mardi 16 décembre 2014

Madagascar; l'île verte devenue l'île rouge!

En ce Jeudi 11 Septembre 2014, nous atterrissons avec Cécilia sur l’une des plus grandes îles du monde, une île mystérieuse qui n’a pas finie de nous révéler ces secrets, ces beautés, sa mosaïque de peuples et sa nature unique, grâce à un endémisme frôlant des records mondiaux… Nous aurions dû directement atterrir dans un microcosme très particulier de ce pays, à quelques kilomètres de la côte de «l’île-continent». Mais cette annulation d’Air Madagascar, de son vol direct de Mayotte à Nosy Be ne nous a pas seulement fait prendre trois jours de retard. Nous  passons aussi une nuit de transit dans la capitale; Antananarivo (ou Tananarive souvent dénommé par les locaux par son diminutif «Tana»). Nous arrivons à20h30 dans cet aéroport international. Air Madagascar a prévu une nuit à l’hôtel pour nous, le transport jusqu’à ce dernier, et le repas du soir. En atterrissant dans ce nouveau pays, nous n’avons aucune certitude et aucun document prouvant ces prestations, qui devraient nous être attribuées. Pourtant Air Madagascar va faire preuve une fois nouvelle d’un professionnalisme sans faille pour son service après-vente et la gestion de ces erreurs. C’est assez remarquable pour être  notifié. Alors que je finis les démarches pour l’obtention de mon visa de deux mois, surtout que j’attende mon sac-à-dos qui n’arrive pas sur le tapis roulant, Cécilia va au comptoir d’Air Madagascar, pour obtenir les informations concernant ce transit dans la capitale. Etonnement donc, tout est déjà préparé. Le chauffeur nous attend, nous avons les bons pour la nuit d’hôtel et le repas du soir. Ce n’est sera qu’un simple transit avec une nuitée. Nous arrivons à l’hôtel à plus de 22h00 et le lendemain matin à 5h00, nous devons nous rendre à l’aéroport, pour partir finalement en direction de Nosy Be.

Antananarivo est au centre de l’île. La capitale est un point de passage quasi-obligatoire pour toutes les autres destinations du pays, en direction des quatre points cardinaux. J’y ferais de nombreuses haltes. Elle deviendra ainsi, à la fin de mon séjour dans le pays, l’endroit, où je me serais rendu le plus grande nombre de fois, pendant tout mon voyage!
De Tana à Nosy Be, nous survolons des paysages désertiques, de terre rouge ocre et marron sur une grande partie de notre périple. Ce paradis sur terre est en perdition en raison de l'activité humaine...  La déforestation est un fléau. Il ne reste plus que 10% des forêts primitives! Si la dynamique reste la même, elles auront totalement disparu. Il est alors aisé de comprendre pourquoi Madagascar a été dénommé «l’Île Rouge». Pourtant, nous ne sommes pas à la saison des pluies, où sa terre rouge s'écoule dans l'océan, comme du sang d'un pays en agonie... Cette terre saignante n’est pas la seule plaie qui affecte ce pays malheureusement ! Nous partons, tout de même, pour découvrir un sanctuaire exceptionnel, grâce à sa nature et sa mosaïque de peuples, arborant tous un grand sourire.
Le premier vrai stop à Nosy Be va nous permettre de découvrir de très beaux paysages, des plages de sable blanc, bordant une eau bleue azur et sa barrière de corail. Après avoir atterri, nous prenons un taxi qui nous mène à la plus grande ville de l’île; Hell-ville. Nous ne faisons qu’un petit tour au marché, avant de partir vers un village, en bord de mer qui possède une vraie plage de sable blanc (ce qui n’est pas obligatoire autour de l’île). C’est dans une 4L, un vieux modèle, un taxi collectif, que nous gagnons Madirokely. Bizarrement, il nous dépose prêt de la plage, loin de l’axe principal et des principaux logements pour touristes. Le bénéfice va être immédiat. Sur notre droite des hôtels bordant la plage et à notre gauche, prêt d’un arbre centenaire, de petits bungalows en bois, tout simple. Nous rencontrons la personne qui est en charge de l’accueil en cette journée. Il s’agit d’un rasta, le frère de la gérante. Tout de suite un bon contact passe entre nous. Après avoir vérifié l’intérieur de l’unique et simple chambre tout en bois, nous sommes comblés par ce logement paradisiaque pour les prochains jours. Les toilettes sont à l’extérieur et la douche consiste en une simple pièce où on se lave avec un seau. Pour beaucoup cela serait rédhibitoire mais après avoir été sur la route pendant de long mois, ce n’a pas été forcément un standard au quotidien, mais ça ne nous dérange point, bien au contraire. Après nous être installé dans ce bungalow, nous partons découvrir les environs et la plage qui se trouve à moins de 40 mètres…

Lors de ce voyage, je perds parfois conscience de la réalité. Je n’ai plus toujours pied sur terre. Certains chiffres, le fait de localiser où je suis sur le globe, me permettent parfois de raccrocher avec le monde dans lequel j’évolue. A Nosy Be, nous nous trouvons à plus de 9000 kilomètres de la France, à quelques 400 kilomètres des côtes africaines entre l’archipel des Comores et la Réunion. Nosy Be est vraiment considérée comme un cas très particulier de ce pays où beaucoup de «Vazaha» (terme pour les blancs qui désignait auparavant les pirates) se sont installés et contrôle plus ou moins une partie de l’île. Madagascar n’est pas et n’a jamais été une destination de masse pour le tourisme. L’instabilité politique, et les heurs qui ont marquées les années 2002 et 2009, Le manque de fiabilité des institutions, la lourdeur de la bureaucratie, des difficultés de déplacement ont toujours eu raison pour l’instant du développement de la venue de plus d’étrangers. Pourtant ce pays a de nombreux atouts déjà cités précédemment et que je vais découvrir au fur-et-à-mesure de mon séjour dans ce pays…

Mais pour Nosy Be, deux faits négatifs ont marqués mon esprit avant notre arrivée. Déteindront-ils sur notre séjour? Le premier consiste au lynchage puis à l’immolation de 2 français, il y a moins de 1 ans, devant un attroupement de malgaches! Ces personnes ont été accusées de trafic d’organes et de la mort d’un enfant. Ce dernier a été retrouvé, sans vie, démunis de plusieurs organes… Il y a eu de nombreuses rumeurs! C’est le cas encore aujourd’hui, en fonction des personnes avec qui nous échangeons sur le sujet. L’affaire a été étouffée pour essayer de nuire le moins possible à la réputation de ces îles. Pourtant la fréquentation touristique a largement diminué. Cela n’aura aucun impact pourtant lors de notre séjour, surtout qu’il n’existe aucune trace de cet événement de certaines des plus grandes atrocités que l’être humain puisse faire, dans un sens comme un autre. Je ne conçois pas comment une personne peut faire de tels actes. Je ne peux pas traiter avec ce genre d’ignominie,  dont les pires sont les agressions sexuelles, la pédophilie, ou les viols! J’aurais même envie parfois d’utiliser la violence contre les auteurs de ces crimes ou en tout cas m’assurer qu’ils ne pourront jamais recommencer…

Malheureusement, la transition est toute trouvée pour mon plus grand désarroi. Je n’avais pas connaissance de ce fait, avant de me rendre à Mayotte, que des personnes s’étant déjà rendues sur place m’en parle. Le tourisme sexuel est très répandu  à Madagascar, particulièrement dans le Nord et à Nosy Be. De vieux pervers majoritairement caucasiens viennent pour abuser, ou au moins profiter de prostitués pas chères, voire parfois mineures, et pas vraiment consentante. Nous n’allons pas être mis devant le fait accomplis, avoir des propositions, ou observer des personnes pendant l’acte. Mais la réalité, cette réalité vient parfois à nous. Il y a trop d’homme âgé avec de jeunes femmes malgaches, souvent un peu trop proche, même en public pour que ce ne soit que des relations amicales. Dans ce cas, c’est un peu frustrant d’être impuissant pour moi. Je ne vais pas suivre ces hommes, les dénoncés, ou les punir par moi-même. Pourtant qu’est-ce que j’aimerais agir, ou au moins voire les gouvernements et la communauté internationale, qui sont au courant de ces agissements, luttés plus fermement contre ces atrocités…

En attendant et à défaut de vouloir me battre, à défaut de pouvoir agir, sans pourtant tourner le dos à ces réalités, j’ai envie de profiter de la chance que j’ai d’être sur ces terres. Le fait de partager l’expérience et ce voyage avec Cécilia est très sympa. Nous pouvons dire qu’ensemble la boucle est un peu bouclée. Après avoir pris contact en 2009 et avoir longtemps discuté de nos tours du monde respectifs, au téléphone. Après nous être rencontrés de façon très spontanée à Hong Kong et à Tokyo, alors qu’elle réalisait son projet et que je n’étais qu’en voyage à court terme, après avoir gardé contact tout ce temps, et souvent avoir été aux antipodes du monde, physiquement parlant, nous nous retrouvons pour voyager à Madagascar, ensemble. C’était une des premières destinations envisagées par Cécilia au début de ces recherches où elle aimerait se rendre. C’est un lieu dont j’ai toujours voulu fouler les terres aussi. J’aime voire la beauté de la nature, des hommes, et de notre planète partout où je me rends. Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai pas envie de changer ma vision du monde et l’optique de mon voyage.  Cette terre devrait en être un parfait exemple.

Nous découvrons les alentours de notre bungalow dont la plage, les falaises rocheuses, la dense végétation, le village de Madirokely… Il y a aussi et surtout les malgaches, dont les femmes avec leur masque de beauté. Il s’agit du M’sindzano ou shimamba, fait à partir de bois de santal clair auquel on ajoute du curcuma. Les locaux sont occupés à préparer les toitures traditionnelles, à tenir des petits stands dans les rues, à pêcher sur de petites embarcations en bois, ou à essayer de vendre des produits aux touristes locaux ou étrangers. C’est en effet une des activités les plus importantes sur ces îles, surtout depuis que l’industrie sucrière ou la rhumerie ont collapsées. La journée passe très vite. Après avoir réservé un tour pour le lendemain sur les petits îlots aux alentours, nous louons les services d’un taxi, pour nous rendre sur le plus au sommet de l’île, un mont qui dépasse les 500 mètres. Nous nous arrêtons en chemin prêt de lac volcanique sacré. Puis nous arrivons juste à temps au sommet pour assister à un coucher de soleil assez joli. Alors que les touristes présents partent, dès que le dernier rayon de soleil se soit caché dans les nuages, nous restons sur place avec Cécilia pour profiter de l’ambiance, de la fraîcheur et de la fin de cette première journée dans le pays.
Le lendemain matin, nous sommes debout de bonheur. Nous rendons à l’autre bout de la plage pour rejoindre notre batelier, qui sera notre guide pour la journée. Nous retrouvons 3 américains, et surtout un couple de médecins suisse très intéressant. Ils ont déjà beaucoup voyagé pour le travail, ou pour le plaisir personnel, en famille ou à deux. Nous passerons toute notre journée avec eux. Nous échangeons beaucoup, sur divers sujets dont le principal; le voyage. Ils nous racontent ce qu’ils ont déjà fait à Madagascar lors de leur début de séjour…

La mer est lisse, presque d’huile! Notre premier stop se fait à Nosy Komba, une des plus grosses îles, autour de Nosy Be. Celle-ci possède de belles plages, ainsi qu’un petit village très accueillant. La forêt occupe la majorité de l’île, qui s’élève assez rapidement. De l’eau bleue azur entoure cette petite terre. J’entends de la musique à mon arrivée. Les autres longent la plage, mais avant de les rejoindre, je décide d’aller voir ce qui se passe. Une cérémonie a lieu. J’y reste seulement quelques secondes. Mais je me dis que je vais essayer d’y repasser quand nous reviendrons. Nous montons dans les hauteurs du village. Ici, nous avons un premier contact avec des lémuriens. Le guide a emmené des bananes. Ces animaux en raffolent et ces derniers ne sont pas très farouches. Ils nous sautent donc sur l’épaule ou sur la main, pour attraper leur goûter de la matinée. Nous allons aussi approcher un boa, des tortues et des caméléons. C’est sympa de pouvoir observer ces animaux. Je trouve simplement dommage qu’ils soient conservés dans un endroit donné, même si ce n’est pas un zoo et surtout que les touristes ne respectent pas du tout c’est dernier, en les effrayant, continuant à les tenir même si ces derniers veulent s’enfuir, marchant sur leur territoire… Puis à la descente vers la mer, nous passons devant toutes les échoppes de souvenirs. Cécilia cherche à acheter un souvenir particulier, un caméléon, pour remplacer Donky, un petit âne en jouet, qui était sa mascotte, et qu’elle a égaré à Mayotte. Pour ma part, je décide de fuir cet endroit et de retourner directement près de la mer. Je trouve une petit crique splendide, avec de petits baraquements en bois, qui me donneraient envie d’y rester quelques jours. Ce n’est pas le programme prévu et c’est un choix. Je marche donc rapidement en direction du bateau et surtout de la fête qui a lieu. Elle est en honore du roi et de la reine de l’île. Ils sont prêts du temple sacré des animistes. Ils effectuent des danses  au rythme des tambours et tambourins. Les habitants ont revêtus leurs plus beaux habits et la majorité des femmes portent des masques de beautés. Je m’approche assez prêt, dans la foule qui entoure ce cérémoniel. Même un peu trop près! Ne possédant pas la tenue traditionnelle, je dois reculer de quelques mètres. C’est tout de même intéressant de vivre un rituel local. Je dois pourtant rapidement quitter les lieux alors que notre guide vient me chercher.
Nous naviguons quelques minutes avant d’échouer volontairement le bateau sur un petit îlot de sable blanc. Le paysage est splendide, mêlant cette couleur blanche avec le bleu azur de l’eau. Nous restons quelques minutes pour marcher un peu, découvrir les lieux, profiter du sable chaud. Puis, il est temps de quitter les lieux pour nous rendre à Nosy Tanikely.
Cette île est une réserve naturelle et marine. Ce petit bout de terre est beau et possède son phare qui domine les environs. Mais la particularité de cette île se trouve sous l’eau. Après avoir payé le droit d’entrée de l’île, loué des masques et tubas, nous allons profiter des champs coralliens et de la vie marine qui en résulte. Les coraux sont splendides et colorés. Les poissons tropicaux sont par centaines, de toutes les formes, tailles et couleurs. Il y a des bancs entiers qui naviguent entre deux eaux. J’observe de nombreuses tortues, je nage avec elles. Elles ne sont pas du tout effrayé, sauf quand elles ne m’ont pas vu arriver. Quand je me tourne vers elles, elles me font face et elles me regardent droit dans les yeux... Les moments magiques se succèdent!

Après plus d’une heure dans l’eau, je rejoins la terre ferme alors que le repas vient d’être servi. Nous nous régalons avec un buffet froid qui comprend du poisson, du calamar, des crevettes, de la viande, des légumes, du riz, et des fruits en dessert. Après avoir escaladé jusqu’au sommet, avoir admiré la vue depuis le phare, nous redescendons avec Cécilia, nous rejoignons «le monde du silence» pour y admirer cet écosystème,  dans lequel je ne me lasse pas d’évoluer. Il est finalement le temps de regagner le bateau, le reste de l’équipage et de prendre le chemin du retour. Comme on nous l’avait précisé, chaque après-midi, le vent se lève et la mer se forme. Il y a de petits clapots. A l’avant du bateau, nous prenons un malin plaisir avec Cécilia et le couple Suisse, à nous mettre debout, nous tenir un peu, jouer avec le mouvement de la mer, profiter de la brise et des embruns. 

De retour au logement, j’ai vraiment envie d’aller observer le coucher de soleil. Même si la plage est orienté Sud-Ouest, un petit mont nous cache la vue sur le soleil. Ce dernier qui va se noyer dans l’océan, avant de renaître le lendemain matin sur les terres de Nosy Be. Le seul moyen est donc de supprimer cet obstacle à ce spectacle, que j’apprécie particulièrement. Avec Cécilia, nous marchons 20 minutes avant d’atteindre une petite plage, en bas de ce mont. Nous pouvons profiter des belles couleurs, avant que le soleil descende à l’horizon. Nous avons une petite vie paisible dans ce petit bungalow en bois très simple. «Mamie», la femme qui gère ces logements est aux petits soins avec nous. Elle nous prépare de l’eau chaude et nous fournit du sucre pour que nous puissions prendre notre thé le matin. Plusieurs soirs de suite, nous allons lui commander le dîner. Elle nous prépare de délicieux poissons accompagnés de riz et légumes. Malgré cette certaine quiétude, nous sommes tout de même bien occupés. Cécilia tenait particulièrement à faire de la plongée. Nous avons donc réservé, pour le lendemain, au prêt d’un anglophone; Richard, installé sur place depuis quelques années.
Le matin après un petit-déjeuner à base de noix de coco, gâteaux secs et thé, nous le rejoignons. Nous décidons ensemble du spot où nous voulons nous rendre. Nous voulons consigner l’intérêt de l’endroit, avec la possibilité de pouvoir observer deux géants des mers. Après avoir essayé tout l’équipement, l’avoir charger sur le bateau, nous prenons le large. Nous effectuons nos plongées au beau milieu du canal du Mozambique. A cet endroit, ce dernier est très peu profond, moins de 30 mètres. Après avoir fait le repérage à l’aide du GPS, positionné le filin qui nous permettra de descendre précisément sur le site de plongée, nous nous équipons ave les combinaisons, la ceinture de plomb,  le gilet, la bouteille et son détendeur, le masque et les palmes. Puis nous descendons pour profiter des lieux. Sur le premier site nous arrivons sur «des patates», dispersées sur le fond, par quelques mètres, et qui sont le refuge de nombreux poissons. Malheureusement, à plus de 20 mètres, une multitude de couleurs ne sont plus visibles à l’œil nu. Nous ne prenons donc pas conscience de l’aspect coloré des coraux… Nous restons plus de 50 minutes sous l’eau. Richard voyant que nous sommes très à l’aise et autonome, nous laisse une certaine liberté. Il nous montre tout de même certaines spécificités des lieux. Remontant à bord de l’embarcation, nous prenons une petite collation. Puis assez rapidement, nous prenons la direction du deuxième site. C’est à ce moment-là que les géants de la mer, ou au moins des signes laissant croire à leur présence, font leur apparition. En premier lieu, c’est une baleine à bosse qui, au loin, va nous effectuer quelques figures hors de l’eau. Nous essayons de nous rapprocher d’elle. Mais, dans cette zone très vaste, nous n’arriverons pas à la localiser. Elle a replongée et nous pouvons simplement constater les perturbations qu’elle a créées au niveau du courant et le «vomit» de baleine qui flotte à la surface de l’eau.

Puis nous repartons vers le deuxième spot quand nous voyons un regroupement important d’oiseaux qui piquent vers l’océan pour pêcher. Ils ne sont peut-être pas assez nombreux pour signaler la présence d’un animal que je rêve d’admirer et avec qui je rêve de plonger. Pour en avoir le cœur net, nous nous rendons tout de même sur zone. Nous tournons pendant quelques minutes autour de ce groupe d’oiseaux, sans succès. C’était une fausse alerte. Je veux pourtant croire encore en mes chances, au fait que nous pourrions le voir un peu plus tard, même si ce n’est pas encore vraiment la saison. Peu importe, nous décidons alors de définitivement retourner sur le deuxième spot de plongée et nous préparer pour rejoindre les profondeurs du canal du Mozambique. Nous passons encore un bon moment dans l’eau. Nous pouvons voir de nombreux coraux spécifiques, à la forme d’éventails. Il y a encore de nombreux poissons. Je ne vous cache pas que je suis tout de même un peu déçu des sites, qui sont pour moi moins intéressants que ce que nous avons fait la veille avec un masque et tuba. De plus, lors de cette deuxième plongée, j’ai un peu froid. Le sang va donc se regrouper autour des organes vitaux. Je consomme beaucoup plus d’air que mes deux compères. Après 45 minutes, nous devons donc rejoindre la surface. J’ai tellement consommé lors des dernières minutes, que Richard doit me passer son détendeur de secours, pour que j’aie assez d’air lors du palier de sécurité, pendant 3 minutes, à 3 mètres de profondeurs.

Tout c’est bien passé mais je ne suis pas plus enchanté que cela par les deux sites où nous venons de plonger. Remontant à bord, nous discutons un peu, enlevons l’ensemble de l’équipement, prenons un rafraîchissement, quand tout d’un coup, j’observe encore au loin, un attroupement d’oiseau dans un périmètre restreint. Richard m’avait bien précisé qu’il prévoyait toujours plus d’essence pour une plus grande autonomie permettant d’aller un  peu plus loin si la nature nous montrait certains signes laissant croire que nous pourrons observer quelque chose d’exceptionnel. L’excitation est à son comble pour moi. La création d’endorphine est instantanée et j’ai un sentiment de bien-être et d’euphorie. Nous nous rendons une nouvelle fois sur zone. Nous tournons autour de ces oiseaux qui pêchent. Une fois encore, il s’agit d’une fausse alerte. Il n’y a pas de requins-baleines sur les eaux que nous explorons. Je ne vais pas avoir la chance d’en observer en cette journée. Quelques personnes en ont vu un, il y a une semaine, mais la pleine saison ne commence pas avant 2 ou 3 semaines. La frustration est grande. Je réfléchis donc déjà à la possibilité de revenir sur place… Je ne peux pas être si prêt de réaliser un rêve et de ne pas le faire. Plusieurs fois, je n’étais pas à la bonne saison, au bon endroit pour les voir. J’étudierais un peu plus tard les possibilités, et je pense donc le fait, de revenir sur Nosy Be pendant le séjour. En attendant, nous allons avoir le droit à «un lot de consolation». Deux dauphins font surface. Nous pouvons les suivre et les admirer pendant quelques minutes. Puis nous regagnons Madirokely.
L’après-midi est calme. Avant le coucher de soleil, nous regagnons le même lieu que la veille. Nous passons une nouvelle fois, au milieu d’une carrière de pierre où ils font du gravier. C’est impressionnant de voir, dans ce lieu ultra-touristique, les conditions de travail de certaines personnes. Malheureusement, quand les parents travaillent dans ce genre d’endroit, toute la famille doit s’atteler à la tâche. Les enfants, dès 5 ans, doivent ramasser les pierres, porter des seaux. Il est alors déjà possible de prendre conscience de la misère qu’il y a dans le pays et des problèmes pour éduquer la majorité des jeunes, qui doivent travailler pour subvenir aux besoins vitaux de la famille. Je me sens encore une fois impuissant. Je ne ferme pas les yeux, je suis conscient des faits, de la pauvreté omniprésente dans ce pays. Ce n’est ni la première fois ni la dernière fois que j’ai ce sentiment lors de mon voyage. Une fois encore, j’essaie et j’essaierais de faire de petits gestes envers la population. En attendant, je me dois de profiter de petites choses simples. En effet, même à Nosy Be, nous n’avons pas avec Cécilia, une vie exubérante. Ce coucher de soleil est unique. Il revêt même encore un peu plus de magie, quand un bateau de pêcheur passe devant l’astre solaire, qui est devenu orangé en descendant au niveau de l’horizon. Nous en prenons plein les yeux. Nous rentrons ensuite pour passer une soirée au calme. Puis, nous entendons de la musique près de notre bungalow. Dans un grand hangar, avec vue sur la mer, tous les dimanches, il y a une grande soirée.                                                                                                                                                     Tous les malgaches du village et sûrement des environs y sont réunis. Tout le monde ne peut pas rentrer dans la salle bondée. Beaucoup veulent aussi être un peu plus au calme, en sirotant une bière ou une boisson gazeuse sur la plage. Nous y faisons un petit tour, rentrons sous le hangar où l’ambiance est déchaînée. Les rythmes les plus tendances y passent les uns après les autres. Nous pouvons constater que nous ne connaissons pas les derniers hits malgaches. Quand l’un d’eux est diffusé, tout le monde se met à chanter et danser. Ils sont entraînants mais nous ne sommes pas vraiment dans l’ambiance festive du lieu. Même s’ils ne sont pas si nombreux, il y a quelques vieux «Vazaha» que l’on pourrait vie classifier dans la catégorie « gros dégueulasses», car ils sont entourés de jeunes malgaches… En bref, nous n’avons pas vraiment envie de voir cela et nous ne sommes pas plus motivés pour danser. Après quelques minutes sur place, après avoir discuté avec 2 ou 3 locaux, nous faisons un repli stratégique vers notre bungalow. Malgré la musique assez forte, comme d’habitude, je m’endors comme une masse.
Notre séjour à Nosy Be est tourné vers la nature, vers une première approche de la culture malgache et de la rencontre de ces habitants. Nous avons décidés, contrairement à ce qui était prévu initialement de ne pas aller dormir sur un autre petite île, telle que Nosy Komba ou Nosy Sakatia. Nous sommes bien installés dans ce simple mais superbe bungalow en bois. La gestionnaire et son frère sont adorables. Nous avons presque la vue sur la mer. En tout cas, nous avons le bruit de la mer et des vagues pour nous bercer. Mais ayant envie de pousser nos investigations et d’avoir une liberté totale de mouvement, nous décidons de louer un scooter. Nous entreprenons alors un tour complet de l’île. Nous allons pouvoir nous arrêter partout, entre autre dans les petits villages. Nous achetons des bananes sur le bord de la route. Nous allons pouvoir admirer de très beaux paysages, voir l’activité des locaux en dehors des sites touristiques. Notre premier objectif est de nous rendre tout au Nord, à Andilana. Au niveau de cette localité, il y a le plus grand hôtel de l’île. Il a été construit depuis des années mais rénovés il n’y a pas très longtemps. Par simple curiosité, nous voulons voir de quoi il retourne. Il borde surtout, paraît-il, la plus belle plage de l’île. Cette localité se trouve à plus de 20 kilomètres de Madirokely. Nous mettons donc une bonne demi-heure pour l’atteindre. A l’arrivée, nous devons passer plusieurs barrières et postent de contrôle. Nous sommes accompagnés pour faire le tour du propriétaire. Il s’agit d’un immense hôtel. La comparaison avec le club Med est aisée. Le séjour pour les touristes est ici en «all inclusive» (tout compris pour les buffets des trois repas et de nombreuses boissons différentes à volonté). Il y a pleins d’activités sportives et ludiques de proposées. Tous les désirs des uns et des autres sont presque des ordres pour la satisfaction du client… tant qu’ils restent décents. Nous admirons la superbe plage de sable blanc et l’eau bleue azur. Puis nous ressortons de cette enclave qui nous semble être un monde totalement différent que celui dans lequel nous évoluons. Et encore, quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons dans un village de locaux, totalement aux antipodes de ce lieu de vacances pour riches touristes, venus se détendre dans le confort et l’ostentation. 

En effet, en partant vers l’Est, nous arrivons à l’entrée d’une énorme péninsule ne possédant pas de routes goudronnées. Nous empruntons un petit chemin de terre. Celui-ci monte et descend, en suivant les courbes vallonnées de cette partie de l’île. La conduite devient très rapidement sportive, voire plusieurs fois même «casse-gueule» à deux sur ce scooter. Entre trous, crevasses, et grosses pierres sur le chemin, l’accident pourrait vite arriver et le scooter atteint sa puissance limite. Je fais une frayeur à Cécilia, lors d’une montée qui se finit presque en rodéo. Nous décidons donc ensuite qu’elle descendra, à chaque endroit très critique, et que je m’amuserais seul à descendre ou monter les côtes trop dangereuses. Après de longues minutes, nous arrivons près d’une plage très calme, bordée à l’ouest par un petit village de pêcheur. Nous découvrons vraiment un autre visage de Nosy Be, très loin du tourisme de luxe ou des activités d’occidentaux en vacances. Nous avons un premier aperçu de la vie simple «à la Malgache»! Une grand-mère et ces petits-enfants nous saluent. Ils sont tout de même très étonnés de nous voir dans les parages. Puis des personnes très chargées prépareront une embarcation en bois, avec de multiples charges et d’aller et retour, avant de prendre le large. Nous profitons de longues minutes de cette plage déserte, à l’ombre sous les cocotiers, avant de nous décider à poursuivre notre route. Nous continuons ensuite à descendre le long de la côte Est. Nous passons très proche de l’aéroport de Faresne, avant de bifurquer et de sortir de la route principale. Nous nous retrouvons sur  un chemin de terre caillouteux, qui nous emmène à Ambatozavavy. Nous avons à peine posés un pied à terre, que des locaux nous accostent… Ici, il s’agit du départ en pirogue pour visiter la réserve Naturelle de Lokobe, sa forêt, ces mangroves, partir à la découverte de ces serpents et de ces différentes espèces de lémuriens. Mais nous ne sommes pas intéressés pour faire cette visite. Nous allons leur demander un lieu où nous pouvons nous rafraîchir. Ils nous emmènent dans un bistro très local. A l’intérieur, l’obscurité est omniprésente seulement quelques malgaches, majoritairement des guides de la réserve, déguste un repas, et boivent une bière, attablés sur une table en ferraille rouillée. Nous nous installons sur une autre petite table attenante et nous sirotons une boisson gazeuse bien fraîche. 

Après nous être assuré du lieu où débouche une route qui s’enfonce au bord de la réserve naturelle, nous continuons notre chemin. Nous admirons et naviguons, sur ce petit chemin en terre, au bord de champs d’Ylang-ylang, des caféiers et des cocotiers. Puis nous rejoignons la route principale qui mène à Hell-Ville. Nous passons au port pour obtenir les informations concernant les embarcations qui rejoignent chaque jour la Grande-Terre. Puis alors que le soleil commence à descendre vers l’horizon, nous regagnons Madirokely. 
J’ai envie de redonner le scooter au loueur avant d’aller profiter du coucher de soleil. Cécilia veut, elle, profiter du scooter jusqu’à la nuit. Nous décidons donc de nous séparer. Je lui laisse les clés de l’engin et la charge d’aller le ramener quand elle aura fini de l’utiliser. Pour ma part, je longe la plage, je passe rapidement au bungalow, avant de continuer en direction de la colline où nous avons pu admirer le coucher de soleil les deux derniers soirs. Contrairement aux deux premières fois, la mer est basse! Je décide de passer le long des falaises. Après avoir croisés deux locaux, je me retrouve seul. Je vais tomber successivement sur quelques petits bijoux naturels ou humains. Le premier d’entre-eux est un arbre qui se tient seul, les pieds dans la mer. Puis j’arrive au niveau d’une formation rocheuse qui a créé une piscine naturelle, assez exceptionnelle, en bord de mer. Je ne résiste pas à la tentation de m’y plonger et de profiter d’une température de l’eau salée qui a chauffée sous les rayons du soleil. Continuant en direction de la plage, à laquelle nous étions descendues la veille, je tombe sur un totem, créé dans un tronc d’arbre, qui trône sur ces pierres découvertes par la marée. Je trouve cela fascinant. J’ai l’impression de découvrir un temple dédié à des divinités auxquelles croient les locaux et que peu de personnes auront jamais la chance de connaître alors qu’ils passeront de nombreux jours à seulement quelques centaines de mètres de là! Continuant à longer les falaises, je trouve une petite grotte dans la roche, mais surtout un très bon endroit pour me baigner tout en profitant de la luminosité qui change de minutes en minutes. Une fois de plus, le coucher de soleil est splendide.

Je retrouve ensuite Cécilia sur la plage. Nous décidons d’aller manger au niveau de la route principale d’Ambatoloaka, où tous les soirs les malgaches installent des stands de nourriture. Nous y dégusterons des salades de légumes, un hamburger, des Samossas,  et des bâtons à la noix de coco. Après avoir profité du calme sur la plage et des bruits des vagues, nous regagnons le bungalow pour préparer le départ matinal du lendemain.
Nous nous levons en effet à 5h30. Après avoir demandé de l’eau chaude à «Mamy» pour préparer notre thé, après avoir pris notre petit-déjeuner et régler la facture pour les nuitées et les repas pris chez elle, nous allons à pied regagner le lieu de départ des taxis collectifs. Seulement quelques minutes après notre arrivée, nous prenons la route en direction d’Hell-Ville et du port. Il nous en coûtera alors Ar3000 par personne alors que nous en aurions eu pour 20000 pour un taxi privé. Arrivé au port, nous allons négocier le prix pour le combiné comprenant le bateau et le taxi-brousse jusqu’à notre prochaine destination. Nous n’avons pas l’habitude tous les deux de prendre ces billets multiples mais nous nous laissons embarquer en raison du prix attractif. Une chose est sûre, nous n’avons pas à attendre pour monter dans le bateau rapide et gagner Ankify, en un peu plus de 30 minutes. Malheureusement, le taxi-brousse ne va pas montrer immédiatement le bout de son nez. Nous profitons des plus de 2h00 d’attente pour regarder ce qui se passe autour de nous, goûter des spécialités malgaches, et jouer aux cartes. A 11h30 passé, nous prenons finalement notre transport pour remonter vers le Nord. Ce taxi-brousse va à la pointe Nord de la Grande-Terre, à Diego Suarez. Nous nous arrêterons en route. Nous longeons des plantations de cacao et de café. Nous découvrons de nouveaux paysages. Sur les bords des routes, certaines personnes vivent dans de simples petites huttes en bois, terre et feuilles de palmiers. Ils cassent de la pierre qu’ils revendront comme graviers. Il est difficile de s’imaginer des personnes vivres toutes l’année, toute leur vie, sur des terres aussi arides dans une pauvreté aussi forte. Nous sommes alors vraiment confrontés aux réalités de ce pays, qui est un des plus pauvres au monde. Après avoir passé Ambilobe, une des grandes villes du Nord, nous arrêtons notre course vers le Nord, à Mahamasina. Ce village existe seulement en raison de ces attraits touristiques à proximité, dont le fameux parc national de l’Ankarana. Il ne possède pas plus de 300 âmes et la majorité des revenus des villageois viennent du guidage dans le parc, des installations hôtelières et de restaurations proposées aux touristes. Nous trouvons un nouveau bungalow en bois très abordable au niveau du prix et très confortable. Après nous être installé, nous rejoignons l’entrée du Parc National pour récupérer les informations et trouver un guide pour le lendemain matin. Après avoir consultés les différents parcours et discutés avec plusieurs guides nous allons trouver un compromis qui nous convient. Un plus jeune guide nous propose ces services, pour un parcours similaire au premier, mais à un coût deux fois moindres. Il semble connaître son travail et de quoi il parle malgré les effluves d’alcool qui se dégage de son haleine! Nous verrons bien ce qui se passe le lendemain, à 5h30, heure de notre rendez-vous.
Cécilia veut bien m’accompagner pour une petite balade le long de la route. Elle ne poursuivra cette dernière que quelques minutes avant de rebrousser chemin. Pour ma part, je continue. Des enfants viennent rapidement m’accoster. Ils arrivent en courant vers moi. Ils s’amusent à prendre des pauses délirantes. Ils me demandent de les prendre en photo. Je vais jouer avec eux et prendre quelques clichés mais pas trop. Ce que je ne voulais pas arrive obligatoirement au bout de quelques minutes. Ils commencent à me demander de leur donner de l’argent, ou des bonbons, ou tout ce que je pourrais avoir dans la main et que je voudrais bien leur céder. Mais encore une fois, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de leur donner quelque chose. Je ne veux pas faire d’eux des mendiants et je ne veux pas leur donner l’envie de recommencer, que cela devienne une habitude.

Je pousse ensuite un peu plus loin. Je suis intrigué par des formations rocheuses qui se trouvent sur la droite de la route, alors que je continue à monter vers le nord. Je ne trouve pas de vrai chemin qui semble si rendre. Je décide donc de couper à travers champs et plaines très herbeuses. J’ai un peu de mal à avancer par endroit car les herbes hautes sèches sont parfois un vrai piège. Certaines sont irritantes et d’autres épineuses. Après plusieurs minutes, j’arrive tout de même à sortir de ce lieu. Je gagne un lit de rivière totalement asséché. Ce cours d’eau doit charrier des milliers d’hectolitres à la seconde lors de la saison des pluies car sa largeur est conséquente et les pierres ont été très travaillées par l’érosion et l’action de l’eau sur leur surface. En attendant, nous sommes en pleine période sans pluies, et la sécheresse fait rage. Même des puits profonds qui ont été construits pour les habitants sont presqu’à sec. Particulièrement dans ces lieux, il faudra faire attention à notre consommation d’eau. Cela nous permet de prendre conscience des difficultés auxquelles les habitants de tels régions peuvent être confrontés quasiment au quotidien.

Après quelques minutes de plus à travers une forêt peu dense, j’atteins ces rochers que j’avais pu voir depuis la route. Je ne suis pas sûr immédiatement du petit bijou que je viens de trouver. Mais d’après les informations en ma possession sur les formations rocheuses de la région, je me trouve bien devant un Tsingy. Je vais en avoir la confirmation un peu plus tard. Celui-ci est en dehors du parc. J’aime l’idée de l’avoir trouver tout seul, de pouvoir l’explorer librement et d’avoir un peu ce sentiment de faire une découverte. J’explore donc les lieux. Cette roche, qui forme comme des montagnes miniatures, est très coupante. Je trouve des coquilles fossilisées qui pourraient appartenir à des escargots. J’escalade de nombreux blocs rocheux pour obtenir des points de vue sur la région, ou simplement par pur défi d’aller toujours un peu plus haut sur ces roches calcaires saillantes et coupantes. Je passe un très bon moment à jouer, à sauter entre les crevasses, qui jonchent de partout ce sol comme je n’en avais jamais vu auparavant. Alors que le soleil descend inexorablement vers l’horizon, je décide de regagner la route. Après avoir franchi ce cours d’eau fantôme, je grimpe sur un petit mont de terre qui me fait face. Le but est de pouvoir obtenir le meilleur point de vue sur le coucher de soleil, qui se produit dans un voile de nuage, donnant des couleurs chatoyantes au spectacle que j’admire. En contre-bas, des enfants me rappellent à la réalité des lieux, cassant un peu le côté enchanteur et féérique du moment, en me remettant contre leur grès, la réalité de leur pays en pleine face. Mais peu importe, même au contraire, je trouve très bien de pouvoir garder les pieds sur terre, malgré le splendide spectacle que j’observe. Je dois être conscient, qu’ici, ils n’ont pas le temps d’admirer les beautés de la nature qui les entourent. Ils me saluent avec un grand sourire. Ils semblent heureux de constater ma présence. Leur réalité n’est pourtant pas toute rose. Ils transportent des jerricanes d’eau sur la tête et ils les ramènent à leur habitation pour pouvoir effectuer la cuisine et autres tâches ménagères. J’aime être au plus près de la réalité des habitants d’un pays. Je veux découvrir  leur mode de vie, leur culture, leur façon de gérer leur quotidien. Mais j’aurais envie que ces enfants puissent jouir d’une vraie enfance, qu’ils puissent garder leur insouciance, jouer, manger et dormir sans se soucier des besoins vitaux, sans déjà avoir à s’organiser pour survivre, avec peu d’espoir que leur avenir soit plus glorieux et qu’ils puissent un jour sortir de ce quotidien peu enviable. J’ai la chance d’avoir pu garder mon âme d’enfant, de toujours m’émerveiller dans les beautés de la nature et les choses simples qui composent la vie. Je ne dis pas et ne pense pas que ces personnes soient les plus malheureuses du monde, parfois bien au contraire, ils sont plus heureux que beaucoup de personnes qui en ont trop. Leur vie n’est pas dénuée de sens, bien au contraire. Mais si j’en avais le pouvoir, j’aimerais que leur vie soit un peu plus simple, facile et qu’ils puissent penser à autres choses que leur simple survie….

Revenant à notre hutte en bois, je retrouve Cécilia qui vient de vaquer à diverses occupations dont le fait de laver son linge à la main, avec un minimum d’eau. Nous organisons notre ballade du lendemain en achetant bouteilles d’eau et gâteaux secs dans une petite boutique près du terrain de l’hôtel. Puis nous prenons la direction du restaurant de l’hôtel, où nous avons commandés notre dîner. Ce dernier est rudimentaire. Il y a une quantité monstrueuse de riz, mais ce dernier devait être accompagné de poulet. Nous allons en effet avoir le droit à du poulet en sauce. Mais il y a alors plus d’os que de viandes sur les morceaux qui nous ont été servis… Nous nous plaignons pas mais trouvons cela un peu abusé au prix que nous venons de payer le repas. Ce n’était définitivement pas un prix local ce qui aurait alors expliqué ce que nous avions dans notre assiette. Peu importe, nous passons un très bon repas, nous discutons un peu avec nos voisins de tables, deux couples Sud-Africains. Nous allons surtout en rentrant dans la chambre continuer à débattre sur nos points de vue concernant ce monde, la société de consommation, les divergences de nos points de vue mais aussi tout ce qui nous rapprochent… Nous mettons en avant toutes failles du modèle principal actuel de nos sociétés démocratiques qui font preuve d’un ultra-libéralisme et capitalisme. Ces derniers allant souvent à l’encontre des valeurs humaines, des droits d’autrui, où l’argent est roi, bien plus important parfois que ne l’est la vie de quelques personnes… Encore une fois, nous partons tout azimut. Nos échanges sont intéressants mais aucune solution ne ressort de ces derniers… Nous faisons partie du système. Nous en profitons d’une façon ou d’une autre, même si elle est parfois un peu différente de nos congénères.  Nous ne devons pas rester laxistes, sans rien faire, mais à notre échelle nous ne pouvons pas faire une révolution. Je n’ai pas envie de me battre dans des combats globaux et généralisés perdus d’avance… Je préfère garder mon énergie, profiter de ma situation, du fait que j’ai eu l’honneur de naître sous une bonne étoile où tout est possible, où j’ai le choix et le libre arbitre de faire ce que je veux, tant que je n’atteins pas la liberté d’autrui. En même temps, je reste ouvert à ce qui se passe autour de moi, en faisant de petits gestes, en essayant d’aider comme je peux mon prochain, en ne restant pas indifférent à l’autre quel que soit sa demande! Un sourire à peut changer une journée d’une personne, donner un peu de bonheur et pourrait changer la face du monde si chacun en avait un sincère et pouvait imaginer sa vie continuellement avec ce dernier sur son visage… Nous nous endormirons sans avoir trouver de réponses, sans vraiment avoir fait avancer les choses qui permettraient de pouvoir répartir un peu mieux les richesses et facilité grandement la vie de certains sans pour autant diminuer le pouvoir d’être heureux des autres. En effet, l’important n’est pas de chercher à avoir toujours plus d’objets matériels. Ça devrait être de pouvoir prétendre à toujours plus de bonheur tout en n’ayant aucun mal à subvenir à ces besoins vitaux!
Le lendemain, au réveil, nous prenons part à une activité touristique permettant la découverte de ce beau pays, mais ayant c’est vrai un impact que très peu important sur la population locale… Je ne remets pas en cause ce que nous faisons. Je veux, pour ma part, continuer à visiter le pays, alors que Cécilia décidera plus tard de prendre un autre chemin. Je me dis simplement qu’il faut se poser les bonnes questions au bon moment et être le plus possible en accord avec ces paroles, ces écrits! Même si je m’y attèle chaque jour, je me rends compte que parfois je dévie du droit chemin et que je devrais plus souvent réajuster le tire… Mais il faut aussi se laisser vivre et profiter! Nous avons pris un guide local qui ne vit que de cela. Nous n’allons pas être dessus. Nous partons à 5h30 du matin alors que le soleil vient tout juste de se lever. Nous commençons par traverser une forêt comprenant de nombreux arbres endémiques, dont les fameux baobabs qui sont un des symboles de cette île. Madagascar possède 7 variétés de cet arbre sur les 8 existant dans le monde, dont 6 n’existent  qu’ici. Le guide va nous donner de nombreuses explications sur la faune, la flore, la géologie de son pays mais aussi des éléments sur l’histoire, la culture, les rites des peuples de cette île unique. Nous sommes immédiatement transportés sur ces terres que nous regardons sûrement maintenant avec un regard neuf, un peu plus instruit! Peu de temps après être rentrés dans le parc, nous observons notre premier lémurien nocturne qui sort tout juste la tête de son habitation, implantée dans le trou d’un arbre. 

Continuant un peu de marcher, nous arrivons finalement à la particularité de ce site; un immense Tsingy qui recouvre plusieurs centaines de mètres carrés. Ce paysage karstique est ahurissant et unique. Il ne s’agit pourtant que de roches calcaires comme il est possible d’en trouver partout dans le monde. Mais cette dernière à des caractéristiques bien particulière. Les pluies acides de la mousson et les nappes phréatiques ont faits le reste. Le mot  Tsingy vient du verbe malgache « mitsinhitsingy » qui signifie « marcher sur la pointe des pieds».  Il est en effet impossible d’y marcher normalement pieds nus, car les roches sont trop tranchantes. Un itinéraire a été aménagé sur et dans ce site exceptionnel. Nous allons y marcher, passer des failles sur des ponts suspendus, pour arriver au niveau d’un point de vue imprenable sur cette formation rocheuse. Des lémuriens se promènent, sautant d’une formation rocheuse à une autre, avec grâce, sans se préoccuper du côté saillant et coupant de ces pierres. Leur souplesse et leur agilité leur permettent de faire fît de ces contraintes que la loi de la gravité nous impose à nous êtres-humains. Le spectacle est magique et nous en profitons de longues minutes à trois, seuls!

Après un long moment, après avoir pris de beaux clichés pour immortaliser le moment sur place, avoir pris le temps de discuter à l’ombre d’un petit abri aménagé sur place, nous continuons la visite de ce site. Nous allons tomber nez-à-nez avec d’autres spécimens endémiques de l’île. Facile me diriez-vous car plus de 80% des espèces et de la flore sont endémiques? Peut-être, mais pour moi chaque nouveauté, chaque découverte, est comme un cadeau du ciel, comme un jouet qu’un enfant viendrait de déballer de son papier cadeau! Avec la faune, les moments sont de plus souvent éphémères faisant ainsi augmenter d’autant plus leur intensité… je vis chaque instant comme si je n’aurais jamais la chance de le revivre un jour. J’espère que vous devinez et ressentez la force que cela procure au moment présent lors de ce voyage! La vie devrait toujours être ainsi faite! Chacun devrait posséder cette faculté d’exacerber ces ressentis pour transformer chaque instant en un instant unique… Je ne vous dis pas que j’y arrive tous les jours mais lors de ce voyage, je suis souvent transporté par mes sens, mes sensations. Je mettrais tout en œuvre pour que cela reste le cas lors d’un futur retour, dans une réalité un peu plus commune à chacun, mais que je choisirais de nouveau et dont j’essaierais d’en retirer le meilleur… Rien ne m’impose de rentrer, le faire par choix est un luxe.  J’espère alors que tous les aspects positifs prendront le dessus, en ne tournant pas la page, mais en intégrant tout le vécu de ce Vol Libre, pour continuer à avancer… Je m’égare dans mes pensées actuelles, au moment où j’écris ces phrases… Mais cela a un lien avec le moment présent que je vivais alors sur place! Tout est lié! Me replonger dans ces moments vécus, il y a de longues semaines, est un vrai bonheur. L’écriture un vrai moyen de faire passer un message que j’aurais vraisemblablement plus de mal à faire passer par oral. Je n’aime pas forcément raconter ce qui s’est passé voilà des mois, sauf si l’interlocuteur à des questions pertinentes et précises… Or, par écrit, les mots me viennent les uns après les autres dans mon esprit, sans que j’aie à chercher ce que je veux dire, ou exprimer, sans que j’ai besoin de me relire sauf si ce n’est pour les fautes d’orthographes et les tournures de phrases… Je m’égare toujours un peu plus et m’éloigne de ce moment du Tsingy de l’Ankarana à Madagascar ! Mais je trouve important d’exposer à mon lecteur, des perspectives dont il n’aurait pas forcément conscience, si je ne parlais pas de ces petites choses, qui se greffent au simple fait de raconter une histoire… Le fait de raconter un événement est propre à chacun, du point de vue de l’auteur, du recul qu’il a pris après ce dernier. Voilà presque 3 mois, que j’ai vécu ce que je vous compte… Beaucoup d’événements se sont déroulés entre temps. Ils ont un impact majeur sur ma vision des choses aujourd’hui par rapport à ce jour du 17 Septembre 2014! Bref, j’arrêterais cet aparté sur ces mots même si je pourrais laisser la parenthèse grande ouverte et continuer à en discuter pendant de heures!

Je suis de retour auprès de ce Tsingy, de mon guide et de Cécilia… Nous pouvons observer des oiseaux, d’autres lémuriens d’une autre espèce, des reptiles… Chemin faisant, nous sommes maintenant arrivés à une curiosité naturelle très particulière. Il nous faut un peu d’imagination mais la géographie du terrain ne laisse pas de doute. Nous longeons un lit de rivière à sec. Puis nous arrivons au niveau d’une intersection de trois rivières toutes à sèche. Au niveau de cette dernière, se trouve un trou béant de plusieurs dizaines de mètres de diamètre qui s’enfonce dans les profondeurs de la terre. Imaginez-vous à la saison des pluies trois courts d’eau très importants qui se retrouvent à cet endroit, dénommé «Pertes de rivières,» et disparaissent dans les sous-sols de notre planète terre… Ce n’est pas le trajet normal d’un cours et cela en fait un endroit très spécial, je dirais même un peu magique! 

Et puis nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin! Après avoir marché encore pendant une petite heure, avoir pu observer quelques merveilles, après avoir descendu de nombreuses marches, nous arrivons face à un trou énorme dans la roche. Il fait plus de 40 mètres de hauteur. Nous faisons face à la « Grotte des chauves-souris». Nous constatons très vite qu’elle porte bien son nom. Trois espèces de chauves-souris se partagent deux énormes boyaux qui partent de cette ouverture unique. Nous allons nous faufiler dans l’une d’entre-elle avec le guide et s’avancer sur plusieurs centaines de mètres. Nous découvrons des sculptures naturelles splendides. Nous rentrons dans le royaume de ces bêtes qui ont toujours eu une très mauvaise réputation auprès de nous; être-humains, et qui restent encore dans la conscience collective comme des animaux hideux qui sont sources de malheur, de maladie, de vampires près à saigner leur victime pour les transformer en monstre assoiffé.  Pourtant j’aime cette atmosphère, j’aime le fait de s’enfoncer dans les entrailles de notre terre, vers l’inconnu. J’aime le fait de sortir de nos terrains habituels de jeu, de sortir de la «Zone de Confort» où tant de personnes se confinent par peur du changement, de prendre des risques, d’oser !!! D’ailleurs, pour ma part, c’est plutôt là que je me sens le mieux, dans les airs, sous l’eau, sous la terre, en courant, ou essayant de défier la gravité!!! Je ne suis pas forcément mieux que sur la terre ferme mais c’est un complément obligatoire à mon bonheur! Je continuerais de profiter de ces activités, dites «extrêmes», autant que possible. En tout cas, en ce jour, nous sommes plongés dans les entrailles de cette imposante grotte. Nous allons y trouver de vrais petits bijoux dont un cours d’eau transparent avec des reflets d’un bleu foncé pur. Ce reflet et cette couleur  sont le résultat de la lumière qui arrive à pénétrer dans l’entrée de cette grotte. 

Une fois fini, nous rebroussons chemin. Nous marchons tranquillement vers la sortie de ce parc. Une surprise nous y attend encore. Un caméléon, nous fait un petit sourire sur le bord du chemin. Nous nous approchons de lui en essayant de ne pas le déranger. J’aime la beauté de cet animal et le symbole fort qui renvoie. En raison de son changement de couleur de peau, il se morfond et s’intègre le mieux possible dans le paysage qu’il arpente! J’ai toujours aimé me dénommer tel un caméléon qui s’adapte à chaque situation que me réserve la vie. Je n’arrive jamais parfaitement à me fondre dans chaque situation. Je pense néanmoins me débrouiller, avec un certain succès, pour mon plus grand bonheur, aimant la diversification de mes tâches, de mes activités, et du partage avec autrui… Au royaume du Caméléon, sur les terres de Madagascar, je me devais de faire de nouveau référence à ce que j’évoque déjà depuis longtemps, bien avant mon départ pour ce Vol Libre, concernant mes traits de personnalité! En tout cas, ce caméléon a eu la gentillesse de se monter à nos yeux et de conclure en beauté une superbe journée! Je retourne, accompagné cette fois-ci de Cécilia, sur le point dégagé de la veille, pour admirer un nouveau coucher de soleil somptueux! Nous avons décidés ensuite de ne pas manger au restaurant de l’hôtel mais plutôt dans une des seules petites boutiques de ce petit village qui fait restauration. Pour un prix trois fois moins important, nous allons avoir la même qualité de nourriture que la veille, je dirais même meilleure. Et nous passons une bonne soirée à échanger avec quelques locaux!
Le lendemain, après un petit-déjeuner improvisé dans notre chambre, alors que nous n’avons demandés que de l’eau chaude dans un thermos aux gérants de l’hôtel (thé que Cécilia a ramené de Jordanie plus petits gâteaux acheter dans la boutique du village sont au menu), nous finalisons de paqueter nos sac-à-dos! Après avoir réglés la note de notre séjour, nous nous installons sur un banc en bord de route, en attendant qu’un minibus, partant en direction de Diego-Suarez, passe et qu’il ne soit pas plein.  Nous attendons un peu, voyons des taxis-collectifs passés sans aucune place de libre… Puis un minibus s’arrête. Il a de la place. Nous essayons de négocier le prix. Il ne descendra pas à la somme voulue, mais nous n’hésitons pas très longtemps alors que ce dernier s’apprête à repartir si nous n’acceptons pas sa proposition! Et puis, il faut être conscient que ce prix reste un prix qui pourrait être pratiqué auprès des locaux. Nous ne le savons pas encore mais nous allons prendre une des pires routes concernant les axes principaux du pays. Avant que nous venions sur place, plusieurs personnes nous avaient tellement dites des choses horribles sur le réseau routier, pour eux «le pire qui existe et qu’ils n’aient jamais connu » que nous nous attendions à vivre un cauchemar, un enfer lors de ces longs trajets de plusieurs centaines de kilomètres! La route sera un peu défoncée, cabossée, détériorée par les pluies tropicales à quelques endroits. Pourtant, nous sommes loin des routes ou pistes du Népal, de la Mongolie, du Chili ou certaines routes de l’Afrique de l’Ouest pour ne citer qu’elles… Depuis 2009, à Madagascar, le réseau routier a été grandement amélioré. Cela s’avère donc beaucoup plus confortable que prévu pour ces longs trajets!
4h00 après avoir quitté le petit village de Mahamasina, nous arrivons dans la grande ville portuaire de Diego. Nous y avons trouvés quelques jours auparavant un Couchsurfing pour le temps passé sur place. Il s’agit d’une jeune française qui travaille dans une O.N.G. (Organisation Non-Gouvernementale) qui aide des jeunes handicapés entre autre. Après que nous ayons gagnés le centre-ville à pied, qu’elle soit sortie de sa réunion de travail, nous nous retrouvons et gagnons son très confortable appartement situé en plein centre-ville. Nous discutons un peu mais d’autres rendez-vous l’attendent. Nous aurons donc le temps de faire plus amples connaissances un peu plus tard. Avec Cécilia, nous décidons d’explorer un peu la ville et les bords de mer. Le centre-ville est très paisible. Peu de voitures circulent! Il y a surtout beaucoup de Tuk-tuk jaune et noir, de 4L jaunes, et quelques autres véhicules particuliers. La température est bonne, comme en fin d’un après-midi ensoleillé de l’été en France. Un peu plus loin, nous allons néanmoins constater un fort contraste par rapport à notre chère contrée. Des lémuriens jouent dans les arbres, de nombreuses personnes vivent dans des cabanes en tôles, dès que l’on sort des quartiers un peu plus huppés. Cela nous conduit droit à la mer, à ces merveilleuses côtes mais qui sont, comme on nous avait prévenus, très venteuses. Des rafales de vent défilent dans un rythme régulier. Il est encore possible de tenir debout et de lutter contre la puissance de cet élément naturel, mais non sans effort. Les paysages sont beaux. Ils nous donnent un avant-goût de ce que nous verrons les jours suivants!

Nous observons le coucher de soleil, sur une place surélevée où se sont regroupés de nombreux locaux. Puis nous rentrons chez notre hôte. La soirée est fort sympathique. Nous échangeons sur divers sujets, préparons notre dîner dans une cuisine toute équipée. Puis nous sortons pour voir une projection d’un film sur l’environnement. Je m’endors sans demander mon reste sur le canapé dans le salon, alors que Cécilia occupe le matelas qu’une de ces amies lui a prêté. 
Le lendemain, nous nous levons tôt. Nous devons retrouver un moniteur de Kytesurf, un de ces amis qui peut nous emmener où nous souhaitons nous rendre. Ceux sont les trois baies, lieu incontournable sur la côte Est de cette pointe Nord de Madagascar. Nous avions rendez-vous à 8h00, il n’arrivera finalement qu’à 8h30, quelques minutes avant que nous décidions de partir par nos propres moyens! Il est vraiment sans stress. Il ne se présente même pas. Nous ne sommes pas sûrs que ce soit vraiment lui qui aurait dû nous prendre. Peu importe, la ponctualité n’est pas la panacée de chacun que ce soit en voyage ou dans la vie de tous les jours… Il faut savoir prendre cela avec philosophie même si c’est quelque chose que j’aurais toujours du mal à accepter quotidiennement. Car quand un rendez-vous est fixé et que l’on ne se présente pas à l’heure à ce dernier, encore plus quand on a aucun moyen de le joindre, je pense que la personne joue avec la liberté d’autrui et que c’est donc du non-respect! Nous n’avons pas tous les mêmes principes de vie, un point c’est tout! Aucune remarque ou insinuation ne seront possibles cette fois-ci car nous ne sommes pas certains qu’il s’agit de l’interlocuteur de la veille que notre hôte avait eu au téléphone, et que l’on ne peut surtout pas se le permettre vis-à-vis d’elle qui nous a donné son contact! Une chose est certaine, nous partons dans la bonne direction. Il nous dépose comme convenu dans la première baie, la baie de Sakalava, après que nous ayons parcourus plus de 15 kilomètres sur la piste. J’aime prendre conscience, avec quelques notions d’histoire, que sur cette côte venteuse de l’est malgache, le souvenir des pirates européens confèrent à cette nature un cachet un peu spécial. J’aurais aimé être un observateur  de ces événements, voilà plusieurs centaines d’années.

La force du vent est impressionnante. Ce dernier est constant. Il dépasse allégrement les 70 km/h. Dans cette baie bien fermée, peu profonde, et sur une eau quasi-plate, malgré les remous générés par le vent à la surface, il est facile de comprendre pourquoi ce spot est un lieu idéal pour la pratique du Kytesurf. Pour les promeneurs, le sable qui gifle le visage est beaucoup moins agréable par endroits. Nous profitons néanmoins pendant quelques minutes de ce lieu, regardant les kytesurfeurs pratiqués ce sport, me donnant forcément envie d’avoir une planche aux pieds et un harnais au niveau du torse, et du bas du dos, pour tenir la voile qui me propulserait sur l’eau. Ça ne sera pas encore pour cette fois. Même si je ne me prive pas lors de ce voyage, il y a tout de même des choix à faire. Je ne peux pas faire toutes les activités sportives que j’aurais envie de faire. Le budget n’est pas illimité et ces activités coûtent chères… Je sais qui plus est que je m’y remettrais dès que je rentrerais en France!
Marchant le long de la plage, nous atteignons des roches volcaniques noires qui bordent la mer et créent de petites falaises. Nous admirons la mer déchaînée de l’Océan Indien, sans obstacles depuis des milliers de kilomètres, venir s’écraser sur ces terres très spéciales. Le spectacle est grandiose. Les vagues montent en gerbes après s’être fracassées sur ces murs de roches. Le bleu de l’océan est splendide. Nous en observons de nombreux dégradés. Marchant encore quelques centaines de mètres, nous atteignons la baie des Pigeons! Cette dernière est bien protégée des vents et des courants grâce à une falaise rocheuse qui bloque les attaques marines de plein front. Elle est bordée par une longue plage de sable blanc donnant une couleur bleu turquoise-verte très  photogénique. Sans hésiter, nous décidons de poser nos sacs, de nous mettre en maillot de bain et de se plonger dans ce splendide océan. Nous en profitons de longues minutes alors que d’autres touristes, dont le nombre est assez faible ici, ne font que passer! 
Continuant ensuite plus vers le nord, nous longeons une côte splendide! Nous montons sur des dunes de sable recouvertes d’un peu de végétation. Suivant la côte sinueuse, notre trajet est un peu comme celui d’un serpent, au sang  froid, qui déambulerait dans ces paysages magiques, tout en se réchauffant! Mais contrairement à lui, même si nous adorons le soleil qui embellie, qui plus est, grandement les paysages, nous n’avons pas besoin de ce dernier pour réguler la température de notre corps. Je dirais même plus, nous allons chercher l’ombre à chaque fois que cela se présentera.  Juste avant d’atteindre la troisième baie, nous nous arrêtons sous un arbre pour déguster notre déjeuner. Il est exclusivement composé de fruits: papaye, ananas et bananes! Après quelques minutes à se délecter du paysage et du goût de ces fruits tropicaux, tranquillement assis, nous reprenons notre marche en avant! Nous atteignons la baie des Dunes! Ici, les touristes en 4x4 ou en quad sont nombreux. Ils y a des étals de souvenirs et d’objets à acheter. Nous n’allons n’y faire que passer, nous arrêtant quelques instants pour regarder ce qui se passe et admirer les malgaches avec de très belles peintures sur le visage. J’immortalise alors le souvenir avec l’une d’entre-elle, accompagné toujours d’un grand sourire.  Les locaux même s’ils n’ont rien ou pas grand-chose, ils sont toujours très gentils, agréables et accueillants. Un vrai échange se passe à travers les yeux. Ils n’ont pas peur de te regarder droit dans les yeux et de t’ouvrir leur âme, pour un échange tellement simple et beau. Comme je le précisais initialement, une rencontre est toujours accompagnée de grands sourires qui rendent encore meilleurs le temps passé sur place. Nous arrivant ensuite à la pointe de l’île où se trouve un phare qui domine fièrement le haut d’une grande falaise. Ici de nombreux oiseaux, dont les pailles-en-queues, s’amusent avec  les mouvements de masse d’air près des falaises. Nous pouvons les admirer débouler à grande vitesse, sans forcer, puis utiliser les courants ascendants pour s’éloigner de ces dernières. Le spectacle est grandiose, surtout que derrière, de l’autre côté de l’embouchure de la très grande baie, qui borde Diego-Suarez, nous pouvons nettement voir la fameuse mer d’émeraude. Cette «mer» dans l’océan, est un vaste lagon, protégé par une barrière de corail ainsi qu’un chapelet d’îlots. Ces fonds sablonneux et sa faible profondeur en eau lui permettent de revêtir une teinte turquoise exceptionnelle sur une aussi grande surface. 

Nous avions envisagé de nous y rendre ainsi que d’aller visiter la montagne d’Ambre, deux des «incontournables» d’une visite touristique dans le nord de Madagascar. Mais je sens que Cécilia n’est déjà plus très motivés pour enchaîner les visites et aller d’un endroit magique à un autre. Elle m’a dit plusieurs fois qu’elle a perdu ce «travel bug» (virus du voyageur) depuis déjà longtemps et qu’elle ne prend plus de plaisir à visiter pour visiter. Elle a besoin d’avoir un but, d’avoir un objectif et un projet à mener. C’est tout à son honneur et il ne faut surtout pas se forcer. Ça serait dommage en voyage quand on a une liberté vraiment importante de ces choix et de ces actes, non? Elle croyait que j’aurais pu lui redonner l’envie et le plaisir du voyage pour le voyage, pour la découverte de la beauté de notre nature et des différentes cultures. Elle n’y est pas indifférente bien au contraire, mais elle aime cela pendant quelques jours, quelques semaines au plus, puis elle a envie de passer à autre chose. Cela influencera la suite de son voyage, de notre voyage! 

En ce qui concerne la mer d’Emeraude, nous ne la verrons pas de plus proche. Et c’est très bien comme cela. Même si nous voyagions ensemble depuis une quinzaine de jours, en tant que voyageur indépendant, nous n’imposons aucune contrainte à l’autre. Chacun est libre de ces mouvements, de ces envies et nous nous retrouvons le cas échéant un peu plus tard. Cela se vérifiera dès les jours suivants…
Après avoir admiré le paysage depuis ces falaises et cette embouchure, nous continuons à longer la côte pour revenir tranquillement vers la ville de Ramene, où nous trouverons des transports en commun pour nous ramener vers Diego. Longeant la côte vers l’ouest, nous sommes maintenant rentrés dans la baie. Nous allons trouver une longue plage paradisiaque, où les torpeurs possibles de l’océan sont présentes, où l’eau est calme, totalement plate sans même aucune vaguelette. Pendant que Cécilia, tranquillement posée sur un petit muret, fume à l’ombre d’un arbre, je me jette à l’eau et profite de ce lieu paradisiaque, où nous sommes seuls… ou presque. A quelques dizaines de mètres du bord du rivage se tiennent des vieux bâtiments à l’abandon. Il s’agit de vieux baraquements militaires. Nous en avons très vite la certitude quand nous décidons de continuer notre chemin, que nous arrivons à une barrière, où se tiennent deux gardes armés. Il s’agit d’un terrain militaire, pour lequel  ils nous demandent un droit de passage pour continuer notre chemin. Mais nous n’entrons pas sur ce terrain, nous en sortons! Ni à l’office du tourisme, où nous avons pris nos informations, ni quelque part sur le chemin, des informations étaient marqués à ce sujet. Sur le principe je me refuse de payer cette somme, sachant de toute façon comme nous ne faisons pas partis d’un tour organisé que cet argent liquide, seul moyen de payer, ira directement dans leurs poches et participera un peu plus à la corruption active des forces de l’ordre, qui sévissent dans tout le pays. Je luis dis calmement que nous n’avons pas du tout d’argent, que nous ne pouvons donc pas payer, mais que nous voulons tout de même passer pour rejoindre Ramene, qui est seulement quelques centaines de mètres plus loin derrière la colline. Il ne veut rien entendre. Il nous demande encore de payer ou de totalement rebrousser chemin pour repartir de là où nous venons, à plus de 4h00 de marche d’ici! Cette solution est tout bonnement inenvisageable en raison de la fatigue, du fait que nous arriverions à la première baie à la nuit tombée et que nous serions encore loin de Diego. J’insiste une nouvelle fois, essayant de lui faire comprendre notre situation (pour être honnête avec vous, j’ai l’argent dans la poche mais je ne veux pas céder et surtout pas refaire marche arrière!). Avec diplomatie, je continue de négocier. Il ne reviendra pas sur sa décision. Je décide alors de marcher tranquillement vers la barrière pour voir, sa réaction, leurs réactions. Le premier est déjà au niveau de cette dernière. Celui avec qui nous discutions le rejoint. Il est très clair qu’ils ne changeront pas d’avis. Je les remercie, leur disant qu’ils ne sont vraiment pas très aidant, puis nous rebroussons chemin.  Il n’est bien sûr pas question de retourner à notre point de départ. Au milieu du camp, nous partons vers les terres et grimpons dans un passage qui rejoint le haut de la colline. Nous y trouverons alors un chemin utilisé par les fermiers locaux. En presqu’autant de temps que si nous étions passés par la barrière, nous voilà arrivé à Ramene.  Nous arrivons dans un petit village très calme et très paisible. De nombreux locaux sont dans les rues, dans de petits magasins vendant quelques denrées alimentaires. En bord de mer, une succession de petits restaurants locaux et quelques hôtels se dressent sans dénaturer le paysage. On s’y sent vraiment bien. On en profite pour faire un petit tour sur la plage avant de se diriger sur l’axe principal, pour y trouver un moyen de transport en commun. Une camionnette est stationnée sur le bord de la route. Il part bien vers Diego, mais il attend de se remplir. Nous ne sommes que 4, en tout, alors qu’il peut contenir plus de 20 personnes sous ces bâches. Nous allons attendre plus d’un quart d’heure, en vain! Pensant que nous ne partirons jamais, nous envisageons toutes les autres solutions. Un taxi collectif, une 4L, vient d’arriver. Une personne monte à son bord. Cécilia se renseigne auprès du conducteur. Il est un peu plus cher que la camionnette mais il part immédiatement pour se rendre à Diego. Nous changeons donc de véhicule. Nous commençons à partir avec la 4L. Le chauffeur de la camionnette nous double alors comme un dératé. Puis il nous bloque le passage.  Nous prenons quelques secondes avant de comprendre exactement ce qui se déroule. Le chauffeur est mécontent contre le conducteur du taxi car il lui dit qu’il lui a pris ces clients. Le pauvre y est pour rien car c’est nous qui avons décidés que nous ne voulions pas attendre. Nous avons donc fait jouer la loi de l’offre et la demande. Apparemment ces préceptes ne sont pas exactement les mêmes pour ce malgache. Il s’amuse de longues minutes à nous ralentir, il se met à notre hauteur pour parler au chauffeur, avant finalement de freiner sa course et de nous laisser la voie libre. Aucun incident et cela se termine très bien. Mais je prends conscience une fois de plus, que les différences culturelles ou les manières de faire les choses d’un pays à l’autre peuvent parfois engendrer des incompréhensions, alors que ce n’était pas du tout notre intention. Nous voulions seulement ne pas attendre dans la rue, sous ce cagnard mais regagner aussi vite que possible Diego! Les 12 kilomètres nous séparant de notre destination seront finalement très agréables. Les paysages parcourus sont beaux. Monter dans une 4L, anciennement voiture de ma maman et première voiture que j’ai conduite, après avoir passé ma conduite accompagné, est un vrai régal et de nombreux souvenirs ressurgissent!

Le soir, après le dîner, nous allons tous ensemble boire un verre à la terrasse d’un café. Nous y retrouvons d’autres expatriés. Autour d’une bière la soirée est agréable. Nous évoquons divers sujets. Le gérant du bar se joint à nous. Un autre homme qui mangé seul, à la table adjacente, va prendre part aussi à la conversation.  Notre hôte rentre très tôt car elle commence aussi de bonne heure le lendemain. A 22h00, je décide aussi de lui emboîter le pas, en rentrant me coucher, ou au moins faire ce que je dois faire pour avancer sur le tri de mes photos et l’écriture de mon blog. Je ne peux pas m’endormir tant que Cécilia n’est pas rentré car la nuit y ferme la porte d’entrée de l’immeuble et qu’elle n’en a pas la clé. Le temps passe. 23h00 n’est plus qu’un lointain souvenir quand minuit sonne. Je commence à avoir les paupières lourdes mais je me pose aussi des questions concernant Cécilia. En effet, elle me dit depuis le début qu’elle a peur de voyager seul en Afrique et qu’elle ne le ferait pas en tant que fille. Elle m’a aussi dit, quand je suis parti, qu’elle ne tarderait pas trop. Sachant que je l’attendais, elle aurait pu se douter qu’à minuit passé, je commence à m’imaginer certains mauvais scénarios, ou même des bons mais qu’elle aurait au moins pu avoir la délicatesse de venir me prévenir… A 00h15, je décide donc de retourner vers le café.  C’est alors que je la vois arriver, toute penaude, tranquillement, dans la rue non éclairée, partant de l’axe principal, et donnant sur la maison. Elle semble surprise de me voir un peu inquiet! Comme quoi la perception des personnes est totalement différente. Mais elle était en bonne compagnie, elle avait des discussions intéressantes et elle n’a pas imaginée une seconde que je pourrais être un peu inquiet ou avoir envie de dormir… Bref, nous aurons une explication sur le sujet avant de nous endormir.

Aucun rapport avec les événements de la veille, mais Cécilia ne se sent pas bien au réveil! Je décide donc de partir seul explorer les environs. Je commence par me rendre à la station des bus longues distances pour réserver nos billets pour Antananarivo, dit «Tana», capitale administrative et politique du pays. Cette station se trouve à l’extérieur de la ville, à plus de 8 kilomètres. Je marche le long d’un grand axe, découvrant de nombreuses échoppes de rues de locaux, discutant avec certains d’entre-eux, qui sont surpris de me voir marcher par cette chaleur, seul sur le bord de route. J’assiste sous un chapiteau à la préparation de combats de coqs.  Je peux admirer circulés sur cet axe un balais harmonieux de tuk-tuk, taxi 4L, et minibus bondé aussi bien à l’intérieur que sur le toit, avec des marchandises montant à plusieurs mètres de hauteur. Arrivant finalement à la station de bus, j’effectue les réservations pour deux jours plus tard. Je rebrousse ensuite chemin avant de repartir vers l’est comme la veille. A pied, je longe la baie d’Andovobazaha, qui est la plus au Sud. En son centre se tient un îlot rocheux d’origine volcanique, nommé le Pain de Sucre. Je passe à travers une zone désertique de plusieurs hectares qui en fait un marécage asséché. J’ai l’impression pendant quelques minutes de me trouver dans un autre monde. Je continue encore après en avoir fini sa traversée pour atteindre le début du chemin menant à la montagne des français. Vous comprendrez vite pourquoi ce nom lui a été donné, quand j’en aurais atteint le sommet. En attendant, presqu’au niveau de la mer, je peux admirer deux baobabs qui trônent majestueusement. Je n’avais jamais encore observé cette espèce qui possède des teintes violacées.  Même s’ils sont dans un champ à l’écart du chemin, j’arrive à m’approcher pour les admirer depuis leur pied et toucher leur écorce. Puis j’entame la montée vers le haut de cette montagne qui fait environ 500 mètres d’altitude. Je découvre des multitudes d’oiseaux. Une nouvelle fois, je suis seul dans cette magnifique nature. Un peu avant l’arrivée au sommet, je passe dans un tunnel de plus de 100 mètres de long, creusé dans la roche par la main de l’homme. Puis je découvre au sommet, sur ce splendide promontoire, avec une vue imprenable, le fort d’Anosiravo. La localisation géographique de Diego Suarez et de sa baie, leur proximité avec les côtes africaines, Mayotte, l’archipel des Seychelles en ont faits un lieu stratégique de première importance, que les forces françaises ont tout de suite transformées en base navale lors de la colonisation. Nous avions déjà pu en observer des vestiges la veille, mais là je découvre un vrai petit trésor. Ce fort est énorme. Il possède des murs de plusieurs mètres de hauteur et de plusieurs dizaines de centimètres de largeur. Il y a même une belle maison pour le commandant avec une vue imprenable sur les différents baies et leur embouchure. Je trouve trois endroits différents, me permettant d’avoir une vision à 360° très plaisante. Je reste de longues, très longues minutes à admirer le paysage. Seuls quelques oiseaux vont venir me tenir compagnie! En redescendant, par un autre chemin, je fais encore quelques découvertes intéressantes. 

Je suis à peine arrivé depuis quelques secondes sur le bord de la route qu’une première voiture de particulier passe. Je lève le pouce, sans vraiment de conviction, mais cela ne coûte rien d’essayer. Le 4x4 s’arrête quelques mètres  après m’avoir dépassé. Il s’agit d’un couple franco-malgache, environ du même âge (fait assez rare pour le souligner), qui vivent ensemble depuis plus de 10 ans entre la France et Madagascar. Les discussions sont intéressantes le long du chemin. Tellement que je n’en crois pas mes yeux quand je me rends compte que nous sommes déjà arrivés au centre-ville. Je les remercie chaleureusement. Je leur souhaite pleins de bonnes choses pour la suite!


Le lendemain, dimanche 21 Septembre, nous décidons avec Cécilia, qui va mieux sanitairement parlant, de nous rendre à Ramene. Nous passons une journée au calme entre ballade sur la plage, baignade, discussions… Une journée sans courir mais qui passe extrêmement vite! Nous rentrerons cette fois dans une camionnette bâchée déjà bien pleine. Nous n’avons pas de place assise sur les bancs, mais sur des pneus qui se trouvent au centre de la remorque à l’arrière. Peu importe, nous voilà avec des locaux. Nous vivons un bon moment en leur compagnie. Une fois encore la soirée sera calme, la matinée suivante aussi. Nous nous préparons à manger et discutons avec notre hôte qui n’était pas présente la veille! En début d’après-midi, nous prenons un taxi pour nous emmener à la gare routière. Il est 13h45 quand nous atteignons cette dernière. Le départ du minibus est prévu pour 14h30. Nous ne partons finalement qu’à 15h00. Comme à chaque fois, ces moyens de transports sont archibondés concernant les passagers et les bagages. 
Les deux chauffeurs du véhicule font se relayer pendant les 24h00 de trajet. La portion de route la moins bonne est le trajet que nous avions déjà fait, en sens inverse, quelques jours auparavant. Le premier chauffeur est tout de même motivé. Il va assez vite sur cette route un peu cabossée… Le temps se couvre dangereusement. Les nuages sont noirs et menaçant mais nous n’aurons que quelques gouttes de pluies. Après un repas rapide sur le bord de la route, alors que la nuit noire s’est déjà installée, nous reprenons notre route en avant, en direction de Tana. La nuit se passe bien. Nous avons assez de place pour les jambes, les chauffeurs roulent assez correctement et la route est en bonne état. Seuls les nombreux arrêts dont un plus long pour aider un autre véhicule viendra perturber notre sommeil. Au petit matin, nous avons déjà bien roulé. Nous assistons à un beau lever de soleil avant de s’arrêter pour une pause petit-déjeuner.

Les chauffeurs sont toujours à fond au volant de leur bolide. Ce n’est même parfois pas vraiment raisonnable sur cette route nationale qui n’est qu’une deux voies peu large. Quand la route le permet, selon leurs critères, ils roulent à pleine allure, presque 100 km/h. Le plus effrayant se passe dans les villes ou villages, même quand les rues sont bondées de passants et que le chauffeur ne ralentie pas ou peu sa course. La marée humaine s’écarte de quelques mètres, juste avant que le véhicule arrive à leur hauteur. Le risque de collision est très important. L’accident peut subvenir à chaque seconde. Malheureusement le fait que le plus gros est la priorité sur la route est une vérité ici, même quand c’est au détriment de la sécurité d’autrui. Nous ne pouvons malheureusement rien faire contre cela, non plus, même pas protesté auprès de ces chauffeurs. C’est la même chose quand ces derniers doivent laisser de l’argent à des policiers corrompus et véreux. J’aurais envie de dire quelque chose mais cela risque de me mettre dans une situation inconfortable et cela ne changera rien. Je ne suis pas un local et ces derniers ne font rien. Il faut que des hommes intègres prennent les reines du pouvoir et du gouvernement. Mais comme dans de nombreux pays africains (j’avais fait un lapsus révélateur, en écrivant, avant de me corriger; «pays européens») cela ne semble pas être prévu pour demain, ni même bientôt… Je me concentre alors sur d’autres choses comme les paysages que nous traversons. À l’intérieur du pays, les terres se dénudent peu à peu. Il est possible d’observer de magnifiques dégradés de couleurs et la vision d’une terre très rouge. Malheureusement la déforestation entraîne le fait que les fleuves charrient la latérite rouge vers la mer, créant seulement après quelques années, des déserts à la place de forêts. Les feux ainsi que la vente du bois précieux sur un marché corrompu ont aussi un très mauvais impact sur la flore et, par effet boule-de-neige, sur la faune de ce pays qui se détruit à petit feu… Les maisons traditionnelles de pisé font le charme des Hautes Terres mais là encore peu de malgaches ont le luxe dans ces régions de se payer de telles habitations. Beaucoup vivent dans un logement de fortune en terre et tôle. Ils essaient de vivre comme ils peuvent de l’agriculture d’autosubsistance, du marché du gravier ou d’autres activités avec des revenus très modestes. Ce trajet n’est donc pas un simple transport d’un point A à un point B, mais il est aussi une vraie téléportation dans le quotidien de nombreux malgaches, même si ce n’est qu’un aperçu furtif.
Le trajet passe à une vitesse folle. Presque 24h00 mais finalement, en tout cas pour moi, je n’aurais pas la sensation d’avoir passé autant de temps. Plus nous nous rapprochons d’Antananarivo, plus les paysages se verdissent, plus il y a de rizières, de cours d’eau et une densité de population qui augmente. C’est impressionnant de voir les paysages qui se trouvent dans les pourtours ou même dans la capitale. Après un long moment dans les bouchons de la banlieue de Tana, nous arrivons finalement à la station de bus. Nous n’aurons pas à chercher d’hôtel, ni même à chercher comment se rendre à l’endroit, où nous allons passer les prochaines nuits.

Je suis depuis plusieurs semaines en contact avec un Malgache; Ludovic. C’est Sylvain, un ami du lycée, qui a passé quelques mois à Tana pendant ces études, qui m’a donné son contact. Ludo semble très sympathique. En tout cas, dès le début, il est très aidant. Il ne veut pas que l’on ait des difficultés à trouver sa maison. Il a donc décidé de nous envoyer un chauffeur de taxi, homme de confiance, avec qui il travaille pour ces trajets quotidiens. 5 minutes après que nous soyons arrivés, son chauffeur est déjà au point de rendez-vous. Il va nous conduire chez Ludovic même si ce dernier n’est pas encore arrivé. C’est Stéphane, qui loge chez Lui, depuis quelques semaines, qui rentre le premier du travail. Il est bien sûr au courant de notre venue. Le premier contact est très agréable.  Stéphane est un français, venu travailler à Madagascar, il y a plus de 10 ans. Il n’est plus revenu en France Métropolitaine depuis. Il a passé aussi quelques années à travailler à la Réunion. Il a été marié à deux femmes malgaches. Il a 2 enfants. Mais, malheureusement, il vient de se séparer de sa deuxième femme. C’est un homme de grande posture, très calme. Il arbore toujours un grand sourire. Nous allons beaucoup échanger avec lui les jours suivants, mais aussi et tout d’abord les quelques heures avant que Ludovic ne rentre de son travail! Il est secrétaire générale dans une boîte qui construit des structures métalliques. Il est surtout un homme multitâche, dans cette petite structure, car il s’occupe des relations clients, de la gestion de la logistique, des problèmes du personnel et des ressources humaines, des emplois du temps, des salaires… En gros, il a un travail très prenant! Il rentre à 20H00. Nous pouvons finalement faire sa connaissance.  Il s’agit d’un homme plutôt de petite stature mais avec un vrai charisme et un charme évident (non je n’ai aucune attirance pour la gente masculine. Mais avant j’étais incapable d’avoir une opinion sur le physique d’un homme. Maintenant j’arrive à me faire ma propre opinion, subjective, même si cela n’influence aucunement la relation que je crée avec telle ou telle personne! Et puis il faut être honnête en réalisant que dans toute relation peu importe sa teneur, le tenant et les aboutissants, il y a toujours une part de séduction. Mais là je rentre dans des données un peu plus psychologiques et ce n’est pas le problème du moment). Il est facile de voir immédiatement qu’il est très réservé, voir timide. C’est lui qui semble gêné alors que nous devrions l’être plus que lui car il nous a invités dans sa demeure qui plus est sans nous connaître. Les échanges et les moments passés tous ensemble vont se révéler forts agréables et très simples. Ludovic vit vraiment à la mode occidentale. Sa maison et son mobilier sont très modernes, il est bien équipé. Il aime aussi les bonnes choses. Nous profitons d’un super cadre, en bonne compagnie pour ces quelques jours dans la capitale. La soirée est sympathique, autour d’un bon repas préparé par Stéphane, d’apéros et d’une bouteille de vin offerts par Ludovic.
Le lendemain matin, Mercredi 24 Septembre, nos deux hôtes partent très tôt travailler. Nous prenons le temps au petit déjeuner avec Cécilia, avant de partir explorer un peu la ville en marchant. Nous marchons dans des quartiers populaires pour nous rendre au centre-ville. Tana est comme une vraie fourmilière. Les rues sont bondées par des voitures, surtout des taxis, et les minibus, qui sont les transports en commun majeur, aussi bien pour les petites que les grandes distances dans le pays! De nombreux malgaches tiennent un stand dans la rue pour vendre des fruits, des gâteaux, ou de multiples autres petits commerces qui pourront leur apporter quelques deniers pour améliorer leur quotidien. Beaucoup de petits magasins, restaurant se trouvent aussi sur le bord de la route et la concurrence est rude. Marché dans ces rues nous permet de nous plonger dans l’atmosphère de la capitale. Nous passons ensuite dans un quartier très commerçant, avec de la vente en gros. Puis nous arrivons finalement dans le centre-ville à proprement parlé de la ville. Nous y découvrons tout d’abord l’ancienne gare ferroviaire pour les passagers, qui a été transformée en centre pour magasins haut de gamme. Puis, nous remontons une des artères principales de la ville; l’Avenue de l’indépendance! Nous irons jusqu’au bout de celle-ci avant de pénétrer dans le marché des bouquinistes d’Aambohijatovy. Cécilia, sans vraiment chercher, trouve un livre qui l’intéresse. Elle l’acquière après avoir un peu négocié le prix. Nous montons ensuite quelques marches, qui nous mène dans la haute ville; Anatirova, quartier huppé de la ville, avec ces routes en pavés, ces belles maisons à plusieurs étages et, entre-autre, le palais du 1ier ministre. Nous ne nous aventurerons pas plus dans les hauteurs, sachant que nous y reviendrons. Nous décidons plutôt de redescendre vers le lac Anosy qui est une des plaques tournantes de la ville, et en même temps un vrai bol d’espace vert dans cet enfer urbain. Nous sommes vraiment plongés dans l’atmosphère de la ville et son ambivalence pour nous européens.

En effet, certains quartiers pourraient ressembler à des villes en Europe. Les locaux sont très gentils. Si tu leur adresse un sourire, il te le rende sans aucune hésitation. Certains endroits dans cette grande ville sont agréables et on peut s’y sentir particulièrement bien. Pourtant, il ne faut pas oublier la situation de ces pays, la pauvreté qui y règne, les bidonvilles qui ne sont qu’à quelques kilomètres, et les personnes qui ne reçoivent pas de soins. Au cours de cette sortie de quelques heures dans les rues de cette grande ville, nous allons voir des enfants des rues, de nombreux mendiants, qui demandent seulement à pouvoir manger à leur faim, des personnes avec des jambes putréfiées à même le sol. Sur le chemin du retour, nous voyons même une personne exactement dans la même position que Cécilia l’avait vue quelques heures auparavant. Il a la face contre terre. Il ne peut pas respiré dans cette position et il ne bouge pas d’un cil. Il ne s’agit donc pas d’un ivrogne qui décuve  sur le trottoir, mais bel et bien, en tout cas c’est la conclusion que nous en tirerons; d’une personne laissée pour mort pendant plus de 24h00… Les enfants sont souvent très charmants. Ils me sourient dès que je viens vers eux avec le sourire. Pourtant, ils vivent avec des tissus en lambeaux en guise d’habit. Ils ne mangent pas toujours à leur faim et même l’hygiène rudimentaire laisse à désirer… Ils sont sales, recouverts de terre. Il est impossible de savoir quand ils ont pris une douche (eau froide dans une cuvette que l’on verse avec un gobelet plutôt) la dernière fois? Beaucoup de personnes «vivent» grâce et dans les déchetteries… La pauvreté est omniprésente. Il est impossible une nouvelle fois de fermer les yeux dessus. Nous échangeons avec certains d’entre-eux puis nous rebroussons tranquillement chemin pour regagner notre demeure actuelle. Nous nous arrêtons en passant dans deux marchés, pour nous imprégner de l’atmosphère, voir les produits locaux, et faire quelques achats dans le but de cuisiner le dîner que nous partagerons avec Ludovic et Stéphane le soir même. Nous trouvons des légumes, des fraises, du chocolat, de la crème fraîche, de la farine, des œufs!
Une fois rentré chez Ludovic, nous nous mettons rapidement à cuisiner. Je prépare la pâte à crêpes tandis que Cécilia prépare un gratin. Une nouvelle fois, nous passerons une superbe soirée, partagée autour d’un repas que nos hôtes vont beaucoup apprécier. 
Le lendemain, avec Cécilia, nous retournons dans la haute ville d’Anatirova. Nous trouvons différents points de vue où l’on peut admirer de haut la ville, sa structure, le fait qu’elle possède encore de nombreuses rizières et domaines agricoles intégrés dans le paysage urbain. Nous allons y visiter un des emblèmes de la ville; le palais de reine, qui comprends beaucoup d’histoire et d’éléments culturels sur les traditions passées pour le roi de l’île entre autre. Avant d’entrée à l’intérieur de ce monument, une journaliste et un caméraman me demandent s’ils peuvent m’interviewer. Je trouve l’exercice intéressant, surtout qu’ils me prennent un peu au dépourvu. Malheureusement le sujet d’actualité qu’ils veulent traités n’est pas des plus joyeux. Ils me demandent mon opinion concernant l’otage et alpiniste français, qui vient d’être décapité en Algérie. Je répondrais que je trouve «déplorable qu’un ressortissant français soit assassiné alors qu’il n’est aucunement responsable des  actes et des choix politiques du gouvernement français». Encore un événement horrible qui se passe sur notre planète. Je connais l’importance de parler de tous ces événements négatifs et tragiques qui se déroulent dans le monde, pour éviter qu’ils ne se reproduisent, pourtant j’aimerais tellement que l’on parle de tous les actes positifs, l’entre-aide, les petits gestes vers autrui qui existent au quotidien. 

Pour l’anecdote je passe le soir même au journal télévisé pendant quelques secondes seulement permettant de faire ressortir l’idée principale que j’avais développée lors de l’interview. Cette anecdote est surtout marrante car je m’étais déjà fait interviewer par la télévision japonaise quand nous nous étions vu à Tokyo au Japon avec Cécilia. Comme déjà mentionné auparavant, elle avait alors commencé son voyage alors que moi, j’étais en voyage d’un mois et demi en Chine et au Japon… Nous visitons aussi la porte du Rova et quelques autres monuments historiques avant de rentrer.

Nous passons la journée du 26, ensemble, à Antananarivo avec Cécilia. Nous n’avons rien prévu de spécial. Nous lavons et rangeons nos affaires, organisons la suite de notre voyage qui va d’ailleurs prendre une tournure totalement différente pour l’un et pour l’autre. Cécilia a envie d’aider une organisation et de faire du volontariat. Elle a plusieurs pistes qu’elle va approfondir au cours de la journée et des jours suivants. Ces volontariats se trouvent tous dans une ville à 3h00 au Sud de la capitale. De mon côté, je veux continuer à découvrir ce pays et je m’apprête à partir sur la côte Est, où de nouvelles aventures m’attendent. La situation est marrante. Car avant de venir sur l’île, j’étais, grâce à l’aide de Marie-Françoise, une de mes tantes, la personne qui aurait dû travailler dans un orphelinat tenue par des sœurs. Elle m’avait en effet introduit auprès de la mère supérieure.  Différents éléments ont fait que le projet de volontariat pour moi n’a pas pu aboutir. J’ai donc décider de partir à la rencontre des locaux d’une autre façon en essayant de vivre dans des petits villages, en allant pêcher avec eux, en utilisant leur moyen de transports. Je ne sais pas comment se passeront les prochaines semaines mais cela me motive tout particulièrement.

C’était vraiment sympa de pouvoir partager un bout de route avec Cécilia alors que nous avions tellement échangés auparavant par téléphone et par mail sur nos projets respectifs… Elle était partie juste après nos échanges. Je n’ai fait le pas que 2 ans plus tard. Entre temps, nous avions eu la chance de nous voir une journée à Hong Kong et une journée à Tokyo. Puis sinon, durant nos tours du monde respectifs, ou quand elle s’est arrêtée pour travailler, nous étions très souvent à l’opposé géographiquement parlants sur le globe terrestre. Nous avons gardés contact. Nous avons eu cette chance de voyager ensemble et d’échanger sur divers sujets qui nous tiennent à cœur. Nous ne partageons pas le même point de vue sur tout, loin de là, sur la façon aussi de voir la vie et d’envisager la suite, mais nous nous sommes apporté des éléments de réponses. Cela a permis, peut-être, de remettre en cause nos caractères et nos pensées, parfois un peu trop extrêmes, dans un sens ou dans l’autre. Encore une fois, j’en retire que du positif et nous aurons sûrement la chance de nous revoir, dans quelques jours à Madagascar, ou à la Réunion, où nous partons ensuite tous les deux. Une chose est sûre, je vais revoir Ludovic et Stéphane. Antananarivo est une plaque tournante centrale du pays. Quoi qu’il arrive, j’y repasserais. Ludovic me dit que je suis le bienvenu et qu’il voudrait absolument me revoir, passer un peu plus de temps avec nous, avec moi pour que nous puissions échanger un peu plus sur la vie, sur le voyage… Madagascar est une très belle expérience jusqu’à présent et les indicateurs sont au beau fixe pour que la suite, soit au moins autant un vrai bonheur sur les routes!

2 commentaires:

  1. C'est vraiment une belle expérience que cette ile de Madagascar !!! Elle a vraiment de beaux atouts et aussi une belle expérience de vie. Gros bisous et bonne continuation de vol. Papa.

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  2. à chaque lecture de ton blog,je suis étonnée de toutes tes découvertes et de ta façon d'aborder les différentes personnes rencontrées ,choisies ou on, des locaux.quelle richesse tu auras dans ta tête et dans ton cœur!!!!
    bonne continuation et prends soin de toi
    maman qui pense souvent à toi et qui t'embrasse

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