Après quelques mois
en France, après de nombreux choix dictés par de nombreux facteurs personnels,
nous avons un vrai et grand projet en commun. Tout s’est fait tellement
rapidement. La décision définitive s’est prise en Décembre avant les fêtes de
fin d’année. D’ailleurs ces dernières ont été mémorables. Avec Alice; ma nièce,
Lilou, Simon et Tiana; les neveux et nièces de Lucie, nous avons vécus de
vraies fêtes de noël. Elles furent familiales mais surtout l’émerveillement des
jeunes enfants lors de cette fin d’année est extraordinaire. Nous avons pu
aussi en profiter pour passer des moments privilégiés et complices avec nos
parents, grands-parents et frères et sœur!
Depuis le début de
l’année 2016. Nous n’avons pas arrêté entre les démarches administratives, les
jours de travail clôturant la période de préavis de Lucie, les jours d’intérim avec
des petits boulots pour moi. Le jour de mon anniversaire; le vendredi 22
janvier 2016, sera son dernier jour de travail à l’office de Tourisme d’Angers.
En ce jour J, nous fêtons mes 34 ans tous les deux. Mes parents nous avaient invités,
la veille, à «La Soufflerie», très bon restaurant d’Angers avec des spécialités
uniques. Ils sont, en ce jour, déjà sur les routes pour la montagne. Quant à
nous, nous prenons le train, tôt le lendemain matin, pour rejoindre la famille
de Lucie à Ax-les-Thermes.
La neige n’est pas
abondante quand nous arrivons dans ce petit village thermal des Pyrénées. Ce
n’est pas peu dire et encore moins mentir. En plein mois de Janvier, nous ne
pouvons même pas en observer à 360° autour de nous dans le village même. La
nature est ici vierge de toute couche blanche. Heureusement la station de ski
est 500 mètres plus haut en altitude… Dès le dimanche, nous découvrions ce
domaine, peu enneigé au vu de la période de la saison où nous venons. Pourtant
nous pouvons nous estimer chanceux car il a neigé la semaine avant notre
arrivée et la neige, malgré des conditions météorologiques très chaudes, va
tenir toute la semaine. D’ailleurs cette semaine à la neige va être des plus
agréables. Le soleil est omniprésent et les températures dépassent parfois les
20°C, en plein soleil, l’après-midi, sur les pistes, à plus de 1800 mètres d’altitude…
Autant vous dire que chaque jour la neige fondra un peu plus, mais que cela
nous donne des conditions idylliques pour profiter des joies de la montagne… Je
skie avec Lucie, son frère, sa sœur, ces parents, ou seul. Nous passons aussi
un peu de temps à garder, pour notre plus grand plaisir, ces neveux et nièces, ou
effectuer des ballades quand nous ne skions pas. Nous partageons tout
simplement de très bons moments, fêtant par exemple l’anniversaire de Simon, le
fils d’Alexandre; frère de Lucie, et Mélanie! Pleins de plaisirs simples, des
franches rigolades, de bons repas, des jeux de société, une fin d’après-midi
aux thermes, quelques minutes au casino et tellement d’autres moments qui
participeront au bon déroulement du séjour… Mais je m’éloigne un peu du thème
de cet article, ou plutôt temporellement parlant, je m’en rapproche grandement.
Ce séjour au ski
prend fin le samedi 30 Janvier. Nous arrivons tard le soir, chez Maxime (mon
frère pour ceux qui ne me connaissent pas totalement… et oui nous ne racontons
pas tout sur les routes du monde, ou lors de rencontres amicales ou cordiales)
et Sophie (son Amie)! Le lendemain, nous passons du temps avec Lauriane, une
des amies du BTS tourisme de Lucie, son petit ami, Louis, ainsi qu’un ancien
collègue de l’office, Carl, qui
travaille maintenant sur Paris. Nous rentrons ensuite à l’appartement du papa
de Lucie, qui travaille sur Paris depuis de nombreuses années. Nous nous
apprêtons à vivre notre dernier jour en France avant quelques mois. Le 1ier
février, dès le réveil, nous disons au-revoir à sa maman qui rentre sur Angers.
Nous déjeunons à l’appartement de son papa, puis le rejoignons à son hôtel. Un
«shuttle» bus nous y attend pour l’aéroport Charles de Gaulle. Pas le temps de
réaliser, et de vraiment se dire au revoir, que nous sommes déjà en partance
pour notre aventure. Celle-ci était devenue une évidence…
La transition à
Paris est courte. Voilà comment en quelques jours, nous passons d’un séjour au
Ski, dans les Pyrénées françaises, à une arrivée au Brésil, à Rio de Janeiro,
juste avant le début du plus fameux carnaval au monde.
Nous sommes le 2
février. Il est 09h00 du matin quand nous atterrissons sur le territoire
brésilien. A la sortie de l’aéroport, nous nous prenons une bouffée de chaleur.
Il fait déjà plus de 33°C! Or la température va encore augmenter au cours de la
journée. Nous utilisons le bus qui relie ce terminal international, avec le
centre-ville, situé à quelques kilomètres de là. Tombant dans les
embouteillages, nous mettons finalement presque 2h00 pour rejoindre le quartier
de Lapa, où nous avons réservé un lit dans un dortoir d’une auberge de
jeunesse. Carnaval oblige, nous nous
devions de réserver en avance, car les places sont limitées et les prix sont
montés en flèche… Nous nous trouvons dans un quartier touristique. Diverses
raisons expliquent cela. Il est surtout connu pour sa vie nocturne, ces bars et
ces nuits sans fin. Juste à côté de notre auberge, le quartier est un peu
glauque. Les rues sont sales. De nombreux bars populaires ouverts sur la rue
servent des boissons alcoolisées et jouent de la musique une bonne partie de la
nuit. Nous avons réservé pour les 6 prochaines nuits au «Lapa Astra Hostel», dans
un dortoir mixte de 16 personnes. L’auberge de jeunesse donne sur la rue. Il
n’y a pas de fenêtres, à proprement parlé, mais seulement des volets en bois
qui ne coupe pas du bruit produit dans la rue. Je vous laisse imaginer les
décibels qui vont nous entourer 24h/24 pendant tous ce séjour dans la capital
mondial de la samba et du carnaval!
Le carnaval ne
commence qu’à partir du 5 février. Nous avons donc quelques jours pour
découvrir la ville. Etant déjà venu en 2013, j’ai déjà mes repères et connait déjà
de nombreux sites. Plus que jamais, je vais pouvoir servir de guide à Lucie (je
trouve cela marrant étant donné qu’elle a sa carte de guide en France et
travail dans le tourisme et que je ne suis qu’un petit ingénieur un peu
vagabond ces derniers années) et lui faire découvrir cette ville que j’aime
particulièrement. D’ailleurs, elle tombe immédiatement sous le charme de Rio
qui allie la mer, les belles plages, les collines et falaises, l’ambiance
tropicale et les attraits d’une ville de grande importance… Notre voyage à deux
commence réellement. Ce n’est que le début d’une belle et longue aventure.
Après avoir pris
nos marques en cette fin de matinée, nous être installés dans le dortoir, nous
décidons d’aller découvrir les alentours. Nous commençons par un escalier en
mosaïque très photogénique dans le quartier où nous nous trouvons, puis le
quartier d’affaires, avec ces hauts gratte-ciels, où nous trouvons les
informations pour acheter les billets pour le Sambodrome. Puis nous allons
manger notre premier repas local dans un petit «bouiboui» qui vend ces repas au
kilo. Il y a un choix important de mets sur un buffet garni. Au brésil, cela
est très connu et reconnu. Nous aurons la chance de goûter beaucoup de
spécialité grâce à cette option gastronomique. Après nous être délecté de tous
ces plats, nous finissons l’après-midi sur la plage de Flamengo avec une belle
vue déjà sur «El Pan Azucar» (Le pain de Sucre) et le très fameux Corcovado!
Voilà le voyage lancé! Nous sommes directement mis dans l’ambiance de cette
grande ville au charme particulier.
C’est intéressant
de voir qu’avec Lucie malgré tous les points en commun que nous partageons,
nous ne portons pas notre attention sur les mêmes détails. Ils sont tous devant
nous mais ils n’ont pas la même importance. Nous ne focalisons pas notre
attention sur les mêmes choses alors que nous sommes à seulement quelques
mètres, parfois quelques centimètres, voir tout à fait collé et que nous vivons
la même chose à un instant T. La différence se joue simplement avec ce que nous
ressentons intérieurement et où se fixe notre regard. Pleins d’exemples me
viennent en tête mais un significatif plaira sûrement à Lucie. Alors que nous
nous promenons sur la plage de Flamengo, je prête attention à la mer, aux magnifiques
paysages, aux personnes que nous croisons. Elle y prête attention aussi, je
suis sûr, mais tout d’un coup, un chat, deux chat et plus d’une dizaine de
chats sont devant nous. Elle n’en revient pas de voir cette concentration de
chats dans cet endroit incongrue. Elle connait bien ces animaux mais elle n’a
rarement vu cela. Elle aime les animaux mais particulièrement les animaux
domestiques, contrairement à moi qui aime surtout les animaux sauvages. Chats
et chiens sont, pour elle, un émerveillement sans limite. C’est encore plus
drôle quand elle se rend compte que l’un d’entre-eux ressemble à l’un des deux
chats qui se trouvent chez ces parents; Idefix! Bref, ce n’est qu’un petit
aparté rigolo, qui ne fait qu’embellir notre relation, qui nous permet l’un à
l’autre d’apprendre encore au quotidien, de pouvoir porter un autre regard sur
ce que nous vivons, ce qui nous entoure. Partager de nombreux points en commun,
c’est important et c’est le cas. Mais nos différences font aussi notre force.
Elles sont indispensables à la viabilité de notre couple.
Dès le lendemain
matin, nous marchons depuis Lapa jusqu’au Sambodrome, où nous allons pouvoir
acheter nos billets pour les deux jours où nous voulons admirer un spectacle
hallucinant dans «un stade» unique, sous forme d’avenue. Nous obtenons des
place pour le vendredi soir (jour de la compétition de «division 2») et le
dimanche soir (1ier jour de la compétition officiel)! Nous pouvons,
en route, admirer de beaux étals de fruits et déguster certains exotiques. Il
est possible de trouver ces derniers en France mais ils ne sont jamais aussi
bons et beaucoup plus chers en France. Nous prenons ensuite le métro pour
découvrir les très fameuses plages de Copacabana et Ipanema. Nous passons une
très bonne après-midi, en sirotant sur la plage notre première Capairinha.
Lucie est vraiment tombée sous le charme de cette ville, qui allie de belles
plages, la mer, les falaises et un quelque chose d’indescriptible qui se vit
tout simplement. Son côté multiculturel et très ouvert à la diversité des
cultures ne fait qu’embellir la situation.
Le jour suivant,
nous prenons de la hauteur pour aller admirer un des statues les plus célèbres
au monde. Nous avons décidés d’y grimper, comme je l’avais fait la première
fois, en empruntant le sentier qui monte depuis le parc Lage. Nous effectuons
le trajet en un peu plus de 1h45. Nous profitons tout d’abord des beautés de ce
parc qui se trouve en bas de la falaise, dénommée Corcovado (ou bossu, en
raison de sa géométrie). Au sommet de cette dernière culmine sur la ville de
Rio, le Chris Rédempteur. En chemin, nous ne croisons que quelques singes et
quelques oiseaux, avant de rejoindre la voie du funiculaire, qui monte jusqu’au
sommet, puis de finir par la route serpentée jusqu’à l’entrée du Christ. Il est
imposant; les bras écartés, faisant plus de 30 mètres de hauteur sur son
piédestal de 8 mètres. Nous restons subjugués par ce monument. Pourtant le choc
est grand entre la montée, où nous étions seuls dans la nature et maintenant.
Des centaines de touristes s’agglutinent
sur les plateformes qui l’entourent. Ils ne se respectent pas, ne regardent pas
vraiment le paysage, les animaux qui volent autour, et même pas obligatoirement
le Christ étant trop préoccupé à prendre des photos, ou à bavarder avec leurs
amis. La brume de beau temps a, petit-à-petit, envahie les hauteurs de Rio. Les
nuages blancs très légers couvrent de temps à autre le Christ. Nous restons
tout de même un bon moment sur les lieux avant de rebrousser chemin.
Nous voici dans la
descente, où nous croisons beaucoup plus de touristes qui montent à cette
heure-ci. La pente est raide dès la moitié du parcours. Beaucoup de personnes
nous demandant donc combien de temps leurs restent-ils encore approximativement?...
Nous sommes maintenant du bon côté. Cela nous permets rapidement de regagner la
ville à proprement parler et de continuer la visite de cette dernière.
En ce milieu
d’après-midi, nous visitons le jardin botanique qui se trouve à quelques
encablures du parc Lage. Nous y
découvrons un très bel endroit, de belles plantes et un lieu qui regroupe des
écosystèmes reproduits de différents endroits dans le monde… La promenade est
agréable. Mais déjà, et contrairement à d’habitudes, le tumulte de la ville
nous appelle. Une fois n’est pas coutume, je veux être en ville plus que dans
la nature. En effet, le carnaval commence officiellement le lendemain, mais des
événements sont déjà prévus en fin de journée (je publierais après un article
avec la majorité des photos du carnaval, je ne vais en mettre dans cet article
qu’un petit échantillon). Nous nous rendons donc dans le centre d’affaire, pour
assister à une première manifestation de rue. Un groupe de musique et quelques
personnes déguisées font monter
l’ambiance rapidement. Les confettis volent, des personnes en transe dansent
sur le devant de la scène, les photographes professionnelles s’affairent à
obtenir les premiers clichés de cette édition 2016… De notre point de vue, nous
sommes déjà transportés dans une autre dimension et ce n’est que le début. Nous finissons la soirée par deux autres
événements dont une batucada enivrante (groupe de musique et de percussions
brésilien qui défile dans les rues sur des rythmes endiablés)… La fatigue nous
rattrapant, nous finissons par rentrer à l’auberge.
Dans un prochain article, je publierais beaucoup des photos qui ont été prises pendant cette semaine de carnaval. En attendant, je vous joins dans cet article des photos qui vous donnerons un bon premier aperçu!
En ce vendredi 5
février 2016, nous nous apprêtons à vivre une petite semaine fantasmagoriques.
Nous allons nous transporter dans un monde parallèle, où l’imaginaire de
l’homme n’a pas son égal… Mais un tel événement se prépare. Alors que Lucie
dort encore, je pars courir sur les plages de Flamengo et Botafogo. Puis nous
nous retrouvons pour le petit-déjeuner à l’auberge. Nous déambulons ensuite
dans les rues de la ville à la recherche de petits détails qui feront la
différence. La journée passe très vite sous ce magnifique soleil. En milieu
d’après-midi, alors que nous avons trouvés quelques costumes et préparaient
notre repas du soir pour tenir jusqu’au bout de la nuit au Sambodrome, nous
rentrons nous préparer... Les portes du
Sambodrome ouvrent dès 18h00, même si le show ne commence qu’à 21h00! Nous
voulons vivre l’événement au maximum. Nous sommes donc devant les portes du
Sambodrome dès l’ouverture. En milieu d’après-midi, nous nous préparons déjà
pour la soirée. Nous revêtons nos «premières tenues de bal» pour l’occasion!
Vers 17h45, les premières personnes attendent déjà devant le portail. Pour
rappel, il ne s’agit pas de la compétition officielle, qui aura lieu le
dimanche et lundi soir. En ce vendredi soir, il s’agit de groupes de second
rang qui espère un jour intégré la prestigieuse et grandiose compétition. Même
si pour nous, c’est le jour J, nous voyons que pour les brésiliens, les deux
soirées à venir sont de moindres importances. L’affluence avant l’heure n’est
pas non plus monumentale. Au Sambodrome, beaucoup d’ouvriers s’affèrent encore
pour terminer les stands, les lodges et les décorations. De notre côté, nous
sommes déjà en effervescence, prêts à danser la samba toute la nuit. Dans la
file d’attente, nous avons déjà lié des premiers contacts avec des touristes,
pris des photos avec des «paparazzis» japonais.
Dans le stade,
après quelques minutes, nous retrouvons le couple de français avec qui nous
sommes arrivés sur Rio dans le même bus. C’est sympa de savoir qu’ils sont un
peu là, grâce à nous, car nous leur avons donné toutes les informations pour
obtenir leurs billets et se rendre au Sambodrome alors qu’il ne pensait pas que
c’était possible. L’idée du voyage est alors vraiment exacerbée. Le partage, les rencontres, la transmission
d’informations et l’envie d’aller vers l’autre, la découverte des traditions et
de la culture locale… 3h00 en avance pourrait paraître très long, mais ça ne
sera pas le cas. Entre discussions, échanges, apéro, début du dîner, l’heure du
début de la cérémonie arrive à grand pas. «Pile poil» à l’heure, le début du
show peut commencer. C’est le roi de la Samba et ces trois reines qui ouvrent
cette première journée au Sambodrome. Ce dernier est une grande avenue, de 12 mètres de largeur, entourée de gradins, où
se déroule le défilé des plus grandes écoles de Samba. Elle mesure 800 mètres
de longueur environ, dont 650 mètres où sont jugées les prestations des écoles
qui défilent. L’extrémité Nord sert de point de départ aux écoles qui se
regroupent successivement d’un côté et de l’autre de cette avenue. Ils
termineront à l’autre extrémité, encore appelée la «place de l’apothéose», environ
une heure plus tard. Ce sont des milliers de personnes qui défilent pour chaque
école, plusieurs chars… Le Sambodrome n’existe que depuis 1983, quand le
gouvernement à décider de créer un lieu permanent pour le défilé, plutôt que de
monter des estrades chaque année à différents endroits de la ville. Inauguré en
mars 1984, ce site est devenu depuis un lieu incontournable de visite de la
ville pendant la période du carnaval en février.
Quoi qu’il en soit,
nous sommes assis dans ces gradins, en plein centre de l’avenue et le spectacle
commence! Nous nous sommes un peu déguisés mais rien de comparable à ce que
l’on a pouvoir observer pendant presque 9h00! Les costumes sont très colorés,
les formes spéciales et les idées, autour du thème présenté, sont très
originales. Les chars en ce jour sont déjà réalisés avec un degré d’ingéniosité
certains. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises… Les danseurs sont
tous très impliqués pour que leur école de Samba se fasse remarquer par les
jurys et que cette dernière puisse accéder dès l’année prochaine à la
compétition ultime… Les pas de samba son rythmés, les danseuses avec leurs
tenues féériques sont mises en avant, et
les chars qui avancent sur l’avenue semblent être des oasis d’un monde irréel,
qui se déplacent avec légèreté, comme flottant au-dessus du macadam… 9h00 de
spectacle pourrait paraître beaucoup mais il n’en sera rien. Pris dans la
féérie du moment, envoûté par ce spectacle de couleurs, de lumières, de sons,
de danses, nous ne voyons pas la nuit s’écoulait. Nous sommes remontés avec
Lucie. Nous n’arrêtons pas de danser, de virevolter, d’échanger avec nos
voisins mais aussi de nous embrasser, enlacer et profiter à deux de ce moment
unique…
D’ailleurs cela
doit transpirer vu de l’extérieur car nous allons avoir plusieurs marques
d’attention. La première viendra d’un chilien, que nous avons rencontré dans la
file d’attente. Il est venu au carnaval avec sa maman. Ils sont un peu loin de
nous, à une dizaine de rangée. Mais tout d’un coup, un marchand de boisson,
avec sa glaciaire, nous interpelle. Il nous tend 2 bières. Il nous dit que
c’est pour nous. Nous refusons une première fois disant que nous n’avons pas
commandé de bière. Il insiste puis nous montre la personne qui nous offre ces
dernières. Il s’agit du chilien. Ce dernier voyant que nous regardons dans sa
direction, lève le pouce pour dire que c’est un plaisir. Il joint surtout
ensuite ces deux mains pour former un cœur! Nous avons dû le toucher par notre
complicité. D’autres personnes nous montreront de beaux signes concernant
l’énergie que nous dégageons.
A 6h00 du matin, le
spectacle s’achève. Nous en avons pleins les yeux et ne sentons pas vraiment la
fatigue. Il n’y a plus grand monde dans les gradins. Beaucoup ont déjà quittés
les lieux, il y a plusieurs heures. Nous n’attendions pas vraiment que cette première
soirée soit déjà aussi belle. Nous n’arrivons pas à concevoir comment la soirée
à venir pourra être encore d’un autre acabit, bien au-dessus de ce que nous
venons de vivre. Nous regagnons l’auberge à pied alors que les rues ne sont pas
désertes. Après une petite douche rapide, je m’endors des étoiles plein les
yeux. Je pense, je suis persuadé que Lucie est dans la même dynamique.
En revanche, nous
n’allons pas être du tout dans le même rythme le lendemain. Je dors à peine
3h00 avant d’aller dans les rues du quartier d’affaire pour vivre le carnaval
de rue. Les costumes sont moins impressionnants mais la ferveur populaire est à
son comble. Les rues sont bondées. La population locale se mélange avec des
touristes curieux, ou plutôt l’inverse. Des camions énormes servent de chars
qui diffusent de la musique avec de gros amplificateurs, crachant un nombre de
décibels impressionnants. La foule est tellement compact qui faut faire
attention où l’on se trouve. La chaleur monte dans l’atmosphère avec la matinée
qui avance, mais aussi dans l’esprit des festivaliers, dont une majorité a déjà
un taux important d’alcool, qui coule dans leurs veines. Mais l’ambiance reste
détendue et chaleureuse. Une grande majorité est ici pour s’amuser et profiter
de cette semaine qui ne se produit qu’une fois dans l’année.
D’autres essaient
de profiter de cette semaine, où tout est permis pour travailler, et vivre un
peu mieux. Ce n’est souvent pas par choix mais il y a de nombreux vendeurs de
rues, mais aussi de nombreuses personnes qui ramassent les canettes, les
bouteilles pour les revendre au poids. Malheureusement, il y a beaucoup trop
d’enfants, dont des très jeunes, qui travaillent dans ces rues où les autres
s’amusent… Ma conscience en prend un petit coup pendant quelques secondes.
C’est vrai qu’il s’agit d’un événement où la société de consommation, poussée à
son extrême, est mise en avant. Pendant ce lapse de temps, je me demande ce que
je fais là. Mais je me dis aussi que ces moments de fêtes rassemblent des
personnes de toutes les origines, qui veulent faire la fête ensemble, peu
importe la couleur de peau, les origines, la culture de chacun. Je profite
alors un maximum de ces instants de fête où tout le reste s’efface. Tout? Non!
Je décide, après plusieurs heures dans les rues, à revenir vers l’auberge.
Malgré le bruit et la lumière, Lucie dort encore. Elle ouvrira un œil
quand je reviendrais la deuxième fois. Nous passons la fin de journée ensemble.
Nous naviguons dans les rues de la ville, nous nous rendons à Copacabana pour assister
à d’autres événements. Pour finir la journée en beauté, nous montons au pain de
sucre, à pied, pour profiter d’une vue superbe sur la ville. Nous nous
attardons un peu dans les rues la nuit tombée, mais nous décidons ensuite de
rebrousser chemin pour ne pas nous coucher trop tard car plusieurs jours de
fête nous attendent encore.
Le lendemain matin,
nous nous rendons dans le quartier d’affaire croyant qu’il y a de nouveau une
parade. Mais nous n’avons pas eu les bonnes informations. Les rues sont vides.
Déguisés nous avons une sensation étrange. Rentrant vers l’hôtel, nous nous
rendons à quelques rues de ce dernier, où se déroule tous les dimanches un
marché. Il a effectivement lieu mais surtout sur une grande esplanade, près de
la plage de Flamengo, un concert géant à lieu. Des milliers et milliers de
personnes sont réunis et la plupart sont déguisés. Nous restons dans cette
bulle de fête et nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises.
Nous sommes le 7
février et dans quelques heures, Lucie fêtera son 26ième
anniversaire. A minuit, elle aura 27 ans. Elle va vivre une journée
d’anniversaire mémorable. Nous nous taquinons sur divers sujets. J’aime à cette
occasion lui dire que je lui ai préparé la plus grande fête d’anniversaire
qu’elle n’a jamais vécu. Je plaisante en lui disant que j’ai tout préparé pour
cet événement spécial. En tout cas, dès le début d’après-midi, nous préparons
nos nouveaux costumes pour cette soirée, où une nouvelle fois, nous allons nous
transporter dans un autre monde. Nous pourrions avoir le sentiment d’être
arrivé sur une planète, où tous les rêves seraient permis et toutes les
fantaisies pourraient devenir réalité.
C’est le premier
jour de la compétition officielle au Sambodrome. Nous pensons que, cette
fois-ci, les gradins seront pleins. Or dans une tribune désignée, nous n’avons
pas de siège attitré. Nous décidons donc d’y aller en avance, pour choisir une
place de choix. Après avoir été à la tribune 9, réservé pour les touristes en
face des jurys, en plein milieu de l’avenue de défilé, nous sommes maintenant
en tribune 4, un peu plus près du départ, plus populaire, mais qui va se
révéler être parfaite pour vivre cette soirée. Arrivant à 17h40, avant
l’ouverture des portes, nous avons à faire, cette fois-ci, à une longue file
d’attente. Heureusement elle est pour 3 tribunes différentes. A l’ouverture des
portes, les spectateurs se dispersent également à l’ouverture, nous laissant
alors des places de choix dans les tribunes, au deuxième rang. Nous faisons
connaissance avec les personnes qui se trouvent tout d’abord derrière nous. Ce
sont un groupe d’amis quarantenaires de Sao Paulo. Puis, nous faisons
connaissance avec deux couples de retraités brésiliens et un italien qui se
trouve devant nous. Rien que l’ambiance dans les tribunes va nous faire passer
une soirée superbe. Seul les retardataires, ou les personnes se mettant devant nous,
au niveau de la rambarde auraient pu nous gâcher le plaisir. Sans gêne et sans
respecter, ils essaient de glaner les meilleures vues alors qu’ils sont arrivés
très tard. Nous nous ne laisserons pas faire surtout que nous avons été les
premiers sur place. Nous formons une bonne équipe soudée avec tous nos voisins.
Nous réussirons à conserver un point de vue imprenable toute la soirée alors
que certains vont se prendre de grosses réflexions par nos amis plus anciens et
avec une force de caractère prononcée.
Les trois heures,
avant le spectacle, passent sans que nous nous en rendions compte. Alors je ne
vous parle même pas lors des défilés des écoles de Samba. L’ouverture de la
cérémonie a lieu cette fois-ci avec le passage d’un char à l’effigie des Jeux
Olympiques, qui auront lieu cet été au Brésil, à Rio. Le porteur de la flamme
arrivera après le passage de la première école. Il reçoit une salve
d’applaudissements et d’encouragements. Puis le Roi de la Samba avec ces trois
Reines font de nouveau leur apparition et bougent leurs corps sur des rythmes
endiablés. Puis commence le défilé à proprement parlé.
Après la soirée de
vendredi soir, nous ne savions pas comment le spectacle pourrait être plus
spectaculaire… Nous n’avions pourtant encore rien vu. Il faut le vivre pour le
croire et imaginer l’ambiance dans les gradins, dans les troupes des écoles de
Samba, dans cette avenue qui devient le temps de quelques soirées, un endroit
unique sur notre planète. Les écoles rivalisent d’imagination, de moyens
techniques, artistiques, de mises en scène et culturels pour nous réserver un
spectacle sans communs. Les chars sont des prouesses technologiques, utilisant
les techniques les plus sophistiquées pour nous faire sortir des réalité de
notre monde, avec ces contraintes physiques, entre-autre dues à la gravité. Les
couleurs des costumes, la mise en scène extrêmement recherchée nous donnent le
sentiment de regarder un monde imaginaire défilé sous nos yeux. Comme si nous
vivions encore éveillés nos plus beaux rêves insouciants de notre tendre
enfance. Je ne peux même pas vous décrire tout ce que j’ai vu. C’est un vrai
feu d’artifices pour les yeux, pour l’ouïe, pour les 5 sens à vrai dire. Il est
impossible de tout analyser et de pouvoir admirer tous les détails… Nous ne
pouvons alors que profiter de l’instant.
Lors du passage de
la troisième école; Beija Flores, nous faisons flotter dans le vent de petit drapeau
à leur effigie. Beaucoup de supporteurs de cette école sont dans nos gradins,
ce qui fait encore monter d’un cran l’ambiance enflammée.
Puis les douze
coups de minuit sonnent déjà. Je peux alors de vive voix souhaiter un
magnifique anniversaire à «mon cœur d’Amour»! Sa journée d’anniversaire ne fait
que commencer. Elle devrait rester à jamais gravée dans sa mémoire.
Nous essayons, au
jour le jour, de conserver notre âme d’enfant, de construire ensemble un
véritable conte de fée. Aujourd’hui, nous sommes servis. Les thèmes abordés,
les multitudes de couleurs, les robes et costumes de princesses et princes, les
festivités qui réunissent ces dizaines de milliers de personnes d’origines
différentes, sont des éléments clés de cette magie… Nous en prenons pleins les
yeux et nous aurions voulu rester jusqu’à la fin du passage de la dernière
école de Samba. Nous ne sommes pas fatigués et encore très motivé. Mais le
programme de cette journée est chargé. Nous nous envolons dans la matinée pour
prendre un avion et atterrir dans une nouvelle vie du pays pour découvrir le
carnaval d’une autre façon. Nous rentrons à l’hôtel, prenons une douche,
finissons nos sacs et filons à l’aéroport international. Nous partons à plus de
mille kilomètres de là, en direction du nord.
2h00 plus tard,
nous atterrissons à Salvador de Bahia, où son carnaval de rue, dit plus
populaire, est reconnu. A midi, nous
avons posés nos bagages dans notre auberge. Il s’agit un dortoir qui semble
beaucoup plus calme que le précédent. Nous sommes déjà seulement six et ce
dernier ne donne pas dans la rue. L’auberge possède une allure baba cool avec
des gérants un peu ‘je m’enfoutiste». Des cours de yoga, de détente, et de
gymnastique douce sont donnés dans le salon. Un artiste-peintre, borgne, peint
et expose directement au même endroit. Bref, nous sommes dans le vieux
centre-ville de Salvador. Le centre de cette ville ancienne est très joli mais
autour, de nombreux bâtiments sont délabrés, voir en état de ruine. Le nouveau
Salvador avec les gratte-ciels, les nouvelles constructions se trouvent accoler
à la ville mais plus au nord. Quoi qu’il en soit, pour l’instant nous voulons
profiter de l’ambiance populaire des rues lors de cet événement et nous
n’allons pas être déçus.
L’ambiance à
Salvador n’est pas du tout la même qu’à Rio. Ici tout se passe dans la ville et
cela se ressent immédiatement. Effectivement nous ne ferons pas des costumes
aussi féérique que ceux du Sambodrome. Nous n’avons aucune chance de nous
croire dans un monde parallèle, où tous nos rêves d’enfants sont possibles.
Pourtant la chaleur humaine, qui se dégage de ces brésiliens, venus ensemble
faire la fête, est forte. De nombreux individus possèdent le même accoutrement,
souvent un simple tee-shirt, ou une tenue complète qui les associe à un groupe
donné. Il y a trois parcours spécifique dans la ville où les groupes défilent.
Dans le Salvador historique où nous résidons, il s’agit que de petits
regroupements de personnes qui se déplacent à pied. Les deux autres, plus gros,
comprennent d’énormes camions surmontés de plateforme et surtout de système
audio énorme et puissant. La ferveur est partout dans les rues. Toutes les
personnes présentes sont là pour s’amuser et passer un moment de fête avec
tous. En ce début d’après-midi, alors que nous arpentons les rues, certains
sont déjà bien imbibés d’alcool. Cela nous donne l’occasion de voir des scènes
très cocasses, parfois même un peu trash. D’autres situations sont très drôles.
Un homme très efféminé, et déguisé en femme, m’aborde après m’avoir reluqué de
la tête au pied, surtout au niveau de mon postérieur (pour vous raconter cette
histoire, je dois vraiment le tourner en autodérision. Je ne peux pas omettre
cela car nous allons en rire encore des semaines plus tard avec Lucie). Il nous
interpelle. Et il sortira deux phrases en Anglais qui resteront dans les
annales de notre voyage; «Happy hour! Kiss me! Kiss me»! Avec son accent
brésilien, c’est encore plus drôle. Mais lui est tout de même assez sérieux et
il aurait aimé que je franchisse le pas… Bien sûr, il en est hors de question
mais cela aurait bien fait rire toutes les personnes qui attendent avec nous
dans la file d’attente de l’ascenseur qui mène à la vielle ville. Nous vivrons
d’autres anecdotes croustillantes, pendant ce carnaval, mais je ne peux pas
tout vous compter…
Nous ne faisons pas
la fête jusqu’au bout de la nuit lors de ce 8 février. Nous profitons, tout de
même, aussi un peu de l’ambiance nocturne de ce carnaval. Il s’agit toujours du
jour d’anniversaire de Lucie. Et ce n’est pas encore fini!
Le lendemain, nous
partons, en bus, dans la ville nouvelle, pour assister en bord de mer, sur une
grande avenue, à la plus grosse manifestation de la ville. Il s’agit de la Ruta
Dodo. C’est génial d’être ici en journée, sous un grand soleil, d’admirer le
beau phare de la ville et de pouvoir en même temps faire la fête. Nous allons
être pris dans l’ambiance hystérique des rues de Salvador, qui vit pleinement
son dernier jour de Carnaval. Nous allons plusieurs fois suivre les chars et
nous laisser entraîner au rythme de la Samba, du Foro, ou autre style musical
spécifique du pays! Nous arborons encore une fois de nouveaux déguisements.
J’estime vraiment avoir vécu ce moment de vie au maximum et j’en garderais un
souvenir impérissable, à jamais gravé dans notre mémoire.
Rentrant vers la
vielle ville, nous continuons à suivre les différentes processions
carnavalières. Certains chars, certaines personnalités, certaines musiques sont
plus populaires que d’autres. Nous pouvons le ressentir immédiatement dans la
ferveur de la rue et de la «populace»! Jusqu’au bout de la nuit, de notre nuit,
nous avons des surprises, nous découvrons des groupes sympas. Nous avons de
bons délires avec des locaux, que nous immortalisons une nouvelle fois par des
photos. Pour quelqu’un qui aime les photos et immortaliser les moments
magiques, le carnaval est un vivier infini. Très souvent je n’ai pas su où
donner de la tête et j’ai essayé de trouver un bon équilibre entre profiter du
moment présent et partager ces souvenirs à travers les photos. Car voir à
travers l’appareil photo n’est jamais comme le fait de le vivre pleinement sans
lentilles, zoom et autres matériels technologique développé par l’être humain.
D’ailleurs pour
finir en beauté ce moment d’allégresse où tout le monde semble heureux, nous
allons vivre une expérience unique qui ne demande qu’à se vivre et qui ne sert
à rien d’essayer de conserver sur une pellicule ou un film. Nous sommes dans un
petit restaurant de la vielle ville pour manger une brochette de viande, un
hamburger maison et boire une boisson. Un homme d’une cinquantaine d’année rentre et entame la discussion. Il est
très agréable. Il porte l’accoutrement des personnes suivant le mouvement
«Gandhi». Nous en avons vus des centaines et centaines au cours des deux
dernières journées. Nous ne savons pas à quoi cela correspond exactement. Peu
importe! Il ne va pas seulement partager
avec nous un grand sourire et une joie de vivre qu’il respire. Très vite dans
la discussion, il nous demande si nous avons faim. Il ne commande pas seulement
pour lui. Mais il nous offre deux brochettes de poulet grillé, puis une
bouteille d’eau, puis une de bière chacun. Il a envie de partager. Il nous fait
comprendre qu’il sera mal venu de refuser ce geste dénué de tout intéressement
personnel. Lors de la conversation, nous évoquons divers sujets de la vie. Il
nous demande entre autre la relation que nous avons. Quand je lui dis que nous
sommes ensemble mais pas encore mariés, il a une réaction très drôle et
spontanée. Il parle rapidement. Surtout le langage du corps est très expressif.
Avec ces mains, il me montre l’acte de passer la bague au doigt de ma futur
femme. Ces gestes sans équivoques nous font bien rire. Après avoir payé
l’addition, il m’attrape la main et me donne toute la monnaie que l’on vient de
lui rendre. Je lui dis deux fois que je ne peux pas accepter cela mais il
insiste plus que lourdement. Finalement, il m’offre une grande bouteille de
parfum à l’effigie de son groupe. Nous restons sidérés pendant quelques
minutes. Nous ne réalisons pas que cela vient de se dérouler. Il repart comme
il est venu avec un grand sourire, sans demander son reste...
Nous nous baladons ensuite pendant
encore près de deux heures dans les rues de Salvador, avant de rentrer à
l’hôtel. La page du carnaval se referme, ou presque sur une note magique.
Nous avons pré-réservés pour 5 nuits
à l’auberge. Nous avons donc encore un peu de temps dans cette ville. Nous
avons et rencontrons pas mal d'autres jeunes en vadrouille à l'auberge de
jeunesse, beaucoup sont là pour quelques mois. Nous apprenons beaucoup de bons
plans pour la suite de notre voyage en discutant avec l’un ou l’autre.
L’ambiance est très décontractée. Nous découvrons d’autres endroits
sympathiques lors des jours suivants, en longeant la côte, marchant dans les
rues de la ville qui a retrouvé un peu son calme. Il y a de nombreux monuments
colorés, de nombreuses églises, qui s’enchevêtrent dans ce paysage vallonné.
Pourtant elle n’a pas le même charme que Rio. Elle ne possède pas de grandes
plages. La sécurité n’est pas optimum. De plus, nous avons vraiment envie de
nature lors de ce voyage. Il est grand temps de découvrir certaines beautés de
ce pays. Nous en faisons une première introduction, le dernier jour dans la
ville, en nous rendant dans un très grand parc en sa périphérie. Lors de ce
séjour à Salvador, nous aurons eu, quotidiennement, la chance d’assister à un magnifique coucher
de soleil et cela n’a pas de prix. Le vieux centre éclairé est aussi beau de
nuit.
C’est d’ailleurs à ce moment-là de
la journée, le samedi 13 février que nous prenons un bus de nuit pour le parc
national de la Chapada Diamantina. Nous avons décidé de visiter ce lieu en deux
étapes. La première consiste à nous rendre dans la vallée de Capao. Nous y
trouvons une chambre pour une somme modique et un confort sommaire. Cela correspondant
néanmoins et parfaitement à ce que nous recherchons. Capao est un petit village
perdu au milieu de nulle part. Cela fait du bien de se retrouver en pleine
nature dans une ambiance totalement différente de celle que l’on peut trouver
dans les grandes villes de la côte. Nous nous sommes enfoncés dans les terres
brésiliennes et nous n’allons pas le regretter. Une fois installé, nous
décidons de nous rendre dans une des plus grandes attractions de la région; la
«Cachoeira de Fumaça» (chute d’eau). Cette dernière se trouve dans le parc
national, dans un paysage magique de falaise abrupte qui domine toute la
région. Nous traversons un paysage vallonné avec une végétation peu abondante
mais intéressante. Nous y observons quelques animaux, surtout des oiseaux, et
en particulier de nombreux colibris. Ils sont tellement beaux à regarder, avec
leurs battements d’ailes si rapide et leur capacité à se déplacer à une vitesse
fulgurante. Au bord des falaises, nous découvrons la fameuse chute d’eau qui
n’est pas très importante en ce moment. Il s’agit même seulement d’un simple
filet d’eau. Mais l’important est ailleurs car l’aplomb de ces falaises et la
vue font de ce lieu un endroit spécial. Nous jouissons de la beauté et
tranquillité de ces paysages. Puis nous nous baignons dans la rivière en amont
de la chute. Des libellules nous offrent un spectacle un peu tendancieux mais
c’est plutôt drôle à observer. Rentrant vers le village, la nature continuera à
nous affubler de vue à couper le souffle.
Vous n’imaginez pas le plaisir de
nous endormir avec la vue sur les étoiles et de se réveiller avec le chant
mélodieux de différents oiseaux… Je pars courir à l’aurore pour profiter encore
plus de ces lieux en solitaire. Je découvre alors de vrais bijoux, que je
souhaite partager avec Lucie, pendant la journée. Après son réveil, après le petit-déjeuner,
après avoir préparé nos sacs pour la journée, nous partons randonner vers la
«Riveira Preto et la Cachoeria Rodas. Les couleurs des roches rosâtres et
rougeâtres se détachent allégrement de la nature très verte.
La journée est splendide et les
moments vécus intenses. Nous aurons tout de même deux frayeurs. La première est
à mettre à l’actif de Lucie. Alors que nous retournons, pour le coucher de
soleil, au premier lieu où nous nous étions arrêtés le matin, elle commence à
glisser sur les roches qui possèdent une pente non négligeable. Je la vois
passer devant moi impuissant. Elle semble prendre de plus en plus de vitesse. Cela
pourrait se révéler très dangereux, si elle n’arrivait pas à stopper cette
descente. Heureusement, elle arrive finalement à s’accrocher à un bout de roche
et à se stopper au milieu de la pente. Je me dépêche de la rejoindre. Elle est
encore sous le choc. Elle ne réalise pas totalement ce qui vient de se passer. Elle a un peu mal à la cuisse droite mais ce
n’est qu’un moindre mal. Elle aura un bleu énorme qu’elle va arborer pendant
plus de dix jours. Elle a un peu mal en marchant, lors des trois premiers jours,
mais encore une fois, nous venons sûrement de passer à côté de quelque chose de
plus grave.
La deuxième aura lieu sur le chemin
du retour. Nous tombons nez-à-nez avec un serpent noir et rouge. Nous le
laissons traverser le chemin et l’approchons un peu sans l’importuné. Il ne
nous inspire pas confiance. Effectivement, un local nous confirme, quelques
minutes plus tard, qu’il s’agit d’un serpent Corral, très venimeux. La journée
a été riche en bons moments simples mais aussi en émotion. Comme souvent depuis
le début du séjour, nous nous couchons des souvenirs pleins la tête…
Dès le lendemain matin, après que
j’ai couru, ramassé des mangues, faits les courses, pendant que Lucie dormait,
nous prenons notre petit-déjeuner… ce dernier est simple mais agréable avec du
thé, des céréales, du pain et du miel et des fruits tropicaux! Nous avons
décidés de partir, dès ce troisième jour, de l’autre côté de ce parc national.
Pour se faire nous utilisons les transports en commun. Nous le contournons par
le nord, pour arriver dans la ville très touristique de Lençois. Cela nous
prend toute la matinée et le début d’après-midi. Nous arrivons lors de la
sieste quotidienne. La ville semble morte ou du moins tout est fermé ou presque
et elle tourne au ralenti… Les premiers hôtels ou auberges de jeunesse sont
très chères. Elles n’ont rien d’exceptionnelles qui plus est. Nous continuons à
marcher dans les rues. Le seul camping
en ville est beau et bien entretenu mais vide de monde Les prix ne nous semblent
pas raisonnables du tout car 40% plus cher que la chambre que nous avons eu les
2 dernières nuits. Nous continuons alors nos recherches. Demandant à un local, qui discute à l’ombre sur le bord
de la route, des renseignements, il va
tout d’abord nous indiquer une première adresse. Nous revoyant revenir, nous
lui expliquons plus en détail notre situation… Il pense alors à une solution
autre et meilleure. Il appelle une connaissance. Puis va nous montrer le chemin,
jusqu’à une maison d’hôte. Il s’agit de la maison de Patty, qui habite en bout
de village. Sa maison est propre et très bien entretenue. La décoration un peu
kitch mais un bon feeling passe et nous arrivons à négocier enfin un prix
raisonnable. Elle nous dit seulement que, pour ce prix-là, le petit-déjeuner
consistera seulement à un peu de pain avec du fromage et du café. Cela nous
convient parfaitement et nous prenons nos quartiers dans notre chambre. Nous
discutons un peu avec la propriétaire qui possède vraiment quelque chose qui
nous touche. Puis nous décidons de trouver un restaurant au kilo (toujours ce
principe de buffet) pour assoupir notre faim à plus de 14h00. Nous trouvons un
restaurant très sympa et dégusterons des mets locaux à notre convenance.
Ensuite, Lucie a envie un peu de
prendre son temps et de prendre soin d’elle. Elle décide donc de rentrer à la
maison, pendant que je vais découvrir un peu les environs et décide de me
rendre à différentes cascades. Nous fixons une heure pour se retrouver sur la
place principale et allons passer un moment séparé. Elle me dira à mon retour
avoir aimé ce petit temps pour elle et que cela lui a fait du bien simplement. Mais
elle me dit aussi que je lui ai manqué et qu’elle est contente de me retrouver.
De mon côté, j’ai crapahuté à droite
et à gauche. J’ai trouvé de super coin avec une rivière, au niveau d’eau très
bas, mais de supers bassins creusés naturellement dans la roche. J’ai découvert
de superbes petites cascades, des coins de nature agréables, un super point de
vue sur la région et même des petits endroits presque secrets avec des petites
chutes d’eau dans des grottes, ou des passages à travers de gros rochers, le
long de la rivière, en escaladant un peu. J’ai rencontré le long de ce même
cours d’eau, un monsieur qui s’est installé là. Son coin cuisine se trouve sous
un gros rocher, et sa chambre consiste en une vielle tente en piteuse état. Je
salue cet étrange bonhomme avec sa longue barbe. Même si l’échange fut bref, il
y aura eu un beau sourire, un pétillement dans les yeux, une belle interaction
entre nous deux. Cela fait partie des moments qui restent toujours un peu hors
du temps et que tu ne peux pas oublier. Tu ne sais jamais pourquoi et comment
cet homme est arrivé là. Tu ne connais pas sa vie, tu ne veux surtout pas le
juger comme lui ne semble pas le faire pour toi. Il y a seulement une
interaction entre deux êtres humains qui est belle et forte. C’est cela que tu
retiens ni plus ni moins…
Sinon, je ne l’avais pas encore dit
à Lucie. Mais j’ai vu un super serpent un autre. Ce moment était magique. Je ne
lui ai pas dit car je sais qu’elle adore voir ces créatures dans la nature, que
les deux seuls qu’elle a vu c’était avec moi et qu’elle aurait eu un peu «les
boules» de n’être pas à ce moment-là à mes côtés… Mort de rire, c’est drôle
aussi de se taquiner même par écrit. C’est vrai ce que je dis concernant son
intérêt de voir des serpents en nature, mais je plaisante concernant le fait
que j’en ai vu un ce jour-là. Simplement envie par ces quelques lignes de vous
faire part de l’état d’esprit dans lequel je me trouve. Le fait, que nous
aimons bien nous taquiner, est réel. Et nous aimons jouer ensemble et avoir de «bons
délires»…
Nous passerons notre soirée à
grignoter différents mets; légumes, pain, crème, biscuits, gâteaux… glanés dans
différentes échoppes. Mais avant cela, nous aurons réservés un tour pour le
lendemain pour découvrir des merveilles de la nature qui se trouvent dans la
région. Elles sont assez éloignées et pas accessible en transport en commun. Les
tours opérateurs nous préviennent que ce n’est pas la meilleure saison pour
voir l’un et, que l’autre n’a pas des couleurs aussi resplendissantes que
d’habitudes en raison des très fortes pluies de ces dernières semaines, de
l’effet «El Nino» plus fort que jamais cette année. Mais nous voulons vraiment
découvrir ces spécificités de la région et ne reculons pas devant la dépense
malgré l’intérêt un peu diminué.
Le lendemain, nous ne regrettons pas
du tout notre choix, bien au contraire. Nous allons visiter deux sites
principaux qui se trouvent sous terre. Le trajet en van est déjà très agréable.
Nous passons par de beaux paysages, traversons de grands cours d’eau,
apercevons des cascades, des oiseaux. Puis nous arrivons au premier point
d’intérêt; le «Poço Encantado». Ce n’est pas la bonne période pour voir le
rayon de soleil pénétré à l’intérieur de la cavité et refléter sur l’eau. Mais
nous mettons tout de même nos casques, équipés de lampes, et partons après
quelques minutes en spéléologie! Celle-ci ne sera pas remarquable. Nous
n’allons pas découvrir de nouvelles galeries, voir des phénomènes naturelles
encore inconnus. Nous marchons seulement quelques centaines de mètres à travers
un paysage de stalagmites, stalactites, ou colonnes. Puis nous découvrons cette
merveille naturelle de quelques dizaines de centimètres carré. L’eau est d’un
bleu pur et vif. Cette grotte est magnifiée par ce point d’eau sans égal qui
remonte de sources souterraines, filtrées par des roches spécifiques. Nous
passons de longues minutes à observer le magnifique spectacle que nous réserve
«dame nature», «La Pachamama», comme direz certains. Nous aurions envie de nous
jeter dedans, mais cela est heureusement interdit car même si l’eau fini par
sortir de ce lieux cela se fait par un processus qui prend énormément de temps.
Nous l’aurions souillée si rapidement avec nos crèmes solaires, nos saletés… Et
puis, la journée n’est pas encore finie.
Nous partons vers un autre site qui,
malheureusement, lui a été plus affecté par l’effet «El Nino» et les pluies
torrentielles de ces dernières semaines. Il s’agit aussi d’un point d’eau
souterrain. Mais ce dernier a un débit
d’eau plus important. Nous y arrivons après être passé à un passage à gué, où
les papillons étaient présents par dizaines. Avant de descendre pour découvrir
cette rivière souterraine, nous mangeons à un buffet bien garni. Nous discutons
voyages, aventures, et pays à découvrir avec
d’autres étrangers. Puis muni de notre maillot de bain, masque et tuba, nous
descendons vers le gouffre où des
abeilles règnent en maître sur le pourtour supérieur. Nous n’allons pas les
importuner et continuons à descendre. Le «Poço Azul» a perdu de son éclat bleu
et il est devenu plutôt verdâtre. Mais l’expérience va tout de même rester très
agréable. Nous prenons un malin plaisir à découvrir cet endroit avec Lucie.
Nous en ressortirons une nouvelle fois avec un grand sourire. La journée fut
belle et le groupe plutôt sympa.
Le lendemain, nous ne partons qu’en
fin de soirée, après 23h00. Nous avons donc la chance de pouvoir encore
profiter d’une journée pleine à Lençois. Cela commence comme la veille par un
petit-déjeuner gargantuesque que Patty nous a préparée. Elle nous avait dit que
la négociation du prix de la nuit aurait une répercussion sur ce dernier mais
c’est loin d’être le cas. Sur la table, nous trouvons du lait, du café, du thé,
du yaourt, du pain, du fromage et du jambon, de la confiture, des fruits et un
gâteau entier. En plus pendant le petit-déjeuner, elle nous apporte de la
semoule, un fruit à goûter et une autre spécialité. Nous sommes un peu gênés au
début mais profitons finalement de ce super repas très fin. Nous discutons avec
elle et apprenons beaucoup plus sur sa vie, sa maison, ses chats, l’histoire de
la ville, les coins à visiter, etc… Dès la veille, nous avons goûtés des glaces
qu’elle fait elle-même et qui sont succulentes. Nous n’en reprenons pas le
matin mais nous savons déjà que nous craquerons pour notre plus grand plaisir à
notre retour de la randonnée du jour.
Nous partons explorer les environs
et découvrons de vrais petits paradis! Entre la forêt, les cours d’eau, les
cascades et les quelques petits animaux, nous sommes gâtés. La journée passe
néanmoins très vite. Après quelques glaces, un petit repas rapide, nous nous
apprêtons déjà à partir explorer d’autres endroits magiques de ce pays. Nous
voyageons de nuit et rejoignons en premier lieu, la côte et Salvador de Bahia.
Le voyage de nuit se passe bien
surtout que nous arrivons tous les deux à dormir dans ces bus assez
confortables. Arrivant à Salvador, nous décidons de directement partir plus
haut, vers le Nord, sur la côte, à la limite de l’état de Salvador. Ça tombe
bien un bus y part quelques minutes plus tard! Le trajet est assez long et le
temps n’est pas au beau fixe. Du fait que cet arrêt n’était pas dans le
programme original, nous changeons encore au dernier moment. Nous voulons
partir plus vers le nord en direction de Recife et Olinda.
Une fois encore le timing est assez
bon car un bus par immédiatement pour rejoindre la ville. Nous gagnons très
vite Aracaju. Nous réservons alors nos billets pour un autre bus de nuit,
passons le début d’après-midi dans un restaurant au kilo avec wifi, puis
regagnons la gare routière. Nous partons en début de soirée et arrivons en
plein milieu de la nuit à Recife. Cette dernière est éloignée du centre-ville,
par laquelle elle est reliée par un métro, fermé à cette heure-là. Nous
décidons donc de trouver un petit coin, près d’un magasin ouvert et du poste de
garde, pour installer nos matelas par terre. Je relie nos sacs avec la chaîne
métallique que je possède. Je me sers de mon petit sac-à-dos comme oreiller.
Puis nous nous endormons dans ns duvets. Nous dormons tous les deux très bien.
Au petit matin, quand l’activité prend son envol dans la gare routière, la
personne en charge de la sécurité vient me voir. Très gentiment, il m’explique
que le métro est ouvert et que nous ne pouvons plus rester là pour dormir. Cela
tombe bien car nous voulons profiter de cette journée et nous rendre dans la
ville d’Olinda qui est maintenant la banlieue de Recife. Nous prenons le métro
et arrivons en plein centre de cette grande mégalopole. Nous avons faim mais
surtout envie de manger des choses saines comme des fruits. Dès la journée de
la bouche de métro nous sommes gâtés. Un petit marchand vend des fruits prédécoupés.
Nous lui achetons donc une salade d’ananas et de mangues et des bananes au
détail. Marchant un peu vers le bord de mer, nous sommes surpris de voir que ce
dernier est privatisé tout le long de l’Avenue et que nous ne pouvons même pas
l’apercevoir. Nous arrivons finalement à un marché où nous allons compléter nos
achats de fruits et légumes.
Essayant de rejoindre Olinda, nous
croisons des personnes très charmantes, qui nous aident pour sauter dans le bon
bus en direction du centre-ville. Là, un chauffeur de taxi-moto, avec une carte
de guide touristique nous accompagne sans contrepartie dans un petit hôtel très
sympa. C’est le propriétaire qui vient nous ouvrir. Hilton a un style bien à
lui. Il est très sympathique. Il nous propose une chambre modeste mais
parfaitement à notre convenance, même au niveau du prix. Il nous propose même
de nous servir au buffet du petit-déjeuner car tous ces convives se sont déjà
restaurés. Nous acceptons cette offre sympathique surtout que les mets que nous
consommons sont délicieux.
Après un peu de repos, nous partons
découvrir le centre-ville historique très coloré. C’est un vrai bonheur de se
promener dans ces rues, de pouvoir admirer la mer de différents points de vue
et tous ces monuments qui ont une histoire. Une fois n’est pas coutume dans ce
voyage nous faisons quelques visites culturelles. Puis nous trouvons quelques
empanadas et autres plaisirs gustatifs en guise de déjeuner. Nous arrivons
finalement pas très loin de notre hôtel sur une des places majeures de la ville
quand nous sommes arrêtés par de la
musique. Dans un grand préau municipal privatisé pour l’occasion, un groupe
spécial du carnaval s’est réuni pour faire un retour de cet événement qui vient
de se terminer il y a quelques jours. Ils semblent bien s’amuser. La fête bat
son plein, et nous, nous sommes derrière la palissade en fer forgé à regarder
ce «spectacle» depuis quelques secondes. Des personnes de ce groupe nous
remarquent. Ils discutent entre-eux pendant un lapse de temps assez court puis
interpelle un homme de l’organisation. Ce dernier marche et vient vers nous d’un pas décidé. Non, il ne vient
pas refouler des personnes qu’ils auraient pu considérer comme nuisible. Ces
brésiliens, avec leur convivialité et leur sens aigu de l’accueil veulent nous
inviter à prendre part à cet événement à leur côté. Nous acceptons volontiers
leur offre et rentrons donc dans l’antre de cette manifestation.
La musique bat son plein alors qu’un
groupe joue sur scène. Quelques personnes dansent, les autres discutent,
mangent et boivent. Tout est ici gratuit et à volonté. Après avoir échangé un
peu sur le pourquoi de cet événement et que nous leur ayons un peu raconté
notre histoire, ils nous invitent à prendre une bière au bar. Ils nous
indiquent aussi où nous pouvons nous restaurer et déguster la meilleure
feijoada (plat typique à base de lentilles et de viandes) que nous mangerons de
notre séjour. Plusieurs personnes curieuses viennent à notre rencontre. Nous
allons parler successivement brésilien, espagnol, anglais et parfois un mixte
des trois, pour notre plus grand plaisir… Nous retournons aussi plusieurs fois
à un stand de cocktail, où deux barmans cubains font selon la commande des
Capairinha, Mojito, Cuba Libre, et autres cocktails à base d’alcool blanc provenant
de la canne à sucre! Nous allons danser, rigoler, manger, boire sans se rendre
compte des heures qui s’égrènent. Nous les avons rejoints en fin d’après-midi
et nous ressortons alors que la nuit est tombée depuis longtemps. Nous avons vu
un beau coucher de soleil donnant de belles couleurs sur la mer et surtout
passé un moment inoubliable, exquis. Puis nous tirons notre révérence avant la
fin de la soirée, quand nous estimons que le moment opportun est venu. Nous le
faisons surtout après avoir salué les personnes qui nous ont permis de vivre ce
moment de fête. Nous avons plongés encore plus dans la culture à proprement dit
du pays et surtout de leur mode de vie, qui n’est pas qu’une simple parenthèse
dans l’année au cours du carnaval… Nous arborons un grand sourire et cet
instant de vie restera à jamais gravé dans nos mémoires…
Avant de rentrer, nous marchons un
peu en front de mer. Là, Lucie sera de nouveau émerveillée par un regroupement
de chat, mais, il est vrai que celui-ci est impressionnant, elle comptera sur
le moment un total de 32 chats réunis au même endroit ! Puis regagnons
notre hôtel. Depuis le début de ce voyage, comme souvent dans cette situation,
nous sommes totalement déconnectés de beaucoup de réalité. Mais une nous
rattrape dans notre chambre. De nombreux moustiques volent entre les 4 murs de
la pièce. Or nous sommes à l’épicentre et le point d’entrée du virus Zyka au
Brésil. Depuis quelques semaines, ce virus est partout dans les médias même en
Europe. Ce vieux virus, originaire d’Afrique, dont nous n’entendions plus
parler vient de refaire une virulente apparition. Ce petit insecte, une fois
encore, est porteur d’un virus affectant l’homme. Cette fois-ci, ceux sont les
femmes enceinte qui sont concernées car cela provoquer la malformation de leur
bébé et des conséquences irrémédiables pour ces derniers. Nous avons suivi
cette information avant d’arriver dans le pays et nous avons continué à nous
renseigner sur les avancés des recherches concernant cette maladie encore très
mal connue. Nous nous n’affolons pas outre-mesure. Nous prenons les précautions
nécessaires, mettons de l’anti-moustique et restons positifs. En revanche, cela
nous touche un peu à chaque fois que nous avons croisés une personne enceinte.
Nous gardons un œil sur les informations mais continuons notre périple sans
trop se soucier de cette épidémie.
Nous ne voulons pas rester trop
longtemps en ville car la côte nord du pays devrait nous réserver d’autres
belles surprises. Après avoir pris un bon petit-déjeuner, en piochant dans tous
les plats de ce copieux buffet, après avoir profité encore de l’ambiance de la
ville, nous continuons notre chemin. Nous nous rendons dans un haut-lieu
touristique et balnéaire de la côte, qui porte le nom de Praia de Pipa. Nous y
arrivons à la nuit tombée. Je propose donc à Lucie de faire du camping sauvage
près de la plage pour avoir une vue imprenable, économiser une nuit et
expérimenter encore un peu plus le mode de voyage, que j’ai pu effectuer
ultérieurement. Elle accepte ma proposition même si je ne la sens pas plus
enjoué que cela, en envisageant cette perspective. Le lendemain matin, je
comprendrais un peu plus pourquoi!
Nous trouvons donc un endroit fort
agréable, près d’une croix, à seulement quelques hectomètres de la civilisation
mais surtout avec la vue sur les deux baies principales.
Après avoir monté la tente, avoir
profité de la nuit étoilée et de la lune, je m’endors sans demander mon reste.
Je me réveille plus que habituellement au cours de cette nuit. Ce n’est pas que
le confort est trop sommaire pour moi, ou que je sois mal installé, mais plutôt
je dois sentir après chaque phase de sommeil, lorsque je suis dans un sommeil
légé, qu’à côté de moi, Lucie bouillonne. Elle ne va pour ainsi dire pas dormir
de la nuit, seulement somnoler après
avoir réussi un peu à se raisonner. Elle s’imagine un tas de scénario, entendra
des bruits qu’elle a modifiés dans son esprit. Elle redoute qu’une personne
ouvre la tente et nous agresse. Je la charriais déjà auparavant sur le fait
qu’elle avait regardé, étant jeune, beaucoup trop de films d’horreur. Je peux
alors m’en donner à cœur joie les jours suivants.
Elle n’a presque pas dormie. Par
effet boule de neige, je n’ai pas si bien dormi que cela. Peu importe, le
soleil se lève quand nous sortons de la tente. Nous plions cette dernière et
prenons notre petit-déjeuner avec une vue imprenable sur la mer, et le sable
coloré de cette région. Nous nous rendons dans le village où nous allons opter
pour un des campings qui nous semblent très agréable. Après avoir remonté notre
tente en quelques minutes, nous nous n’attardons pas sur place. En effet, c’est
le matin, sur une des plages que nous avons le plus de chance de voir des
dauphins jouer avec les vagues. Nous attrapons un petit-déjeuner au passage et
filons vers ce lieu. Nous ne sommes pas déçus de notre choix. Avant que la
majorité des touristes arrivent, avant que le soleil ne chauffe trop, nous
apercevons des dauphins sauter le long de la côté. Je vais essayer de nager
avec eux. Ces derniers étant assez craintifs, je ne les approcherais jamais à
moins de quelques mètres.
Une fois de plus la journée s’écoule
au grès du vent, des beaux paysages, des baignades, des dégustations des mets
que nous avions emmenés avec nous et d’autres que nous achetons aux marchands
ambulants. Après avoir pris un bon bain de soleil et d’eau de mer, nous
regagnons la ville. Dans le camping avant de prendre notre douche, nous avons
le plaisir de voir de très près de petits singes qui vont même venir manger
dans nos mains après qu’un habitué des lieux nous ai fournis des gâteaux qu’ils
adorent. Ce type d’événement n’arrive qu’en voyage et c’est ce qui fait que ce
dernier est toujours aussi exceptionnel. Après nous être concocté un petit
cocktail, après avoir diné nous profitons discrètement et très raisonnablement
des plaisirs de cette station balnéaire. Ils ont copiés sur le modèle
américain. C’est drôle de voir cette ville qui brille de mille feux avec toutes
ces boutiques de vêtements et de souvenirs, ces bars qui ne manquent pas
d’imagination et de rabatteurs aussi pour attirer les passants. Leur décoration
et de multiples lampions donnent parfois vraiment envie de s’installer dans une
ambiance cosy, parfois beaucoup moins…
Nous ne rentrons pas tard. Une bonne
nuit sera nécessaire surtout pour Lucie qui pourrait sinon très vite manquer de
sommeil. D’ailleurs, malgré nos différences de rythme, de besoins de sommeils
et de repos, nous nous adaptons plutôt très bien l’un à l’autre. Nous arrivons
à trouver un compromis qui permet à chacun de profiter du temps imparti, le
plus souvent ensemble, en respectant nos besoins vitaux. Sur le plan de notre relation, elle évolue
très positivement même si cela va passer par quelques clash, pas forcément
agréables mais sûrement indispensables pour faire avancer nos sentiments et la
compréhension de l’autre dans le bon sens. Un des plus gros se passe lors de
notre prochain arrêt en direction du nord. Après avoir un peu profité de
l’ambiance de Praia de Pipa, nous partons pour Natal. Il s’agit d’une grande
ville qui n’est qu’un «hub» (centre névralgique dans ce cas de transport) qui
nous permettra de partir vers la ville de Canoa Quebrada. Une fois de plus,
nous allons voyager de nuit. Nous avons donc toute l’après-midi pour découvrir
rapidement la ville. Nous nous contentons du bord de mer, d’un petit plateau de
fruits de mer et d’une ballade dans les beaux quartiers mais aussi les
quartiers populaires autour de la gare routière. Nous y retrouvons Pauline et
François, un couple de Français voyageant pour 6 mois, à qui j’avais donné
quelques informations rapides à Salvador de Bahia et que nous avions recroisés
dans les rues de Praia de Pipa, à notre arrivée deux jours auparavant. Nous
allons passer plus de 2h00 à discuter de choses et d’autres. Ils prendront leur
bus directement en direction de Jericoacoara alors que nous partons 1h00 plus
tard pour Canoa Quebrada.
Le lendemain, au lever du soleil,
après avoir dormi dans le bus et une station de bus intermédiaire, nous
arrivons sur ce bord de mer très agréable. L’endroit est plutôt idyllique…
Non, non, je ne noie pas le poisson
dans l’eau. Je ne change pas de sujet et passe rapidement sur ces tensions qui
sont existantes à ce moment. Elles ressurgissent en raisons de quelques
broutilles, des sentiments exacerbés, et surtout des non-dits créés par une
situation finalement pas si évidente que cela, quand nous avons appris à
vraiment nous connaître, vivre ensemble lors de mon retour en France. Pleins de
petites choses, des dynamiques personnelles différentes, un état d’esprit pas
totalement en accord, ont créés cette situation, qui malgré la beauté de notre
relation et des moments vécus, est un peu brinquebalante. Les bases solides de
nos échanges par mail et Skype ne se sont pas totalement concrétisées lors des
premiers instants passés ensemble en France. Pourtant, nous avons cru, nous croyons
à en un futur radieux ensemble. Nous partageons tellement de choses en commun
et avons tellement de beaux projets que nous aimerions partager. Il ne manque
plus qu’un déclic pour que cette fusion sentimentale et physique enflamme totalement
notre relation amoureuse!
En attendant cela va passer par un
gros clash que nous aurions voulu éviter mais qui va être salvateur pour la
suite. Il déclenchera de beaux échanges, qui nous ferons plus tard, relativiser
la situation et surtout comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là. Nos deux
forts caractères, le fait que nous soyons assez têtus, voire parfois bornés ne
sont pas non plus à négliger. Nous avons déjà eu une grande discussion lors
d’un trajet en bus, qui a remis beaucoup de choses à plat. Avec une perspective
différente pour chacun de nous, pour la compréhension de l’autre, les choses
vont évoluer vite. Mais quelque chose manque encore pour que, définitivement,
l’harmonie règne.
A ce qu’il paraît, il y a toujours
des hauts et des bas dans les couples, il faut parfois descendre presque plus
bas que terre pour ensuite rebondir et aller encore plus haut. Même si je
préfère toujours rester vers les sommets, nous allons passer un moment
difficile les deux jours suivant. Mais comme vous pourrez le constater plus
tard, nous allons le vivre pleinement. Cela va renforcer plus que jamais une
relation magique qui a commencé d’une façon tellement romantique et tellement
improbable à plusieurs milliers de kilomètres de la ville de notre enfance.
D’ailleurs c’est assez drôle car, il
y a des milliers, que dis-je des millions d’année quand les continents ne
former qu’un seul et unique bloque; la Pangée, le Togo et le Brésil étaient
presque voisins. Or nous avons remarqués avec Lucie que les paysages sont
parfois similaires. La latérite est présente, la végétation est similaire sur
les bords de mer avec les palmiers ou dans les terres avec des arbres assez
petits. Il y a aussi les vendeurs et les étals dans les rues, les odeurs de
poissons du marché, les animaux, les habitations des personnes ayant peu de
moyen dans les petits villages…
Mais revenons au moment présent.
Alors que tout se passe bien, que nous venons de prendre un petit-déjeuner en
bord de mer, avant de trouver l’hôtel où nous resterons pour la nuit, un
événement va créer un moment de tension comme il n’y a jamais eu auparavant
entre nous. Nous essayons de discuter, d’exprimer notre opinion mais rien à
faire le différent est trop lourd et chacun campe sur sa position. J’essaie
d’exprimer mon point de vue mais Lucie ne l’entend pas de cette oreille. Sans
le vouloir, nous avons touchés des points sensibles de l’histoire de l’autre,
nous avons provoqué une réaction en chaîne, où le point de non-retour n’est pas
atteint, mais il faudra quelques heures et une réflexion personnelle importante
pour être certains d’une chose. Malgré cette grosse tension, nous sommes très
bien ensemble et nous voulons plus que jamais que notre histoire à deux
fonctionne et que nous soyons heureux. Lors de ces quelques heures un peu
critiques, nous comprenons que nous tenons vraiment l’un à l’autre et que nous
voulons continuer l’un avec l’autre.
A vouloir régler ce différend tout
de suite, à essayer de résoudre une équation impossible à un instant T, nous
allons envenimer la situation. Nous décidons donc de passer la fin de journée
séparément. Je lui demande de venir se promener avec moi sur la plage mais
finalement nous ne restons pas l’un à côté de l’autre. Cela nous perturbe, nous
questionne, mais cela ne va finalement pas remettre en cause notre histoire. En attendant, je suis seul sur cette plage et
cela me fait drôle car ce n’est pas un choix. Je me promène le long de la
plage, sur les falaises rougeâtres et dans les dunes de sable. Je découvre un
parc important d’éoliennes dans la région. Je peux aussi voir des personnes s’adonnaient
à des activités que j’aime particulièrement; paramoteur et parapente en
utilisant les courants ascendants créés au niveau des falaises. J’aimerais
tellement gagner le ciel avec eux. J’aimerais avoir le matériel nécessaire avec
moi. Je resterais pourtant cloué au sol en cette journée, mais j’arrive
finalement à avoir l’esprit qui s’évade un peu. Je ne pense plus à ce qui me
tracasse depuis quelques heures. Je ferme les yeux et je vole avec eux. Je
pense aussi à mes amis avec qui je partage cette passion du vol. Puis en haut
des dunes, le coucher de soleil me connecte avec dame nature. Ces quelques
heures de répits m’inspirent une dynamique positive. Je reviens avec pleins de
bonnes intentions mais cela ne suffit pas à Lucie en cette soirée. Nous nous
endormons dans la même chambre sans avoir vraiment parlé. Nous aurons essayé
mais cela ne mènera pas à grand-chose. Lucie a beaucoup pleuré aujourd’hui et
elle pleurera encore une nouvelle fois…
La nuit ne fut pas la
meilleure que j’ai passée lors de ces derniers mois. Le lendemain matin, peu
après le réveil, nous essayons encore une nouvelle fois d’échanger sur les
points de discordances, sur ce qui fait qu’hier, nous n’avons touchés des
cordes très sensibles qui ont provoqués cette situation. Mais une fois encore,
chacun reste un peu trop sur sa position. Nous n’écoutons pas suffisamment
l’autre. Nous ne sommes donc pas prêts à tourner la page de cette mauvais
passe. Nous décidons seulement que nous ne voulons pas rester là. Nous prenons
un bus sur une distance assez courte pour le Brésil, soit un peu plus de 2h00
pour arriver dans un nouveau lieu assez connu dans cet état du Brésil. Nous
débarquons à Praia de Fontes. Nous trouvons une chambre sympathique. J’ai
besoin de prendre l’air de me balader le long de la plage, de me rendre dans un
lieu assez unique, appelé Morro Branco, qui possède des paysages très
spécifiques et de multiples couleurs de sable dans un même lieu. Certains
disent que le sable possède dans cet endroit 15 nuances de couleurs différentes.
Les plus remarquables sont le gris, le rouge, le jaune, l’orange et le blanc.
Je marche le long de cette côte déserte. Je marche dans des lieux plus
incroyables les uns que les autres. Les
formes, les couleurs, le mélange entre les dunes, la végétation rase, l’océan, créent un aspect lunaire d’une part mais si
vivant d’autre part. Des aigles et des vautours m’accompagnent. En leur
présence, je me sens plus légé. J’ai le sentiment parfois de pouvoir contrôler
l’esprit d’un d’entre-eux et de pouvoir voir à travers ces yeux! La magie opère
mais ne dure pas éternellement…
Sur le chemin du
retour, la présence de l’homme est omniprésente mais malheureusement pas sous
son meilleur jour. Il y a des déchets plastiques le long de cette magnifique
plage interminable et qui serait sinon presque inviolée. J’essaie de contribuer,
à ma façon, de diminuer ce nombre de déchets plastique incalculables qui se
retrouvent dans la nature. Je n’ai jamais compris et ne comprends toujours pas,
même si ce n’est pas leur priorité, comment dans des pays, surtout ceux en voie
de développement, la majorité des individus n’ont pas d’égare pour leurs
propres terres. Même si tous les moyens de recyclage et le tri sélectif ne sont
pas encore disponibles dans ces pays, les personnes devraient être éduquées aux
problèmes que cela engendre à court, moyen et long terme pour eux et pour notre
planète. Cela me fait penser à Lucie qui ramasse très régulièrement les papiers
et autres plastiques qui traînent sur le sol, surtout dans la nature…
Même si j’ai essayé de
ne pas trop penser à cette dispute de la veille, à cette incompréhension, mon
esprit revient toujours à cette même idée fixe… Les réflexions fusent. J’essaie
de me mettre à sa place et de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés à un
tel point. Puis, plus je me rapproche de notre chambre d’hôtel, plus j’ai
l’inquiétude de ne pas l’y trouver. Plusieurs fois, j’envisage le pire
scénario, le fait qu’elle ne soit plus là et que je l’ai définitivement
perdu… Ce n’est pas très souvent que je
suis négatif mais c’est le cas en ce milieu d’après-midi. J’ai peur, j’avance
le cœur serré mais une fois de plus cela me fait réaliser combien je tiens à
elle et combien je veux tout faire pour que notre relation continue d’être un
rêve éveillé, continue de nous rendre heureux ensemble. Je souhaite aussi notre
bonheur, à nous deux, en tant qu’individu, avec notre personnalité forgée au
cours de son histoire passée.
Arrivant à l’hôtel mon
cœur bat à la chamade. Fais-je trouver la chambre fermée, la porte close? Lucie
sera-t-elle là? Quand je la vois, allongé sur le lit, tout apprêtée, regardant
la télévision, esquissant un magnifique sourire, je comprends qu’il est temps
de passer à autre chose. Nous sommes tous les deux prêts. Tout d’un coup une
énorme tension se dissipe, mon esprit se libère de mauvaises pensées, mon cœur
se desserre. Cela se transforme immédiatement en une crise de larmes comme je
n’en ai que rarement eu au cours de ma vie. Je suis heureux mais je ne compte
pas revivre cela prochainement…
Lucie avait besoin de
temps pour elle. Elle avait besoin de prendre soin d’elle, de manger quelque
chose qu’elle aimait, de regarder la télé et de voir les choses aussi avec une
autre perspective. Nous avons à cet instant besoin l’un de l’autre. La discussion
est possible. Nous sommes contents de nous retrouver et de continuer sur des
bases saines. La fin d’après-midi est des plus agréables. Après une longue
étreinte dans les bras l’un de l’autre, nous avons envie de prendre l’air
ensemble. Nous partons flâner sur la plage, faire un apéro, puis nous dînons
dans un très bons restaurant local juste en bas de notre hôtel. Nous nous
sommes manqués l’un à l’autre
mutuellement et cela fait simplement du bien de se retrouver.
Nous dormons beaucoup
mieux la nuit suivante. Je partirais courir le matin assez tôt le long de la
plage, mais cette fois-ci en direction du sud. J’y découvre de jolis paysages,
de petites cascades qui se jettent sur la plage… Je me baigne aussi dans de
gros rouleaux alors que la pluie s’abat intensément pendant de longues minutes
sur la côte. Le soleil apparaissant pendant cet épisode pluvieux, je peux
admirer un magnifique et complet arc-en-ciel, dans les terres. Reboosté plus
que jamais, je rejoins ma chérie pour un petit-déjeuner inclus dans le prix de
la chambre que nous avons réservé. Ce dernier est succulent. Une fois encore,
nous sommes parés pour partir vers de nouvelles aventures!
Après quelques heures
de bus, nous gagnons la ville de Fortaleza. De là nous réservons un bus pour
une des dernières destinations dans ce pays. Le périple se fera de nouveau de
nuit. Nous avons donc toute la fin de journée pour profiter de l’atmosphère de
cette mégalopole. Nous y découvrons des
monuments architecturaux et culturels intéressants. Nous découvrons que même en
pleine ville, la faune et la flore tropicale sont présentes. Nous passons un
bout de temps sur un vieux ponton en bois pour admirer le paysage, la ville et
ces gratte-ciels, les surfeurs qui s’exercent à quelques mètres de nous. Puis
nous continuerons en longeant la mer et en découvrant de plus près ces
bâtiments modernes qui dominent le front de mer. La nuit tombée nous regagnons
la gare routière attendant notre bus qui ne part qu’à minuit et cela après
s’être concocté un dîner très agréable et avoir acheté quelques sucreries pour
le dessert.
Une fois encore, le
trajet en bus se passe sans encombre. A 4h00 du matin, nous devons tout de même
changer de moyens de transports. Nous prenons un petit bus, 4x4, ouvert sur
l’extérieur. Ce dernier va pouvoir emprunter les chemins de terre et de sable
pour nous mener jusqu’à la petite ville reculée de Jericoacoara. Bien sûr à
partir de ce moment-là, nous ne dormirons plus. Mais le spectacle est magique!
La lune éclaire un paysage sableux assez étrange. Nous avons le sentiment
d’être transporté sur une autre planète une fois de plus. D’ailleurs, ce n’est
pas totalement faux quand nous allons découvrir où nous allons atterrir. Nous
arrivons à notre destination finale avant le lever du jour. Les rabatteurs ne
nous proposant pas des prix qui nous conviennent pour le logement, et ne
trouvant pas par nous-même, nous décidons d’aller voir le lever de soleil,
depuis une colline, qui se trouve à quelques encablures de la ville avec tout
notre bardât. Nous ne verrons pas l’astre lumineux de notre galaxie transpercer
l’horizon, car les nuages ont fait leur apparition, mais nous avons un très
beau point de vue sur toute la région et ces spécificités que nous découvrirons
ultérieurement en les foulant une par une.
Nous venons donc d’arriver
à Jericoacoara. Il s’agit d’un super oasis au nord du Brésil. Cela se trouve au
milieu de nulle part mais le village est tout de même assez conséquent...
Cherchant un logement pas cher, après quelques recherches infructueuses par nos
propres moyens, nous sommes prêts à aller au camping. Sur le chemin, nous tombons nez-à-nez avec
une personne que j’avais remarqué dans le même bus que nous. Il n’a plus son
paquetage avec lui... Nous échangeons deux trois mots. Je lui demande s’il ne
connaitrait pas un endroit convenable et pas cher. Il a sûrement une
possibilité pour nous et celle-ci va finalement se révéler être une opportunité
de folie. Il est originaire du Chili mais vit dans cette ville depuis plus de
deux ans. Il est partenaire avec un de ces amis, un peu hippie. Ils viennent, au cours de la semaine,
d'ouvrir une maison, qu’ils ont transformée en auberge de jeunesse. Elle est
superbe, tout pimpante, refaite à neuf dans un style assez simple, avec un
mixte de peintures colorés très agréable. Elle possède une grande cuisine, où
ils nous proposent immédiatement de partager leur petit-déjeuner. L’ambiance est
décontractée. Mais la plus belle surprise reste la chambre qu’il nous propose.
Elle est situé sur les toits, avec deux grandes vitres, qui offrent une vue incroyable sur les dunes et la mer. Tout
cela pour une somme très modique! Nous sautons sur l’occasion. Parfois, je me
crois encore dans un rêve éveillé quand nous sommes dans une telle dynamique...
Et cela vaut pour le voyage mais aussi et surtout pour notre relation.
Après avoir pris le petit-déjeuner,
nous être reposés un peu, nous décidons d’aller découvrir les environs, à
commencer par la plage, l’océan et les dunes qui le borde. Après quelques éclaircies, de gros nuages
menaçant s’imposent rapidement au-dessus de nos têtes. Des pluies torrentielles
s’abattent. Au lieu de se replier vers la vile, nous décidons de
continuer. Pour nos sacoches avec tous
nos papiers et l’appareil photo, je possède dans mon sac-à-dos, un sac étanche
d’une capacité de trente litres qui permet de garder les choses qui craignent
au sec. Puis nous nous réfugions dans un
oasis dont nous a parlé le manageur de notre auberge. Cet endroit protégé par
des palmiers et traversé par un court d’eau semble comme un vrai Eden, où la
vie peut prendre forme d’une façon beaucoup plus intense que dans les paysages
désertiques à proximité. Nous y découvrons deux fermes qui semblent avoir
trouvé un endroit paradisiaque pour vivre décemment. Une fois la pluie passée,
nous regagnons la ville et décidons de continuer à longer la côte mais en
partant dans l’autre sens. Nous y découvrons de trop beaux paysages, dont un vrai
cliché de la région, avec une arche faite de roche volcanique, au bord de
l’océan. Il y a un mixte de couleurs phénoménale. Une fois encore la nature
nous donne une leçon. L’être humain n’a rien inventé et toutes les couleurs y
sont présentes naturellement… Après avoir passé du temps dans ces paysages
incroyables, nous rebroussons chemin. Nous prenons un en-cas dans un restaurant
avant de faire des courses et d’aller cuisiner dans la «maison du bonheur».
Nous avons regardés pour assister au coucher de soleil depuis une dune fameuse,
mais ce dernier ne fera jamais son apparition avant de disparaître de
l’horizon. Le soleil poursuit alors imperturbablement son cycle, malgré les
nuages. Cette journée a été magnifique et elle n’est que les prémices d’un beau
séjour ici.
En ce 28 février,
je vais courir au lever de soleil. Moi qui n’avais pas fait tant de sports que
cela pendant les 3 ans et demi, même si je faisais tous les jours de nombreuses
activités physiques, je garde un rythme assez important cette fois-ci. J’ai en
effet des objectifs sportifs quand je rentrerais. Cela nous permet aussi de
trouver notre rythme. Comme nous voulons partager le plus de choses ensemble,
je dois revenir pour que nous commencions notre journée à deux. En courant, je
garde un bon foncier pour le retour et je peux voir beaucoup plus loin qu’en
marchant. Pendant ce temps-là, Lucie continu de s’octroyer de bonnes grasses
matinées ou se détend en lisant des livres. Elle a, par exemple, lut le livre
«Soudain seuls» d'Isabelle Autissier, que j’ai ensuite dévoré. En tout cas, ce
matin elle dort profondément dans cette superbe chambre avec une vue imprenable.
Nous avons, à peine, dormi 4h00 la nuit
dernière dans un bus qui plus est. Ensuite nous avons marché, pris une grosse
averse, cuisinés et il n’est que 7h30 quand je reviens. Rien d’anormal qu’elle
soit donc encore au lit. Je lui prépare un petit-déjeuner avec des œufs, des
fruits, du yaourt, des jus, un thé, du miel… Nous sommes dimanche. Elle appelle
sa famille et sa mamie sur Skype, avant que nous commencions notre journée.
Tous les
voyants sont au vert dans notre voyage. Une superbe discussion, hier, lors de
notre promenade a encore resserré les liens et permis de comprendre ce qui
avait été un peu moins bien lors de nos retrouvailles et pourquoi. Une fois
encore, je peux constater que des discussions sincères et poussées entre deux
êtres humains permettent des avancées sensibles et très importantes dans une
relation et évite surtout les non-dits et les incompréhensions. Alors dans un
couple qui apprend à se connaître cela est une nécessité pour fonder de bonnes
bases pour une relation saine qui durera dans le temps.
Aujourd’hui,
nous allons vivre une très belle journée au plus près d’une nature splendide.
Nous commençons par nous rendre, en 4x4, au «Lago Paraiso». Cette lagune possède
de très belles couleurs. Certains individus ont eu la très bonne idée
d’implanter dans l’eau de petits cabanons avec des hamacs suspendus qui
trempent dans l’eau. Nous allons nous délecter de l’endroit, en dégustant un
déjeuner que nous nous sommes concoctés.
Puis, nous décidons de rentrer à pied, le long de ces 10 kilomètres pour
explorer et gravir les dunes qui se trouvent sur le chemin. Lucie n’a jamais
été dans de tels paysages. Je n’ai jamais vu des dunes qui s’associent à des
plaines herbeuses aussi vertes. Le contraste est saisissant. Nous découvrons de
vrais petits bijoux. Même si nous ne verrons pas un coucher de soleil
directement sur la mer, le ciel va s’enflammer à différents endroits, pas seulement
là où ce dernier disparait derrière l’horizon. Le spectacle est splendide et
nous le vivons seul au milieu des dunes avant de rentrer à Jericoacoara.
Dès le premier
jour sur place, nous avons croisés François et Pauline qui sont arrivés plus de
deux jours avant nous. Comme à Praia de Pipa, ils sont avec deux jeunes femmes,
avec qui nous allons cette fois-ci faire vraiment connaissance. Il s’agit de
Souad, une Franco Algérienne, vivant en Suisse, et terminant ses études de
médecine pour devenir chirurgienne gynécologue. Il y a aussi Krysta, une
pétillante Canadienne Anglophone, un peu exubérante, qui voyage plusieurs mois aussi! Dès le
premier soir nous allons apprendre des histoires très croustillantes, même très
gênante sur des événements qui lui sont arrivés récemment. J’aime me livrer à
mes lecteurs et leur partager mes expériences. Mais cela ne me concerne pas
directement et c’est trop choquant à mon goût pour être dévoiler… Au mieux je
peux laisser votre imagination débordante, envisager les situations extrêmes
dans lesquelles elle s’est fourrée ces derniers jours! Tout cela pour vous dire
que tout le monde est très vite à l’aise avec les autres et que l’ambiance s’en
ressent tout de suite avec de franches rigolades. D’ailleurs, nous prévoyons
peut-être rapidement de voyager quelques jours avec Souad et Krista. Nous avons
déjà pris rendez-vous la veille pour le soir même pour participer à une soirée
à l’auberge où Krista loge. Nous achetons ensemble, en début de soirée, le
repas et l’alcool pour la soirée. Cette dernière va s’articuler autour d’un jeu
de carte donnant des gages à chacun qui perd, dont le principal est celui de
boire son verre. Plus la soirée passe, plus elle est animée, plus certaines
personnes vont se lâcher et laisser exprimer leur tempérament naturel. Nous
nous couchons à plus d’une heure du matin après avoir bien mangé, bien bu et
bien ris. Nous avons eu le sentiment de passer une soirée avec de très bons
amis que nous connaissons depuis des années. Cela fait du bien pendant le
voyage d’avoir ce genre de moments uniques.
Le matin même,
à 6h00, nous nous réveillons pour une longue journée de trajet. Elle sera
pourtant ponctuée par de très beau temps d’arrêt. Cela commence par un trajet en 4x4 jusqu’à
Jijoca, où nous avions quittés le grand bus de nuit, à l’allée. Le bus pour
Paranaíba ne part qu’à 13h00, alors qu’il est 9h00 quand nous arrivons en
ville. Cela va pourtant nous permettre de découvrir l’autre côté de la lagune
Paraiso qui est encore plus belle. Cela commence sur des roulements de tambour
quand un couple d’oiseau nous fonce dessus. Ils protègent probablement leur nid
qui se trouve dans les roseaux à côté de nous. Le lieu est quasi-désert,
pourtant les multiples couleurs de l’eau sont plus belles. Nous décidons de
passer par un banc de sable pour faire le tour d’une partie de la lagune.
Malheureusement arrivant non loin de la ville, la lagune nous sépare toujours
de notre point de départ. Il n’y a pas d’autre choix que de passer à travers
cette dernière qui, en ce point, n’est pas très profonde. Pourtant l’expérience
va être très drôle. Lucie a horreur de la vase et encore plus quand elle ne
voit pas le fond. C’est le cas à plusieurs endroits et nos pieds, que dis-je,
même nos mollets, en entier, s’enfoncent dans cette dernière. Elle est en
panique. Elle ne contrôle plus vraiment ces réactions et elle s’affole un peu,
beaucoup… Il y a peut-être 150 mètres qui nous séparent de la rive mais ces
derniers vont être très longs. Même une fois sortie sur la terre ferme, Lucie
va mettre un peu de temps avant de retrouver ces esprits.
Je la charrie
et vais la charrier encore et encore à ce sujet. Et nous allons en rire
ensemble. Nous retrouvons Souad et Krista à la gare routière de Jijoca. Puis
nous prenons un premier bus puis un deuxième. Nous arrivons, alors que la nuit
est déjà tombée, à Paranaíba. Krista vient de trouver un prix en or pour une
chambre double dans un hôtel de la ville. Nous nous y rendons tous les 4 et
allons négocier le prix. Nous passons ensuite la soirée à essayer d’organiser
la suite du voyage et savoir comment nous nous rendrons le lendemain à notre
prochaine destination. Nous n’obtiendrons que des brides de réponses. Mais nous
choisirons finalement, le lendemain, de nous rendre au port de la ville et de tenter notre
chance sur les pontons, pour obtenir un trajet vers notre prochaine destination
et les «Lençois Maranhenses». Nous dînons finalement ensemble avec un autre
voyageur français avant de regagner nos chambres dans la foulée. Nous partirons
assez tôt le lendemain matin pour être sûr de trouver une option qui nous
conviendra…
Après un
petit-déjeuner légé, nous prenons deux bus, sans temps de latence trop
important entre les deux, et nous arrivons comme prévu au niveau de
l’embarcadère du Rio Parnaíba. Nous pensons avoir fait le bon choix. Nous
trouvons un local qui peut non seulement nous faire le tour d’un des plus grands
deltas du monde; le delta «Das
Americas». Il peut, en plus, pour un prix très raisonnable, nous laisser de
l’autre côté de ce dernier, dans la ville qui serait un nouveau point de départ
pour la destination finale de la journée. Nous acceptons et nous ne
regretterons aucunement notre choix. Ce brésilien est adorable. Il connaît très
bien le delta et nous en parle avec passion. Qui plus est, il possède un humour
assez fin que nous apprécierons tous. Nous découvrons la faune et la flore de
cette région. Il nous montre les différents écosystèmes des lieux. Il nous
explique la vie des locaux dans ce delta. Tour à tour, nous pouvons prendre les
commandes de ce petit bateau rapide. Finalement, arrivant au niveau du delta,
où le fleuve rencontre la mer, nous allons marcher dans un paysage splendide de
dunes de sable. La magie des lieux nous envoûte immédiatement. Nous y passons
plus d’une heure, avant qu’il nous dépose dans la foulée dans la ville, que
nous avions convenu ensemble au début de ce périple. Nous effectuons ensuite
deux transferts en camion 4x4 pour transports de passager. Nous traversons
encore des paysages assez exceptionnels que l’homme n’a pas encore trop
modifiés. Puis nous arrivons finalement d’arriver à Barreirinhas. La ville
s’est beaucoup développée autour du tourisme, car elle est la porte d’entrée
vers un des parcs nationaux les plus spectaculaires du pays. Malheureusement, nous arrivons un peu trop
tôt dans la saison pour avoir la chance d’admirer sa beauté dans son
intégralité. Nous pourrions prendre l’exemple de multiples oiseaux mâles, mais
aussi de certains reptiles et autres animaux, dont le plumage, les écailles ne
prennent leurs plus belles couleurs que lors de la saison de reproduction de
leur espèce. Là, il s’agit de paysages mais ces derniers ne sont pas encore
sublimés par l’eau qui s’immisce entre
chaque dune de la région, formant ainsi un paysage unique en son genre… La
saison des pluies n’a pas encore assez rempli les nappes phréatiques qui se
trouvent seulement à un mètre de profondeur sous le niveau bas de ces dunes.
Ces dernières n’ont donc pas encore «débordées», et l’eau n’est pas apparue en
surface. Peu importe, nous allons profiter tout de même agréablement des lieux
et sa beauté.
Après nous être
installé en arrivant dans une chambre pour 4, après avoir marché un peu dans la
ville, nous réservons un double tour pour le lendemain. Une dame d’une agence
nous a fait une bonne impression. La qualité des tours et du service, le
lendemain, ne font que confirmer les bonnes dispositions dans lesquelles nous
étions et le bon pressentiment que nous avions.
A 8h00 le lendemain matin, nous sommes déjà sur le pied de guerre pour
rejoindre son agence et participer au premier tour. Nous nous rendons avec 5
autres personnes dans un lieu où la nature a été généreuse en raison d’un cours
d’eau qui s’écoule dans son centre. Nous utilisons ce cours d’eau pour
descendre à l’aide de bouée gonflable. Cette activité est très relaxante. Le
cours d’eau passe à travers de beaux paysages verdoyants. Nous allons bien en
profiter et bien rire.
La dernière soirée et
dernière nuit tous les quatre sont tops. Ça a été vraiment très sympathique de
partager notre voyage, pendant quelques jours, avec deux autres voyageuses.
Mais nos routes doivent déjà se séparer. Avec Lucie, nous partons dans moins de
48h00 dans un autre pays, Souad part dans un autre état de ce «pays-continent»
et Krysta veut souffler un peu pendant quelques jours et surtout déterminer
quelle sera sa prochaine destination ou le prochain pays visité. Le lendemain
matin de bonne heure, nous prenons tout de même ensemble un transport qui nous
dépose à Sao Luiz. Krysta a choisi un hôtel un peu excentré du centre-ville.
Elle est donc la première à nous quitter. Avec Lucie, nous profitons de la
chambre que Souad a réservée pour stocker nos sac-à-dos pour la journée. Nous
passons un peu de temps avec elle mais nous la laissons aussi se reposer un peu
après le rythme soutenu que nous avons eu ensemble. Après avoir déjeuné
ensemble, nous visitons un peu le vieux quartier de la ville qui est classé au
patrimoine mondial de l’Unesco. Certains bâtiments possèdent des façades en
mosaïque mais je ne trouve rien de complétement transcendant à ces derniers.
Nous avons très vite fait le tour des lieux que nous voulions visiter. Puis
nous passons la fin de l’après-midi tranquille dans un des nombreux salons du
splendide hôtel colonial où réside Souad.
Le séjour au Brésil touche
à sa fin mais pleins d'autres aventures sont à venir! Ce dernier va même être
tonitruant. Je ne crois pas si bien dire et je n’imaginais pas une seconde que
je pourrais vous compter une telle histoire en me levant ce matin du 3 mars
2016. Pourtant je reste encore sous le choc de ce que je vais vivre en allant
effectuer une «simple tâche de la vie hebdomadaire de monsieur et madame tout
le monde».
Avant que le soleil se
couche, je décide d’aller faire quelques courses pour les heures et jours à
venir. Je me dirige vers un des plus grands supermarchés, qui se trouve à
proximité et à une distance raisonnable à pied. Alors
que je marche dans ce quartier historique et que je m’apprête à rejoindre la
place du marché, j'assiste
à un événement marquant. J’entends plusieurs déflagrations à quelques 250
mètres de moi! Je n’ai pas tout de suite compris ce qui s’est passé. Rapidement
plusieurs personnes se sont mises à courir, étaient hystériques, ou ont tentées
de ce mettre à l’abri. Je viens d’assister à un meurtre par balle quasi en
direct. Un homme vient d’être abattu dans sa voiture par un commando de deux
personnes. La voiture, qui a été criblée de balles, vient de s'écraser lamentablement
sur le Trottoir! Je ne saisis pas immédiatement la dangerosité de la situation
même si je ressens rapidement quelques sueurs froides! Je décide de ne pas
m’approcher de la scène du crime, même si certains brésiliens tentent de me
rassurer. Ils me disent que cela ressemble étrangement à un règlement de compte,
où seules les personnes incriminés et impliqués avaient un risque d’être
agressées. La zone n’étant pas
sécurisée, je décide de m’éloigner de la place du marché et de tout de même
faire quelques courses. Au retour, je peux constater que la police et même la
télévision sont déjà arrivées sur place. Un périmètre de sécurité a été établi
et de nombreux badauds se sont réunis
autour de la scène du crime. Je m’approcherais un peu plus près pour juger de
mes propres yeux de la situation et pouvoir prendre quelques photos…
Mais dans
un souci d’économie et d’organisation, nous nous apprêtons à partir pour un
très long périple de plus de 60h00. Notre avion partant très tôt le matin, nous
avons déjà décidés de ne pas prendre de nuit d’hôtel mais plutôt de dormir dans
l’aéroport. Après notre dernier repas avec Souad, nous nous y rendons donc et
attendons notre vol pour Rio de Janeiro. Nous attendons déjà de nombreuses
minutes à la station de bus, où de drôle de personnage passent. Heureusement,
il y a des personnes en charge de la sécurité et du bon fonctionnement de cette
gare en pleine air. L’aéroport est beaucoup plus moderne et pas du tout
glauque. Nous nous endormons pendant plusieurs heures dans un coin au calme.
Nous partons très tôt le matin et arrivons quelques heures plus tard, le 4 au
matin, à Rio. Nous ne repartons que tard dans la nuit… Nous improvisons donc
une petite escale sympa en sortant de l’aéroport… La transition a tout de même
commencé pour atteindre le prochain pays à visiter. Les anecdotes vont bon
train. Même si nous sommes encore sur le territoire brésilien pour plus de
24h00, nos têtes sont déjà ailleurs, un peu perdues dans les nuages à rêver à
toutes les beautés qui nous attendent!
Ce séjour au
Brésil nous a beaucoup plus. En plus des événements vécus, des paysages que
nous avons admirés, les brésiliens ont été très chaleureux, agréables et
aidant. Ils nous ont réservés un accueil très particulier. Partout où nous
avons été, ils n'ont eu de cesse de nous renseigner, aiguiller, accompagner et
orienter avec une gentillesse et un sourire communicatif et partagé! C'est vraiment
agréable et très courtois! Nous avons déjà pris de belles couleurs sur notre
peau qui est devenue mate malgré plusieurs couches de crème solaire journalière
(et non cette remarque n’est pas faite seulement pour faire plaisir à ma maman
qui travaille en dermatologie. Je connais bien les conséquences que peut avoir
le soleil sur la durée. Par exemple, en Australie, la publicité contre le
cancer de la peau battait son plein). Les moustiques et Zika ne nous ont pas
embêtés plus que cela. Le peu de piqûres que nous avons eu minimise grandement
le risque de contagion.
Nous avons
trouvés notre rythme de croisière ensemble. Avec Lucie, nous profitons des bons
moments à 100% avant le retour à la vie active. Cette dernière arrivera quoi
qu’il arrive très vite car le temps file à une vitesse incroyable encore plus
en voyage que jamais! Nous avons déjà envisagé la suite avec de nombreux
projets. Lucie a commencée à postuler pour des postes au cours de l’été 2016.
Elle envisage cela, en attendant que je trouve un travail digne de ce nom, et
que nous puissions nous installer à côté de l’endroit, où je serais embauché. Le
tourisme étant un domaine beaucoup plus large et disponible dans de nombreux
endroits, elle aura plus de facilité à chercher un travail à son tour, par la
suite.
Que ce pays semble très pittoresque et ces descriptions donnent envie d'aller le découvrir par soi-même. Le voyage à 2 semble vous rapprocher et vous faire découvrir l'un, l'autre. Et même si dans la vie active, cela sera autrement compliqué, cela vous permettra d'avoir des bonnes bases ensemble qui vous permettront certainement de trouver plus facilement des solutions à 2 en cas de problème.
RépondreSupprimerBonne continuation à vous deux. Bisous Papa