vendredi 21 mars 2014

RETOUR SURPRISE EN FRANCE

Plus que les mots, ces deux vidéos parlent d'elles-mêmes (voici les liens internet à regarder sans modération. En tout cas, pour ma part, je ne m'en lasse pas! Beaucoup d'amis ont été émus, voir plus. Mais ça sera à vous de vous faire votre propre avis!):

Retour Surprise:

Noel en famille et autres surprises:

16 Décembre 2013, un secret bien gardé depuis de long mois est à l’aube de se mixer avec la réalité pour ne faire plus qu’un. Pas de plan diabolique ou machiavélique, seulement la réalisation de quelque chose qui me tenait vraiment à cœur! 

Heureusement,  j’ai pu partager ce secret avec les voyageurs que j’ai rencontré sur la route. Il aurait été vraiment trop dur de le garder cela que pour moi et de ne pas extérioriser et échanger sur cette étape folle de mon voyage! J’aime les choses simples mais aussi les petits détails qui font la différence. De mon point de vue, la surprise, l’imprévu sont souvent des moments forts, intenses et très agréables (quand il s’agit de belles et bonnes choses. C’est sous-entendu et sans remise en cause possible) qui n’ont pas d’équivalents. Je sais que je serais comblé que cela m’arrive le plus régulièrement possible dans tous mes relations avec l’autre (amoureuse, familiale, amicale… et pourquoi pas même professionnelle).

Le but est d’offrir à mes proches le plus beau des cadeaux que je puisse leur offrir en cette fin d’année. Je ne sais pas si j’aurais réussi ce pari mais ce qui est génial, c’est que je m’offre, par la même occasion, le plus beau des cadeaux que je puisse désirer.

En début d’après-midi, dans le centre-ville de Santiago, je prends la navette menant à l’aéroport international qui se trouve dans la banlieue de la ville.  Plus que jamais, j’y arrive très en avance, pour avoir la certitude de ne pas rater mon avion. J’ai acheté le billet, en Polynésie, avec  la compagnie aérienne LAN, voici plus de 6 mois. Cela me semble à une éternité de mon présent, en raison de la diversité des instants de vie vécus entre temps et de l’attente de ce moment. Mais par la même occasion, je retrouve ce sentiment ambivalent, qui m’a toujours habité lors de mes pérégrinations. Le temps s’est écoulé beaucoup trop vite, sans que je puisse en prendre conscience et le réaliser pleinement.  

Dans ces moments, j’aime toujours me rappeler les dires de mes cousins quand on avait ce sujet de discussion: «Oui, plus tu vieillis, plus tu as l’impression que le temps passe vite et que cela augmente de façon exponentielle après la perte totale de l’insouciance de l’enfance». Cela passe plus vite au collège, encore plus vite au lycée, ça s’emballe pendant les études supérieures, et tu sembles ne plus pouvoir arrêter le processus quand tu commences à travailler. «Mais attends d’avoir des enfants et là tu comprendras ce que cela veut dire de ne pas voir le temps passer».  Je ne sais pas encore ce que sait, c’est vrai, mais je me souhaite plus que tout au monde que cela m’arrive un jour.

Avant cela, j’espère que je vais tout de même pouvoir profiter du moment présent lors de cette étape que je qualifierais d’incroyable! Je suis sûr que vous avez une idée sur le sujet, que vous  savez ce que je m’apprête à faire en fonction de mes dires. Peu importe, je n’ai pas encore envie de mettre de mots sur ce qui va se passer lors des prochains jours. Un peu comme si je voulais entretenir le suspense même lors de ces écrits que je rédige bien après que ces événements aient eu lieu. Peut-être pour conserver ou revivre l’euphorie qui m’habitait alors? Je ne sais pas si j’arrive à vous retranscrire cet élan de bonheur. Mais rien n’aurait pu m’affecter le moral à cet instant-là, ni même maintenant quand je tape ces mots sur mon ordinateur, dans une chambre au Burkina Faso, en plein milieu de l’après-midi alors que la chaleur est intenable!

Mais revenons de longues semaines en arrière. Je suis maintenant dans l’aérogare. J’ai obtenu mon billet, enregistré mon bagage. Je me trouve dans le terminal, après avoir passé le poste de contrôle, près de la porte. Cette dernière, qui s’ouvrira plusieurs dizaines de minutes plus tard, pour me laisser pénétrer  dans le moyen de transport qui m’amènera  vers un paradis terrestre, auquel j’aspire maintenant depuis assez longtemps, un retour aux sources sans aucune mesure.  Une fois installé dans l’avion, l’euphorie ne retombe pas, même si j’ai devant moi presque 24h00 de transport pour atteindre la destination finale prévue pour le lendemain. 

L’avion est très confortable. J’ai même le luxe d’avoir une place de libre à côté de moi. Je pourrais alors encore un peu plus m’étendre lors de la nuit. Normalement, les moyens de transports me bercent et j’effectue souvent plus qu’une nuit normale, temporellement parlant Je veux dire. Car c’est très peu souvent aussi reposant pour l’organisme. Mais cette fois-ci, rien à faire! Le repas passé, deux films regardés plus tard, et je n’ai toujours pas sommeil. Mon cerveau est en ébullition. Pas besoin aujourd’hui de faire du sport pour produire de l’endorphine. Je dois alors atteindre des sommets au niveau du taux présent dans mon organisme. Rien à faire, je vais somnoler un peu mais je garde sur la quasi-totalité du trajet, les yeux ouverts. 

A 14h00, heure locale, l’avion se pose sur le tarmac de cet aéroport du continent… européen! Mais non, je ne suis pas encore en France. J’ai atterris à Madrid. Encore quelques heures, un changement d’avion, une escale de moins de deux heures, où je peux confirmer ma venue à la seule personne au courant en France; Arnaud (sans comptés les voyageurs qui sont déjà rentrés au pays), un petit vol de moins de 2h00, et je serais dans la capitale du pays qui m’a vu n’être. Et oui, après 833 jours sur les routes, des moments extraordinaires vécus lors de ce voyage au long cours, avec encore la soif de découvrir d’autres parties du globe terrestre, d’autres merveilles de notre monde, le retour aux sources était devenu un leitmotiv.  C’était un passage obligé pour mon équilibre psychique. J’avais tout simplement envie de passer du temps avec mes proches et de faire la surprise au plus grand nombre d’entre-eux. L’aspect logistique et physique dans un temps imparti, plus «la contrainte» choisie d’être le jour de noël dans un lieu bien précis vont faire que je ne pourrais pas réussir à faire cette surprise à tous. 
Cette arrivée sur le sol français n’est donc pas une fin en soi mais seulement le commencement de surprises que j’ai essayé de ficelé le mieux possible. Je vais attendre impatiemment mon sac-à-dos sur le tapis dédié à notre vol. Je viens juste auparavant de rencontrer Arnaud pour la première fois à travers la vitre qui sépare la zone de délivrance des bagages et la sortie de l’aéroport d’Orly. Arnaud est le petit ami, de Mélanie, personne chère à mes yeux. Nous aurions dû avoir la chance de faire connaissance lors de mon séjour en Inde, car il s’y trouvait aux mêmes dates, mais le destin en avait voulu autrement. C’est donc, quelques minutes après mes premiers pas sur le sol français depuis plus de deux ans, que je vais le rencontrer. Il m’a fait le plaisir de venir me chercher à l’aéroport en voiture. Le trajet de nuit sur le périphérique parisien sera donc très agréable. Nous échangeons sur divers sujets. Un lien simple et agréable, du moins de mon point de vue, va s’établir très rapidement.

 Il est 18h30, quand nous garons la voiture près de chez lui. Le timing est assez bon. Je vais avoir à peine le temps de poser mon sac dans le salon, de boire un verre d’eau que voilà Mélanie qui fait son apparition dans son appartement. Elle ne se doute encore de rien. Elle fait un bisou à son chéri et commence à discuter de sa journée sur le pas de la porte. Quand elle pénètre dans son salon, je l’accueille avec un grand «Yahouuuuu !!! Ça va ? ». Un peu stupéfaite, ces premiers mots seront « mais qu’est-ce que tu fais là? Qu’est-ce que tu fais là, c’est pas possible!»

Elle va mettre de longues minutes pour s’en remettre. Elle me dira même, plus tard, que toute la soirée lui avait parue irréelle. Elle fumera une cigarette, la fenêtre ouverte essayant de remettre tous les éléments dans le bon ordre, ces idées en place. Je leur ai parlé quelques semaines auparavant depuis l’Amérique du Sud, sur Skype. Il n’est donc pas concevable que je sois dans son salon, surtout après ce que j’ai essayé de faire croire à tous mes proches.  Sans mentir, mais en tournant et ordonnant mes phrases, en jouant sur les mots, d’une telle façon que pour eux, le temps avant que l’on se revoit en chair et en os, en «direct live», était encore bien loin.

Nous allons passer une très bonne soirée. Je suis extrêmement bien reçu  avec de bons produits du terroir français. L’apéritif est de rigueur, suivi d’une bonne viande, d’un plateau de fromage exquis, avec un bon pain et un bon beurre de fabrication artisanale, puis en dessert, un petit gâteau au chocolat dont mes papilles se souviennent encore, comme ce fut le cas pendant tout le repas. Ces produits ne m’avaient pas vraiment manqués mais c’est un plaisir que de pouvoir les déguster de nouveau. J’en profite encore plus, car le goût était ancré dans ma mémoire, mais les remanger à une autre saveur.

Etre en la présence de Mélanie m’avait manqué, et faire la connaissance d’Arnaud sera une belle rencontre. Nous nous couchons à plus de 2h00 du matin alors que nos discussions auraient pu se poursuivre pendant plusieurs jours. Mais je suis exténué et eux aussi!
J’avais mis mon réveil, à 5h30, pour être sûr de pouvoir surprendre Stéphanie, mon amie d’enfance. Une fatigue extrême fera que pour la première fois de ma vie, je ne me souviens même pas avoir entendu le réveil ou l’avoir arrêté. Peu importe, je n’émergerais que vers 8h30. Cela ne va pas porter préjudice à l’organisation de mon emploi du temps. Encore moins à la possibilité, que la rencontre sans rendez-vous, avec les personnes que je voulais voir, soit un succès!

Je décide donc de changer un peu mes plans. Après avoir pris un petit-déjeuner avec Mélanie, je file directement, à Nogent-sur-Marne, chez Marie-Françoise, la grande sœur de mon papa, et Jean-Michel. Mon arrivée n’aurait pas pu mieux tomber. Premièrement, ils ont faits de gros travaux dans leur appartement. Ils ne l’habitaient plus depuis plus de 2 mois. La veille, ils ont redormis pour la première fois chez eux. Quand je sonne à l’interphone, c’est mon oncle qui me répond. Je suis pris un peu au dépourvu, je bafouille. Je sens alors une présence dans mon dos. Me retournant, je me trouve nez-à-nez avec ma tante. Elle vient juste d’aller faire les courses pour le soir car ils ont invités tous leurs voisins pour fêter la fin du chantier. Jusqu’à ce que je me retourne, elle se demandait quel jeune, avec une tignasse si importante, voulait les voir. 

Elle réalise très vite qui je suis, quand nous pouvons finalement nous regarder droit dans les yeux.  Mais l’étonnement est tout de même au rendez-vous. Toujours un peu compliqué de réaliser quelque chose qui n’était pas envisageable pour les personnes que je surprends. C’est un plaisir de revoir une personne qui a été très présente pour moi et ma famille, lors de mon adolescence un peu mouvementé et différente de beaucoup d’autres jeunes.  Nous allons passer un très bon moment. Je vais les aider un peu à défaire des cartons, nous mangerons dans un salon encore bien vide mais refait à neuf. Le repas sera exquis et le dérangement par l’installateur audio au cours de ce dernier ne sera pas du tout négatif! Comme pour Mélanie et Arnaud, la veille, c’est comme si nous nous n’étions pas vu depuis quelques heures seulement. Les discussions seront intéressantes et multiples. Les contraintes de chacun verront que l’on se séparera juste après le repas. Ce fut un plaisir de passer ce temps à leur côté. J’ai presque confirmé, à l’aide de Marie-Françoise, qui a appelé sa sœur, que la surprise prévue à Rouen devrait être un succès. 

Une amie d’enfance, Laëtitia, que je n’ai pas vue depuis longtemps habite à moins de dix minutes à pied. Elle est hôtesse de l’air pour les vols longs courriers pour une grande compagnie française. Je sais qu’elle est alors sur Paris, après que nous ayons échangés sur internet. Mes chances de la voir même en journée sont bonnes. Sonnant plusieurs fois chez elle, je devrais me résoudre au fait que ça ne sera pas pour ce jour. Peut-être à Angers, où ces parents habitent et où je sais grâce aux réseaux sociaux qu’elle s’y trouvera pour les fêtes.

Je file ensuite chez une cousine avec la quasi-assurance qu’elle se trouve à son domicile. Elle y presque cloîtrée, car enceinte de deux jumeaux et presqu’à terme. Elle est effectivement chez elle. Elle attendait un colis. Elle ne pensait pas que le premier qui arriverait serait une surprise en chair et en os.  Je vais passer plus d’une heure à ces côtés, je vais prendre des nouvelles. La revoir est un plaisir car c’est une cousine que j’apprécie grandement. 

Beaucoup d’autres cousins et cousines, oncles et tantes, des amis, des connaissances, habitent sur Paris. J’aurais aimé les revoir tous mais le temps n’est pas extensible pour ce séjour sur Paris, seulement trois jours. Je dois donc faire des choix et tenter ma chance auprès des personnes les plus proches. Je dois aussi jongler avec le planning et les horaires dans la journée pour tenter ma chance. Je dois m’assurer que le succès sera, plus ou moins, toujours au rendez-vous, que la chance de les trouver chez eux soit la plus plausible possible. 

D’ailleurs je ne crois guère en mes chances concernant mon amie d’enfance quand je me rends chez elle vers 18h00. Je veux tenter ma chance tout de même. C’est dans le même quartier que l’adresse, que je possède, d’une autre amie, à qui je veux rendre visite aussi. Si elle n’est pas là, je pourrais essayer l’autre personne et revenir le lendemain. A Paris, la grosse difficulté c’est qu’il y a des digicodes même avant d’atteindre les sonneries des appartements ou les boites aux lettres. Il faut donc connaître ce code, qui change régulièrement, pour pouvoir rentrer et sonner chez quelqu’un. Cela n’est pas pour faciliter les surprises. Pour ma part, j’avais pu confirmer les adresses avec l’excuse que je pourrais envoyer prochainement des cartes postales! Il est alors compliqué de demander le digicode, sans éveiller les soupçons, non? «Si, si le postier en a besoin! » « Pff, c’est quoi ton délire! Tu joues à quoi!» En bref, tu es grillé! J’aurais pu alors supprimer nombres de surprises. Même si je ne me considère d’une intelligence supérieure, je vais essayer d’utiliser autant que possible mes neurones cérébraux.  

Donc il va falloir utiliser le système D. Cela va être beaucoup plus facile en début de soirée. Le matin comme je l’avais prévu initialement, sans tenir compte de ce paramètre du digicode, aurait été plus compliqué. Après que deux jeunes filles me refusent l’entrée, je suivrais facilement une dame rentrant chez elle. Mais chez Stéphanie, être rentré dans la première cour, partagée par 2 immeubles, ne signifie pas pouvoir sonner chez la personne que l’on est venu voir. Il y a encore un digicode à l’entrée de son immeuble. J’aimerais aussi ne pas sonner chez elle depuis le rez-de-chaussée mais plutôt directement frapper à sa porte. Après un essai infructueux par le sous-sol, car je serais tombé dans le mauvais immeuble, je vais rencontrer le gardien dans la cour. Je lui explique la situation. 

Après avoir levé la tête, il me dit qu’elle est présente car il y a de la lumière chez elle. Cela a du bon qu’elle change de travaille en début d’année prochaine Elle effectue donc ces derniers jours dans son entreprise. Au lieu de finir tous les jours après 20h00 comme ce fut le cas pendant de longues années, elle a diminué le taux horaire hebdomadaire effectué.  Elle travaille, 3 jours encore, pour l’Occitane. Leurs produits et boutiques étant présents à l’Internationale, dans toutes les grandes villes, j’ai souvent eu une pensée pour elle, en plus de toutes celles où je n’avais pas besoin d’un «aide-mémoire». 

Je pense, et mes amis pourront vous le confirmer, malgré la distance, l’expérience prenante et enrichissante, que je vis et vivais en voyageant, je suis une personne qui a fait tout ce qu’il faut pour garder contact. J’ai souvent donné des nouvelles, envoyer des messages personnels, surtout dès que j’avais une pensée pour l’un ou l’autre quand un événement, une situation, un objet, me rappelaient  un souvenir ensemble. Mais aussi simplement quand ça faisait longtemps que je ne leur avais pas écrit ou que je ne les avais pas eus sur Skype ou Facebook.

Peu importe, dans quelques secondes je vais la voir en direct. Je monte alors les 4 étages qui me séparent de sa porte d’entrée. Puis je frappe à sa porte rouge massive. Je m’écarte sur le côté pour pas qu’elle puisse me voir dans son Juda. Elle ouvre quelques secondes plus tard. Me déplaçant rapidement, je me trouve instantanément devant elle en criant «Surpriiise!!!» Elle fait alors un bon de plus d’un mètre en arrière avant de me reconnaître. Je viens de lui faire très peur! Prenant conscience de la personne qui vient de frapper à sa porte, elle me prend alors dans ces bras. Je sens qu’un mélange confus de sentiments et d’idées l’habitent. Elle reprendra ces esprits quelques minutes plus tard. Ça a été encore plus surprenant pour elle que pour n’importe qui, protégé dans son cocon d’immobilier, tel une tour d’ivoire imprenable et gardé par un dragon. Bon d’accord le gardien super gentil ne remplit pas bien son rôle. Mais pour rien vous cacher, cela m’a bien arrangé quand je me suis retrouvé en bas quelques minutes auparavant. 

Personne ne lui rend visite à l’improviste et encore moins arrive à franchir les différents remparts technologiques et humains pour arriver à sa porte. La seule personne frappant à la porte est normalement le gardien. En ce soir du 18 décembre, je viens d’ajouter une possibilité, l’ami qui fait une surprise, tout de même peu probable concernant le fait qu’elle se reproduise de sitôt.  Après avoir un peu discuté dans son appartement, nous allons passer la soirée ensemble. Elle va m’inviter dans un restaurant tout près de chez elle. Elle n’y avait jamais mangé car il est souvent complet. Ce dernier ne va pas faillir à sa réputation. Les plats, types tapas à partager, seront plus délicieux les uns que les autres. Vous vous imaginez que nous avons plein de choses à nous raconter. La soirée aurait pu s’éterniser  indéfiniment. Elle a encore quelques jours avant ces vacances et ces derniers vont être assez chargés. Il est alors plus de 22h00, quand je la raccompagne chez elle. 

Je décide malgré l’heure tardive de me rendre chez Katia. Il s’agit d’une amie que j’ai rencontrée en Tasmanie, lors d’une semaine partagée en road trip. Elle a voyagé, quant à elle, pendant plus de 8 mois. Elle est rentrée voilà plusieurs mois et a repris son travail. Je sais, pour l’avoir connu en voyage, que cela ne la dérangera pas que j’arrive à l’improviste à cette heure tardive et que je dorme chez elle. Cela me facilitera aussi, logistiquement parlant, les choses car je me trouverais assez proches des autres personnes que je veux surprendre le lendemain. En 15 minutes, en marchant, je me retrouve au pied de l’immeuble dont elle m’a donné l’adresse. Je rentrerais facilement dans ce dernier dont la porte est ouverte. Puis j’accéderais aussi facilement à sa porte, où son nom de famille est écrit Radatovic! Il ne me reste plus qu’à sonner après avoir préparé la Gopro pour filmer. Je m’apprête à la surprendre, crier «surprise» quand la porte s’entrouvre. Je vais être bloqué net dans mon élan! Il ne s’agit pas de Katia!

La personne aurait pu être prise de panique, hurlé au secours face à cette personne prête à lui sauter dessus. Mais cette femme n’en fera rien. Je m’excuse et lui demande, étonné, si je ne me trouve pas chez Katia Radatovic. Elle esquisse un sourire. Premièrement, elle me connait car elle a déjà vu les photos de Katia, prises lors de son voyage. Deuxièmement c’est sa belle-sœur, Mélanie. Katia m’avait donné cette adresse alors qu’elle venait juste de rentrer et qu’elle n’avait pas encore retrouvée un appartement. J’avais omis ce détail d’une importance capitale. Elle habite dans la banlieue, loin d’ici. En plus Mélanie ne connait pas son adresse et son mari est au travail. La situation fut assez comique. Mais je n’aurais donc sûrement pas la chance de la voir lors de ce court séjour à Paris. 

Je rentre donc chez Mélanie et Arnaud après une très bonne journée. La fin de soirée sera plus calme que la veille, car nous avons tous eu une journée bien chargée. Ils sont d’ailleurs déjà dans leur lit, regardant un film, sur un de leurs ordinateurs portables, quand je rentre. Nous échangerons un peu sur la journée passée puis, à peine allongé sur mon lit, je vais instantanément rejoindre les bras de Morphée.  
Le lendemain, je suis debout tôt, à 6h30. Je file, en métro, dans le quartier où habitent la meilleure amie de ma sœur, qui est une très bonne amie, et Yves, le grand-frère de mon papa, et sa femme, Aline. Encore une fois, j’ai de la chance qu’ils habitent seulement à quelques centaines de mètres l’un de l’autre. Passage du premier digicode grâce à une personne partant travailler, loge du gardien ouvert, et me voilà déjà dans la cage d’escalier de Cécile. Je sonnerais à son interphone et à la porte de l’appartement où elles habitent avec ces colocataires. Il est 8h20. Sûrement que tout le monde est déjà parti au travaille, ce jeudi matin, car la porte restera close. Peu importe, je suis pratiquement sûr de pouvoir la voir à Angers quand elle sera chez sa maman.

Un peu avant 9h30, je file chez mes oncles et tantes. Encore une fois, une personne sortant de son immeuble me permettra aisément de rentrer à l’intérieur. Je me rappel très bien lequel des ascenseurs prendre et à quel étage ils habitent. Mais je ne me rappelle plus laquelle des portes, il s’agit entre les deux. A gauche ou à droite? A droite ou à gauche? Une chose est sûre à travers les deux portes, j’entends du bruit. Je me permets donc de frapper à cette heure très raisonnable de la matinée. Première porte rien, deuxième porte rien! J’essaie donc une nouvelle fois mais toujours rien… N’étant pas sur de moi, je vais donc redescendre, et utiliser la solution secondaire, sonner à l’interphone. Une fois encore toujours pas de réponse. Je ne sais pas pourquoi mais je décide de rester quelques minutes dans le hall d’entrée. Les minutes passent. Ma tante, Aline sort de la cage d’ascenseur, elle met son casque pour partir en vélo. Sa surprise est grande. Elle me reconnait. Elle me dit: «tu es totalement fou, tu devais prévenir quand tu viens chez les gens! Tu es fou!» J’en rigole alors intérieurement. Euh! Et elle est où alors la surprise! Mais Aline est une retraitée, et grand-mère, très occupée et prises par diverses activités. Elle est très organisée. Je viens ce matin de casser un peu son organisation. Ni une, ni deux, nous voilà dans l’ascenseur. Elle n’a pas le temps car elle part à un court de soutien pour des élèves. Mais elle va m’ouvrir la porte.
Je vais pouvoir passer un peu de temps avec mon oncle. Aline, lors des tentatives pour leur faire la surprise, était dans sa douche. Quand j’ai frappé, elle n’a rien entendu. Yves occupé n’a rien entendu non plus. Et lorsque j’ai sonné à l’interphone, elle ne m’a pas reconnue. Elle a donc cru que c’était une erreur. Elle n’a pas répondu par manque de temps. Peu importe, elle me laisse donc avec Yves qui est ravi de me voir, surpris aussi. Il va m’installer dans le salon puis aller prendre sa douche. Nous passerons ensuite une bonne partie de la matinée à discuter. Nous nous reverrons sûrement avant que je parte, si je repasse sur paris car Martin, leur petit-fils, aimerait me rencontrer. Il a vu l’article paru dans le journal du courrier de l’ouest, qui parle de mon expérience, et que mon papa avait fait suivre à l’ensemble de ces frères et sœurs.

Sortant de leur appartement, je vais me promener dans Paris et jouer un peu le touriste. Je me dirige alors vers la place du Trocadéro, la tour Eiffel, et quelques autres grands monuments et avenues en bord de Seine. Puis je rentre déjeuner avec Mélanie et Arnaud. Mélanie me dit que c’est très agréable maintenant. Elle a pleinement réalisé que je suis là, avec eux. En milieu d’après-midi, je rejoins à pied, un lieu de rendez-vous fixé avec Lucille. Je l’ai rencontrée, pendant mon voyage, en Malaisie, sur les magnifiques îles des Perhentians. Encore beaucoup de chose à se raconter, à échanger. Nous parlons, autour d’un chocolat chaud, de la vie, des projets, des changements pour elle depuis notre rencontre, et bien évidemment des voyages, du plaisir de la découverte de cultures et paysages extraordinaires différents de ce que nous pouvons côtoyer quotidiennement en France.

 Je voulais voir les illuminations de Paris pour Noël, entre autres celles des Champs Elysées.  Elle va donc m’accompagner. Nous descendrons la plus grande avenue du monde et profiterons de l’ambiance festive. Elle doit ensuite rentrer. Je rejoins Mélanie et Arnaud qui sont au pot de départ d’un ami. Nous nous rendons dans un bar australien plein pour ces «afterworks» du jeudi soir (soirées d’après travail, concept qui fonctionne de plus en plus en France). Puis nous rentrerons, pas loin de chez eux, et nous dînons dans un petit bistro, typiquement parisien, avec des bons produits du terroir; charcuterie, fromages, pain, beurre et vins.

Mon séjour Parisien touche à sa fin. Le lendemain matin, vendredi 20 décembre, je pars, en train, pour Rouen. J’arrive à 8h30 dans une gare que je connais très bien. J’ai en effet passé 4 ans, à Rouen, pour mes études d’ingénieur, à L’I.N.S.A. Quand je ne rentrais pas en covoiturage à Angers, j’utilisais le train. C’était aussi le cas pour mes déplacements à Paris. Je ne viens pas pour voir des amis d’école car ils sont tous partis vers d’autres horizons. Mais j’ai créé, lors de ce séjour, une relation très forte et particulière avec Catherine et Rémy, la sœur de mon papa et son mari. Nous avons beaucoup échangés et passés de très agréables moments lorsqu’ils m’invitaient à déjeuner le dimanche midi. J’avais donc envie de leur faire cette surprise.

Je me rends alors à pied directement chez eux. J’enjambe la barrière de leur jardin et je frappe à leur porte. Catherine au téléphone se présente alors de l’autre côté de cette dernière. Elle me reconnait immédiatement mais reste bouche-bée. Elle m’ouvre. Elle écourte son coup de téléphone en expliquant la situation à son interlocuteur. Rémy, qui est à l’étage, descendra lui aussi, très surpris. Ils me proposent un petit-déjeuner avec de bonnes confitures maisons que j’accepte volontier. Je prends ce dernier en discutant avec mon oncle, retraité, mais qui part faire des simulations d’embauches pour des jeunes universitaires.  Pendant ce temps ma tante va se préparer et s’habiller. Ceux sont les joies des surprises matinales. Je vais ensuite passer toute la matinée avec elle, alors qu’elle a décalée quelques obligations. Nous allons faire les courses sur le marché. Rentré chez eux, nous préparerons du poisson avec des légumes pour le déjeuner. Une fois encore, je vais passer un moment exquis avec eux, cette fois-ci plus particulièrement avec elle. Les échanges sont toujours aussi forts et intéressants. Elle a des obligations l’après-midi. Moi, je continue mon périple qui me mènera prochainement à la maison pour Noël. L’émotion est forte quand Catherine me dit au revoir devant la gare ferroviaire. Naturellement et le plus simplement du monde, des larmes viendront humidifiées nos yeux. Je sais pourquoi je voulais rentrer et passer des moments avec les personnes avec qui j’ai construit ma vie. Ces instants de vie ne sont possibles qu’avec des personnes que tu connais très bien et qui ont une place importante dans ton cœur.
Avant le retour à Angers, je vais faire un crochet dans la dernière ville, où j’ai habité, avant de partir réaliser ce Vol Libre. Il s’agit de Cherbourg où j’ai encore de nombreux amis.  Je m’y rends, en covoiturage, après avoir réservé mes trajets sur le site français dédié. Deux covoiturages de Rouen à Caen et de Caen à Cherbourg m’amènent à destination. En fin d’après-midi, je me retrouve dans une ville où j’ai de très forts et bons souvenirs. Je vais essayer d’aller voir Patrice et Suzanne, les amis de la famille. Mais ils doivent déjà être partis vers le sud pour passer les fêtes avec leurs enfants. Je sonne alors chez Christelle, ancienne collègue de travail et très bonne amie, qui va pouvoir me recevoir pour le temps passé sur place. Nous passerons une très bonne soirée avec elle et certains de ces amis que je ne connais pas. Et oui, les amitiés se fondent et se brisent parfois, ou deviennent moins fortes et sans trop partagé. Nous avions en effet, un très bon groupe d’amis en commun mais elle ne passe plus de temps avec eux.  Peu importe, nous passerons un très bon moment, comme «au bon vieux temps», avec un apéro dinatoire dans son appartement. Le lendemain, je vais voir différentes personnes dont Natacha, ancienne collègue de travail aussi, que je surnomme «Grande sœur». Heureux de la voir en forme après que j’ai appris qu’elle ait eu un problème grave lors d’un entrainement à la plongée, l’obligeant à être hospitalisée plusieurs semaines. Nous nous promenons, faisons quelques courses qu’elle avait à faire et nous buvons un verre dans le bistrot du coin. Je croise ensuite d’autres personnes que je connais. Je passerais finalement la soirée avec Cindy que j’ai connue à la plongée. Je vais voir pour la première fois sa fille de 8 ans. J’aurais aimé voir certains potes avec qui nous avions passés de très bons moments et des soirées mémorables. Mais le fait de ne pas trop avoir gardé contacts lors de mon périple, que je ne connaisse pas leur adresse et que certains soient partis vivre autre part, ne me permettra de pouvoir réunir tout le monde, surtout par surprise. 

Encore de très bons moments et pleins de souvenirs qui me sautent à la tête lors de ce retour. Je passerais un dimanche, ponctué de grosses averses, au calme chez Christelle. Je sors simplement pour marcher dans le port, passer pas loin de mon ancien appartement, près du pont-tournant, et assister au défilé du père noël dans les rues de la ville. 

Le dimanche soir, je suis invité chez Christelle, qui rentre d’un week-end en famille. Il s’agit d’une autre amie dont j’avais la connaissance pendant les soirées salsa. Nous avons gardé des contacts réguliers pendant ces deux dernières années. Logiquement, j’ai donc envie de la revoir. Elle m’accueille dans une superbe petite maison qu’elle a achetée, il y a un peu plus d’un an. Elle y a mise de nombreuses touches personnelles. Elle est simplement douée pour la décoration d’intérieur. Il est possible de sentir une forte harmonie, un perfectionnisme, et la personnalisation chez elle.  

Cette soirée va aussi être l’occasion de revoir Anne-Sophie, mon ex petite-amie avec qui je suis resté en contact. Elle a depuis refait sa vie. Je ne pouvais pas sonner chez elle à l’improviste par respect, pour elle, et son nouveau petit-ami. Je la surprends donc au téléphone le vendredi soir. Nous convenons de nous revoir avec une tierce personne. Ça sera le cas chez Christelle! Toujours étrange de revoir une personne qui a beaucoup comptée et qui reste une des seules femmes que j’ai vraiment aimées. Les émotions sont présentes mais nous mettons beaucoup de retenus. La complicité est certaine et immédiate, par de simples jeux de regards, d’échanges verbaux. C’est marrant aussi, sûrement pour me protéger, sentimentalement parlant, de voir beaucoup de défauts chez l’autre. Ces derniers, si je peux dire, me dérangent un peu au moment présent, alors qu’auparavant, elle les avait déjà mais que je n’y prêtais pas attention, qu’ils n’étaient pas un frein à notre relation. Et oui, nous avons tous des défauts. C’est quand on peut apprécier ces derniers chez l’autre, ou du moins s’en accommoder, sans faire de concessions, qu’un couple ou une amitié à le plus de chance de tenir dans le temps. Je ne sais pas si j’ai tant évolué que cela. Le manque de temps et le fait de ne pas chercher à relier les mêmes liens qu’avant ne me permettront pas de répondre à ces questions que je pourrais me poser. Nous allons passer une très bonne soirée. Les deux caractères forts des deux femmes nous permettront de vivre une soirée animée. Le repas est très bon. La petite touche finale avec un Monbazillac et les délicieux gâteaux de la Maison du Biscuit, où Christelle travaille, est parfaite. Ce n’est pas une question de survie en ce jour, n’y même un besoin de me rassasier. Il s’agit d’un simple plaisir de déguster des produits qui font l’excellence culinaire française, mondialement connue et reconnue. 

Je dors chez Christelle. Le lendemain matin, elle me dépose, avant d’aller au travail, au point de rendez-vous de mon énième covoiturage. Ce moyen de transport est très pratique, économique, desservant de très nombreux endroits, surtout quand tu as des horaires flexibles. Jusqu’à présent en plus les rencontres sont enrichissantes. 2h30 plus tard, ces jeunes amis qui retournent dans le sud me déposeront aux abords du Mans, à un péage. Je vais trouver très facilement un véhicule qui me prend en stop, quelques minutes seulement après que j’ai commencé à lever le pouce au bord de la route. Je fais encore une très belle rencontre. Il s’agit d’un directeur d’école qui est venu passer des entretiens sur Le Mans alors qu’il habite Nantes avec sa famille. Il a envie de changement et de travailler dans un nouvel établissement. C’est une personne qui aime les voyages, qui est très sportive. Les points d’intérêts communs font que nous avons des sujets de conversation à l’infini. En attendant, je file vers Angers. Certains moments tant attendus devraient se réaliser dans les heures à venir. L’excitation est à son comble. 
A 11h20, je suis à la gare routière, à côté de la gare Angers Saint-Laud. Je ne souhaite surtout pas être vu par quelqu’un que je connais. Je file directement à l’arrêt de bus de la ville qui m’emmènera vers Trélazé.  Nous sommes le 23. Le jour n’est pas encore revenu de retrouver mes parents. Je fais faire la surprise à Antho! Je frappe et sonne chez lui mais personne ne répond. Je savais que cela pouvait arriver. Je m’apprête donc à mettre en œuvre mon plan de secours qui était presque prévisible à cette heure de la journée, un lundi. Je vais aller m’installer dans le bistrot du coin, écrire, trier mes photos et revenir un peu plus tard. 

Mais encore une fois, j’ai une chance impossible. Je vois une voiture passé dans la rue en perpendiculaire. J’en suis sûre à 99,99%, c’est la 106 de sa maman avec Antho dedans. Mais pourquoi ne tourne-t-il pas par ici? Je cours au coin de la rue mais la voiture a disparue. Je comprends qu’il fait demi-tour, pour ranger la voiture dans le bon sens. Je cours alors à l’autre coin de rue. Il apparait! Je courre comme un enragé, en criant, vers lui. Il me dira avoir eu peur en premier lieu. Puis ça sera l’étonnement! Il n’en revient pas. Il est définitivement intéressant de voir les réactions spontanées des personnes prises totalement au dépourvu. «Mais qu’est-ce que tu fous là? Oh le malade!  Tu sais pourquoi je fais demi-tour? Par ce que normalement on se serait manqué! J’ai oublié une boite de chocolats…» «A la blague, truc de fou!» 

Une fois les retrouvailles vécues pleinement, nous posons mes bagages. Je pars avec lui manger en ville car il a un rendez-vous. Nous mangerons de délicieuses galettes et crêpes au Connétable. Puis nous enchaînons les surprises en nous promenant dans différents lieux de la ville. 

Nous commençons par nous rendre à Alinéa, un nouveau et très grand complexe commercial. A la caisse, je vais surprendre une amie que nous avons en commun, Marion. Elle n’en revient pas, elle est morte de rire et se cache derrière sa caisse. Nous n’aurons pas beaucoup de temps car elle travaille et je ne peux pas la déranger. Mais j’espère avoir la chance de la revoir très rapidement dans les jours à venir. Soi-disant passant, c’est pour cela que je n’ai pas voulu surprendre mon frère sur Paris. Car il travaillait tous les jours. Je n’avais pas envie de lui faire la surprise, et ne pas pouvoir, juste après, passer du temps avec lui. Les chances de le trouver, chez lui, à une heure raisonnable, étaient aussi minimes car il est très occupé. J’avais donc décidé de prendre mon mal en patience sachant que je le dois le voir le week-end d’après, prévu en famille.

Nous allons ensuite surprendre Nico, qui restera scotché sur le pas de sa porte. Les accolades sont ensuite fortes et émouvantes. C’est aussi un vrai plaisir de le revoir, de savoir que nous allons pouvoir passer un peu de temps ensemble. Nous resterons seulement quelques minutes chez lui puis nous le laisserons vaquer à ces occupations, sachant que nous avons déjà prix rendez-vous pendant le temps passé à Angers. Il ne reste plus qu’à fixer des dates. 

Nous filons ensuite chez Yannick, l’oncle à Antho. Une fois encore la surprise sera totale et les réactions des personnes fortes et belles. Nous buvons l’apéritif ensemble puis nous rentrons chez sa maman. La surprise sera belle aussi pour elle, même si elle pouvait avoir de gros doutes car elle avait vu mes sacs. Antho avait essayé de détourner l’intention en disant que c’était des sacs d’un ami reçu par la poste. Mais pas dupe, elle ne sera pas totalement tombée dans le panneau. Les retrouvailles seront sympathiques, quoi qu’il en soit. Nous mangeons un bon petit repas ensemble après avoir pris un deuxième apéro. 

Pas de temps à perdre, nous nous rendons en ville dans un bar, l’Abbaye, où il y a le lundi soir des cours de salsa. Nous nous sommes donné rendez-vous avec Nico, Marion. Antho a invité Olivier à le rejoindre. Après avoir bu un verre, il fait son apparition. Je reste tourné jusqu’à ce qu’il arrive presqu’à ma hauteur. Me retournant, je peux alors exprimer ma joie et le surprendre. La surprise est totale. Il n’en revient pas non plus, met sa main devant sa bouche, et ces premiers mots sont « Mais qu’est-ce que tu fais là ? Comment ça se fait que tu es là, toi?» Encore une surprise qui a parfaitement marchée.  Je sais que je vais le revoir et que nous allons beaucoup parlé de voyage. Il aime le fait de voyager seul. Il est déjà parti 3 mois en Australie, un mois vers Miami, et un mois dans l’Ouest Américain. Nous allons passer une bonne soirée et rentrer après minuit. 

Je me couche alors que le jour du 24 décembre est maintenant part de ma réalité. Plus que quelques heures et je vais revoir mes parents. Je ne réalise pas encore. J’ai simplement des étoiles dans les yeux et la tête avec tous ces instants de vie extraordinaires vécus. 
La journée du 24 est simple. Nous allons faire quelques courses qu’Antho devait faire. Nous revoyons Olivier, nous déjeunons dans un fast-food près du centre-commercial où nous nous trouvons et nous rentrons chez Antho. Les heures ont défilés. Nous sommes déjà en fin d’après-midi. Avec Facebook, je peux voir que mes parents sont connectés. Cela signifie qu’ils sont déjà à la maison. Il est temps de les retrouver et de sonner à la porte.

C’est habillé avec un bonnet du père noël, des guirlandes sur les épaules et mon sac dans le dos que je sonne à la maison. C’est maman qui m’ouvre! Je peux alors lui souhaiter Joyeux Noël en direct. Elle n’en revient pas. Elle reste bouche-bée pendant quelques secondes. Comme elle l’exprimera un peu plus tard, elle vient de vivre l’acte d’être sidérée. Elle n’a pas pu faire ressortir ces ressentis. Elle est restée sans voie avec toutes sortes d’émotions qui se sont mélangées  et s’entrechoquées, psychologiquement parlant. 

Papa ayant entendu la scène se déroulé arrive de la salle à manger. Il allume la lumière. Les premiers mots qui sortent sont : «C’est dingue, ça fait un moment que l’on voulait te voir! Mais qu’est-ce que tu fais là?» Il a les larmes aux yeux. L’émotion est vive et forte. Nous allons rester quelques minutes début dans le hall d’entrée pour réaliser totalement que nous sommes réunis. Je peux aller ensuite embrasser ma grand-mère dans le fauteuil du salon. Elle n’a pas du tout réalisé ce qui s’est tramé mais va être très ravie de me voir. C’était un souhait fort pour elle, car nous nous n’étions pas vu depuis très longtemps. La famille n’est pas au grand complet pour cette veille de noël comme c’était avant le cas. Mais cela est prévu dans quelques jours, je ne suis plus à quelques heures près, le jour même de Noël ou pas, à peu d’importance! En attendant, je vais pouvoir fêter ce moment fort de l’année en famille et cela me réjouit de façon incommensurable. Nous allons pouvoir prendre du temps ensemble. 

Pour les mettre tout de suite dans le bain, je leur annonce que ce n’est pas la fin de mon aventure et que je repars dans quelques semaines. Il est important de poser les bases de ce retour momentané et que personne ne s’imagine des choses qui seraient fausses. 

Depuis de longues années, même quand j’étais à la maison, je ne désirais pas me rendre à la messe de minuit. J’ai pour l’occasion envie aussi de partager ce moment avec les parents. Avant 20h00, nous allons donc nous rendre à l’église Saint-Laud. Avant le début de la cérémonie, je vais surprendre l’ensemble de la famille Largeau-Billeau. Michel passe à côté de moi sans me voir. Cécile (meilleure amie de ma sœur) sera la première à me reconnaitre. Etienne, son petit frère,  s’écrit «Matthieu». Anne, leur maman, ne comprend pas. En effet, pour elle, je ne peux pas me trouver ici. Le premier auquel elle pensera est l’ex petit-ami  de sa fille aînée. La confusion est totale. Une fois passée, je peux serrer tout le monde dans mes bras et fêter ces moments de pur bonheur. Mathilde la petite dernière a encore bien grandie. A plus de 20 ans, c’est maintenant une femme. Michel ne réalise pas vraiment. Anne, Cécile et Etienne sont ravis de me voir. 

La cérémonie religieuse passera rapidement. Je ne serais pas très attentif, étant régulièrement perdu dans mes pensées. D’ailleurs dans un moment comme celui-ci, je pense à mes proches que j’ai vu et que je vais revoir, mais j’ai aussi une grosse pensée pour Papou et Mamouna, mes grands-parents décédés. Après avoir salué les amis, nous rentrerons pour célébrer ensemble Noël. Nous pouvons échanger sur pleins de sujets, et surtout vivre l’instant dans ce salon du 78, rue de la Madeleine, où j’ai vécu depuis mon enfance beaucoup d’événements partagés en famille. 

Le repas avec des fruits de mer, de délicieux fromages, et un désert glacé au chocolat, est un régal. Tous ces mets sont bien sûr accompagnés de vins exquis de la très bonne cave des parents. Je devrais dire de Papa car c’est lui le connaisseur, lui qui organise les achats, qui l’entretien et la réapprovisionne depuis plus de 30 ans, et qui connait le bon moment pour consommer les bouteilles. Comme toujours pour les fêtes à la maison, la qualité est au rendez-vous. Nous ne veillerons pas trop tard. Nous nous couchons après avoir passé un moment comme je les aime, que je tenais vraiment à revivre. 

Maman m’avouera le lendemain avoir ré-ouvert plus de vingt fois la porte dans ces rêves. Elle a ressassée l’action, maintes et maintes fois, pour l’intégrer enfin comme part de sa réalité. Je  sentirais aussi, à travers ces mots, dans les jours suivant, qu’elle s’en voudra de ne pas avoir pu être plus expressive vis-à-vis de ces sentiments lors de la surprise sur le pas de la porte. Cela n’a vraiment aucune importance. Je sais la chance que j’aie de l’avoir pour maman. Je sais à quel point ces enfants sont importants. Elle a tout fait pour nous apporter le confort d’une vie de famille saine. Elle nous a donnée tout son amour et elle continue de le faire autant que possible. Elle voulait que nous réussissions et que nous soyons heureux. A mon humble avis, je pense, avec papa, qu’ils ont plutôt bien réussis et que nous pourrons jamais assez les remercier (je ne m’avance pas trop en parlant aussi au nom de ma petite sœur et de mon petit frère).
Après un petit-déjeuner simple, je vais courir avec papa autour de l’étang Saint Nicolas. Le soleil qui percera les nuages donnera de très belles couleurs à l’eau et aux arbres dénudés de l’hiver. Nous rentrons à temps pour être sûr de ne pas rater l’arrivée de ma sœur et de la belle famille. J’ai eu le temps de prendre une douche de m’habiller et quelques minutes plus tard, ils sonnent à la porte. Je suis alors au premier étage, attendant le moment opportun. Mes parents accueillent ma sœur, Yann, son petit ami, avec ces parents et son frère. Même si je ne la vois pas, je sais aussi que ma petite nièce est là. Je ne l’ai pas encore vue! Elle a 3 mois et 19 jours. Je suis pressé de la prendre dans mes bras. Chaque chose en son temps car ma petite sœur m’a aussi beaucoup manquée. Plus de 27 mois sans la voir, ça commence à faire beaucoup trop long. Ma Maman l’appelle dans la cuisine. Yann se joint à eux après avoir hésité car il ne savait pas si maman voulait parler seulement à sa fille.

Maman ne sais vraiment pas mentir, ou même simplement jouer un rôle. Elle est prise de dépourvue pendant les quelques secondes que je mets pour descendre et les rejoindre. «Deux secondes, j’ai quelque chose à te dire mais deux secondes!»  Marie et Yann ne comprennent déjà pas grand-chose. Ils me font dos quand je rentre dans la cuisine, c’est parfait! Je n’ai plus car leur dire «Joyeux Noël!» Ils se retournent alors. Marie réalise assez vite et vient dans mes bras. Dans le même lapse de temps, Yann surpris a tout d’abord rigoler. Il est possible de constater, deux secondes plus tard, un changement d’expression majeur sur son visage. Il vient finalement de réaliser ce qui se passe. Ma sœur n’en revient pas. Après l’avoir pris dans mes bras, «je rêve» seront les premiers mots qu’elle pourra exprimer. Après avoir fait une accolade à Yann, je retourne vers ma sœur. Elle n’y croit pas et l’émotion monte doucement. L’intensité du moment est forte. Des larmes de joie coulent sur les joues de ma sœur et je ne peux que l’accompagner dans son élan.

Je suis tellement ravie de pouvoir lui faire cette surprise. Je pense que je viens de lui réserver le plus beau des cadeaux. Cela aurait été très dur pour elle que je ne vois pas sa fille bébé. Si j’étais rentré à la fin prévisionnelle de mon périple, elle serait devenue une petite fille, de plus d’un an. C’est encore une belle chose qu’elle ne se soit plus doutée de mon retour même si elle l’avait espérée longtemps. En effet, retour en arrière quelques mois auparavant, quand je me trouvais en Nouvelle-Zélande. Je me trouvais plus exactement à Queenstown, nous avions alors fait un Skype. Elle m’avait annoncé qu’elle était enceinte. Sous le coup de l’émotion, très ému, j’ai laissé échapper cette information de mon possible retour prévisionnel à Noël 2013. Elle l’avait bien entendue, enregistrée.  C’est pourquoi elle y a cru pendant de long mois. Mais les informations intox que j’ai pu lancer sur le réseau internet ont bien fonctionnées et j’ai donc pu totalement préserver le secret et l’effet de surprise pour tous.

Nous profiterons encore de quelques minutes ensemble dans la cuisine mais il faut ensuite aller rejoindre les autres invités de cette journée de Noël. Je me rends alors dans le salon, pour faire la connaissance des parents et du frère de Yann, et aussi pour admirer, pour la première fois en direct, Alice. Je rigolais de mes parents qui étaient totalement gaga, à chaque fois que nous parlions d’elle sur Skype. Pourtant, je suis immédiatement sous le charme et cet état ne va pas me quitter pendant tout mon séjour. C’est définitivement la plus belle, le plus beau des bébés. Je suis ravie de faire sa connaissance et de pouvoir admirer son sourire.

J’ai offert, et je me suis offert, en ce 25 décembre le plus beau des cadeaux que je pouvais donner et recevoir.  Aucun mot ne peut exprimer ce que j’ai vécu les jours passés, ce que je vis, et ce que je vais encore vivre les jours à venir. Le manque, la surprise, l’amour à vivre en direct, sont des facteurs qui amplifient, exponentiellement, le vécu. J’aime ces instants en famille, j’aime le fait de pouvoir retrouver ce cocon familiale, j’aime le fait de me sentir à ma place en ce jour particulier.

Comme tout repas de fêtes de fin d’année, nous allons manquer de rien, quantitativement mais aussi et surtout qualitativement. Nous commencerons par le traditionnel apéritif à la française. J’aime beaucoup ce moment du repas, surtout quand il se fait au champagne. Un délicieux foie gras préparé par les parents de Yann sera l’entrée. Il y a un plat de terrine complet soit plus d’un kilogramme. Nous nous régalons et plusieurs personnes ne finiront même pas leur tranche d’un bon centimètre de large. Une quantité importante servira de reste de luxe pour les repas à venir. Nous enchainons ensuite par la fameuse dinde, des légumes verts et des pommes de terre. Le fromage puis le désert accompagné une fois encore de très bons vins termineront ce festin. Les échanges à table sont légers. Nous passons de bons moments. Je retrouvaille ma sœur, admire ma nièce, la prends dans mes bras, et je fais plus ample connaissance avec Yann et sa famille. Le traditionnel échange des cadeaux en fin de repas nous permet de continuité l’état festif dans lequel nous nous trouvons depuis le début de la journée. Je n’avais pas souffert de ne pas être en famille pour les fêtes de fin d’année les deux dernières années car cela me semblait à mille lieux de ce que je vivais. Mais je sais pourquoi, je voulais leur faire la surprise à ce moment particulier de l’année. Encore une fois, je nage dans le bonheur!

La fin de la journée est assez simple. Nous jouons à des jeux de société, continuons à discuter, prendre le temps avec l’autre. J’ai vraiment l’impression de ne pas être partie aussi longtemps, que tout est comme avant. Même la présence de ma nièce ne change rien si ce n’est que je suis si heureux pour ma sœur qui souhaiter vraiment être mère.  Je vais profiter un maximum de ce bébé si mignon. C’est une certitude j’adore les enfants et j’espère qu’un jour je pourrais envisager d’avoir, avec quelqu’un, les miens. J’ai envie de vivre cette aventure exceptionnelle aussi, dans le partage, l’insouciance de l’enfance, la transmission de notre mode de vie, de notre culture pour créer les futures générations. Je suis encore loin de cette étape de vie. J’ai encore d’autres projets à mettre en place auparavant et La Rencontre, l’amour s’il arrive de nouveau sera l’élément déclencheur d’une telle envie.
Le 26 décembre, je vais continuer mon marathon des surprises, l’organisation de mon retour. En effet, je ne suis plus assuré dans le système français de la santé. L’assurance privée, à laquelle j’ai souscrit pour le voyage, me coûte beaucoup moins chère que la CFE (Caisse des Français à l’Etranger) proposée par la CPAM. Elle est aussi valable partout dans le monde sauf dans son pays d’origine et le pays où tu habites. Je pars donc le matin pour ouvrir un dossier me redonnant des droits sur le sol de mon pays. Je vais ensuite aller essayer de surprendre plusieurs amies qui habitent dans le centre-ville. Je fais «chou-blanc» avec la première. Je vais essayer ensuite de rentrer dans l’enceinte de l’immeuble de Marion, Yonyon pour les amis Facebook, l’amie qui m’a rejoint au Vietnam et avec qui nous avons fini notre périple au Cambodge à Siem Reap. Personne aux alentours pour rentrer! Après 10 minutes, je me décide donc à sonner à l’interphone. Je me cache sur le côté pour qu’elle ne puisse pas me voir à la caméra. Elle répond. Elle me dira ensuite avoir directement reconnu ma voie et regarder vers son ordinateur pour voir si Skype n’était pas allumé. Elle me laisse rentrer. Nous nous retrouvons à la sortie de l’ascenseur. C’est un vrai bonheur de la revoir aussi et de pouvoir la serrer dans mes bras. Je vais découvrir son nouveau chez elle et surtout faire la connaissance de Steven, son ami, avec qui elle est depuis plusieurs mois. Je ne resterais que quelques dizaines de minutes, car je suis attendu pour le déjeuner. Nous programmons de nous revoir le soir même. 

Je rentre à la maison récupéré la 205 des parents. Je me rends chez Anne Largeau pour passer du temps avec elle, sa maman, ces filles et Michel. C’est un vrai bonheur de pouvoir échanger avec ces amis très proches, de revoir ces personnes avec qui j’ai passé, et avec qui je compte bien passer encore, de très bons moments de vie. Ici aussi les «restes de Noël» sont de hautes volées. Nous nous régalerons; Foie gras, viandes, fromages, bûches de noël faites maisons. Le temps passe vite et beaucoup de choses ont évolué dans la vie de chacun. Ils ont tous eu des épreuves plus ou moins dures, plus ou moins récentes, impactant parfois le présent. Chacun a réussi aussi à sortir ces cartes du jeu, petit à petit à relever la tête, aller de l’avant et faire ce qu’ils souhaitaient, ou travaillant sur ce projet. Avec beaucoup de monde, je n’avais encore pas trop parlé de mon voyage car je posais aussi de questions sur leur vie. Je préfère que cela se fasse naturellement dans l’échange. 

A table, ils auront, quant à eux, de nombreuses questions auxquelles je fais me faire un plaisir de répondre. Ils auront de plus des questions originales que personne ne m’avait encore posées. Pour être franc avec vous, je pense avoir une très bonne mémoire, ce qui me permet d’écrire sur des faits passés longtemps après, mais là ces questions précises ne me reviennent pas à l’esprit.  Ah si, finalement, certaines me reviennent: « quand est-ce que tu as eu le plus peur? Ta plus grosse frayeur?», « quelle est la chose la plus originale que tu as vu?», « Quel est le mode de vie qui t’as le plus surpris?», «Une ou des personnes t’ont particulièrement marquées? », «Comment as-tu pu aborder les autres religions et quels sont les discussions qui en sont ressorti ?», «Y aurait-il un endroit où tu te verrais vivre?» Et puis il va y avoir des questions un peu moins atypiques que presque chaque personne pose: «quel est le plus beau pays que tu as visité? Comment fais-tu financièrement ?, etc.…  

Je ne vais pas retranscrire tout l’échange  que nous avons eu, les réponses que j’ai pu leur apporter. Pour résumé, j’affirme toujours haut et fort qu’il n’y a pas un pays que j’ai préféré. Ils ont tous leurs intérêts, leur culture, leur religion, la beauté et diversité des paysages, ou non… Je pense que cela dépend vraiment de ce que l’on recherche. Et surtout chaque expérience est différente. Je dis toujours que deux voyageurs peuvent être au même endroit, au même moment, et vivre des expériences diamétralement opposées. Ça peut être le cas en raison de leur situation et surtout des rencontres! L’un va être dans un hôtel de luxe et l’autre dormir en pleine nature, en tente, ou chez l’habitant. Cela dépend aussi beaucoup des moments passés avec autrui. Enfin le fait d’avoir des connaissances sur les lieux ou d’en acquérir auprès de la population locale permet toujours de découvrir des merveilles précieusement cachées. 

Pour moi, c’est l’ensemble du voyage qui est extraordinaire par sa diversité, l’enrichissement que je peux acquérir par la différence et aussi l’ouverture d’esprit, l’écoute de l’autre. Et ce n’est pas une réponse politiquement correcte pour ne pas blesser l’ego de telle ou telle population, c’est ma réalité, ma vision de ce Vol Libre aux quatre coins du monde. J’aime ensuite expliquer que la Papouasie Nouvelle-Guinée restera une expérience unique car j’ai toujours vécu avec les locaux, je n’ai pour ainsi dire pas vu de touristes, je suis sorti définitivement des sentiers battus et j’ai alors exploré «une des dernières frontières de notre monde». Je vous parle de notre planète terre, de ce monde qui se globalise. En effet, j’ai pu constater que tous les individus tendent à vouloir les mêmes choses, avoir accès au même confort et pouvoir posséder un signe de richesse occidentale tel qu’un téléphone portable, ou une télévision, au détriment parfois des besoins vitaux. Pourtant, il est toujours possible de sortir des grosses villes, des lieux touristiques et de trouver  un endroit encore peu affecté par cette globalisation, où les personnes vivent simplement, avec leurs moyens.

Je dis aussi toujours que si certaines personnes ont des questions spécifiques (« où être le plus dépaysé? Ou voir le plus d’animaux insolites ? Où sont les meilleurs sites de plongées que j’ai faits? Le meilleur pays pour randonner? Les plus belles plages? La plus grande diversité culturelle? Où faire un voyage de 15 jours pour en prendre pleins les yeux en voyageant économique, et sans avoir trop d’expériences du voyage? Etc.…) alors il me sera possible de formuler une réponse avec les expériences vécues lors de mes péripéties. 

Pour les questions plus terre à terre, qui intriguent tout le monde, occidentaux ou non, vivant dans un consumérisme exacerbé ou non, l’aspect financier arrive très largement en haut du panier. Ma réponse est simple, surtout auprès de mes concitoyens. «Depuis que vous êtes indépendant, avez-vous déjà eu un jour où vous ne déboursiez pas un euro, pas un centime?» Pas besoin de réfléchir longuement, la réponse est Non. 

Il y a un loyer à payer, les impôts que l’on peut ramener au jour le jour, les factures courantes, celle du téléphone, les dépenses alimentaires… Et je ne pourrais omettre, car elles existent pour beaucoup, toutes les dépenses plus ou moins utiles, voir futiles. Elles existent avec des achats plus ou moins gros. Elles sont matérielles ou immatérielles  telles que des biens de consommation, les achats électroniques, de jouets, mais encore des dépenses ponctuelles pour les vacances, des activités «plaisirs»… Je leur explique alors que pendant ce voyage, il y a eu un nombre incalculable de jours où je n’ai pas déboursé un centime. Car je vivais chez l’habitant, je me déplaçais en stop, , je dormais dans la nature, on m’offrait un repas ou j’ai mangé ce que je trouvais (fruits, baies, poissons pêché, petit animal capturé).  Tout compris, le voyage me coûte mensuellement beaucoup moins que les dépenses que je faisais, avant de partir, en France. En moyenne avec les moyens de transports, dont les billets d’avion qui ont sacrément augmenté la moyenne,  le lieu pour dormir, la nourriture, les visites et le superflu, je dépense à peine plus que le seul loyer que je déboursais en France. Sachant que je vivais à Cherbourg, je vous laisse un peu imaginer le montant. 

«Et oui, chut! C’est tabou!» Il ne faut pas parler d’argent en France! «Oh là, là! Ça va faire des jaloux, des envieux.»  « C’est pour cela que je ne donne pas de chiffres!» Je ne voudrais pas perturber mes lecteurs qui ne seraient pas prêt à l’entendre. 

Je rigole bien sûr, quoi que? Mais si quelqu’un venait à me poser la question, je n’hésiterais pas à lui répondre. 

Concernant l’aspect financier, un autre paramètre très important est à prendre en compte. La vie est une question de choix et de priorités. A mon âge, beaucoup ont déjà acheté une maison, et tout ce qu’il faut pour avoir le confort à l’intérieur. Ils sont en couple, peuvent avoir des enfants. Ils ont donc des dépenses que je n’ai pas. Vous, lecteurs, vous êtes beaucoup dans ce cas, car c’est le standard que la société dicte à la majorité. Heureusement que toutes les personnes ne choisissent pas le même style de vie que moi, même temporairement, car ça serait alors le chaos. Un pays ne pourrait pas fonctionner si tout le monde choisissait de sortir du système pour vivre totalement libre, en épicurien de chaque instant. 

Ensuite, pour beaucoup, dans notre société actuelle, dès qu’ils ont de l’argent ils le dépensent et n’économisent pas. De mon côté, j’avais dans la tête ce projet de voyage depuis plus de 6 ans avant le départ. J’ai vécu en-dessous de mes moyens, économisant chaque mois une somme non négligeable.  Je suis conscient que mes études et mon diplôme d’ingénieur, mon expatriation aux Etats-Unis avec un salaire élevé, me l’ont permis et que ce n’est pas le cas pour tous. Mais personne ne pourra me dire que c’est de la chance! J’ai fait des choix. J’ai mené un projet à bien, et le mène encore tous les jours avec une manière de voyager particulière qui ne conviendrait pas à tout le monde. Je ne dois le succès de ce projet actuel qu’à mon  propre travail. Je ne dois rien à personne pour ce dernier ,même si le soutien de mes proches et le fait qu’ils comprennent ce dernier étaient très importants à mes yeux.  

Hormis ces questions, nous allons passer un très bon moment. Je suis touché que Anne m’ai proposé de partager ce repas. Je sais aussi que nous nous reverrons avant mon départ. 

Je n’ai pas de téléphone portable mais Maman va appeler sur celui de Cécile. Elle me précise que je dois les rejoindre pour que nous partions ensemble à Coutures, où habite ma sœur. Nous y allons surtout pour faire la surprise à Suzanne et Patrice! Suzanne est  la marraine de Marie, une amie de l’école d’infirmière de ma maman, son parrain était mon grand-père. C’est grâce à elle que mes parents se sont rencontrés lors d’un mariage, et donc, que par enchaînement des événements, nous existons aujourd’hui. Son frère, François, est mon parrain. Je les ai toujours surnommés comme étant ma troisième famille, aussi bien pour leurs parents, que leurs enfants. Avec Etienne, Cécile et Thibault, nous avons passés de ombreux moments ensemble, surtout quand nous habitions tous sur Angers. Ce fut aussi le cas après quand Patrice et Suzanne ont déménagés à Cherbourg, puis quand ils m’ont accueillis, quand je suis parti vivre et travailler dans la même ville, mon retour des Etats-Unis. Les liens sont très forts et importants. Sortant de la voiture, juste avant d’arriver devant la maison de Marie et Yann, je vais passer par le jardin. Mais parents et ma grand-mère embrasse Suzanne. J’arrive quelques secondes après. La surprise fonctionne totalement, l’étonnement est présent. Suzanne est très heureuse de me voir. C’est  un plaisir de pouvoir la prendre dans mes bras. Je ne pourrais malheureusement pas faire la surprise à Patrice qui est resté chez sa fille, Cécile, après s’être bloqué le dos. Nous passons une très bonne fin d’après-midi. Je profite de tout ce petit monde; Suzanne, Alice, ma sœur, mamie et les parents.

Nous rentrerons en début de soirée. Pas le temps de se reposer, Papa me dépose en ville chez Marion. Je fais en effet passer un peu plus de temps avec elle, son amie. Je vais aussi faire la surprise à sa sœur, Delphine et son marie Sylvain. Ceux sont des amis du lycée qui se sont mariés ensemble. Je connais donc Marion par leur intermédiaire, surtout après que nous ayons passés tous ensemble un séjour d’une semaine dans une villa, à Valence, louée par les parents des filles. Sylvain et Delphine n’ayant pas vu son appartement, l’excuse était toute trouvée.  Ils sonnent vers 19h00 à l’interphone. Je me cache alors, dans le noir, de la chambre. La suite va très vite se dérouler, Marion les accueille sur le pas de la porte, commence la visite par le salon, puis les amène dans leur chambre. Je peux alors les surprendre. Delphine sera beaucoup plus expressive que Sylvain. Je suis vraiment heureux de pouvoir les saluer en direct. Je fais la connaissance de leur garçon, Gaëtan, qui a 1 an et 6 mois, qui est né pendant mon périple et que je ne connais donc pas. Ils étaient passés normalement seulement pour l’apéritif, ayant prévu ensuite de manger chez les parents de Delphine et Marion. Ils décommanderont. Nous passons toute la soirée ensemble, jusqu’à 23h00 passé. Moment simple en bonne compagnie!

C’est un réel plaisir que de passer des moments avec des proches. Le lien est fort et il se renoue instantanément. Ce n’est pas comme en voyage. Il n’y a pas d’introduction, de présentation à faire.  Il n’y a pas ce round d’observation où l’un et l’autre essaient de percer les secrets de l’autre. Même si ce processus se fait inconsciemment, il existe toujours entre deux inconnus. On dit même que les trente première secondes permettent généralement  de se faire un bon avis, parfois de créer des préjugés, sur l’autre. Et je suis plutôt d’accord avec cette théorie. Mais avec toutes les personnes que j’ai revues depuis mon arrivée en France, il n’est pas question de cela. C’est même plus fort car j’ai l’impression que je les ai tous vus la veille. Notre relation reprend son cour sans coup férir, avec une simplicité déconcertante. Sylvain et Delphine font aussi se prendre au jeu et m’aider à organiser la surprise pour les autres personnes de notre bande d’amis. Ce n’est que du bonheur, et cela promet encore de grands moments. 

Le lendemain, je passe la journée en famille. Nous allons courir avec les parents, nous mangerons ensemble et je continuerais les quelques démarches administratives nécessaires lors de ce retour. En début de soirée, je vais sonner chez Elodie, une très bonne amie d’Angers. Après avoir négocié avec le concierge qui se trouve à l’entrée, je rentre dans l’immeuble et peux frapper à la porte de son appartement. Aucune réponse! Encore une fois je sens que je dois rester dans le Hall d’entrée. Ne me demandez pas pourquoi, je ne serais pas vous expliquer quelle force instinctive me dicte d’attendre un peu. La lumière à retardateur va s’étendre une première, puis une deuxième fois. A la fin de la troisième, j’ai décidé de quitter les lieux et de remettre cela à la semaine d’après. Traversant l’allée pour me rendre ma voiture, j’arrive au niveau de la route. Une voiture passe devant moi, phare allumé, je ne vois rien à l’intérieur. Mais je ne suis pas surpris que cette dernière s’arrête quelques mètres plus loin. Elodie sort en furie et me rejoint en courant. Je ne peux que me réjouir de ces surprises qui se passent à merveille. Emotionnellement parlant, je prends une forte dose d’adrénaline à chaque fois, mon cœur palpite! Je pense que l’instant vécu est fort aussi pour la personne que je surprends. En tout cas, les réactions de chacun auraient plutôt tendances à confirmer ces dires. Cela fait partie des moments les plus forts que j’ai pu vivre dans ma vie!

Je fais la connaissance de son petit-ami, pompier de Paris, Régis. Je vais prendre l’apéritif avec eux. Heureusement que je ne rentre pas par surprise tous les 4 matins, je finirais alcoolique! Hahahaha, peu de chance que cela arrive! 
Je ne resterais que quelques dizaines de minutes. Euh, en fait, plus d’1h30! Mais je pars finalement car je dois accueillir Maxime et Sophie à la maison. Ils arrivent, en train, de Paris, à 22h30. Quand je rentre, les parents sont dans le salon. Maman tient à me parler. Elle vient de faire une grosse bourde au téléphone. Maxime l’a appelé, alors qu’il se trouvait dans le métro, pour confirmer à quelle heure ils devraient arriver à Angers. Puis dans la discussion, il lui a demandé ce qui était prévu dans le week-end pour pouvoir s’organiser. Maman naturellement a commencé à énumérer les différents événements. Dans son élan, sans réfléchir, les mots suivants font sortir naturellement: « et puis nous allons aller aider ta sœur pour les travaux dans sa maison avec Matthieu…» Voulant se rattraper, elle va enchaîne tout de suite. « Euh oui, un ami à ta sœur qui est venu l’aider». Je vous l’ai dit, elle ne sait pas mentir! J’attends de voir la réaction de mon frère à son arrivée mais je ne me fais pas trop d’illusion. 

Je ne vous cache pas que cela va m’embêter. Je suis un peu déçu et les réflexions fusent.  Je me résonne pourtant très vite et je rassure très vite maman sur le fait que cela ne soit pas important. C’est fait et nous verrons bien qu’elle sera leurs réactions. Je décide de ne pas aller les chercher à la gare avec papa, mais de plutôt les attendre à la maison. Après leur arrivée, après qu’ils aient salué notre maman et notre grand-mère, je descends dans le salon. Comme prévu, la surprise n’est pas présente. Ils se doutaient que j’étais rentré. Peu importe, je fais enfin la connaissance de Sophie dont j’avais beaucoup entendu parler, en bien seulement! Je peux aussi prendre mon frère dans mes bras après ces longs mois de séparation. Nous rassurons très vite notre maman. Lui disant que cela ne gâche en rien ce fort moment de retrouvailles. Puis c’est comme cela que nous l’aimons; vraie, sincère, ne calculant pas ces moindres actes ou paroles. Nous allons finalement en rire quand Maxime et Sophie nous compteront comment ils ont vécus les choses après ce coup de fil. Maxime a été très pensif. Il s’est posé mille et une questions. Il ne savait pas quoi penser. Il n’avait pas trop de doutes concernant le fait que je sois rentré car il avait bien senti que maman n’était pas du tout comme à son habitude. Ne voulant pas être déçu, il n’osait pourtant pas y croire. Cela l’a travaillé dans le métro et dans le train. Sophie nous a dit l’avoir vu perturbé, circonspect et ne sachant pas comment faire face à cet imprévu, ce doute qu’il l’a habité pendant ces quelques heures de trajet. Finalement, les retrouvailles seront ce qui compte plus que tout au monde. Les parents vont rester un peu avec nous dans le salon, puis nous resterons à trois avec Sophie et Maxime, puis à deux seulement avec «le frangin». 

Nous avons tout le week-end ensemble, les 5 de la fratrie réunis. Le samedi nous allons aider Marie à faire du terrassement et à porter des blocs de tuffeau énormes. Nous nous mettons au travail avec mon papa, mon frère, ma sœur tandis que maman, manie et Sophie pouponne Alice. Je suis ravie de pouvoir aider un peu ma sœur dans ces travaux et effectuer en plus cela en famille. Notre oncle Régis, qui habite au Mans, nous rejoint pour le dîner du samedi soir. Il passera 24h00 avec nous.  Sa femme, Evelyne, travaillant de nuit dans une clinique, elle a dû rester à la maison. La soirée va être festive toujours avec un délicieux repas, des mets à vous faire saliver le plus grand des gourmets. Les échanges sont multiples et ceux des cadeaux seront un agréable moment en fin de repas. Alice est pourri-gâtée et chacun y va de son présent aux autres.  Le dimanche se déroule dans la même lancée avec une balade en ville, un bon repas, des moments tous ensemble, un petit événement en famille dans l’après-midi, filmé par mon oncle. Pendant le repas, je vais donner à Alice un de ces premiers biberons. Marie l’a allaité et elle l’allaite encore. Mais la reprise du travail, au début du mois, à impliquer que le repas du midi, les jours où Marie travaille, doit être donné par  la nourrisse qui la garde. Elle pleurera un peu, que dis-je à grand sanglot, comme je ne l’avais jamais vu réagir. Cela va me déchirer le cœur avant que finalement, avec l’aide de ma sœur, elle accepte ce dernier et se calme en tétant son biberon. Ça n’a pas été facile mais le jeu en valait la chandelle. 

Nos retrouvailles sont les plus simples du monde. Vivre le moment présent est bien-entendu  considérablement supérieur à tout ce que j’aurais pu imaginer et souhaiter. 

Comme pour tous les moments de vie de cet acabit, le temps passe beaucoup trop vite. 48h00, ceux sont écoulées. J’aimerais arrêter le temps ou pouvoir prolonger cela pendant encore plusieurs jours. Les obligations de chacun prennent le pas sur le reste, non par envie, mais plus par contraintes sociétaires. Régis sera le premier à reprendre la route. Ma sœur suivra. Je vais raccompagner Maxime et Sophie à la gare. Ils retournent sur Paris et reprennent le travail le lendemain. Je les embrasse forts et j’espère les revoir très vite. 
Ensuite, je ne rentre pas à la maison avec la 205. Je vais à Mûrs-Érigné pour passer la soirée dans la nouvelle maison de Sylvain et Delphine. Ils viennent de l’acheter. Elle est très bien située, au bord du périphérique, permettant une connexion rapide avec Angers, en bordure de ville et donc avec un accès immédiat à la campagne environnante. Leur salon est gigantesque et leur petit jardin sera sûrement très agréable pendant les beaux jours. Emilie et Claire ont répondues présentes. Caroline étant chez son frère, elle n’a pas pu se joindre à nous. C’est Emilie qui sera la première a sonner à la porte. Je vais lui ouvrir et la surprendre. Encore une fois, celle-ci a parfaitement fonctionnée. Quelques minutes plus tard, Claire sonne et rentre immédiatement. Je ne peux donc pas lui réserver l’accueil souhaité et un peu particulier. Je me cache tout de même derrière une cloison séparant l’entrée avec le salon. La surprise fonctionnera donc aussi très bien quand elle rentrera dans la pièce.

C’est intéressant de voir la personnalité de chacun à travers les réactions spontanées liées à la surprise. Claire et Emilie, par exemple, réagiront  assez différemment. Je me rends compte que je ne suis pas si expressif que cela non plus. Voulant profiter totalement de la surprise et surtout des réactions des autres, je ne démontre pas pleinement la force des émotions ressenties. J’accompagne souvent d’un rire, les premiers mots prononcés au moment de la surprise. Une fois encore cela n’enlève rien à l’instant. C’est simplement fascinant d’observer comment l’être humain est conditionné par ce qu’il est, ce qui l’a construit.

Quoi qu’il en soit, nous sommes réunis. Je vais la connaissance de Suzie, la fille de Claire. Elle a 1 an et 3 mois. Elle est très souriante, pas aussi sauvage qu’elle veut le laisser paraître au premier abord.

Une fois encore le repas est un régal. Je fais un tour des plaisirs de la cuisine française depuis mon retour. Par gourmandise, et plaisir de goûter une nouvelle fois ces plats, je mange plus que de raison. Sylvain a cuisiné des lasagnes, plat que je n’ai pas mangé depuis plus de 2 ans. Nous avions avant commencé par un apéritif et nous finirons par un bon désert. J’évoque beaucoup la nourriture lors de ce retour. Mais si je retourne dans un passé proche, cela s’explique facilement. Je me souviens, quand je rencontrais des voyageurs, particulièrement les français, ou les locaux, la nourriture, la cuisine étaient un des premiers sujets évoqués. Il fait partie de notre quotidien. C’est un facteur très important de différences cultures. Même entre européens, lors de nos discussions nous avions pu constater que nos différences culinaires sont grandes.

Nous en parlerons un peu lors de cette soirée, mais nous allons principalement parler de voyage, des événements qui se sont déroulés au cours des derniers mois, des projets en cours ou à venir. Ce groupe d’amis du lycée ne sont pas de gros fêtards, pas non plus des gens qui aiment la foule. Ils sont plutôt organisés, aiment une vie rangée. C’est ce que j’aime chez eux. Le fait, que nous nous connaissons très bien, permet une grande complicité, de rire et d’avoir des fous-rires ensemble très facilement. C’est agréable d’avoir aussi des gens qui n’ont qu’une parole, sur qui ont peu comptés, avec qui la simplicité du moment rend la chose agréable… La soirée est relaxante. Nous allons trouver un stratagème pour que je puisse tout de même surprendre Caroline avant le réveillon du jour de l’an.

Le lundi 30 décembre, mes parents partent pour raccompagner ma mamie dans son foyer logement en Normandie. Ils vont ensuite chez le parrain de Maxime, pour y retrouver leurs amis, et y fêter le jour de l’an. Je vais apercevoir rapidement Antho dans la matinée.

Le moment fort de la journée se déroulera avec ma sœur. Je l’emmène le lendemain matin à la gare pour qu’elle rejoigne Yann, à Reims, chez ces parents. Je vais encore pouvoir prendre ma nièce dans mes bras, joué un peu avec elle. Avec Marie, nous allons surtout avoir toute la soirée en tête à tête. Non, non, nous n’allons pas assommer Alice pour être en paix, ou la foutre dans son lit pour être tranquille, rassurez-vous. Mais sa présence n’empêche pas que nous puissions discuter à deux de tout et de rien, de nos vies, des événements forts de ces derniers mois, des projets à venir. J’aime les moments en groupe, en clan, nombreux avec plein de monde en même temps. Mais les moments à deux permettent d’approfondir les discussions, de prendre le temps, de ne pas être dérangé par un parasite quelconque. C’est important de pouvoir passer ces moments avec ma sœur, seul. Je vais avoir la chance de pouvoir faire cela avec mes parents et mon frère un peu plus tard.

Le mardi 31 matin, je la conduis à la gare. Je resterais sur le quai jusqu’à ce que le train quitte le quai. Le midi, je suis invité chez Claire. Nous nous retrouvons tous avec les amis du lycée pour vivre ensemble la surprise à Caroline. Elle reste paralysée quand elle ouvre la porte vivant la surprise à sa façon et dans le contexte. Elle devait se retrouver seule avec Claire avant d’aller faire les magasins. Nous déjeunons finalement tous ensemble. J’aime le dynamisme de Caroline, son franc-parler. Je me suis beaucoup rapprochée d’elle, de mon point de vue, depuis qu’elle a évolué suite à une dure rupture. Elle aime charrier l’autre, utilise tous les éléments du passé, et cela entraîne très souvent des fous-rires dans nos rangs. Nous lui renvoyons la balle pour pouvoir l’embêter aussi un peu.

Certains travaillent, d’autres ont des contraintes. Nous nous séparons donc à la fin du repas. Je ne vais pas avoir le temps de me reposer. Arrivant à la maison, je trouve Antho qui m’attend dans sa voiture. Je prépare mes affaires et nous partons pour ce moment rien qu’à nous. Nous allons en forêt, à 45 minutes d’Angers, pour y passer le réveillon du jour de l’an.  Nous sommes chargés de bûches de bois, de vêtements de pluie, de chaussures adaptés, des bougies et de tout ce que nous avons besoin pour faire un bon repas, bien arrosé. Arrivant sur les lieux, nous investissons une cabane en bois qui possède une cheminée aménagée. Nous récupérons du bois le plus sec possible avant qu’il ne commence à pleuvoir. La température est très douce pour une fin d’année. Très rapidement, nous nous sommes créés un petit endroit pour passer une très bonne soirée. Le feu aura du mal à prendre en raison de l’humidité. Mais une fois que les flammes auront bien prises, qu’elles consumeront le bois nous n’aurons plus qu’à commencer la soirée, avant 18h00. Les bougies, le feu, le silence de la nature qui nous entoure, exception faites des bruits de la forêt, du vent, de la pluie qui sont envoûtants dans cette situation, créent une atmosphère spéciale. Nous échangeons beaucoup, parlons de tout et de rien. Certains sujets sont un peu discordants mais nous gérerons cela avec beaucoup de diplomatie, trop peu de temps pour pouvoir approfondir le sujet et pas l’envie<. Peu importe, la soirée est agréable. Nous sommes loin des fêtes organisées avec beaucoup de personnes car il est dit qu’en ce jour, on doit faire la fête. La dernière bûche finissant de se consumer à 22h30, nous rentrerons avant que sonne les douze coups de minuits.

C’est à la maison, devant le feu que nous fêterons le passage à l’an 2014. Une nouvelle année commence. Je la souhaite la meilleure possible pour Antho, que tous les membres de ma famille puisse avoir la santé, avancer dans leurs projets, et garder le sourire. Qu’est-ce que l’on peut me souhaiter? Que cette année continue dans la même dynamique que les dernières et que mon Vol Libre continue de me faire découvrir le monde qui m’entoure sans avoir e mauvaises surprises. Antho rentrera chez lui, un peu après 1h00. Nous nous tiendrons au courant pour nous revoir en janvier avant que je ne reparte.

Un peu épuisé, je m’écroule sur mon lit, seul dans la maison, mais partageant le souvenir de tous ces retrouvailles, ces surprises réussies avec beaucoup de mes proches. Je ne compte pas m’arrêter maintenant. J’ai encore quelques personnes qui comptent beaucoup à surprendre. Lucille et Nicolas, le couple d’amis qui m’avait rejoint en Thaïlande sont en haut de ma liste. Je n’avais pas pu les surprendre avant car je pensais qu’ils étaient encore chez le frère de Lucille, dans les alpes, qui vient d’avoir une petite fille.

Un pseudonyme de Lucille sur le réseau Facebook m’assure qu’ils sont bien rentrés et qu’ils étaient la veille au soir, dans leur nouvel appartement à Juignée sur Loire. En ce Mercredi 1ier Janvier 2014, en fin de matinée, 11h00 passée, je sonne donc à leur porte. Je vais frapper plusieurs fois, je vais attendre quelques secondes avant que la porte ne s’ouvre finalement. C’est Nicolas encore endormi qui se trouve face à moi. Il ne réagit pas, se retourne vers Lucille qui est encore dans son lit pour prendre le temps de prendre conscience de ce qui se passe. La première à exprimer sa surprise sera Luce. «C’est pas vrai! Qu’est-ce que tu fais là?» Nico, me prenant dans ces bras, arrivant finalement à exprimer quelque chose: «T’es un grand fou toi !». L’accolade à trois qui s’en suit m’émeut fortement. Une fois encore, je prends une dose de bien être, injectée et diffusée directement dans tout mon corps.

Nous allons tout d’abord prendre un petit-déjeuner ensemble. Je découvre l’appartement dans lequel ils vivent depuis plusieurs mois. Beaucoup de choses se sont déroulés pour eux pendant le lapse de temps où j’ai voyagé. Ils étaient en Nouvelle-Zélande en «Working Holiday Visa» (visa vacances travail). Ils sont revenus en faisant un crochet par les Philippines et la Thaïlande, où nous avons partagés une semaine. Ils ont repris ensuite tous les deux une année d’étude, qui n’a pas été de tout repos, pas si facile à vivre après une année de liberté et de nouvelles expériences à l’étranger. Nicolas vient de commencer la gérance d’une boulangerie dans le centre-ville d’Angers, tandis que Lucille est au chômage, attendant un contrat de gestion d’un camping pendant la saison estivale.

La majorité des relations avec les personnes chères à mon cœur n’ont pas évoluées, nous en reprenons le court comme si nous nous n’étions pas quittés. En revanche, les projets, les choses accomplies lors des derniers 27 mois impliquent des changements au quotidien pour beaucoup d’entre-eux. C’est le cas pour Luce et Nico. Leurs projets à venir ayant aussi un impact important sur leur présent, dans leur situation, nécessitent quelques calculs «savants» pour effectuer les différentes étapes dans l’ordre et avec un timing assez bien huilé. Malheureusement, la nature humaine implique une variable qu’ils ne maîtrisent pas vraiment. Je ne peux que leur souhaiter qu’ils arrivent à faire comme ils le désirent.

Un ange qui passe, un mal-être dû à un silence, ou l’épuisement des discussions avec eux, tout cela n’existe pas! Nous n’allons pas nous rendre compte du temps qui continue d’avancer inlassablement. Un déjeuner, un après-midi, une surprise aux parents de Luce au téléphone plus tard, et il est plus de 19h00. Je me fais alors violence et décide de rentrer pour accueillir les parents à la maison. J’ai envie de revoir mon papa et ma maman mais j’aurais encore pu passer des heures et des heures en compagnie de Luce et Nico. Mais je vais leur éviter de faire une overdose de ma personne alors que nous venons tout juste de nous retrouver. Notre voyage ensemble m’aide à dire que ça ne serait jamais le cas, mais sait-on jamais! Une certitude, nous allons essayer de passer encore beaucoup de temps ensemble dans les jours à venir.

Mes parents viennent de rentrer quand j’arrive à la maison. Nous avons beaucoup de choses à échanger lors du repas. J’ai, à cet instant, réalisé quasiment toutes les surprises que je souhaitais faire, et qui étaient possibles, en prenant en compte les contraintes de distance, de lieux de vie des personnes qui comptent à mes yeux et le temps impartis avant de reprendre la route.

Le lendemain, en début d’après-midi, je me rends chez Guillemette. Sonnant, c’est un homme de mon âge qui ouvre la fenêtre. Nous échangeons rapidement, je comprends finalement que c’est bien comme j’avais cru le reconnaître son petit ami. Guillemette est là. Il m’a reconnu car il a déjà vu des photos de moi. Il m’ouvre donc la porte d’entrée de l’immeuble, il va demander à Guillemette d’aller ouvrir celle de l’appartement. J’aime la réaction spontanée et tellement expressive qu’elle va avoir. Je pourrais me repasser l’enregistrement vidéo en boucle.

Une fois de plus, la personne ne se doutait de rien, une fois de plus je vais prendre un plaisir immense à vivre ce moment, après avoir fait ce qu’il fallait pour que ça se réalise, dans les grandes lignes au moins, de cette façon. La joie est partagée et une fois encore nous avons une quantité de discussions à aborder. Le temps ensemble n’est pas assez important. Peu importe, il sera agréable. Sortant de chez elle, dans la rue Lenepveu, je fais tomber par pur hasard cette fois sur Christine, une ancienne collègue de travail à Evolis, avec qui nous avions une grande complicité. Le moment est génial car la surprise est alors pour nous deux.  Je voulais la voir, c’est une certitude, et je la reverrais en soirée avec une autre collègue, Sandra, quelques jours plus tard. Je vais aussi voir ces filles, Maude et Mathilde, un après-midi, un peu encore après la seconde rencontre avec Christine. J’avais lié une amitié très forte avec elles malgré leur jeune âge. Elles n’ont que 18 et 20 ans mais sont très mûres. Elles en avaient 5 ans de moins quand nous nous sommes connus chez leur maman. Je suis épater de leur évolution en 2 ans, dernière fois que je les ai vu, de voir que malgré les difficultés et les tensions avec leur maman, elles tentent de vivre leurs rêves.

Les 2 semaines et demi suivantes de ce début janvier vont passer à toute vitesse. Je vais enchainer les soirées chez les uns, chez les autres, dans des bars, des restaurants. Je vais passer du temps avec mes parents, je vais aller aider ma sœur dans ces travaux, bichonner ma petite nièce et la voir évoluer beaucoup en un mois. Ma sœur me dira que je suis revenu au moment parfait. Car après les premiers mois, où elle avait beaucoup grandie, physiquement parlant, mais peu évolué, elle était dans une phase très intéressante. En effet, elle ne tenait pas sa tête quand je suis arrivé et elle n’aura plus aucune difficulté pour cela quand je vais partir. Elle va faire ces premiers gazouillements, comprendre qu’elle a une voie et qu’elle peut s’en servir pour autre chose que pleurer. Elle prend conscience aussi qu’elle peut attraper des objets avec ces mains. Elle fait toujours de grands sourires et je vais même souvent la faire rire aux éclats. Ma sœur est tellement heureuse. En plus elle a un bébé assez exceptionnel. La grossesse s’est passée à merveille. Depuis la deuxième semaine, elle fait des nuits complètes et ne dérangent pas vraiment ces parents de ce côté-là.

 Une fois encore, indescriptible est le fait de vivre ces instants.

J’ai tout de même envie de continuer ce Vol Libre et de repartir sur les routes. Je prépare donc la suite de mon voyage, organise un itinéraire en fonction des saisons. Je crée des vidéos avec les films enregistrés lors de nombreuses surprises, car je sais que je n’aurais pas l’occasion de faire cela sur les routes. C’est trop prenant et demande un ordinateur puissant et pratique.  Je m’arrange pour que tous les aspects administratifs soient à jour et que je puisse repartir l’esprit tranquille.

Dans un autre registre, je vais passer plusieurs soirées avec des danseurs de salsa dont Nico fait partie. L’envie de danser est là, mais la perte de mes capacités après deux ans sans avoir pratiqué, me bloque un peu. Après plusieurs soirées où je vais rester tranquillement assis, je me lance, je participe à une activité plaisir, un art que j’affectionne particulièrement. Je fais la rencontre d’Aurore, du «petit Nico», et Laëtitia principalement, qui sont des personnes simples et agréables. Ceux sont «les belles nouvelles rencontres» de ce temps sur Angers.

Sinon, je vais passer le plus de temps avec les personnes qui m’ont manqué pendant ce Tour du Monde. Le dimanche 5 Janvier, en fin d’après-midi, Anne m’a une nouvelle fois invité à les rejoindre pour que je puisse revoir les filles de Michèle, Hélène et surtout Anne avec qui j’ai passé beaucoup de temps dans mon enfance. Je vais passer du temps aussi avec Etienne et beaucoup discuter. Nous jouerons ensuite au Tarot. Quand je vous dis que ce retour est un condensé de ce que j’aime avec les personnes que j’aime. Plus le temps passe, plus les retrouvailles se consolident en revoyant plusieurs fois les uns et les autres, plus je commence à croire qu’il ne va pas être facile de laisser de nouveau cela derrière moi et de retrouver les chemins du voyage en sac-à-dos.

En attendant, je n’ai pas le temps d’y penser, trop occupé à voir et revoir les amis, à partager des moments forts en famille.

Le vendredi 10 Mars, Je vais découvrir l’appartement acheter par Emilie à Trélazé. Nous sommes tous réunis, les amis du lycée, pour manger une tartiflette et une galette des rois. Repas ne pouvant pas être plus diététique! C’est quoi comme régime? Prise de poids des fêtes de fin d’année! C’est ça en plein dans le mille et puis peu importe, c’est tellement délicieux. La soirée sera ponctuée de nombreux fous-rires, d’échange sur le ton de la rigolade. J’aime ces moments qui ne se créent pas si facilement et qui peuvent donc être rare en voyage, surtout quand il y a la barrière de la langue ou des différences culturelles trop importantes.

Le samedi 11Mars, Nico organise chez lui une raclette. Antho décidera de ne pas venir pour des histoires que je ne comprends pas vraiment. Nous passerons un super début de soirée avec Olivier. Nous abordons pleins de sujets de conversation. Nous sortons ensuite boire un verre dans un bar, qui a été remis au goût du jour, en centre-ville. Il s’agit du Velvet, rue botanique, où j’ai eu un appartement avant de partir vivre à Miami. Marion nous rejoint.

Antho passera sans savoir que nous sommes là.  C’est un peu l’incompréhension de mon côté. Antho semble avoir pris pas mal de distances avec de nombreuses personnes que nous avions dans notre cercle d’amis en commun. Certaines étaient très proches de nous deux et il n’a plus du tout de contact. Je n’ai personnellement rien à reprocher ou à redire de mon meilleur ami, mais cela ne semble pas être le cas de plusieurs personnes. Comme quoi les choses évoluent tout de même. Je suis un peu dans le flou. C’est la seule chose qui va sérieusement me perturber lors de ce retour. Je vais plusieurs fois en parler avec les personnes concernées d’un côté comme de l’autre, surtout avec Antho.  J’aimerais que cela s’arrange, que les choses évoluent dans le bon sens. Mais à ce que je vais pouvoir en savoir chacun reste campé sur sa position et il faudrait un cataclysme pour qu’une relation forte se renoue de nouveau.  Je vais entendre beaucoup de choses, ne pas tout comprendre. Je ne connais pas tous les tenants et aboutissants. Je vais essayer de faire l’entremetteur un peu, en vain. Je n’ai pas le temps de pousser plus loin les investigations. Je repars rapidement et je n’ai pas envie de prendre parti, de me faire ma propre opinion sans avoir les éléments pour juger. Cela m’attriste un peu mais je fais abstraction de tout cela. C’est la vie et les relations ne durent pas forcément pour toujours. Nous n’allons pas beaucoup nous voir finalement avec Antho pendant ces quatre semaines à Angers. Il me dira qu’il m’avait laissé profiter de toutes ces retrouvailles. Ça sera peut-être pour mieux nous retrouver tous les deux un peu plus tard.

De mon côté, je continue mon marathon plaisir et les moments passés avec ceux que je désire revoir. Aurélie, Pauline, Marc, Laetitia, Cécilia, ou encore Aurélie, Guillaume sont des personnes avec qui je vais passer un moment.  Je vois les personnes à toute heure de la journée et de la nuit. Je suis lancé dans un rythme effréné qui ne se terminera que lors de mon départ d’Angers. J’ai maintenant les dates de mon passage à paris, de mon séjour au ski à Briançon et de mon départ pour le continent Africain. Le fait d’avoir fixés ces dates ne fait qu’augmenter la sensation du manque de temps. Le compte à rebours est lancé. Pour cela, je ne peux rien y faire! Je me contente donc d’en tirer le meilleur parti.

Lors de la dernière semaine, je vais revoir Guillemette, Nico, faire les dernières démarches administratives, passer du temps avec mes parents, aller de nouveau aider ma sœur dans sa maison.  Luce et Nico m’ont invité chez eux en soirée. Nous allons dîner avec les parents de Luce, Sylvie et Yves. Nous étions proches avant le départ. Les retrouvailles sont un pur bonheur. Luce est une vraie chef-cuisinière. Elle aime cuisiner et elle excelle dans ce domaine. Je vais encore une fois me régaler chez elle. C’est un plaisir d’avoir des nouvelles en direct de tous. Les discussions entremêlent le passé, le présent et le futur. Yves et Sylvie ont passés un génialissime séjour au Burkina Faso. En discuter me donnera des idées surtout que le parcours initial tombe à l’eau, car certains pays ne sont très fréquentables en ce moment en Afrique pour un blanc européen, voyageant en sac-à-dos. Je me répète encore et encore, mais c’est définitivement trop court le temps avec chacun pendant ce séjour. Nous finirons le repas par de délicieux Rhums arrangés. Luce me proposera de dormir chez eux mais je ne veux pas exagérer aussi bien de l’hospitalité que de ces rhums.

Je conserve la forme en allant courir autour de l’étang Saint Nicolas ou au Lac de Maine. Je dois me rendre à l’évidence, le départ approche car je dis déjà «au revoir», de plus en plus. «À bientôt, mais je ne sais pas quand». Si le projet se passe comme je le souhaite et que la personne ne vient pas me voir lors de mon périple, ça ne sera sûrement pas avant 1 an.

Le jeudi 16, midi, Anne m’a invitée dans un restaurant du centre-ville pour que nous puissions discuter. Elle me connait depuis que je suis en enfant. Elle m’a vue grandir, évoluer, surmonter des difficultés. Sa relation très proche avec ma maman lui permet d’en connaître beaucoup sur ma vie. Anne est une personne sensible qui aime aider les autres. Son métier actuel en soutien scolaire et l’aide à une jeune fille handicapée, à l’école, témoignent si besoin était de son état d’esprit. Anne est une personne profonde et les discussions s’en ressentent. Nous passons un très moment sans tricher, où nous allons parler de tout. Je vais en savoir beaucoup plus sur elle, ces activités actuelles et la construction de beaux projets comme le mariage prévu avec Michel qui leur donnent une seconde jeunesse. Elle va savoir me poser les bonnes questions, m’écouter, et m’apporter des éléments de réponse ou des pistes de travail. Certains démons de mon adolescence ne sont plus une contrainte au quotidien, je ne suis plus soumis vis-à-vis d’eux. Ils ne m’empêchent plus de vivre pleinement et sereinement, mais aussi simplement aujourd’hui... Mais ils n’ont pas encore totalement disparus de ma vie et il ne faudrait pas que cela vienne m’handicaper un jour pour tel ou tel choix, telles ou telles possibilités, le partage complet sans tabou avec une personne… Elle va m’ouvrir les yeux et me sensibiliser au fait que je dois pouvoir en parler librement.  Les deux heures que nous passons ensemble vont être certaines des plus importantes de ce séjour en France. Elles vont permettre de libérer quelque chose.

Mise en application immédiate! Le lendemain soir, nous mangeons en tête à tête avec mon papa alors que ma maman est sortie avec les amis de la danse. Je pense que trop peu souvent nous avons avant autant échangé avec lui que lors de cette soirée. Il n’est pas quelqu’un qui communique beaucoup, qui sait dire les choses. C’est en même temps une personne hypersensible comme nous le sommes finalement presque tous dans la famille. Je ne peux pas le blâmer, bien au contraire. Pendant longtemps, je n’ai pas forcément aidé à un échange simple sur une base saine. Mais j’ai envie en cette soirée de ne pas parler que de la pluie ou du beau temps, seulement de nos actes et des moments vécus. J’ai besoin de parler de l’affectif, du lien qui nous unit, de l’amour paternel qui m’a donné, de la fierté que j’ai d’être son fils, d’être leur fils.

Nous allons passer par tous les états. Les larmes mais aussi de franches rigolades rythmeront notre dîner. Chacun de nous entendra ce que l’autre ressent, ce qu’il peut exprimer. Personnellement, je me sentirais tout léger quand nous sortirons de table, rentrerons à pied à la maison, et regarderons la fin d’une émission télévisée ensemble. Je l’embrasse, lui souhaite bonne nuit et je rejoins les danseurs de salsa pour leur dire au revoir et un peu danser. Des moments comme celui-ci ne doivent pas être du quotidien, surtout quand tu as peu de temps avec un proche. Il faut savoir profiter sans se poser de questions, simplement. Ponctuellement pourtant, quand le besoin s’en fait ressentir, je pense qu’il est indispensable d’avoir des discussions profondes, remettant parfois en cause même ce qui a toujours été. Ça me permet d’être en accord avec moi-même et avec les personnes qui m’entourent et qui ont une importance capitale.

Je passe du temps avec les parents dans la journée du samedi 18 janvier. J’organise les derniers préparatifs avant ce nouveau départ. J’ai envie de continuer à découvrir le monde dans lequel je vis. Mais tous ces moments d’une intensité rare, le confort à la maison, une durée sur place non négligeable, mettent quelques doutes dans mon esprit ou du moins ne me facilitent pas la tâche.

L’après-midi, je vais aller boire un verre avec Marion en ville. Je vais aborder le fait qu’il me semble que cela va un peu trop vite avec Steven. Je lui parle de son envie d’être enceinte, le fait d’essayer d’avoir un enfant qui est peut-être un peu rapide. Ils sont ensemble que depuis 6 mois, vivant sous le même toit que depuis 1, et qu’elle a que 27 ans.

Je vois alors un changement d’expressions sur son visage, une modification de son comportement. Est-ce que c’est ce que je crois? Elle va me tendre des perches énormes et finalement m’annoncé la nouvelle avec un grand sourire. Cela ne sert plus à grand-chose d’en parler, ou si en fait, mais de façon totalement différente. Nous avons tous les deux le sourire.

Elle est déjà enceinte depuis 1 mois. Elle m’avait dit que les nausées, qu’elle avait eues quelques jours auparavant, n’avaient aucun lien avec un tel événement. Ce n’était pas vrai ! Comme je partais, elle souhaitait me l’annoncer en direct.  Elle vient tout juste de l’annoncer à ces parents et va l’annoncer à ces sœurs quelques heures après. C’est un vrai honneur. Je dois garder le secret car elle ne souhaite pas le révéler à quiconque autre que sa famille et moi aussi prématurément. Je garderais ma langue jusqu’à ce qu’elle en est fait une révélation aux autres personnes qui la connaissent. Je ne peux être que très heureux et lui souhaiter tout le bonheur qu’elle mérite.

Dans l’après-midi, je me rends chez Antho entre 16h00 et 16h30 comme je l’avais prévenu. Sa voiture est là, la porte du jardin est ouverte mais personne ne réponds malgré que je frappe, je sonne à de nombreuses reprises. Si j’étais pressé, si cela m’aurait énervé qu’il ne soit pas là alors que nous avions prévus ce rendez-vous, alors que je n’ai pas d’autres moyens de le joindre. Je n’ai pas de portable. Je serais sûrement parti et nous nous serions louper. Heureusement, j’ai envie de le voir, ce n’est pas possible de partir sans lui dire au revoir. Je vais attendre dans ma voiture et faire une petite sieste. Bien m’en a pris! Il ouvrira la fenêtre de sa chambre, 20 minutes plus tard. Il s’est endormi et il n’a rien entendu. De mon point de vue, nous allons passer le meilleur moment ensemble depuis nos retrouvailles. C’est simple comme nous savons le faire. Les discussions sont intéressantes, sans questionnement. Cette fin d’après-midi est beaucoup trop courte comparé à ce que nous avons à échanger, du fait que nous nous ne sommes pas trop vu lors des 4 semaines que j’ai passé sur Angers. Peu importe, le moment est sympa et finir sur cette bonne touche avec lui me donne du boom au cœur. Nous garderons contacts quoi qu’il en soit et nous allons peut-être nous revoir plutôt que prévu.

Le soir, je suis invité chez Elodie et Régis, Nico viendra, Antho convié refusera. Le repas est sympa. C’est un plaisir de passer un peu de temps avec Elodie.  Nico a la crève. Il préfère donc rentrer se coucher après que nous ayons mangé le gâteau que j’ai fait. Je dois donc lui dire au revoir chez Elodie. J’espère qu’il franchira le pas de venir me voir en voyage. Après cet au revoir un peu difficile,  les 5 autres à table ont envie de sortir en ville. Nous nous rendons au K9, un bar discothèque branché. J’ai fait les plus grosses soirées sur Angers avec Elodie, entre autre. Je ne sais pas si c’est l’ambiance qui a changé (bon d’accord un peu beaucoup) ou si c’est nous qui avons vieillit (il faut être réaliste, un peu aussi), mais ce n’est plus comme au bon vieux temps. Nous ne rentrerons pas trop tard, une fois encore après des au revoir, cette fois-ci sur la place du ralliement.

Pour ma part, j’irais faire un bisou à Marion qui travaille au Boléro (en plus de son travail à Alinéa). Si tout va bien, nos chemins devraient se recroiser en Afrique du Sud.

Le lendemain c’est une journée consacré à la famille. Je vais aller courir avec les parents. Marie, Yann et Alice nous rejoindrons le midi pour que nous puissions se dire au revoir. Cela ne va pas être facile de ne pas voir ma sœur pendant encore de longs mois. C’est encore plus difficile car je suis totalement raide dingue de ma nièce aussi. J’assume ce choix, néanmoins l’émotion est forte quand ils s’éloignent en voiture…

Je vais passer un peu de temps en soirée avec les parents. Puis je vais aller me préparer sachant qu’à 22h00, je n’ai toujours pas commencé mon sac. Je finirais à 3h00 du matin. Le réveil sonnera à 5h30 car j’ai un covoiturage à prendre pour Paris à 6h00. Je fais de gros bisous à maman à la maison. Je ne vous parle pas de l’étreinte que nous nous faisons. C’est le cœur serré que je quitte la maison. Papa me conduit à la gare, où nous nous sommes donné rendez-vous avec le covoitureur. Ce n’est pas le meilleur endroit pour exprimer ces sentiments. Certaines choses se répètent pourtant car une nouvelle fois, 28 mois plus tard Papa me laisse à la gare Saint-Laud avant que j’entreprenne mon Vol Libre, ou le poursuivre plus exactement aujourd’hui.

Les deux autres personnes qui se sont inscrites pour le covoiturage n’arrivent pas. Après que le chauffeur les ait appelés, nous apprenons qu’ils ne se sont pas réveillés. Nous ferons alors un petit détour pour aller les chercher à domicile. Quelques minutes plus tard, nous sommes finalement sur l’autoroute en direction de Paris. Je vais lutter un peu contre le sommeil, en début de trajet, et discuter avec le chauffeur. Mais la fatigue prendra le dessus et je passerais une grande partie du trajet à dormir. Je n’avais pas vu en réservant ce trajet mais le chauffeur a prévu de nous laisser au Métro de Nation, soit seulement à quelques centaines de mètres où habitent Mélanie et Arnaud. En effet, je voulais les revoir et je vais passer la journée et la soirée avec eux. Au passage, dans la rue, j’ai pris croissants et pains au chocolat pour le petit-déjeuner. Mélanie est réveillée quand j’arrive. Nous allons prendre le petit-déjeuner ensemble. Arnaud, fidèle à sa réputation, dort profondément et il n’est pas près de se lever. En milieu de matinée, je file à Montparnasse pour faire ma demande de visa au Consulat du Burkina Faso. J’ai déjà rempli le dossier, fait les photos, il ne me reste plus qu’à payer ce dernier. Je rentre ensuite à l’appartement de Mélanie pour déjeuner avec eux et la sœur d’Arnaud qui avait prévu de leur rendre visite. Une fois de plus les discussions sont intéressantes, le moment légé et agréable, et le repas très bon. Mélanie part en milieu d’après-midi pour aller donner des cours de piano. Nous irons nous promener avec Arnaud et faire quelques achats dans le centre de Paris. La soirée s’évapore, la nuit sera trop courte, et le temps de se dire au revoir le mardi 21 arrive déjà.

Ils partent tous les deux travailler à une heure assez matinale. Je fermerais la porte, laissant une de leur clé dans la boite aux lettres. Quelques minutes plus tard Katia vient me chercher pour que nous passions la journée ensemble. Nous nous sommes ratés quand je suis arrivé en France, nous allons finalement nous voir. Cela fait plaisir de revoir une voyageuse avec qui nous avions passées de très bons moments en Tasmanie lors de ce road trip mémorable d’une semaine avec quatre autres personnes.  Nous nous promenons dans le bois de Vincennes. Nous discutons de sa difficulté de revenir travailler à Paris, avoir une «vie rangée», de son envie de changer de travail, de l’idée qui lui trotte dans la tête de repartir en voyage, de ces problèmes de cœur, du voyage qu’elle vient d’effectuer en Thaïlande pendant 15 jours, de mon voyage, de mes projets et tout ce qui devrait se passer dans une futur proche. Puis nous rentrerons chez elle. Je découvre l’appartement qu’elle loue dans une banlieue parisienne huppée très agréable. Nous allons cuisiner. En dessert, elle aura l’idée de faire des crêpes pour mon plus grand plaisir. Encore une recette française que j’avais vraiment envie de déguster avant de partir du territoire. La journée passe vite, les douze coups de minuits sonnent. Nous pouvons alors célébrer mon anniversaire.

Nous sommes le 22 Janvier. Je viens d’avoir 32 ans.  Est-ce que cela me fait quelque chose? Comme je le dis, ce n’est qu’une journée de plus dans ma vie, je ne me suis pas métamorphosé. Le plus important pour moi est de faire ce que je désire, être où je veux être, vivre mes rêves et construire mes projets. Et puis j’espère bien avoir la chance d’avoir encore de très belles années devant moi. Après une bonne nuit, la matinée s’égrène sans que nous ayons vraiment le temps de sortir de son appartement. Elle va me déposer devant l’appartement de mon cousin Antoine, fils du frère aîné de mon papa, Yves.  Je ne verrais ni Antoine, ni sa femme Nathalie. Nous sommes mercredi et j’ai rendez-vous avec Yves et Aline qui s’occupent de leurs petits-enfants. Je vais revoir Solène, 13 ans qui est devenue une vraie petite femme et a encore beaucoup grandit. Mais nous avons organisé ce déjeuner avec Yves, surtout pour que je puisse rencontrer, Martin, son petit-fils, qui a 10 ans. Il tenait vraiment à rencontrer son grand cousin voyageur. Sur un planisphère, je vais lui expliquer le parcours que j’ai effectué, les pays que j’ai visité, les événements marquants qui ont ponctués ce périple. Il montre un fort intérêt pour mon voyage. Je vais essayer de répondre à ces questions pas si nombreuses, car il est assez timide. La notion de partage de mon expérience prend tout de même plus que jamais son sens. De mon côté, je trouve sympa de pouvoir suivre un peu la vie de la famille, au sens large, de voir certains membres. Le fait que nous soyons nombreux, dispersés partout en France, ou dans le monde, n’aident pas à garder des contacts fréquents. Je pourrais aussi prendre un coup de vieux le jour de mon anniversaire. En effet, j’ai connu mes petits-cousins et petites-cousines, bébés. Ils sont maintenant devenus des pré-adolescents. Je l’aurais peut-être pris avec ce point de vue quelques années auparavant mais cela ne m’effleurera même pas l’esprit sur le moment. Après le repas, Martin et Solène vont repartir faire leurs activités sportives et artistiques du Mercredi après-midi. Je discuterais un peu plus longtemps avec Aline, avant que nous devions, nous aussi, nous quitter car certaines obligations l’attendent. Je me calerais dans un lieu public avec la Wifi une bonne partie de l’après-midi. Puis je prends le métro pour me rendre à Courbevoie.

Je passe devant chez mon petit-frère, et l’appartement dans lequel il habite, avec Sophie, depuis quelques mois. Je dors là ce soir, mais pour l’instant, aucun d’eux n’est présent. Avec mon frère, nous nous retrouvons chez des amis de la famille qui n’habitent pas très loin.  Je n’ai pas vu Aimée et Jean-François depuis qu’ils étaient venus, avec les parents, chez Patrice et Suzanne, à Cherbourg (pour rappel, c’est où j’habitais). C’est un plaisir de revoir ces amis d’Angers. Etre avec eux et mon frère pour ma soirée d’anniversaire, c’est un beau cadeau alors que je suis déjà en mode voyage, passant d’un lieu à un autre. Nous passons une très bonne soirée, les sujets variés, abordés lors de nos échanges, sont intéressants. J’en apprends tous les jours sur la vie et ce qu’elle peut réserver à n’importe qui.

Je sais qu’Aimée suit attentivement mon blog. C’est un plaisir d’écrire alors une petite page de ce dernier avec elle, avec eux. Nous ne rentrons pas trop tard car si Maxime et moi ne travaillons pas, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Sophie est déjà couchée, quand nous arrivons à leur appartement. Elle mène une vie professionnelle très prenante. Elle travaille chez Ernst & Young. Il n’est pas rare pour elle de travailler de 9h00 à 23h00. Cela fait un an qu’ils la pressent et la font crouler sous un travail démentiel. Même si l’expérience est intéressante, elle n’en peut plus. Elle est sur les nerfs, sur les rotules et cela l’affecte dans tous les domaines. Elle a envie de changer pour avoir la possibilité de vivre à côté de son travail, de faire des activités qui lui plaisent comme la danse. Elle est donc en recherche d’un nouvel emploi (à l’heure où j’écris, elle a trouvé un nouvel emploi dans les ressources humaines qui l’intéresse plus que le domaine de la paye dans laquelle, elle travaille encore au moment des faits. Elle a donné sa démission mais son préavis ne finit qu’au mois d’Avril. En attendant, elle est libérée, elle a déjà sérieusement ralentie le rythme).

Jeudi est un des jours de repos de mon frère qui vient de commencer à travailler pour Décathlon la Madeleine, en tant que chef de rayon. Il n’avait pas forcément envisagé de travailler pour eux. Mais son travail, les responsabilités, qu’il a en tant que Junior, l’ambiance et la relation avec ces chefs font qu’il s’y plait beaucoup. Pas de travail aujourd’hui, donc nous allons passer toute la journée ensemble. Je vais adorer passer un peu de temps seulement avec lui. Nous aurons toute la matinée. Comme Maxime le dit, notre relation n’a pas toujours était au top, surtout pendant notre adolescence décalée, où il y a eu de très bons moments mais aussi d’autres où nous nous serions bien tapés dessus. Depuis plusieurs années pourtant, même si nous n’échangeons pas très souvent à distance, les moments ensemble sont géniaux.

Le midi, nous retrouvons, dans Paris, Marion, une amie d’Angers que nous avons en commun. Nous avons faits de folles soirées dans son appartement, en discothèque. Depuis elle a eu un enfant qui a maintenant 6 ans, et s’était déjà auparavant, expatriée à Paris. Nous mangeons aussi avec une des meilleures amies de mon frère, qui a fait l’ESG, dans la même promo que lui. Le temps pluvieux nous pousse à rester à l’intérieur. Après le restaurant, nous nous rendons au Starbucks. Comme avec beaucoup de personnes, il est bon de se rappeler les souvenirs d’un passé commun, de discuter des événements majeurs, dans notre vie, depuis la dernière rencontre, de ce qui nous anime au présent et comment nous envisageons les mois à venir. Marion rejoindra ensuite des amis. Après avoir marchés, à trois,  nous irons boire une bière dans un pub.

En soirée, nous avons rendez-vous avec Hélèna. Nous aurons vu aujourd’hui les 3 très bonnes amis femmes de mon frère. Nous nous installons dans un restaurant sympathique. Avec Maxime, nous sommes loin d’être affamés. Nous commanderons une planche de charcuteries et de fromages, accompagnée avec une bouteille de vin rouge. Nous nous donnons quelques rares nouvelles éparses avec Hélèna. Je sais qu’elle suit pourtant mon projet de Tour du Monde. Quand elle avait su que je rentrais elle m’avait demandé si nous pouvions nous voir. Nous avons donc réussi à nous caler cela, dans nos emplois du temps respectifs chargés. Je ne vais pas vous compter l’ensemble de nos discussions. Contrairement à ce que l’on pourrait croire de l’extérieur, je ne raconte jamais la même histoire pour mon voyage. D’ailleurs je n’en raconte aucune.  Je préfère la vivre. Quand des personnes lors de voyages précédents, même de deux semaines,  me demandaient : «Alors ça va? Raconte ton voyage, ça m’intéresse vraiment!» J’ai toujours répondu: «Comment veux-tu que je te raconte en quelques minutes plusieurs jours de ma vie?» C’est impossible, je peux te donner quelques anecdotes, répondre à certaines questions, te donner les grandes lignes et faits marquants. Pour ces deux derniers, avec plus de 27 mois de voyage et tout ce que j’ai vécu, il serait compliqué de pouvoir le faire, à moins de prendre les pays un par un et d’y passer des heures. Mais heureusement, une fois encore avec Hélèna, l’échange est bidirectionnel. Je n’ai jamais fait de monologue et chaque rencontre a ponctuée un moment unique. Donc tout se passe naturellement. J’en apprends autant de sa vie que je partage verbalement de la mienne. Le caractère unique de la personnalité de chacun, de nos liens, de la situation dans laquelle nous nous trouvons chacun personnellement et dans laquelle nous nous retrouvons, influencent aussi grandement les échanges.

Nous n’allons pas rentrer trop tard (non, non, nous ne jouons pas aux papis avec mon frère! Ça serait vraiment ironique vu nos caractères). Nous voulons passer un peu de temps avec Sophie. Elle a réussi à ne pas rentrer trop tard du travail. Nous passons donc la fin de soirée, à trois, tranquillement assis dans le salon, à boire un thé à la menthe et fumer la chicha. C’est un plaisir de la connaître, un peu, différemment. Chez elle, sans toute la belle-famille Bosquet, ce n’est pas mieux, c’est simplement différent. Je m’endormirais comme un roc sur le canapé-lit de mon frère, des souvenirs pleins la tête.

Hasard des emplois du temps de chacun, la dernière journée sur Paris, va se passer avec la même chronologie pour la rencontre des personnes, que ce  que j’avais fait, le 5 Septembre 2011, avant le départ, en avion, vers Saint Petersburg. Demain, je ne pars pas à l’étranger mais simplement en covoiturage dans les Alpes. Je ne suis pas vraiment superstitieux, mais la coïncidence est tout de même intéressante à noter. Et puis, si la suite du voyage pouvait se passer comme la première partie, je signe tout de suite. Pour rassurer les parents et éviter quelques complications pour moi, si je peux éviter les chutes de fous, une maladie type Staphylocoque, ou encore un braquage à main armée, je m’en porterais que mieux.

Quoi qu’il en soit, je vais voir Cécile, puis Stéphanie et dormir chez mon frère! Je ne sais pas si cela me portera chance mais je suis assuré de passer une bonne journée.

Le midi, je rejoins donc Cécile, près de son travail. Nous prenons le temps de sa pause déjeuner pour avoir de plus amples nouvelles, parler des sujets qui nous concerne personnellement ou que nous avons en commun. C’est la meilleure amie de ma sœur, mais c’est aussi une très bonne amie avec qui j’aime passer du temps. Une fois encore, c’est un peu court mais j’espère bien que nous passerons pas mal de temps ensemble après mon retour. J’espère aussi que tous ces projets se mettront en place, qu’elle pourra les réaliser, et que sa vie personnelle lui permettra d’être plus rayonnante que jamais. Bien entendu, nous discutons de nos familles et la joie de voir Marie radieuse depuis sa grossesse. Je souhaite à Cécile que quand je rentrerais, je ne la reverrais pas à Paris mais plutôt en province, où elle aimerait retourner.

En attendant la soirée, je vais consulter internet gratuitement dans un Mc Donald du quartier, puis j’irais visiter encore un peu Paris, me baladant dans le triangle d’or, passant au Décathlon de la Madeleine, où mon frère travaille. J’ai alors un visuel du lieu où il passe beaucoup de temps, de l’organisation de ce magasin dans une grande ville.

En début de soirée, je rejoins Stéphanie. Elle est accompagnée de personnes que je n’ai pas vu depuis un temps certains, tellement lointain que cela se compte en dizaines. Il s’agit de ces parents. Sa maman nous faisait le catéchisme quand nous étions en maternel, aux Ponts-de-Cé. Nous étions alors dans la même classe à l’école maternelle et primaire de Saint Aubin.  Le transport mental  dans le passé est assez monumental. Nous nous rappellerons aux très bons souvenirs mais nous parlerons surtout des projets en cours et à venir. Stéphanie me parle de son nouveau travail qu’elle a commencé depuis 15 jours. Le changement est radical pour elle aussi. Ces parents me disent un peu ce qui les anime ces dernières années. Sa maman est une lectrice inconditionnée de mon blog. Je fais ce dernier pour pouvoir partager mon expérience et ils semblent vraiment apprécier mes écrits. Mais c’est encore mieux quand je peux partager des moments en direct avec ces personnes qui me suivent. Ceux sont aussi des personnes qui aiment le voyage, faire des activités diverses et variées en France ou ailleurs. Là encore, le temps d’un repas n’est pas suffisant, ou seulement pour survoler tout ce que nous avons à nous dire. «Mieux que rien», c’est ce que l’on dit, non? Et puis, j’espère avoir la chance de les revoir tous les trois, après mon retour, de pouvoir passer plus de temps ensemble. Je serais aussi très ravi si Stéphanie pouvait me rejoindre quelque part lors de ce voyage en Afrique. Nous évoquons par exemple, la Réunion. Affaire à suivre! Nous nous quittons à la sortie du restaurant. Nous resterons en contact, au moins par l’intermédiaire de Stéphanie.

Suite à cela, je rentre chez mon petit frère pour la dernière soirée à Paris. Les sentiments qui m’envahissent sont confus, divers, contradictoires. Quitter Paris est une nouvelle étape vers ce départ en Afrique qui me réjouit. Dans le même temps, il est difficile pour moi de quitter les proches et de savoir que je ne devrais pas les revoir encore pendant de long mois… Je ne peux pas me plaindre néanmoins. Je n’oserais pas. Je pars continuer un rêve. Sur place, je n’aurais aucunes contraintes. Si j’en ressens un besoin fort, je n’aurais qu’à prendre un billet d’avion pour rentrer en France. «C’est facile de se rassurer et de voir le point positif», n’est-ce pas? Cela ne m’empêche pas d’avoir un gros pincement au cœur.
Maxime travaille ce samedi 25 Janvier. Nous nous dirons au revoir de bonne heure. Je vais passer le début de matinée, et prendre le petit-déjeuner, avec Sophie. Je suis très heureux d’avoir fait sa connaissance, de les voir heureux tous les deux, avec un équilibre de vie qui semblent très bien leur convenir. Je suis heureux pour mon frère et je compte bien les revoir tous les deux quand je rentrerais. J’espère que nous passerons encore beaucoup de temps ensemble, et en famille.  Je pars en avance pour rejoindre le lieu de rendez-vous du covoiturage, avec lequel je vais descendre à Briançon, dans les Hautes-Alpes. J’y vais pour rejoindre Karine et découvrir sa vie du quotidien. En effet, nous avons échangé lors des dernières semaines. Nous avons convenus qu’il pourrait être très sympa que nous nous retrouvions, que nous passions un bon moment, et repartions sur de bonnes bases qui n’auraient jamais dû se briser.

En attendant, un long trajet m’attend en covoiturage. Nous sommes un peu serrés, à trois, à l’arrière, dans cette petite citadine. Les affaires personnelles de chacun sont toutes justes rentrées dans le coffre. Mais nous passons finalement un très bon moment, avec des personnes venant d’horizons différents, et aux expériences de vie pouvant être parfois diamétralement opposées.  Les différences n’empêchent pas la compréhension, l’écoute de l’autre, et le fait d’apprendre de ces dernières si les personnes sont, un sans soit peu, ouvertes d’esprit.  Ça sera le cas et le trajet d’environ 9h00, va passer «comme une lettre à la poste» (Je peux utiliser cette expression car je suis en France, du moins nous pouvons l’espérer si nous prenons ces mots à la lettre. Ça n’est pas le cas d’en beaucoup d’autres pays où les courriers n’arrivent parfois jamais). Nous passons sans difficulté le col menant dans la vallée de Serre-Chevalier. Avant 19h00, je retrouve Karine sur le parking de l’UCPA de la station. J’avais effectué un stage ici, l’été 2001, quand ce centre venait d’ouvrir. Au programme Rafting, canyoning, hydro speed, VTT, escalade, spéléologie. En cette fin Janvier, je vais plutôt profiter du domaine skiable que je ne connais pas. 

Nous sommes tous les deux contents de nous retrouver. Je vais découvrir enfin son chez soi. Les derniers mois, avant qu’elle ne me rejoigne à Foz d’Iguazu, nous avions beaucoup échangés par Skype. Je découvre enfin la belle maisonnette du centre-ville de Briançon, d’où elle m’appelait. Et plus exactement, de la chambre au second étage, avec son ordinateur, relié à son écran plat. Cette maison est toute en hauteur : Au premier étage, un garage servant de débarras. Au second, la cuisine, salle à manger avec le poêle à granulés. Et au second étage, sous le toit, la chambre avec la salle de bain. Je dépose mes bagages, fait le tour du propriétaire où je m’apprête à vivre 12 jours. Elle m’a beaucoup parlé de sa ville, de ces montagnes, des personnes qui l’entourent. Elle a le sentiment ici d’être toujours en vacances, dans un lieu splendide de nature, aussi bien en hiver qu’en été. Je vais découvrir ce lieu qu’elle ne quitterait pour rien au monde. 

Je devais initialement arriver la semaine d’avant. Nous aurions alors fêté mon anniversaire ensemble. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Karine m’a concocté un délicieux repas. Nous commencerons par l’apéritif au champagne, suivi de petites verrines fraîches et succulentes. Nous continuons avec des noix de Saint Jacques, une sauce délicieuse pour les accompagner, du riz, le plateau de fromage typiques des montagnes, et un dessert avec une mousse à la poire façon Charlotte. C’est avec le sourire, des discussions légères que nous entamons ce séjour ensemble.
Il ne fait pas grand beau, le dimanche 26 Janvier. Il n’est pourtant pas questions que je reste enfermé. Il faudrait une tempête de neige et que toutes les remontées mécaniques soit à l’arrêt pour que je ne me rende pas sur les pistes.  Je n’ai pas été à la montagne pour skier depuis 3 ans. Cela ne m’était jamais arrivé depuis que je suis né. J’ai donc hâte de rechausser les skis. Karine me gâte vraiment. Elle m’a trouvé des chaussures à ma taille et une paire de skis assez récents, et prêtés par un ami. D’autres amis pisteurs ou travaillant à la station, Patrick et Guillaume, lui ont prêté des cartes avec 15 Pass pour une journée à des tarifs préférentiels. Au lieu de payer 42 euros la journée, ou 227 euros la semaine de 6 jours consécutifs, je paie 15 euros pas jours. Je vais remercier Karine de nombreuses fois pour ces faveurs grandissimes, surtout, et plus que jamais, avant de repartir en voyage. Plus que ces aspects financiers, je vais pouvoir découvrir le grand domaine des pistes et du hors-pistes de Serre-Chevalier, avec des personnes qui connaissent les lieux et qui ont le matériel pour sortir des sentiers battus (système Arva, sonde, pelle). Le temps est mitigé lors de cette première journée, alternant grisaille, éclaircie, et vent fort aux sommets. Je prends pourtant un malin plaisir, toute la journée, à glisser sur une neige de qualité. Les températures sont étonnement douces pour un mois de Janvier. Selon les locaux, c’est un temps de fin de saison hivernal, d’Avril-Mai, avec des températures parfois positives dans l’après-midi. Après une bonne journée de ski, le soir, nous allons manger dans un restaurant qu’elle aime beaucoup, chez un italien (la frontière est ici à moins de 40 kilomètres). Nous y dégusterons de délicieuses pizzas comme ils en ont le secret. 

La neige tombe pendant la nuit. Le temps est à l’éclaircie le matin. Il y a 10 à 15 centimètres de poudreuse sur la piste et jusqu’à trente de «puff » (poudreuse en hors-pistes), dans les sous-bois car le vent l’a accumulé ici et en a souffler une partie sur le domaine skiable damé. Avec un de ces amis et collègues, Antoine, nous allons passer toute la matinée, en hors-pistes. Cela va tirer un peu sur les cuisses en début de matinée. Je dois aussi retrouver ma fluidité et ma maîtrise pour dompter cette neige fraîche. Après quelques moments un peu durs, une ou deux chutes dans la poudre, quasiment à l’arrêt, après avoir bloqué sur un mouvement de changement directionnel, je vais prendre un grand plaisir à dévaler ces pentes entre les arbres. Une soirée tranquille s’en suivra. 

Le mardi 28 sera la plus belle journée de tout le séjour. Grand ciel bleu d’une couleur incroyable, beau soleil, bonne neige. Nous en profitons pour faire le grand tour du domaine skiable, multipliant les points de vue magnifiques sur les montagnes environnantes. Nous allons nous retrouver avec Antoine et Sonia, sa petite-amie. Olivier, un parisien, qui vient souvent sur place, car il ne travaille pas et sa maman habite dans la vallée, se joindra à nous! Passant d’une remontée mécanique à une autre, descendant des pistes différentes toute la journée, nous allons parcourir une belle partie de ce domaine skiable gigantesque. 

Le lendemain est encore une belle journée. C’est tellement agréable de prendre ce bon bol d’air pur, d’effectuer une activité que j’affectionne particulièrement.  J’ai toujours affirmé que pour moi, une bonne semaine de ski l’hiver était au moins aussi ressourçant que trois semaines en été. Etant en vacances permanentes, et nous pourrions dire en été dans les différents endroits où je me trouve, il est difficile actuellement de dire cela. Pourtant je suis ravi de me trouver dans ces lieux et d’en profiter plus d’une dizaine de jours consécutifs.
Un petit bémol va, si l’on peut dire, un peu noircir le tableau. Le staphylocoque, qui m’a affecté, n’a pas totalement disparu de mon organisme. Surtout, la prise massive d’antibiotiques aura sérieusement affecté  mes défenses immunitaires. Je n’ai pas eu trop le choix de respecter ces médicamentations, car les phénomènes d’infections créés par ces bactéries multi-résistantes, au cours des 6 mois en Australie, peuvent avoir des conséquences désastreuses comme l’amputation ou la mort, si elles ne sont pas prise en compte assez sérieusement et soigné avec les traitements les plus adaptés.

Moi qui n’avait pas était malade depuis plus de 10 ans (exceptés une grosse fièvre, après un jour de travail, que j’avais soigné en prenant un Doliprane et en dormant 9h00 d’affilée, avant de reprendre le travail le lendemain en pleine forme), je suis maintenant plus sensible à tout ce qui traîne.  J’ai dû attraper une belle crève, ou plutôt une grippe, certainement dans le métro parisien. Je vais avoir une fièvre dépassant les 40°, et physiquement je me sentirais affaibli. Elle va atteindre son pic le mercredi 29 au soir, alors que nous allons manger une fondue chez Jackie. Jackie est la propriétaire de la maison que loue Karine. Elle est aussi devenue son amie. Elle a invité plusieurs personnes; Patrick et Guillaume que j’ai déjà vu aux remontés mécanique et qui m’ont prêté leur Pass pour le forfait, Jeff qui m’a prêté ces raquettes, Coline qui est une personne ayant essayé de s’installer sur Briançon, mais qui repart à Lyon, et vient de prendre sa décision, après ne pas avoir réussi à y faire son trou et, bien-entendu, Karine et moi.

La fondue, qu’ils préparent ensemble, est délicieuse, faite avec les produits du terroir. Le cadre est intéressant.  La décoration de cette maison est très surchargée. Je la qualifierais à l’anglaise.  Cela lui donne un charme unique. Je trouve que cela correspond très bien à cette femme sympathique mais au caractère fort, et aux idées assez arrêtées.

Le lendemain, pendant que Karine travaille, je vais me reposer puis aller visiter la veille ville fortifiée. Le temps est couvert, gris et le plafond des nuages très bas, je n’ai donc aucun regrets de ne pas avoir chaussé les skis. Nous passerons la soirée chez Antoine et Sonia, dans un énorme chalet typique de la région qu’il a rénové en plusieurs appartements au charme indéniable, majoritairement en bois, mais avec aussi une cuisine aménagée ou du mobilier modernes.  Encore une fois, nous prenons l’apéritif, mangeons de très bons plats en quantité. Ces fêtes de fin d’année ont été riches aussi concernant l’aspect alimentaire. Le retour sur les routes impliquera un changement radical mais pas forcément néfaste. Antoine s’intéresse beaucoup à La géopolitique, aux différences culturelles… Nous échangeons énormément sur ce sujet, tellement complexe, si l’on veut en connaître les tenants et les aboutissants, qu’il est inépuisable.

Les jours vont ensuite défiler. Entre ski, en groupe, ou seul, quand tout le monde travaille, les soirées à deux ou chez des amis à Karine, un peu de temps pour préparer la suite du voyage, est les jours sur place passent un à un sans que j’en prenne pleinement conscience.


Je n’avais jamais été en contact d’aussi prêt avec la politique. En effet, Karine était ; et elle est encore, pour quelques jours, adjointe, dans l’opposition. Pour diverses raisons, elle a décidé de ne pas se représenter et donc de ne pas faire partie d’une liste pour les municipales. Elle ne veut pas soutenir ni Arnaud, le candidat qui a été investi par son partie, ni Romain qui a décidé de monter une liste tout de même, en dehors de ce dernier car s’estimant le candidat légitime. La campagne bat son plein à moins de 2 mois du premier tour. Karine ne s’implique pas dans cette dernière mais la situation la rattrape plus qu’elle ne le voudrait. Les personnes veulent comprendre pourquoi cette décision collégiale, qu’elle a prise avec deux autres des adjoints de l’opposition, de ne pas repartir lors de cette élection. La radio et télévision locale s’en mêleront en lui demandant une interview ainsi qu’aux deux autres personnes, montant ainsi un dossier pouvant avoir des répercussions sur les événements à venir. Je vais aussi la voir serrer la main du maire actuel de l’opposition, et être prise en photo par un journaliste. Je suis juste derrière eux en arrière-plan. C’est intéressant de voir tout ce remue-ménage, d’obtenir de nombreuses explications par Karine, sur les ficelles de politicien, du mode de fonctionnement d’un parti,… Mais je sais aussi pourquoi, je regarde cela de très loin, et encore plus quand je voyage. 

Il y a beaucoup trop d’activités, de projets, qui m’intéressent dans la vie, pour que je «perde mon temps» dans ces batailles politiciennes, ou quoi que tu fasses, même si c’est le meilleur pour tes concitoyens, il y aura toujours de nombreuses personnes pour te critiquer. Je préfère me souvenir des bons moments lors de ce séjour à Briançon, que de ces petits faits-divers qui sont plutôt divertissants de mon point de vue, même si je suivrais à travers Karine les résultats de la municipale. 

Nous allons passer une bonne soirée chez Patrick, dit «Pat», ou «Patounet» pour les intimes. C’est une personne très gentille, trop si ça existe! Il est un célibataire, 40 ans, possédant pourtant un harem qui lui tourne autour, mais qu’est-ce que ça vaut avec des femmes qui ne lui conviennent pas forcément? Il possède un super loft, ou peut être «garçonnière» dans son cas. Je plaisante. Il a remis à neuf un ancien chalet gigantesque qui appartenait à ces parents. Il n’a rénové, pour lui, que l’espace sous les combes qui servaient de greniers. C’est déjà gigantesque, haut sous plafond, avec une grand mezzanine, de nombreuses ouvertures et vitres laissant entrer la lumière de l’extérieur, avec une vue sur les Montagnes environnantes.  

Je suis heureux d’avoir fait la connaissance de sa maman, Patricia, en début de séjour. C’est une femme adorable.  Je vais aussi dès le début de séjour faire la connaissance de son frère.  C’est pourtant le samedi 1ier Février que je vais le connaître vraiment et surtout connaître ce qui va avoir un impact important dans sa vie. Nous sommes invités à manger une raclette chez leur maman et leur beau-père. Pendant l’apéritif, il va offrir, ou plutôt, leur belle-fille, Nina, va leur offrir de petits cadeaux. Il s’agit de tétines. Ils ne vont pas comprendre tout de suite le message. Avec Karine, nous allons tout de suite réagir. Nous leur donnerons des indices très forts pour qu’ils réagissent finalement. Quelques minutes plus tard, une fois l’émotion passée, nous sommes tous au courant qu’ils attendent un bébé. 

Je n’en reviens pas la place majeure que prend le phénomène de grossesse,  et de bébés autour de moi ces derniers mois. Je ne vous ai pas parlé de ma cousine, Sophie, qui a accouchée, fin décembre de deux jumeaux prématurés, de plusieurs amis qui sont enceintes ou ont déjà accouchés. Je ne suis pas encore concerné par cet aspect de la vie, mais quelle belle aventure dans le partage et la création d’un cocon familial. Ce retour me réserve, à moi aussi, de belles surprises et de beaux moments de vie que me font partager les proches.
Le 3 janvier, nous irons avec Karine faire de la marche et de la raquette dans une superbe vallée. Nous avons prévus les pique-niques. Après  1h30 de marche, nous arrivons au village d’altitude d’Ayes, composé de quelques chalets. Nous y boirons un thé chaud avant de chausser les raquettes pour atteindre le lac gelé de l’Orceyrette. Le silence y règne, les paysages semblent irréelles avec de la neige immaculée. Prenant notre déjeuner au niveau du lac, dans un très beau cirque, nous avons le droit à la plus belle éclaircie de la journée. Je comprends de plus en plus pourquoi Karine se considère en perpétuelles vacances quand elle sort de chez elle. 

Malheureusement, Karine est toujours un peu fatiguée, avec des pépins de santé depuis la fin de l’année dernière. Elle ne nous accompagnera donc pas, avec Antoine, le mardi 4 février. C’est mon dernier jour de ski et je vais en profiter autant que possible. 

Le lendemain, il neige intensivement. Il va tomber plusieurs dizaines de centimètres au cours de la journée. Nous allons, avec Karine, mangé chez son frère. En fin d’après-midi, le chauffeur du covoiturage me confirme qu’il descend vers Aix-en-Provence, malgré la neige qui tombe encore. C’est une belle journée pour quitter la montagne. La neige recouvre tout et dépose une couche parfaitement lisse. Partant à 17h00, nous allons pouvoir profiter des beaux paysages puis nous passerons la plupart de la route à rouler de nuit. Il me dépose quelques heures plus tard à Aix-en-Provence. Je prends ensuite la navette qui me mènera à l’aéroport de Marseille Marignane. Je vais y passer 16h00, attendant mon avion prévu le lendemain. J’apprendrais seulement après qu’une amie d’Angers, étant partie vivre dans le sud, habite à seulement 30 minutes de l’aéroport. J’aurais pu faire une pierre deux coups et la voir au lieu de dormir, sur le sol à l’aéroport. J’avais pensé à mon parrain qui habite Marseille mais qui ne pouvait pas me recevoir. Je ne savais pas qu’elle habitait par ici. Tant pis, je ne peux pas toujours faire un parcours parfaitement ficelé. Je n’aurais pas passé une bonne partie de la journée suivante à errer dans le terminal et à me poser mille questions. Je ne vous cache pas que l’excitation du départ n’est pas au rendez-vous comme ce 6 septembre 2011 quand je commençais mon Vol Libre. Malgré moi, je me remémore le passé proche. Je me suis rapproché encore un peu plus de mes racines. J’ai du mal à quitter une nouvelle fois toutes ces personnes qui comptent plus que tout. J’ai du mal à me projeter dans le voyage et l’inconnu lié au fait de découvrir un nouveau continent. Je ne veux pas que des doutes s’immiscent dans mes choix, ou en tout cas, je veux être sûr de prendre la bonne décision. Il n’y a pas une réponse, de réponse, je verrais bien comment se déroulera ce nouveau changement, cette transition et ce retour sur les routes. Pourtant consciemment et inconsciemment, cela m’affecte grandement.

Je vais tout de même regarder de l’avant et me dire qu’une fois partie, je serais heureux de découvrir de nouveaux pays, de vivre de nouvelles expériences culturelles et de vie. Les périodes de transition sont toujours les moments les plus durs. Surtout quand tu quittes un endroit où tu te plais énormément, où tu vis des instants de vie géniaux. Ce sentiment est renforcé quand tu pars vers l’inconnu, des lieux où tu ne sais pas ce qui t’attend. Rien ne m’y oblige et rien ne me contraint à y rester autant que je l’ai programmé. Seul l’avenir, et une flexibilité dans ce projet, me feront évoluer vers telle ou telle direction! 

Je viens de vivre des semaines exceptionnelles et magiques en France. Je dois continuer mon projet et suivre mes rêves. Je  reprends la route de notre belle planète. Quelques heures encore maintenant et je serais au Maroc!