure de vêtements et costumes nous rappel l’aspect capitaliste caractérisant maintenant quasiment tous les contrées et les populations du globe même dans des pays encore sous l’égide d’une dictature communiste forte et conservatrice.
Ces aspects de marchandisings ne gâchent en rien le plaisir pris lors de la découverte de ce pays et des milles merveilles naturelles qu’il recèle, de ces différences notables avec la France, et des profondes mutations récentes Mes parents semblent comblés par la visite de ce pays d’Asie. A la moitié de ce voyage, le bilan est positif en tout point et rien ne viendra contrer cette sensation d’intenses moments de bonheur et de partage. En début de soirée de cette journée particulièrement riche, nous partageons ensemble plusieurs petites choses au plus proche des valeurs familiales qui ont toujours étés un vecteur nous rapprochant quelque soit la distance et la durée qui nous ont séparées et qui nous séparerons encore lors des prochains mois au moins. Commençant par une grosse pensée à la famille, aux proches et aux amis, nous écrivons des cartes postales. Nous échangeons ensuite autour d’un bon verre de moelleux, un Bonnezeaux typique de la région angevine, pour fêter ensemble mes trente ans acquis en janvier dernier. Finalement, nous partagerons un repas plaisant ave nos compagnons de voyage que nous connaissons alors de plus en plus et ave qui nous commençons à échanger sur des sujets plus profonds. Une nouvelle fois, je m’endors le cœur léger auprès de personnes aimées.
La visite de My Son, ruines énigmatiques de l’empire Cham, nous plonge dans des temps immémoriaux révolus quand l’Asie du sud-est ne présentait pas le même visage, les mêmes frontières et les mêmes séquelles historiques. Au milieu d’un cirque montagneux verdoyant et tropical, la visite s’avère intéressante malgré un afflux touristique abondant. 
 Le problème, quand on participe à un tour organisé, est de tomber dans les lieux populaires dans la même plage horaire que tous les autres circuits possédant à peu près le même parcours. Le déjeuner champêtre, au milieu des plantations d’herbes et d’épices typiques de la région, nous fera retrouver une quiétude propice au plaisir des sens. J’apprendrais à faire les crêpes vietnamiennes, Bahn Xeo (pâte à base de riz et de curcuma dans laquelle on introduit des fruits de mer, de la viande, du soja et différentes herbes aromatiques) Nous découvrirons les senteurs extrêmes et puissantes de la menthe, oseille, citronnelle…
Après la visite du musée Cham à Danang, abritant une collection unique de sculptures, nous nous envolons vers le sud pour atteindre la capitale économique du Vietnam; Hô Chi Minh (anciennement Saigon, nom conservé par les habitants de la ville). La chaleur est beaucoup plus forte et la nuit étoilée, lorsque nous atteignons notre destination est de bons augures, pour la dernière partie de ce circuit «Histoires et paysages». A partir de cet instant, je vais vraiment commencer à subir et à saturer avec cette façon de voyager. Je ne suis pas seul à avoir ce ressenti car d’autres personnes du groupe le partage! Plusieurs raisons expliquent aisément «cette petite lassitude»qui s’immisce perversement dans le groupe. Je garde néanmoins un grand sourire et compte bien en profiter jusqu’à la dernière seconde.

Premièrement, et c’est l’élément déclencheur, Ane, la guide nous accueillant se révèle incompétente, inintéressante. Elle n’a aucun sens de la communication et surtout ne prête pas du tout attention au groupe et encore moins aux diverses personnalités qui le composent. Les exemples de son « m’en foutisme » sont multiples. Elle n’attend pas que tout le monde soit sorti du car et réuni autour d’elle pour commencer à se diriger vers les lieux à visiter et commencer les visites en donnant les explications seulement aux premières personnes qui la «colle au jupon». Elle nous donnera l’excuse de 2 quartiers libres en soirée à Ho Chi Minh et Cantho pour vaquer à ces occupations personnelles et rejoindre des amis…

Deuxièmement, les visites se révèlent beaucoup trop touristiques, tournant autour du business et la vente de produits locaux. Ensuite, je ne retrouve pas cette proximité avec les habitants du pays, cette relation à l’autre. Finalement l’ambiance entre touristes restera bonne enfant avec la plupart mais va se dégrader en raison du comportement d’autres. La chaleur augmentant au cours de ces dernières heures n’aidera pas certains pour être bien physiquement: transpirant à grosses gouttes de sueur, je peux observer des corps se décomposer et être atteint par une fatigue exacerbé par des cernes monstrueux En revanche aucun nuage dans le tableau dépeignant les moments de vie partager, avec mes parents, avec d’autres personnes du groupe ayant un parcours de vie des plus passionnant, et les sites majestueux que nous avons encore à découvrir. L’envie de revivre ce partage, avec des proches lors de la suite de mon périple, est déjà encrée en moi et j’espère particulièrement que ma sœur et mon frère auront l’occasion de me rejoindre.

Refermant cette digression qui évoque un ressentie proche de mes envies, nous nous dans la jungle urbaine de cette mégalopole économique foisonnante qu’est Hô Chi Minh. Les magasins sont légions et bordent toutes les rues, la publicité est omniprésente, les gratte-ciels, les complexes hôteliers et les bureaux de compagnies multinationales se construisent tels des champignons qui sortent de terre instantanément à la saison des pluies. Le plus impressionnant reste le transport! 

Les rues sont envahies par quelques voitures de luxes réservées à une élite, des bus et Tuk-tuk pour le transport en commun mais surtout une armada de millions de scooters (plus de 4 millions pour 6 millions d’habitants). La circulation et le bruit qui en découle sont permanents! Les véhicules à deux roues se croisent dans un balai brouillon aux carrefours, doublant sans hésiter et slalomant entre tout obstacle qui se présente devant eux, roulent sur les trottoirs et cumulent parfois jusqu’à 5 personnes les chevauchant. Etre piéton dans cette ville n’est pas toujours chose aisé mais nous apprenons très vite à traverser en se retrouvant au milieu d’un flot de véhicules qui nous évitent calmement par derrière ou devant. Garder son sang-froid comme les locaux et continuer à avancer doucement est le meilleur moyen de progresser d’un trottoir à un autre. Ces derniers quasi-déserts ne sont vraiment praticables. Ils sont en très mauvais état mais aussi encombrés par des monticules de déchets, des travaux, des véhicules prenant toute la largeur et bloquant le passage, les deux roues qui circulent dessus pour doubler les autres usagers…

Sans transition, cela me permet de revenir à notre visite de la ville où nous allons sans cesse monter et descendre du car pour des distances parfois ridicules. Aimant la marche dans la famille Bosquet, nous serions bien plus à l’aise à nous mouvoir à l’aide de nos membres inférieurs. La visite culturelle de la ville est assez brève. Le nombre de sites intéressants est limité. Nous visitons les anciens quartiers coloniaux, la poste centrale dessiné et réalisé par Gustave Eiffel, les extérieurs du palais de la réunification et de l’hôtel de ville, la cathédrale, le quartier chinois et son temple Thien Hau ainsi que la pagode Giac Lam. L’artisanat se représentait lors de la visite de la fabrique d’objets en laque.

Le moment le plus marquant est sans aucun doute la visite du musée de la guerre. Celui-ci retrace toutes les atrocités, effectué il y a si peu (fin de la guerre en 1975), qui ont marquées et marquent encore les populations civiles rescapées. Les blessures, les séquelles ne sont pas visible directement pour nous visiteurs de quelques jours dans ce pays. Il est pourtant indispensable de garder en mémoire l’horreur de la guerre, d’en tirer les conséquences et de ne pas oublier ce passé en se mettant des œillères … Les bombes chimiques ont fait de gros dégâts environnementaux mais surtout de nombreux mutilés, brûlés sans compter les dérèglements complets du corps des survivants qui donneront naissance à des enfants handicapés, difformes. Je peux comprendre pourquoi, après ce passé récent si noir, la population veut vivre, grandir, évoluer et aller de l’avant!
Le dîner croisière sur la rivière Saigon au rythme de la musique traditionnelle et danses folkloriques nous permettra de nous relaxer, profiter de la fraîcheur nocturne! Le temps de quelques instants, nous nous éloignerons de l’agitation ambiante régnant dans cette mégalopole.
Les trois derniers jours sont l’occasion de découvrir un des deltas les plus impressionnant du monde; le delta du Mékong! Prenant sa source dans les hautes montagnes himalayennes du Tibet, le petit ruisseau devenu un puissant fleuve finit sa course dans le sud du Vietnam avant de se jeter dans la mer. Ce monde d’eau verdoyant est une des réserves rizicoles du pays. C’est aussi le lieu où le Mékong se dispatche en de nombreux cours d’eau, rivières, retenues d’eau recouvrant une surface de milliers de kilomètres carrés. C’est le pays des bateaux, des maisons et marchés flottants, de la culture du riz, de l’élevage de poissons, mais aussi de nombreux autres fruits et légumes, d’échanges et de contrebande avec les voisins cambodgiens et Laossiens… 
Dans cet environnement propice, notre moyen de transport principal sera le bateau. Nous commençons par embarquer aux abords de la ville de Caïbe pour observer son marché flottant au gros de fruits et légumes. Pour cela, nous prendrons part à une ballade en Sampan sur la rivière Tien Giang! Nous allons visiter une entreprise familiale de fabrication de galettes de riz et de caramels à la coco. C’est dans une maison coloniale, ayant appartenu à des générations entières de Mandarin et possédant un jardin aux arbres fruitiers exotiques diversifiés, que nous testerons des spécialités de poissons. Très alléchant visuellement, ces dernières s’avéreront gustativement médiocre La dégustation de fruits locaux, sur le bateau de notre croisière nous menant à Vinh Long, nous apportera une douceur des plus plaisantes.
Après la visite d’une fabrique de briques, nous passons la nuit à Cantho où nous obtenons «quartier libre» pour la soirée. La découverte d’un des plus grands marchés flottants du Delta; Cai Rang, est l’occasion de découvrir un lieu particulier où les échanges de marchandises sont régulés Des bateaux plus ou moins gros sont pleins à rebord de fruits et légumes. Des particuliers, petites entreprises ou commerçant viennent acheter les denrées nécessaires à leur business. Ils remplissent très rapidement leur barque en bois, qu’ils manœuvrent majoritairement debout à l’aide de rames. A peine le temps de digérer le très bon repas servi dans l’ancienne demeure de Bin Thu où fut tourné le film «L’Amant», que nous sommes déjà en route pour évoluer l’après-midi dans un milieu naturel hors norme. C’est un espace de toute beauté où le silence est seulement rompu par les cris des oiseaux. La réserve ornithologique de Tra Su, est un site marécageux, boisé très densément! Les lentilles d’eau forment un duvet vert uniforme recouvrant toute la surface aquatique. Navigué en bateau à moteur puis à l’aide d’un bâton en bambou sera pour moi une grande première que j’apprécie commune mesure. Je suis émerveillé par la biodiversité qui s’offre à nos yeux, le nombre de nids d’oiseaux présents et la multitude d’espèces différentes peuplant cette réserve.
Un long trajet jusqu’à Chau Doc, la visite de sa pagode, son temple et son fameux tombeau de Thorai Nga Hau complètera une journée pleine! Voilà déjà la dernière journée qui se profile devant nous… En matinée nous compléterons notre connaissance des villages du Delta en se rendant sur l’île de Con Tien où nous accostons d’abord sur une ferme flottante d’élevage de poissons avant de nous rendre dans un village Cham bordant les rives du Mékong. 
Au milieu de nulle part, je recroise un couple de touristes avec lequel j’avais lié d’amitié dans le Nord de la Thaïlande. Encore une fois, cela ne fait que confirmer que le monde, aussi vaste soit-il, il est finalement vraiment petit! Situation rassurante à l’aube d’une séparation avec les parents, du fait de se retrouver à des milliers de kilomètres les uns des autres! Etrange de voir aussi comment l’information et la modernité peut arriver dans les moindre recoins du globe. En effet, dans des bidons-villes flottants constitués d’amas de tôle la plus grande richesse d’une famille est très souvent son antenne parabolique et la télévision présente dans le salon… L’esthétique de ces antennes me laisse pantois mais ce n’est rien en comparaison avec les besoins d’une société de consommation arrivés jusqu’à ces endroits retirés.
Dans le bus pour retourner à Hô Chi Minh, nous apprenons qu’un typhon vient de toucher la côte vietnamienne, à quelques kilomètres au Sud de la capitale économique que nous rejoignons. C’est dans l’incertitude complète que nous regagnons notre hôtel. A notre arrivé, nous ne détecterons aucune trace de cet événement climatique! Nous passons une soirée calme autour d’un bon repas à échanger une fois encore avec nos compagnons de voyage. Voilà venu le temps de la dernière nuit avec les parents.
Pensée pour ma maman qui n'a pas arrêtée de mitrailler pendant le séjour pour au final obtenir de belles photos de nous trois...
Leur vol n’est prévu que le soir du premier Avril. Mais une amie, Marion, arrive à l’aéroport en milieu de matinée. Je quitte donc l’hôtel à 8h30 tapante pour aller à sa rencontre. Ne parlant pas anglais, ma présence à son arrivée est une obligation à laquelle je ne peux pas déroger. C’est en taxi que je quitte l’hôtel et laisse mes parents derrière moi! Ce séjour ensemble est passé beaucoup trop vite mais l’essentiel est ailleurs; ça ne fut que du bonheur à l’tat pur et il n’y a rien de meilleur que cela. Ne sachant pas quand nous nous reverrons l’émotion est palpable au moment des «aux revoir». J’enlace une dernière fois mes parents, nous échangeons d’intenses et chaleureux bisous! La porte du taxi se referme déjà derrière moi. Je garde le sourire jusqu’à la première intersection. L’hôtel et mes parents disparaissent alors que le taxi tourne en direction de l’aéroport! L’émotion est intense et incontrôlable! Des larmes me montent aux yeux et coule le long de mes joues! Ce sont des larmes de bonheur et de joies. 
Je viens de vivre un bout de mon périple, de mon rêve avec mes parents et cela n’a pas de valeur. Le trajet de quelques minutes, vers l’aéroport, me revigore. Je suis déjà prêt à vivre de nouvelles aventures avec Marion!

L’épilogue de ce périple a lieu dans l’après-midi de ce premier Avril. Non ce n’est pas un poisson d’Avril. Les restes cycloniques du typhon touchent Hô Chi Minh provoquant des pluies torrentiels et des vents violents. L’avion devant transporté mes parents restera cloué au sol! Ils devront attendre plus de 24h00 avant finalement d’obtenir un nouvel appareil pour rentrer vers la France. Quelle aventure pour cette première en Asie… Je sais d’ores et déjà que cela ne sera néanmoins pas un frein pour me rejoindre ultérieurement si l’opportunité se représentait… J’aime mes parents et j’espère avoir la chance de les revoir très vite, ainsi que tous mes proches toujours à mes côtés par la pensée, quelque soit la distance qui nous sépare! 


Je suis heureux, l’aventure continue! Là est l’essentiel que je cultive intensément à chaque seconde!  

13 commentaires:

  1. L'émotion est partagée ... J'ai eu par moments d'absence des flash de mon "1er" pour l'Australie, je ne parle pas du retour .. Merci pour tes Aventures qui sont un réel "let motiv" ! Je trouve ici de la sérennité et un Ami en pleine forme ! On se reverra très bientôt, je ne fais pas de promesses Mat, mais je les tiens toujours ! Je t'aime tu sais

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    1. Matthieu Bosquet19 avril 2012 à 10:28

      Merci d'être toi et de toujours être à mes côtés malgré la distance et le temps qui passe...

      Tu sais que tu es le bienvenu et que si tu pouvais de nouveau me rejoindre pour un bout de périple ensemble ca ne serait que du bonheur! Une chose est sûre, je te souhaite le meilleur et d'être heureux au quotidien!

      Prends soin de toi mon Ami

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  2. un plaisir renouvelé en lisant ce récit;j'ai refait le voyage avec beaucoup d'émotions.
    j'admire comment tu peux partager ton ressenti,l'histoire du pays avec ses beautés,ses difficultés,etc....merci beaucoup
    et effectivement ,nous sommes prêts à recommencer l'expérience même dans des conditions différentes:pourquoi pas un trek!!!!affaire à suivre je t'embrasse très fort maman

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    1. Matthieu Bosquet19 avril 2012 à 10:29

      Plaisir que d'avoir partagé ce bout de périple avec vous, Maman et Papa!

      Plaisir de continuer un peu ce voyage à vos côtés en écrivant ce texte avec le cœur, au plus proche de mes ressentis et des événements vécus!...

      Vous êtes les bienvenus de nouveau dès que vous le désirerez... L'idée d'un trek est à mûrir, mais je pense sincèrement que cela nous correspondrait parfaitement..

      Je vous embrasse mes chers parents!

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  3. Revivre ce merveilleux séjour en quelques instants est vraiment formidable et fait vagabonder la tête pour revivre ces 2 semaines d'intenses émotions et de bonheurs partagés.
    Continues ce voyage en nous faisant vivre ces moments intenses, même si les prochains nous ne serons pas physiquement avec toi, nous le serons pas la pensée.

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  4. Bravo Matth, tu es toi avec ta force, ta sensibilité, et l'amour que tu portes à tes proches!
    Je t'embrasse

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    1. Matthieu Bosquet22 avril 2012 à 14:19

      Merci Anne-So pour ce message qui me touhe sincèrement! Dans mes écrits, comme dans la vraie vie, je me livre toujours à 200% comme je le ressens et comme je suis vraiment. Prends soin de toi. Matthieu

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  5. coucou; tout d'abord un grand merci à tous les trois d'avoir penser à m'envoyer une carte du vietnam, cela m'a fait chaud au coeur; j'ai vu que tu étais heureux de partager ce moment avec tes parents, ce qui est normal; et tes parents j'imagine qu'ils ont apprécié de se rapprocher de toi depuis huit mois que tu es parti; vivement la prochaine étape à nous faire partager; gros bisous

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    1. Matthieu Bosquet22 avril 2012 à 14:22

      Plaisir de savoir que tu as bien reçue ma carte. Effectivement moments de bonheur intense partagés avec mes parents... a très vite pour de nouvelles aventures.
      Je t'embrasse très fort chère marraine

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  6. Félicitations Matthieu
    Oui,oui, nous y étions ! et ce que tu nous fais revivre à travers tes photos, tes textes, tes analyses , tes ressentis nous laissent béa d'admiration.
    L'essentiel y est et c'est avec plaisir que nous continuerons à te lire et à te suivre dans ton aventure
    Amicalement
    Gérard et Jocelyne (Le Mans)

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    1. Matthieu Bosquet22 avril 2012 à 14:24

      Merci Gérard et Jocelyne pour ce très beau message qui me va droit au coeur. heureux aussi de voir que vous vous y retrouver dans mes propos!

      Pleins de bonnes choses à vous.
      Amicalement,

      Matthieu

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    2. coucou Gérard et Jocelyne
      j'espère que vous allez bien depuis votre retour du vietnam;effectivement Matthieu a bien traduit notre séjour
      nous sommes repartis dans le monde du travail en réfléchissant à une autre façon de retrouver Matthieu dans un autre coin du monde
      bises à vous
      line et dominique

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  7. La lecture de votre périple est plein d'émotion.Votre Bonheur se lit sur vos visages.Magnifiques photos de vous trois,avec ces sourires...Je peux imaginer votre joie d'avoir partagé ensemble ce bout de chemin.Avec le recul...on aurait dû vivre ce bout de chemin là avec Anthony en Australie...j'aurais adoré...J'ai revu Line il y a quelques jours,çà faisait un bout de temps...çà m'a fait plaisir.Elle m'a parlé de ce séjour avec passion.Continue ton rêve Mat', et on te suis de loin...Je t'embrasse fort. Sylvie

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