samedi 27 septembre 2014

Bénin, un Safari paramoteur mémorable!

(Modification de l'article où je me vois dans l'obligation de supprimer les noms de certaines personnes (que je ne citerais donc pas) qui me menacent de porter plainte pour diffamation et donc de son organisation de voyage!)

N’avais-je pas dit «Jamais plus Jamais»? 

Non, l’expérience du voyage, les années qui s’écoulent, m’ont appris à relativiser, à penser que tout est possible. J’ai appris à ne pas négliger une possibilité, même si elle me semble incongrue à un instant donné, même si j’ai toujours cru qu’elle n’était pas concevable pour moi! Peu importe les raisons, il faut savoir se remettre en cause, prendre une nouvelle direction, pour vivre pleinement l’instant présent. Si la vie et les événements, qui en sont le fil conducteur, nous montre un autre chemin, il faut être à l’écoute, changer d’avis et repartir de plus belle! Une certaine ouverture d’esprit et une aptitude d’adaptation à chaque situation, qui se présente à moi, me permettent aujourd’hui ne pas voir les choses tout en noir ou tout en blanc! Même si je suis plutôt dans l’action que la raison! Concernant mes actes, j’aime prendre le temps de réfléchir, de poser, en ordre, tous les éléments en ma possession, pour faire un choix que je ne regretterais pas quoi qu’il en soit! 

Comment, surtout lors d’un voyage en Afrique, aurais-je pu dire «Fontaine, je ne boirais pas de ton eau»?

Pourtant je m’étais toujours dit que l’on ne m’y reprendrait pas de sitôt, qu’il faudrait un cas exceptionnel pour faire pencher la balance! Celui qui s’est présenté à moi, quelques semaines avant le début de cette aventure, est sûrement celui qui confirme la règle! Comme dans ma chère langue maternelle, où les exceptions sont légions, cela arrive beaucoup plus souvent que l’on ne pourrait l’imaginer! C’est le cas, surtout, quand une personne n’a pas une bonne connaissance de cette dernière. Concernant la langue française, je pense la dompter de mieux en mieux. L’écriture de ces récits et principalement la joie et l’envie que j’ai de vous faire partager mes expériences y sont en partie pour quelque chose. S’améliorer dans un domaine, ne signifie pas être devenu un maître en la matière. C’est le cas pour l’écriture, la maîtrise de ma langue, de sa grammaire, de sa conjugaison, de son lexique, de la structure de ces phrases pour obtenir un rendu plaisant à dévorer par le lecteur.  
Même si je m’apprête à rentrer dans un nouveau pays francophone, là n’est pas vraiment la question. Mais c’est le cas aussi concernant l’art du voyage, la découverte de notre planète, que je pratique chaque jour…  Je n’avais pas tous les éléments en ma possession pour maîtriser les tenants et les aboutissants de l’aventure qu’une personne chère à mes yeux me proposer! Je ne suis en effet pas seul dans cette aventure! Cela va avoir une répercussion majeure sur les déroulements des prochains jours auxquels je m’apprête à faire face! Comment aurais-je pu imaginer ce qui m’attendait? Comment aurions-nous pu imaginer ce que nous allions vivre?
Quand j’évoque quelque chose dont je ne voulais plus entendre parler, je parle d’un «tour organisé» par une société ayant pignon sur rue. Depuis le voyage avec mes parents au Vietnam, j’avais clamé, haut et fort, que l’on ne m’y reprendrait plus avant de nombreuses années, ou seulement s’il n’y avait pas d’autres possibilités, comme c’est le cas dans certains endroits de notre planète! Les moments passés avec mes parents ont été agréables. Mais voyager dans des hôtels, passer de lieux en lieux, sans contact avec la population, pour voir tels ou tels paysages ou monuments ne correspondent pas à mes aspirations actuelles et à ma vision de la découverte de notre planète… Le Bénin ne nécessite en aucun cas, le besoin d’une telle organisation pour le découvrir!

Mais voilà, l’idée de découvrir un nouveau pays, avec Antho, en l’alliant à une passion commune, ne se refuse pas. Je n’ai pas hésité une seconde! Sans sourciller, avec un enthousiasme débordant, je lui ai donné mon feu vert! J’ai fait les démarches pour prendre part à ce projet. L’idée, que nous nous en faisions, avant son commencement n’était pas utopique du tout! Mais la nature humaine et certains de ces aspects pervers, plus ou moins prononcés, selon la personne que vous avez en face de vous, va créer une situation atypique. Je vais redescendre assez rapidement du petit nuage sur lequel je flotte paisiblement depuis de nombreux mois de voyage, pour lesquels je ne changerais strictement rien! Concernant l’expérience que nous nous en prêtons de vivre, il y a beaucoup de choses à redire, et de l’encre va couler bien après que l’expérience physique du voyage, sur place, au Bénin se soit terminée.

Tous les voyants étaient pourtant au vert! L’excitation, de vivre un moment unique, me donne des ailes en quittant Lomé, après 2 semaines de volontariat dans cet orphelinat. C’est le cœur léger que je reprends les routes. Le début d’expérience va avoir tendance à confirmer l’idée que je m’étais faite du séjour proposé.

En premier lieu, le trajet de Lomé à Cotonou, au Bénin, se passe sans coups férir.  Le trajet n’est normalement que de 3h00. Parti à 7h00 de la maison, à 10h00 de la station de taxi collectif, je n’arrive pourtant qu’à 15h00 à l’hôtel. La faute au passage de frontière, mais surtout à une route, en pleine construction, côté béninois, qui n’est alors qu’un simple chemin de terre. il faut y esquiver les trous, les ornières et cela n’est pas forcément évident avec un véhicule vieillot et dont l’entretien laisse à désirer. Peu importe la côte est splendide! L’océan  est bleue turquoise et vert émeraude. Le ciel grisâtre laisse apparaître des rayons de soleil qui magnifient les paysages. Les cocotiers, les pêcheurs manœuvrant d’énormes filets de plusieurs centaines de mètres,  où pêchant sur des barques en bois, complètent le tableau paradisiaque et vivant. La compagnie de locaux dans la voiture participera à cette ambiance typique, où les «Mama », parlent fort, où l’on achète le ravitaillement frugal dans de petites échoppes de bord de route et l’essence dans de grandes jarres en verre. La notion du temps est toute relative, ici, et j’en ai pris mon parti! Cela tombe bien aussi car, aujourd’hui, je ne suis pas pressé! Il aurait fallu un cataclysme pour que je ne sois pas au lieu de rendez-vous, avant les autres participants de l’aventure.

Le changement de pays, à la frontière terrestre, se passe sans problème. Les militaires en charge de l’aspect administratif sont très accueillants et très agréables, surtout du côté béninois! Visa de l’entente en règle, carnet de vaccination international à jour, avec le vaccin pour la fièvre jaune effectué me permettent de faciliter l’entrée dans ce nouveau pays. Je ne réponds qu’à de simples questions, avant que la policière ne tamponne mon passeport. Terminant les paperasseries avec un grand sourire, elle me souhaitera un très bon séjour dans son pays. Il ne me reste plus qu’à rejoindre le véhicule qui attend sur un parking, un peu plus loin. Nous finissons notre route, jusqu’à Cotonou, plutôt en mode rallye! Sur ces chemins de terre, la voiture est malmenée, les suspensions souffrent.  Nous avons le droit, en cadeau de bienvenu à des secousses parfois violentes! Peu importe, cela fait partie du voyage, et j’aime cette façon de voyager au plus près des réalités des habitants du pays. Et puis, la plupart du temps, je ne vis la situation qu’une fois, alors que les locaux peuvent la vivre quotidiennement, ou de façon répétitive. Le principal étant pour moi toujours d’arriver à destination. Quand en bonus, je découvre de très beaux paysages et passent de bons moments avec les locaux, je ne peux garder que les bons côtés d’une telle expérience.

A Cotonou, le chauffeur me laisse près du grand marché. Je ne désire pas prendre un zem, diminutif de Zemidjen, qui se traduit par «emmène-moi vite», et qui n’est en fait qu’une mototaxi! Je marche une quinzaines de minutes pour gagner l’Hôtel du Lac, 3 étoiles, où nous descendons avec Antho et toute l’équipe des paramotoristes. Et oui, après le Népal, Antho vient vivre un nouveau bout de mon périple à mon côté. C’est grâce à lui que je prends part à ce safari paramoteur, où il est prévu que nous allions découverte des beautés naturelles de l’Afrique de l’ouest, avec des vols paramoteurs au quotidien. La passion  de se mouvoir dans les airs sera commune à une majorité des participants. Je ne pourrais pas voler seul car l’utilisation d’un moteur requière l’obtention d’un brevet. Mes expériences en parachute, parapente, speed-riding ne suffissent pas! Je reste néanmoins confiant pour faire un biplace et quoi qu’il en soit découvrir cette activité. Je veux m’en imprégner pour plus tard. En effet, j’ai promis depuis de long mois à Antho, qu’à mon retour je passerais le brevet! C’est surtout une envie de ma part que je tiens à assouvir, pour ensuite, partager avec lui des moments inoubliables, dans le ciel de notre magnifique planète terre.

En attendant leur arrivée, c’est un changement de standing radical pour moi. Je passe de la simple vie de locaux, dans des conditions très acceptables mais réduites à leur plus simple élément, à une chambre climatisée dans un hôtel de luxe, avec piscine, vue sur la mer, porteurs et la possibilité  d’obtenir une panoplie de services sans communes mesures avec mes habitudes des mois passés. Je pense pourtant avoir largement le temps d’en profiter lors des trois jours prévus sur place. Après avoir pris mes quartiers, fait une petite sieste, je décide d’aller découvrir les environs. Dans ces grandes villes, il est impressionnant de voir la cohabitation très rapprochée entre des mondes aux antipodes les uns des autres. Sortant de cet hôtel luxueux, je me retrouve après seulement quelques dizaines de mètres en direction de la mer, dans un bidonville, constitué de maisons traditionnels en bois, qui tiennent parfois à peine debout. Ils n’ont évidemment pas l’eau courante, ni même de sanitaire ou de douche. Les habitations en front de mer ne sont protégés que par de vielles digues en béton, bien fatiguées. Les semblants de plages existant consistent en un amoncellement monstrueux de déchets, principalement des plastiques. C’est ici que les locaux viennent uriner ou  déféquer, à la vue de tous. Les conditions de vie sont plus que précaires et, pourtant, je ne sens aucune menace pesant sur moi.

Sans vraiment m’en rendre compte, en franchissant un simple petit muret, je vais passer dans un tout autre univers! Je me retrouve en effet sur une plage privée payante où des personnes aisées viennent passer leur temps libre, en échange de quelques francs CFA. Je suis donc en infraction par rapport à l’aspect privatif de ce lieu. Je viens, sans transition,  de passer dans un quartier chic avec des villas immenses et luxueuses. Je vais déambuler dans ce quartier, tombant sur la plus grande mosquée de la ville, qui est impressionnante, avec un design affinés, des lignes élégantes. Je ne vais pas revenir par le même chemin, décidant de passer par l’axe routier principal. Une fois encore le cadre change drastiquement. Je suis maintenant entouré d’imposantes usines vieillissantes formant une zone industrielle assez fantomatique, en ce dimanche après-midi. Je ne sais pas comment cela est possible mais ces mondes différents semblent avoir trouvés une stable cohabitation, à quelques mètres les uns des autres.
Regagnant l’hôtel, je peux assister à un magnifique coucher de soleil sur la mer. Je retourne ensuite dans ma chambre.  Ayant un pressentiment et connaissant à peu près l’heure d’arrivée  du groupe depuis la France, je regarde par la fenêtre! Aucun signe à l’extérieur de mouvements ou de quelconques arrivées. Je décide tout de même de descendre à l’accueil.  Il est 21h00 ! La salle grouille de personnes qui essaient de récupérer les clés de leur chambre! Je vais très vite repérer Antho et pouvoir aller le serrer dans mes bras. Les retrouvailles sont intenses! Je fais rapidement aussi la connaissance de quelques autres personnes… Je conduis ensuite Antho dans notre spacieuse chambre que nous occuperons pendant quelques jours. Les discussions vont bon train. Cela fait tout simplement plaisir de le revoir et de pouvoir avoir des nouvelles en direct. Surtout que je n’ai pas eu beaucoup de bonnes connexions internet ces derniers mois. Elles étaient encore moins disponibles, à volonté, comme c’était le cas quand je me trouvais dans des auberges, par exemple en Asie.

Quelques longues minutes s’égrènent, sans que nous nous en rendions compte, avant que nous redescendions retrouver les autres. Un grand buffet nous attend avec des spécialités magrébine. Le choix est varié : légumes, salades, poissons grillés au barbecue, viandes à la broche, féculents, produits laitiers, fruits et gâteaux ! Nous enchaînerons directement par un petit plongeon dans la grande et belle piscine de l’hôtel. Je fais alors plus ample connaissance avec Sébastien, qui habite Doué la Fontaine, Xavier, Sylvain… Nous ne tarderons tout de même pas trop. Nous finirons par regagner notre chambre, juste avant que les douze coups de minuits ne retentissent. Aucune frayeur que nous nous transformions en horrible ogre vert (ou ogresse verte, n’est-ce pas Fiona?), ou qu’un des paramoteurs ne se transforment en jouet en bois (car nous ne les avons pas récupérer)! Nous avons décidés d’être raisonnable, avant une grosse journée, le lendemain, et un programme bien chargé pour les dix jours à venir.  

Les retrouvailles sont vraiment sympas avec Antho. Le programme du séjour est alléchant. Le groupe semble être intéressant, sportif, et motivés pour que l’on passe tous un très bon séjour. Tous les éléments sont réunis! Le groupe est très cosmopolite. Les personnes viennent des 4 coins de la France. La tranche d’âge s’étale  de 25 ans à plus de soixante. Plusieurs étrangers sont aussi du voyage; un américain d’origine thaïlandaise, deux anglais, un norvégien! Même si certaines personnes sont dites «non-volantes» (personnes qui n’ont pas le brevet de paramotoriste), et sont venus seulement pour découvrir le pays, nous partageons tous les plaisirs de ce sport et du voyage…  Je fais partie de cette dernière catégorie. Cela me frustre un peu à vrai dire mais ce n’est pas une surprise! Et puis voyons l’aspect positif, cela me motivera plus que jamais pour rapidement passer mon brevet, lors de mon retour… 

« Mais quelle mouche va me piquer? Nous piquer?» Attention danger, il s’agit peut-être plus de moustiques? Sont-ils contaminés? «Risquons-nous d’attraper le Paludisme qui fait rage dans la région?» 

Peut-être devrais-je chercher plus loin, plus profondément sur ces terres qui sont le berceau d’un culte particulier? Son panthéon, comme pour le chamanisme, est principalement constitué des forces de la nature que sont la mer, la terre, la foudre, l’eau, la maladie… Ce culte s’intéresse aussi à des entités surnaturelles, telles que des monstres et autres personnalités divinisées. Ils accordent principalement un rapport fort avec leurs ancêtres, qui jouent un rôle dans leur vie au quotidien. Ils demandent leur aval, pour toutes décisions importantes de leur vie. Cela passe par une cérémonie comprenant le sacrifice d’animaux. La croyance aux morts vivants ou zombies, et la possibilité de leur création artificielle, est réelle. Ce culte se caractérise aussi par des «rites d’incorporation» qui consiste en une possession volontaire et provisoire d’une personne par les esprits! «Divaguerais-je? Quelle est l’idée que j’essaie alors d’introduire?» «Laissez-moi un peu le temps de développer cette idée et peut-être que cela va petit-à-petit vous mettre sur le chemin!»

Ce qui me ramène à l’idée d’être piquer est la croyance populaire, qui caractérise le plus aisément cette pratique et ce culte. Pour la majorité des non-initiés, dont je fais partie, et dont la majorité de mes compagnons de voyage font partie, il s’agit de l’utilisation d’un instrument magique de torture, qui est devenu un stéréotype de la sorcellerie… 

Je parle du culte Vaudou! J’évoque, dans ces dernières lignes, les poupées Vaudou, qui y sont associées dans les croyances populaires! La poupée est censée représenter l’esprit d’une personne et des actions sur celle-ci sont supposées avoir des effets directs et brutaux. Elle est employée pour lui jeter des sorts. Cette poupée doit contenir une image de la personne à envoûter, ou un élément physique, tel des cheveux, peau, ongles… En cas de magie noire, la poupée est piquée d’aiguilles, coupée, ou brûlée à certains endroits! Cela affecte alors la personne visée, où la poupée a été atteinte.

Mais qui a été touché par ce sort? Quel Bokor, sorcier vaudou, aurait voulu du mal à notre projet? Mme Botyst ("Bad organizer that you shouldn't trust") originaire du Bénin, mais vivant en France, aurait-elle des ennemis dans son pays d’origine? Aurait-elle des comptes à rendre à une personne, encore rancunière, qui pourrait se venger même après de longues années qui se sont écoulées? Quelqu’un en voudrait-il à l’organisation "Vacances Glam" (nom d'emprûnt car je ne peux pas citer le vrai sous peine de subir des procédures judiciaires)? L’organisatrice serait-elle, elle-même, un Bokor, qui voudrait se venger du sort qui lui a été réservé en France? Serait-ce une vengeance collective jetée des années auparavant sur les colons, nos ancêtres français, qui avaient interdits la pratique de leur religion et culture? Ce culte était alors passible alors de peine de mort et d’emprisonnement. Le vaudou se pratiquait en secret avant qu’ils n’affichent de nouveau, sans craintes, leur croyance et leur pratique.

Je m’égare peut-être dans la recherche de réponses pour justifier tous les événements à venir lors de notre safari au Bénin ? Ceux ne sont que des supputations, peut-être sans fondements! Quoi qu’il en soit, quelque chose va nous poursuivre pendant tout ce séjour!

Au réveil, le lundi 28 Avril, nous nous dirigeons directement, avec Antho, dans la salle de restauration. Un buffet très copieux nous attend pour le petit-déjeuner. Nous nous installons avec d’autres participants dont nous faisons plus amplement la connaissance. Je redécouvre le plaisir de boire un chocolat chaud, de manger des viennoiseries, le tout accompagné par un jus et une salade de fruits frais. Antho sera, quant à lui, attirait par les mets salés avec des œufs brouillés et des petits rouleaux feuilletés garnis de saucisses. Nous avons à peine le temps de finir ce repas que l’heure d’un premier briefing est arrivée. Aurélia (responsable des vols paramoteurs) et Sylvain (dont le rôle est de l’assisté) nous fournissent les premières informations concernant le déroulement du séjour. Il est déjà clair que le programme ne se déroulera pas comme escompté. 

Malgré un gros travail de fond en amont, les douanes ne vont pas laisser sortir les paramoteurs si facilement. Pourtant un repérage avait été effectué en début d’année. Les autorisations avaient été obtenues par les plus hautes autorités du pays grâce au réseau et connaissances de l’organisatrice Mme Botyst. Sylvain est arrivé plusieurs auparavant pour s’assurer qu’ils étaient en possession de tous les papiers nécessaires à l’entrée temporaire, pour le séjour, de ce matériel particulier. En effet le pays protège au mieux ces intérêts, en taxant fortement l’importation de certains produits sur son territoire. Mme Botyst n’est pas présente en cette matinée pour participer à ce briefing. Son absence serait-elle un premier signe?

Une fois le briefing fini, le temps passe.  Nous restons tous dans l’expectative! Nous devons prendre notre mal en patience! Les organisateurs vont essayer de démêler la situation et d’en trouver une issue. Finalement, pour les personnes qui le désirent, deux sorties sont organisées. Les premiers filent directement sur les marchés d’art de la ville. Avec Antho, nous joignons le second groupe qui se rend sur une plage de Cotonou, où aura lieu plusieurs démonstrations pour les sponsors. Le temps est couvert et gris. Le vent souffle fort soulevant une quantité impressionnante de sable. A plusieurs reprises, lors de rafales, nous n’avons plus l’impression d’être à la plage, mais plutôt englobés dans une tempête de sable dans un désert! Nous resterons quelques minutes sur place, profitant de l’air marin pour s’amuser et faire notre premier bain de pied dans une eau à plus de 20°C, face à des rouleaux assez imposants. Rien de plus n’est possible à faire sur place dans ces conditions. Nous remontons donc rapidement dans le minibus. Nous décidons de rejoindre l’autre moitié du groupe sur le marché artisanal. Comme dans tous ces endroits touristiques, les vendeurs ne cessent de t’interpeller pour que tu viennes faire un tour dans leur échoppe. «Regarder c’est gratuit!» «Vous allez trouver votre bonheur, des petits souvenirs à bons prix!» Nous ne sommes vraiment pas venus dans l’optique d’acheter, concernant Antho et moi. Nous refuserons poliment la majorité des invitations. Antho craquera finalement sur un collier qui compte offrir à une charmante demoiselle faisant son bonheur depuis quelques semaines… Nous flânons sinon dans les allées, avant que nous nous regroupions tous pour regagner l’hôtel. 

Après un déjeuner servi à table, nous sommes toujours dans l’attente d’une bonne nouvelle concernant les douanes. C’est le statuquo pendant plusieurs heures! Chacun vaque à ces occupations, entre bain de soleil sur les transats, baignade dans la piscine, ou promenade dans les quartiers aux abords de l’hôtel du Lac. Il est finalement décidé que tous les pilotes se réunissent, se munissent de tous les papiers en leur possession concernant leur matériel. Ils prennent la route des douanes, pour aller faire pression et montrer leur volonté que la situation se débloque. N’étant d’aucune utilité, je décide de rester à l’hôtel pour travailler sur la rédaction de mes récits de mon blog. 
A 18h00, les pilotes reviennent tous avec un grand sourire. La délivrance a eu lieu quelques minutes plus tôt. Après avoir fortement insisté, le matériel a finalement obtenu l’aval des autorités pour entrer sur le territoire. Je n’ai pas assisté à la liesse, qui s’en est suivi, mais un cliché, pris par Xavier, le photographe professionnel du Safari (Xavier Rouchouse / Air Sol Images, certaines photos publiées sur mon blog sont à mettre à son crédit), retranscrit très bien la joie de tous. Il faut être conscient que pour obtenir ce résultat dans un lapse de temps très court, pour ce genre de négociations, dans ce pays, une somme d’argent importante a dû être mise sur la table! Ils ont forcément trouvés un défaut de procédure pour faire de l’argent sur le dos de l’organisation de ce voyage qui avait pourtant pour but de promouvoir les atouts du pays à l’étranger, en plus du fait de promouvoir le paramoteur au Bénin!

Tous les pilotes se dirigent directement dans la salle de réunion, qui a été totalement dégagée et mise à leur disposition. Elle se transforme très rapidement en un atelier de déballage puis de montage de paramoteur. Tout le monde s’affère autour de sa machine, remontant pièce par pièce leur engin. Je retrouve bien évidemment Antho. Il est facile de lire son bonheur sur son visage. Nous allons remonter ensemble son paramoteur. L’engin n’est pas si complexe que cela, mais l’ingénierie développé pour réduire le poids et optimisé l’engin est très intéressant. Selon les constructeurs, la qualité, les matériaux, l’esthétique, et donc le prix sont vraiment différents. Mais au final, le principe de fonctionnement est le même pour tous. Entre le déballage, le montage, les discussions avec les autres, et l’assurance d’un montage parfait pour des raisons de sécurité évidente, nous finirons ce long labeur à 21h00. Je n’aurais pas vu le temps passé. Cela me plonge un peu plus dans le monde du paramoteur, qui diffère sensiblement des activités de vols libres que j’ai pu effectuer auparavant, en raison de la présence d’un moteur!

Le léger retard sur le programme est loin des esprits en cette soirée. L’aventure devrait enfin pouvoir prendre son envol. Le ministre de l’intérieur se joint à nous. Il est très exubérant. De mon point vu, sans la connaissance des tenants et des aboutissants, et de ce qui a été négocié avec les autorités, cela est encore un signe positif ! Après un apéritif à la bière, un repas servi à table, et un plongeon dans la piscine, nous allons nous coucher alors que minuit vient tout juste de sonner!
Le lendemain matin les «mauvaises» surprises commencent ou continuent peut-on dire. L’état profite de la situation et, une fois de plus, de sa position de force pour soutirer de l’argent au groupe. La corruption omniprésente dans ces pays d’Afrique est alors flagrante. Pour avoir le droit de voler, chaque pilote doit passer une visite médical avec un médecin agrée par la fédération aéronautique du Bénin. Le prix de la visite par ce spécialiste est de 25000 Franc CFA (environ 38 euros / le même prix que pour une visite par un spécialiste en France) par paramotoristes, soit au total plus de 500 000 Franc CFA (plus de 750 euros). L’ensemble des visites est bouclée à 11h00. Chaque personne est restée à peine 5 minutes dans le cabinet improvisé du médecin. En une matinée, à peine 3h00 de temps, ce médecin a gagné plus de 6 fois le salaire mensuel d’un de ces compatriotes (Le salaire mensuel moyen d’un béninois est de moins de 80 000 Franc CFA). L’organisation a décidé que ça ne serait pas à sa charge. Ils ont soi-disant déjà payé assez de supplément pour laisser entrer le matériel au Bénin. Chaque pilote devra donc débourser de sa poche les 25000 Francs CFA. Antho va trouver un subterfuge. Il accompagne Bruno, un des participants, qui est aussi médecin. Il a une association, à but non lucratif, qui aide des structures médicales ou scolaires dans des pays en voie de développement. Il est allé, la veille, offrir les services de son organisation à un centre de soins se trouvant en face de l’hôtel. En ce milieu de matinée, il demandera donc de l’aide à la directrice pour avoir une visite médicale avec un des médecins du centre. Il obtiendra sans problème un rendez-vous, 5 minutes plus tard. Lui et Antho passent donc et obtiennent le graal de leur journée, avec ce bout de papier, signé par un professionnel.  Ils ne feront que dédommager le médecin. Pour simple information, ils paieront 5000 Franc CFA chacun après avoir insisté auprès du médecin pour qu’il accepte cet argent.  Pendant que les uns passent à la visite médicale, les autres font le mélange d’essence et d’huile pour leur moteur. Puis ils font les premiers essais sur le parking de l’hôtel qui se trouve de l’autre côté de la route. La vision d’être humain ave de telles machines sur le dos, puis le bruit engendré par le moteur et les hélices qui tournent à plein régime, vont attirer une foule immense. Cette dernière se presse à l’entrée du parking gardée par la sécurité. Les personnes s’entassent, intriguées par cette activité inhabituelle. Ils regardent le spectacle, à travers les ouvertures, qui se trouvent dans les murs. Pour les paramotoristes voulant se rendre sur le parking pour faire leur essais, avec plus de 20 kilogrammes dans le dos, il est compliqué de se frayer un chemin à travers l’attroupement qui bloque la route. J’assiste à cet événement, riant de la situation rocambolesque qui se présente à moi. 

Malgré les petits désagréments de ce début de séjour, le moral des troupes est au beau fixe. Tous les volants ont leur équipement. Les premiers tests des moteurs sont concluants. Nous allons finalement pouvoir entrer dans le vif du sujet et commencer le programme des réjouissances de ces 10 jours. Le temps est correct. Il n’y a pas un grand ciel bleu en cette fin de matinée mais les conditions météorologiques sont bonnes. Les paramotoristes volent généralement en début de matinée ou en fin de journée, avant le coucher du soleil. Cela permet d’avoir des conditions idéales, de ne pas se retrouver confronter à des phénomènes thermiques pouvant perturber les vols, voir même les mettre en danger. Ici, même si les conditions ne seront pas toujours optimums, la possibilité de voler toute la journée est envisageable. Peut-être est-ce un paradis pour paramotoristes voulant cumuler les heures de vols et de plaisir dans de beaux paysages?
Les non volants, dont je fais partie, vont longtemps rester dans l’attente d’un possible départ pour une visite. L’excuse initiale est que les véhicules, avec chauffeur mises à notre disposition, ne sont pas présents. Certains vont tourner en rond pendant plus de 2 heures, avant de partir… avec le minibus de l’hôtel. Les plus motivés attendaient auprès de ce dernier depuis l’heure initiale de départ! Incroyable mais vrai! Je pars finalement avec eux. A l’hôtel avec les pilotes, le reste ne sera que de l’attente. La visite promise n’a pas lieu. Nous retournons simplement au même endroit que la veille. Nous avons simplement le luxe d’attendre sur la plage. Je ne me démonte pas et je veux en profiter. Je me jette à l’eau et m’amuser dans les rouleaux. Après s’être assuré qu’il n’y avait aucun risque, ni courant m’emportant au large (la dangerosité de l’océan font que ces lieux n’ont jamais accueillis des touristes pour des vacances balnéaires), Pascale, le père d’Aurélia, et Mickael me rejoignent.  Ce dernier est un non-volant, malgré lui. Il s’est gravement blessé à la main (broche et point de suture), avec son engin, quelques jours avant le départ.

Nous sommes finalement rejoints par les paras. Seulement trois paramoteurs qui ont été apportés à l’arrière d’un pick-up serviront pour les premières démonstrations. Le premier pilote, à s’élancer dans le ciel, est Sylvain! Honoré de deux titres mondiaux dans la discipline, il est certainement le plus chevronné des pilotes. Je prends très vite la pleine mesure des capacités de cet engin, de la liberté de mouvement dans le ciel qu’il procure. Sylvain enchaîne les rase-mottes sur la plage et au-dessus de l’océan, les figures telles que des 360°. Il s’amuse avec le relief en gagnant plus ou moins d’altitude, en jouant avec la puissance du moteur et l’inclinaison de sa voile. Il va toucher l’eau avec ces pieds ou s’amuser à faire gicler le sable. Il fait une figure, appelée l’oreille, en venant touché avec sa voile le sol. Ils font ensuite une démonstration à deux, avec Aurélia, en positionnant leurs voiles côte-à-côte ou en mettant un paramotoriste au-dessus de l’autre. Puis Sylvain enchaine les biplaces avec certaines personnes, uniquement des sponsors. Eddy, un expatrié français, vivant en Afrique depuis plus de 25 ans, et aussi paramotoriste, à vrai dire le seul en activité au Bénin, nous a rejoints. Il vit dans ce pays depuis plusieurs années après avoir travaillé entre autre en Guinée ou en Centre-Afrique. Etant seul, après avoir essayé de former d’autres personnes sans succès sur du long terme, il ne pratique maintenant que rarement ce sport. Ayant rapidement eu vent de ce projet, il a pris part à l’organisation. Il a fait don de son temps, de matériels et de tas d’autres coups de pouce. C’est un homme comblé qui s’envole dans les airs, heureux de partager à nouveau une de ces passions avec d’autres.

Anthony, ayant aidé Aurélia, a le privilège  de voler avec une voile sponsorisé. Pour cette raison, il fait partie de cette première vague de personnes, qui peuvent enfin profiter de ces magnifiques paysages pour voler.  Après son vol de plus de 20 minutes, c’est un homme radieux qui regagne la terre ferme! Pas besoin d’échange verbal, le bonheur se lit sur son visage. Il exprime joie et sérénité. La liberté totale s’exprime en lui. Cette dernière a été glanée en ayant évolué dans une autre dimension, que le commun des mortels, pendant quelques instants.  Danny, un pilote anglais expérimenté, aura aussi l’opportunité d’évoluer devant les sponsors, en cette première matinée de vol.
Les autres paramotoristes devront attendre l’après-midi. A 13h00 passé, nous prenons la direction d’Ouidah, situé à 30 kilomètres. La majorité des participants partent dans les minibus. Avec Antho, nous nous joignons à l’organisation. Avec Aurélia, Sylvain et Xavier, nous montons à l’arrière du pick-up où sont entassés les trois paramoteurs ayant servis aux démonstrations. Malgré le chemin en terre très accidenté, le matériel va arriver entier. Nous filons aussi vite que possible, en 4x4, sur un chemin de sable dur. Contrairement à la route horrible, les paysages qui nous entourent sont splendides! Pendant plus d’une heure, nous pouvons admirer les palmiers et des baraques en bois de chaque côté, la mer bleue azur à gauche, les cactus et les champs à droite. Il faut cependant ne pas oublier de s’accrocher, car à chaque instant, un trou dans la route peut nous faire nous envoler (mais à cet instant nous n’avons pas de voile pour atterrir en douceurL). Nous déjeunons à Ouidah, dans un restaurant, avec accès direct, vue sur la plage, ainsi qu’une piscine. Le repas à base de poissons est très bon. Pendant ce dernier, le reste du matériel arrive dans la benne d’un vieux camion. Les béninois recrutés pour la sécurité et le transport du matériel s’occupent de décharger les moteurs, pendant que nous finissons de manger. Le soleil a maintenant percé les nuages. Ces derniers se sont dispersés, évaporés vers l’horizon, laissant place à un magnifique ciel bleu. Le vent est lui présent mais n’empêche aucunement le décollage des paramotoristes, pour ceux qui ont déjà un peu d’expériences. Et oui, c’est assez fou à relever, mais certaines personnes n’ont que quelques heures de vols seulement et se sont jointes à l’aventure… Pourvu qu’il n’y ai pas trop d’accidents!

Je n’ai pour ainsi dire aucune chance de voler en cette journée, en biplace, et même le gonflage semble compromis. Je décide donc de laisser Antho, avec les autres pilotes, et de partir avec les non-volants. L’histoire d’Ouidah est entachée d’actes inhumains longtemps pratiqués en Afrique. Avant de prendre conscience de cette vérité, nous allons visiter un temple dont les animaux qui y résident sont sacrés. Pour les Fon, le serpent, et plus particulièrement le python, est leur égaux voir même un être supérieur. Ils ne doivent pas le tuer. Ils le dénomment Dan. Pour eux, il a assisté à la création et soutient l’univers!  Depuis des décennies, ces animaux sont vénérés surtout dans la région autour d’Ouidah. La population leur réserve une vraie adoration. Le gardien des lieux va rapidement nous expliquer les raisons de cette relation particulière avec cet animal.

Mme Botyst qui nous accompagne, montre très vite sont empressements d’en finir. Elle coupe, à plusieurs reprises, ce charmant monsieur en lui disant de se presser. Je suis outré par ce comportement. Qui plus est, nous semblons tous très intéressés par un complément d’informations, en tout cas je le suis! Nous allons ensuite avoir l’occasion, pour ce qui en ont le courage et l’envie, d’avoir plusieurs pythons sur notre corps. Ces serpents sont magnifiques et vraiment dociles. Je prends un malin plaisir à passer du temps avec eux, mais aussi à effrayer un peu les personnes qui en ont une peur bleue!

Nous regagnons ensuite le bord de mer. Ils existent dans les environs pleins de sites et un musée retraçant une époque «noire» de ce continent. Mais il ne faudrait pas abuser. Il ne faudrait pas faire trop de choses intéressantes au cas où cela serait pénible pour l’organisatrice (rire jaune)! Nous filons donc directement vers le monument le plus connu. Il s’agit de La porte de Non-retour! Cette dernière en pierres blanche et rouge sera la dernière chose que des milliers d’africains verront, pendant des années, avant d’être déportés, en tant qu’esclaves sur des terres lointaines et inconnues. A cette époque, les africains avaient peur de l’océan. Partir dans ces bateaux appartenant à des hommes blancs signifiait pour eux qu’ils ne reverraient jamais la terre qui les a vus naître!  A l’époque colonial, où la traite d’esclaves a battu son plein, le Bénin, et plus particulièrement Ouidah, a été un des lieux à pourvoir le plus d’esclaves en partance pour les Amériques ou autres terres ayant besoin de mains d’œuvres gratuites. Un des constats le plus terrible est que le troc c’est fait avec des africains, qui ont vendus aux européens leurs compatriotes en échange de canons, fusils, alcool et autres denrées qu’ils ne connaissaient pas auparavant.

Nous apprenons toutes ces informations historiques passionnantes grâce à un guide très compétent et intéressant. Il nous donne, par exemple, des explications sur la longue route parcouru, à pied et menottés, de ces esclaves. Il nous expliquera les différentes actions effectuées au cours du parcours. La plus intrigante consistée pour les esclaves à faire 7 fois ou 9 fois, selon des critères définis, le tour d’un arbre spécial. Effectuer cette action permettait soi-disant d’effacer totalement la mémoire du passé et du vécu de l’esclave.  Ne se souvenant plus de ce qui avait vécu, il serait alors plus facile pour ce dernier d’accepter les conditions inhumaines dans lesquelles il s’apprêtait à vivre…

J’essaie de me mettre dans leur peau et de me recueillir dans ces lieux! Mais je n’ai pas le choix de rester ancré dans la réalité du moment présent car un élément perturbateur ne cesse de m’y ramener. J’en profite pour faire un aparté me concernant et concernant ce Safari paramoteur, car la transition est toute trouvée. Je n’aurais jamais voulu vivre cela cette perte de mémoire non choisie par les esclaves. Mais parfois dans la vie, la perte de mémoire de certains événements ne serait pas un luxe de trop. Heureusement, le cerveau humain est très bien constitué. Quand on possède une âme positive, sur du long terme, nous ne gardons que les bons souvenirs, surtout si cela n’impacte pas notre présent. Cet aspect sera salvateur pendant ce voyage. Sur le moment, je vais penser qu’il y a beaucoup trop de ces moments à oublier, mais avec le recul cela me fait sourire! En cette journée, un exemple est tout trouvé! Devrais-je remercier notre «chère» organisatrice et propriétaire de la compagnie "Vacances Glam"? Une fois encore, Mme Botyst essaiera de le presser pour en finir le plus rapidement possible! Voyant qu’il ne se démonte pas et continue à nous informer sur ces événements, elle décide de nous quitter pour retourner au restaurant où évolue les paramotoristes. Elle ne fait vraiment pas correctement son travail. Si, elle n’est pas intéressée par les activités programmées, elle aurait dû employer une personne pour se charger de cette tâche. Mais son envie de gagner le plus d’argent possible et de faire des économies nous pose déjà les premiers désagréments. Alors que toutes les activités et visites devaient être incluses dans le prix, elle ne paie pas le guide. A la fin de ces explications, nous devrons cette fois-ci, à notre tour, mettre la main à la poche.  Moi qui vis dans ma petite bulle, lors de ce Vol Libre, je me retrouve confronté aux mauvais aspects de la personnalité que l’être humain peut développer. Habitué depuis des mois à rencontrer des personnes généreuses, un accueil chaleureux, des gestes d’entre-aide sans aucunes arrière-pensées, je me vois soudainement en face d’un cas d’une personne antipathique, qui ne respecte pas autrui. Elle ne fait pas bien son travail en tant qu’organisatrice, ne sait pas communiquer, et met en avant ses besoins et ces envies personnels avant ceux du groupe. Son caractère avare ressort d’ores et déjà. Malgré que ces faits fassent déjà parler dans les rangs des non-volants, nous passons outre rapidement, après avoir rejoint les paramotoristes. Une majorité d’entre-eux est comblée par ces premiers vols dans un environnement onirique, exceptionnel à explorer depuis le ciel. Ils ont tous pu voler, sauf une personne n’ayant pas réussie à décoller. Il y a eu quelques petits problèmes techniques, et la casse du matériel pour Bruno, qui aurait perdu son hélice en vol après un mauvais montage, qu’il contestera vivement les jours suivants, mettant en cause le fabricant. Mais cela ne viendra pas entacher cette vraie première journée, enfin presque! La journée n’est pas finie!

Nous avons en effet un jour de retard sur le programme. Nous n’aurions pas dû nous trouver à Ouidah, aujourd’hui, mais à Grand-Popo, une ville 60 kilomètres plus à l’ouest d’Ouidah. Les réservations des restaurants avaient bien été effectuées. Et il n’y a, dans ce cas, aucun reproche à faire à l’organisation. Mais les faits sont là! Nous devons nous rendre dans une auberge sur place. La soirée se passera alors de la sorte: plus d’1h30 de trajet allé, et presque 3h00 de trajet retour sur une route en construction totalement défoncée, pourrie, avec des chauffeurs conduisant beaucoup trop vite vu l’état de la route. Ils nous font nous envoler plusieurs fois à l’arrière du minibus quand nous prenons violemment une ornière ou un dodane. Ils prennent des risques inconsidérés en doublant des véhicules plus lents. Heureusement nous rions de la situation avec les autres voyageurs et surtout nous rentrons tous entier. Nous avons de grands fous rires avec Sébastien, Hélène, Daniel, Dag, le norvégien, et Sarunyu, l’américain.  Nous rentrerons à 23h00 passé après n’avoir finalement passer qu’à peine plus d’une heure à l’auberge. Heureusement l’accueil, sur place, a été très agréable, l’ambiance à table plaisante, et le repas fut bon. Nous concernant, avec Antho, nous avons faits plus ample connaissance avec les aînés du groupe; le couple des Pascal(e)s, parents d’Aurélia, Alain et Bernadette et Daniel!

Une fois encore, lors de la soirée, je vais pouvoir noter une action de notre organisatrice qui n’est pas digne de quelqu’un partageant une expérience avec d’autres. A l’arrivée, alors que nous attendions les directives, nous nous sommes assis à table. Je l’ai vu arriver avec son verre de cocktail et sa bouteille d’eau. Elle s’est assisse à table, sans rien dire à personne. Il aura fallu que plusieurs personnes lui demandent ce que nous devions faire pour que finalement elle se lève et nous indiquent qu’un cocktail de bienvenu (avec ou sans alcool) nous attendait au niveau de la réception. Elle a encore «jouer perso». Et c’est loin d’être la dernière fois. Peu importe, nous sommes dans une dynamique positive. Je ne retiens que les bons moments de cette journée où il y a finalement eu un peu d’actions, des choses intéressantes pour tous. La complicité avec Antho est présente! Nous nous accordons des moments sympas ensemble, nous prenons le temps de discuter, de nous retrouver à deux. Nous nous laissons aussi une liberté d’action, qui nous permet de vaquer chacun à nos occupations séparément, sans se poser aucune question. Tout se déroule le plus naturellement du monde. C’est un plaisir que de vivre ces moments de partage, totalement différents de ce que nous avons vécus au Népal, ou de ce que nous avons déjà vécus les années précédentes en France. Je ressens une maturité de plus en plus forte dans notre relation, due à nos expériences personnelles et aux nombreuses discussions que nous avons pu avoir sur des sujets aussi divers que variés… Alors que nous avions tardés les nuits précédentes, en discutant dans notre chambre, en ce mardi 29 Avril, nous ne demanderons pas notre reste! Je m’endors instantanément, après m’être allongé!
Réveillés «de bonne heure et de bonne humeur», un programme intéressant, nous attend! Comme prévu initialement,  Antho et les volants vont s’envoler! Ils rejoignent le même endroit que la veille, face au restaurant, La Cabane du Pêcheur, pour faire des démonstrations. Pendant que certaines utilisent les voiles marquées à l’effigie des sponsors (Oryx, XXL, Société 3S, Bolloré), d’autres effectuent des vols personnels, pour le plaisir. Des problèmes de logistiques et d’organisations vont encore être flagrants. Tous les sponsors ne sont pas présents. Ils n’ont pas ce qu’il faut pour gonfler des plots gonflables de plusieurs mètres de haut. La télévision ne peut pas se déplacer pour filmer dans le but d’effectuer le reportage prévu! 

Nous, les non-volants, sommes confrontés à d’autres problèmes! Nous avons prévus de nous rendre dans un des hauts sites touristiques du Bénin. Au complet, à l’heure, nous montons dans le minibus. Nous sommes surpris, quand le chauffeur, Antoine, soit dit en passant très sympathique, prend la direction de la plage. Personne ne lui a donné de l’argent pour payer l’essence. Il est donc obliger de faire un grand détour, pour récupérer l’argent nécessaire. Il s’agit normalement de bons d’essence fournis par le sponsor Oryx. Mais une fois encore, l’organisation n’est pas au rendez-vous, car personne n’a en sa possession les bons. Aurélia est obligée d’avancer de l’argent! Je n’imagine pas encore la suite des événements qui nous attendent. Personne ne pense à poser la question concernant les frais sur place, car nous pensons que tout a été organisé. Nous allons très vite déchanter. En arrivant sur place, rien n’est prévu, nous n’avons pas de guide avec nous. Antoine n’a pas l’argent pour faire la visite! Personne n’a de téléphone fonctionnant sur place et Antoine n’a plus de crédit sur son téléphone. Situation rocambolesque, non? Les dieux commenceraient-ils à s’acharner contre nous? Est-il prévu que nous ne devions pas passer un séjour en toute simplicité ? 

Les Bokors, sorciers Vaudou, nous ont-ils jeté un sort? Mawu, le Dieu suprême Vaudou, y est-il pour quelque chose?  Non car Mawu se traduit littéralement par «l’inaccessible». C’est un concept et non une personne. Il est incréé et créateur de tous les autres vaudous.  Mais surtout, il n’intervient pas dans la vie des hommes. Il a créé les autres vaudous pour qu’ils soient en relation avec nous. Il n’a pas de forme, il n’est jamais représenté, ni associé à des objets, comme le sont les autres Vaudous. D’ailleurs c’est pour cela que les pratiquants du Vaudou sont considérés comme «animistes»; Les Lwas,  esprits ou divinités inférieurs, qui peuvent entrer en contact, voir collaborer, avec les humains, se matérialisant souvent dans des objets inanimés de la nature, tels des pierres ou des arbres! Mais alors quel Lwa n’aurait pas fait son travail ou nous voudrait du mal? C’est peut-être Papa Legba, qui a pour fonction d’intermédiaire entre les deux mondes, et de messager des dieux? Quoi qu’il en soit, je pense qu’Erzulie, déesse de l’amour n’a rien à voir dans cette histoire, ni même que Damballa, esprit de la connaissance, ou Gu, dieu de la guerre! Nous n’en sommes tout de même pas à ce point-là! Mais peut-être que les poupées, nous incarnant, viennent-elles d’être piquées ou brûlées à la tête? Car c’est une vraie prise de tête qui se présente à nous!

Heureusement, la majorité des personnes gardent leur calme et leur sang-froid. Une solution pour acheter du crédit téléphonique est rapidement trouvée. Antoine échange avec Mme Botyst. Puis 3 personnes vont aller, avec Antoine, négocier le prix avec le batelier et guide de la visite qui nous attend. Sébastien paie la majorité de la somme qu’il devrait se faire rembourser ultérieurement. Nous avons choisis la barque poussée manuellement par des perches plutôt que celle motorisé. Pourtant, nous obtiendrons finalement cette dernière, avec un toit couvert, pour le même prix. 

Nous montons dans cette longue embarcation en bois pour explorer les secrets du lac Nokoué. Nous nous rendons dans le village lacustre de Ganvié. Ce dernier a vu le jour pendant la colonisation et la «traite négrière». Pour échapper aux enlèvements de populations qui devenaient des esclaves, une tribu a décidé de se réfugier sur des terres inaccessibles et cachées du reste du pays. Après avoir construit des embarcations sommaires, ils trouvèrent une petite île sur cette étendue d’eau gigantesque. L’île allait très rapidement être beaucoup trop petite. Ils entreprirent donc la construction de cases, en bois, sur pilotis, établies sur cette lagune et dans des eaux peu profondes.

L’endroit est très particulier et le mode de vie qui l’accompagne aussi. Tous les habitants vivent ici de la pêche. Ils construisent de grands pièges avec les branches de palmiers qui en se désagrégeant attire les poissons, qu’ils peuvent ensuite attraper après avoir resserré les filets. L’autre curiosité, ou manière très atypique de pêcher, consiste à lancer, depuis leur embarcation en bois, leur épervier, ou filet de pêche en forme de cône. Ils se transmettent les connaissances de cette pratique de génération en génération. Tous les bâtiments sont sur pilotis qu’il s’agisse des bâtiments publics, tels les écoles, ou infirmeries, que les habitations personnelles. Le ramassage scolaire se fait dans une grande embarcation financée par des associations caritatives. La vie est précaire, la majorité vive très simplement et l’aide extérieure est une quasi-obligation. Depuis quelques années, ils ont accès à de l’eau, que l’on peut qualifier de potable, grâce à plusieurs forages qui ont été entrepris, réalisés et bien entretenus. Nous descendons une première fois, au niveau du centre culturel, ou des exposants vendent leurs produits. Puis le second arrêt a lieu dans une buvette, où les souvenirs et objets d’arts s’accumulent aussi, espérant tirer le meilleur profit de la visite d’étrangers. Nous sommes ici dans un des hauts-lieux du tourisme béninois. Cela se ressent immédiatement, en raison des demandes que nous recevons pour acheter quelque chose. Mais aussi, et malheureusement, plusieurs enfants font l’aumône et viennent quémander pour obtenir quelques billets. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas été confronté à une telle réalité. Cela ne manque pas du tout, et malgré l’intérêt du site, je suis très content de remonter dans notre barque et de prendre le large.
Nous croisons au retour, vers la terre ferme, encore des embarcations très typiques, des pêcheurs plongés dans leur travail harassant, et des oiseaux communs dans ce genre de milieu naturel. Il est plus de 15h00 quand nous regagnons finalement le reste du groupe sur la plage. Ils ont déjà finis leur déjeuner après avoir profité de conditions de vol intéressantes. Nous leur emboitons le pas très peu de temps après notre arrivée. Le plus important à nos yeux reste le fait d’avoir une discussion avec Mme Botyst, rarement présente. Nous voulons être sûrs que les déconvenues de la veille et de la journée ne se reproduisent plus. Nous voulons nous assurer des termes et conditions de notre voyage et sur ce que ce dernier comprend. Nous saisissons l’opportunité de sa présence sans aucune hésitation. Avec Sébastien et Mickaël, je prends la parole pour s’assurer que nos voix se font bien entendre! Mme Botyst semble réceptive aux critiques. Elle nous confirme les accords implicites de ce voyage (nous n’avons, en effet, signés aucun contrat de voyage). Pour se faire pardonner, elles nous proposent même de nous emmener faire la fête, le soir même. Ayant échangés pour la première fois sur les problématiques rencontrées, nous pouvons espérer dorénavant que cela ne se reproduise plus! Est-ce que les prochaines heures donneront raison à cette logique? Seul les événements de l’avenir de notre safari paramoteur confirmeront ou non la tendance! Quelques volants vont en fin d’après-midi se rendre au village lacustre de Ganvié. Il n’y a rien d’autre de prévu pour les autres. Nous regagnons donc l’hôtel!

Il s’agit normalement de la dernière nuit sur place, avant de remonter dans les terres et découvrir la partie intérieure du pays. Nous décidons donc de profiter des installations de l’hôtel. Nous piquons une tête dans la piscine. Puis allongé sur les transats, je décide de sortir la bouteille de Bonnezeau (vin liquoreux de la région Saumuroise), que mes parents m’ont offert et qu’Antho a transporté dans ces bagages. C’est un vrai plaisir que de déguster un produit du terroir que j’affectionne tout particulièrement. Nous en profiterons un maximum avec Antho, partageant tout de même cette dernière avec les autres personnes présentes à proximité… Bien entendu, nous n’aurons aucune nouvelle directe de Mme Botyst pour cette supposée sortie nocturne. Et cela n’a que peu d’importance! Une soirée au calme nous convient parfaitement.

Nous entendons pourtant parler d’elle en raison d’un nouveau changement de programme. Les sponsors ne sont pas satisfaits des prestations, ils veulent voir plus de vols, être présents, et partager cet événement avec le plus grande nombre, avec la population. Le 1ier Mai est férié. L’opportunité est trop belle! Il est donc décidé que nous resterons une journée de plus et cela même sans avoir notre consentement ou, au moins, que la nouvelle nous soient donnée officiellement! Mais cela semble être trop leur demander. Il n’y aura pas de réunion par les personnes en charge du safari. Nous naviguons de plus en plus dans le flou. Ce voyage est de plus en plus désorganisé, la communication n’est pas satisfaisante. Certaines personnes ne font pas face à leurs responsabilités. Il est facile de croire que tout se fait en douce, en essayant de construire, ou plutôt de réparer tant bien que mal, un château de carte brimbalant! Ils ont, je pense, l’espoir de satisfaire le plus grand nombre mais surtout les sponsors, qui financent ce safari et donc les futurs revenus des organisateurs.

Une fois de plus, nous prenons ce nouveau rebondissement avec philosophie. Nous comptons sur le jour supplémentaire du séjour (deux jours avant le départ, les participants ont appris que le séjour durerait un jour de plus car il n’y avait pas de vol le 6 Mai et que cela n’avait pas été anticipé! Je ne sais pas s’il faut en rire mais cela aurait dû nous mettre la puce à l’oreille dès le début car ça a engendré des frais supplémentaires pour certains participants), pour réussir à boucler le programme.
En ce 1ier Mai, le puissant Law Hebieso, ou dieu Vaudou de l’orage et de la foudre, va sûrement se rallier à nos côtés (en tout cas de mon point de vue). Au réveil, le temps est gris, le vent souffle, les orages sont menaçants. Hebieso veut seulement faire croire que les conditions dans la journée ne seront jamais bonnes pour voler. Il n’entre pas dans une grande colère, n’introduit pas de grandes pluies, ne déclenche pas la foudre. Il n’utilise pas son nain qui l’accompagne, et qui est chargé de forger ses éclairs. Il va seulement conserver ces gros nuages noirs toute la matinée au-dessus de Cotonou.

Descendant dans la salle du petit-déjeuner, une bonne nouvelle nous attend. Aurélia fait un briefing, à l’heure prévu du départ, pour Ouidah, où les paramotoristes devaient faire de nouvelles démonstrations. Il est tout juste 7h00. Très vite la décision est prise! Les vols sont impossibles. Il n’y a donc aucun intérêt de rester une journée de plus pour faire plaisir aux sponsors.  A l’unanimité des personnes présentes, nous décidons donc de reprendre le cours prévu du séjour et de commencer notre montée vers le nord. Ne me demandez pas comment cela a été géré dans l’organisation, ce qui a été convenu ou discuté entre Aurélia et Sylvain et Mme Botyst. Je ne sais que deux choses: Mme Botyst n’est pas présente pour donner son avis, introduire des éléments complémentaires ou contradictoires pouvant faire pencher la balance ou s’opposer à l’avis général. De notre simple point de vue de participant, la décision est validée par l’organisation en raison de la présence de 2 des acteurs principaux. C’est un soulagement! Je suis ravi de quitter la capitale économique pour gagner l’arrière-pays, me retrouver dans la savane, et découvrir d’autres aspects spécifiques de ce pays qui pourrait être l’un des derniers fleurons d’une Afrique Authentique. 

L’inertie, due au groupe et à la mauvaise gestion logistique, nous laissent encore quelques heures d’attente devant nous. Nous décidons avec Antho de les passer dans notre chambre. Nous utilisons la bonne connexion internet et écoutons de la musique relaxante. Le nouveau départ, prévu à 9h30, ne se fera finalement qu’à 11h00. Les sacs sont chargés dans un pick-up. Plutôt que de monter dans un minibus, avec Antho, nous nous arrangeons pour être dans la voiture du sponsor Oryx, et du chargé de communication de cette société, Jacynthe.  Nous avons établis un lien amical agréable. Elle ne s’oppose donc pas à notre venue, bien au contraire. Le confort est plus important, l’échange intéressant. Nous nous arrêtons sur le bord de la route pour acheter des noix de coco. Avec mon petit couteau de poche, je les ouvre au niveau d’un petit opercule qui relié la noix de coco à l’arbre antérieurement. Je les offre alors à mes covoitureurs qui peuvent siroter le jus qui s’écoule doucement. Je les casse ensuite sur le goudron puis je découpe la chair de l’intérieur en petits morceaux.  Nous allons tous déguster ce met riche en saveurs et en vitamines pendant le trajet. Un vrai régal! Je l’ai fait tellement souvent sur les routes! J’apprécie le geste, le goût de ce fruits que j’affectionne, mais je n’en profiterais pas comme certains qui trouvent cela très exotique et existant. Attendant les autres sur le bord de la route, les chauffeurs prennent une bière. Ils nous invitent à partager ce petit moment avec eux. Les autres expriment un peu de jalousie à leur arrivée, nous voyant profitant sur le bord de la route alors qu’ils sont parqués et serrer dans les minibus. J’aurais aimé, comme prévu initialement dans ce voyage, que tout le monde voyage dans un plus grand confort mais je n’y suis vraiment pour rien! Je ne rechigne pas non plus au plaisir d’avoir suivi Antho quand il a saisi l’opportunité qui se présentait à lui. Les autres participants ne s’arrêtent, à nos côtés, que quelques secondes. Nous ne sommes plus très loin du lieu où nous devons nous restaurer. A 15h00, nous arrivons finalement à Abomey. 
Cette ville est la capitale qui a vu naître, puis à assister à une expansion importante du royaume Fon, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ce royaume est l’une des époques les plus glorieuses de ces terres qui deviendront plus tard le Bénin. Le vaudou a été créé, à la même époque, dans ce royaume, avec la rencontre des divinités Fon et Ewe, et des cultes traditionnels des dieux Yorubas (différents peuples réunis dans ce royaume). Les Fons ont adapté le mot Yoruba signifiant «Dieu» pour en faire une véritable religion. Le vaudou est donc l’affirmation d’un monde invisible et surnaturel. Il désigne l’ensemble des dieux ou des forces avec lesquels l’homme essai d’acquérir leur bienveillance, tout en utilisant leur puissance. Dans l’antre de cette religion, nous pouvons nous questionner à quelle sauce nous allons être mangés! Les Dieux seront-ils cette fois-ci de notre côté?

Après une pause-déjeuner agréable, nous visitons les palais royaux. Peu de personnes semblent intéresser par l’histoire du pays. Le groupe assez conséquent au départ, va s’amenuiser au fur-et-à-mesure. Nous apprenons, que la dynastie Aboxomè a régnée sur son royaume de 1600 à 1900. Ils feront régner la terreur pour assurer le maintien de leur pouvoir. Les ennemis sont décapités, les têtes sont présentées au public. Elles peuvent par exemple être pendues à une corde, accrochée au cou du cheval du seigneur. Dans cette dynastie, chaque roi va faire construire son palais. Chaque roi a son mausolée, où ils sont enterrés avec plusieurs de leurs épouses. Ces dernières seront volontaires pour les suivre dans la mort. L’arrivée des colons va drastiquement changer la donne. Les portugais, les français vont imposer leur pouvoir. Très rapidement, ces rois, pour continuer à survivre, commencerons la traite des esclaves et la vente de leur propre population. Le lien est alors facile avec Ouidah et cette longue marche menant à la mer. En échange de cette donation d’esclaves, de mains d’œuvres pour les colonisateurs, ils obtiennent des canons, qui ne sont que des éléments de dissuasions. Ils auront accès à beaucoup d’autres denrées arrivant de l’occident. La visite est intéressante. Elle se répète pourtant un peu avec la visite d’un deuxième palais, sur les dix qui ont existés!
Trois paramotoristes viennent de décoller depuis quelques minutes. Je décide donc de rejoindre les personnes du groupe qui ont quittés la visite en cours. La surprise est de taille, un attroupement de burkinabais s’est réuni autour de la zone de décollage. Ils sont plusieurs centaines. La curiosité de ces engins volants dans le ciel a attisé leur curiosité. Ils se battent surtout pour récupérer les tee-shirts publicitaires qui sont lancés depuis les paramoteurs et à même le sol. Les bains de foules ne sont plus contrôlés et contrôlables. Nous sommes dépassés par les événements. Je vois Antho sortir d’un attroupement. Il est avec Jacynthe qui distribuait des tee-shirts. Ils viennent de s’extirper d’un groupe d’enfant qui les assaillait. Ces enfants se sont battus pour récupérer un de ces cadeaux. Ils se sont tapés, ils se sont marchés dessus, et ont tirés sur les vêtements. Dépasser par les événements, Jacynthe a failli se faire prendre ces portables. Antho a senti que l’on tiré sur sa sacoche ventrale. L’ambiance est survoltée. Chacun veut sa part du pactole que nous avons apporté. Antho et Jacynthe arrivent finalement à regagner un pick-up. Les policiers, présents pour l’événement, se chargent aussi de disperser la foule, parfois assez violement. Quand Dag commence à distribuer des sucreries, les enfants accourent par dizaines, aussi vite que possible, pour tenter de récupérer un des sachets. Une fois encore un des participants est débordé par les événements et la police doit intervenir.

Nous assistons à un moment spécial, fort en émotions quelques soient les bons et mauvais aspects. Je ne suis pas forcément en total accord avec ces événements. En effet, le rapport entre les visiteurs et les locaux n’est pas naturel. Les personnes ne sont pas vraiment là pour partager mais seulement pour l’obtention des biens matériels. Ils sont prêts à piétiner leur prochain pour acquérir quelque chose. Je ne voudrais pas que, dans un pays encore peu développé touristiquement parlant, les personnes s’habituent à être assister, et qu’ils commencent à quémander à la vue « d’hommes blancs». Mais, d’un autre côté, nous ne pouvons que profiter de l’émerveillement de ces personnes vis-à-vis de ces engins motorisés. Ils n’en ont jamais vu dans leur vie. Il faut prendre conscience aussi que notre périple est associé à un événement publicitaire pour les sponsors et que ce genre de rassemblement est ce qu’ils peuvent souhaiter de mieux. 

D’autres aspects positifs apparaissent aussi. L’échange avec tous les enfants est très fort. Il n’y a pas que cette envie de glaner un bien. Nous allons jouer avec eux, les faire danser sur le rythme de la musique, prendre de nombreuses photos, leur faire faire la Holà! Beaucoup de personnes du groupe sont très émues, touchées par ce regroupement d’enfants et d’adultes. Certaines personnes essaient de venir nous voir pour nous soudoyer un petit souvenir. L’enchantement s’estompe alors et malheureusement pour eux, nous n’avons rien à leur procurer. Je profite de ce moment pour discuter avec les enfants, rirent avec eux. 

Les 3 paramotoristes ont été se poser plus loin. La foule en délire était beaucoup trop importante pour tenter d’atterrir sur place. Le risque était alors élevé de créer un incident. La foule se serait sûrement attroupée autour d’eux et aurait abimée le matériel. Quand ils reviennent enfin, nous apprendrons qu’ils n’ont pas pu échapper à la curiosité des locaux, qui sont venus se regrouper en masse. Ils ont aussi pu s’extirper de cette masse, non sans mal, avec du matériel intact mais salis car piétiner. Heureusement certains locaux, respectés par la population, auront pris les choses en main, faisant régner l’ordre et leur permettant de rejoindre le 4x4 venu les chercher. Sur la route, l’attroupement ne s’amenuisera pas sur plusieurs centaines de mètres! Nous vivons tous, à notre échelle, avec notre vision des choses, un événement assez exceptionnel humainement parlant. Et cela n’est pas encore terminé.

Certaines personnes ont décidés de distribuer aux enfants «l’humanitaire» récolté avant de partir. J’ai toujours pensé que c’était la pire des choses à faire. Donner sachant qu’il n’y en aura pas pour tout le monde! Cela va obligatoirement créer un chaos total, où chacun voudra tirer son épingle du jeu. Je n’aime pas aussi l’idée de personnes occidentales donnant sans qu’aucun suivi ne soit assuré par la suite. Nous ne savons pas ce qu’il arrivera à ces fournitures scolaires (crayons, cahier) et à ces vêtements si nous les distribuons au hasard. Il serait tellement plus pertinent de les offrir dans une école, au directeur, ou dans un centre d’aide à autrui, toujours en demande d’aides et de ressources. 

Mais la préparation de la distribution se prépare. Les policiers essaient de ranger les enfants en file indienne, deux par deux. Avant même la distribution, il est facile de voir qu’ils n’arrivent pas à contenir la foule. Quand sera-t-il quelques minutes plus tard quand nous commencerons la distribution depuis le pick-up? Plusieurs personnes alertent finalement Aurélia, du danger encouru principalement pour les enfants qui pourraient se blesser. Juste avant de commencer, alors que tout le monde est en place, les organisateurs se ravissent. Nous nous éloignons de la foule. Nous rangeons le matériel afin de nous préparer à partir. Je ne sais pas quelles images les locaux garderont de notre venue? Mais une fois encore, des couacs, un manque de préparation et de discernements sont flagrants.

Soudainement une personne m’interpelle un peu affolé. Mickael me dit de monter dans un minibus. Nous devons immédiatement quitter les lieux. Je suis surpris par cette demande soudaine. Il va, un peu plus tard,  m’éclaircir sur la situation. Un responsable militaire vient d’arriver sur place. Il est en pleine discussion avec les responsables. Les trois paramotoristes viennent de survoler un endroit totalement interdit. L’incident diplomatique n’est peut-être pas loin! On évoque le fait que les pilotes puissent se retrouver en prison. Une chose est sûre, ils doivent au moins suivre les responsables des forces publiques au poste de police. Il a donc été décidé que toutes les personnes, qui ne sont pas concernées directement, quittent immédiatement les lieux. Nous allons continuer, jusqu’à la prochaine étape, pour éviter de bloquer l’ensemble du groupe… 

Le soleil vient de se coucher. Les couleurs sont belles dans le ciel. Nous ne savons pas si, à cet instant, le séjour risque de mal tourner ou non? Encore une fois l’incertitude plane. Les chauffeurs sont à la recherche d’essence. Ils n’en trouvent pas, en ce 1ier Mai, jour férié, pour célébrer le travail! Les stations sont fermées ou non plus d’essence. Ils s’arrêteront finalement en bord de route. C’est dans une petite échoppe en bois que nous allons trouver ce liquide si précieux en cette journée. Il est conservé ici dans de grande jarre en verre. Le temps de verser une dizaine de litre dans chaque réservoir, et nous sommes repartis. 2h00 plus tard, après avoir effectués 90 kilomètres, nous arrivons à Dassa-Zoumé. Nous mangeons tous ensemble avant d’être répartis dans 2 hôtels différents. A la fin du repas, la bonne nouvelle accompagne l’arrivée d’Aurélia, Sylvain, Xavier et David. Après plus d’une heure au commissariat,  après avoir supprimé les vidéos pouvant contenir des images de la base militaire secrète, après avoir eu quelques contacts avec des personnes hautes placées dans le gouvernement béninois, ils ont eu le droit de repartir, libres de tous mouvements. Nous ne serons jamais le fin mot de l’histoire concernant le fait qu’ils aient dû, ou non, lâcher une grosse somme d’argent pour obtenir cette libération rapide et sans conditions! Une chose est sûre, Gu, dieu de la guerre et des forgerons étaient avec nous en ce 1ier Mai. Les militaires de la base avaient mis en joue les 3 paramotoristes. Ils étaient prêts à tirer. Ils auraient pu passer à l’action si leur commandant le leur avait ordonné. Ceux sont normalement les prérogatives lors du survol de ce lieu. Heureusement, le supérieur aura eu l’intelligence, la jugeote, de téléphoner à la gendarmerie avant d’ouvrir le feu. Les responsables de ces forces de l’ordre, étant au courant de l’événement qui se déroulait, l’ordre de rester en «standby» aura été délivré. La menace ou la possible attaque de ces engins volants écartés, impliqueront une non-riposte salvatrice pour les paramotoristes. Nous ne sommes pas passés loin d’un gros incident humain et diplomatique. Heureusement, il n’en est rien. Nous pouvons donc continuer l’aventure, en espérant que la prochaine étape consistera à une vraie partie de plaisir, où tout se déroulera bien.
C’était alors croire un peu trop en notre bonne étoile. Nous devions normalement faire 2 étapes. De Dassa-Zoumé, nous devions nous rendre à Natitingou, à 350 kilomètres de là. Nous devions visiter un village typique du Nord du Bénin, un village Tata Somba. Les paramotoristes devaient voler à Dassa-Zoumé et à Natitingou. Le lendemain nous devions nous rendre de Natitingou à Tanougou, 70 kilomètres plus loin. Nous aurions visités les cascades et nous aurions pu nous y baigner. Nous aurions ensuite effectué 80 kilomètres supplémentaires pour arriver à l’hôtel Pendjari, se trouvant en plein milieu du Parc National du même nom!

Mais la petitesse de l’être humain, le manque d’organisation des responsables de ce safari, une logistique désastreuse, et sûrement quelques «dieux» contre-nous, impliquent un changement de programme assurant la continuité de ce séjour rocambolesque et à rebondissement. Mme Botyst est toujours «aux abonnés absentes», ainsi que le camion devant transporter les paramoteurs. L’organisation (ne me demander pas de vous dire qui a pris la décision, nous avons été et sommes dans le flou le plus total… Aucune communication, simplement des actes manqués!) a décidé que nous nous rendrions directement dans le Parc Pendjari, en faisant une halte aux cascades de Tanougou. Au programme de la journée, nous devons donc cumuler 500 kilomètres de route et de pistes.  Un départ matinal ayant été programmé, nous pouvions espérer que, malgré un temps certain sur la route, cette journée ne nous semble pas interminable!

Nous partons donc à 7h00 de l’hôtel. Nous roulons toute la matinée sur une route goudronnée plus ou moins bien entretenu. L’ambiance est encore au beau fixe quand nous faisons un stop, à 13h00 passée, pour faire un ravitaillement et acheter de quoi faire des sandwichs. Il a été décidé que nous pique-niquerions aux cascades à quelques kilomètres de là! A partir de ce moment, nous allons avoir tous des destins différents mais croisés, amenant finalement à une nouvelle journée de fiasco totale. Je suis dans un des deux minibus conduit par Antoine. Antho est, quant à lui, toujours dans le 4x4 de Jacynthe. Nous allons les doubler alors qu’ils se sont arrêtés sur le bord de la route. Xavier se trouve avec eux.  Aurélia est dans un autre véhicule. Nous ne le savons pas encore mais Sakpata, dieu de la variole, plus généralement de la maladie, de la guérison, et de la Terre, vient de frapper. Qui plus est, il n’a pas dit son dernier mot!

Damballa, esprit de la connaissance, entre alors aussi en jeu. Les conducteurs semblent sûrs d’eux. Ils filent sur la route principale, en direction du Nord. Les paysages défilent, les kilomètres s’égrènent mais toujours pas de cascade en vue. J’en suis persuadé, nous les avons passés. J’ai cru voir une pancarte les indiquant voilà plusieurs dizaines de kilomètres. La décision est, bien évidemment, prise de ne pas faire demi-tour et de filer directement à l’hôtel du Parc National. Après plus de 1h30 de route supplémentaire, nous sommes confrontés à un barrage de police et un premier poste de contrôle des frontières. Après leur avoir signifiés que nous nous rendons dans le Parc National de Pendjari, nous pouvons continuer notre chemin. Nous roulons encore pendant plus de 30 kilomètres sur un chemin de terre, avant finalement d’atteindre une des entrées du Parc. Le gardien n’est pas au courant de notre arrivée. Nous n’avons pas de réception téléphonique. Nous sommes donc couper du reste du monde et sans nouvelles des autres. Seul membre de l’organisation à nos côtés, Sylvain! Nous pourrions rejoindre l’hôtel Pendjari depuis cet endroit mais nous devrions faire plus de 180 kilomètres de pistes. Nous devons aussi obligatoirement payer les entrées et un garde forestier pour nous conduire à destination. Alors qu’en reprenant la route, nous effectuerions environ la même distance mais avec seulement 100 kilomètres de pistes, l’assurance de rejoindre le reste du groupe, et que tous les aspects financiers et organisationnels soient pris en charge par l’organisation. La décision est donc prise de faire demi-tour. Les conducteurs se sont lamentablement trompés, par manque de connaissances des lieux, manque de directives, et sans cartes du pays ou de la région, pour s’assurer que nous allions dans la bonne direction! Une fois encore la logistique fait défaut et ce n’est pas le dernier paramètre qui va rentrer en compte.

Beaucoup de personnes sont épuisées! Sakpata a commencé son travail de sape depuis 2 jours. Plus de 15 personnes ont la diahrée, mal de ventre, voire un peu de fièvre. C’est sûrement l’alimentation qui est en cause. Leur organisme n’a pas les facultés de digérer certains micro-organismes qui leur ont été délivrés. Ce facteur s’accentue encore avec ce long trajet, la chaleur, et le temps qui passe.  Nous décidons cependant de faire demi-tour et de rejoindre l’autre entrée. Après nous être fait secouer de nouveau sur le chemin de terre, avoir repassés le poste frontière, nous avons de nouveau de la réception sur la route bitumée que nos conducteurs arpentent à plus de 100 km/h. Xavier a été pris d’un malaise et d’une perte soudaine de la vision. Il a dû être amené à l’hôpital. Les nouvelles sont floues mais plutôt rassurantes. Plusieurs personnes dans les minibus semblent à l’agonie, pris de maux de ventre et de tête, fatigués par cette lutte de leur organisme. Nous rejoignons finalement la ville, où nous avons loupés l’intersection menant aux cascades et à l’entrée du Parc que nous aurions dû atteindre du premier coup. Certaines personnes sont au bord de la rupture. Elles voudraient s’arrêter, dans la ville, pour la nuit et voire leur calvaire prendre fin. Sylvain est le seul à avoir des informations, car il est le seul à communiquer avec Aurélia. Il va alors avoir un rôle majeur dans la suite des événements. Il affirme qu’Aurélia nous attend à l’entrée du Parc, qu’il y a un hôtel sur place pour nous accueillir. Il fait donc pencher dans la balance ces arguments pour que nous la rejoignions. 

Le chemin de terre n’est pas de tout repos pour les organismes. Nous nous faisons bousculer, sautons à la moindre ornière! Sylvain se trouve dans le minibus de tête. Je me trouve dans le second. Je ne vous raconte pas l’ambiance qui règne. Les malades se tiennent la tête, ferment les yeux. Chacun y va de son commentaire, de ces appréciations, de ces vérités! Je suis partie prenante dans les discussions et pas forcément neutre. Mais j’essaie d’y mettre du mien et de comprendre chacun. La tension va atteindre son paroxysme quand nous allons perdre de vue le minibus qui nous précède. Pas d’échange aux talkiewalkies possibles, sûrement en raison d’une distance trop grande. Quand le signal nous permet de nouveau de communiquer, nous leur ordonnons de nous attendre. Nous les rejoignons et nous terminons ensemble l’heure de route qui nous sépare de l’entrée  du parc. 
Je ne sais pas qui est la personne qui nous a encore dupé et menti. Une chose est sûre, cette fois-ci, il ne s’agit pas de Mme Botyst, qui n’a donné aucun signe de vie de la journée. Il n’a jamais été question de s’arrêter à l’entrée mais plutôt de continuer jusqu’à l’hôtel. De plus, il n’existe pas vraiment d’hôtel à cet endroit mais seulement un lieu de couchage miteux pour les chasseurs et garde-chasses. Je me mets aisément dans la peau  des personnes, qui n’en pouvait déjà plus 4h00 plus tôt, à l’annonce de la nouvelle! La journée n’est pas finie. Nous ne sommes pas encore partis car Aurélia a encore des choses à régler avec les autorités compétentes. Il est en effet normalement interdit de rouler de nuit dans le parc. Il est plus de 18h00 passé et, inévitablement, c’est ce que nous allons faire si nous partons maintenant.

Dans l’attente du verdict, je profite des retrouvailles avec Antho, Jacynthe et son équipe. Les nouvelles de Xavier sont plutôt rassurantes. Ce n’est pas la première fois que ce genre de «blackout» se produit pour lui. Il est resté en observation à l’hôpital. Nous espérons avoir de bonnes nouvelles dès le lendemain. Après l’étape de l’hôpital vétuste, Antho et toutes les personnes dans les 4x4 viennent de passer plus de 2h00, à nous attendre, à cette entrée du parc national. Ils ont joués avec des enfants miséreux, sales, et vêtus de vêtements rapiécés ou en lambeaux. Ils ont essayés de leur apporter un peu de joie. Le lancement de simples bouteilles plastiques par les participants ou les salariés d’Oryx engendrera pourtant une cohue totale. Les enfants se sont jetés les uns sur les autres, s’arrachant ce bien si futile, basique et ordinaire à nos yeux. L’attente a donc été longue aussi pour eux. Plus ou moins avec enthousiasme, nous sommes tous heureux d’apprendre que la situation se débloque. Nous pouvons rentrer dans le parc accompagné d’un garde-chasse. 

Il est 19h00. Nous voilà encore partis pour plus de 80 kilomètres de pistes alors que le soleil se couche à l’horizon. Nous ne savons pas ce qu’il va se passer et quel événement farfelu pourrait encore nous arriver; panne d’essence, crevaisons, animal affolé qui se jette sous la roue d’un des véhicules, ou charge un de ces derniers… Non, rien de cela ne se produit! Nous roulons au pas mais nous allons finalement atteindre notre destination, plus de 14h00 après le départ matinal. 21h00 a déjà sonné quand nous rejoignons l’hôtel Pendjari. L’humidité est omniprésente. L’ambiance est pesante. Des millions de petits insectes attirés par les lumières de la réception, du bar et du restaurant qui se trouvent sous un énorme chapiteau en dur, ouvert sur l’extérieur, tourbillonnent parmi nous. Bien entendu, les responsables de l’hôtel ne nous attendaient pas ce jour-là mais le lendemain. Heureusement la fréquentation n’est pas si importante! Tout le monde n’a pourtant pas le droit à une chambre climatisée comme il avait été convenu. Aurélia et Sylvain devront dormir dehors, glanant tout de même un matelas et une moustiquaire. La plupart d’entre nous sommes épuisés. La distribution des clés se passent assez rapidement. Nous obtenons avec Antho, une chambre avec ventilation. Cela nous convient alors parfaitement. Après une douche froide agréable, malgré un jet faible, nous rejoignons la table qui vient d’être préparée pour nous. La chaleur est tellement moite que, quelques secondes après avoir fait notre apparition dehors, nous pourrions déjà retourner nous laver. Certaines personnes ne viendront jamais au repas! Quoi qu’il en soit, nous ne tarderons pas non plus. Nous rejoignons notre lit rapidement. Je m’assure seulement de savoir à quelle heure commencera le safari animalier le lendemain. C’est, pour moi, le moment fort tant attendu concernant les activités et le programme de ce voyage. Je ne veux pas en rater une miette et j’espère bien que la nature nous donnera des moments exceptionnels à se mettre sous la dent! Je m’endors des rêves pleins la tête!
La fatigue de la veille, due à une journée harassante, ne m’a pas permis de juger la situation avec discernement.  Nous prenons le petit-déjeuner à 6h30 comme prévu. Tous les non-volants sont prêts à partir à 7h00 pour une matinée complète de safari! Le guide, qui nous a été alloué, le même qui nous a guider la veille, nous attend de pied ferme. Nous devions avoir des 4x4 pour nous promener dans le parc. Bien entendu, ces derniers n’ont pas été réservés. Aurélia nous dira qu’ils ont été annulés la veille par Mme Botyst, directrice de "Vacances Glam". Peut-être est-ce un fait, peut-être que non! En effet, il y a eu tellement de changements de dates, de prises de décisions hâtives et un manque de communication entre les membres de l’organisation, que je ne suis pas surpris que rien ne fonctionne correctement.

Les faits sont là! Nous n’avons pas les véhicules prévus au programme. L’hôtel ne possède pas ces propres moyens de locomotion. Le sponsor Oryx ne veut pas prêter ces véhicules! Nous ne pouvons rien redire à ce sujet. Ils nous ont déjà été d’une grande aide. Ils en ont fait bien plus que prévu. Cette fois-ci, ils ne peuvent pas nous donner un coup de pouce supplémentaire. Ils ne sont pas assurés et pas prévus pour notre propre transport, encore moins pour faire un safari dans un parc national, sur des chemins de terre cabossés. Même s’il s’agit de pick-up, ceux ne sont que des 2 roues motrices et non 4. De plus, jusqu’à de nouvelles informations, ils ont juste assez d’essence pour sortir du parc. Ils sont normalement simplement présents pour le transport de leur personnel, non à disposition pour les activités des participants. Et le folklore continue! Quelques mois auparavant, lors du repérage, la communication était possible vers le Bénin, depuis l’hôtel, avec une radio. Cette dernière a rendu l’âme. De nos jours, les Touaregs peuvent téléphoner au milieu du désert, les tribus d’amazone ou de Papouasie, habitant les «dernières frontières du monde», utilisent leur téléphone pour communiquer avec leur proche ou le monde extérieur. En pleine montagne à plus d’une centaine de kilomètres de toutes habitations, il est possible d’appeler les secours. Mais, ici, dans les plaines du nord du Bénin, il n’y a pas de réception des opérateurs béninois. Seul un faible signal peut-être reçu d’un opérateur du Burkina Faso. Mais personne ne possède de Sim carte Burkinabaise. Ce n’est pas totalement vrai car j’en ai une, malheureusement sans aucun crédit dessus. Nous sommes donc couper du monde!

La seule option reste les minibus. Mais ces derniers quasiment-neufs avant le départ sont déjà dans un très mauvais état. Les chauffeurs n’ont pas épargnés ces véhicules, de premiers prix et de facture chinoise. Les suspensions, la direction pour l’un d’eux, et d’autres éléments vitaux pour la conduite sont prêts à rompre. Le problème d’essence se pose aussi pour ces véhicules. Les deux chauffeurs n’ont aucune motivation pour arpenter les chemins de terre du Pendjari. Aurélia va encore une fois devoir recoller les morceaux,  faire avec le peu de moyen en sa possession. Les négociations sont âpres! Pour sauver les meubles, après qu’Aurélia et le guide du parc national leur aient donnés de nombreuses assurances, les deux chauffeurs cèdent. Nous pouvons partir explorer les alentours. Nous ne savons pas encore que nous partons seulement pour une petite boucle de 45 minutes. Pendant ce temps, les paramotoristes n’ont pas leur équipement. Seul trois des paramoteurs, emmenés par le sponsor Oryx sont présents.

Concernant la suite de mes écrits, et ce qui va se passer en coulisse, ce que je ne peux pas voir ou constater de visu,  je ne suis pas sûre de l’exactitude de mes dires et de ce que je vais vous compter. Comme depuis le début du voyage, nous allons avoir des informations et des contre-informations. De nombreuses personnes vont essayer de se mêler de chaque problématique, différentes versions de la même histoire circule. La situation s’enlise de plus en plus, les idées, les données, les vérités s’entrechoquent, s’entremêlent… et font des nœuds inextricables!
Quoi qu’il en soit le camion avec les paramoteurs n’est pas là! C’est un fait! Les paramotoristes ne peuvent donc pas voler! Ils restent en standby, espérant que le matériel arrivera seulement avec un peu de retard. On leur a assuré la veille que le camion suivait de près, que ce dernier nous avait presque rattrapés à Dassa-Zoumé, en roulant toute la nuit! La présence de deux «gorilles» (les hommes de sécurité et en charge d’effectuer le chargement et déchargement du matériel), la veille, avant notre départ, aurait eu tendance à confirmer cette version! La veille au soir, lors d’un meeting informel avec le peu de personnes présentes et encore motivées, nous avons entendus que le camion devrait être là le matin à l’aube. Au plus tard, il serait là en début de matinée après avoir effectué les 80 kilomètres séparant l’hôtel de l’entrée du parc. En effet, ce dernier ouvre normalement après le lever du soleil. 

Tromperies? Plan machiavélique? Supercheries? Nouveaux mensonges? Transformation de la vérité ou informations circulant, sans fondements ou certitudes, pour calmer les esprits? En ce début de matinée, cela m’importe peu! Nous sommes des otages de la situation. Nous subissons cette désorganisation totale… Je prends les événements comme ils viennent. Et pour nous, une bonne nouvelle se confirme. Les minibus sont prêts! Nous partons pour profiter de la faune et la flore; certaines des plus riches de l’ouest africain. Nous roulons, depuis quelques minutes seulement, quand nous voyons notre premier animal. Il s’agit d’un Waterbuck mâle, ou Cobe Defassa (nom scientifique Kobus Defassa). Il est tranquillement posé sur l’herbe de la plaine, proche de l’hôtel. Il est splendide avec ces grandes cornes ondulés, ces longues oreilles blanches et noires, et sa barbe blanche qui lui donne une vraie prestance. Quand il se lève, je peux admirer son 1,20 mètre au garrot. Je ne réalise pas, mais notre guide nous confirmera qu’il peut peser jusqu’à 270 kilogrammes. Peu de temps après, nous enchaînons avec la vision proche, et au loin, de l’animal le plus commun du parc. Il s’agit de Cobe de Buffon (Kobus Kob), plus petit que son prédécesseur, avec 1 mètre au garrot, et ne dépassant pas les 70 à 90 kilogrammes pour les mâles. Ce dernier est très élancé. J’aime ces courbes, la finesse de son visage et ces cornes biscornues. Il peut courir très vite pour échapper à ces prédateurs que sont les lions et les léopards. Nous allons enchainer ensuite par de bonnes surprises avec des oiseaux tels que des martins-pêcheurs, dont un très colorés, des canards sauvages, et d’autres espèces dont les noms m’échappent lors de ces écrits (plus de 2 mois après avoir vécu le moment présent). 

Je vais vraiment me croire pendant quelques instants dans le «Roi Lion», de Walt Disney. Je vois, pour la première fois de ma vie, des phacochères de visu. Il s’agit d’une famille comprenant plus de 8 membres. Les petits  se chamaillent, se poursuivent, s’affrontent front contre front. D’autres se prélassent dans la boue. Leur père n’est jamais loin. Il surveille les environs. Je vais adorer le déhanchement de son postérieur quand il va commencer à courir. Je me rappelle parfaitement ce mouvement que j’avais pu visionner dans le dessin animé. 

A ce point, je peux constater que les émissions, films ou dessins animés destinés aux enfants, mais bien faits, sont pleins d’informations très intéressantes pour les adultes. Cela me rappel, quand j’avais visionné de nouveau l’émission «Ce n’est pas Sorcier!» alors que je commençais à travailler. La rediffusion de nombreux épisodes m’avait fait prendre conscience que cette émission accessible aux enfants, dès 5 ans, contenaient des informations que je n’avais appris que lors de mes cours d’école d’Ingénieur. Ces dernières étaient donc incompréhensibles pour la majorité des personnes visionnant le reportage. Pourtant le message principal sera acquis et enregistré, même par les plus jeunes!

Mais revenons, au moment présent, alors que sur la gauche du sentier, nous admirons les phacochères. Avançant de quelques dizaines de mètres, sur la droite, nous allons faire la connaissance d’une grande famille de babouins, dispersés sur plus d’un hectare dans les herbes basses de cette plaine, pauvre en haute végétation et arbres.  En cette fin de saison sèche, les herbes sont plus ou moins grillées par le soleil. Dans une végétation un peu plus dense, nous pourrons apercevoir deux autres cervidés. L’un d’entre-eux, au pelage marron claire, est rayé et tacheté. L’autre est sûrement le plus laid, de mon point de vue de la savane. Il s’agit du Bubale (ou Alcelaphus Buselaphus). Il peut atteindre 1,40 mètres au garrot et peser jusqu’à 200 kilogrammes. Si, j’avais à le comparer, à quelque chose que je connais, je pourrais dire que son visage est un mixte du museau d’un rat, avec les yeux tristes d’un chien coquère… Nous avons eu accès à un premier vaste échantillon de la faune présente dans ce parc! Nous l’avons eu malgré le court laps de temps à arpenter la terre du Pendjari. La chance est de notre côté. Malheureusement, nous n’avons pas vu les stars de ce parc, que sont les éléphants et les fauves. Nous terminons une petite boucle et rendrons à l’hôtel… 
45 minutes se sont écoulées! Nous n’en avions pas été informés mais nous ne verrons rien de plus pour cette matinée. Les véhicules ne sont pas faits pour se rendre dans le reste du parc. L’essence manque et les chauffeurs veulent être capables de parer à la pire situation, et nous ramener à la civilisation en dehors de ces terres. A 9h00, seulement quelques paramotoristes ont pu s’envoler pour admirer ce paysage de savane, depuis le ciel. Ils sont maintenant bloqués au sol, alors que les thermiques forts de cette région se sont levés et sont maintenant trop dangereux. Nous sommes tous confinés dans l’enceinte virtuelle de l’hôtel. Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas nous éloigner, à pied, de plus de 50 mètres des habitations. Nous devons prendre notre mal en patience et espérer que la situation évolue positivement. Chacun vaque à différentes occupations. Beaucoup de personnes se reposent dans leur chambre! J’essaie, de mon côté, de voir quelles sont les solutions envisageables avec Aurélia et d’autres personnes. Aurélia a envoyé quelqu’un pour acheter du crédit pour le réseau Burkinabais que nous captons. Encore une fois, nous n’aurons jamais d’informations complémentaires et d’obtention de résultats concernant la véracité du départ de cette personne, ou le fait que nous ayons obtenus une carte Sim burkinabaise avec du crédit, et la possibilité de téléphoner.

Aurélia négocie avec un responsable d’une compagnie possédant des 4x4, habitués à circuler dans le parc. Il est présent pour d’autres clients Ces derniers profitent du parc toute la matinée. Les chauffeurs connaissent très bien le Pendjari. Ils revêtent donc aussi la veste de guide. Il est trop tard  pour les employés afin de faire quelque chose avec eux dans l’après-midi. Mais nous obtenons des certitudes concernant la journée suivante. Trois 4x4 sont loués, pour le lendemain, pour que nous puissions profiter du Pendjari comme prévu.

Assuré que la journée suivante devrait tenir ces promesses, je rejoins les personnes présentes dans la pièce de vie principale de l’hôtel, ouverte sur la nature. Certains se reposent, d’autres échanges les photos, d’autres regardent des vidéos de paramoteurs, certains se désaltèrent. Jacynthe m’avait proposé de changer ma coupe de cheveux. Je lui laisse donc mon cuir chevelu à sa disposition pour qu’elle exerce ces talents! Plus d’une heure plus tard, j’ai les cheveux tressés. Pour une responsable marketing, elle a de vraies dispositions pour la coiffure. Cela va être drôle de conserver cette coiffure pendant plusieurs jours. J’aurais le droit à quelques commentaires des participants et surtout des locaux quand nous sortirons du Parc. «C’est pour les femmes, les tresses!» Il m’en faut beaucoup plus pour me déstabiliser. Je vais en rire avec eux, lors disant dans la bonne ambiance, qu’ils sont jaloux de mes cheveux longs et de la possibilité pour moi de choisir ma coiffure! D’autres personnes trouvent mes cheveux très jolis. Ils sont surpris de voir un homme avec des cheveux longs! Peu importe, j’assume parfaitement et je suis juste ravi d’avoir essayé quelque chose de nouveau capillairement parlant.

Après le déjeuner, nous n’avons toujours aucune nouvelle de l’organisatrice, de Xavier, du camion avec les paramoteurs… Nous passons l’après-midi à attendre. Pendant qu’Antho fait la sieste, comme beaucoup d’autres, je vais admirer les vautours qui se trouvent sur les arbres aux alentours de l’hôtel. Puis je discute avec les deux chauffeurs de nos deux minibus. Ils essaient des tenues traditionnelles, ils achètent des colliers et autres souvenirs. Pour eux aussi, c’est le premier séjour sur place. Le temps s’écoule! C’est le statuts-quo!
A 16h00, alors que nous nous trouvons dans les canapés du «salon», une personne nous interpelle. Elle nous dit d’aller voir vers le champ de décollage des paramoteurs. Un groupe de 4 éléphants passent non loin de l’hôtel. Nous pouvons les admirer à une distance raisonnable pendant plusieurs minutes. Je ne sais pas si c’est une vision d’optique, due à la distance, mais ils semblent plus petits que ceux que j’avais pu voir en Asie! Je suis surpris de cette réalité, car j’avais toujours retenu que les éléphants d’Afrique, en dehors du fait, qu’ils avaient des oreilles plus grandes pour assurer une meilleure ventilation, en raison des chaleurs plus importantes (ce qu’il est le cas pour les animaux qui me font face), qu’ils étaient aussi plus massifs et imposants! J’essaierais d’obtenir la réponse à mes questions un peu plus tard!

A 17h00, nous n’avons toujours aucune nouvelle de l’extérieur. Il n’y a donc toujours pas d’essence, donc pas de possibilité de visiter le parc. La seule activité est à mettre au crédit des trois paramoteurs qui peuvent voler! En cette fin d’après-midi, les conditions thermiques sont redevenues acceptables pour voler de nouveau. Les moteurs ronronnent! Les premières personnes décollent. Je peux constater une réelle solidarité entre les paramotoristes. Il n’y a pas seulement les personnes qui ont leur matériel qui volent! Chacun s’envole pour quelques minutes puis se repose pour laisser la place à quelqu’un d’autre.  
A 17h20, un événement, attendu mais plus espéré, se produit! Un camion, différent de celui des premiers jours, arrive à notre hauteur. Il contient tous les paramoteurs des participants et de l’essence pour ces engins et aussi pour les autres véhicules. Tout le monde se précipite vers le camion. Les volants vont pouvoir utiliser leur paramoteur et profiter du coucher de soleil. Nous allons pouvoir refaire un tour dans le parc, avant que la nuit ne tombe et espérer voir d’autres animaux…

Cette bonne nouvelle va très vite être ternie par un nouvel acte humain impardonnable. Tout le monde s’affaire autour du camion. Bruno, frustré d’avoir eu son matériel  inutilisable, en début de séjour et de ne pas voler dans cet endroit exceptionnel, décide de prendre un des trois paramoteurs qui était déjà présent. Il s’est octroyé son tour de voler. Il veut aussi avoir son moment de bonheur au Pendjari. Il ne va pas écouter les personnes lui déconseillant de le faire. Il n’aura pas le temps de profiter du ciel du parc national. Essayant de décoller, il n’a pas assez de force! Il ne court pas assez vite! Ce moment critique, dans un vol paramoteur, va se transformer en cauchemar. Il effectue la pire des actions avec un tel engin. Il s’assoit dans la sellette, alors qu’il n’a pas encore décollé du sol! Le résultat est intransigeant et immédiat! L’hélice touche le sol. Elle se brise! La cage se désintègre. La structure métallique principale est gravement touchée…

Bruno, malgré son erreur, est une personne avec un bon fond. Il veut immédiatement mettre au courant le propriétaire de la machine et lui demander pardon. Il se dirige alors vers Sylvain. Nous allons tous assister, stupéfaits, à une scène désolante. Sylvain réagit avec impulsivité. Il commence à crier de stupeur et de consternation. Mais il n’en reste pas là. Il assène Bruno de coups! Plusieurs personnes doivent s’interposer pour l’arrêter dans ce moment de démence. 

Je viens d’assister de loin à la scène. Ils sont déjà assez de personnes impliquées dans l’histoire. Je décide donc de ne pas m’en mêler et de rester à l’écart. J’espère simplement que les décisions seront prises en conséquence! Il faut vraiment croire que la magie noire, la sorcellerie et le satanisme englobent notre périple en entier. Sylvain a-t-il été envoûté (Certains dires ultérieurs, que je ne peux confirmer, me font penser le contraire! Sylvain n’en serait pas à ces premiers gestes de violence! Quoi qu’il en soit les faits sont là en ce 3 Mai 2014)? La poupée Vaudou de Bruno a-t-elle était piquée ou brûlé à la tête? Les sorciers vaudous, les Bokors continuent-ils de jeter des sorts aux différents participants?  Utilisent-ils encore cet instrument magique de torture pour faire souffrir les uns et les autres du groupe? Une chose est sûre les raisons sont multiples pour Bruno d’avoir mal à la tête!

Nous aurons plus d’informations concernant l’épilogue de cet événement plus tard ! le temps est au vol et les paramotoristes veulent en profiter. Antho prépare son paramoteur. Il va effectuer son premier vol dans la savane africaine pour admirer le coucher de soleil et espérer voir des animaux depuis le ciel. 

Concernant les non-volants, nous avons pu récupérer de l’essence pour le seul minibus encore utilisable sans avoir peur qu’il tombe en panne, au milieu du parc national. Nous nous tassons tous dans ce dernier. Je fais partie du voyage. Nous entreprenons la même boucle que dans la matinée. Le manque de temps avant la nuit et la fiabilité du véhicule nous empêche quoi qu’il en soit d’entreprendre autre chose. Nous revoyons un nombre important de Cobe de Buffon, d’oiseaux dont l’aigle pêcheur avec ces plumes majoritairement blanches mais aussi noires. Le zénith de cette journée, me concernant, va se passer un peu après la moitié de notre boucle. J’ai vu au loin des véhicules arrêter. Je demande que nous les rejoignions et que nous nous n’attardions pas auprès d’animaux que nous avons déjà pu observer. Mon intuition, qui est celle, d’autres personnes du groupe, va se révéler bonne. Alors que nous atteignons une zone arboriser, l’excitation monte! 

Les véhicules sont bien stopper, au niveau d’un petit cours d’eau. Je peux voir dans l’obscurité une première ombre d’un félin. Je vois ensuite distinctement une lionne. Le minibus s’arrête au niveau des autres véhicules mais à une distance trop importante et avec un point de vue médiocre. Je ne peux pas me contenter de cela. Je ne veux pas non plus risquer ma vie ou enfreindre les règles du parc. Les idées fusent dans mon esprit. Je demande au guide sur le toit de son 4x4, avec deux clientes, si je peux les rejoindre. Il hésite, puis me donne son accord. Je m’extirpe de la petite fenêtre arrière droite du minibus, qui me laisse à peine assez de place pour me glisser à l’extérieur. Je courre vers leur véhicule que j’escalade à l’aide de la roue arrière. J’ai maintenant une vue imprenable sur la lionne, à seulement moins de 4 mètres. Le lion se trouve un peu plus loin. Je suis surpris par son aspect physique. Mais je profite du spectacle! Je demanderais des informations plus tard à un des guides.  Je m’excuse auprès des deux filles pour ne pas m’être présenté. «Aucun problème, nous aurons le temps de faire plus amples connaissances après le retour à l’hôtel». Après avoir pris quelques clichés, malgré l’obscurité qui n’aide pas à avoir une image nette, je profite de ces animaux sauvages directement avec mes yeux. Je veux en garder une image forte «imprimer» sur ma rétine et, surtout, pour du long terme dans ma mémoire… Le lion s’est lentement éloigné de notre champ de vision. La lionne va finalement en faire de même! Quel spectacle et quel bonheur!

Je regagne alors le minibus, qui quelques secondes auparavant s’apprêtait à partir sans moi. Seules quelques personnes, à l’arrière, ont constatées mon absence. Je me faufile finalement, non sans difficultés, par la fenêtre! Puis nous reprenons notre route. Nous ferons quelques petits arrêts pour admirer des cervidés, mais regagnons finalement rapidement l’hôtel. 
Je ne sais pas si c’est le groupe qui est envoûté, ou simplement certaines des personnes, ce qui implique indirectement le reste du groupe? Au vu de la journée, je pencherais pour la deuxième solution. Les volants ont pu finalement s’envoler pour admirer le coucher de soleil, survolant la savane  et certains des fameux animaux qui l’habite. Malgré le fait que nous, les non-volants, nous n’ayons pas eus à notre disposition les moyens et le temps nécessaires pour arpenter les chemins du Pendjari, nous avons vu un très beau panel d’animaux. L’envoûtement des uns déteint sur les autres par effet boule de neige! Mais je crois, de moins en moins, que nous sommes tous sous le joug d’esprit maléfique du Vaudou Béninois. Je ne ressens aucune souffrance physique ou mentale. Je n’ai pas l’impression d’être envoûté, qu’une personne me veuille du mal. En cette soirée, je suis même plutôt comblé. J’ai vu des lions, à l’état sauvage. J’apprends de nombreuses autres informations. Dans cette région, le lion n’a pas l’impressionnante crinière qui a fait la légende du roi de la savane et que nous voyons si souvent dans les documentaires animaliers. Ce lion, «son frère», vit dans les parcs du Kenya, de la Tanzanie, d’Afrique du Sud, et quelques autres pays limitrophes.  Dans l’ouest africain, le lion ne possède donc pas ces longs poils et se diffèrent donc plus difficilement de la femelle lionne. Peu importe, voir ces animaux en liberté, me permet d’avoir assisté pendant quelques minutes à leur vie, loin de la captivité des zoos, où j’avais pu en voir précédemment. Leur pas de velours majestueux, leur sérénité, et leur instinct de chasseur, sont incroyables à capter, si rapidement, juste en étant à leurs côtés! Concernant les éléphants, mes connaissances n’étaient pas fausses mais incomplètes! Une fois encore, il existe différentes espèces d’éléphants en Afrique. L’espèce de la savane, présente  surtout dans l’Est Africain, est bien le mammifère terrestre le plus gros du monde, encore existant. Il dépasse légèrement son frère asiatique par sa taille au garrot (en moyenne d’une vingtaine de centimètres) et son poids. Ces oreilles sont définitivement plus grandes. Dans le parc Pendjari, il s’agit d’une autre espèce de forêts. Ce dernier est plus petit que les deux espèces précédemment citées. Il n’a pas eu besoin de grandir autant que son homonyme de l’est car il a accès à une nourriture moins haute et plus abondante… Mais, il ne serait pas bon de trop rêver et rester sur mon nuage pendant ce Safari, non?! Retournons aux réalités de la vie en groupe et de ce pseudo voyage organisé!

Mme Botyst est arrivée avec sa famille peu de temps après le camion. Xavier est avec eux. Nous sommes heureux, avec Antho et d’autres, de savoir qu’il va beaucoup mieux. Aucune inquiétude particulière à avoir. Cela lui arrive une ou deux fois par an. Il n’y a pas grand-chose à faire, si ce n’est qu’attendre que cela passe. Xavier est une des belles rencontres de ce voyage. Je suis donc content de le retrouver à nos côtés! A l’heure de l’apéritif, nous avons le droit à des boissons qui ont été achetées spécialement pour nous, par Aurélia. Ces dernières sont encore chaudes car viennent justes d’être mises dans le réfrigérateur, et les esprits sont ailleurs! Sylvain est toujours dans les parages! Selon les rumeurs, nous croyons que la décision avait été prise qu’il doive quitter les lieux, sans semonce. Je ne cherche pas à en savoir plus, je ne veux juste pas avoir à faire à certaines personnes maintenant, ou qu’elles viennent s’adresser à moi!

La situation est toujours aussi rocambolesque. Les uns se présentent comme si tout se déroulait le plus naturellement du monde et que rien ne s’était passé en cette journée. A la table de la directrice de "Vacances Glam", il y a toujours certains aspects ostentatoires de son aisance. Après avoir bu des cocktails au bar, ils consomment du vin. Cela ne me dérange aucunement. Elle fait ce qu’elle veut si elle les paie avec ces propres deniers. Mais je trouve tout de même cela déplacé. A ce que j’ai pu voir précédemment, concernant l’organisation d’événements, en présence du client, le responsable se met au même niveau que ce dernier et n’établit pas de clivage! Peu importe, nous dégustons un bon repas préparé par les chefs de l’hôtel. L’humidité est beaucoup moins forte que la veille. Les insectes volants de la veille ont quasiment disparus, pour notre plus grand bonheur! A table, où tout le monde est réuni, des discours sont prononcées. Cela commence par sylvain qui présente ces plates excuses, particulièrement à Bruno. Il reconnait que son geste est impardonnable, malgré la colère qu’il a ressentie, le fait que ce matériel représente pour lui beaucoup, car c’est l’objet de sa passion et d’une grande part de son travail! Bruno prends ensuite la parole. Il accepte sans réticence, ni aucune rancœur, les excuses de Sylvain. Il met une grande part de responsabilité sur les erreurs qu’il a commis. Il va faire ensuite un discours d’anthologie… que dis-je, de mon point de vue pitoyable! Il met en avant les qualités de l’organisation, des personnes en charge du bon déroulement de ce safari, du fait que chacun essaie de faire de son mieux et qu’ils sont pleins de bonnes volontés. Je ne peux pas croire ce que j’entends, ces non-vérités qui n’ont qu’un aspect positif; enterrer la hache de guerre, calmer les esprits échauffés et échaudés, et éviter un possible débordement… de paroles tout du moins!

Nous apprenons le fin mot de l’histoire concernant le camion. Il n’est jamais parti la même journée que nous. En effet, il y a eu un problème d’assurance du premier camion. Ce dernier ne pouvait pas quitter Cotonou. Un autre camion a dû être trouvé d’urgence. Ce dernier possède qu’une benne ouverte à l’extérieure, et non une remorque fermée. Ils ont dû trouver une grande bâche pour protéger le tout. En empruntant cette route mauvaise, ponctuée d’ornières et de trous, puis ce chemin où les vibrations sont très importantes, je me demande comment tous les équipements ont pu arriver en un seul morceau et comment sont-ils encore fonctionnels à 100%... Il faut donc une nouvelle fois relativiser! Nous vivons peut-être des moments pas très agréables, des attaques d’esprits malsains, mais d’un autre côté la bonne étoile de certains, dont sûrement la mienne (je le dis et le répète depuis le début de ce voyage), nous aident à sauver le plus important! Nous discutons de tous ces événements avec Antho, surtout que certains nous énervent sensiblement. Mais nous prenons aussi rapidement de la distance avec des derniers, ne voulant pas que cela entache trop le plaisir de nos retrouvailles…
Après une bonne nuit, beaucoup de réveils sonnent très tôt. Les paramotoristes veulent être prêts à décoller pour le lever du soleil. Les non-volants veulent partir en Safari le plus tôt possible. J’aide Antho à emmener son matériel au niveau de la zone de décollage, alors qu’il fait encore noir. Après un petit-déjeuner simple mais agréable, avec le reste des non-volants, nous grimpons dans les véhicules quatre roues motrices. Plaisirs de voir qu’ils sont bien au rendez-vous avec les chauffeurs et guides. Nous commençons par reprendre la boucle que nous avions déjà empruntée la veille. Cette fois-ci dans l’autre sens. Nous allons poursuivre un lion mâle, que deux autres 4x4 ont pu admirer d’assez près. Nous allons le voir mais il va rapidement se perdre dans des hautes herbes sèches. La journée ne fait que commencer. Nos chances sont grandes de pouvoir admirer beaucoup d’autres animaux. Nous commençons par des Cobe de Buffon et autres cervidés. Nous pouvons admirer différentes espèces d’oiseaux plus ou moins colorés. Nous rejoignons le bord de la rivière qui délimite la frontière, dans ce parc, entre le Burkina Faso et le Bénin. Nous nous trouvons d’un côté, et un troupeau d’éléphants de l’autre. Ils sont assez prêts pour que nous puissions les voir distinctement. Ce groupe comprend plusieurs éléphanteaux. A chaque menace, chaque bruit suspect que nous faisons, le groupe forme un cercle, en son centre, les éléments les plus vulnérables que sont les bébés. Ils disparaissent derrière des fourrés, puis ressortent parfois de ces derniers pour se rapprocher du cours d’eau. Nous pouvons les admirer arracher  des touffes entières d’herbe. Il est clair que leur trompe est un élément important pour cet animal. Elle leur sert pour renifler les environs. Constituée de plusieurs centaines de muscles et de nerfs, elle est ultra-sensible mais aussi très puissante. Elle peut détecter de tous petits éléments mais arracher aussi des branches énormes afin d’en déguster les feuilles. L’éléphant, comme tous les herbivores, passent une majorité de son temps, en éveil, à manger. Vu sa corpulence, il doit manger plusieurs centaines de kilogramme de plantes par jour…

Les paysages sont changeants. Il ne fait pas mauvais, mais le soleil met tout de même un temps certains à percer une espèce de brume matinale typique de la savane. Depuis le sol, nous pouvons admirer les paramoteurs, qui occupent les airs et s’en donnent à cœur joie de tous les côtés. Certains viennent nous saluer de plus ou moins proches, voir s’amuser avec nous en nous rasant. Nous quittons finalement des lieux maintenant connus pour entreprendre une grande boucle vers le nord. Nous n’allons pas admirer des animaux en pagaille. Mais nous pouvons admirer certains oiseaux, dont des échassiers et des rapaces. Nous continuons d’observer de nombreux cervidés. Nous ne sommes pas en reste concernant la flore. Il y a les fameux baobabs, mais aussi d’autres arbres aux propriétés spécifiques. Lors d’un arrêt au bord d’une grande mare, depuis un site d’observation, créé par la main humaine, nous sommes assurés de voir l’un des plus dangereux animal de la savane africaine pour l’homme. Il s’agit de l’hippopotame! Contrairement à ce que ces aspects de gros pépère laisseraient croire, ce dernier pour défendre son territoire ou sa progéniture pourrait nous terrasser. Dans l’eau, il est un fin nageur. Il renverse aisément une embarcation. Il aurait tendance ensuite à nous faire couler. Beaucoup d’être humain meurent ainsi, après avoir bu la tasse. Sur terre, ces charges se révèlent rapides. S’il a le malheur de nous rattraper, il peut nous piétiner jusqu’à ce que mort s’en suive… En attendant, nous les admirons sans aucune menace, depuis cet abri surélevé en bois. Enfin se déroule la matinée que nous n’espérions plus. L’ambiance est au beau fixe! Nous échangeons, rigolons et profitons des beautés de notre planète.  Reprenant la route, après de longues minutes à les admirer paisiblement, nous nous arrêtons pour admirer un autre point d’eau. Nous allons furtivement y voir des crocodiles. C’est un serpent arboricole verdâtre qui va faire quelques frayeurs, à ceux s’étant rapprochés de trop près du bord de cette étendue d’eau. Puis nous allons continuer l’exploration du parc. Nous n’avons pas la chance de faire face à un nouveau félin même si c’est ce qui était recherché à cet endroit. 

Reprenant la direction de l’hôtel, nous croisons le troisième 4x4, réservé à la sécurité des volants. Ce dernier a été mis à disposition des personnes souhaitant voir le parc depuis la terre. A cette heure, les conditions climatiques ne permettaient plus de voler. Ils ont pu avant profiter des paysages au lever du soleil et en début de matinée. Ils ont pu admirer les animaux de la savane, de plus ou moins loin. Seulement après quelques minutes sur la route, pour les chanceux étant montés dans le véhicule, ils ont aperçus un lion, de dos, à un peu plus de 50 mètres. Ce dernier a traversé la route avant de se perdre dans les hautes herbes environnantes. Ils nous croisent, nous saluent, avant de faire demi-tour et de nous suivre de loin. 

Dans le véhicule où je me trouve nous allons repérer un troupeau important d’éléphants au bord d’une mare. Nous sortons du sentier principal pour essayer de s’en rapprocher. Nous sommes pendant plusieurs minutes les seuls sur les lieux. Ces derniers nous font faces. Un Cobe de Buffon passe entre eux et nous, en toute quiétude. L’arrivée des deux autres 4x4 de notre groupe va changer la donne. Les éléphants se sentent maintenant menacés. Ils se mettent en ligne, grattent le sol avec leurs pattes ou leur défense. Ils se préparent à charger! Le chauffeur de notre véhicule est excédé. Il demande aux autres véhicules de reculer, surtout à celui qui vient d’arriver en sens inverse et qui nous empêche donc de nous extirper rapidement des lieux, en cas de nécessité. Les éléphants changent alors leur comportement. Il redevient alors pacifique. Après s’être abreuvé au point d’eau, se trouvant derrière eux, ils prennent la direction des forêts où ils vont trouver leurs mangeailles. Ils vont passer entre notre véhicule et celui qui nous fait face à plusieurs dizaines de mètres.
Regagnant l’hôtel, nous pouvons quelques minutes plus tard, les revoir de nouveau. C’est vraiment la journée où ces pachydermes sont à l’honneur! Comme la veille, le chemin entre le point d’eau et la nourriture passe à proximité de l’endroit où nous nous ravitaillons et où nous dormons. Passant tout d’abord au loin, ils font se rapprocher très sensiblement. Nous pourrions presque croire qu’ils viennent nous faire un show, nous montrer leur capacité physique. Plusieurs d’entre-eux ne sont plus qu’à quelques mètres.  Un puissant mâle va arracher, à l’aide de sa trompe, une branche énorme. Il l’a fait tomber au sol avant d’en soutirer le plus possible de feuilles.  Pendant ces longues minutes, les appareils photos ne vont pas cesser de fonctionner. Chacun y va de sa pose devant ces animaux impressionnants, même à distance, et pourtant si dociles. Continuant leur route, puis disparaissant derrière la lisière des bois, ils laissent le camp retrouver un certains calme. Après le repas, pendant la sieste, l’hôtel est même englobé par une certaine torpeur.
Une fois encore, les informations en notre possession ne sont pas claires.  Nous croyons avoir à notre disposition les trois véhicules que nous avions le matin. L’idée de beaucoup était: pour les non-volants d’utiliser deux véhicules et de faire un safari jusqu’à la tombée de la nuit, pour certains volants désireux d’arpenter le parc en véhicule d’utiliser le troisième avant de revenir pour voler. Ce dernier aurait alors assuré la récupération d’un paramotoriste en cas de problème. Mais la négociation avec le propriétaire des véhicules n’a pas été assez précise. Il a besoin du troisième véhicule et veut le rapatrier à Tanguiéla. De plus, ce dernier a une roue crevée au moment du départ. Nous voulions partager un safari animalier avec Antho et le plus de temps possible ensemble. Je comprendrais cependant, qu’il veuille rester sur place, pour profiter de la dernière soirée de vols. La totalité des volants se rétractent. Antho prend la décision de venir, tout de même, avec moi, amincissant ces chances de voler, à quasiment zéro.  

Nous passons un très bon moment ensemble. Nous allons être amenés à voir plusieurs groupes d’Hippotrague, ou Antilope Chevaline (Hippotragus Equinus).  Cet animal, pouvant atteindre 1,60 mètre au garrot et peser jusqu’à 270 kilogrammes, a vraiment l’allure et le corps d’un cheval. Son corps est marron clair. Mais c’est son visage qui est reconnaissable parmi tous. Il est noir avec deux tâches blanches entre les deux yeux, et du blanc sur le pourtour du museau. Il a aussi de grandes oreilles, une crinière et des cornes en forme d’accordéon. Puis nous allons voir certains gros oiseaux, dont des échassiers. Nous pouvons admirer des familles de babouins avec des nouveaux nés tous frêles, des cobes de Buffon, et autres antilopes. Prêt d’un lac, nous pouvons voir les crocodiles se prélasser au soleil, et les oiseaux venir s’abreuvoirs sans vraiment y porter leur attention.  Nos recherches de gnous et de fauves resteront infructueuses. C’est au moment du coucher du soleil, voyant passer les paramoteurs au-dessus de nos têtes, jouant même parfois avec nous à quelques centimètres, qu’Antho aura un peu des remords de ne pas être dans le ciel. Peu importe, il garde le sourire et nous passons un autre bon moment. Le soleil se couche sur la Pendjari. Nous n’avons pas tout pu voir. Il me manque à me mettre sous la dent; les léopards. Ils ont été observés la veille de notre arrivée par une famille française. Nous n’avons pas vu aussi les gnous. Le bilan de ce safari animalier est tout de même très honorable. Le partager avec Antho de différentes façons est un réel plaisir. Je viens, de mon côté, de vivre un rêve de gamin! Cela me ravit surtout quand je sais que ce n’est pas le dernier au programme de mon séjour en Afrique. 

La soirée va être mitigée. Il était écrit que nous ne pouvions pas vivre une journée parfaite et sans problèmes lors de ce Safari paramoteur!

Premièrement un éléphanteau se trouve, seul, à proximité de l’hôtel. Non, il n’est pas possible de penser que ce soit une opportunité extraordinaire d’observer au plus proche un spécimen miniature et sauvage de cet animal. S’il se trouve à cet endroit, c’est qu’il a était abandonné par le reste du troupeau. Une seule solution, à 99,9% est envisageable! Un paramotoriste est passé beaucoup trop près du troupeau. Il les a peut-être pris en chasse. Ces derniers affolés, ceux sont dispersés, laissant ce nouveau-né, au plus de quelques semaines, à la Mercie de prédateurs affamés de chair fraîche et de proies faciles. Malheureusement de nombreuses vidéos récupéraient par Antho confirment que beaucoup d’entre-eux n’ont pas respectés les règles qu’Aurélia avait promulgué, la veille au soir, après déjà quelques dérapages. Il avait été précisés de rester à plusieurs mètres de distance des animaux et de ne pas essayer de les prendre en poursuite. On peut voir sur certains extraits vidéos que des paramotoristes font du rase-mottes sur les étendus d’eau avec les hippopotames, jouent presque sur le dos des éléphants, ou pourchassent des antilopes ou cobes, affolés par ces prédateurs inconnus au bruit démentiel et venant du ciel! Ces paramotoristes n’ont aucunement respecté les règles de déontologies de leur sport, ou de celles évidentes d’une réserve naturelle animalière. La sentence est lourde! C’est la peine de mort quasi-assurée pour cet éléphanteau, cet innocent qui n’avait rien demandé en ce dimanche 4 mai 2014! Il n’est coupable que de s’être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Malheureusement le vrai coupable restera lui totalement impuni. Même si cela a été fait par inadvertance, dans le seul but de profiter au plus de ce privilège de voler dans un parc national en paramoteur, ce qui est quasiment un inédit, cela me désole! Surtout que j’ai quelques suspects à mettre au premier plan! Je ne suis pas sûr que ce dernier exprime, ou exprimerait, les moindres remords! Mais comme pour beaucoup de choses dans la société humaine, nous préférons fermer les yeux sur ce qui nous gêne et ce qui ne nous touche pas directement. Il est plus facile de se plaindre de ces petits problèmes personnels et de ne pas regarder plus loin que le bout de son nez!
La transition est alors toute trouvée. Une réunion a été décidée par les volants pour faire entendre leurs voix. Les non-volants se joignent au groupe car ils veulent eux aussi exprimer leur ras-le-bol. Je ne m’en cache pas, je fais partie de ce groupe. Nous ne savons pas quand nous pourrons avoir de nouveau l’organisatrice en face de nous. Elle a tellement été absente depuis le début du séjour. Au milieu de nulle part, sans aucune issue de secours jusqu’au lendemain, nous voulons éclaircir certains aspects avec elle. Pour les volants, ils veulent la certitude de pouvoir voler les jours prochains. Pour les non-volants, ils veulent un réajustement du programme. Certains pensent même à accabler Mme Botyst et à lui demander un remboursement d’une partie du séjour pour non-respect de contrat (soi-disant passant, il n’est que moral car nous n’avons jamais signé aucun papier comme je le précisais déjà auparavant). Le barbecue qui devait être un repas de fête suivi de la possibilité de danser va se transformer en pugilat. Plusieurs personnes dénoncent l’incompétence des organisateurs. D’autres essaient de les défendre corps et âmes, même s’ils doivent vendre cette dernière au diable, en exprimant des affirmations qu’ils savent pertinemment fausses et erronées. Mme Botyst essaie de nous convaincre de sa bonne foi. Elle n’a sûrement pas les talents d’une organisatrice d’un séjour tout compris, avec des contraintes spécifiques liés à une activité hors normes, et un pays à visiter qui ne facilite pas le travail. En revanche, elle a la verve et la réplique facile. C’est une oratrice hors pair. Elle pourrait presque nous convaincre qu’elle a fait son maximum et que nous devrions la plaindre. D’autres personnes sont un peu pitoyables lors de cette soirée mais les nommer ne permettraient pas de débloquer, ou d’améliorer le calvaire organisationnel que nous vivons. Les paramotoristes obtiennent encore des promesses, comme quoi ils pourront voler, le lendemain et 2 jours plus tard. Seul les voir dans les airs quelques heures plus tard pourrait me laisser y croire! Je ne me demande même plus pourquoi j’ai de gros doutes! 

Heureusement, je me trouve, à table, à côté de Sébastien, Xavier, Hélène, Daniel. Nous tournons la situation en dérision, nous faisons les francs lurons avec quelques éclats de rire. Antho était de la partie, puis il prendra de la distance aussi avec tout cela en s’occupant de récupérer toutes les données numériques (photos et vidéos) manquantes dans son disque dur externe…

Une fois le repas fini, l’ambiance n’est évidemment pas à la fête! «La soirée dansante» est tombée à l’eau depuis longtemps. Même dans d’autres circonstances, je ne pense pas que cette dernière aurait été survoltée, au vu de l’ambiance diurne quasiment inexistante depuis le début du séjour!
L’éléphanteau, revenant en titubant dans l’enceinte de l’hôtel va nous ramener à une horrible réalité! Là encore, le fait que l’être humain ne réfléchisse pas plus loin que le bout de son nez va peut-être entraîner des conséquences irréversibles sur la vie de cet animal! Ce petit animal est perdu, déshydraté! Il a peut-être effectué un geste salvateur, pour lui, en rejoignant l’hôtel pour la nuit. Ne rien faire serait ne pas porter «assistance à animal en danger», surtout après que notre groupe l’ai mis cette situation. Mais nous devons réfléchir à ce que nous faisons et ne pas compromettre la suite de son existence et ces chances, même maigres, de rejoindre le troupeau. Même si comme beaucoup, je pourrais aisément me dégager de toutes responsabilités car n’ayant aucun rapport avec l’abandon de ce bébé éléphant, je préfère regarder la réalité en face. Je comprends néanmoins pourquoi plusieurs personnes ne peuvent pas regarder ce spectacle en direct. A l’opposée, plusieurs personnes se groupent autour de lui, elles veulent bien faire et l’aider, essayer de réparer l’erreur effectuée par d’autres.

Lui donner de l’eau est je pense une bonne idée! D’ailleurs après un bain au seau d’eau, après avoir bu, Il semble retrouver un peu de force, marcher avec moins de difficulté, sans glisser sur ces pattes arrière à chaque seconde. Mais le toucher, le câliner ne serait-il pas le geste de trop? Certains, je suis persuadé, avec un grand cœur, vont peut-être effectuer l’irréparable! Les éléphants ont un sens olfactif très développé. J’ai peur que le toucher le condamne définitivement. Si par chance, il survivait à cette nuit seule. Même si les gardes-chasses retrouvaient le troupeau auquel il appartient, je ne suis pas sûre que sa mère génétique et ces mamans adoptives (c’est toujours le cas dans un troupeau, un éléphanteau fait partie du groupe et toutes les femelles peuvent s’en occuper) l’accepte de nouveau dans le cercle.  Normalement dans les parcs nationaux, l’homme doit interagir le moins possible avec la nature qu’il essaie de préserver. Il doit juste être un observateur de la beauté et de la diversité de la nature, que nous mettons déjà en danger depuis des décennies! Nous avons complétement failli à cette mission et indirectement certains peuvent être considérés comme des meurtriers. Une fois de plus, l’homme a modifié le cours normal du cycle de la vie par pur jouissance égoïste et éphémère! Encore une fois, dans ce safari paramoteur, nous ne connaîtrons pas le fin mot de l’histoire. Je pourrais envoyer un email au responsable du parc Pendjari pour demander des nouvelles. Mais je suis quoi qu’il en soit impuissant! Je préfère, au moins pour cette partie de l’histoire, croire en une fin  heureuse et belle pour ce petit être encore frêle, ayant j’espère toute la vie devant lui…. Nous allons simplement recevoir, 2 jours plus tard, un email de la part de 2 personnes ayant vouées une partie de leur vie à la sauvegarde de la faune et la flore de la région. Ils sont outrés et expriment leur tristesse suite à ces faits… Les paramotoristes viennent de vivre quelque chose d’exceptionnelle en survolant ce parc national. Cela n’est probablement pas prêt de se reproduire, voir jamais, dû à l’indiscipline de certains et aux non respects des règles, et de la nature…
Je ne croyais pas que cela puisse être le cas! J’aime la nature et la vie animale sauvage plus que tout. Avant ce voyage, et si j’en avais eu la possibilité, j’avais envisagé de laisser le groupe au Pendjari pour rester quelques jours de plus dans le parc. Comme quoi les personnes, avec qui on partage son temps,  ont un rôle primordial sur le fait de passer, ou non, un bon moment. Chaque acte d’autrui a toujours un impact sur son prochain, surtout quand les destins sont mêlés, même pour quelques jours. Aussi improbable qu’irréel dans nos têtes avant ce voyage, avec Antho, le 5 Mai, à 5h00 du matin, nous sommes heureux de quitter ces lieux pour repartir vers Cotonou et savoir que ce voyage va prendre fin. Nous aimerions passer plus de temps ensemble, c’est une certitude. Mais dans d’autres conditions, sans tous ces parasites qui perturbent nos retrouvailles et le temps que nous passons ensemble.

Un des minibus est parti en ville pour réparation. Le sponsor Oryx et l’équipe de Jacynthe ne nous accompagne pas. Ils partiront plus tard. L’ensemble des participants se regroupent donc dans un des minibus et un des 4x4 que nous avons loués la veille, et qui rentre en ville. Après de multiples faux départs, nous partons finalement à 6h00 de l’hôtel. A l’arrière du 4x4, j’ai le sourire! J’ai l’impression de retrouver une certaine liberté. Je sens ce sentiment de libération aussi chez Antho. Le moral est bon pour tous les participants qui sont à nos côtés. Aurélia et Sylvain sont assis sur le rebord des fenêtres pour profiter, comme nous, du lever du soleil, de l’air frais, puis des quelques animaux, en liberté, que nous allons pouvoir apercevoir. Parmi eux, il y a l’Hippotrague, mais surtout un groupe de Gnous à queue noir (Connochaetes Taurinus), que nous n’avions pas encore vu! Nous prenons plusieurs minutes pour les observer derrière les petits arbustes qui nous séparent d’eux et prendre quelques clichés. Nous avons vraiment vu la quasi-totalité de la faune de ce parc, exception faite du léopard, toujours très discret, qui se tient le plus possible à l’écart de l’être humain. Je garde des images magnifiques de ces 2 jours de safari. Nous nous arrêtons pendant quelques minutes au poste d’entrée du parc. Aurélia pense y récupérer son passeport qu’elle a laissé en caution. Mais ce dernier a été emporté par les autorités au bureau principal de Tanguiéla. Nous faisons un retour progressif dans le monde des humains. Nous passons tout d’abord devant ces villages, où la population ne vit que de l’agriculture de subsistance, dans des conditions assez précaire et de petites huttes, faites de bois, de terre et de paille. Cette vision me fait très vite relativiser les mauvais moments que nous venons de vivre! J’avais gardé le sourire pendant tout ce laps de temps. Mais ces enfants qui nous font de grands bonjours, avec de grands sourires, me remplissent réellement de joie. C’est le jour de marché à Tanguiéla. Sur le bord de la route, nous assistons à un défilé, principalement, de femmes, portant de lourdes charges sur leur tête! Certaines ont en plus, en bandoulière, dans un bout de tissu, en accord avec leur pagne, un bébé. Elles en prendront soin toute la journée. Ce dernier passera la plupart de son temps à dormir dans le dos de sa mère, ou à téter le sein. Elles vont effectuer de nombreux kilomètres, pour essayer de vendre leur production, glaner quelques deniers et acheter des biens de premières utilités pour faire à manger et se laver. Le spectacle est magnifique et assez prenant. Nous croisons ensuite des hommes sur de petites charrues tirées par des ânes. Puis nous arriverons un point d’eau, où de nombreuses personnes viennent de loin pour faire le plein, de ce liquide indispensable à la vie, pour la journée. Nous arrivons ensuite en ville, où les rues sont pleines d’ordures et de plastiques, où la circulation est dense, où la capacité de transport des véhicules est parfois utilisée plus que de raison, nous permettant de prendre encore des clichés photographiques incroyables. Nous retrouvons le camion avec les paramoteurs partis un peu de temps avant nous, puis le deuxième minibus qui a été réparé!
Notre retour jusqu’à Cotonou sera-t-il une vraie longue route tranquille… et sans nouvelles histoires? J’ai envie d’y croire mais nous allons très vite déchanter, restant ainsi dans la même dynamique! Ils veulent que nous stockions nos affaires avec les paramoteurs dans la benne du camion. Avec Antho, nous ne sentons pas les choses comme cela. Nous gardons nos sacs avec nous, devant nos genoux, au niveau des premières places assises, à l’arrière du minibus réparé. Les personnes dans l’autre minibus arriveront plus de 40 minutes plus tard. Ils ont fait un stop aux cascades pour profiter des lieux et essayer de respecter, un peu plus, même dans le désordre, le programme qui nous avez été proposé! Nous organisons les minibus. Nous devons encore passer récupérer des bons d’essence pour les véhicules. Nous attendons une fois de plus devant les bureaux du parc.

A 9h30, nous roulons enfin en direction du Sud. Cela ne va durer qu’une petite heure, en atteignant Natitingou. Encore une fois, les problématiques sont multiples. Dans l’hôtel, où nous devons prendre patience, c’est un vrai spectacle qui se dresse devant nous. Des personnes, prônant la solidarité entre tous, ne se privent pas de faire du charme à l’organisatrice pour prendre les places libres dans les véhicules particuliers. Ils veulent monter dans celui mis à disposition de la famille de Mme Botyst. Ceux seront finalement les personnes les plus faibles, les malades qui y  monteront, après que certaines personnes aient protestées. Le propriétaire du 4x4, qui a emmené des participants jusqu’à cet hôtel, veut être payé pour pouvoir repartir. L’organisatrice dit ne pas avoir les fonds. Cela l’énerve profondément. Il a d’autres clients à prendre en charge dans l’après-midi. Il demande que la situation évolue rapidement. Les minibus sont partis faire le plein d’essence avec les bons Oryx. Mais toutes les stations du groupe, en ville, n’ont pas le kérosène requis. Les chauffeurs ne veulent donc pas partir sans aucune certitude. L’organisatrice n’a aucun fonds de secours, aucune monnaie en cash, et elle ne veut surtout pas lâcher un centime de plus. Les chauffeurs ne veulent donc pas bouger. Cela ne nous concerne pas trop! Mais cela laisse planer un gros doute concernant le camion qui transporte les paramoteurs. Des «ouïes-dires» affirment que si nous l’avons vu arrêter sur la route, c’est en raison du mécontentement des chauffeurs et du propriétaire qui attendraient d’être payés avant de reprendre la route. Si ces faits sont vérifiés, la certitude que tout le monde récupère tout son matériel avant la date du vol retour, prévu dans un peu plus de 48h00 maintenant, n’est pas assurée. Je sens qu’Antho n’aime pas du tout cette idée. Les béninois ont en tout cas un bon moyen de pression, car la benne de leur camion contient plus de 100 000 euros d’équipements. Une fois de plus, comme je le répète depuis maintenant de nombreux jours, nous ne pouvons pas faire grand-chose, simplement espérer que le final de ce safari ne soit pas catastrophique.

Malgré la Peugeot 607 louée par Mme Botyst, et la voiture de son ami Véronique, qui est venue avec elle, il n’y a pas assez de place pour tous. En effet, les béninois en charge de la sécurité veulent aussi rentrer. Ils sont montés dans les minibus et ne veulent pas en descendre. Ils ne veulent pas prendre le risque de prendre des taxis brousses, être soumis à eux-mêmes et devoir payer avec leur propre argent qu’ils n’ont pas. Ils ne céderont pas et nous les comprenons très bien, surtout au vu des différents événements, même pour les participants, depuis le début du séjour. Aurélia, Sylvain et Xavier sans place prendront donc un taxi brousse. L’heure tourne! Nous profitons de la piscine et du réseau internet de l’hôtel. Pour le repas du midi, l’organisatrice a essayé de se démener, en tout cas, c’est ce qu’elle affirmera. Elle a commandée des sandwichs à l’hôtel! La personne en charge de cette mission ne reviendra jamais vers elle. Au moment de partir, nous apprenons qu’il n’y a pas de pain disponible en ville. Nous ne verrons donc jamais la couleur de notre repas.

Nous partons enfin dans les minibus pour un long trajet! Nous n’avons pas de nourriture, ni d’eau alors qu’il fait plus de 35°C à l’extérieur. Encore une fois la distance parcourue sera nettement moindre que celle que nous pensions. Nous sommes arrêtés à un barrage de police. Instantanément, nous pouvons nous rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond. Aussi incroyable qu’improbable, Antoine n’a pas son permis de conduire pour le transport de passagers. Il est habituellement chauffeur poids lourd. Nous ne pouvons donc pas repartir! Tout le monde descend des véhicules et va devoir prendre, une nouvelle fois, son mal en patience, à l’ombre des grands arbres qui se trouvent le long de la route. Un des participants filme la scène, avec les forces de l’ordre, malgré que plusieurs d’entre nous l’ayons mis en garde en lui ordonnant d’arrêter immédiatement. Cela ne manque pas. Un des policiers s’approchent de lui. Il lui demande ce qu’il est faisait? Nous sommes plusieurs à essayer de faire baisser la tension. Il n’aura finalement qu’à effacer la vidéo de son caméscope. Le policier fermera alors les yeux. Il ne lui confisquera pas son appareil et ne lui demandera pas de le suivre au poste. 

En revanche, c’est Mme Botyst qui va envenimer la situation! Je ne vais pas assister à la scène, occupé à discuter tranquillement avec Antho, Sébastien et Hélène entre autre. Mais elle me sera comptée. Elle arrive quelques minutes après nous. Elle discute avec les policiers avant de repartir, nous laissant seul sur le bord de la route! Nous sommes outrés et pensons encore une fois au pire. En fait, c’est mieux qu’elle parte car elle vient d’énerver les policiers qui étaient prêts à céder. Le billet sous le manteau ne suffit plus. Antoine doit maintenant les suivre au poste. L’autre chauffeur prend alors le véhicule et l’emmène à quelques kilomètres de là! Pour changer, nous sommes dans l’expectative totale. Nous ne savons pas si le dénouement sera rapide et heureux. Mme Botyst aurait soi-disant laissé de l’argent qui permettra de résoudre la situation grâce à des «dessous de tables»!

Avant le retour des chauffeurs, c’est l’équipe d’Oryx, avec Jacynthe, qui fait son apparition. Ils sont partis plus de 3h30 après nous, ils ont pris leur temps sur la route en faisant différents arrêts et pourtant ils viennent de nous rejoindre. Ils s’arrêtent sur le bord de la route pour prendre de nos nouvelles. De bon cœur, Jacynthe ne veut pas nous laisser dans un tel pétrin, après que nous lui ayons comptés nos dernières aventures. Elle se rend à Dassa-Zoumé pour y passer la nuit. Elle  veut bien de nouveau prendre en charge certains d’entre nous. Au début, nous voulons laisser le privilège à d’autres de profiter de ce trajet en 4x4. Puis quand nous voyons les personnes qui veulent prendre les places et ceux qui veulent rester dans les minibus, nous décidons de prendre notre place avec l’équipe Oryx. Nous arrivons un peu en retard «dans la bataille». Nous devons nous séparer avec Antho. Je monte avec Jacynthe, son conducteur, Sébastien et Hélène. Le trajet en 4x4 jusqu’à Dassa-Zoumé sera beaucoup plus agréable. Nous nous arrêtons en route pour acheter des fruits. Nous roulons tout l’après-midi. Nous essuyons un orage en fin d’après-midi. C’est seulement à 18h30, alors que la nuit est tombée que nous rejoignons notre destination.  Les minibus sont encore loin derrière. Ils n’arriveront que 2h00 plus tard. Avec Antho, nous ne verrons pas leur arrivée!

Toutes les personnes partis avec les voitures sont déjà arrivées, y compris l’équipe partie en taxi brousse. Véronique veut rentrer chez elle. Elle cherche des conducteurs et des personnes pour l’accompagner jusqu’à Cotonou. Nous n’hésitons pas une seconde et nous proposons nos services. Nous avons à peine le temps d’avaler un peu de nourriture du buffet de l’hôtel, de boire une boisson, d’assister à une vraie remontrance, presque physique, d’un des participants vis-à-vis de l’organisatrice, et nous filons dans la nuit noire!

Au volant se trouve Antho, Véronique sert de copilote. Il y a deux autres participants, certains des vieux brisquards que nous respectons, mais ne tenons pas dans notre estime, et un des deux fils de Mme Botyst. Marlène, l’assistante locale de "Vacances Glam" pour ce projet, et moi-même, sommes assis sur les sièges arrière se trouvant dans le coffre. Le seul impératif est d’éviter l’ancienne route national, menant du nord au sud, qui est paraît-il plus praticable à partir de ce tronçon vers le sud. Nous devons faire comme à l’allée, en faisant le détour par Porto-Novo, avant gagner Cotonou. Nous allons nous en assurer en demandant à plus de 5 personnes. Les panneaux de circulation semblent confirmer que nous ne nous trompons pas de route. Pourtant cette dernière est très vite mauvaise, très mauvaise, sûrement beaucoup plus qu’à l’allée!  Quand nous nous apercevons que les locaux nous ont dirigés dans le piège de cette route, passant par Allada pour rejoindre Cotonou, il est un peu trop tard. Nous avons déjà fait plus de 60 kilomètres. Il n’en reste que 140 pour atteindre la capitale. Faire demi-tour impliquerait de passer de longues heures supplémentaires sur la route, ce que nous ne souhaitons pas vraiment.  Sans un véhicule quatre roues motrices, nous n’aurions jamais pu emprunter cette voie. C’est un vrai rallye que s’apprête à effectuer Antho. 

Heureusement, il adore conduire. Il excelle dans ce domaine. Ce n’est pas une route, ni même un chemin que nous empruntons! Ce ne sont pas de petits trous dans le bitume, ou de petites ornières comme à l’allée. Il s’agit plutôt d’un vrai champ de mines. Les trous font parfois plusieurs mètres de circonférence et peuvent atteindre, pour certains, le mètre de hauteur. Il n’est pas question de faire une erreur, de rester bloquer. Cette route est à certains endroits un terrain de terre boueux. Nous cherchons avec désespoir les portions encore un peu bitumeux et correctes, qui ne durent souvent que quelques secondes. Cette voie n’est pas empruntée par beaucoup de véhicules. Seuls quelques minibus, des deux roues et de gros camions semi-remorques s’aventurent sur cette route. Plus nous avançons, plus nous nous croyons en tant de guerre. Antho ne fait aucunes fausses manœuvres mais nous ne faisons pourtant fortement secouer. De nombreuses carcasses de véhicules jonchent le long de la route. Des camions se sont renversés. Ils n’ont pas bougés depuis plusieurs semaines. Le summum du voyage est atteint après plus de 3h00 de conduite intense. Nous faisons face à un vrai cimetière de camions carbonisés, en file indienne. Les bâtiments autour semblent avoir été soufflés, pulvérisés. Le premier véhicule est un camion-citerne. Un accident de ce dernier aurait peut-être produit une explosion, condamnant tous les véhicules le suivant, ainsi que ceux arrivant en face. Aucune certitude mais cette incident a peut-être fait de nombreuses victimes! Rien ne peut confirmer ces suppositions mais cette route est, pour la majorité d’entre nous, la pire que nous n’ayons jamais prise! Nous sommes bloqués parfois par des camions essayant simplement de se croiser, de se frayer un chemin, d’éviter les nombreux pièges qui leur ont été tendus Antho entreprend des manœuvres, parfois périlleuse, pour doubler l’un d’entre-eux, pour ne pas rester bloqués dans un trafic faible mais tout de suite prenant et très lent. 

L’atmosphère, à l’extérieure, est glauque. Bizarrement, l’ambiance, dans la voiture, est, quant à elle, au beau fixe. Nous rigolons de la situation. Chacun y va de sa plaisanterie, utilisant un humour plus ou moins noir. L’aventure dans laquelle nous nous sommes embarquée n’est pas encore fini. Mais nous ne rapprochons, inexorablement, même si c’est à très faible vitesse (moins de 30 kms/h de moyenne sur les portions accidentés), de la ville principale du pays. Nous atteignons finalement la ville d’Allada. Véronique, expatrié depuis des années au Bénin, n’avait jamais pris la portion de route que nous venons d’arpenter, non sans difficulté. Mais elle connait la route de cette ville depuis Cotonou. Notre calvaire s’achève, car la route s’améliore alors nettement. Sortant de la ville d’Allada, nous devons tout de même nous soumettre à un contrôle des forces de l’ordre. En plein milieu de la nuit, au Bénin, nous ne savons pas jamais ce qui peut nous arriver. Il cherche la petite bête pour essayer de nous soutirer de l’argent. Il a l’air de dire que nous ne sommes pas en règle car nous nous trouvons dans le coffre, avec Marlène.  Puis il est obligé de se rendre à l’évidence, nous sommes assis sur des sièges et il n’y a rien à y redire! Véronique descend aussi quelques secondes alors qu’il l’avait ordonné à Antho! Cela sent l’entourloupe à plein nez! Elle discute avec lui, à l’arrière du véhicule, quelques secondes. Puis elle remonte! Elle ne nous le dira jamais, mais je suis sûr qu’elle a glissé un petit billet dans sa main et que cela vient de nous ouvrir la route vers Cotonou.

Après avoir déposé Marlène près de chez elle dans un quartier limitrophe du centre-ville, nous regagnons ce dernier. Quelques minutes plus tard, nous sommes de retour à l’Hôtel du Lac. Nous venons de vivre encore un moment hors du commun. Antho a conduit comme un chef. Moi je viens de vivre un moment original à l’arrière de ce véhicule tout-terrain. Véronique reprend sa voiture pour rentrer chez elle. Bruno, Serge, le fils de Mme Botyst, Antho et moi-même sommes accueillis avec tous les honneurs par les valets et le personnel de la réception. Nous allons retrouver notre chambre laissée quelques jours auparavant. Je n’ai pas besoin de ce confort, parfois superflu, mais cela fait du bien, après une telle expérience. Il est plus de 1h30. Lever à 5h00, le trajet pour traverser le pays du Nord au Sud, avec quelques péripéties mémorables, aura duré plus de 20h00.
Après une douche rafraîchissante, nous allons passer, avec Antho, un des moments les plus exquis de ce séjour. En effet, à la réception, ils nous ont précisé que nous pouvions encore manger. N’ayant eu le droit qu’à un léger petit-déjeuner, et à des amuse-gueules avant de reprendre la route à 19h00, nous acceptons volontiers. Nous sommes seuls sur la terrasse surplombant la piscine. Un des serveurs va nous dresser une table. Le silence est total. Nous distinguons assez clairement la lune et les étoiles. La brise venant de la mer est légère, permettant à cette heure tardive, d’avoir une température ambiante parfaite. Nous avons enfin un moment, à deux, sans parasites extérieurs. Après de tels moments un peu fous, nous allons déguster un très bon repas, en discutant! C’est tout simplement exquis! Heureusement que les serveurs à notre disposition n’ont pas sortis les chandelles car on se serait presque cru à un repas d’amoureux en «grandes pompes» (cela me fait rire car nous blaguons toujours sur ce sujet avec Antho! S’il y a bien une chose impossible c’est bien cela mais nous tournons toujours ce genre de situation en dérision)… Des moments comme ces derniers, renforce plus que jamais une amitié forte et sincère. Nous aurons tellement d’histoires à compter lors de nos vieux jours. Nos histoires, nos vécus, ce qui nous a rapprochés voilà des années forment une base solide pour la suite! Mais, nous nous devons de vivre l’instant présent. Nous profitons de ce moment de répit car nous ne savons pas quels rebondissements nous attendent encore dans les prochaines heures. Nous sommes heureux de regagner nos lits confortables et de n’avoir aucune contrainte pour le lendemain matin. 

Au petit-déjeuner, en ce 6 Mai, nous retrouvons Xavier. Ils sont arrivés il y a quelques heures avec la 607. Leur retour depuis Dassa-Zoumé a été totalement différent mais tout aussi mouvementé. Ils sont partis après 23h00. Ils ont rejoint la route menant à Porto-Novo. Sur cette dernière, les contrôles de police ont été multiples… Ils ont dû régulièrement laisser quelques billets. De nuit, des convois de véhicule sont organisés pour diminuer les risques multiples d’embuscades, dans cette région. L’attente fut donc parfois longue avant de continuer la route. Sur cette route, avec une voiture standard, le moindre dodane, le moindre trou, la moindre ornière, ont fait souffrir les suspensions de la voiture et les corps des passagers. Ils auront mis, environ, le même temps que nous pour rentrer, vivant une expérience avec d’autres saveurs!

Vous n’imaginez pas le bonheur de passer une journée tranquille, autour de la piscine, à faire un petit tour en ville en Zem’, sans autres personnes que nous. Les récits des autres participants concernant leur journée donnera encore une autre dimension à la journée agréable que nous venons de passer et à la bonne idée que nous avons eu de rentrer, en direct, à Cotonou. Les derniers vont arriver à 20h30. Personne n’a pu voler à Dassa-Zoumé, comme cela  avait été promis. Encore des paroles en l’air! L’organisation a bien essayé que cela se réalise. Mais rien n’avait été bien ficelé auparavant. Lors d’une entrevue avec le maire, pour décoller sur un terrain  municipale, idéal pour les paramotoristes, ce dernier leur aura demandé une somme bien supérieure que de raison. Il n’aura rien voulu entendre. L’organisation ne pouvait et ne voulait pas réunir une telle somme. Encore une fois, les paramotoristes ont été «roulés dans la farine»! Ils vont donc rentrer à Cotonou et arrivé en début de soirée. Ils ont crevés sur le trajet et quelques autres problèmes techniques et mécaniques ont ponctués le trajet. 

Pour les «non-volants», le retour sera encore plus épique. Après une visite  du site touristique et visuellement intéressant des Mamelles de Savé, ils doivent reprendre la route pour Cotonou. Mme Botyst les accompagne.  La poisse la plus inimaginable les poursuit. Un Bokor continue sûrement de jouer avec la poupée vaudou de l’organisatrice. Peut-être  aussi avec quelques-unes de certains participants au karma très mauvais, ou avec un passé ponctué d’actes mauvais! Après des problèmes mécaniques sur le véhicule devenu brimbalant, le chauffeur va casser la clé du véhicule dans la serrure du coffre. Le minibus est donc immobilisé et inutilisable. Mme Botyst va donc devoir trouver un autre véhicule dans cette petite ville. Le seul, qu’elle sera en mesure de réquisitionner, est une 504 de 7 places, alors qu’ils sont 12 avec leurs bagages! Ils font vivre un vrai enfer jusqu’à Cotonou. Ils vont se faire arrêter par la police, avoir des soucis mécaniques. Ils atteignent finalement l’hôtel à 20h30, épuisés et encore une fois dépités… Certains sont encore un peu malades, un couple a égaré son appareil photo de bonne qualité et avec tous les clichés souvenirs de ce Safari… Sans photos, il sera peut-être plus facile pour eux de tourner la page et de laisser aux oubliettes des vacances inimaginables, non?!
La très bonne nouvelle de la soirée concerne le camion transportant les paramoteurs qui est arrivé. Nous allons passer la fin de soirée avec Antho à démonter son équipement, et à le préparer pour le transport en avion. Le démontage se fait assez facilement. Après avoir emballé les pièces minutieusement, avoir réparti les poids dans les différents bagages, nous rejoignons les autres pour dîner. Nous regagnons finalement et tranquillement notre chambre de bonne heure. Dans moins de 24h00, presque tout le monde s’envolera vers Paris… Eddy, habitant depuis des années à Cotonou, m’a invité à rester quelques jours chez lui. Je le rejoindrais donc, après avoir dit au revoir à tout le monde!

Rien n’a été prévu pour le mercredi 7 Mai. Pour la seconde fois du séjour, après celle orageuse du retour jusqu’à Cotonou, la pluie est de la partie. Tous les éléments sont réunis pour que les participants soient heureux de rentrer chez eux. Une fois encore, l’inertie du groupe, et la mauvaise organisation, ou plutôt la non-organisation, fait que chacune de nos action ou chacun de nos déplacements demandent un temps considérable. Pour s’assurer que l’enregistrement des bagages ne pose pas de problèmes, ils ont décidés de le faire dès le matin. C’est la coutume dans le pays même pour des personnes lambda car il y a eu souvent des problèmes de surcharge des avions. Les paramotoristes sont dans un cas de figure bien particulier. Ils veulent jouer un coup de poker assez osé.  Ils ont décidés de passer leur matériel en tant que bagage en soute, et non en fret. Si un douanier découvre la supercherie, tout peut-être à refaire, l’ensemble des équipements peut être bloqué et ils peuvent s’exposer à de grosses amendes. Les paramotoristes vont s’enregistrer un par un. Certains vont se faire contrôler leur bagage aux rayons X. Les douaniers voient certaines choses sortant de l’ordinaire. Mais le discours bien rôdé va fonctionner. «C’est du matériel pour voler derrière un bateau! Il y a une grande voile et des structures métalliques pour supporter la personne et rigidifier le tout!» «Il n’y a pas de moteur?» Demandent parfois le douanier! «Non aucun moteur!» «Non, pas de moteur!» «Ici, ceux sont les structures métalliques et ici le casque!» répliquera même Antho. Les 21 équipements qui s’envolent le jour même vont passer sans trop de difficulté. 2 personnes vont avoir à payer pour un surpoids de leur bagage. Un paramotoriste doit payer, un bagage supplémentaire, car son hélice en bois ne passe dans les dimensions pré-requises. Sébastien qui a dû ouvrir son bagage lors du contrôle, devra laisser son  réservoir qui sent l’essence. Mais aucun problème pour les moteurs! Incroyable mais vrai! Inimaginable en France!

Malgré ces petits enquiquinements, Ils semblent donc avoir réussi leur pari! Tout est prêt en cette fin de matinée pour le retour en France.  Pour ne pas perdre de temps et nous amuser à notre façon, avec Xavier et Antho, nous rentrons à l’hôtel en Zem (moto taxi)! C’est vraiment dans ces moments, organisés par nos propres moyens, que nous prenons le plus de plaisir!

A midi, lors du repas, nous avons le droit à différents discours. Je préfère les écouter d’une seule oreille, car je les trouve pathétiques et tellement loin de la réalité que nous avons vécue. Tous les participants ont seulement envie de tourner la page et de passer à autre chose.  Certains, comme moi, ont envie de faire ce qu’il faut pour que cela ne se reproduise pas, en étalant la vérité sur  les réseaux internet de voyage, tel que Tripadvisor, en y associant des noms. Certains sont résignés, d’autres ont envie de rentrer chez eux en entier, avec leur matériel, un point c’est tout! Par contre, rien n’est encore jouer entre les membres de l’organisation. Les malentendus, les coups-bas, la psychose sont loin d’être finis! Ils ne sont pas du tout sur la même longueur. Cela fait bien longtemps que plus rien n’est possible entre eux, surtout pas une communication sereine, ou une vraie discussion posée et réelle entre adultes, qui aurait pu faire avancer les choses! Nous allons pouvoir le constater quelques heures avant le départ… 

Pour l’instant, en ce début d’après-midi, nous ne sommes pas dans les coulisses de la psychose qui enfle! Nous voulons profiter du temps libre ensemble. Nous n’avons pas encore visités le marché Dantopka, qui est le plus grand d’Afrique de l’ouest. Certains vont y aller en groupe. Nous partons une nouvelle fois en Zem, avec Sébastien et Antho. Nous allons nous perdre dans son immensité. Nous manquons plusieurs fois de glisser  dans les endroits boueux, de nous faire renverser par des porteurs transportant de lourdes charges et ne voulants pas se stopper dans leur élan.  Au niveau des stands des produits alimentaires, les odeurs sont plus ou moins prenantes. Il ne s’agit pas du marché artisanal et touristique que nous avons visité, en début du séjour. Nous sommes là, face aux produits du quotidien, utilisés par les locaux. Certaines personnes nous accostent pour essayer de nous vendre leurs produits, ou en nous demandant de les suivre dans de petits recoins, dans des petites ruelles sombres séparant des échoppes faites de bois et de toiles… Pas une fois cela nous conduira à ce que nous recherchons. Aucun des conseils ne sera concluant. Antho et Sébastien feront finalement des achats, en flânant dans les allées des biens matériels. Ils achèteront, au mètre, du très beau tissu coloré. Par le plus grand des hasards dans ce vaste périmètre, nous allons tomber sur certains participants venus visiter le marché en groupe. Alors qu’ils font leurs premiers pas sur place, nous avons décidés que nous avions eu assez de ce bain de foule oppressant, de cette atmosphère prenante, et que nous voulions regagner l’hôtel. Nous nous arrêtons dans la zone commerçante de l’autre côté du pont. Antho y achète un haut traditionnel. Puis nous regagnons l’hôtel  à pied. Mes confrères sont pour la dernière fois plongés dans l’ambiance de ces grandes villes africaines, avec des pêcheurs déployant leur filet, des vendeurs à la sauvette, des dépotoirs sur les bas-côtés de la route, ou sur les rivages des rivières, une pauvreté qui, parfois, saute aux yeux quand par exemple une femme boit l’eau dans un tout à l’égout qui a débordé et s’est obstrué avec les pluies diluviennes de la matinée…
Très loin de cette réalité, les organisateurs se tirent dans les pattes pour la énième fois, à l’hôtel. Nous sommes très vite replongés dans ces problématiques malsaines. Une fois encore, je vous fais part des informations que j’ai en ma possession, de ce que j’ai pu entendre, lire, voir. Je ne dis pas que les écrits à venir sont des vérités à tenir comme vraies. Je ne veux pas m’immiscer dans les litiges qui impliquent les organisateurs et eux seuls. Je ne prendrais pas parti car j’ai entendu trop de versions différentes de la même histoire. Je souhaite simplement raconter ce que j’ai vécu, la situation que nous avons subie, le fait d’avoir été de simples «dommages collatéraux» d’une guerre et d’incompréhensions entre les organisateurs. Les sponsors ne sont pas satisfaits des prestations qui leur ont été fournies, loin des promesses faites. Ils n’ont pas les images désirées avec leurs noms sur les voiles, sur les plots, avec la population locale pouvant participer à la fête. La télévision n’a pas pu faire le reportage vidéo attendu. Mme Botyst veut donc que Sylvain et Aurélia restent pour finir leur travail, faire d’autres démonstrations et contenter les sponsors qui sont en grande partie responsable du financement de ce safari paramoteur au Bénin. Sylvain a décidé de rester pour aider à la réalisation complète de leur tâche. Aurélia, qui a déployée toute son énergie les derniers jours, qui n’a presque pas dormie les dernières 72h00, est à fleur de peau. Ces parents, les deux Pascal(e) sont là pour la soutenir! Malheureusement, toutes les personnes essayant de défendre leurs intérêts, défendre le fruit de leur amour, ne vont pas forcément le faire avec jugeote, ou en prenant le temps de poser les choses, d’en parler calmement! Ils vont tous agir avec leur instinct, dans le même climat malsain qui règne entre eux depuis plusieurs jours…  Mme Botyst a demandé à un «boy», comme elle dénomme ces employés en charge du matériel, de reprendre, dans la salle de réunion, les voiles sponsorisées. Dans le même temps, le paramoteur d’Aurélia a disparu. Il s’est retrouvé, «par chance», «par heureux hasard», ou par magie, dans sa maison. Une personne parle de pur hasard. Une autre dira qu’il s’agit de moyen de pression pour la forcer à rester sur le territoire… D’un autre côté, Mme Botyst dit avoir changée la date des billets d’avion pour Aurélia et Sylvain, or  ces derniers ne sont pas modifiables! A partir de là, la paranoïa va s’amplifier! L’effet de groupe, et que tout le monde s’en mêle, ne vont pas aider à la résolution des malentendus. Chacun va rester sur sa position, qui n’est pas compatible avec celle de l’autre. Les  parents d’Aurélia ne veulent pas laisser leur fille seule, avec un gendre, ou ex-gendre qu’ils considèrent comme «fou»! Ils ne veulent pas laisser leur fille dans ce pays, avec une femme dont ils n’ont aucune confiance, et ne sachant pas ce qui peut arriver D’un autre côté, La responsable de "Vacances Glam" ne veut pas payer deux billets d’avion supplémentaires pour les parents qui n’apporteront aucune plus-value aux démonstrations à venir. Ce qui se comprend aussi! 

Le temps passe et la journée touche à sa fin! Tout le monde part pour l’aéroport à 19h00, alors que le vol est prévu à 22h00! Aurélia a réuni ces affaires personnelles, exception faite de son paramoteur. Elle s’enregistre et elle rentre donc en France avec le reste du groupe. Avec Antho et Xavier, nous n’avions pas de place dans le minibus. A 19h20, nous prenons alors des Zem pour rejoindre l’aéroport international. J’ai mes deux sacs-à-dos avec moi car je ne reviendrais pas dans cet hôtel de luxe de la capitale. Quand nous arrivons, toutes les personnes sont déjà parties dans la salle d’embarquement. Je ne peux donc pas les saluer une dernière fois et leur souhaiter un bon voyage. Je salue Xavier, très belle rencontre de ce voyage et avec qui j’espère rester en contact! Avec Antho, ils sont contents de prendre l’avion et de partir. Je n’avais pas pris vraiment conscience que mon meilleur ami me quitter alors. 

L’émotion est grande! Je suis content pour eux car ils vont retrouver certaines choses très importantes à leurs yeux, et le confort de la vie en France.  Je suis content de repartir sur les routes seul, sans contraintes et étant libre de mes mouvements et de mes choix. Pourtant à la sortie de l’aéroport, je me sens un peu perdu comme à chaque fois que, lors de ce voyage, je perds des compagnons de voyage, plus précieux que tout le reste dans ma vie… Heureusement, je ne passe pas la soirée, seul, dans une chambre d’hôtel. Je trouve, sur le parking de l’aéroport, quelqu’un qui puisse me prêter son téléphone pour que je contacte Eddy. Il me donne l’adresse du restaurant où il dîne avec sa femme; Anne, et son plus jeune fils, Nathan. Après quelques minutes en Zem, je les rejoins. Je passe une très bonne soirée, avec des discussions simples et agréables, avec des personnes souriantes! Puis je vais découvrir leur maison, où ils m’ont réservés une chambre et préparé un lit. Je m’endors sur mes deux oreilles, l’esprit tranquille. 
A parti de là, nous pouvons dire que commence pour chacun l’épilogue de ce safari paramoteur! La vérité ne sera pas la même pour tous… Dès le lendemain, je vais avoir des nouvelles de tous les paramotoristes. Ils sont bien rentrés chez eux avec leur matériel sans plus qu’aucune mauvaise surprise  ne leur soit réservée. Chacun va reprendre sa vie quotidienne. Le souvenir de ce safari n’est pas effacé, mais il va être beaucoup plus facile de prendre du recul et de s’apercevoir que rien de dramatique ne s’est déroulé… D’ailleurs je tiens à rétablir certaines vérités concernant ce que j’ai évoqué précédemment!

Je me suis amusé avec les croyances et l’image populaire que les occidents ont du Vaudou. J’ai profité d’être dans les lieux du berceau de cette religion pour jouer avec des idées fausses concernant ce mot Vaudou, qui doit plutôt être décrit comme une culture, une philosophie de vie, un langage, une tradition orale, un héritage, des rites, un art ancestral encore pratiqué couramment aujourd’hui! La religion Vaudou a été diabolisée, réprimée pendant la période de l’esclavage. Les fantasmes et clichés, véhiculés par le passé, sont encore perceptibles dans la vision du commun des mortels. On associe souvent au Vaudou les termes de cannibalisme, de sorcellerie, de magie noire, de satanisme, d’envoûtements, ce qui est souvent une exagération ou une transformation de la vérité. Ceux sont des novices ignorants, qui ne savaient pas à quoi ils avaient affaire, qui ont créés ce stéréotype faussé. La terreur du Vaudou a donc été développée et utilisée contre les oppresseurs, les «colons blancs» qui brutalisaient leurs esclaves. Le vaudou était alors le seul moyen pour les esclaves de garder l’espoir, de supporter des conditions de vie inhumaines, de conserver un contact infime avec leurs terres natales.

Elle a été transmisse de génération en génération chez les pratiquants venant de l’Afrique de l’ouest et essentiellement du Bénin. La traite négrière intense et la déportation des croyants de ce culte vers de nombreux pays ont permis à la culture Vaudou de s’étendre à l’Amérique, aux îles Caraïbes, à l’Amérique latine tel que le Mexique et le Brésil. Les vaudous, pratiqués en dehors du continent, sont des variantes et restes de la religion d’origine, adaptés aux réalités de ces peuples réduits à l’esclavage sur de nouvelles terres. Quoi qu’il en soit, à cette époque, les maîtres européens ou américains en ont interdits la pratique, sous peine de mort ou d’emprisonnement. Cette religion et son culte ont donc survécus en secret, amplifiant encore un peu plus leur mythe naissant. Le côté obscure du Vaudou, l’utilisation d’instruments magiques de torture sont donc devenue une vérité ancrée dans l’esprit de tous! Cet aspect a été amplifié par le fait qu’elle ait été véhiculée de la sorte par des médias puissants, que sont le cinéma, les bandes dessinés, les journaux télévisés… L’image négative du Vaudou, utilisant la magie noire, ayant un esprit guerrier et de destruction, était née!

J’ai aimé m’amuser avec ce mélange de préjugés, d’inspirations lugubres et sataniques pour vous plonger; lecteurs, profondément dans l’ambiance particulière, qui nous a entourée pendant tout le voyage. Mais nos problèmes, nos mésaventures ne sont pas à mettre au crédit de cette religion, des chamans la pratiquant ou de quelconques poupées Vaudou manipulées par des personnes souhaitant notre malheur…  D’ailleurs, contrairement aux croyances répandues, les poupées ne sont pas réellement présentes en tant que telles dans le Vaudou. Il s’agit en réalité de paquets ficelés rassemblant différentes ingrédients tels que des herbes et des parties de la personne que l’on souhaite affectée, par exemple un cheveu, un bout d’ongle ou de peau… Les fidèles déposent ces paquets sur l’autel d’Erzulie, un des Lwas les plus importants de leur religion, car elle est la déesse de l’Amour. Aucun ensorcellement n’est donc prévu avec ces paquets ficelés. Il s’agit plutôt de bonnes intentions avec l’envie que naisse des sentiments forts chez une autre personne.

Ils ont en revanche les Wangas ou Ouangas qui permettent dans leur croyance de jeter des sorts (échec, maladie, problème récurrent dans la vie de tous les jours, rupture amoureuse ou sentimentale, etc…). Je n’ai vraiment rien contre les pratiquants (plus de 50 millions en 2011) de la religion Vaudou sous différentes variantes. Je trouve même cette pratique très intéressante car loin de la vision moderne du monde que l’on nous inculque dès notre plus jeune âge de nos jours. Je pense qu’il est nécessaire d’avoir des idées, des cultures, des visions profondes de la vie qui contrebalancent la vision capitaliste, ultra-libérale du monde moderne où l’être humain, mais surtout l’argent, est le tout puissant!  Je trouve passionnant de découvrir des croyances inconcevables dans «les temps modernes». Le Vaudou oppose certainement la même résistance au modernisme qu’il ne l’a été  à la période de l’esclavagisme. Comme toute force compromettant la marche en avant de la société moderne, elle a été diabolisée par les gouvernants, pour l’écarter de la majorité d’entre nous et garder le contrôle sur les masses. Il a été facile de la classer dans les «pratiques rétrogrades», un culte dépassé, venant de vielles traditions obsolètes pour la rendre ringarde aux yeux des personnes essayant de vivre avec leur temps. Pourtant, je pense, que l’un n’empêche pas l’autre, que la modernité n’est pas incompatible avec des croyances ancestrales fortes.

J’aime donc à le répéter, le Bénin est incontestablement le berceau du vaudou. Mais, même à l’intérieur de ce pays, ce terme englobant différentes religions traditionnelles, qui possèdent une certaine cohésion, présente des clivages Nord-Sud. Les cultes ne sont pas exactement les mêmes. Mais il ne s’agit certainement pas de magie noire, d’envoûtements extrêmes ou de sorcelleries. Dans la  cosmogonie de l’aire culturelle du Sud, le Vaudou, tel que nous l’entendons et le concevons de nos jours, est une pratique religieuse qui vénère Mawu (ou Mahu), le Dieu suprême et créateur, qui ne possède pas de forme physique. Il est juste un concept ne pouvant pas être dessiné ou associé à des objets, contrairement à d’autres dieux «inférieurs» qui servent d’intermèdes entre l’homme et ce Dieu. Dans la cosmogonie, au nord, les esprits intercesseurs sont plutôt les ancêtres, qui influent encore le monde des vivants. En effet, dans cette société, la mort n’est que la séparation du corps et de son âme. Le corps matériel disparaît, tandis que l’âme reste éternelle.  Ce culte, aussi bien au nord qu’au sud, est donc la communication entre 2 mondes qui s’interpénètrent et vivent en cohésion. Ces dieux ou ancêtres sont donc régulièrement sollicités car ils régentent la vie sur terre et veillent au respect des us et coutumes. Ils sont donc très attachés à l’ensemble de ces forces invisibles et surnaturelles, ces ancêtres auxquels ils vouent un culte fort, avec lesquels ils trouvent des procédés pour communiquer et rester en harmonie, créant ainsi les principes forts de la religion Vaudou.

Je  le répète donc haut et fort. Nous n’avons pas été envoûtés, nous n’avons pas été manipulés à distance par l’intermédiaire de poupées pour subir des souffrances corporelles et mentales. La religion vaudou, richesse du patrimoine culturelle béninois, nous a simplement accompagnés lors de notre séjour car elle est encore omniprésente dans la vie des locaux que nous avons côtoyés. Nous avons été les victimes d’un safari paramoteur pas assez bien préparé, pas assez ficelé. Le manque d’organisation et de cohésion de la structure encadrante ne fait aucun doute. Ce projet, une première au Bénin, était trop jeune, pas assez mûre. Des lacunes flagrantes et des objectifs différents selon les personnes ont conduits au résultat dont nous avons été les otages, que nous avons subis car nous n’avions aucune main mise sur telle ou telle décision, sur tel ou tel choix. La logistique, fondamentale dans un voyage organisé, a été négligée, parfois bafouée pour faire des économies ridicules au vu du projet global. Une chose est sûre, la logistique a été mise au second plan, au profit de l’accent porté pour trouver des sponsors et les contenter pour la responsable de "Vacances Glam", et le travail déjà lourd de pré-organisation des autres personnes en charge de ce projet. Le fait de ne pas avoir assez structuré le projet, les responsabilités, et la répartition claire des tâches, est un manquement aux devoirs des responsables. Une communication constructive inexistante, un manque d’honnêteté, des mensonges, et une incompétence flagrante de tous, due à un manque de connaissances et d’expériences, ont conduit à son échec. La collaboration entre plusieurs personnes diamétralement opposées, ne se connaissant pas, ou au contraire, ayant des passés lourds ensemble (je ne rentrerais pas dans les détails car je ne veux pas faire de la diffamation, ou exposer la vie privée de personnes que je ne connais pas vraiment, surtout sans aucune certitude de véracité concernant les faits) a encore accentué les problèmes rencontrés lors du parcours!

L’épilogue de ce Safari Paramoteur Bénin 2014 n’a donc pas pris la même dimension pour tous! Beaucoup ont repris le court de leur existence habituelle en France, en Belgique, en Norvège, en Angleterre, ou aux Etats-Unis. Les résultats de ce safari n’ayant pas d’impact direct sur la suite, sur les moments à venir dans un futur proche ou lointain. Un seul, à d’un point de vue sanitaire, était rattrapé par son séjour au Bénin car il a infecté par le Paludisme. Après un séjour de trois jours à l’hôpital ceci est maintenant à ranger dans le tiroir des souvenirs. Parmi la majorité des participants, des personnes ont voulus tourner totalement la page, d’autres ont pris partis pour les uns ou pour les autres, d’autres encore ont voulus s’assurer que cette expérience ne se reproduise plus jamais, au moins avec cette compagnie spécifique d’organisation de voyages.

Pour ces derniers ils ont été un peu les poings liés, et ils le sont encore. En effet, de nombreuses problématiques restent en suspens. Ils ne voudraient pas interférer négativement dans le règlement de litiges entre les  différents partis en conflit. Plus de 2 mois après la fin de ce séjour, je n’ai pas été informé d’un règlement  de toutes les problématiques en suspens. Aurélia et Sylvain n’ont pas récupérés leurs paramoteurs gardés au Bénin par Mme Botyst. Je reviendrais plus en détail un peu plus tard sur ce que j’ai vécu encore pendant quelques jours au Bénin et comment la situation n’a pas progressée dans le bon sens.

Quoi qu’il en soit, il y a eu dans les jours et semaines suivantes un échange d’emails.  Des attestations ont été demandées concernant le travail d’Aurélia. Je l’ai rempli et modifié pour que cela corresponde à la réalité à laquelle j’avais fait face. Puis, je l’ai renvoyé pour servir si nécessaire. Ces parents, Pascale et Pascal, nous ont envoyés plusieurs emails dont l’un pour nous fournir un comparatif entre le programme prévu et le programme réellement effectué. Ce dernier devait, bien entendu, être le plus objectif possible! Forcément, il ne l’a pas été totalement, car ils sont partie prenante, très impliqués et donc subjectifs sur certains points (même nous en tant que participants lambda, nous aurions eu un point de vue subjectif). Ils nous ont précisés avoir porté l’Affaire, qui les oppose à Mme Botyst, auprès d’organismes habilités, en France, pour traiter le litige. Aucunes discussions ne semblaient plus alors possibles. Ils voulaient alors engager de vraies procédures judiciaires avec l’objectif d’obtenir des résultats probants, que leur fille récupère le matériel lui appartenant et qui est aussi son outil de travail, d’avoir des compensations financières remboursant au minimum les frais engagés, sans parler des promesses salariales faites. Ils nous demandaient un soutien de tous pour s’assurer que cette agence ne nuise plus à personne. Concernant ce dernier point, je serais prêt à faire le nécessaire pour que des personnes, partant en voyage organisé, ne vivent pas un tel fiasco, qu’ils ne soient pas confrontés à une telle expérience sans rien ne pouvoir faire, sans n’avoir aucun retour car rien n’aura été signé, rien ne pouvant alors remettre en cause les prestations désastreuses. J’ai appris dans ce même message des Pascal(e)s qu’ils avaient reçus une menace d’emprisonnement, par Mme Botyst, à l’aéroport s’ils partaient avec leur fille… Vraiment ce safari aura été à rebondissement jusqu’à la dernière seconde. Pour certains, il aura été une accumulation de faits devenant rapidement un vrai calvaire.

Mme Botyst nous a ensuite envoyé un très long email pour donner sa version des faits. Je ne sais pas ce qui peut être considéré comme des vérités, ou des mensonges, de la manipulation voir même de la diffamation. Je sais simplement qu’elle n’a pas le droit de présenter sur la place publique (je sous-entends à tous les participants), des histoires, vraies ou fausses, peu importe, sur ces collaborateurs et partenaires. Que ces dires lui aient été comptés ou non tels quels, il ne devrait pas sortir du cadre privé de leur collaboration. Seul Xavier a répondu justement aux accusations qui ont été portés lors de ce long écrit. Bizarrement, depuis cet email, c’est le silence complet. Je sais grâce à des échanges personnels que c’est toujours le statuquo concernant la récupération des paramoteurs, que personnes n’a encore laissé des informations sur les réseaux internet pour que de futurs clients ne se retrouvent pas dans notre situation.  Peu importe maintenant ce qui sépare le vrai du faux dans cette histoire. Je sais seulement qu’il y a eu beaucoup de mensonges, de manipulations, d’intérêts personnels qui sont passés avant ceux du groupe. Je ne pense pas, pendant toute ma jeune vie, avoir été confrontés, d’aussi près, aux aspects les plus pernicieux, et pervers de l’être humain (pour rappel: mensonges, paranoïa, diffamation, atteinte à la vie privée, et non-respect d’autrui à des fins personnelles, personne lunatique et mesquine, etc…). C’est une certitude, je n’avais jamais connu cela au cours de mon Vol Libre. Les déceptions ont été multiples. Même certains participants ont abusés de la situation, en consommant des denrées alimentaires dans les hôtels qu’ils n’ont ensuite pas régler, et laisser à la charge de l’organisation. L’action humanitaire promise lors de ce séjour n’a pas été atteinte, voir totalement bafouée…

Heureusement, il y a eu aussi de belles rencontres, des personnes généreuses, partageant sans compter, une solidarité du groupe ou d’éléments extérieurs qui nous ont grandement aidés, pour ne pas que la situation désastreuse, dans laquelle nous nous trouvions, n’empire! Il y a eu pleins de bons moments partagés avec les voyageurs ou les locaux, une communion certaine pour ma part avec la nature lors du Safari dans le Pendjari… L’autre aspect important est que je puisse, sans avoir honte, me regarder dans une glace! Je n’ai pas à remettre en cause mes actes pendant ces 10 jours. Je sais que je n’ai pas affecté grandement la vie d’autrui au cours du séjour … La plupart des personnes du groupe seront dans le même cas de figure, mais je ne pense pas que ce soit le cas de tous, non?

Malheureusement, pour beaucoup c’était le premier séjour en Afrique! Ils vont en garder une image négative, plus proche de la réalité véhiculée par les médias en Europe que de la réalité du terrain. J’ai vécu, auparavant, 3 mois exquis au plus près des populations, dans des paysages magnifiques, avec des traditions encore très ancrées dans leur quotidien. Et je ne vois pas pourquoi cela devrait changer, après la fin de ce séjour avec les paramotoristes, ou plutôt après la fin de ma présence auprès des personnes impliquées. En effet, en restant chez Eddy, je vais rester plonger dans la tourmente  de cette histoire pendant plusieurs jours. En effet, nous concernant le safari paramoteur ne prends pas réellement fin le 7 ou 8 Mai 2014 (jour du départ en avion du Bénin pour les participants, et de l’arrivée à Paris avec le matériel).
Le jeudi et le vendredi vont être deux jours assez calmes. Je passe mon temps, chez Eddy, à jouer avec Nathan, son benjamin, et Fred, un jeune Béninois qu’il a pris sous son aile. Eddy passe sa journée à son travail. Il est le directeur de la filiale SMT, au Bénin. Il vend des engins pour les chantiers, principalement du matériel Volvo, et des générateurs électriques. Anne, sa femme, présente pour 15 jours seulement, est bien occupée. Elle passe son temps dans la crèche qu’elle a montée de toutes pièces et dirigé, avant qu’elle ne rentre en France voilà quelques mois. Maintenant elle en est la gérante ; Elle vient aider et donner un coup de main, en plus de rendre visite à son mari. Elle vient donner des conseils à ces employées pour améliorer le service et la qualité de la crèche qui a très bonne réputation. La situation n’a pas toujours était la même car ils ont vécus de nombreuses années ensemble en Afrique, puis avec leurs enfants, qui sont maintenant au nombre de trois.

Je passe mon temps à plonger dans la piscine, m’entraîner sur la SlackLine tendue au-dessus de cette dernière, jouer au babyfoot, à la console de jeux vidéo, à échanger avec Fred. Le midi, Eddy rentre est nous allons manger au restaurant. Le premier jour, nous nous rendons dans une pizzeria, ce qui ne m’est pas arrivé depuis des mois. Le lendemain, c’est chez un de ces amis turcs. Sylvain, qui loge dans la maison louée par Mme Botyst, passe le plus de temps possible chez Eddy quand il ne travaille pas. Il préfère être en notre compagnie, s’amuser sur la SlackLine, discuter avec nous, plutôt que d’être aux côtés de quelqu’un qu’il n’apprécie guère et qui ne fait que parler de ce safari moteur et de ces problèmes. Je découvre un homme un peu différent. Il est intéressant de discuter de nos passions en communs pour le vol. Son entreprise dans les Alpes qui tourne autour du parapente, paramoteur, hélicoptère, semble bien marcher, et se développer de plus en plus. 

Eddy a aidé à la logistique du projet et du safari, en donnant des bidons d’essence, en prêtant des générateurs, en ne comptant pas son temps et celui des hommes de sa société. Il avait été présent lors des repérages en début d’année. Il n’avait pas compté son temps et son argent. Pour son aide, une nouvelle voile lui avait été promise. Aimant faire les choses jusqu’au bout, il va continuer à aider pour les démonstrations prévus dans le week-end. Sylvain étant seul à pouvoir voler, il veut redonner certaines bases de vols, en paramoteur, à Eddy pour que ce dernier puisse participer avec lui aux démonstrations. Le vendredi en fin d’après-midi, nous nous rendons donc sur la plage avec Eddy, Sylvain, Nathan et Fred. Après que Sylvain est redonné à Eddy quelques techniques pour le gonflage de la voile et le décollage, s’assurant que les bases étaient acquises, il va me faire faire quelques gonflages… C’était le minimum que je pensais faire lors de ce Safari! En raison de toutes les problématiques et le manque d’organisation, il m’a fallu attendre la fin et ce moment pour finalement en faire… La possibilité que je puisse faire un ou des tandems avait été évoquée avec  Aurélia… Cette dernière est partie alors qu’elle m’avait dit qu’elle resterait un peu plus à Cotonou après le séjour… et qu’alors tout serait possible! Mais rien ne devait se passer comme prévu dans ce Safari. L’espoir est encore permis, pour moi, alors que Sylvain a tout le matériel nécessaire et que certains tandems sont prévus pour le week-end! De retour chez Eddy, nous allons nous amuser avec Fred. En plus de ces études qu’il poursuit, Fred est un danseur hors pair. Il est le champion national individuel en titre de danse Hip Hop. Il donne des cours aux enfants. Il a surtout un groupe avec lequel il évolue et fait de nombreuses représentations. Il nous donne quelques rythmes et pas de base à reproduire. Nous nous amusons bien à l’imité et à essayer de suivre ces gestes. Nous passons le reste du temps à nous entraîner à la SlackLine. Alors que Fred passe sans problème cette dernière d’un bout à l’autre, avec Sylvain, nous cessons de progresser, mais finissons encore et toujours dans l’eau. 

L’ambiance est bonne enfant chez Eddy. Je suis vraiment accueilli comme si j’étais de la famille. Cela fait vraiment du bien et permet de recharger les batteries. Le soir du 9 Mai, Anne et Eddy sont invités, par des amis, au restaurant. Ils vont essayer un des derniers nés qui propose de la restauration gastronomique. Alors que Sylvain part pour manger avec Mme Botyst et ces amis au restaurant, je resterais avec Nathan et Fred. Nous passons une soirée simple. Nous mangeons un repas préparé par l’homme à tout faire qu’Eddy emploie depuis des années.  Ce dernier fait le ménage, le repassage, le jardinage, la cuisine, il va faire les courses ou chercher une commande passé par ces employeurs. C’est impressionnant de constater le rapport de force qui existe. Il appelle Eddy, «Monsieur» et Anne, «Madame». Je tiens à vous assurer qu’il est pourtant bien traité, qu’il a des conditions de vie et un salaire bien au-dessus de la moyenne. Il est plus qu’un employé et fait partie de la famille. Il existe tout de même un rapport de force, mais Eddy en joue et s’amuse avec lui, plus qu’il ne l’applique. La confiance est totale et c’est important.  Je suis plongé dans la vie d’un expatrié et de sa famille en Afrique. J’aime le fait d’expérimenté un autre style de vie dans des endroits différents du globe. Je les remercierais aussi de nombreuses fois pour leur accueil chaleureux et si naturel. 
Le samedi, Eddy et Anne sont de mariage le midi. C’est la secrétaire de son entreprise qui se marie. Je passe donc encore du temps avec Nathan. Je vais aller aussi explorer les environs de sa maison à pied et utiliser le modem internet transportable qu’il m’a ramené de son travail. Anne m’a dit de ne pas hésiter à me servir dans le frigo. Je découvre des produits qu’elle a ramenés de France tel que du jambon, du saucisson, et d’autres produits du terroir. Nous en dégustons un peu avec Nathan et Fred. 

En milieu d’après-midi, nous rejoignons Sylvain sur la plage. Sylvain fait des démonstrations de paramoteurs. La population se rassemble pour observer ce curieux manège dans les airs. Mme Botyst est là. Je n’ai pas forcément envie de la voir mais je reste poli et bien élevé. Elle va être gentille avec nous. Elle n’a plus de photographes ou caméraman. Nous allons, avec Fred, sûrement pouvoir être d’une grande utilité pour elle. Sylvain aussi va nous brosser dans le sens du poil. En attendant, je ne fais pas vraiment cela pour eux mais plus pour moi, car j’aime prendre des clichés. Je profite de regarder encore une fois cette engin qui me fascine. J’ai promis à Antho de passer mon brevet dès que je rentre en France. C’est une promesse facile car j’en ai vraiment envie. Cela me démange maintenant plus que jamais. J’ai tellement envie d’être de nouveau dans les airs. Le paramoteur permet une liberté de mouvement inouïe. La facilité avec laquelle il est possible de raser les obstacles ou de monter très haut dans le ciel est exceptionnelle. Il suffit de bonnes conditions météorologiques et d’un terrain assez grand, plat et non accidenté pour s’envoler! 

Et puis, Il n’y a pas la même ambiance stressante et pesante qui existait avec le groupe lors des derniers jours. Je passe de très bons moments avec la famille d’Eddy. Je fais fie de la présence de Mme Botyst ou de ces amis! Je pense à Antho et ces moments de liberté et de bonheur que nous pourrons avoir quand nous nous envolerons dans le ciel, chacun avec notre matériel… En attendant, je suis au Bénin. Nous nous amusons avec les locaux dont certains sont effrayés par ces machines qui passent très proches d’eux. Ils se jettent au sol, se cachent le visage et attendent plusieurs secondes pour de nouveau oser regarder autour d’eux! Le danger est passé. Certains vont courir pour se mettre à l’abri. Je rigole avec Nathan et Fred.  Nous passons un bon moment avec Eddy qui est heureux d’utiliser de nouveau son paramoteur avec une nouvelle voile.

Anne, puis Mme Botyst, puis son amie Virginie vont avoir le droit d’effectuer un tandem avec Sylvain qui joue alors l’opération séduction auprès de ces dames, et de son actuelle patronne… Il fait le nécessaire pour que ce week-end puisse satisfaire tout le monde. Sylvain a blindé ces prestations en faisant signer un contrat à Mme Botyst, stipulant par écrit toutes les promesses faites… Il n’est plus le temps de jouer mais de finir le travail avant de tourner la page.  Ça sera le lendemain que les sponsors et la télévision seront présents. Aujourd’hui, c’est plutôt un banc de répétition… J’ai fait aussi une demande pour mon aide à filmer et photographier. Je ne demande que d’avoir la chance de faire un tandem et de connaître les sensations du paramoteur. Mme Botyst accepte sans problème car cela ne lui coûte rien. Sylvain semble beaucoup plus réticent et surtout mécontent de servir de monnaie d’échange, contre un service, sans avoir vraiment son mot à dire, ce que je peux comprendre. Pourtant il a déjà fait cela avec de nombreuses personnes, les sponsors, les membres de l’organisation et je ne vois pas pourquoi cela lui poserait problème d’en faire un de plus! A part, peut-être, qu’il aurait préféré que je le paie comme il me l’avait demandé en début de séjour. J’avais refusé juste pour le principe! Nous étions alors dans une optique de partage d’une passion et d’une activité qui nous fait tous vibrer, nous fait connaître des sensations d’adrénaline et de plaisir. Aurélia avait fait valoir, lors d’échange par emails, cet aspect de partage, de communauté! J’aurais été prêt à payer quelque chose pour le service rendu, l’activité partagée, l’essence utilisée, mais pas le plein tarif, tel qu’exercé en Europe! Je n’avais pas encore conscience de ce que cela présager, à ce moment-là! Mais le séjour prenait déjà une tournure différente que celle que j’avais envisagée. Je verrais bien ce qui se passe le lendemain concernant cette requête… 

Alors que la nuit est tombée, nous plions le matériel et rentrons chez Eddy. Nous passons la soirée chez un ami expatrié, présent seulement depuis quelques années au Bénin. Le monsieur a plus de 60 ans, il s’est sorti d’un cancer de l’œsophage. C’est un vrai battant et une autre personnalité forte. Malgré les bâtons que les locaux lui ont mis dans les roues, malgré les contraintes de son activité et le fait qu’elle ne rapporte rien pendant les premières années, il a persisté et il n’est pas loin d’obtenir les premiers résultats avec ces centaines d’hectares de plantation de noix de Cajou. Sa femme est haute en couleur aussi et nous passons une très bonne soirée, évoquant des sujets divers et variés. Je suis toujours bluffé par les personnes que je rencontre en voyageant en sac-à-dos et en saisissant toutes les opportunités qui me sont offertes. Je n’aurais sûrement jamais côtoyé de telles personnes, en France, dans une vie rangée! L’aspect humain est l’un des plus importants lors de ce voyage au long cours et j’en profite à fond…
Le lendemain matin, nous chargeons le 4x4 et nous partons de bonne heure sur la plage. Nous avons son paramoteur, un générateur, ces vielles voiles et surtout la neuve des sponsors, qu’on lui a promis et qu’il conserve donc précieusement. Nous rejoignons une fois encore Sylvain qui s’est rendu sur les lieux de bonne heure. Eddy utilise les capacités de son 4x4 à pleine puissance. Sur le chemin de terre ondulé, il est plus agréable de passer à pleine vitesse que d’être au ralenti et de suivre les autres véhicules. Avec son Nissan, ces roues impressionnantes, et ces suspensions parfaitement réglées, il accélère, double tout le monde et nous survolons les trous et crevasses! Puis, dès qu’il le peut, il quitte ce chemin et se rend sur la plage. C’est un vrai bonheur que de circuler sur cette grande étendue de sable où peut de véhicules peuvent se rendre. Nous longeons la mer, nous passons à côté des embarcations et des filets des pêcheurs, étendus à même le sol. Nous croisons des locaux, faisant leur sport du dimanche matin. Ils marchent ou courent. Ils sont très surpris de voir un tel véhicule sur la plage! Encore une liberté qui peut se permettre sur les plages du Bénin et qui serait très rare en France. Arrivé au restaurant La Cabane du Pêcheur, nous discutons du programme avec Sylvain. Nous gonflons les plots avec les logos des sponsors à l’aide du générateur d’Eddy. Nous aidons Sylvain à préparer son matériel. Deux des béninois, qui étaient présent pendant le safari, sont là pour nous aider. Eddy ne sort pas son matériel pour le moment. Nous passons un moment sympa. En ce dimanche matin de nombreux locaux se regroupent autour de nous, souhaitant découvrir ces engins qu’ils n’avaient jamais vus de leur vie. Un expatrié qui faisait son show avec son quad et désiré se montrer, s’arrête à notre niveau. Voyant les machines qui volent et le nombre de personnes que cela réunit, il semble dépité! Il ne demande pas son reste et repart aussi rapidement qu’il est arrivé, la tête basse! Certains des sponsors font leur apparition, ainsi que la télévision locale. Avec Fred nous allons filmer et prendre les photos. Je m’amuse à prendre des photos dans tous les angles avec les plots, les voiles et leur logo, les tubes publicitaires que Sylvain attrape depuis le sol avec un pied et garde en l’air pendant de nombreuses minutes… Une fois encore, il fait son show, des figures. Il s’amuse à raser les cabanons de plage, les cocotiers, les locaux venus regarder le spectacle. Il vient toucher plusieurs fois le plot parfaitement gonflé. Il rase le cameraman et le photographe de la chaine télévisée, Fred et moi-même. Mme Botyst est finalement présente en fin de matinée avec son équipe. Elle va répondre aux interviews, s’occuper des sponsors, gérer l’aspect communication, événementiel et marketing. Puis ayant fait son travail, elle va rapidement se mettre à l’aise et siroter une boisson sur un transat, sous un parasol! Les sponsors, tel que XXL, ont pleins de boissons dans leur camionnette, mais ils n’en font rien! Par de gros sous-entendus, nous arrivons à ce que les boissons soient sorties. Mais ils ne daignent toujours pas les distribués aux locaux présents. Nous nous en chargeons et nous gardons pour nous et notre dégustation personnelle. Une fois encore rien n’est vraiment fait pour faire plaisir au plus grand nombre. Mme Botyst qui ne m’a, pour ainsi dire, pas adressée la parole, s’assure auprès de Sylvain et devant moi qu’il récupérerait bien les clichés. Je trouve encore une fois cette approche limite surtout car elle n’évoquera jamais la possibilité de faire un tandem. La complicité est telle, déjà, avec Anne et Eddy, qu’un simple échange de regard nous permet d’en rigoler… Je verrais bien ce qui se passe le soir-même lors de la dernière opportunité, pour moi, de voler. 
Maintenant, à 11h00, nous avons plus important à faire. Nous sommes invités au repas du baptême de la petite dernière d’un de ces amis expatriés, marié avec une femme béninoise. Nous allons passer un moment exquis. L’ambiance est au beau fixe! J’ai vraiment l’impression de retrouver l’atmosphère des dimanches de fête en famille. Tout le monde discute, échange, s’amuse! La tablée avec qui je partage l’apéritif, puis le repas, est éclectique! Chacun y apporte une petite touche spéciale et particulière. Ils ont tous des histoires plus ou moins folles à raconter, sortant de l’ordinaire.  Les enfants sont à l’intérieur, ils jouent principalement à la console vidéo. Nous rions avec Eddy, Anne, et leurs amis. Fred et leur homme de maison se joignent à nous! Les fous rires vont se multiplier! En fin de repas, nous chantons, dansons et essayons d’imiter Fred dans ces figures acrobatiques. Eddy nous fait part de ces talents! La seule chose que je pourrais déplorer et la «ségrégation» naturelle qui s’est faite entre la tablée des amis expatriés et la famille béninoise de sa femme invitée à la fête. C’est pourtant le schéma normal qui se passe quotidiennement dans ce genre d’expérience. C’est à chacun d’y mettre du soin et de faire le premier pas. Je vais «casser la glace» avec certains d’entre-eux en discutant avec eux. Nous allons aussi passer un bon moment. J’échangerais même un tee-shirt d’un sponsor contre un polo du frère de la femme de la maison (bon d’accord, Eddy m’aura bien aidé en lui glissant un billet, après que je lui ai dit que j’aimais particulièrement son haut! Je ne m’en apercevrais que lorsqu’Anne lui demandera dans la voiture ce qu’il a fait! Il est prêt à tout pour faire plaisir aux personnes qui l’entourent. Il m’a pris sous son aile pour quelques jours. Je suis admiratif de cette générosité, non pas parce que j’en profite mais car j’espère avoir l’opportunité un jour de reproduire cela pour quelqu’un d’autre). L’après-midi passe très vite. Je ne m’en cache pas, je suis bien alcoolisé quand nous quittons nos hôtes. Mais cela ne m’arrive quasiment jamais! Ça se passe entre amis, en partageant un moment de fête, de complicité avec des boissons que je n’ai pas eu la chance de déguster depuis longtemps et que j’apprécie vraiment.
Avant le coucher de soleil, nous retournons sur la plage où se déroulent les démonstrations. Rien à signaler au cours de l’après-midi, car les conditions météorologiques ne s’y prêtaient pas! Sylvain va voler de nouveau. Au coucher de soleil, il joue, en parallèle, avec un Cesena venu faire une virée dans les parages. Plusieurs fois, je vais devoir remettre en place la réparation de fortune, qui a été installé sur son hélice et qui consiste en un simple bout de scotch entourant cette dernière! Je vais plusieurs fois faire allusion au vol en paramoteur que l’on m’a promis. Sylvain va toujours détourner la conversation ou trouver des excuses! Je n’insisterais pas. Nous allons en rire de nouveau avec Eddy! Je n’aurais bien sûr aucune rancune et transmettrais l’ensemble de mes fichiers vidéo et photos pris au cours des deux jours… Et puis, cela doit être écrit! Je n’ai jamais fait de tandems pour les activités aéronautiques que j’ai pratiquées et que je pratiquerais de nouveau, dès mon retour (parachutisme, parapente, Kyte Surf, Speed riding, d’ailleurs impossible pour ces deux dernières activités)… Cela me donne encore plus envie de rentrer et de passer mon brevet paramoteur pour voler avec Antho et d’autres paramotoristes tels que Sébastien, Xavier, ou des connaissances à mon ami… Serait-ce la dernière fois que j’aurais à faire directement à cette histoire de paramoteur, que je verrais Mme Botyst?! Elle n’aura en tout cas rien fait en ce jour pour respecter sa promesse qui, une nouvelle fois, fut des paroles en l’air! Elle n’a vraiment aucune fierté, aucun respect pour elle-même, ni pour les personnes qui l’aident et leur travail! En tout cas, c’est l’image qu’elle aura dégagée à chaque fois que je l’ai vu! En fait, c’est peut-être mieux que nous l’ayons eu le moins possible à nos côtés et souvent aux abonnés absente. Sa tête ne me revient pas vraiment. Elle me rappelle et retranscrit tellement de mauvais aspect de l’être humain. Et ceux ne sont pas ces beaux discours bien tournés qui y changeront désormais quelque chose alors que j’avais presque eu de l’empathie pour elle, lors d’un échange en privée dans le parc national du Pendjari…

Nous devons partir et renter chez Eddy. Anne et Nathan partent en soirée et rentrent en France. Nous déchargeons son matériel dont la nouvelle voile de paramoteur qu’il a très honnêtement gagné! Nous chargeons les bagages et nous prenons la route de l’aéroport! Les aux revoir ne sont pas évidents pour le couple mais cela se passe néanmoins en quelques minutes! Eddy n’est pas du genre à se laisser abattre. Nous allons directement manger au restaurant avec Fred. Nous retrouvons Virginie, Sylvain et d’autres expatriés. La soirée sera sympa même si assez animé en raison de nos désaccords avec Virginie, et notre vision diamétralement opposés des événements que nous venons de vivre… Peu-importe, je n’insiste pas surtout quand il s’agit de parler avec une personne campée sur ces positions et fortement alcoolisée. Et non, je n’ai pas encore fini d’entendre parler de cette histoire. Le lendemain, avant de prendre son avion, Sylvain vient chez Eddy. Ils essaient de dénouer la situation. Il étudie la possibilité qu’Eddy rachète le paramoteur d’Aurélia ce qui pourrait convenir à tout le monde et éviter des frais supplémentaires de Fret! Mais au vu de la situation, du manque de temps pour faire les transferts de fond, l’incertitude qu’Aurélia accepte et que Mme Botyst remette le matériel compromettent grandement les chances que la transaction se réalise. Ils en discutent néanmoins et évaluent les différentes possibilités. De plus, Eddy doute que Mme Botyst tienne sa parole et lui laisse la voile… Sans une voile moderne, il n’y a aucun intérêt d’avoir un nouveau paramoteur.  Comme pour tout le reste, tout se fait à la dernière minute. C’est plus du rafistolage, du bricolage que de la logistique pensée et construite. Mais contrairement au voyage, cette situation a ici du sens car ils essaient de dépatouiller une situation qui n’aurait jamais due exister… Sylvain a récupéré toutes les photos et les films la veille. Il donne sur clé USB, à Eddy, celles prises par Xavier. Il lui transmet aussi les vidéos de son vol, que nous avions filmés et qui se trouvaient sur la carte SD de la Gopro. Sylvain n’a encore aucune confirmation de son vol prévu pour le soir. Il n’est toujours pas en possession de son billet et il dépend encore de Mme Botyst!
Un des derniers rebondissements, que je vais vivre en direct, va se produire le midi alors que Sylvain est encore avec nous. Quelqu’un appel de derrière le mur de sa propriété. Il nous dit en rigolant qu’il s’agit probablement de la police! Il ne s’est pas trompé. Il s’agit d’un agent qui vient lui remettre une convocation pour une comparution au poste le lendemain midi. Il n’y a aucun objet mais cela ne fait aucun doute, il s’agit d’un nouveau coup dans le dos, d’une nouvelle malhonnêteté de la responsable de "Vacances Glam". Eddy prend cela avec philosophie mais il en rit néanmoins jaune! Il sait qu’elle va jouer de son influence, du fait que rien n’a été signé et que tout s’est fait par oral sur le gage de la bonne foi… de chacun et de tous les parties! Malheureusement, elle est une personne qui vit un vrai échec avec cette expérience. Elle est prête à vendre son âme au diable pour récupérer la moindre petite miette d’argent ou de matériel qui ne la feront définitivement pas couler!

Nous apprendrons le lendemain que Sylvain est bien parti et de retour en France où il va pouvoir se concentrer de nouveau sur son activité professionnelle. Nous apprenons néanmoins avec surprise qu’il n’est pas parti avec l’ensemble de son matériel, comptant sur la bonne foi de Mme Botyst pour lui expédier rapidement. Quant à nous, sur les coups de 11H00, nous nous rendons au commissariat de Police. Il s’agit bien d’une confrontation avec Mme Botyst. Elle l’accuse de lui avoir volé une voile de paramoteur qui lui appartient. Elle lui demande la restitution sans délais. Eddy essai d’obtenir le fait que la voile ne lui soit pas remise, mais qu’elle soit gardée par les forces de police. Il pourrait obtenir raison, mais pour cela il devrait ouvrir une affaire et se lancer dans des procédures longues, et sûrement coûteuses, sans assurance de résultat. Résigné, il préfère lui remettre cette voile et ne plus avoir affaire à elle. Comme il aimera à le répéter: «Je n’ai pas besoin de cette voleuse pour m’acheter du nouveau matériel et me faire plaisir»! Elle vient de tromper tout le monde, de se mettre toutes les personnes à dos… Je ne sais pas ce qu’elle compte y gagner. Mais une chose est sûre rien ne reste impuni et il existe toujours le retour de bâton… Vu ce qu’elle vient de faire, je n’aimerais pas être à sa place quand ça arrivera, quel que soit la façon dont cela se passera… Et puis quoi qu’il en soit, je lui souhaite bon courage avec sa conscience! C’est la dernière fois que j’aurai à vivre en direct quelque chose lié à ce safari! Je vais en entendre encore parler pendant longtemps, nous allons en discuter maintes fois avec Eddy pendant le temps que nous passerons ensemble. Mais je peux finalement prendre de la distance…
Très vite il n’en restera que ce récit, les souvenirs que l’on revivra avec Antho, le sourire aux lèvres. Il y aura aussi le plaisir de revoir les personnes sympathique, dont j’ai fait connaissance pendant cette dizaine de jour de safari paramoteur!

Je peux enfin, et vraiment, commencer l’histoire de mon épilogue du Safari! Cela va passer par quelques jours, avec Eddy, en vivant sa vie d’expatrié au Bénin. Je me rends parfois avec lui dans son entreprise, pour prendre connaissance de son travail, ou l’aider. Je passe du temps seul à la maison, à écrire, trier les photos, surfer sur internet, ou à explorer les environs à pied. Je vais prendre le temps de connaître un peu mieux Fred. Je vis, avec Eddy, une vie agréable d’expatrié se partageant entre de longues heures au travail, des repas au restaurant ou à la maison, dans les deux cas toujours avec des amis de longues dates, des expatriés d’ici ou d’ailleurs… Eddy va me compter de nombreuses histoires de sa vie en expatriation, ici, au Bénin, mais aussi dans des conteneurs en pleine jungle de la Guinée, pour faire des forages… Souvent Anne était la seule femme! Leurs vies n’étaient pas la même que celle du citoyen moyen en Europe. Pourtant ils n’ont manqués de rien! Ils avaient par exemple des primes pour s’acheter de bons produits alimentaires, et ils se devaient de tout dépenser. Ils ont eu un cochon en tant qu’animal domestique… Plusieurs fois, il y a eu des risques de guerre. Ils étaient en alerte permanente, prêt à faire face et à fuir. Il a dû, de nombreuses fois, avoir recourt à la débrouillardise pour réussir ces projets. S’il a réussi et s’il a eu les faveurs de ces supérieurs, des bureaucrates, c’est qu’il a mis la main à la patte, il savait tout faire et ne rechignait pas à faire des travaux manuels. Il a amélioré les processus et réussi en moins de temps que ces prédécesseurs à se faire accepter par les locaux. Et cela n’est qu’une petite bride des expériences vécues! Ils sont arrivés très jeunes, adolescents, en Afrique avec leurs parents respectifs. Ils ont dû s’habituer à ces conditions de vie particulière mais ils ont bien réussi. Ils ont très vite été ensemble avant de se marier. Ils ont décidés, après quelques années, de construire une vie de famille et de revenir en ville! Ils ont pourtant et toujours eu une grande liberté. Ils ont vaqués à de nombreuses occupations. Ils ont achetés du matériel pour rouler, pour naviguer, pour voler… Ils partaient quasiment tous les week-ends, en famille, en 4x4 pour découvrir de nouveau endroit du pays, pique-niquer, camper… Encore aujourd’hui, Eddy n’est pas prêt à rentrer en France et être un simple employé. Il veut développer son activité, profiter des libertés encore grandes ici qu’ils ne pourraient se permettre en Europe, surtout en France. Il a depuis longtemps et en à peine 5 ans payé sa maison en France. Son salaire lui a permis de faire cela avec aisance. Il n’y a pas eu que des moments faciles, même parfois de galère. Par exemple, quand il a monté ces entreprises personnelles telles que son garage pour voiture.  Ils n’ont pas pu rentrer tous les ans en France pour voir la famille. Ils ont dû parfois se restreindre. Mais il a toujours gardé la tête haute! Il aime cette vie. C’est un vrai bon vivant qui aime les bonnes choses: sa famille et ces enfants en premier lieu qui sont tout pour lui, mais aussi la bonne nourriture, la conduite, les activités mécaniques, la nature. Il a le cœur sur la main! C’est aussi une personne haute en couleur avec un caractère fort, parfois dur. Mais il a toujours essayé d’aider son prochain, expatrié ou locaux, de rallier des personnes à ces passions, d’être entouré d’un cercle fort d’amis proches! 

Je suis donc bien tombé et je vais passer de très bons moments à ces côtés. Nous passons plusieurs soirées à refaire le monde, à jouer à la SlackLine, à faire quelques pas de danse, à enchainer fous rires sur fous rires. Je vais revoir Jacynthe et son mari dans un bar. Nous passerons une très bonne soirée à échanger sur des sujets que nous avons en commun…  Il est pourtant l’heure pour moi de penser à retourner au Togo! Je suis vraiment chanceux. Eddy se prépare à ouvrir un bureau dans ce pays limitrophe à l’ouest. Il doit donc s’y rendre pour s’occuper de quelques affaires courantes comme l’aménagement des bureaux qui vient de louer, trouver l’ensemble du mobilier qu’il utilisera, rencontrer des possibles collaborateurs ou acheteurs potentiels… Nous partons le mercredi 14 Mai, avec son 4x4, vers Lomé! Un de ces employés qui devrait s’installé en permanence à Lomé dans les semaines à venir se joint à nous. Un de ces hommes à tout faire, employé de son garage quand il était son propre patron nous servira de chauffeur. Cela permet à Eddy d’être plus relaxe et de pouvoir avancer sur ces dossiers pendant le trajet. Avec un tel véhicule nous atteignons la frontière en à peine 2h00, c’est un vrai luxe! Le Tout-terrain est dans ce pays la Rolls Royce de la route pour l’aisance avec laquelle nous pouvons nous déplacer!

L’expérience au Bénin aura été vraiment particulière et unique! Elle m’a un peu sorti de la bulle dans laquelle je me trouve depuis des mois, lors d’un Vol Libre qui se passe vraiment comme un rêve éveillé. Ce séjour m’aura fait un peu retomber sur terre… et c’est peut-être mieux ainsi car c’est cette planète, notre planète terre, que j’essaie de découvrir… Je suis conscient plus que jamais que rien n’est parfait. Malgré une grande majorité de personnes, partout dans le monde, qui est généreuse, entière, souriante, accueillante, aimante et près à donner tout ce qu’elle a, il y a quelques exceptions, malheureusement encore beaucoup trop importante, qui ne voient que leurs intérêts propres, qui sont près à piétiner ou détruire autrui, à renier les principes du respect de son prochain et de sa liberté pour essayer d’obtenir encore plus que ce qu’ils n’ont! C’est une réalité l’homme peut-être égoïste, malhonnête, imbus de sa personne, en colère, paranoïaque, pervers, corrompu (cela est une réalité malheureuse dans tous ces pays d’Afrique et surtout dans les rangs les plus élevés de ces hypothétiques démocratie, qui sont encore dirigés parfois comme des dictatures ou des régimes communistes où tout le monde doit être égaux sauf les dirigeants qui s’en mettent plein les poches), cupide, touché par la démence, fier, sans parole, etc… Mais même si certaines personnes possédant ce type de comportements ont pu entacher ce séjour de moments un peu pénible à vivre sur l’instant, je veux retenir les bons aspects de ce voyage. J’ai encore réalisé certains rêves et je les ai partagés avec mon meilleur ami. Avec ce dernier, nous avons encore vécus des moments forts, qui nous ont rapprochés, qui nous ont permis d’expérimenter d’autres choses ensemble. Malgré des moments qui auraient pu être difficile, nous nous sommes laissé assez de liberté. Cela aurait pu nous éloigner mais une nouvelle fois, au contraire, cela nous rapproche un peu plus. Nous aurons plaisir à les compter dans quelques mois ou années. J’ai fait de très belles rencontres avec qui j’espère garder contact. Et enfin, je viens encore de vivre quelque chose de fort et d’intense, vécu à 100%, sans retenu… J’ai encore et toujours un peu plus envie de m’envoler… C’est le cas lors de ce Vol Libre qui me permet de me construire mais ça sera aussi physiquement le cas, lors de mon retour, quand physiquement je m’envolerais avec un paramoteur dans le dos, après avoir vérifié que ma voile était bien dans la bonne position au-dessus de ma tête… Encore une fois je regarde vers le haut, cela me porte et m’aide à garder la tête haute, à avoir la tête dans les étoiles, tout en gardant toujours un pied sur terre, avec les réalités que me réserve la vie! 

«A fond la Vie!» N’est-ce pas mon ami?

1 commentaire:

  1. Quelle expérience enrichissante qui peut te faire comprendre qu'il faut vivre les moments exceptionnels avec ceux qui le mérite, même si parfois c'est pas facile de savoir qui est qui. Cette expérience te permettra d'analyser encore plus la vérité profonde des êtres.
    Il faut retenir aussi la grande amitié avec Antho, gros clin d’œil à Antho pour sa présence auprès de toi !
    Bon vol et bisous Papa

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