37, 38, 39 et même des pointes à 40°C… Nous sommes début
février et beaucoup de changements ont eu lieu depuis le retour en France,
quasiment jours pour jours, un an auparavant! J’ai voulu écrire un texte plus
élaboré sur le retour, le choix de rentrer, les bons côtés de ce dernier avec l’envie de construire, les
périodes plus difficiles de doutes avec des contraintes qui se sont imposées à
moi lors du retour à une vie sédentaire où il faut rentrer de nouveau, et plus
ou moins, dans des cases que la société te dicte. Même quand c’est un choix
délibéré, même si c’est une envie personnelle, et non un choix imposé par autrui,
Ce n’est pas évident. Il ne s’agissait pas de la fin de mon budget, d’un manque
d’argent ou toutes autres contraintes extérieures à un simple choix. Pourtant,
le retour à la réalité du quotidien nous confronte à des aspects de la vie que
nous, voyageurs au long cours, nous avions oubliés depuis longtemps…
Bref, chaque histoire est différente. La mienne comprend ces
particularités qui vont me pousser à reprendre le chemin des routes de notre
belle planète, mais cette fois-ci avec «une composante» nouvelle qui n’est pas
négligeable (je rigole d’avance quand Lucie lira ce passage et qu’elle me
remerciera pour le mot «composante» que j’associe à sa personne). Elle prend en
compte pleins de belles choses, qui ont eu lieu, lors des derniers mois,
écoulés en France (ah là, je pense qu’elle retrouve le sourire, et qu’elle a
envie de m’embrasser… du moins je l’espère! Non, je ne joue pas avec
l’ascenseur émotionnel! Quoi que? Hihihi)… Je vais développer cet aspect un peu
plus bas dans ce texte de transition. Avant cela, je veux rapidement vous
compter les diverses expériences en France pendant 2015 et début 2016!
En rentrant, comme beaucoup de voyageurs, j’ai pris le temps
de revoir la famille, les amis, les proches. J’ai passé de bons moments avec
eux en toute simplicité. Comme lors de mon premier retour pour Noël 2013, j’ai
fait la surprise à quasiment tout le monde… Mon retour était cette fois-ci un
peu plus attendu tout de même. Beaucoup savaient que je pointerais mon bout du
nez dans les semaines, au plus les mois à venir!
J’ai ensuite commencé à penser à ma recherche de travail. J’ai
refait mon C.V., remis mon profil à jour sur différents sites de recherche pour
l’emploi et les connexions professionnels. Je le savais en partant si longtemps
mais je me le suis fait confirmer. J’ai perdu tous mes droits acquis pendant
mes 5 ans de travail. Il existe en effet une déchéance des droits au bout de
trois ans. Rien n’est possible aussi quand
il y a eu aucune activité professionnelle les 12 derniers mois. C’était prévu
et cela ne m’inquiétait pas plus que cela et j’en comprends aisément les
raisons. Cela ne m’empêche pas de
prendre le temps de réfléchir à ce que je veux faire, de redéfinir mon projet
professionnel et de voir ce qui pourrait me plaire après une telle expérience
personnelle. Puis je commence mes
recherches.
Il faut être totalement honnête avec vous. Premièrement, je
ne vais pas effectuer une recherche intensive. Deuxièmement, je suis très
exigeant sur les postes pour lesquels je postule. Au vue de la conjoncture, je
ne vais pas trouver beaucoup d’opportunités qui m’enchantent et font pencher la
balance, pour que je m’implique vraiment et relance les entreprises concernées.
J’ai la chance aussi d’avoir mes parents qui m’ont accueilli chez eux, de
pouvoir vivre avec la fille, qui a été un génialissime fil rouge épistolaire
moderne (emails) et téléphonique, des derniers mois de voyage. J’avais évoqué
cette rencontre brièvement au cours de mes écrits, j’ai fait des allusions à
des échanges avec une personne inconnue. Mais je préférais que cela reste confidentiel, soit mon jardin secret
que j’ai entretenu avec beaucoup d’attention.
Cela s’est traduit par des échanges magiques par mails (plus de 1000). Je
ne compte plus les heures à l’appeler avec mon compte Skype sur son téléphone
portable français!
Lucie travaille à l’office de tourisme près du château
d’Angers. Elle sait que je rentrerais tôt ou tard, mais j’ai réussi à garder le
secret et même à l’induire en erreur, concernant la date possible de mon
retour.
Je lui ai fait la surprise un vendredi 6 février, à la
sortie de son travail. Il était alors 17h30! Je l’attends sur le parking en
face du château. Après quelques minutes d’attentes, je la voie détacher
l’antivol de son vélo. Elle est encore entourée de quelques collègues, avec qui
elle papote. Je prends donc mon mal en patience, car je veux lui faire une
surprise où nous serons en tête à tête. Elle chevauche finalement sa bicyclette
et prend le chemin du retour. Elle tourne sur le boulevard du Roi René. Je la
suis en courant. Elle emprunte le couloir de vélo spécialement conçus pour les
deux roues non motorisés, sur le trottoir. J’arrive rapidement à la rattraper.
Je me précipite vers elle. Emmitouflé dans mon écharpe, portant un bonnet sur
la tête, je la surprends en lui criant: «Mademoiselle, Mademoiselle, j’ai une
rose pour vous de la part d’un jeune homme!»
Elle manque de trébuché, ne comprend pas ce qui lui arrive.
Elle est loin de réaliser tout de suite qui vient de se présenter à elle. Elle
a maintenant cette rose rouge à la main mais reste sans voix. Cela fait des
mois que nous échangeons, après cette rencontre au Togo au mois d’Avril de
l’année passée. Au tout début, ce n’était que sommaire et à intervalle très
espacé, puis l’intensité et la fréquence non cessaient d’augmenter. Cela fait
plusieurs semaines que je lui dis que je rentre prochainement, mais que la date
de retour sera une surprise. Elle a essayé maintes et maintes fois de me cuisiner
pour me soutirer des brides d’informations, pour deviner quand je pouvais
rentrer. Je n’ai rien laissé transparaître. Hier soir encore, je l’ai eu au
téléphone alors qu’elle n’était pas au meilleur de sa forme, seul dans la
baignoire de sa salle de bain, par une journée d’hiver maussade. Je me trouvais
seulement à quelques centaines de mètres d’elle, de retour chez mes parents que
je venais de surprendre. Je voulais conserver la surprise intacte. Mais j’avais
tellement envie de la réconforter et de la prendre dans mes bras.
Quoi qu’il en soit, ce temps tant attendu est enfin arrivé.
Après plus de 9 mois sans l’avoir vu, elle se trouve hébétée, en face de moi, sans
réaction aucune dans les premières secondes, qui s’écoulent. Elles semblent
être une éternité mais aussi une pause intemporelle dans la chronologie de nos
histoires personnelles, de notre histoire commune. Elle était à mille lieux
d’imaginer que j’allais la surprendre, ce jour-ci, le 6 février 2015 à sa
sortie du travail. Elle avait imaginé mille fois cette surprise, nos
retrouvailles, mais jamais ce scénario lui était apparu comme une possibilité…
Pour s’amuser, elle m’avait quelques semaines auparavant envoyé des photos
d’elle-même et de comment elle pourrait réagir. Nous avions bien ri avec ces
différentes expressions qui auraient pu illuminer, ou ternir son visage. Nous y
sommes enfin. La réalité à rattraper la fiction. Peu importe exactement la
réaction qu’elle vient vraiment d’avoir, nous vivons le moment présent. Une
certaine légèreté flotte dans l’atmosphère humide et peu plaisante de ce début
février.
Elle reprend petit-à-petit ces esprits et comprend alors que
je suis devant elle, en chair et en os. J’ai tenu complète la surprise que je
m’étais promise de faire et la promesse que je lui avais faite. Je suis en
France, je suis à Angers, je suis à quelques centimètres de Lucie… Le temps est
humide. Les températures ne sont pas très froides pour un début de mois de
février. Mais ce n’est pas plus agréable que cela de rester immobile dehors
près de cette artère principale de la ville, qui nous a vus grandir. Elle
m’invite donc à rentrer, avec elle, à son appartement pour que nous prenions le
temps de discuter de vive voix. Nous nous étions vus seulement quelques heures
au Togo et maintenant nous avons plein de temps devant nous. Au début, chacun a
du mal à réaliser, reste un peu figé, pris d’une certaine timidité. Nous
voulons que ce moment, dont nous avions tant parlé, devienne quelque chose
d’inoubliable. Finalement arrivé à son appartement, les langues vont doucement
se délier. Même si nous ne nous sommes que très peu vu auparavant, nous avons
des bases énormes pour commencer réellement cette relation… Nous allons parler
pendant de longues heures, jusqu’au bout de la nuit !
Les jours, les semaines passent. Tout le monde sait que je
suis maintenant rentré. Avec Lucie, nous nous voyons beaucoup. Je prends tout
de même du temps pour revoir mes proches et amis. Elle travaille et a aussi ces
occupations et ces moments avec famille et amis. J’ai envie de profiter de ce
nouveau retour, qui s’annonce un peu plus «définitif». J’envisage déjà la suite
sereinement, mais tout ne se passe pas toujours comme nous l’avions envisagé.
Même quand c’est un choix de rentrer après un si long
voyage, même si je sais que le voyage ne sera jamais vraiment fini et que je
continuerais au cours des prochaines années à découvrir notre belle planète, le
retour n’est pas si évident que cela. J’ai envie de prendre mon temps, de
revoir tout le monde, d’effectuer quelques activités que je me suis promise de
réaliser depuis longtemps. Il s’agit par exemple de mon permis moto, ou l’obtention
de ma licence paramoteur… En parallèle, je refais mon C.V. et commence à
rechercher du travail. J’aime à le redire car l’intention initiale était là. Des
questions se posent alors. Oui, j’aime mon métier d’ingénieur projets, pour la
diversité des tâches, les responsabilités, le management transversal ou direct.
Mais est-ce que je veux vraiment faire pour les années à venir de mon
existence? Quelles valeurs pourrais-je mettre en avant, quelle vision de notre
monde pourrais-je poursuivre et allier à mon travail?
Je ne peux lutter contre cette remise en question. Elle se
pose naturellement à moi. Je n’ai droit à aucune aide de l’état. Mes droits
sont arrivés à déchéance, ce que je comprends parfaitement. Je trouve même cela
parfaitement normal au vu des choix que j’ai fait. J’ai eu envie de m’écarter
durablement de cette société, qui insidieusement compresse un peu les individus,
dans une vie rythmée par le travail, les devoirs de chacun, les contraintes
temporelles et physiques. J’ai choisi ma liberté, en âme et conscience. Revenir
à proprement parlé dans le système demande de se réintégrer par ces propres
moyens et de montrer que j’en ai envie. Il me faut donc rebondir le plus vite
possible. J’ai déjà une chance énorme d’avoir des proches à mes côtés, des
parents qui m’accueillent et une femme, qui m’ouvre les portes de son cœur pour
partager un bout de chemin ensemble...
Je me rends compte que je suis exigeant, hésitant! Je ne
sais pas comment associer la liberté acquise, les valeurs qui ont pris beaucoup
plus d’importance que jamais, et mon souhait de construire une vie simple et
agréable. Je pense surtout à la partager avec autrui et avec les personnes que
j’aime… Grâce à pôle emploi, je suis une formation pour redéfinir mon projet
professionnel. J’étude les différentes pistes professionnelles possibles, les
chemins que je pourrais prendre pour répondre à mes aspirations. Quelques
semaines de réflexion plus tard, aidée par une conseillère très impliquée, j’ai
des brides importantes de réponse qui m’éclaire un peu plus. Je suis conscient,
que le métier, que j’ai choisi, correspond parfaitement à mon profil et à ma personnalité.
Il ne reste plus qu’à trouver une entreprise qui partage certaines valeurs
fondamentales, qui m’animent aujourd’hui et, de l’associé à un poste où je
pourrais m’épanouir, évoluer. J’envisager un travail qui me passionnera pendant
des années et me permettra de rebondir et de penser à construire dans la plus
grande sérénité professionnelle. Je ne peux pas envisager de m’ennuyer car la
tentation serait alors trop grande de remplir les routes de ce monde par
facilité et non pour les bonnes raisons. J’ai besoin d’objectifs, j’ai besoin
de simulations personnelles mais aussi professionnelles. Je commence alors mes
recherches…
Je ne vais pas vraiment faire le nécessaire, mettre assez
d’énergie pour trouver ce travail qui me permettrait d’atteindre cette
stabilité d’une vie sédentaire. Je pense que je ne vais finalement pas vraiment
vouloir chercher dans cette direction de façon consciente et inconsciente. J’ai
choisi de rentrer à ce moment-là pour diverses raisons. C’est un choix que je
croyais pleinement assumer sans me poser de questions, sans avoir à le remettre
en cause tôt ou tard. Mais finalement, j’ai été très vite rattrapé par ce
quotidien pesant, ce manque de liberté, des questions psychiques qui se sont
présentés à moi. Heureux de revoir mes proches, de retrouver les bonnes
habitudes que j’aime dans mon pays, je suis alors aussi comblé de pouvoir enfin
partager des moments avec cette sirène épistolaire, qui a embellie ma vision du
monde. Elle m’a donné tellement d’Amour à travers ces écrits et les longues
discussions que nous avons eu ensemble. Mais là, confrontés à la réalité, nous
avons de nombreuses peurs, qui se sont réveillées soudainement. De mon côté, Elle
avait disparu lors du voyage. Elles se terraient insidieusement prêtes à
ressurgir d’elles qu’elles le pourraient… ça a été le cas, après les premières
semaines oniriques passées à revoir tout le monde…
J’ai essayé de croire que cela n’était que passager mais
c’était plus puissant que cela. Et puis Lucie, avant même de me connaître,
avait déjà envie de repartir un peu, de vivre autre chose. Nous avons essayé de
croire que nous pourrions nous installer directement, mais c’était perdu
d’avance à y réfléchir avec un peu de recul. Et puis nous nous sommes
rencontrés sur un autre continent, lors de mon Vol Libre… Il était sûrement
écrit que nous devions voyager un peu, ensemble, avec les sacs-à-dos, plus que
pour de simples vacances, avant d’envisager un futur partagé.
Pris dans les vicissitudes de la vie du quotidien, nous
sommes laissés prendre par des certitudes que nous avions. L’envie de plaire aux
autres et de «réussir», comme les standards de la société veulent nous
l’imposer, pour la vie entière, n’étaient que des artifices loin de nos
attentes. Notre rencontre unique, notre histoire singulière ne nous poussaient
pas vraiment à ce destin. Notre vie ne pouvait pas rentrer dans un standard
prédéfini. Nous avions envie et besoin
de nous ouvrir encore un peu plus au monde. Cela allait très vite devenir comme
une évidence.
Nous commençons par une première expérience, dès le mois de
Juin, en partant pendant 9 jours en Croatie… Lucie s’adapte facilement à ma
façon de voyager. Je m’adapte à ces besoins, un peu plus important que les
miens, concernant les heures de sommeil, les prises de repas régulières, ou le
fait de ne pas effectuer autant d’efforts physiques, que je peux le faire. Même
si c’est une courte période nous trouvons notre rythme. Cela constitue de
belles vacances et un bon moment de vie.
Avant cela, nous sommes au printemps en France. Lucie reste
à l’office de tourisme d’Angers en attendant que je trouve du travail. Elle a un
C.D.I. depuis seulement quelques mois, après plus de 4 ans à accumuler les
C.D.D à suivre. Elle ne va pas quitter son travail comme cela. Pourtant, elle
n’est pas dans une situation évidente surtout d’un point de vue personnel. A
cela s’ajoute le fait qu’elle a parfois le sentiment d’avoir fait le tour de
son poste.
Nous nous embourbons dans une voie sans issue. Je n’aide
aucunement à résoudre cette situation. Aucune opportunité ne se présente à moi
avant l’été, aucun poste n’est intéressant ou m’inspire le souffle qui me
permettrait de pleinement me remettre dans le bain et d’envisager une suite
heureuse en France. Je recherche dans l’ingénierie, mais j’étends aussi les
recherches à bien d’autres domaines, qui pourraient répondre à mes aspirations.
J’ai pourtant envie de «remettre un pied à l’étrier», j’ai envie de goûter de
nouveau au monde du travail. Or dans mon domaine, l’intérim n’existe pas
vraiment pour une courte durée. Je me décide à revoir mes ambitions à la
baisse, vraiment à la baisse, et à prendre n’importe quels postes sans
qualification. Après de nombreuses recherches, je commence à avoir des touches
auprès d’agences d’intérim. Anthony m’aide, pour l’une d’entre-elle, à rentrer
dans le circuit des personnes potentiellement appelées, pour répondre à des
besoins ponctuels. Et voilà comment je commence à faire des heures par ci, par
là! Je suis convoyeur de voiture pour Europcar, déménageurs pour une entreprise
bien installée à Angers, ou j’aide sur des projets des chantiers de
construction, dans des usines… Je n’avais jamais effectué de telles tâches. Je
ne rechigne devant rien et cela plaît aux employeurs, qui m’appellent dès
qu’ils le peuvent. Je suis pris dans l’engrenage et sans m’en rendre vraiment
compte cela va s’étendre à quelques semaines, puis quelques mois. Je retiendrais
pour la suite la belle expérience vécue. En quelque sorte, je vis lors de ces
missions, des conditions de vie, au plus proche de celles des personnes que
j’ai pu croiser sur terre. Pendant le voyage, j’étais été proches d’eux mais
parfois loin de leurs réalités du quotidien. Cela n’a été que du «plaisir» (la
forme de plaisir est très subjective et
cette dernière ne conviendrait pas à un grand nombre, pour rebondir sur
de nombreux commentaires que j’ai pu entendre, ou avoir en direct)! Depuis le
retour, j’ai par exemple été dans une usine d’incinération, de nuit, pendant
plus de 15h00. J’ai ramassé les dépôts qui s’étaient accumulés dans les fours
brûleurs de déchets. Les sableurs en combinaisons les faisaient tomber à l’aide
de leur lance à forte pression. Nous les avons ramassés et soulevés des bacs de
plus de 25 kilos. Nous avons été dans la poussière pendant toutes ces heures
sans vraiment de répits. Après deux fois trois jours, je ne me suis juré que
plus jamais on ne m’y reverrait. En tout cas j’ai vécu pleinement l’expérience,
je n’ai jamais reculé devant la tâche. Je considère cette transition comme la
continuité de ma recherche de compréhension de notre monde. Comment mieux
comprendre ce dernier qu’en s’immergeant dedans complètement, en vivant de
fortes contraintes physiques et psychiques dues aux tâches accomplies.
J’ai persisté dans cette voie pour plusieurs raisons. Tout
d’abord, même si cela est contradictoire avec ce que je viens de dire juste
au-dessus, mais pas incompatible, car cela m’a permis de conserver une liberté
vis-à-vis du monde du travail et de ma vie antérieure. Ensuite, je vais
postuler au «meilleur job de France» avec la start-up Loisirs Enchères, pour
laquelle j’aurais pu devenir ambassadeur. Je passe sans encombre la première
sélection avec le vote du public. Mais fin Septembre, après un entretien avec
quatre des associés à Bordeaux, j’apprends que je n’ai pas été retenu. Ils ont
beaucoup aimés ma philosophie de vie et les expériences précédemment
vécues. Ils ont cependant retenus une
des candidates, qui a fait des études dans le marketing et la communication.
Elle a plus de 7 ans d’expériences dans le domaine. Ce n’était pas vraiment le
côté humain qu’ils souhaitaient mettre en avant, mais plus la mise en avant de
leurs produits. Ils veulent développer ces derniers et l’intérêt de potentiels
acheteurs. Ils sont à la recherche du développement de leur réseau et de
l’acquisition de nouveaux utilisateurs et consommateurs. J’aurais pu réaliser
un beau projet et prendre un nouveau tournant dans ma carrière. Cela était pourtant,
sûrement, un peu loin des valeurs que je voulais mettre en avant, et des
expériences vraies que j’avais vécus au cours de ces dernières années.
Et puis je me suis laissé porter, un peu malgré moi jusqu’à
la fin de l’année. En octobre, nous avons encore effectué une nouvelle
escapade, grâce à une promotion Air France, défiant toute concurrence. Avec
Lauriane, qui habite Paris et Moscou, nous avons rejoints leur troisième
camarade du B.T.S. tourisme; Fiona, qui travaille et habite à Saint-Barthélemy
dans les Antilles… 10 jours, où nous avons été accueillis comme des rois, où
nous avons séjournés en permanence chez Fiona et son ami; Laurent. Les journées
furent simples et agréables. Nous vivions alors avec Lucie une nouvelle
expérience de vie…
Ce séjour, le ras-le-bol de notre situation inextricable en
France, et les discussions avec Lauriane, ont été le déclencheur d’un nouveau
projet. D’ores et déjà, Lucie n’attendrait pas que je trouve un travail pour
démissionner du sien qui lui est devenu insupportable. Ce n’était pas en raison
de ces collègues féminines, qui sont pour beaucoup des amies. Mais son passé par ce biais était toujours
omniprésent, beaucoup trop. Cela ne
facilite alors pas l’épanouissement de notre couple et Lucie ne peut pas
totalement tourner une longue page de sa vie antérieure. La décision était
prise, avant la fin du mois de Janvier, elle ne serait plus à l’office.
Tout va alors s’accélérer. Nous allons jongler entre les
vacances de Noël, sa démission et les conditions qui l’ont accompagnée, la
prise de décision pour la suite, l’achat du premier billet pour le Brésil,
l’annonce à nos proches, le fait de trouver une personne pour occuper son
studio, le déménagement et tout le reste…
Les semaines défilent alors très vite. Le 22 janvier 2016,
jour de mon anniversaire, Lucie effectue son dernier jour à l’office et elle
organise son pot de départ. Le lendemain matin, nous sommes dans le train pour
Toulouse. Nous nous rendons à Ax-les-Thermes, pour un séjour au ski, que les
parents de Lucie ont organisé, avec leurs trois enfants, leurs conjoints et les
petits-enfants. La semaine est géniale avec une météorologie au beau fixe. Nous
passons de très bons moments avec ces frères et sœurs, neveux et nièces… En
plein mois de janvier, il fait plus de 15°C sur les pistes l’après-midi. La
neige fond à vue d’œil!
Notre monde a subi de nombreuses transformations, de
nombreuses mutations au cours de ces dernières décennies et cela se ressent
énormément par le dérèglement climatique.
Il n’y a pas que le climat qui est détraqué, mais cela n’est qu’un point
de vue personnel. Notre monde se globalise, l’homme a de plus en plus de besoins.
Il prend et consomme des ressources, étant conscient que cela aura une fin.
Cela mènera d’une façon ou d’une autre, sûr du plus ou moins long terme, à sa
perte et à sa destruction. Mais personne ne veut «régresser», perdre son
confort de vie. Beaucoup de personnes se disent que leur impact est mineur, et
que chaque effort est vain, si son voisin ne fait pas d’efforts. Pourtant chaque
petit geste pour rendre notre planète meilleure, moins polluée, plus humaine,
est vital. Un simple sourire dans la rue peut rendre une personne plus heureuse
pour la journée. Le simple recyclage de nos déchets aide un minimum à préserver
la planète Terre.
Même en tant que voyageurs, je sais que nous avons un impact
négatif. L’empreinte carbone est importante en raison de tous nos déplacements.
Je fais au quotidien des efforts et de petits gestes pour réduire mon impact
néfaste sur la planète qui nous accueille et j’ai encore envie de sentir ce
souffle intense. J’ai envie de le partager avec Lucie, pour que cela renforce
nos liens et donne une nouvelle tournure à notre vie de couple. Je souhaite que
nous rappelions toujours ces moments, ce
qui nous unit et les valeurs que nous voulons développer au cours de nos
vies !
Nous ne fuyons pas forcément notre pays, les personnes qui
nous entourent. Nous avons plutôt une propension à expérimenter encore une fois
ce sentiment de liberté, cette jouissance de faire ce qu’il nous plait sans
vraie contrainte de temps et de lieux, si ceux ne sont les seules que nous nous
imposons à nous même. En tant que voyageurs ne sommes-nous pas toujours une
personne lambda, qui continue de vivre dans le système global et mondial? Même
lors de pérégrinations au long cours, la société de consommation capitaliste
est toujours forte et présente. Nous pouvons cependant y jouer à sa périphérie.
Nous nous créer l’opportunité de devenir un électron libre qui s’éloigne le
plus possible des forces vives centrales, de ce noyau d’où émerge depuis
longtemps un contrôle de la masse. Nous ne cherchons pas à quitter complétement
ce système, car nous ne voulons pas vivre en autarcie. Nous n’avons pas
l’intention de totalement nous couper de ce qui fait ce que nous sommes
aujourd’hui, des personnes importantes à nos yeux. Nous sommes pourtant
conscients que nous ne voulons pas être éjectés à l’écart de cette roue
infernale, qui rythme la vie de nos pays. Nous ne voulons pas irrémédiablement
nous éloigner de nos valeurs, apprises depuis notre plus tendre enfance et qui
nous rendent heureux aussi par de nombreux aspects. Nous essayons plutôt, un
peu à notre façon, de protester contre ce que nous impose la société, à défier
la tyrannie de l’unicité. Et nous voulons simplement profiter de l’instant
présent et vivre des moments d’exception à deux.
Je pense qu’en choisissant le voyage au long cours, nous
faisons ressortir, nous embellissons nos aspirations rêveuses, idéalistes, et
aventureuses. La contestation, voire la rébellion, pourraient facilement apparaître
à travers nos actes, ou du moins être interprété de la sorte par des personnes
qui ne comprennent pas ce besoin de partir, ce besoin d’ailleurs, de
découvertes, de libre arbitre pendant de longues semaines ou mois. Mais nous ne
partons pas pour nous perdre. Nous partons pour mieux revenir, pour avoir eu la
chance, et surtout l’avoir saisi, de vivre un rêve éveillé loin des
persécutions du quotidien. Nous nous recherchons peut-être en tant qu’être
humain à part entière. Dans notre cas, au jour d’aujourd’hui, avec Lucie, nous
voulons nous construire en tant que couple aussi! Nous avons fondés des bases
solides, des envies communes mais certaines épreuves de la vie avaient
timidement commencé à les mettre à mal… Avoir le temps de prendre le temps, de
réfléchir, d’avancer, de se connaître sous un autre visage. Avoir le temps de
discuter, d’échanger sur le passé, le présent et le futur sans autre pression
extérieure. Avoir le temps de vivre ensemble des rêves et un projet qui nous a
porté depuis le début. Nous nous sommes rencontrés en voyage mais nous n’avons
pas eu l’occasion de vivre un voyage ensemble. Sans vraiment de date de retour,
ou en tout cas si lointaine, que l’infinie du voyage semble nous appartenir.
Partir en voyage peut être considéré comme inutile,
dangereux. Le risque de goûter à une liberté temporaire dont nous n’arriverons
pas à nous séparer, est possible et à prendre en compte. Il faudrait justifier
ce départ par un projet bien construit, qui respecte ce que la société nous dit
de faire à tel ou tel moment de notre vie. Non, ce projet n’est pas un projet
socialement conforme mais il fera notre force. Il ne sera pas perçu pour les personnes
avisées comme une digression gênante
mais plutôt comme une force vive, qui nous animera éternellement.
Après ce retour en France, nous n’étions pas complétement,
avec Lucie, sur la même longueur d’onde. Pas que nous ne partagions pas tous
les points communs, qui nous ont fait vibrer lors de nos échanges épistolaires.
Les réalités différentes de nos vies avant nos retrouvailles nous ont rattrapés,
la situation, dans laquelle se trouvait chacun, a fait que cela a créé des
tensions, ranimer nos peurs, au lieu de les éteindre. Chacun à notre tour, nous
les avons ravivés chez l’autre en nous confrontant à nos vieux démons. La
situation dans laquelle nous étions n’était pas viable dans le temps pour de
nombreuses raisons. Nous devions casser ce cercle vertueux dans un sens, mais vicieux
dans l’autre, où nous arrivions à construire, mais pas complétement sur les
bases saines, que nous avions évoqués ensemble auparavant. L’Amour a été le
plus fort! L’ambition d’être heureux, recherche perpétuelle à ne pas oublier et
à ne jamais sous-estimés, a pris le dessus! Ce départ s’est imposé à nous comme
quelque chose de nécessaire pour ensuite revenir plus fort. Il sera alors
possible d’envisager l’avenir sereinement, sans nuage noir au-dessus de nos
têtes, sans malentendus, tensions, manques de confiance en l’autre et en soit,
ou peurs qui auraient pu mener à notre perte, ou celui de notre couple. Rien
n’est jamais acquis, et nous ne sommes qu’au début de nos pérégrinations à
deux. Je ressens néanmoins des changements radicaux, qui me montrent la voie
d’un bonheur simple partagé.
Chacun crée sa propre route, choisit un ou des chemins de
traverses pour se construire, progresser, se sentir vivre. Je pense vraiment
qu’à travers ce choix nous exprimons notre besoin d’autre chose, notre soif de
découverte et d’apprentissage, l’envie d’aller plus loin, de tester nos limites
et celle de notre couple. Ensuite seulement, nous pourrons nous sentir totalement
en adéquation avec la vie que nous aurons choisie.
Nous sommes tous les deux des doux rêveurs. Nous avons
conservés, autant que faire se peut, notre âme d’enfants. Nous croyons à
l’Amour. L’occasion, que nous avons saisie, nous permet plus que jamais de nous
sentir en vie, de créer une onde positive, qui rayonnera sur des lendemains prometteurs.
Nous avons envie de construire une vie de famille, nous ne voulons pas nous
éloigner de nos proches indéfiniment. Nous reviendrons donc à une vie, plus ou
moins sédentaire, avec des souvenirs communs, des rêves éveillés vécus et à
venir. Lors de ce périple, nous aurons forcément connus des aléas de
l’existence. En voyage, il s’avère plus facile d’abandonner la sensation de
contrôle, que nous avons quand nous sommes dans un train-train quotidien, où
les repères sont multiples et faciles à conserver.
J’ai personnellement toujours rêvé d’être un aventurier, une
personne qui découvre une contrée inexplorée, un endroit, où jamais l’homme
n’aurait frôlé le pied. Je suis arrivé un peu trop tard ou un peu trop tôt, sur
notre petite planète. Je ne veux pourtant pas que cela soit le point d’arrêt de
mon énergie vitale. Ça ne pourra pas détruire mes envies de liberté, le fait que
je puisse m’émerveiller et m’émouvoir du monde qui m’entoure. J’ai trop
souffert, pendant mon adolescence, de perdre mes illusions de ma vie d’enfants
totalement insouciant et protégé, de voir le monde des adultes devenir un
monde, où ce qui est mauvais prend le pas sur le reste. Je vais, comme dans la
vie de tous les jours en France, expérimenter les servitudes de l’homme et toutes
ces zones d’ombre. En voyage pourtant, plus que jamais, avec la sagesse, aussi minime
soit-elle que j’ai acquis, je vois le positif de chaque situation.
Mon voyage au long cours, il y a quelques années, s’est sûrement
créé dans le défi de la société, en raison d’une stagnation de mon évolution et
de l’envie d’autre chose. A travers cette prise de conscience, je me rends compte
que ces besoins ont évolués, qu’il s’agit purement actuellement d’une envie de
partager avec l’autre, de profiter des beautés à notre disposition. Je ressens
l’envie de vivre, avec Lucie, des moments de magies, qui consolideront encore
les bases solides de notre Amour. Par ce
voyage, surtout en sac-à-dos et avec peu de moyens, nous nous rapprochons des
besoins vitaux de l’être humain. Nous nous confrontons à l’inconnu, au hasard
chaotique des événements et des rencontres, et à quelque chose de nouveau pour
nous deux. Oui, nous imposerons certains de nos choix, nous prendrons des
décisions qui nous construiront au-fur-et-à-mesure notre voyage. Oui nous
agissons, nous essayons de nous créer en
tant qu’individu et en tant que couple dans un nomadisme temporaire, qui permet
d’élargir encore un peu plus notre vision du monde, la représentation que nous
nous en faisons et que nous voulons transmettre à autrui.
Nous avons envie de capturer une certaine réalité. Nous
voulons que ce sentiment, acquis lors de ce voyage, ne nous quitte plus jamais.
Nous voulons expérimenter des modes de vies différents même si ce n’est que
pour quelques jours, quelques semaines. Nous garderons seulement quelques
souvenirs, quelques sensations, quelques odeurs en tête, quelques images dans
la rétine de nos yeux. Ils seront surtout à jamais gravé à l’envers sur ces
dernières, mais notre cerveau les remettra dans le «bon sens». Non, nous
n’allons pas totalement nous faire retourner et chavirer par cette vague de
liberté. Nous voulons suivre l’aspiration de ce voyage. Nous souhaitons être totalement
indépendant. Cela ne signifie pas pour autant que nous voulons être en marge,
surtout avec nos familles qui sont vraiment des fondements indispensables aussi
bien pour Lucie que pour moi. Et puis, si je vous écrits ces mots, si vous les
lisez, c’est que je cherche aussi à conserver ce lien fort qui m’unit à vous
par le sang ou par un choix amical certains, portés par des instants de vie
vécue pleinement. Oui, nous allons casser
une certaine routine en partant, avec la société, mais aussi avec vous famille
et amis. Même s’il est parfois compliqué pour vous de comprendre totalement nos
choix, même si certains pourraient le
voir comme un acte de défiance, je suis heureux que la plupart, surtout vous; nos
proches, nous soutiennent entièrement et avec conviction.
Oui en partant, nous avons choisis de s’éloigner de
l’héritage des traditions, des coutumes et des choix qu’imposent insidieusement
la société dans un pays donné, dans la géographie limitée d’un territoire. Nous
voulons obtenir une certaine indépendance, que nos actions entreprises soient
plus proches de notre propre conscience. Je ne veux pas couper le contact avec
vous. Je veux continuer à échanger. Plus que jamais je suis disposé à le faire.
Il faudrait seulement parfois un peu de temps, en raison d’un accès limité aux
moyens de communication. Mais nous le ferons plus par choix que par privation,
pour s’écarter, une fois encore, du monde vers lequel nous nous tournons tous
plus ou moins.
Par ces écrits, j’ai peut-être envie de faire entendre ma
voie, de vous montrer ma vision du monde, dans cette société abreuvé à l’excès
par des mots et images. De plus en racontant mon voyage, je peux revivre deux
fois les moments magiques engendrés par un tel choix. Je laisse une trace
écrite, qui me permettra ultérieurement de me replonger dans cet instant
spécial de ma vie autant de fois que je le souhaiterais. Je n’ai pas de grandes
ambitions à travers ces écrits. Je n’aurais jamais souhaité que cela devienne
une contrainte ou une obligation pour des raisons financières, du fait d’un
sponsoring, Je n’ai jamais voulu que mon histoire enjolivé puisse un jour
devenir autre chose, qu’un simple récit de voyageur comblé. J’ai réussi à garder
mon indépendance vis-à-vis de toutes contraintes et j’ai pu aller au plus
proche des populations. Certes, c’est peut-être une vie rêvée par beaucoup,
celle du voyage, et de longs mois sans contraintes que l’on ne s’inflige pas à
soi-même. Mais c’est aussi et surtout une vie au plus près des besoins vitaux
de chacun, d’un individu lambda.
Je prolonge avec Lucie, un rêve que j’ai commencé, seul, il
y a plus de 4 ans. J’aime l’idée de partager au quotidien cette expérience
unique. Je n’ai aucunement l’envie de créer des envieux ou des jalousies, mal
placées très souvent. Je peux admettre cependant que je n’hésiterais pas à
promouvoir les bienfaits d’une telle expérience et pourquoi pas alors à créer
des «vocations». Je préviendrais aussi du côté éphémère, de la dangerosité
d’une telle liberté, où il est facile de se perdre, de ne plus avoir envie de
revenir, et d’essayer de continuer, coûte que coûte, pour revivre ces
sensations intenses. Finalement certains ne s’en remettent pas et ne peuvent
ainsi plus continuer de grandir.
Nous pourrions avoir envie d’étendre encore la cartographie
de notre monde et de ne plus en connaître les limites. L’être humain a cependant
besoin de repères. Les habitudes ne sont pas mauvaises non plus. Bien au
contraire, je dirais. Faut-il cependant, surtout après une telle expérience,
trouver quelque chose qui nous correspond et correspondent à nos aspirations du
moment. J’ai souvent cherché une autre relation à l’autre, voulu que les
aspects positifs de la vie rayonnent à
chaque seconde. Je reviens avec l’envie de l’appliquer au quotidien avec les
proches, avec les personnes qui m’entoureront. Les contraintes engendrées par
la société et des contraintes naturelles du fait de nos différences ne devront
pas devenir un frein à cette quête.
Ce récit de voyage est empli de liberté mais il est aussi
contraint par les carcans d’une vie passée, d’une culture qui est en ancré au
plus profond de moi, d’une histoire collective familiale et de règles sociales,
qui ont un impact sur de nombreux de mes gestes et de mes réactions. Si je vous
écris ces mots, si j’en ai l’inspiration, c’est que je les ai tirée de la
liberté du voyage, des discussions avec des individus rencontrés sur la route,
mais aussi des lectures faites d’autres voyageurs, d’autres âmes qui aimeraient
que notre monde soit encore meilleur et plus beau qu’il ne l’est. Je ne suis
qu’un écrivain amateur. Je peux seulement vous promettre que j’écris avec tout
mon cœur, que je vous délivre un peu de mon âme, qui a besoin de votre soutien
pour totalement s’épanouir.
Ce nouveau départ avec Lucie est un achèvement de choix, qui
nous sont apparus vitaux de longues semaines, de longs mois auparavant, mais
que nous n’avions pas réussis à exprimer clairement même vis-à-vis de nous-même.
Elle avait envie de repartir. Ensemble, nous avons décidés de fouler quelques
terres nouvelles de notre planète.
L’épilogue attendu sera le retour quasi-certain dans notre
foyer. Nous vivrons, avant cela, un certains chaos magique lors de ce voyage. Nous
acceptons et choisissons par ce biais de nous mettre un peu en marge. Une
nouvelle fois diront certains. Nous aspirons à vivre une certaine oisiveté
réfléchie, à transgresser de nouvelles frontières, à profiter des beautés naturelles, pour créer
une vie ponctuée d’une chronologie heureuse.
L’appel de la route est sans fin, un éloge du commencement,
de la liberté désirée! La soif de construire ne passe surtout pas, de mon point
de vue, par un éloignement définitif du foyer d’où nous venons. Il me semble
même que ce soit plutôt l’inverse grâce à un retour aux sources, dans un
environnement, où nous pourrons totalement nous épanouir, grandir et voir
grandir les personnes qui partagent notre vie, depuis notre naissance, ou qui
viendront embellir notre vie par la suite.
Bien entendu que nous aurons envie de repartir, de découvrir
d’autres microcosmes. Ça ne sera probablement pas de la même manière, avec le
même temps et la même liberté que nous nous sommes octroyés aujourd’hui. Peu
importe et seul l’avenir nous dira vraiment ce qui se passera!
Aujourd’hui, nous voilà parti pour quelques mois à la
découverte de terres, habités par nos semblables, mais avec des uses et
coutumes différents. Les rencontres, les paysages, le moment vécu composeront ce
futur proche. Nous voulons faire grandir notre complicité… Comment nous
reviendrons et dans quelle dynamique, je ne peux pas encore vous répondre. Mais
cette expérience unique nous aura renforcées. Elle nous donnera plus que jamais
envie d’aller de l’avant...
Bonne chance pour ce nouveau périple, et qu'il soit aussi intéressant que précédemment.
RépondreSupprimerAmitiés a ta promise.
Joël