mardi 24 septembre 2013

Île de Pâques_Rapa Nui



Manutai me dépose à l'aéroport de Papeete. C'est à 2h00 du matin, ce 6 Août 2013, que je m'envole vers une destination qui évoque pour moi; mystère, isolement, statues énigmatiques, légendes et une histoire riche mais perdue au fil des années et des événements qui ont marqués cette terre mystique. La transmission orale de l'histoire et de la culture s'est perdue après une période de disette et de guerres. Plus personne n'est capable de déchiffrer le Rongorongo, écriture unique de cette de cette île isolée du milieu du Pacifique.

Après 5h00 de vol et 4h00 de décalage horaire, j'atterris à 11h30 sur l'île Rapa Nui. C'est le nom Pascuan de cet endroit, en raison des origines très probables des habitants arrivés plusieurs centaines d'années auparavant. Débarqués sur des pirogues doubles coques, après avoir traversés l'Océan Pacifique et plus de 2300 miles nautiques, ils s'installèrent sur cette île la plus éloignée de toute terre, à 3760 kilomètres du Chili et 4000 kilomètres de Tahiti. Héritiers d'un peuple de grands migrateurs, il s'agit sûrement d'un roi polynésien déchu, parti à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil comme c'était alors la tradition. Il avait alors envoyé des serviteurs pour trouver une terre vierge et pouvoir s'y installer.

L'Île de Pâques conserve tous ces mystères, principalement en raison de la mort des principaux dépositaires de la tradition et du savoir. Les derniers Maori Rongorongo  ont été disséminés, en 1863, par des marchands d'esclaves péruviens. Ils les ont déportés, soldant la perte définitive d'un pan entier de la culture, de l'identité, de la connaissance de l'histoire et du passé des lieux.

Je connais la chance inouïe que j'ai de me trouver dans un tel lieu. Il y a moins de 30 ans, par an, seul un navire militaire apportait des vivres  et matériels. En 1870, il ne restait plus que 110 habitants permanent sur l'île. Pendant le 20ième siècle, les Pascuans vivaient dans une misère, proche d'un état primitif d'une civilisation reclus et sans éducation. Ce n'est que dans les années 60, après la libération du Chili de sa dictature que le peu de natifs pascuans, encore en vie, pouvaient retrouver leur fierté. Cc n'est que depuis quelques années que cette île magnifique et fascinante est ouverte au monde extérieur. Pourra-t'elle un jour nous révéler tous ces mystères? Ou gardera-t'elle à jamais son caractère unique d'une civilisation aux secrets jamais percés!

En atterrissant au sud de l'île, près de la seule ville; Hanga Roa, je m'apprête à vivre une nouvelle expérience unique et forte lors de ce voyage.

A l'aéroport, je fais la connaissance de Vincent. Nous nous rendons au même camping, celui de Minihoa, en bord de mer! A peine la tente plantée, nous partons visiter les environs de la ville. Après avoir arpentés l'artère principale de la ville, nous partons le long du littoral. Nous arrivons à l'Ahu Tahai, plate forme cérémonielle qui supporte des Moai. Nous voici donc en dace de nos premières et mystérieuses statues. Ces statues, la plupart dressées en bord de mer, le visage et les yeux tournés vers l'intérieur, sont censées personnifier les ancêtres fondateurs de chaque clan! Ces statues étaient édifiées pour protéger les descendants et transmettre le Mana, ou puissance spirituelle!

 
Les Ahu, pour la plupart construit dans l'axe de la mer, varient en forme et matériaux, selon l'importance des clans et de l'époque. Les plus grands furent construits lors de l'apogée de cette civilisation entre le 12ième et 17ième siècles! La quasi-totalité des Ahus furent démolis par des événements climatiques exceptionnels, tel qu'un Tsunami, mais surtout par les guerres entre clans, ayant mis fin à cette civilisation, reclus du reste du monde!

L'Ahu Tahai, ce premier lieu historique et cérémoniel, est constitué de 3 séries de plates-formes. Il y a, tout d'abord, deux Moai solitaires, dont le Moai Ko Te Riku, qui est coiffé de son Pukao (chignon rouge). Il possède aussi des yeux de corail encastrés dans de grands orbites. Ces derniers étaient taillés seulement après que le Moai eu atteint l'Ahu désigné. L'iris était constitué d'un disque plus petit d'obsidienne. Ces yeux avaient une importance primordiale étant la porte ouverte vers l'esprit de cet ancêtre disparu.

La plus grande plate-forme de ce site est un bel ensemble de cinq statues, qui portent encore des signes flagrants des dégâts subits ultérieurement et de la reconstitution de vestiges abîmés. Entre les deux Moai esseulés, un cercle de pierre des médiums permettait la rencontre avec les esprits!

La fin de soirée, après que le soleil se soit couché, va me replonger dans une ambiance de guesthouse, ou auberge de jeunesse, que je n'avais pas connu depuis longtemps! Les discussions dans la cuisine, après avoir chacun préparé notre repas, seront animées et joyeuses. Avec Vincent, nous faisons la connaissance de plusieurs étrangers, de deux français voyageant ensemble, et surtout d'un couple, Jay et Fanny avec qui la bonne entente est instantanée.



Le lendemain, je continue l'exploration de l'île avec Vincent. Nous prenons la direction du sud!  Une complicité se crée très rapidement entre lui et moi. Personne simple, chef cuisinier en France, nos échanges sont agréables et sans jugement. J'adore ce genre de rencontre où tout se fait naturellement et où aucun ne nous deux n'a besoin de se changer pour passer un bon moment! Si seulement, il n'y avait que des personnes et des relations entre êtres humains aussi facile sur terre!

Après une première montée sympathique, nous découvrons le volcan Rano Kau. C'est depuis le bord du cratère que nous découvrons ce petit joyau naturel, sorti des entrailles de la terre, il y a plus de 2,5 millions d'années. Sa forme parfaitement ronde, une brèche s'ouvrant sur la mer, et des dizaines de lacs, en son coeur, formant une zone marécageuse aux milles couleurs, à quelques 200 mètres en dessus de nos pieds, participent à rendre cet endroit merveilleux. Un micro-climat vit en son centre. Les Pascuans avaient su en tirer partie pour diverses activités.

Marchant un peu plus loin, nous allons découvrir l'un des sites les plus fascinants de l'Île de Pâques; Orongo! Ce village perché en haut des falaises abruptes était habité que deux mois pendant l'année, d'août à septembre! Lieu d'une cérémonie très spéciale, ce site a pris de l'importance lors de la perte d'influence du culte voué aux Moai. Le culte de l'Homme-oiseau va alors prendre une importance considérable entre le 17ième et 19ième siècles. Ce culte a permis, malgré des guerres et des révoltes, d'opérer une rotation du pouvoir entre les différentes tribus. Pendant 2 mois, le roi, les grands prêtres et les représentants de chaque tribu se réunissaient. Ils organisaient une série de grandes cérémonies. Dans chaque clan, un serviteur sportif et audacieux, était désigné pour assurer le succès de son clan. Son but était de rapporter à la nage, depuis le Motu Nui, un oeuf! L'attachant sur son front, il refaisait le chemin inverse, à la nage, luttant contre les vents violents, évitant les requins, avant de devoir escalader une falaise de plus de 300 mètres de haut. Lors du retour dans le village d'Oregon, le vainqueur était déclaré, quand il ramenait son oeuf entier. Sa tribu prenait alors les reines du pouvoir de l'île pour l'année suivante...

Il est fascinant d'imaginer l'ensemble cérémoniel qui s'est déroulé ici pendant plus de 2 siècles. J'entends encore retentir les instruments de musique, je devine encore l'ensemble des participants dans un accoutrement festif. Je ressens la force de l'homme-oiseau accomplissant son devoir et le prestige qui pouvait en découler. L'emplacement idyllique à flanc du cratère d'un volcan et aux bords de falaises se jetant dans l'océan Pacifique, ne fait que rajouter à la magie de ce lieu intemporel.

Redescendant vers Ranga Roa, nous nous préparons un bon repas. Prenant notre temps, nous décidons tout de même d'aller visiter le musée de l'île qui nous permet de compléter nos connaissances de ce lieu et de nous plonger encore un peu plus dans cette culture pascuane et ces mystères qui restent encore entiers...  

Ayant soif de découvrir un peu plus en profondeur cette terre énigmatique, nous décidons de pousser un peu plus loin nos investigations à l'intérieur des terres pour atteindre l'autre côté de l'île. Nos efforts seront vains avant le coucher de soleil. Nous allons tout de même grimper sur une colline pour atteindre notre premier point de vue imprenable en hauteur sur l'île. Nous allons profiter un peu de l'endroit avant de revenir sur nos pas. Nous avons été invités à célébrer un anniversaire devant le coucher de soleil, au niveau de l'Ahu Tahai! Les nuages épais ne nous permettrons pas de profiter du spectacle... L'ambiance sera néanmoins très bonne.



Au réveil le lendemain matin, je décide de partir seul pour découvrir un peu plus en profondeur cette île qui ne m'a pas encore dévoilée ces plus grands secrets. Je longe la côte ouest en direction du nord. Je découvre petit à petit les différents sites disséminés le long de la côte. Je repasse devant l'Ahu Tahai, tout juste éclairé par une faible lumière au lever du soleil. Mais le grand ciel bleu augure une très belle journée. Continuant ma remontée vers le nord, je pénètre ensuite dans la grotte Ana Karenga puis au Motu Tautara. Continuant encore un peu plus loin, je découvre l'Ahu Te Peu totalement détruit et laissé à l'abandon. C'est à partir de ce moment là que je commence à rentrer dans les terres. Le premier arrêt sera celui de la grotte de Te Pahu, une des plus vastes de Rapa Nui. Elle est le résultat d'un beau tunnel de lave qui c'est formé lors d'une des éruptions gigantesques ayant créées l'île. Le magma en partie refroidit s'est figé en surface alors qu'il continua de s'écouler par ce large boyau souterrain. La voûte en partie effondrée forme alors des cavités à ciel ouvert. Les habitants qui y vivaient s'en servaient pour faire des plantations agricoles et optimiser les récoltes. M'enfonçant un peu plus loin dans les terres, j'atteins un endroit particulier presque au centre de l'île. J'y découvre  l'Ahu d'Akivi. C'est le seul sur lequel les Moai sont tournés vers la mer. Au nombre de 7, les Moai redressés seraient censés représenter les 7 envoyés du roi polynésien Hotu Matua. Selon la légende, partis en pleine mer découvrir une nouvelle terre, ils auraient trouvés cette île. Ils auraient reconnus les lieux avant que le roi y vienne s'y installer.

Après avoir profité des lieux, je continue mon chemin vers le point culminant. Il s'agit du Mont Terevaka, à 511 mètres d'altitude. Lors de l'ascension, j'arpente les collines verdoyantes où des chevaux sauvages se meuvent librement. Au sommet, la vue à 360°, sur les terres et l'océan, est belle. Arrivant maintenant au Nord de l'île, j'atteins la fameuse et plus belle plage; Playa d'Anakena.
Dans une baie protégée, l'eau y est très calme. La plage est bordée de palmiers. Dominant l'ensemble, 7 statues, dont 5 intactes et 4 qui possèdent encore leur Pukao, forment l'Ahu Nau. C'est ici, lors de la restauration du site, que les archéologues ont découverts que les Moai possédaient des yeux de corail! Prenant le temps de m'assoir seul, devant ces marques d'une civilisation riche et énigmatique, je me sens emporté dans des temps révolus d'êtres humains ayant créés sur ce petit bout de terre, un mode de vie au plus prêt de la nature et des esprits de leur ancêtre.

La journée n'est pas fini. Je continue une promenade à pied vers l'est. L'île n'est pas très grande mais elle fait tout de même plus de 45 kilomètres de diamètre. Longeant cette fois-ci la route, une voiture s'arrête à mes côtés. Il s'agit d'une voiture de location avec 4 jeunes chiliens. Ils me demandent où je souhaite me rendre. Je n'ai même pas essayé de faire du stop mais me voici embarqué dans une voiture pour continuer ce périple de la journée. Avec eux, nous allons assez rapidement  découvrir les principaux sites. Je découvre en premier lieu l'Ahu Tongariki, le plus important site Moai de l'île. Il s'étale sur plus de 200 mètres de long en son centre s'élève jusqu'à trois mètres de hauteur. 15 Moai de tailles différentes trônent dessus. Le site est splendide mais l'ayant déjà visité, ils ne s'y attarderont pas! Peu importe, je privilégie le côté rencontre et relationnel à cet instant. Je continue donc le petit tour avec eux Je sais déjà que je saurais de retour sur ces lieux très prochainement.

Roulant quelques kilomètres plus loin, je vais visiter pour la première fois l'un des sites les plus exceptionnels. La roche en tuf du volcan Rano Raraku, bien que fragile, aura servi pour la construction de plus de 95% de l'ensemble des Moai, soit plus de 1000 statues ayant évoluées avec le temps et de tailles différentes. Poreuse et fait de cendres compressées, la roche était idéale pour la sculpture et la taille de pierre. Au total, 397 statues inachevées, abandonnées en cours de transport, ou cassées sont reparties sur les différents versants du volcan. Aucune explication, concernant le fait que toutes ces statues soient restées en l'état, figées dans le temps. Il y a seulement des hypothèses tel que des tsunamis, de la sécheresse et des épidémies, qui auraient affaiblis la civilisation. Le plus probable reste néanmoins l'événement historique et les actes humains tel qu'une révolte impliquant un renversement du pouvoir, ou des guerres tribales ayant dépeuplées l'île. Une fois encore, je n'aurais pas l'opportunité de passer du temps à observer tous les détails de ces nombreuses statues. Mentalement, j'effectue un retour dans le passé en essayant d'imaginer l'activité incessante qui existait en ce lieu lors de l'apogée de la civilisation pascuane. Le soleil se couche progressivement derrière les volcans. Nous rentrons à Ranga Roa où je découvre le logement qu'ils ont loués pour plusieurs jours. Nous prendrons un thé ensemble. Ils m'invitent alors à les rejoindre, vers 22H00, pour passer la soirée ensemble. De retour au camping, je passes un peu de temps avec Vincent, Fanny et Jay. Ils ont décidés de louer une voiture ensemble. Ils partent ensemble, le lendemain, voir le lever de soleil à l'Ahu Tongariki devant ces 15 magnifiques Moai. Ils me proposeront de se joindre à eux. J'accepte l'invitation. Cela va être le début d'une expérience que j'envisage depuis mon arrivée.

Avant cela, je retrouve mes amis chiliens à leur maison chez l'habitant. Comme à la mode espagnole, les soirées sont tardives. Quand j'arrive à 22h00, ils n'ont pas encore commencé à manger. Moi qui ne pensait que prendre un verre, je me retrouve à déguster de délicieuses spécialités sud-américaine tel que le céviché, de succulent barbecues de viandes, des grandes salades... Notre repas sera accompagné de la boisson alcoolisée locale; le Pisco avec du coca-cola. La soirée sera des plus agréable. Je me coucherais à 3h00 du matin!



Réveillé à 5h20, je plie ma tente et prépare mon sac-à-dos en laissant le superflu dans un casier. Nous partons donc à 4 pour admirer ce lever de soleil sur l'Ahu Tongariki. Il fait encore nuit noire quand nous atteignons le site. Nous nous apprêtons  à assister à un spectacle grandiose. Les nuages présents dans le ciel vont tout d'abord s'enflammer derrière les Moai au dessus de l'océan. Petit à petit,  nous devinerons d'abord la forme géométrique de ces statues. Puis les détails du paysage, du site historique se feront de plus en plus précis. Avec le lever du soleil, tout sera sublimé. La nature revêt de magnifiques couleurs. Les premiers rayons qui perceront le ciel donneront des ombres gigantesques aux 15 Moai. Le peu de personnes présentent sur le site s'éclipseront très vite. Elles ne verront pas la totalité du spectacle que dame nature nous a réservée. Tant mieux car nous pourrons alors en profiter en silence. Je vais décider de pousser un peu plus loin la visite avec eux!

Pour la deuxième fois, je me rends au volcan Rano Raraku. Je prends un grand plaisir à re découvrir la fabrique des Moai en leur compagnie. Nous passerons beaucoup de temps dans les dédales de verdures et de sculptures sur pierre, sur les versants de ce volcan et à l'intérieur de ce dernier où une végétation unique pousse autour d'un petit lac. Pensant partir seul, je vais finalement pousser encore un peu plus loin avec eux. Nous déjeunerons ensemble sur la plage d'Anakena. Après de nouveaux moments agréables de partage, je décide de partir réaliser ce micro-projet qui me tient à coeur depuis le  départ. Je pars vivre en autarcie et en autonomie complète dans cet environnement unique au plus près de la nature. J'ai vraiment envie de m'imprégner totalement de cette civilisation enivrante et des lieux extraordinaires. Je ne vais pas rentrer dans un état de transe mais cela me fait un bien fou de me retrouver seul.


Après un magnifique coucher de soleil devant l'Ahu Thai, je reprends la direction du nord. Je vais dormir dans une grotte, en bord de mer,  sur le haut de falaises de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Sortant simplement mon tapis de sol, je vais dormir à la belle-étoile, bercé par le bruit des vagues se brisant sur les falaises. Quelques gouttes de pluies en pleine nuit me feront rentrer à l'intérieur de la cavité pour y passer le reste de la nuit!



Le réveil en pleine nature le lendemain matin est exceptionnel. La vue sur l'océan a plus de 30 mètres de hauteur me donnera  une pêche d'enfer pour le reste de la journée. Un petit-déjeuner sommaire à base de fruits et de pain fera mon affaire. Je repars assez vite pour explorer de nouveau l'île dans le sens des aiguilles d'une montre. Je repasse à l'Ahu Akivi pour profiter de la vue et des Moai. Puis je m'enfonce à travers champs. Je vais traverser des plaines herbeuses où chevaux et vaches sont présentes. Je m'enfonce ensuite dans une petite forêt au centre de l'île. J'arriverais juste à temps à la plage d'Anakena pour me mettre à l'abri alors qu'une forte averse s'abat sur la côte. Cette dernière s'arrêtera très vite et le vent, qui souffle, poussera très vite les nuages gris au loin. Suite à cela, je vais visiter différentes sites en bord de mer et prendre une nouvelle fois la direction du plus connu des Ahu, celui de Tongariki. En chemin, je vais pouvoir admirer de magnifiques arcs-en-ciel qui embellissent des paysages déjà magistraux.

 
L'obscurité commence à tomber. Quelques gouttes de pluies tombent. Je remarque alors un détail important qui ne m'avait pas sauter aux yeux les premières fois. Une grotte est présente derrière les 15 Moai! Je m'y réfugie et je vais bien entendu y  passer la nuit. L'atmosphère est très spéciale. J'ai le site pour moi tout seul. Alors que la nuit est tombée depuis plusieurs heures, je vais m'endormir profondément. Je ne sais pas si le lieu y sera pour quelque chose mais je vais avoir des rêves forts et puissants que je me souviendrais très bien à mon réveil. Cela faisait très longtemps que je ne m'étais pas rappeler de mes rêves aussi bien. Et cela va durer plusieurs semaines après cette nuit «magique»! Je ne maîtrise pas encore la force et l'impact actuel de cette civilisation sur son environnement proche et sur le monde. Je sais seulement qu'elle m'aura apporter quelque chose de très spéciale lors de cette nuit particulière.



Je me réveil le matin bien avant le lever du soleil. Tapis de sol et duvet rangés, je rejoins le coeur du site à moins de 100 mètres. Ce lever va  être totalement différent de celui effectuer, au même endroit, 2 jours auparavant. Il aura un charme très particulier et me réserve encore de belles couleurs. Il n'y a pas beaucoup de monde. Je vais faire la connaissance de 2 soeurs, Mayi et Miren, françaises en voyage pendant 3 mois en Amérique du Sud et avec qui le courant passe très vite. Je sais déjà que nos chemins se recroiseront d'autres fois sur l'île. Après avoir passé beaucoup de temps de discuter, à profiter du site, à admirer les Moai, je décide de reprendre mon chemin seul. Je pars dans un endroit encore inexploré pour ma part. Il s'agit de la péninsule de Poike, endroit le plus à l'est  de l'île. C'est le plus vieux volcan de l'île, un peu plus de 3 Millions d'années. En montant vers le sommet, je découvre une grotte. A son entrée, un bananier est présent et son régime possède plusieurs bananes mûres.  Cet apport alimentaire me permettra d'agrémenter de maigres repas que je fais depuis plus de 2 jours. Je prends cette trouvaille comme une belle aubaine et je vais bien les déguster. Cette promenade me fait un bien fou! Je vais y découvrir des terres rouges, un milieu herbeux où vaches et taureaux sont les maîtres des lieux. Le vent est fort mais le grand ciel bleu me comble pleinement surtout quand je vois que de l'autre côté de l'île de gros nuages gris qui déversent de la pluie.

Après avoir fait le tour de ce volcan et avoir atteint le sommet, je repars le long de la côte est. Je découvre de nombreux vestiges d'Ahu. Lors de la descente vers le sud, je vais me réfugier dans une autre grotte lorsqu'une nouvelle averse tombe sur cette partie de Rapa Nui. Après être repassé dans la ville de Hanga Roa, je passe la nuit dans la grotte béante de lave d'Ana Kai Tangata. Elle possède des peintures rupestres et avait une importance réelle lors de l'hégémonie de la civilisation pascuane. Une fois encore, je vais passer une nuit  formidable, bercé par le bruit de la mer, une nuit étoilée splendide. Réveillé de bonheur, je ne décollerais pas de mon duvet avant le lever de soleil puis que l'atmosphère se soit un peu réchauffée!

Je retourne admirer le volcan Rano Kau et revisiter Orongo. J'y serais seul avant que les touristes arrivent lorsque je serais sur le chemin du retour vers la ville. J'y retrouves avant , à la sortie, Mayi et Miren! J'aime beaucoup ces deux soeurs, leur vitalité et leur sourire. Nous prenons le même avion le lendemain en direction de Santiago. La règle du jamais 2 sans 3, s'appliquera forcément concernant nos rencontres. Suite à cela, je retourne dans la ville en ville. Je tombe sur Fanny et Jay. Ils viennent  de changer leur billet pour la Polynésie et partirons une semaine plus tard! Ils apprécient grandement leur séjour sur place, surtout depuis qu'ils sont chez des locaux, des amis d'amis.

Je vais passer les derniers instants sur l'Île de Pâques avec eux.  Ils m'invitent dans la maison de leur amis pour y passer ma dernière nuit. Nous passons une après-midi tranquille entre discussions, petits moments en bord de mer.  Après avoir fait connaissance de leur amis, nous allons les rejoindre lors d'une répétition de leur groupe musical. Le mélange entre voyageurs et locaux est une nouvelle fois détonant. Leur musique est vraiment sympa. Entre discussions et musique la soirée va passer à toute vitesse.  Rentrant dans la maison qu'ils leur ont prêtés, nous cuisinerons les crêpes préparées auparavant. J'ai vraiment bien accroché avec ce couple de français très spécial et j'espère sincèrement rester en contact avec eux et les revoir. Il en va de même pour Miren et Mayi!

Ce séjour aura été très complet. Il a dépassé mes attentes pourtant très hautes. Le fait d'être venu sur cette île n'enlève en rien la magie de ces lieux qui conservent leurs mystères, la force impénétrable d'une civilisation légendaire qui se sera battu pour survivre... Quelque soit l'hypothèse qui pourrait décrire la réalité passé, Rapa Nui est, restera et sera une énigme historique qui lui donne tout son charme. Une sensibilité exacerbée m'envahit alors que je m'apprête à m'envoler vers de nouveaux cieux. Cette visite m'a ouverte encore de nouvelles portes, de nouvelles réflexion, de nouveaux moments de vie très spéciaux. Chaque jour, j'acquière un peu plus de sagesse, j'étudie des choses de la vie avec une nouvelle perspective. Je réalise un de mes rêves et il débauche sur pleins d´autres à venir.

La force intemporelle des Moai m'a envahit et elle n'est pas prête de me quitter...
 



2 commentaires:

  1. Que du bonheur cette escale à l'ile de Pâques ! Cela fait un contraste entre la Polynésie en bateau et le désert d'Atakama ! Bon vol autour du monde !

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  2. un "monde" encore très particulier,une civilisation très originale
    comment sont venus les gens qui habitent sur cette île si particulière et qu'est ce qui les retient???y vivent ils toute leur vie??
    merci de ce partage sur ces contrées si lointaines
    bises

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