samedi 4 août 2012

Malaisie-Singapour (act final Thaïlande)

J’entame en ce jour du 1ier Juin 2012, une période étrange lors de mon périple. Les lignes que je m’apprête à rédiger seront romancées (les photos qui accompagneront ce récit ne sont, pour les premières, qu’à titre d’illustrations pour permettre une meilleur visualisation de la scène par le lecteur sans révéler l’identité de cette mystérieuse femme qui va me rejoindre).

Je ne sais plus vraiment où commence et s’arrête la réalité. N’ayant pas d’autres repères que mon propre point de vue subjectif, je considérerai ce dernier comme la vérité, ma vérité! Cette histoire n’est qu’une fiction basée sur une histoire vraie que je viens d’expérimenté. Il y a de seulement quelques jours qu’ils se sont déroulés mais heureusement cela me semble déjà fort lointain dans mon esprit.
Toute ressemblance avec des faits réels ne sera que pur coïncidence!

Sur les routes depuis maintenant 9 mois (à titre d’indication, le 6 Juin 2012 sera la date d’anniversaire),  j’ai perdu certains repères de date, du temps qui s’écoule, du monde qui m’entoure! Vivre dans un monde de rêves  où tout n’est que plaisirs, découvertes, rencontres et moments inoubliables ne seraient-ils pas trop pour un seul homme, pour moi?

Le fait de voyager seul, que j’affectionne particulièrement depuis le début, serait-il maintenant devenu quelque chose d’insoutenable? Aurais-je besoin de nouveau d’une compagnie pour voyager? Comment y remédier si c’est le cas? Vais-je perdre mon bon sens? Comment vais-je réagir? Mon esprit va t’il jouer en ma faveur? Créer un compagnon de voyage imaginaire pour partager ce périple et ne pas ressentir une certaine solitude lancinante, serait-il ce qui pourrait m’arriver de mieux? Mon esprit est confus.  Je ne peux plus déterminer où commence les moments vécus dans ce monde dit «réel», et les faits qui seront de purs produits de mon imagination, de mon inconscient et subconscient travaillant de pair.

La rédaction ci-dessous sera donc effectuée d’une seule traite pour vous retranscrire au mieux ce que fut ma réalité lors de ces quelques jours. N’ayant plus aucune certitude concernant  l’appartenance ou non au monde réel des personnages, qui vont apparaître dans le récit ci-dessous, j’utiliserais des noms de substitutions. Le but sera de ne pas porter atteinte à la vie privée de quelqu’un si cela fut simplement une pure création de mon cerveau en ébullition.

Je suis certains cependant de garder les pieds sur terre, d’être en pleine possession de mon corps et de mon esprit! Je suis, pourtant, persuadé que certaines personnes vous direz le contraire! Mais vivons-nous dans le même monde ? Ou en tout cas, en avons-nous la même vision et les mêmes attentes?

Quoi qu’il en soit, me voici à l’aéroport de Phuket avec mon sac-à-dos. Je ne sais pas pourquoi exactement?  J’attends patiemment, regardant les nombreux moments de vie intenses qui se déroulent devant moi (retrouvailles, séparations, locaux ou étrangers gagnant les plages du sud de la Thaïlande,…). Les heures défilent, la nuit commence à tomber! Je sais au fond de moi que des retrouvailles se profilent avec une personne que je crois connaître… Comme à chaque fois que je m’apprête à revoir quelqu’un, l’excitation monte! Discutant avec des chauffeurs de taxi je ne prends pas conscience que cet instant est maintenant imminent. Regardant en direction de la porte où sortent les nouveaux arrivages de voyageurs, je l’aperçois. Je sais que c’est elle que j’attendais! Femme blonde aux yeux bleus, près d’1m70, elle est un sosie parfait d’une de mes anciennes petites-amies. Ou serait-ce elle, quelques années plus tard? Cela ne sera pas sans conséquences sur la suite de nos échanges lors des jours où nous allons voyager ensemble. Je la dénommerais Lili (en référence à la chanson d’Aaron, «U-turn», dont les paroles s’accorderaient assez bien avec la situation présente surtout en prônant l’ironie la plus totale envers cette femme qui affirme prendre chaque parole à la lettre. Mais c’est surtout car j’affectionne particulièrement cette chanson).

C’est tout sourire que je l’accueil les bras grands-ouverts. Envie d’en savoir beaucoup plus sur elle, sur les dernières années de sa vie, sur les projets présents et à venir! Du fait qu’elle ait fait  un long voyage, je calme rapidement mes ardeurs voyant que la fatigue est, pour elle, importante. Je la sens, au premier abord, beaucoup plus distante que je ne l’aurais pensé et voulu. Les réponses à mes questions sont courtes. Elles correspondent de mon point de vue à « un minimum syndical » qu’une personne pourrait vous donner par pure politesse. Ne précipitons pas les choses, nous avons du temps devant nous pour échanger sur différents sujets touchant à la vie de chacun.

A l’aéroport, Je vais trouver deux autres personnes avec qui partager le taxi. Nous nous rendons dans le centre de Phuket et posons nos bagages pour la première nuit dans une chambre d’hôtel. Nous nous rendrons dans celui où j’avais retrouvé Luce et Nico, 12 jours plus tôt! Que de bons souvenirs en mémoire!
Une fois la chambre investie, nous pouvons échanger, prendre des nouvelles de l’un et de l’autre. Elle possède sûrement un sens ultradéveloppé lui permettant de lire mes désirs dans mes pensées (ou peut-être me connait-elle déjà assez bien? ou lui aurais-je t’elle transmit par email certains de mes souhaits culinaires?). Elle est venue avec une bonne bouteille de Layon et du chocolat noir aux amandes, ainsi que du chocolat blanc. Notre repas consistera à trinquer à nos retrouvailles et à ce bout de chemin que nous allons effectuer ensemble. Notre voyage commence finalement sur de bonnes bases. Au fil des questions, nous arrivons assez rapidement à connaître l’état d’esprit de l’autre, à savoir de quoi on était fait les derniers mois, quels sont les attentes pour les mois à venir, les possibilités de projets, de travail, de rêves à réaliser.

Je ne sais pas comment elle a pu aussi deviner certaines de mes attentes un peu plus matérialiste? Peut-être lui ai-je transmis ces besoins par ondes extrasensorielles ?

Mon petit sac-à-dos, me servant au quotidien pour transporter l’essentiel que je veux conserver auprès de moi, a des dommages irréparables! Elle a emporté avec elle un tout nouveau qu’elle me donne avec grand plaisir. Elle m’offre avec ce dernier une boussole basique et efficace qui pourrait me servir  à de nombreuses occasions par la suite. Cela pourra être le cas par exemple lors de promenades seules en pleine nature. Je la remercie chaleureusement ! 

La fatigue nous gagne définitivement tous les deux. Après une bonne douche, je tombe de sommeil instantanément. Je ne me réveillerais pleinement reposé que le lendemain matin. Elle me confiera avoir eu quelques difficultés à trouver le sommeil préoccupé par différentes choses… Nous nous attarderons pas plus que cela sur le sujet.

Le temps est maintenant à l’action. Nous nous rendons dans le centre-ville, avec pour priorité, la réservation de nos billets de transport en bateau qui nous conduira sur l’île de Ko Phi Phi! Chose faite, nous nous promènerons et trouverons un restaurant fort sympathique pour prendre un agréable petit-déjeuner. Tout juste rentré à l’hôtel pour se reposer un peu, une pluie torrentielle s’abat alors sur la ville et durera pendant de longues minutes. La chance jouera en notre faveur. Nous gagnerons à pied mais au sec l’endroit depuis lequel un bus nous conduira au port. La pluie recommencera à tomber de nouveau fortement avant que nous puissions atteindre le bateau. Néanmoins, seulement le transfert depuis le bus vers ce nouveau moyen de transport nous obligera à affronter la pluie pour recevoir quelques gouttes en guise de rafraîchissement.
2h00 plus tard, nous voici arrivez sur l’île de Ko Phi Phi où le temps est beaucoup plus clément.
Nous assisterons même à quelques éclaircies et percées du soleil nous laissant entrevoir la beauté des lieux. La couleur de l’eau, d’un bleu pur, est magnifique. Elle s’accorde parfaitement avec la végétation luxuriante et tropicale qui jonche l’ensemble des rochers granitiques composant ces îles. La population de l’île et les hôtels sont, quant à eux, pour la plupart, regroupés sur un très large banc de terre et de sable reliant les deux parties majeures de l’île. Nous allons trouver une chambre agréable sur place. C’est un bungalow en bambous avec une salle de bain privative. Passez quelques jours sur ces îles paradisiaques laissent présager de bons moments!

Pour obtenir une vision panoramique des environs, nous prenons de la hauteur en gravissant un des rocs qui composent Ko Phi Phi. Depuis le sommet, la vue est plaisante. Elle nous permet plus facilement de prendre la pleine mesure de la géographie et du découpage des lieux. Redescendant vers le village, nous parcourrons certaines agences, certaines clubs de plongée afin d’obtenir de plus amples informations et décider ce que nous allons faire le lendemain. Un tour en bateau des sites majeurs du groupe d’îles des alentours, incluant de la plongée avec masque et tuba, se révélera être l’option nous offrant le meilleur rapport qualité-prix.

Toujours dans la même optique de prévision des événements à venir, elle a d’ores et déjà déterminée son temps de présence à mes côtés. Elle repartira de Jakarta le 4 Juillet prochain. Cela lui permettra de découvrir aussi la Malaisie et l’Indonésie. De mon côté, cela correspond à mon programme de base pour être au bon endroit au bon moment quand les conditions climatiques sont optimales. Nous devons donc organiser le parcours. Après concertation, je réserve par internet les vols pour nous rendre de Kuala Lumpur à Banda Aceh (Sumatra) puis de Medan (Sumatra) à Bandung (Java) à des dates précises.

La nuit étant tombée et nos ventres commençant à gargouiller, nous décidons de trouver un restaurant pour y passer le début de soirée. La relation qui s’établit entre Lili et moi n’est pas simple. Elle n’est pas aussi naturelle et spontanée que toutes celles que j’ai pu avoir auparavant durant ce voyage avec les locaux, les voyageurs, les touristes et encore plus avec les personnes m’ayant rejoint auparavant. Je ne la sens pas épanouie, pas vraiment heureuse. Son visage plus souvent fermé que souriant en dis déjà long… Je la sens souvent absente, à des années lumières de moi, plongée dans ces pensées, ne vivant pas complètement le moment présent.

Le soir même, lors du repas, je vais donc creuser pour en savoir un peu plus.  Elle se soucie beaucoup pour son papa, assez âgé, qui est confronté à d’importants problèmes de santé actuellement. Je ne peux que la soutenir et souhaiter que tout aille pour le mieux le plus vite possible.

La discussion va prendre une autre tournure quand, me parlant d’elle, j’ai le malheur de lui dire ce que je pense vraiment. Je la pousse ainsi à se confronter à ces plus grands démons. N’étant pas «bien dans ces baskets », elle n’en retirera que le négatif ! Elle n’essayera pas de s’appuyer sur mon avis pour simplement se forger le sien et avancer. C’est le cas par exemple pour sa relation à distance avec son petit-ami Marocain. Ce dernier travaille encore dans le fameux club de vacances français « tout inclus », où ils se sont rencontrés. C’est le lieu de son dernier travail où elle vient de passer sa dernière année, juste avant son retour en France. Il y a de cela moins d’un mois. Elle m’avait toujours affirmé auparavant qu’elle ne croyait plus aux relations à distance. Elle me disait ne surtout pas vouloir revivre cette expérience qui l’avait conduite à une énorme déception sentimentale quelques années  auparavant. Malgré cette plaie encore ouverte,  non complètement cicatrisée, elle veut y croire, insistant sur le fait que chaque personne est différente.

Entièrement d’accord avec elle sur le dernier point,  Je l’ai simplement mise devant le fait accompli qu’elle reproduisait actuellement un schéma dangereux, pouvant difficilement lui apporter le bonheur recherché si elle continuait à se poser toujours autant de questions. J’estimais aussi qu’elle se trouve dans une situation que je ne souhaiterais simplement pas, pour moi-même. Je ne portais alors aucun jugement. Je donnais simplement un point de vue, mon point de vue subjectif provenant de mes expériences personnelles et de mes envies actuelles.

Cela va la travailler plus que je n’aurais pu l’imaginer. Vérifiant en fin de soirée sa boîte email, elle n’a pas reçu de nouvelles de son copain depuis plusieurs jours. Cela va amplifier le phénomène de la spirale négative et ça la plongera alors dans un état dépressif profond! Heureusement, quelques minutes plus tard, alors qu’elle vient de lui écrire un email, elle reçoit une réponse immédiate. C’est mignon de croire qu’Ils pensaient l’un à l’autre au même moment… A la fin de sa discussion avec son ami, grâce à internet, elle est euphorique! Elle saute partout dans le bungalow, affichant alors un grand sourire… Je suis heureux pour elle. Je trouve cependant de plus en plus difficile le fait de voyager avec une personne lunatique. Surtout quand nous ne partageons pas notre voyage comme je l’avais espéré…

Revenons aux nombreuses discussions que nous avons engagées lors du repas! J’ai eu besoin d’éclaircir très vite notre relation. En effet, n’ayant jamais été amis mais seulement en couple, nous avons alors toute une amitié à construire, une relation différente à établir. Je lui faisais remarquer que les prises dans les bras un peu prolongé, les intentions physiques un peu trop grandes, même sans aucun sous-entendu, me semblaient déplacées. Je lui pose la question de savoir si elle aimerait apprendre que son copain était actuellement en train de faire la même chose? Elle répondit bien sûr par la négative.

Ceci me permet de créer alors un peu de distance! Ceci était alors essentiel pour ma part. En effet, étant très tactile, aimant donner et recevoir beaucoup d’intentions, je ne maîtrisais pas encore la séparation entre notre passé et la construction d’une relation toute autre.

Je dois aussi me remettre en cause en ce début de voyage avec elle ! Mon comportement n’est pas des plus naturelles. Je ne suis peut-être pas aussi sympathique que je pourrais l’être, et que je l’ai été lors des premières heures de nos retrouvailles. Je ne contrôle pas certains comportements qui auraient tendance à établir un état conflictuel plutôt que de complicité.  Je ne la ménage pas, essayant pourtant de faire des efforts pour établir une communication indispensable à une relation saine. J’essaie de comprendre la difficulté de cette nouvelle relation pour rebondir de manière appropriée.

Elle ne va pas m’aider dans ce sens quand elle intègre dans la discussion une nouvelle donnée. Elle m’avoue que je suis la personne avec qui elle se verrait le plus vu faire sa vie,  entre tous les hommes avec qui elle a déjà eu une relation sentimentale (sous-entendu, c’est aussi le cas pour la personne avec qui elle est actuellement). Il est alors compliqué pour moi de me positionner dans la relation que nous pouvons établir, ensemble et maintenant. Laissons passer ces grandes discussions ! vivons l’instant présent et laissons les événements futurs se dérouler le plus naturellement possible!

Repus, nous partirons sur la plage pour admirer les spectacles de feu. Les jongleurs et acrobates sont plus impressionnants les uns que les autres. La concurrence est rude et présente dans les nombreux bars et boîtes de nuit présents sur le bord de mer. Rentrant dans notre logement de quelques jours, la suite des événements se déroulera comme précisé ultérieurement, sur internet, au bungalow…
Le lendemain, nous réservons notre tour des îles environnantes. Ce dernier commencera l’heure suivante. En attendant, le départ, Lili va faire un malaise, prêt de la perte de connaissance. Elle mettra de longues minutes pour récupérer. Nous décidons tout de même de prendre part au tour, après qu’elle est bue de l’eau sucrée et reçue, par prescription d’une femme très prévenante, quelques remèdes thaïlandais. La journée sera des plus agréables sur un « long Tail» thaïlandais que nous partagerons avec 6 autres touristes. Nous allons nous baigner dans une eau cristalline aux couleurs un peu verdâtre, jouer avec les singes des falaises, nous rendre dans la fameuse crique de «Maya Bay» où a était tourné des scènes du film La Plage.
Nous plongerons aussi dans deux autres endroits avant de nous rendre sur une île circulaire, mélange de forêt verdoyante, et d’une plage de sable fin. Cette île étant entourée, bien entendu, d’une mer aux couleurs incroyables.
Déjà bien avancé à notre retour, la journée se terminera autour d’un bon repas constitué de pâtes à l’italienne et d’une pizza. Ces plats plus européens changent un peu des repas à bases de riz consommés tous les jours en Asie. La journée ayant été agréable, les couleurs sublimes de l’environnement visité encore tous fraiches dans nos mémoires, nous nous endormirons tôt et rapidement dans le but de récupérer. L’idée étant de se mouvoir de nouveau, tôt le lendemain, pour nous rendre à notre prochaine destination.
Nous quittons cette île très touristique après une ballade le long de la côte. Le ferry est rempli de touristes se rendant dans différents endroits du Sud de la Thaïlande, ou vers d’autres destinations telles que la Malaisie, Singapour... Nous nous arrêtons près du port d’arrivée de Krabi. Nous négocions un prix intéressant combinant taxi et bateau pour nous rendre sur une plage à écart de la civilisation urbaine. Il s’agit de Hat Rai Leh. Ce site consiste en un paysage grandiose couplant des falaises avec du limon, une mangrove et une jungle omniprésente, et de splendides plages bordés donnant sur des baies aux eaux calmes.
J’aurais pu envisager d’effectuer de l’escalade dans cen site extrêmement réputé. Mais je m’aperçois très vite que Lili n’exprime aucunement motivation particulière pour cette activité. Elle me laisserait, sans problème aucun, la possibilité d’effectuer seul une journée d’escalade. Le manque de temps et les prix me dissuaderont définitivement d’y prendre part. Nous allons finalement choisir d’effectuer, le lendemain, un rêve de Lili ; une ballade à dos d’éléphant en pleine nature. Ce choix nous permettra par la même occasion de quitter ce coin reculé et de regagner, à la fin du tour organisé, le point névralgique pour les transports dans la région.

Reprenant un bateau local pour revenir dans les environs de Krabi, nous serons ensuite pris en charge par un chauffeur. Il nous emmène en premier lieu visiter le temple du tigre. Cet ensemble de grottes, de temples est un lieu bouddhiste intéressant. Son principal attrait consistera en l’ascension des 1237 marches pour atteindre le sommet du pic rocheux à la base duquel ont été construits les autres monuments. Un bouddha géant domine la plateforme supérieure où la vue imprenable sur la mer et à dizaines de kilomètres dans les terres est magnifique!
Nous aurons dû auparavant trouver un abri de fortune pour éviter de nous retrouver détrempés par la pluie torrentielle qui va s’abattre pendant de longues minutes dans la région. Heureusement, un système mécanique de treille, protégé par une tôle de ferraille,  fera parfaitement l’affaire. Redescendant de cette colline, nous éviterons, coûte que coûte, une glissade assurée en prêtant attention au moindre de nos mouvements. Une surprise nous attend, une fois arrivée en bas, avec de nombreux singes qui s’amusent aux abords des monuments religieux!
Une fois la distraction passée, nous reprenons ce Tuk-tuk flambant neuf pour nous rendre au point de départ de la ballade à dos d’éléphant. Lili va être enchantée de l’expérience. Elle prendra un grand plaisir, à plus de 4 mètres au-dessus du sol, sur le dos de ce pachyderme, mammifère terrestre le plus imposant au monde. J’en profiterais aussi, comme lors de la première fois, de la chance de chevaucher un animal de cet acabit. Le mouvement particulier et lent de son déplacement nous permettra de profiter des paysages : passage à travers les plantations d’arbres à caoutchouc, dans des endroits semi-marécageux où l’animal s’enfonce de plusieurs dizaines de centimètres et finalement dans la jungle dense recouvrant la base des pythons rocheux que nous venons d’escalader. Le dresseur va nous montrer l’utilisation de l’animal pour défricher des terrains ou pour le transport de charges lourdes telles que des troncs d’arbres.
Le traitement, particulièrement attentionné de  ce dresseur, nous rassurera grandement sur les conditions de sa captivité. C’est avec un immense plaisir, qu’à la fin du parcours, nous nourrirons de bananes l’éléphant. Lui donner ces fruits directement dans sa trompe prendra l’allure d’un jeu que nous aimerions être sans fin. C’est un plaisir de pouvoir communiquer, yeux dans les yeux, avec cet animal qui semble posséder une sensibilité importante. Il faut pourtant garder à l’esprit qu’il garde son instinct sauvage pouvant faire de lui une machine mortelle pour l’être humain.
Nous demandons par la suite à notre chauffeur de nous conduire à la station de bus de Krabi. Notre route part plein sud afin d’atteindre la frontière avec la Malaisie.

Le timing est parfait! Il est 13h50. A peine arrivés, nous achetons nos tickets pour un départ prévu normalement à 13h45 (inscription sur le ticket). Les horaires ne sont jamais complétement respectés. Le bus est encore en station, prêt à partir! Nous sautons donc à son bord et nous entamons directement la route qui va nous mener à Hat Yai. Nous ne le savons pas encore mais cette ville peu touristique sera l’occasion de passer une dernière nuit en Thaïlande avant de franchir la frontière dès le lendemain matin.

La soirée sera des plus simples mais pas forcément des plus évidentes. Après avoir trouvé une chambre pour la nuit et réservé les tickets de bus pour le matin suivant, nous partons visiter les environs. Nous n’aurons pas la chance de découvrir un petit joyau caché, ni de vraiment interagir avec les locaux. Revenant près de la gare routière où se trouve notre logement, nous chercherons un endroit sympathique pour manger local. Manger dans un stand de rue sur une petite table en plastique sera le meilleur moyen de s’immerger un peu plus dans la vie de tous les jours des thaïlandais…. Nous décidons de partager deux plats différents à base de pâte et de riz. La nourriture est excellente. Pourtant je ne me sens pas si bien, ce repas a un goût amer. Dans ma famille ce moment de retrouvailles autour d’une table a toujours représenté le partage. Le seul temps de la journée où nous étions, pour sûr, tous ensemble, nous permettait d’échanger, de communiquer avec les proches sur divers sujets, nous permettait de se retrouver et prendre le temps avec des personnes qui comptent. Mais lors de ce repas, comme lors de précédent et des suivants, rien ne se déroulera comme cela avec Lili… Elle est maintenant totalement absente! Il n’y a aucun échange de regards. Même quand je passe plusieurs minutes à la fixer des yeux, elle ne remarque rien. Elle regarde à gauche et à droite mais ne pose jamais les yeux sur moi. Elle n’engage aucun sujet de conversations d’elle-même. Quand je prends l’initiative, comme quasiment à chaque fois depuis le début du séjour, l’échange tourne cours en raison d’un retour inexistant ou peu entreprenant  de mon, soi-disant, compagnon de voyage. S’il y a un moment spécial, où pendant mon Vol Libre, j’aime avoir de la compagnie, c’est bien pendant les repas. Pourtant à cet instant précis, je pense que je prendrais beaucoup plus de plaisir à manger seul plutôt que face à un être humain ne vivant pas l’instant présent à mes côtés.

Même le partage des plats devient quelque chose de compliquer. Elle dit ne pas vraiment aimer l’un d’entre eux. Automatiquement, je suis laisse plus de l’autre plat pour qu’elle puisse en profiter et manger correctement… Mais cela n’a pas l’air de lui convenir! Elle ne dira rien sur le moment, comme ce fut le cas pendant tout le repas mais me le reprochera ultérieurement. Elle me reprochera de ne pas partager équitablement et d’en prendre plus pour moi… Essayer de lui faire plaisir, ça paie! (rires) Et c’est bizarre, je pourrais lui reprocher exactement la même chose. Encore une première pour moi qui a très souvent partager des plats à 2 ou plusieurs et qui n’avait jusqu’alors jamais été confronté à un problème quelconque…
Elle regagne la chambre pour prendre une douche et se préparer à dormir. De mon côté, le besoin de prendre l’air et de me retrouver seul est omniprésent. Je pars donc me promener dans les rues quasi-désertes de la ville endormie. De retour de cette promenade improvisée, le besoin de lui exprimer mon ressenti s’avère vital. Elle somnole quand je rentre dans la chambre. Je décide alors de décaler au lendemain cette possible discussion. Nous nous endormons rapidement. Cette idée de mettre les choses au clair va tout de même occuper mon esprit une bonne partie de la nuit.

Après le réveil, après avoir préparé nos bagages, l’attente du bus sera l’opportunité à saisir pour entamer la discussion. Naturellement, je lui dis ce que je pense de ce début de voyage ensemble. Je lui que ce dernier devient assez perturbant pour moi et que le partage inexistant n’ai pas envisageable plus longtemps pour moi. Je n’obtiens quasiment aucun réponse de sa part, elle se ferme instantanément comme une huître. Insistant un peu plus et désirant provoquer les choses, je lui affirme « qu’elle n’ira pas loin dans la vie si elle n’est pas capable d’échanger avec d’autres personnes quand elles ne partagent pas les mêmes idées ou le même point de vue ». Je vais alors probablement toucher un point sensible, lors de cette période de transition pour elle. Elle fond en larmes! « Qui suis-je pour me permettre de juger sa vie et de l’insulté de la sorte?» sera la seule réponse que j’obtiendrais de sa part. La possibilité de discuter réside en un néant total à cet instant.
Nous prenons la route de la Malaisie. Le passage, par terre, entre la Thaïlande (Sadao) et ce nouveau pays à explorer (ville frontière : Bukit Kayu Hitam) va très bien se passer. Aux deux postes frontières, nous obtenons sans aucun souci le tampon de sortie du territoire thaïlandais puis un visa gratuit prouvant la date d’entrée en Malaisie. Nous venons d’acquérir le droit de rester pendant 90 jours sur leurs terres. De mon côté, l’excitation de découvrir un nouveau pays me fait bouillonner. La météorologie marquera elle aussi très bien cette transition entre les deux territoires. La pluie qui nous suivait depuis de longues minutes s’estompe lors du passage entre les deux pays. C’est le soleil perçant les nuages qui nous accueille dès les premiers hectomètres effectués en bus sur les routes de ce pays moderne et en plein développement. J’espère alors que le temps sera aussi aux éclaircies et à l’amélioration concernant notre nouvelle relation naissante avec Lili.

Continuant notre route, nous allons poser nos bagages sur l’île de Penang et plus exactement dans la ville de Georgetown. Pendant 2 jours nous allons explorer le centre-ville et ces environs. La réputation culturelle et culinaire de l’île ne fera pas défaut. Dans un pays majoritairement musulman (environ 90% de la population), la liberté de pratique religieuse est entière. Ceci est flagrant à Georgetown où l’on peut visiter des sanctuaires chinois (le fameux Khoo Kongsi par exemple), des temples bouddhistes, hindouiste tel que Mahamaiamman (construit en 1883), des mosquées dont la plus grande de la ville, « Kapitan Keling Mosque », fondée en 1801, et même des églises Christiane.
La population est bigarrée et cosmopolite avec une forte présence du peuple indien, chinois, thaïlandais et «quelques» malaisiens. Les monuments et les quartiers divers aperçus et visités, au hasard des ballades dans les rues, seront multiples (le Fort de Cornwallis, un musée,  la tour de l’horloge, la fameuse rue de Campbell, le quartier indien…).Déguster des plats plus délicieux les uns que les autres («nasi goreng malaisien» qui est du riz fris avec des légumes / thali, rôti canai, et thé au lait (thai) Indien, canard rôti avec du riz à la chinoise…)  fera partie d’un séjour où les saveurs seront variées.

Le premier jour, en plus des premières visites de la ville, nous allons avoir enfin une sérieuse discussion. Lors de la pause goûter (thé et gâteaux), le besoin d’éclaircir la situation est indispensable pour moi. Je la relance alors sur le sujet de notre relation. Elle semble nettement plus réceptive et va alors se confier en profondeur. Lors d’une discussion à double sens, nous allons pouvoir mettre carte sur table. Elle me dit tout d’abord qu’elle espérait plus d’attention de ma part car je l’étais beaucoup auparavant. Il est clair me concernant que notre relation n’étant plus du tout la même, je ne peux pas interagir avec elle de la même manière. La contradiction des sentiments joue alors ici une place importante. Il facile de voir (cela me sera confirmé par de nombreux voyageurs par la suite) que ces sentiments ne sont pas clairs du tout! Je n’aimerais pas être, à ce moment, à la place de son copain actuel qu’elle respecte profondément, avec qui elle veut essayer quelque chose, mais dont elle ne peut pas être totalement amoureuse. Est-ce par dépit ou plutôt pour ne pas être seule qu’elle choisit d’être avec lui malgré que leur avenir à deux soit incertain ? J’en suis persuadé! Elle le sous-entendra elle-même.

Cela deviendra une évidence quand elle me rapportera les dires échangés avec une amie, Emilie, avant son départ pour me retrouver. Cette dernière lui demanda alors si elle ne pensait pas que quelque chose aller se passer entre nous deux? Si elle ne voudrait pas retenter quelque chose? Sa réponse sera qu’elle ne veut pas une simple relation pour s’amuser avec moi lors d’un voyage en commun. Si une relation de couple devait avoir lieu ça serait quelque chose de sérieux quand les conditions le permettrait, si un jour cela devait arriver. Elle n’a donc pas totalement tourné la page de notre relation amoureuse et serait prête le moment venu à retenter une histoire passionnelle avec moi. Nous ne sommes alors pas du tout sur la même longueur d’onde en termes de relation. Elle vient de m’avouer, peut être sans le vouloir, qu’elle espérait plus qu’une simple relation amicale. Pour ma part, les choses sont claires! Nous n’avons aucun avenir ensemble. Je veux essayer de construire une relation amicale un point c’est tout! Je me dois alors de faire aussi des efforts pour me comporter comme avec une amie et non comme avec une ex petite-amie. Mais cela est-il possible? Si nos attentes sont différentes, la chance de réussite est minime et les événements à venir me le prouveront.
Elle me reproche ensuite le fait que nous devons compter chaque dépense effectuée pour établir un partage égalitaire des frais dépensés. Nous sommes partis sur l’idée que j’ai employée depuis le début de mon voyage avec les proches. Chacun à son tour paie et nous calculons la différence restante pour établir qui est en positif et qui est en négatif. Ainsi, une fois revenus à zéro, les bons comptes feront les bons amis!

Elle sera contradictoire encore une fois dans ces propos. Elle voudrait que cela soit plus spontané, que l’on s’offre les choses, que l’on ne compte pas! Je suis d’accord sur le principe, pour de temps en temps, offrir quelque chose à l’autre et ne pas le déduire de notre compte commun. Mais cela doit être naturel, sans demande ou exigence sous-entendu de l’autre. Cela n’est, de plus, pas envisageable pendant 1 mois et demi, ayant tous les deux des budgets limités. D’un autre côté, elle veut seulement payer sa part. Bref, elle n’a jamais voyagé auparavant. Elle n’accepte pas la flexibilité mais aussi les contraintes pourtant très simple d’un voyage à plusieurs entre amis ne possédant pas de compte commun. (J’ai d’ailleurs réfléchi à ce sujet depuis cette discussion. L’idée d’un pot commun est intéressante. Il suffit de mettre à chaque fois la même somme initiale. Une fois l’argent utilisé, il suffit de refaire un versement. Le résultat final est le même. La somme payé par tous est la même mais nous n’avons pas à calculer chaque jour et à chaque dépense où nous en sommes. Le côté budgétaire est alors beaucoup moins présent, plus effacé au quotidien. Ceci n’est pas plus mal. Le but étant le plaisir, le moment présent et non pas d’être en permanence en alerte pour des questions monétaires. Encore faut-il se faire mutuellement confiance, pour que quelqu’un gère ce pot commun? Aurait-elle été prête à cela? Je ne sais pas et cela ne va très vite plus avoir d’importance).

Elle n’accepte pas vraiment non plus, le fait que, malgré que nous voyagions ensemble, je puisse avoir envie en de rares occasions d’avoir mes moments en solo. Elle me reprochera le fait que j’ai passé du temps sur l’ordinateur (principalement, pour rappel, pour préparer la suite de notre voyage et acheter les billets d’avions, trier les photos, le renommer et faire une sélection qu’elle a déjà utilisée et qui lui servira plus tard). De plus j’utilise «les temps morts» comme les transports ou les fins de soirées pour faire cela et je ne me suis jamais fermé au fait de m’arrêter pour échanger, discuter, faire autre chose. Elle ne me l’a jamais proposé… Bref, elle n’est pas capable d’être seule, de rester seule de quelques manières que ce soit. A contrario, elle s’enferme dans sa bulle et elle me donne vraiment pas envie d’aller vers elle.

Nous nous promettons finalement de faire des efforts dans les prochains jours pour passer un agréable voyage ensemble. Le futur de ce voyage à deux va-t’il enfin rentrer dans la lignée de tout ce que j’ai vécu jusqu’à là? Seul le futur en décidera. Mais quoi qu’il en soit, cette venue de Lili, m’aura fait, déjà et brusquement, revenir les pieds sur terre et réaliser que tout n’est pas rose sur cette planète, que les relations humaines, choses la plus passionnante, ne sont pas toujours aussi si simples que l’on voudrait. C’est surtout le cas, quand, dans des conditions spécifiques, les attentes sont différentes et les points de vue trop divergents. Certaines personnes se compliquent aussi beaucoup l’existence. Cela ne leur permet pas de s’épanouir et peut rendre la vie des personnes les entourant compliquée voir invivable. Cependant, je garde espoir, après que cette discussion, qu’un vrai changement opérera, qu’une amélioration tangible et visible grandira avant de devenir permanente…

Le deuxième jour sur l’île de Penang, nous prendrons les transports en commun pour découvrir l’île sous d’autres aspects. Nous nous rendons dans un temple bouddhiste chinois gigantesque. Il se nomme «Kek Lok Si temple». Il comprend une multitude de pièces, de Bouddhas, de lieux de prière plus beau les uns que les autres. Il nous permet aussi d’admirer une vue sublime sur la ville de Georgetown à ces pieds.
Voulant nous rendre, en marchant, vers un lac artificiel, « l’Air Itam Dam », nous allons faire une rencontre impromptue, étrange mais très intéressante par la même occasion. Une femme, de petite stature, d’origine chinoise nous interpelle après avoir stoppée son scooter à nos côtés. Elle nous dit qu’elle vient de nous voir pour la deuxième fois et qu’elle désire nous aider. Lui disant nos intentions, elle se propose d’aller chercher sa voiture pour nous conduire à ce lac qui se trouve à quelques encablures du lieu où nous nous trouvons (en réalité quelques kilomètres), sur une route de moyenne montagne grimpant fortement. Ayant acceptés sa proposition, nous la suivons vers le point de rendez-vous, 200 mètres plus haut. Quelques minutes plus tard, elle surgit d’un petit chemin goudronné avec sa vielle voiture bien entretenue. Nous entamons donc la montée vers ce lac et échangeons sur divers sujets. Lili n’ayant que des bases d’anglais, elle ne participe pas vraiment à la conversation. Je lui traduis parfois ce qui est dit, principalement les questions que cette femme lui pose directement. De mon côté, je vais très vite comprendre qu’il s’agit d’une fanatique religieuse ou précisément d’une philosophie de vie dictée par un sentiment maladif de complots, manipulations et mal être. Malgré cela sa compagnie est forte agréable. Elle est très aidante et il est intéressant de côtoyer quelques heures une personne telle quelle. Je n’en n’avais jamais vraiment rencontrée ou du moins pas avec les mêmes délires obsessionnels. La visite du lac effectuée avec sa magnifique vue sur la ville, elle se propose de nous ramener en ville, à Georgetown, en effectuant un gros détour pour nous montrer la côte et certaines spécificités de la ville.
Etant fort agréable d’avoir un chauffeur local qui nous sert de guide, nous acceptons sans rechigner. Nous allons nous mouvoir avec elle dans différents endroits. Elle nous laissera pendant une heure sur la côte pendant qu’elle arrange une affaire de paperasse personnelle. Elle nous reprend ensuite comme prévu à un point de rendez-vous particulier. Nous rejoindrons par la suite le centre-ville de Georgetown où elle veut nous déposer devant les maisons des villages flottants, particularité de cette ville.

Elle fera,  avant cela, un stop impromptu pour nous déballer ces théories  les plus loufoques. Elle utilise pour cela des supports faits mains, consistant en un assemblage de photos découpées dans des journaux. Elle nous expliquera entre autre les méfaits de la lumière jaune dans les villes qui, selon elle, pousserait les individus à la dépression. Elle  nous affirme que le gouvernement manipule  la population essayant de l’enfermer dans un immobilisme passif et une société consumériste où le bien matériel est roi, facilitant ainsi son  contrôle. Elle détaille les accidents, les tragédies récentes ou plus anciennes dans le monde, qui seraient  des complots fromentées par les gouvernements en place. Elle nous expliquera aussi qu’elle aide son prochain autant que faire se peut et qu’elle travaille actuellement sur un cas spécial. Il s’agit d’un néerlandais célèbre, en état de mort cérébral, depuis un accident de ski.  Pour elle, cet état physique n’est pas le fruit du hasard. Elle pense pouvoir, et elle veut l’aider, à finaliser sa mission sur terre pour que son âme puisse alors paisiblement rejoindre une autre dimension. C’est un plaisir de l’écouter étailler en détails ces pensées personnels. Toujours intéressant d’être confronté à une personne que l’on ne croyait pas possible de croiser un jour dans le monde réel! Mais duquel parlons-nous ? Elle nous répète  plusieurs fois qu’elle détient ces vérités d’un japonais renommé. Ceci confirme la thèse plausible du Gourou et maître vénéré!

Je partage certaines idées qu’elle vient de nous soumettre mais je suis aussi très loin de ces pensées extrêmes et malsaines. Le niveau de psychose, de paranoïa atteint est pour moi proche de la folie. Cette personne me permet instantanément, si besoin été, de retourner les pieds sur terre. Cela ne peut que me confirmer que je suis quelqu’un de normalement constitué avec une philosophie de vie simple…

Elle finira de manière plus gentilé en nous décrivant la signification de nos prénoms en chinois. Toujours un peu troublant, de voir que  toutes ce qu’elle nous dira colle parfaitement avec nos personnalités. Il s’agit cependant que de généralités. L’étude de nos comportements pendant les dernières heures lui en aura déjà appris beaucoup, comme c’est le cas pour moi la concernant. Reprenant la route, elle nous laisse deux minutes plus tard à l’entrée des villages flottants, finalement très proche de notre hôtel. Nous la remercions chaleureusement pour tout ce qu’elle vient de faire pour nous.

Les maisons en bois composant ce village sont sublimes. La prise de quelques photos s’impose alors à nous. Lili est alors en panique. Elle réalise qu’elle n’est plus en possession de son appareil photo. Pour être plus précis, il s’agit de l’appareil de ces parents qui lui ont prêté car le sien était en réparation. Elle fouille et refouille dans son sac sans succès. Elle est alors persuadée de l’avoir oublié dans la voiture que nous venons de quitter. Je cours pour essayer de voir si cette dernière n’est pas toujours dans les parages, bloquée dans les embouteillages. La course effrénée sera vaine!

Nous décidons de reprendre le bus afin de retourner dans la maison qu’elle nous avait indiquée comme la sienne. 1h00 plus tard, nous sommes de nouveau aux abords du temple. Nous avons la chance, en arrivant devant la maison supposée de cette femme, de pouvoir apercevoir un monsieur dans le jardin. Nous apprendrons par la suite qu’il s’agit de son père. Il nous accueille chaleureusement, nous fait attendre dans le jardin alors qu’il a déjà appelé au téléphone sa fille. Elle ne se trouve pas dans la maison. Son épouse et leur deuxième fille nous apporterons le thé et des petits gâteaux, spécialités de la région. C’est un plaisir de se faire accueillir de cette façon alors que quelques secondes auparavant nous étions des inconnus. 20 minutes plus tard, l’arrivée de la voiture sonne comme une délivrance. Mais notre joie sera de courte durée. En effet, après avoir fouiller et refouiller de fond en comble la voiture, nous sommes forcés de constater qu’elle ne renferme pas l’objet oublié. L’ayant mis dans sa poche et l’ayant encore après la visite du temple, les possibilités des lieux où ils pourraient se trouver, où elle pourrait l’avoir oubliée, sont multiples.

Une fois encore, cette femme au grand cœur va nous apporter toute son aide. Malgré le peu de temps qu’elle dispose, nous allons refaire le chemin emprunté ensemble. Après une dernière vérification sur l’esplanade au bord de mer, nous devons nous faire une raison. Nous ne retrouvons pas cet appareil photo, peut être tombé de sa poche, sûrement oublié sur un banc lorsque nous nous sommes posés pour admirer la mer. Espérons que la personne qui le trouvera en fera bonne usage. En attendant, Lili se retrouve sans appareil, ayant perdu les photos prises les derniers jours. Elle va devoir surtout expliquer cela à ces parents… Le dicton, souvent entendu lors de ce voyage, «Souri à la vie est la vie te sourira», ne semble pas se vérifier! Que dis-je, cet exemple en est la parfaite illustration dans sa version en négatif!

Nous nous retournons alors à l’hôtel afin de nous préparer pour un nouveau départ. Nous allons traverser le pays d’ouest en est pour nous rendre sur la côte bordant la mer de Chine dans le village de Kuala Besut. Arrivé à 5h00 du matin dans cette ville portuaire, nous allons patienter pendant plus de 2h00 sur les bancs du port. Le seul point d’intérêt ici réside en l’embarcadère pour les îles à proximité. A 7h30, le premier bateau part en direction des îles Perhentian.
Nous débarquerons sur la plus petite des 2 îles, l’île de Perhentian Kecil, où se trouvent des bungalows à petits prix! Débarquant sur le sable blanc de la grande plage de «Long Beach»,  l’effet des paysages paradisiaques se met immédiatement en marche. Seul le nombre importants des bungalows, ayant poussés comme des champignons, empêche de se croire sur une île desserte. Mais, heureusement, ils sont agencés de telle manière qu’ils ne dénaturent pas la beauté de l’endroit. Nous sommes encore très loin du tourisme de masse et de ces grands hôtels à plusieurs étages. Ces îles vont se révéler calmes mais possédant néanmoins assez d’activités pour nous divertir jours et nuits. Nous trouvons un petit bungalow rustique avec vue sur la mer pour nous loger lors des prochains jours. Le prix est raisonnable. Il ne faut cependant pas être regardant sur la propreté des sanitaires communs qui sont vétustes, délabrés et pas du tout entretenus.
Les premières activités vont être un mixte entre repos, ballade, bronzage sur la plage, baignade et première découverte des fonds marins. Nous allons faire des rencontres sympas comme deux françaises, Lucile et Anaya, toutes juste diplômées de l’école d’infirmière et qui termine un voyage de quelques mois en Asie avant de commencer la vie active et professionnelle (peut-être pas pour si longtemps que cela concernant Lucile qui a déjà envie de repartir).
L’échange avec Lili, lui n’est pas transcendant mais existant. Une certaine simplicité agréable c’est installé. Elle arbore un sourire qui fait plaisir à partager. Les îles et les plages étant ces endroits préférés,  je ne pouvais lui proposer meilleur programme et divertissement.
Nous nous renseignons pour participer à des sorties organisées en plongé bouteille ou apnée. Nous décidons de commencer par une journée de sortie en mer permettant de nous rendre sur 5 sites de plongée et les explorer avec un masque, un tuba et des palmes.

Nous finirons la première journée, autour d’une table, à déguster un bon hamburger frites maison qui aura un goût de reviens-y. Lili, ayant envie de chocolat, elle m’offrira même un Magnum chocolat-amande. Nous sommes lors de cette soirée totalement sorti du repas local typique. Peu d’importance, le principal soit que nous nous soyons régalés. C’est un fait indéniable !

Malheureusement, là encore, la joie de vivre un voyage à deux sans complications, va s’écourter brusquement. Regardant sa boîte email, Lili y découvre un message de son copain. Ce dernier vient de découvrir les photos du début de son voyage! Elle les a publiées quelques jours auparavant sur le site Facebook. Il ne connait pas notre ancienne relation. Il lui écrit pourtant qu’il est persuadé qu’elle le trompe! Il est dégoûté qu’elle s’amuse pendant que lui bosse ardemment à l’île Maurice.

Lili vient instantanément de passer par toutes les couleurs et son teint est maintenant blasphème. Elle ne va pas bien du tout, elle est perdue…

Une chose est sûre, la lecture et l’interprétation d’images, de photos, sans la présence de l’intéressé, est une analyse totalement subjective dépendant de facteurs très variés, en particulier de l’état d’esprit de la personne et de son vécu présent, passé… Il est facile d’avoir un jugement erroné. Pour quelqu’un qui le désire, même inconsciemment,  analyser une photo pour arriver à la conclusion qu’il lui semble la plus probable pour son intellect est facile!

Certaines photos de tous les deux, avec le sourire, un peu proche peut-être, et profitant de ce voyage auront réussi à le convaincre de choses et faits totalement absurdes. Le poids de l’image est ainsi très fort. Publier sa vie sur internet pour la partager avec des amis n’a pas que du bon! La situation est pourtant claire entre Lili et moi. Du moins c’est le cas  me concernant et concernant le fait que notre relation amoureuse fait partie du passé. La construction d’une amitié forte fait partie d’un autre débat qui sera tranché lors des jours à venir pendant ce séjour en commun. 

Je ne suis pas dans l’esprit de son petit-ami pour savoir quelle alchimie physique et intellectuelle a provoqué cette réaction. Ce discours brutal par écrit montre cependant un manque total d’assurance de soi et de confiance en leur couple. Il ne réalise pas le mal que va provoquer cette affirmation dans le cœur déchiré de Lili… Réfléchissant à deux fois, il n’aura jamais écrit cela, s’il désirait son bonheur. Il aurait attendu le prochain échange par Skype pour lui faire part de ces doutes et échanger  sur le sujet. Lili lui répond instantanément.  Elle n’obtiendra aucune réponse. Le soir d’après, elle va le voir connecté pendant l’heure habituelle de sa pause de travail (moment choisi habituellement pour se connecter) mais elle se retrouvera face à un mur de silence. Il va pousser le vice plus loin en restant muet pendant plus de 3 jours, ne donnant aucun signe de vie…

Je vous laisse imaginer l’ambiance sur les Perhentians! Lili se renferme sur elle-même. Aucun discours de réconfort ou tentative de ma part pour l’aider à voir les choses positivement n’aboutira à un résultat significatif. J’ai tout tenté, imblement, pour me rendre utile et agréable. J’ai atteint les limites de mes compétences et ne peux plus rien y faire… Je vais donc continuer à profiter de mon voyage, vivre les jours les uns après les autres et agir tant bien que mal pour ne pas être perturbé par le caractère lunatique de cette demoiselle… Nous allons cohabiter lors des prochains jours.

La journée qui suit la réception de ce message va être grandiose à mon échelle. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises lors des plongées de la journée!  L’organisateur et  capitaine de notre bateau est très professionnel. Il va nous permettre d’apprendre de nombreuses choses sur la faune et la flore sous-marine de la région. Il va surtout nous aider à pouvoir les observer de très, très près. Nous allons plonger sur 5 spots. A chaque fois l’intensité et les découvertes seront au rendez-vous. 

Le premier site va nous permettre d’approcher de nombreux poissons colorés, des animaux rampants, accrochés sur les coraux tel les concombres de mer, les étoiles de mer, les oursins, d’observer les coraux encore en bon état malgré une destruction partielle, d’admirer les redoutés méduses qui sont pourtant plaisantes à observer dans leur milieu naturel… Gare au fait de ne pas les toucher, sinon tout va pour le mieux!
Malheureusement, ce n’est éthiquement pas exceptionnel concernant l’interaction avec le milieu sauvage, mais le fait que certaines personnes jettent des miettes de biscuits dans l’eau attirera une horde impressionnante de poissons. Nous sommes encerclés par des milliers d’entre-eux venant manger dans les mains de ceux qui, dans l’eau,  possèdent de la nourriture. Remontant sur le bateau, nous nous dirigeons vers le second point d’observation de la faune marine.

Le moment que je m’apprête à vivre sera jouissif. J’avais déjà eu la chance de nager à côtés de ces animaux marins spécifiques au Mexique. J’avais pu les observer dans d’autres pays comme le Sri Lanka mais cette fois-ci sera, sans hésitation, le meilleur moment auprès d’elles. Tournant pendant plusieurs minutes dans une baie particulière où elles se trouvent généralement, nous allons finir par apercevoir la première d’entre-elle. Nageant rapidement, son observation dans l’eau sera compliquée. Nous décidons de continuer un peu plus longtemps à tournoyer en bateau pour améliorer nos chances. Cela va payer très rapidement! 3 minutes après, voilà un spécimen calme, posé au fond de l’eau, dégustant et croquant avec son bec les coraux morts. Le feu vert est donné, je me jette à l’eau et rejoins rapidement cette tortue, 10 mètres plus bas.
 Je suis tel un petit-garçon a qui l’on viendrait de donner un nouveau jouet. Il ne s’agit bien entendu pas de m’amuser avec elle. Mais sa simple  observation, à peine à quelques centimètres, me remplit de bonheur. Pendant de longue minutes, je vais l’accompagner, étudier son comportement, remonter à la surface pour reprendre de l’air avant de replonger aussitôt pour la rejoindre dans les fonds-marins… Deux de ces compères vont faire leur apparition multipliant le spectacle et les occasions de jouir de leur présence. Plusieurs fois, elles remonteront à la surface pour respirer permettant aux autres personnes ne plongeant pas en profondeur de pouvoir les voir de plus près… Etant le seul avec l’accompagnateur à plonger à dix mètres ou plus je vais profiter de ce spectacle quasiment pour moi seul ayant alors un photographe quasiment attitré!
Sans m’en rendre compte, pris par l’euphorie du moment, je plonge de plus en plus profond et de plus en plus longtemps. C’est incroyable de constater comment le corps humain possède des capacités insoupçonnées que l’on peut pousser bien plus loin que l’on, que je ne pouvais l’imaginer. Plus de 30 minutes après, je ne suis toujours pas rassasié. J’ai laissé tranquille la première d’entre-elle, d’une taille gigantesque pour continuer mon observation avec sa petite sœur, toute aussi intéressante même si un peu plus agressive lorsqu’je l’approche lors de son repas fétiche.

Je remonte sur le bateau comblé, conservant des images pleines la tête!  La journée est dès lors réussie. Pourtant nous allons pouvoir profiter encore de moments inoubliables. La troisième destination est la baie aux requins.  L’observation de ces prédateurs pourrait se révéler passionnante. S’agissant de requins de coraux à pointe noire comme à Ko Thao, je ne m’attends pas à un accueil tambour battant. Je pressens qu’ils seront aussi peureux que les derniers que j’avais pu observer, fuyant le plongeur qui essaie de les approcher. Depuis le point de largage dans l’eau, à l’est de la baie, je ne peux constater qu’une absence totale de  leur présence. Nous dérivons petit à petit vers l’Ouest, grâce à un courant puissant. Nous observons de beaux coraux, de nombreux poissons dont certains spécimens que je n’avais pas observer auparavant. Je vais pouvoir faire un tête-à-tête avec une murène et un serpent de mer. C’est incroyable de les voir sortir des coraux pour se nourrir avant de retourner dans leur cachette de prédilection aussi rapidement qu’ils en sont sortis.
Pourtant le clou du spectacle, le côté spectaculaire  de l’endroit ne s’est pas encore matérialisé. Nous nous rapprochons inexorablement du point de repêchage par le bateau.

Les personnes n’ayant pas de facilité dans l’eau ont été parachutées directement auprès du point où nous serons repêchés. Je sens une certaine excitation et ébullition dans les rangs de ces derniers.  Voulant connaître le pourquoi du comment, je me rapproche à grande vitesse vers eux.

Je ne vais pas être déçu de ce qui m’attend sous l’eau. La présence des requins ne fait plus de doute. Je n’en aperçois au début qu’un seul. Puis la plupart des touristes fatigués et estimant en avoir vu assez rejoignent le bateau Prenant le temps et restant calme au fond de l’eau, je vais prendre part à un balai incessant. Les requins interloqués, tournoient autour de poissons se rassasiant de bouts de poissons morts!
 Je ne sais plus où donner de la tête! Certains maintenant me frôlent. Ils sont partout ! Devant, derrière, sur les côtés ! Malgré l’aspect inoffensif de ce type de requin, ils ont l’apparence de ces prédateurs dangereux qui hantent les fonds-marins les plus dangereux et les rêves populaires les plus fous.
Comme en Thaïlande, conditionné depuis l’enfance par ces idées préconçues, je ne suis pas totalement rassuré. D’un sang-froid provoqué par l’excitation, je vais tout de même plonger encore et encore afin de passer, autant de temps que possible à leur côté. Je n’aurais peut-être jamais la chance de renouveler une expérience aussi intense et proche de ces animaux mythiques. Jamais rassasié, je ne veux plus quitter ces eaux troubles!
L’ensemble des autres touristes nous attendant, le capitaine m’assigne à regagner le bord.

Nous nous arrêtons dans un port de pêcheur pour reprendre des forces et nous rassasier. La tablée est énorme, l’ambiance au beau fixe. Nous apprenons les uns des autres. Nous échangeons sur les différences culturelles entre l’Europe et l’Indonésie, sur la vie de tous les jours dans ce pays hôte.  Nous sommes finalement tous servis, après de longues minutes d’attentes. Les premiers auront déjà fini leurs plats depuis un certain temps quand je serais finalement servi le dernier. Même pour une grande tablée, cela serait inacceptable dans un restaurant en France. Mais servir dès que c’est près sans se soucier des autres plats de la tablée fait partie de la norme dans ces pays asiatiques... Là n’est pas l’essentiel même si ces détails confirment certaines grandes différences entre les cultures malgré notre l’unicité de notre espèce; « l’animal être humain». Nous profitons de ce temps à terre pour effectuer une magnifique photo de groupe.

Remontant sur le bateau, nous repartons non loin de la plage de départ à «Coral Bay». C’est au niveau du phare que nous allons profiter d’une faune et flore marine riche de coraux encore plus sublimes que les derniers observés. Il y a aussi des poissons à foison, dont la diversité et la densité au mètre cube sont simplement hallucinantes. Nous recroiserons le chemin d’une tortue, nous nous amuserons à passer sous un récif corallien, et profiterons encore de longues minutes dans ce quatrième site exceptionnel. L’idée populaire «d’un aquarium naturel» n’a plus aucun sens. Cela va bien au-delà de cette pensée ne représentant aucunement la vie marine qui se déroule dans cet océan et la liberté infinie que chaque être vivant possède alors.
La suite est une continuité de ces moments déjà vécus où le superlatif est toujours de mise. Je vais faire des sauts de plus de 15 mètres depuis le sommet du phare (je fus le seul à effectuer la tentative avec le capitaine d’un autre bateau).
Il ne reste plus qu’à nous rendre sur le dernier spot afin une nouvelle et dernière fois d’en prendre plein les yeux. Nous nous retrouvons au abord d’une plage où les poissons clowns (de type «Némo») pullulent dans les anémones. Je n’avais jamais eu la chance d’en observer autant en un seul endroit. Nous aurons l’opportunité bien entendu d’être en présence de nombreux poissons déjà observer antérieurement. Pour finir en beauté, j’observerais une petite raie (« Sting raie ») de couleur grise avec des points bleus claires sur le dos…
La journée fut bien remplie! Je n’avais jamais eu la chance, en une seule fois, de découvrir autant de particularités de la vie marine. Nous terminons ce tour 2h00 après l’heure prévue. Les souvenirs pleins la tête, je regagne la terre ferme. Nous recroisons Lucile et Anaya.. Elles nous invitent à les rejoindre en milieu de soirée pour boire un verre dans le bar le plus animé de l’île. C’est avec grand plaisir, surtout en ce qui me concerne, que nous acceptons l’invitation. Après avoir mangé, récupéré les photos de la journée, nous les rejoignons sur «Long Beach». Lili ne restera que quelques minutes. Pas vraiment dans l’ambiance, elle part rapidement se coucher. Je passe, bizarrement, de mon côté, une superbe soirée à discuter, boire, danser… La non-présence de Lili change beaucoup de choses. Tout de suite, le voyage reprend immédiatement tout son essence et sa simplicité. Ayant accepté de l’accueillir pendant plus d’un mois, nous allons néanmoins devoir cohabiter pendant encore 21 jours. Mais comment cela va-t-il se passer?

Nous avons décidés de rester un jour de plus que prévu sur l’île pour profiter simplement de la plage, du soleil et du sable chaud. Allongé sur la plage le matin, je vois arriver Sandrine et Grégory dont j’avais fait la connaissance à Siem Reap (Cambodge). Ils voyagent actuellement avec deux autres couples de français (Sandrine et Alex, Nadège et Pablo). Le courant passe tout de suite et nous allons, naturellement, décider de passer la journée ensemble. Nous déjeunerons ensemble et jouerons aux cartes tout le début de l’après-midi. Seule, Lili se tient à l’écart après le repas. Elle ne prend pas part au jeu et va s’isoler sur la plage… Rien à  y faire, nos sollicitations, pour qu’elle nous rejoigne, n’auront aucun effet. La fin de l’après-midi approchant, nous irons finalement la rejoindre sur la plage pour profiter de la plage, de la relative fraicheur et de l’eau turquoise.
La soirée s’écoulera rapidement, ne laissant aucun souvenir impérissable dans ma mémoire. Levé le matin tôt, pour rejoindre la terre ferme, nous prenons la direction du Taman Negara.  Cette forêt tropicale humide au milieu du territoire de la péninsule malaysienne nous attend avec son lot d’animaux sauvages, d’endroits impénétrables, de chemins peu entretenus laissant une grande part d’inconnu pour l’aventure, l’inattendue. Un bus nous déposera directement à Kuala Tahan, ville à l’orée de cette jungle trépidante. Nous nous installons dans un dortoir sans charme particulier mais convenable pour y passer la nuit.
Seul, une nouvelle fois, je vais prendre part à une activité : la marche de nuit dans la jungle. Ce n’est pas faute d’avoir insisté auprès de Lili pour qu’elle m’accompagne. La possibilité de se retrouver nez-à-nez avec des serpents, araignées et autres bestioles rampantes sera un argument sans appel pour qu’elle n’y prenne pas part. Effectivement, nous allons avoir la chance pendant plus de 2h00 de nous retrouver en présence des animaux cités auparavant et de bien d’autres tels que des menthes religieuses, des grenouilles, des fans, biches de différentes espèce, de termites ou fourmis démesurées…
Rentrant dans le village, en cette soirée du 11 juin 2012, je trouverais avec deux anglais un bar diffusant la coupe d’Europe de football pour visionné le match entre nos 2 équipes. Le résultat nul, 1 partout, ne satisfera personne mais aura au moins l’avantage de ne pas faire d’envieux… Je ne ressens pas un besoin ultime de voir tous les matchs de l’équipe de France. Je ne prépare pas mon programme en fonction de cet événement mais n’hésiterais pas  si l’occasion se présente, de pouvoir soutenir l’équipe nationale.

Ma nuit fut courte mais bonne. Je voulais los des 2 prochains jours, partir en pleine forêt avec le petit sac-à-dos et dormir dans une cache où l’observation d’animaux aurait été fort probable. L’autonomie était totale. Il fallait donc prévoir l’ensemble des vivres pour le temps passé dans la forêt. Le manque de confort pour la nuit, sans lit et sans sac de couchage, rebutera définitivement Lili qui ne se sentira pas prête à accomplir une telle mission. Conseillé par un guide, nous décidons de partir en matinée pour une grande ballade. Cette dernière comprendra entre autre une marche sur le pont suspendu entre les arbres, à plus de 445 mètres de hauteur, le plus long du monde (500 mètres de Canopy Walking»). L’intérêt de cette ballade en hauteur fut limité. En raison de réparation, le chemin prend fin à peine à mi-chemin. Le peu de temps en l’air nous laissera sur notre faim.
En revanche, je vais adorer les 5 autres heures passés en pleine nature à observer les oiseaux, les singes, les insectes, de magnifique fleurs tel que les orchidées (parasite prenant place sur les arbres)…
Depuis un point de vue unique sur la forêt environnante, nous resterons perchés sur le haut d’une colline de longue minute.  Là encore, la nature va nous réserver une belle surprise. L’emblème du Parc, le Hornbill (sorte de Toucan), va nous apparaitre d’une façon incroyable. Seulement à quelques mètres de nous, l’oiseau va nous jouer une partition entière de ces qualités artistiques : chant, usage de son bec pour se nourrir, sautillement d’arbres en arbres, nettoyage de son plumage… Il restera de longues minutes à portée visuelle.
Cet oiseau d’une envergure de plus de 2 mètres  s’envolera finalement vers de nouveaux horizons créant un son spécifique et impressionnant de battement d’ailes que je garderais à vie en mémoire. Je pense que vous comprenez aisément pourquoi je suis en admiration devant ces animaux qui ont le pouvoir de voler, de voir le monde, en hauteur, avec un point de vue sans égal. Ces endroits, où l’on peut prendre de la hauteur, respirent la quiétude et le bien-être. J’aurais une nouvelle fois envie de le rejoindre  et plané avec lui sans la nécessité d’engins spécifiques… Le rêve d’Icare est tout proche mais je suis conscient qu’il ne sera jamais atteignable. Heureusement, les moyens de substitutions existent et je compte bien renouveler l’expérience très prochainement (avion, parapente, parachute, para-moteur, speed-riding,…). Revenant les pieds sur terre, dans la forêt, nous pourrons observer d’autres animaux et voir encore d’un peu plus loin des congénères du Hornbill se débattre dans les arbres avant de s’envoler.
A cet instant, Lili ne doit pas avoir du tout, en tête, la même vision que moi de la nature qui se présente devant nous. En effet, elle n’est pas de bonne humeur, la plupart du temps elle ne m’attend pas et part devant sans prévenir. Elle va s’énerver de nombreuses fois contre la nature, le chemin peu praticable, le fait que le retour au village soit interminable. Elle est dans une spirale de négativité à toute épreuve. Je la laisse s’énerver toute seule et user son énergie de la pire des façons. Sachant que cela sera pire si j’interviens ou essaie de la raisonner, je la laisse dans cet état de déprime dans lequel elle a l’air de se complaire. Elle me confirmera que j’ai bien fait de ne pas intervenir et de la laisser ruminer seule dans son coin.
L’après-midi même, nous prendrons le bateau lors d’un trajet agréable pour rejoindre Jerantut. Cette ville est un carrefour routier qui nous permettra le lendemain matin de nous diriger vers la côte Est. C’est à sa demande que nous prenons le chemin de Cherating, où se trouve un des clubs du groupe qu’elle vient de quitter. Certains de ces amis qui travaillaient avec elle, à l’île Maurice, sont actuellement en poste dans cette ville. Devenue une adepte de ce club, elle désire vraiment voir celui de Malaisie.

Avant de prendre la route, nous passerons la nuit dans un dortoir moderne, qui se transformera finalement en chambre particulière pour tous les deux! La soirée ordinaire va tout de même être le théâtre d’un nouvel épisode de son comportement lunatique… Acte numéro XX ? Je n’en ai plus la moindre idée du nombre de ces agissements immatures mais une chose est sure beaucoup trop à mon goût.  Je vais insister un peu plus sur ce dernier. Il va être l’élément déclencheur d’un nouveau et dernier rebondissement de situation.

Elle vient de recevoir une réponse de son copain qui s’excuse de ces écrits ayant dépassés sa pensée. Il justifie ces derniers par le fait qu’il est compliqué pur lui de voir qu’elle s’amuse et profite de vacances agréables (du moins ça aurait dû être le cas)! Fatigué et ayant peu de temps libre, ces photos ont provoqué chez lui un effet déplaisant, tel une réaction urticaire, où le seul moyen de se soulager serait de se gratter, sans relâche, parfois même jusqu’au sang. Dans son cas, le besoin de s’exprimer violemment aura été le moyen de se sentir mieux, d’évacuer les mauvaises pensées de son esprit.  Lui disant qu’elle compte beaucoup pour lui et qu’il ne veut pas la perdre, Lili retrouve automatiquement un sourire flamboyant.

Petit détail mais qui aura de l’importance pour le lendemain, elle ne m’écoute que partiellement, ou peut-être pas du tout, quand je reviens dans la chambre après avoir effectué quelques achats (bouteilles d’eau, mais aussi gâteaux secs et renouvellement de mon stock personnel de chewing gum).  Elle est alors scotchée devant l’écran de mon ordinateur portable. Elle va s’endormir très vite alors que je vais rester de longues minutes connectées sur le net.

Prenant le bus, pour rejoindre Kuantan, ville principale de la côté Est, permettant la connexion avec Cherating, l’aspect absurde de ce voyage, en sa présence, va alors atteindre un pic infranchissable. Le bus étant quasiment vide nous pouvons choisir aisément les places où nous assoir. Elle décide de se mettre au dernier rang. N’ayant pas la même envie je m’assois quelques sièges devant. Elle changera un peu plus tard de place pour se mettre un rang devant moi, de l’autre côté du bus. Elle me demande à deux reprises quelque chose que je ne vais pas comprendre. La troisième fois, je réussis finalement à déchiffrer sa question. Elle me demande: « Sommes-nous bientôt arrivés? » Elle me dira par la suite qu’elle n’aura pas aimé la tête que j’ai faite à l’écoute de sa requête! Cela ne m’étonne guère à vrai dire! Cette question n’a aucun sens car je ne suis jamais venu ici, je ne suis pas guide touristique de la Malaisie et ne possède pas la science infuse, ni une carte incorporée avec les données de géolocalisation et topographiques dans mon cerveau. Cette question me rappel mon enfance quand nous posions la question à mes parents et qu’ils nous répondaient toujours: «Nous n’avons jamais été aussi près depuis le début du voyage!». Cette manière d’éludée la question était la meilleur possible car la réponse ne pouvait pas connue. Ce n’est pas une constante mais une donnée dépendante de trop de paramètres incontrôlables.   J’imagine donc très bien la tête que j’ai pu faire : un peu débité, interrogatoire mais surtout très ironique.  Le point de non-retour dans notre relation va être atteint quelques minutes plus tard. Me voyant mâchouiller un chewing-gum, sa réaction va être celle d’une gamine hystérique  pourri-gâtée qui n’aurait pas eu ce qu’elle désirait. « Je croyais que tu n’avais plus de chewing-gum?», « j’en veux un! »… Premièrement, elle n’avait pas entendu et retenu ce que je lui avais dit la veille concernant mes achats. Ensuite, elle réagit comme si cela était un dû alors qu’il m’appartienne entièrement. Comme pour ces cigarettes, nous ne partageons pas les frais de nos besoins et envies personnelles. Je lui réponds alors calmement : «Tu pourrais me demander s’il te plait?!».

La voilà sorti de ces gongs, incontrôlable, elle s’énerve toute seule. La suite de nos discussions va être rocambolesque. Sûr de moi, étant maintenant parfaitement bien dans mes baskets et clair concernant notre relation, je vais jouer. Peut-être un peu hautain, pour sur provocateur, je vais la pousser dans des retranchements, ce  qu’elle n’acceptera pas. Poussant le vice encore plus loin, la voyant s’énerver sans raison apparente, je lui dirais : «Cela ne te réussit pas d’avoir tes règles !» Oui, je sais, cela ne consiste pas en la meilleure des voies diplomatiques. Je ne pouvais plus rester de marbre vis-à-vis de ce comportement injustifiable! Je suis aussi un être humain qui a le droit d’exprimer ces sentiments. Je désire continuer à profiter de l’expérience que j’ai construite comme je le fais depuis le début. Mais son comportement, notre relation qui ne fonctionne pas, ont pris maintenant beaucoup trop d’importance. Le point de non-retour a été dépassé. Même une cohabitation semble compliquée maintenant car malsaine pour tous les deux.

Arrivé à Cherating, j’emploierais la voie diplomatique, essayant de la raisonner, de lui expliquer mon point de vue. Rien à faire je me retrouve confronté à un mur. J’effectue un monologue de plusieurs minutes et n’obtiendrais pour réponse que quelques balbutiements sans tenants et aboutissants. Elle partira pour se connecter à internet et voir quelles solutions s’offrent à elle. Elle envisage de rentrer et à demander un devis à une agence pour prendre un vol depuis Kuala Lumpur vers Paris. De retour quelques heures plus tard,  la première chose qu’elle me dira sera « qu’elle reste et continuera le voyage seulement car cela coûte trop chère de rentrer et qu’elle n’a pas les moyens financiers de se permettre ce retour précipité… Je considère à ce moment-là qu’elle vient de dépasser les limites de l’acceptable. Je n’ai jamais fonctionné comme cela et l’argent ne doit pas interférer dans une relation qui se voulait amicale. Ayant accepté sa présence à mes côtés, je ne peux pas en faire plus. Les prochains jours s’annoncent être de la pur gestion de comportements, une pseudo-relation humaine, entre personnes qui ne sont pas capables de créer une relation nouvelle et différente de ce qu’ils ont vécus auparavant. Sa seul réponse, sa seule affirmation sera « On ne parle plus de tout cela! On tourne la page !» (Là encore, ce n’est pas ma vision d’une relation saine quel qu’elle soit. Etouffer une cocotte en fusion risque de la faire exploser). Je ne m’appesantirais pas plus sur le sujet. Je préfère me taire et voir comment les prochaines heures  vont se passer… A cet instant, je n’ai clairement plus envie de ne faire aucun effort.

Voulant se rendre le soir même au Club Med, à quelques kilomètres de là, elle me demande si je veux l’accompagner. Dans le but d’enterré la hache de guerre, j’accepte son invitation et marche le long de la route jusqu’à l’entrée de cet ensemble ultra-moderne, protégé par des vigiles qui contrôlent scrupuleusement les allées et venues. Donnant le nom de la personne qu’elle connait.  Nous obtiendrons le droit de rentrée.  L’accueil de ces anciens collègues sera très chaleureux! Après quelques pourparlers avec son chef, son ami obtiendra l’autorisation, pour nous, de passer la soirée dans le club et de prendre part à la fête qui a lieu une fois par semaine sur la plage. Nourritures et boissons sont à volontés. L’ambiance est détendue.
Nous jouons au Volley, dansons sur des tubes endiablés… Je vais faire connaissance de personnes sympathiques et intéressantes. Il ne partage pas exactement la même idée du voyage que moi (2 semaines de vacances dans un seul endroit, tout compris avec simplement que quelques rares visites à l’extérieur et encore ces dernières étant très touristiques et aseptisées) mais leur ouverture d’esprit rendra nos discussions passionnantes. J’avoue que je vais ignorer toute la soirée, Lili. Elle retrouve des amis et je n’ai pas forcément envie d’interagir avec elle après les événements de cette journée.  Là encore, elle va faire une faute de très mauvais goût! La seule fois où elle m’adressera la parole  de la soirée sera pour me dire : « Alors Merci, merci qui ?» Nous ne partageons définitivement pas grand-chose en commun. Nous n’avons pas les mêmes valeurs et idéaux de vie. Spontanément je lui exprime mon amertume : «Si c’est pour avoir un tel comportement et rester seulement avec moi pour des raisons pécuniaires, tu ferais mieux de prendre l’avion dès demain. Et continue comme cela, tu ne réussiras pas grand-chose dans ta vie!» Ce que j’avais sur le cœur est dit.

Elle rentrera en taxi, je rentrerais à pied ! A la première heure le lendemain, elle retournera à l’agence de voyage de Cherating, confirmera son départ. Elle s’en ira dans l’après-midi, seule, pour rejoindre la capitale du pays et prendre son vol de retour le jour d’après.

Je suis désolé que la situation en soit arrivée à ce point d’incohérence totale.  Je suis néanmoins serein tel que je le suis depuis le début du voyage. Je suis bien dans mon corps, dans mon esprit et je pense n’avoir rien à me reprocher! Je ne serais jamais vraiment pourquoi elle est venue. Au vu des discussions passées, sûrement pour assouvir son envie de voyage qu’elle n’aurait jamais fait toute seule. Etait-ce vraiment pour profiter avec moi qu’elle est venue ou juste pour profiter de la situation? Peu importe maintenant! J’espère qu’elle rentre avec de bonnes intentions pour avancer et faire face à ces démons.

Nous ne devions pas être faits pour construire, ensemble, une relation amicale. Sa présence aura eu comme effet, de me faire descendre, pendant quelques jours, de mon nuage sur lequel je suis perché depuis le début de mon Vol Libre. Je prends ces derniers événements comme une nouvelle expérience humaine. Cette dernière me fait prendre conscience que l’on ne peut pas s’entendre avec tout le monde. Un changement de situation dans une relation peut rendre les choses beaucoup plus compliqué que l’on pourrait l’imaginer. Malheureusement ces comportements humains extrêmes, impulsifs et non-réfléchis de personnes ont, à plus grande échelle,  des conséquences beaucoup plus dévastatrices et destructrices pour des populations complètes. Cette étape, lors de ce projet, où tout s’est déroulé à merveille, me fera prendre conscience que la vie peut parfois nous réserver des moments plus compliqués… Il faut toujours en ressortir grandi. Je ne suis pas du tout affecté par ces moments de vie, ayant fait ce que j’estimais être de mon devoir pour interagir avec sympathie et convivialité. Je ne peux pas choisir pour quelqu’un d’autre les combats qu’elle a à mener. Cela me donne encore plus envie de profiter de chaque instant sans se soucier des personnes qui n’en valent pas le coût, qui ne désirent pas partager avec autrui. Je vais plutôt me concentrer sur l’essentiel, l’essence même de la vie en toute simplicité.

L’épilogue de cette histoire va se dérouler dans la suite logique des événements  récents. Lili ne répondra à aucun de mes messages, elle ne me donnera pas de nouvelles pour me dire qu’elle est bien rentrée. Un seul lien nous unit encore, de quelques manières que ce soit. Il s’agit malheureusement  de l’aspect pécunier! En effet, pendant le voyage, je lui ai avancé un peu d’argent. J’ai aussi payé les billets d’avion nous permettant, à tous les deux, de voyager entre la Malaisie et Sumatra en Indonésie, puis de Sumatra à Java. Elle m’est donc redevable d’une certaine somme d’argent.

Elle s’acquittera de sa dette en y ajoutant une dernière touche personnelle  d’un goût douteux! J’en souris encore aujourd’hui en me le remémorant. Elle déposera un chèque dans la boîte aux lettres de mes parents accompagné d’un papier justifiant le montant final. Elle aura déduit de la somme totale, le prix, au centime près, des cadeaux qu’elle m’avait faits en début de séjour. Ironie de son calcul, elle se trompera de quelques centimes en sa faveur. Je n’en ferais rien. Je lui écrirais une dernière lettre de remerciement sur un ton ludique, finissant tout de même par lui souhaiter une très bonne continuation pour la suite des événements dans sa vie… Aucune réponse, aucun échange possible, bien entendue! Pour finaliser la démarche, elle me retirera, sans me l’annoncer, des sites internet sur lesquels nous étions en contact et ne reviendra plus jamais vers moi. Fin de communication!

Changement total et immédiat après le départ de Lili. Le cours de mon odyssée autour du monde va reprendre de plus belle!  Aussitôt qu’elle aura disparu, en ce jeudi 14 Juin après-midi, je vais rencontrer deux personnes intéressantes qui ont pour passion l’écriture de texte. La femme est originaire de Franc et l’homme du Sri Lanka. Ils écrivent «à 4 mains» sur l’histoire du Sri Lanka, sur la vie en Asie… Je vais aussi discuter pendant un long moment avec une anglaise et un australien sur les intérêts du voyage.
Le soir sera mémorable grâce à un tour en bateau sur la rivière traversant Cherating. La présence de Lucioles dans certains arbres spécifiques va transformer ce trajet d’une heure en une épopée luminescente. Les Lucioles, attirées par les infra-rouges de la lampe du capitaine, formeront un éclairage hors du commun tel des fées voulant par milliers peuplés notre pays ou comme des arbres de Noël pleinement illuminés. Ces petites bestioles ne paient pas de mine mais la luminescence au niveau de leur abdomen se révèle puissante et sans commune mesure avec d’autres insectes.  Rien de faut le moment vécu pour cette expérience hors du commun. Ceci est d’autant plus vrai que les photos ne rendront rien.
 J’enchainerais immédiatement en me rendant après 21h00 sur une plage gardée par les rangers. Ces derniers ont en charge de protéger les tortues qui viennent sur la plage pour ensevelir les œufs de leur future progéniture. Passant de nombreuses heures à attendre, je vais apprendre, via les rangers, sur la vie de ces tortues.  Dans l’attente, je m’assoupirai pendant de longue minute au cours d’une nuit dont les températures se rafraichissent petit à petit.  J’irais, finalement, accompagné d’un d’entre-eux  pour assister au spectacle d’une tortue géante venant pondre ces œufs au beau milieu de la nuit.
Quoi de mieux pour remettre le pied à l’étrier dans ce Vol Libre autour du Monde qui se veut simple, agréable et ponctué de rencontres intéressantes, de nouveautés, de découvertes et de la réalisation de rêves?! Rien de mieux! L’épisode des derniers jours me semble déjà très loin, tel un pseudo-cauchemar déjà partiellement effacé!
Une nouvelle destination m’attend dans ce périple. Il s’agit de la ville état de Singapour, où je pense passer plusieurs jours. Le Voyage de nuit se passera à merveille.
C’est de très bonne heure ; 4h00 du matin, que nous atteignons notre destination depuis la ville de Kuantan. Ayant pour la première fois, depuis longtemps, réservé un hôtel sur le site HostelWorld, je n’aurais plus qu’à m’y rendre. Trouvant facilement la localisation du Cozy Corner hôtel, en plein centre-ville, je n’avais plus qu’à espérer qu’il y aura quelqu’un pour m’ouvrir les portes! Le veilleur de nuit est bien présent même s’il se trouve dans un sommeil profond, avachi sur le canapé présent à la réception. L’entrée enregistrée, après qu’il se soit réveillé, je n’aurais plus qu’à attendre qu’une place se libère. Cela se produira plus tôt que prévu. A 8h00,  ce samedi 16 Juin, je prends possession de mon lit dans le dortoir et profite d’un petit déjeuner inclus dans le prix. Il est composé de toasts avec du beurre et de la confiture, et de boissons chaudes. C’est un retour aux sources pour quelqu’un qui n’a pas pris de petit-déjeuner à l’occidental depuis la venue de mes parents trois mois plus tôt! Me voici ressourcé, de nouveau avec le plein d’énergie. Je ne vais pas prendre le temps de me reposer, ne sentant pas la fatigue, mais décide bien au contraire d’aller à la découverte de cette mégalopole dont j’avais déjà tant entendu parler auparavant.

Il est agréable de se retrouver dans une grande ville très moderne.  Le résumé des quelques jours que je vais y passer pourrait être le suivant: S'éclate à Singapour dans une mégalopole propre et multiculturelle où la vie est une combinaison aux multiples visages, le shopping une institution, les gratte-ciels un moyen de s'extirper de cette vie trépidante et d'admirer, avant, pendant et après le coucher de soleil, la beauté des réalisations humaines modernes dans des paysages sublimes et un milieu tropical ancestral.

Mais étayons un peu plus le déroulement de ce lapse de temps fort sympathique aux multiples équations touristiques, culinaires, organisationnel, et humaines.

Cet état n’ayant rien de matériel à vendre,  ne possédant aucune concession agricole ou ressources naturels, elle base toute son économie sur le secteur tertiaire, dont le tourisme représente une partie conséquente.  Son nom provient  d’un prince de Sumatra qui visitant l’île aurait été persuadé d’y voir un lion. La ville qu’ils créèrent pris le nom de Singapura (où la vie Lion).
Je vais m’y balader pendant toute la journée, 12h00 durant, arpentant les rues de différents quartiers.  La propreté est de rigueur comme de nombreuses personnes me l’avaient précisée. Je me dois tout de même d’y mettre mon petit bémol personnel. En effet,  j’ai pu constater à certains endroits des amas de détritus abandonnés. Nous n’atteignons pas la rigueur que j’avais pu constater dans les villes japonaises. En revanche,  la différence est sans commune mesure avec les dernières grandes villes que j’ai pu visiter en Asie du sud-est. Le droit de fumer dans les lieux publics est aussi très réglementé permettant à chacun de profiter de la liberté de respirer l’air le plus sain possible.

Je commence la visite de cette ville par les bords de la «Marina Bay» (Baie Marine). Cet endroit au lever du soleil est sublime. Elle est entourée, au sud, par le nouveau quartier des affaires et ces buildings vertigineux, au Nord Est, par le théâtre à la forme particulière et, sur le pourtour est, par un tout nouveau complexe hôtelier et commercial dont le design futuriste fait fureur.  La forme en bateau profilé sur trois pieds s’élançant vers le ciel est remarquable et sans pareil avec ce que j’avais pu observer jusqu’alors dans l’architecture immobilière. La promenade, cheveux au vent et visage caressé par la douce brise fraîche provenant de l’océan, est sensationnelle.
Sur les chemins piétons entourant cette baie je vais croiser des sportifs, voyageurs, touristes, hommes d’affaires pressés, famille en promenade. Même les locaux ont des origines très variées, principalement chinoise, Indienne et Malaysienne. Contournant finalement la baie par l’ouest, je traverse le pont surplombant la rivière de la ville. Je vais pouvoir admirer le symbole de la ville construit dans les années 60. Il s’agit de la statue de Merlion; animal hybride mi lion, mi poisson.  Je traverse ensuite le quartier des affaires et me rend au sud-ouest dans le quartier chinois. Je vais y découvrir de vieux temples chinois colorés et possédant de nombreuses icônes. J’y découvre aussi l’imposant temple bouddhiste qui possède une fameuse dent, relique du Bouddha et le plus anciens temple hindous de la ville; Sri Mariamman.
Ce quartier est à lui seul l’exemple parfait de la cohabitation harmonieuse des différentes religions, de leurs pratiquants et des cultures différentes qui y sont associées. C’est un régal, dans un seul et même endroit, de pouvoir côtoyer une telle mixité et de pourtant constater une cohérence dans les rouages fonctionnent  depuis plusieurs décennies.  Je vais, dès le midi, m’imprégner totalement de l’ambiance de Singapour en déjeunant dans une cour pour la  nourriture (« food courts or hawker centres»). Regroupant de nombreuses petites échoppes, typiques des rues,  ces endroits proposent un choix de nourriture extraordinaire. Les saveurs et délices, particulières au quartier où l’on se trouve, connotent  les spécialités des pays d’origine et dégagent des odeurs provoquant instantanément une fringale jusqu’à alors totalement absente. Je commencerais donc le tour culinaire de la ville par une spécialité chinoise. Il s’agit d’une soupe très complète que j’accompagnerai par un jus au lait de Soja et des fruits exotiques frais pour le dessert.
Je vais remonter ensuite vers le Nord. Je retraverse la rivière, puis me promène dans l’ancien district colonial comprenant un musée d’art (anciennement le parlement), la cathédrale St Andrew, la mairie, la cour suprême et une magnifique esplanade incluant un terrain de criquet; le Padang. Je reviendrais dans les environs avant le coucher de soleil pour admirer la vue depuis l’hôtel Raffles. Avant cela j’aurais été faire dans le quartier indien.  Monde à part dans cette ville de Singapour, ce dernier est un réel plaisir pour les yeux, les odeurs, les senteurs.
Les rues sont vivantes, l’activité humaine y est intense voir parfois même brouillonne mais réservant pour sûre de nombreuses surprises. Je me rendrais dans quelques temples participant à créer l’atmosphère hindouiste. Je rebrousserais finalement chemin. Le soleil descendant progressivement dans le ciel, je retourne donc aux abords de la Marina Bay pour observer depuis le 68ième étage de ce gratte-ciel, à plus de 180 mètres du sol, le passage du jour à la nuit.
De retour à l’hôtel, je revois la jeune néerlandaise avec qui nous avons fait le trajet la nuit précédente. Nous décidons d’aller admirer le spectacle sons et lumières proposé sur la baie avant de déguster des plats malais aux saveurs succulentes.
Je continue le lendemain la visite de la ville en me rendant dans un quartier musulman où quelques mosquées éparses donne le La. Je vais découvrir quelques bijoux en continuant mes déplacements au bon vouloir de mes choix de direction. Certaines places prennent l’allure de vrais petits villages modernes de bord de mer avec les palmiers, ou d’allées chics bordées par de petites échoppes de luxe, telles que l’on en trouve habituellement dans les villes huppées du standing de Monaco par exemple…
Ne pouvant pas échapper à l’attraction des grands centres commerciaux, je vais me rendre dans plusieurs d’entre-eux pour faire quelques emplettes mais surtout regarder les dernières nouveautés. Encore une journée de terminé. Je passerais la soirée en haut du Marina Baye hôtel, sur la plateforme de ce «bateau volant » avec piscines, restaurant, bars… format 5 étoiles. J’y siroterais un petit cocktail avant d’entamer des discussions passionnantes avec d’autres étrangers.
Troisième jour de présence à Singapour, en ce lundi 18 Juin. Ma première mission sera de me rendre à l’ambassade d’Indonésie pour y obtenir un visa de 2 mois. Ayant tous les documents officiels nécessaires, dont un billet d’avion de sortie du territoire, je peux facilement prétendre à l’obtention de ce visa. La seule déconvenue concerne le temps pour l’obtenir. J’avais lu que l’on pouvait venir rechercher le passeport le jour même. Il n’en est rien. Je n’aurais le droit de ne revenir que 2 jours plus tard pour récupérer le fameux sésame apposé sur mon passeport. Je vais donc inévitablement prolonger mon séjour dans cet état de Singapour.

Désirant me retrouvé dans la nature et étant proche d’un lieu pouvant assouvir ce désir, je rejoins le jardin botanique de Singapour.  C’est le plus jardin le plus magistral que j’ai pu visiter. Son immensité est démesurée, sa splendeur éloquente avec ces fontaines, lacs, pelouse parfaite, parc à thème (forêt équatoriale humide, depuis le commencement de la vie sur terre…)!
L’apothéose visuelle de ma petite promenade (pensée pour toi mon ami, j’arrive même à intégrer «des petites promenades »  dans «mes petites ballades » de divers pays autour du monde) sera la visite du jardin des orchidées. J’y découvre un nombre incalculable de spécimens différents avec des formes, couleurs, nuances très variées. SI je ne pouvais avoir qu’une seule personne à mes côtés, cela serait sans hésiter ma maman (la possibilité de partager ce moment avec la famille au complet sera encore plus belle. Nous serions projetés quelques années en arrière lors de nos promenades du dimanche). Sa passion pour les fleurs a sûrement déteint un peu sur moi car je prends un plaisir puissant à regarder et sentir ces beautés créées par la nature.
Le retour à la vie urbaine sera un choc. Le parc est à une des extrémités d’Ochard Road, qui est la rue commerçante par excellence avec de grands complexes commerciaux regroupant les plus grandes marques. La société de consommation est ici l’unique adage, la seule règle dictant le comportement et la communication entre les êtres  humains. Etre observateur de ces relations qui se nouent, des échanges qui ont lieux dans ces endroits aseptisés, sera enrichissante et passionnante principalement quand je m’attarderais sur des détails atypiques.

Les deux jours suivants dans la ville seront à l’origine de nouvelles découvertes, le moyen de tester de nouvelles percées dans tel ou tel quartier, de s’arrêter à des points stratégiques pour y observer la foule multiraciale aux comportements bigarrés, de déguster des plats typiques provenant des traditions culinaires des pays limitrophes, de dépenser un peu d’argent dans des futilités matérielles et de retrouver un peu de nature dans le réservoir naturel de Mac Ritchie, où la nature est encore maître des lieux.
Je vais aussi faire la connaissance d’un jeune néerlandais de 23 ans, revenant d’un Working Holiday Visa en Australie (Visa de travail-vacances). Il se prénomme Ruud! Le courant passe instantanément, sans efforts. Nous allons passer une très bonne soirée ensemble, à partager, à discuter, rigoler, jouer avec certaines possibilités qui s’offrent à nous dans la ville. Notre complicité ne fait déjà aucun doute…

Prenant la même direction, nous envisageons naturellement de partir ensemble. Le lendemain, après que j’ai récupéré mon passeport avec ce nouveau visa indonésien en ma possession, nous prenons la route pour la Malaisie et la ville de Melaka. Le passage de frontière à la sortie est aussi simple, que quelques jours auparavant pour l’obtention du droit d’entrée. Lors du transfert entre ces deux pays, l’accès est facilité par une grande ouverte pour les étrangers (90 jours d’autorisation de présence sur le territoire sans taxes financières).  Les 3 heures de routes pour rejoindre la ville sont agréables et me permettent une nouvelle fois de constater l’ampleur des plantations de palmiers.
Arrivés sur place, nous allons investir une chambre familiale avec deux lits de grande taille, au beau milieu du centre historique chinois de la ville. Cette ville portuaire a connu son heure de gloire entre le14ième et le 18ième siècle, lorsqu’elle fut colonisée tour à tour par les chinois, puis les portugais, les néerlandais et finalement les anglais. Elle fut un port d’importance majeure dans les échanges commerciaux avec l’Europe. Elle conserve de nombreux vestiges coloniaux d’époques, une touche très néerlandaise mais une population à forte connotation chinoise avec un héritage Malaisien et Indien. Pour preuve, le quartier esthétiquement le plus intéressant et le mieux conservé reste le quartier chinois.
Notre court séjour de deux jours sera relaxant, plaisant. Il sera là aussi l’occasion de visites, de marche à pied le long du canal traversant la ville, d’essais des spécialités culinaires de la ville ou du pays. Nous rencontrerons au hasard des rues deux voyageuses, une suissesse et une néerlandaise qui se joindront à nous lors de la soirée du samedi.
Ce melting pot créé n’est pas tant dû à nos différences d’origine mais plus en raison de la façon de voyager et de ce que l’on y associe (confort, but personnel,  apprentissage ou non de la culture et des traditions du pays hôte, recherche du bonheur ou du simple fait d’en faire le plus possible…). Il est intéressant de confronter nos opinions et d’essayer de comprendre les raisons foncières poussant notre vis-à-vis vers la quête de nouveaux pays! Le débriefing de la soirée avec Ruud, après notre retour dans notre chambre, confirmera mon sentiment et l’intérêt de la soirée, qui était cependant largement suffisante en leur compagnie.
Nous reprenons la route à deux et atteindrons la dernière étape, me concernant, en Malaisie. Très souvent la capitale politique et économique d’un pays est la porte d’entrée pour ensuite visiter le reste du pays. Cette fois-ci ça sera la destination finale! C’est en bus puis en métro que nous découvrons en premier lieu, Kuala Lumpur!
Cette capitale du 21ième siècle est une prise de pouvoir sur la nature, la métamorphose d’un environnement, un triomphe de l’activité humaine sur la jungle, qui dominait alors sans partage. Ce n’est pas que cela me réjouisse mais il faut bien se rendre à l’évidence; l’homme a gagné le premier combat contre un élément avec lequel il ne devrait pas se battre mais essayer d’être en symbiose. J’essaie à mon échelle de faire passer le message et d’agir dans ce sens. Mais quel poids ai-je face à cette machine infernale?  Il n’est pas grand-chose à faire face à la société de consommation et le besoin de toujours avoir plus, de voir toujours plus grand, de ne pas penser aux futurs de la planète mais plutôt à nos intérêts et besoins présents. La nature se rappel, d’ores et déjà, aux bons souvenirs de la population de la capitale lors d’événements écologistes catastrophiques. Elle n’a pas dit son dernier mot. Elle gagnera  la guerre, à un moment ou un autre, aboutissant finalement à l’extinction de notre espèce. J’espère que ce cycle de vie se déroulera aussi tard que possible. Retardé le compte à rebours, déjà entamé, consiste à créer des liens étroits avec les éléments qui nous entourent, en combattant à côté de la nature et non contre.

La visite de la ville va nous plonger dans un milieu urbain dense, laissant peu de place à la végétation sauf à certains emplacements précis où la nature n’a pas été totalement rasée. Nous entamons nos visites du premier jour par le quartier chinois, organisé autour de son marché très animé, et concentrant de nombreux temples. Suite à cela, nous remonterons vers le Nord en direction du «Merdeka square». Nous nous promènerons dans le cœur de Kuala Lumpur composé de ces bâtiments historiques coloniaux tel que l’édifice du Sultan Abdul Samad, le musée du textile et le palais du gouvernement. Ces bâtiments entourent une entendu de verdure dénommée Padang, consistant en un terrain de criquet.
Continuant vers l’est avant de revenir sur nos pas, nous pourrons admirer la mosquée Masjid Jamek qui est la construction historique la plus remarquable de la capitale. La fin de la journée sera une déambulation, sans but particulier, pour nous imprégner de l’atmosphère régnant dans la capitale. Nous passerons devant de nombreuses maisons coloniales colorées, l’ancienne place du marché…
A l’image du pays, la ville principale est un mixte de cultures, des deux imposants voisins que sont la Chine et l’Inde, avec celle propre au pays. Cela se retrouve dans la population cosmopolite, les quartiers et les styles architecturaux, la mode vestimentaire, les traditions, les habitudes culinaires,… Il est toujours intéressant de se poser pour admirer les comportements des individus, voir les mouvements de foules toujours pressées dans ces villes à la vie effrénée prenant forme 24h/24.
La complicité avec Ruud ne se dément pas au fil des jours, au contraire, elle ne fait que grandir. Nous avons les mêmes envies de découvrir le plus possible de chose, en prenant du temps dans des endroits qui nous touchent pour diverses raisons, et surtout, sans se prendre au sérieux. Le deuxième jour, nous nous rendons en premier lieu dans le jardin botanique assez agréable même si très mal agencé. La vue sur la KL Tower (tour télévisuelle de Kuala Lumpur) et les fameuses tours jumelles Petronas est plaisante, avec en avant plan de la verdure, dans le jardin des orchidées.
Redescendant vers la ville, nous jouerons avec les singes avant d’atteindre la Mosquée Nationale.
L’obligation de porter des vêtements longs sera l’occasion de revêtir des Bourkas de couleurs violettes. Après avoir visité consciencieusement ce bâtiment, nous finirons par jouer avec nos habits temporaires, en revêtant la capuche.  Cet apparat nous transforme automatiquement en personnage de la guerre des étoiles… La suite relève du grand n’importe quoi ! De vrais enfants et je le revendique haut et fort! Nous ferons cela à l’abri des regards d’autres individus pour ne pas déroger à notre bon sens, de respecter notre prochain et la culture de nos hôtes. Laissant derrière nous la mosquée, nous pourrons ensuite observer la gare historique de la ville et d’autres bâtiments de type coloniaux.
Panneau très ironique qui aura été installé après que l'on soit arrivé! La mosquée de fermer ces protes aux touristes pour permettre au musulman de prendre part à leur prière.
Prenant la direction du nord est, nous pénétrons tout d’abord dans le triangle d’or, où se regroupe les nouveaux quartiers d’affaires, les centres commerciaux gigantesques et l’ensemble des activités de distractions.  Nous y reviendrons à plusieurs reprises au cours des deux prochains jours.
 Nous filons tout d’abord vers les deux tours jumelles Petronas, emblème moderne de cette ville.
Elles sont spectaculaires, architecturalement un petit bijou artistique.
Nous allons pouvoir les observer de différents points de vue mais le meilleur sera depuis le 30ième étage d’un hôtel de luxe lui faisant face. A cet étage, nous profiterons de la piscine et des jacuzzis, en nous faisant passer pour des clients.
Nous reviendrons surtout le soir pour y prendre un verre avec un vue magnifique en arrière-plan sur ces tours illuminées.  Le confort et l’aspect un peu plus branché, matérialiste de cette journée n’est pas pour me déplaire.
Après avoir bourlingué les derniers mois dans des conditions que j’adore, mais parfois un peu sommaire, il faut bien l’admettre, ce temps passé sera comme une bouffée d’oxygène, quelque chose de totalement différent. De plus, cet interlude me replonge dans l’année que j’ai passé à Miami et l’ensemble des soirées génialissimes auxquelles j’ai pu prendre part.

Ce que j’adore chez Ruud, mon complice de quelques jours, avec qui je partage ces instants de vie, c’est sa personnalité.  Je retrouve certains traits de caractères, tels que pour nombre de mes très proches amis. Tel des acteurs de théâtre, nous aimons régulièrement changer de costumes, nous mettre dans la peau de différents personnage, faisant partie de notre entière personnalité, pour être aussi bien dans la peau d’un voyageur au petit budget, que dans celle d’une personne aisée profitant de la vie et du confort urbain. Nous pouvons aussi nous métamorphoser sans réfléchir et  devenir un confident attentif, avec qui, il est possible  d’échanger pendant des heures sur des sujets sérieux plus ou moins personnel, pouvant aussi toucher la société qui nous entoure, puis quelques heures après, se transformer en un compagnon de soirée les plus folles, ou de participation à des événements par exemple sportif. L’effet Caméléon est pour moi un réel plaisir et cela est encore plus vrai lorsque je le partage avec quelqu’un.
Lors de la dernière journée, nous continuerons à bâtir cette complicité grandissante. Nous allons en matinée, visiter les «Battu caves ». Ce système de trois caves dédié à l’hindouisme est très fameux car il contient un élément sacré pour les hindous qui est visuellement observable après l’ascension de 272 marches gardé par une statue de 43 mètres, la plus haute du monde dans son genre.
Revenant dans le centre-ville, nous passerons la fin de la journée à rire, à chahuter, à jouer avec les éléments urbains à notre disposition. Nous rendant dans une fabrique de chocolat, une dégustation, de leurs produits aux goûts exquis, est proposée. N’ayant pas eu la chance de manger un tel chocolat depuis de long mois, je vais un peu forcer la dose sur la dégustation, n’hésitant pas à me resservir plusieurs fois de chocolat noir, aux amandes, au tiramisu blanc,… Un employé viendra même nous voir discrètement pour nous dire de faire attention car, si la responsable passait dans les parages et qu’elle voyait notre manège, elles pourraient nous faire comprendre que nous exagérons un peu et que nous devons quitter les lieux. Je l’avoue ce conseil s’appliquera essentiellement pour moi.  A cet instant, notre complicité se ressent même sur autrui, car c’est avec un grand sourire que cet employé nous donne le conseil.

Ayant profité de ce petit interlude culinaire, nous regagnons tranquillement notre hôtel. Nous trinquerons en soirée à notre amitié.

C’est regonflée un maximum par cette complicité humaine que je me prépare à vivre une nouvelle aventure. Le lendemain matin, de bonne heure, je prendrais le bus pour me rendre à l’aéroport international.  Me voici déjà en partance pour une nouvelle destination, un nouveau pays. En ce 25 Juin 2012, je me rends en Indonésie!

3 commentaires:

  1. ce début de récit a du être difficile à vivre pour toi qui aime le partage dans toutes ses dimensions?
    par contre je te retrouve bien dans ce caméléon final!!!!
    merci encore de toutes ces explications pour nous faire connaître ce pays
    bonne continuation et prends soin de toi
    nous t'embrassons bien fort tes parents qui pensent à toi

    RépondreSupprimer
  2. Que d'Aventures Mat'! Tu en auras des choses à raconter à tes petits enfants!! On dit "qu'il faut de tout pour faire un Monde",c'est vrai.Chacun a en lui du bon, du "mauvais",en fonction de son tempérament, de son vécu.Chaque expérience apporte quelque chose.En tout cas, tu as un tempérament de battant, que je retrouve en Tony, et vous êtes bien sur la même longueur d'ondes.Ton "Ami" repart,comme tu as pu le voir,pour une nouvelle aventure, en mer cette fois.çà le démangeait depuis un moment! Pas facile pour moi...mais je sais que çà lui apporte du Bonheur et c'est tout ce que je souhaite...Bonne continuation dans ton périple Mat'.Je t'embrasse. "Anto's Mum"!

    RépondreSupprimer
  3. J'ai bcp aimé lire ton récit et ayant l'habitude de voyager seul, je trouve que tu le vis mieux que moi ... Enfin je dis ça dans le sens où je trouve que ça impose certaines contraintes que l'on a pas quand on voyage à deux (ou plus) et par ailleurs je m'ennuie plus facilement tout seul mais c'est vrai que je trouve que c'est une expérience à faire même si je n'ai pas autant de pays et d'aventures à mon actif que toi ;)

    Enfin en tout cas bravo pour ton blog !

    RépondreSupprimer

Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessous
2) En dessous de ce commentaire, dans sélectionner le profil choissisez: Nom/URL
3) Saisir votre nom ou pseudo après l'intitulé Nom
4) Cliquer sur Continuer puis sur Publier un commentaire

Merci à vous pour ce commentaire qui entretien un échange,une communication souhaités sur ce blog!!!!