En ce 26 Avril, nous sommes arrivés à la moitié de notre
séjour aux Galápagos. Ce dernier prend une nouvelle tournure. Nous partons au
Nord de l’île de Santa Cruz, puis sur l’île de Baltra, pour rejoindre
l’aéroport. Nous retrouvons, en effet, les autres personnes qui prennent part à
la croisière et qui arrive directement du continent. Nous sommes pressés de
pouvoir rencontrer les touristes et l’équipage du bateau avec qui nous nous
préparons à passer les 6 prochains jours. Nous sommes aussi impatients de monter
sur le bateau, ce voilier, que nous avons choisis parmi de nombreuses
embarcations. Après avoir attendu un peu à l’aéroport, notre guide nous
rejoint. Luis est assez imposant mais il semble aussi très sympathique! En tout
cas, il nous met, tout de suite, à l’aise et nous rigolons déjà un peu.
Nous allons être très agréablement surpris quand 4 jeunes
suisses; 3 garçons et une fille, se disent être aussi de la partie. Les 3
autres personnes qui nous accompagneront sont déjà à bord. Ils ont déjà participé
à un autre itinéraire sur ce même bateau. A 6 avec le guide, nous gagnons donc
le chenal d’où nous allons rejoindre le voilier; L’Encantada, qui est au
mouillage! Avant même de partir à bord,
différents reptiles se dorent au soleil. Ils lancent le travail de notre guide
qui nous donne les premières informations sur cet archipel qu’il connaît
parfaitement. L’iguane terrestre qui occupent ce territoire, et aussi à Santa
Cruz, est impressionnant. En cette période d’accouplement, le mâle, qui nous
fait face, revêt de magnifiques couleurs jaune-orangé pour attirer les femelles
qu’il veut séduire et féconder.
Après quelques minutes sur place, nous prenons l’annexe du
bateau pour rejoindre l’Encantada, qui prône fier au milieu de la baie. Nous
faisons alors la connaissance des 3 autres passagers. Il s’agit d’une jeune
française; Laëtitia, voyageuse en sac-à-dos, et d’un couple de retraité anglais;
Richard et sa femme. Nous pourrions penser, en premier lieu, qu’il y aura un
gros décalage. Mais très vite, en discutant avec eux, nous comprenons qu’ils
sont vraiment jeunes dans leurs têtes. Ils ont choisi cette embarcation un peu
moins luxueuse, comme nous, pour ne pas être trop nombreux. Mais surtout, ils
ne voulaient pour ne pas être avec «des personnes très riches», «vielles», et
«imbus de leur personne», avec lesquels ils ne partageraient pas grands choses,
aucun sujets de conversation. En tout cas, l’ambiance est bonne sur le pont du
bateau par ce grand soleil. Tout le monde a le sourire. Nous découvrons aussi
l’ensemble de l’équipage; capitaine, chef cuisinier, ingénieur mécanicien, le
serveur intendant et, un matelot.
Ils nous montrent ensuite les quartiers qui nous ont été
attribués. Nous avons une cabine pour Lucie et moi. Comme sur tout voilier, la
place est limitée. Nous dormons donc sur des lits superposés. Peu importe, nous
ne comptons pas y passer trop de temps. Nous avons une salle de bain privative,
et cette chambre est cosy. Les lieux les plus importants sont le pont et la
salle à manger où nous passerons le plus de notre temps à bord (sans compter le
temps du sommeil et aussi les sorties sur la terre ferme ou en mer). D’ailleurs
c’est dans la deuxième que nous avons le droit à un pot de bienvenue. Pendant
ce dernier, notre guide nous explique le fonctionnement de notre croisière. Ils
nous donnent les règles de base. Il nous remémore le parcours et le programme
grossier de nos activités. Nous déjeunons à bord, comme pour tous les repas
lors de cette croisière. La plupart du temps, nous serons dans le Parc
National, où la réglementation est drastique. Les embarcations ne peuvent se
rendre dans certains endroits qu’à certains moments. Une fois à terre, beaucoup
de règles sont à respecter. Il n’est pas possible de sortir de lieux bien
précis et balisés. Il n’est pas possible d’y apporter de la nourriture,
d’approcher les animaux à moins de 2 mètres (même si parfois cette dernière
règle n’est pas possible à respecter), de récolter des échantillons,…
Nous ne mangerons jamais avec les membres de l’équipage et
que très rarement avec notre guide. Lors de ce premier déjeuner, nous
échangeons beaucoup avec nos nouveaux compagnons de voyage. Nous effectuerons
beaucoup de navigation lors de ces 6 jours pour rallier les différents points
d’intérêts. La majorité des trajets se déroulera pendant la nuit, mais nous
naviguerons aussi de jours pour visiter plusieurs sites dans la même journée…
Après le déjeuner, nous larguons les amarres. Nous partons
en direction de l’île de Santa Cruz, un endroit reculé et difficilement
accessible par voie terrestre pour l’être humain. Après avoir mis l’ancre dans
une petite crique, nous utilisons l’annexe, pour nous rendre à terre et
découvrir les environs de «Dragon Hill». Nous observons en premier des paysages
de bord de mer sublimes avec un mixte de couleurs très intéressant. Puis nous
allons à la rencontre des stars des environs. Il s’agit des iguanes terrestres
comme celui que nous avions eu la chance de découvrir, sur Baltra, le matin
même. Mais ici, un phénomène bien particulier à lieu. Les iguanes se retrouvent
pour s’accoupler près et sur cette colline. Pour augmenter leurs chances, les
mâles défendent chèrement leur territoire. De terribles batailles ont parfois
lieux. Une fois de plus voici un exemple concret qui met en avant le fait que la
nature est exceptionnelle, à pleins de point de vue. Pour faire la cour à ces
dames, les mâles ont revêtis leur habit de lumière. La couleur de leur peau, de
leurs écailles a sensiblement changée. Elle s’est magnifiée en prenant des
couleurs somptueuses jaune-orangés, comme précisé antérieurement. Nous
assistons au jeu de séduction et de répulsion du mâle et de la femelle. C’est
impressionnant de voir le jeu, qu’ils se livrent alors! Le mâle se rapproche de
sa congénère, faisant semblant de manger et de ne pas la voir. La femelle
observe, puis pousse un cri signifiant au mâle qu’elle ne répond pas
favorablement à ces avances. Le mâle insiste. Il se rapproche sournoisement.
Puis il essaye de lui grimper dessus. La femelle ne se laisse pas faire. Elle
le repousse, puis tout d’un coup, détale à grande vitesse. Le mâle essaie de la
rattraper en vain. Pourtant il est beaucoup plus imposant et semble plus
puissant. Mais, cette fois-ci, c’est l’agilité et la vitesse de pointe qui
l’emporte…Elle s’est réfugiée dans une cachette. Tout est à refaire.
L’accouplement est loin d’être gagné. Ce mâle est tout de même en position
favorable car cette femelle a choisi son territoire. Elle teste sûrement ce
dernier pour augmenter les chances que sa progéniture soit forte et puisse
survivre le mieux possible à son environnement. Nous observerons plusieurs
fois, et avec plusieurs couples probables, ce jeu de séduction. Nous obtenons
de nombreuses et intéressantes informations de la part de notre guide. Nous
croisons un autre groupe de croisiéristes. Cela confirme un peu, même si ce
n’est que du visuel, ce que nous avions envisagés et évoqués avec nos
compagnons. Nous sommes alors vraiment heureux d’être dans l’Encantada.
De retour sur le bateau, nous pouvons sauter à l’eau pour
profiter de la mer calme. Cela se passe pendant le coucher de soleil. Nous nous
essayons avec les masques et tubas, même s’il n’y a pas grand-chose à voir. Et
surtout nous sautons depuis le toit du bateau, ce qu’il commence à faire un
beau plongeoir de plus de 4 mètres. Le coucher de soleil est splendide.
L’ambiance est décontractée. Chacun semble profiter de ces instants exquis. En
parlant d’exquis, le chef cuisiner est vraiment bon. Nous nous régalerons tout
au long du séjour de mets divers et variés. Après avoir veillé un peu, discuté
autour d’une tisane, nous regagnons chacun nos chambres. Le bateau commence alors
un long périple nocturne, qui nous mènera aux abords de l’Isla Isabela… Les
moteurs sont en route. Il faudra s’habituer au bruit ronronnant de ces derniers
et essayer de trouver tout de même le sommeil. De mon côté, je n’ai aucune
inquiétude, mais tout le monde ne peut pas en dire pareil.
Nous passons finalement une très bonne première nuit de
navigation à bord. Au matin, je sors sur le pont avant que nous accostions.
Nous sommes arrivés comme prévu près d’Isabela, dans la baie de Puerto Vilamil,
où nous avions passés les quelques jours sur cette île. Nous connaissions notre
passage à cet endroit, mais nous savions aussi que nous pourrions découvrir de
nouvelles choses.
Le programme des journées s’annonce bien chargé. Après un
lever de soleil en dessous de la barre de nuage, que j’admire depuis la proue
du bateau, nous prenons tous ensemble le petit-déjeuner à 6h00. A 6h45, nous
sommes dans l’annexe pour aller découvrir un petit bout de terre qui porte le
nom de Tintoteras. Ce petit bout de terre est protégé pour de nombreuses
raisons. Il possède tout d’abord des particularités géologiques indéniables. Il
est ensuite l’habitat de nombreux animaux endémiques aux Galápagos. Depuis la
terre ferme, nous y observons un magnifique groupe de requin de récifs qui se
repose dans très peu d’eau. Nous pouvons admirer aussi de nombreux iguanes
marins, de grands oiseaux, des otaries et quelques spécimens un peu moins
connus.
Après être repassé par le bateau, nous descendons à terre,
en ville. A ce moment-là, nous retournons dans des endroits connus. Au vu de la
beauté des lieux et de l’intérêt de ces derniers, cela n’a pas vraiment d’importance.
Un bus nous amène directement, près du lac artificiel, où se trouve le plus
grand nombre de flamands roses. Nous pouvons les admirer dans tous leurs états
et obtenir de plus amples informations sur d’autres oiseaux qui occupent le
même espace. Ensuite, nous nous rendons au centre de protection des tortues
terrestres. Une fois encore pour moi, la première fois pour Lucie et de
nombreux autres compagnons, nous assistons à des scènes un peu rocambolesque,
un peu «olé olé», avec la reproduction à quelques mètres de nous de plusieurs
couples de tortues. Nous avons la chance aussi de voir des embryons dans des
tubes à différents stades de leur maturation, d’observer des bébés tortues.
L’après-midi est libre. Ça sera en ville pour certains, dans
les lieux autorisés sans guide et facilement accessible pour d’autres. Nous
retournons alors avec Lucie faire un plongeon à Concha de Perla. Avec un niveau
d’eau adéquate et le soleil, les couleurs de l’océan y sont incroyables. Puis
nous marchons longtemps pour nous rendre au nord de la ville, en longeant plus
ou moins la côte pour atteindre «el Muro de Lagrimas». Il s’agit d’un mur de
pierres impressionnant, qui a été élevé par les esclaves qui ont été incarcérés
sur cette île; perdue au milieu de nulle part, pendant des années. C’est
émouvant de se retrouver devant cette œuvre humaine qui est signe de torture,
de maltraitance, de morts de prisonniers qui ont succombés à des efforts trop
importants. Pourtant, autour les paysages sont splendides, les points de vue
plus imposants les uns que les autres. Très vite, nous sommes de retour au
moment présent. Nous profitons de toutes les beautés qui nous entourent. Le
temps s’écoule à vitesse grand V. Nous n’avons plus trop de temps avant de
revenir pour l’heure du rendez-vous. Nous ne tarderons pas, nous courrons sur
plusieurs kilomètres. Nous nous dépêcherons finalement un peu pour rien. En
effet, les 4 Suisses, ayant accumulés des galères avec les vélos qu’ils ont
loués, arrivent près du ponton avec beaucoup de retard. Peu importe! Nous pouvons
enfin regagner le bateau. Lors du trajet en annexe, nous observons un coucher
de soleil, qui illumine gentiment le ciel.
Les soirs suivant se ressemblent. Nous prenons une bonne
douche en rentrant sur notre hôtel ambulant et gracieux. Nous dînons assez tôt.
Chacun vaque ensuite à ces occupations, partageant ou pas du temps avec les
autres, alors que le bateau, selon le temps de trajet peut déjà être en route
vers la nouvelle destination.
L’intérêt principal de cette croisière est de faire un tour
à 360° autour d’Isabela, et d’avoir accès à l’Isla Fernandina, en plus de tous
les autres attraits de cette croisière. Après l’avoir contourné, l’Isla
Isabela, par le Sud, nous remontons vers le Nord, le long de sa côte Ouest. En
ce 28 Avril, nous allons découvrir distinctement deux points d’intérêts. Le
matin, nous nous arrêtons à Puerto Moreno, où nous effectuons notre première
sortie snorkeling. Sous l’eau, nous jouons dans moins de deux mètres d’eau avec
des bancs de poissons impressionnants, avec des tortues, des raies, et deux
types différents d’hippocampes. Encore une fois, nous nous régalons. Descendant
ensuite sur la terre ferme après un petit passage à bord de l’Encantada, nous
découvrons de très beaux paysages volcaniques. Nous apprenons de nombreuses
informations concernant la formation géologique de ces îles, leur évolution, la
vie que cela a pu apporter ou au moins développer, l’activité volcanique encore
existante pour certaines d’entre-elles.
Nous naviguons ensuite en fin de matinée et début
d’après-midi, pour atteindre une baie dénommée; Elisabeth Bay. Dans cette baie, avec l’annexe, nous prenons
part à un safari marin, au cours duquel nous ne poserons pas le pied à terre. Nous
découvrons et observons de visu, de nombreux phénomènes très intéressants,
comme le développement de la mangrove, comment des animaux sont devenus
endémiques à cet archipel. Des oiseaux, n’ayant pas de prédateurs, ont perdus
leur capacité de voler, au profit d’ailes atrophiés qui leur permettent d’être
de meilleurs plongeurs. Ainsi, ils peuvent plonger beaucoup plus profonds et
augmenter leur chance de succès à la pêche. Encore une fois, l’observation
d’animaux venant des eaux froides et d’autres habitants habituellement dans des
eaux chaudes, met en avant l’immense richesse de cet archipel des Galápagos;
vrai carrefour de vie au milieu de l’océan Pacifique.
De retour sur le bateau, nous reprenons directement la mer.
Nous effectuons un des plus longs trajets d’une traite de notre croisière. Nous
assistons à un très beau coucher de soleil en naviguant. L’astre solaire
disparait derrière notre objectif pour le lendemain…
Au petit matin, nous amarrons aux abords de l’île
Fernandina. C’est une île inhabitée qui est la plus récente de l’archipel et
qui possède un volcan, La Cumbre, qui culmine à 1494 mètres d’altitude. En
raison de son activité volcanique très récente, l’île ne présente pas beaucoup
de plantes mais essentiellement une surface rocheuse. C’est ce qui fait le
charme de ce lieu qui n’est pas vraiment hospitalier, qui ne donne pas envie de
vivre, mais qui nous éblouie par son unicité, les divers cratères d’une couleur
rouge-orangé.
Nous nous arrêtons à Punto Espinoza, où nous allons observer
la plus grande concentration d’iguanes marins au monde. Ils sont des milliers à
se tenir en groupe énorme sur les roches noires de lave. Au même endroit, nous pouvons observer un des
rares rapaces de l’île mais aussi de beaux serpents sombres qui se partagent le
territoire avec les iguanes et les crabes qui remontent régulièrement sur la
terre ferme. Nous y passerons assez de temps pour observer de nombreux
comportements, pouvoir comprendre comme l’iguane régule sa température, survie
à des conditions qui naturellement devraient les tuer.
Nous rejoignons ensuite le bateau pour quelques secondes.
Juste le temps de se changer, de récupérer le matériel de plongée et nous
voilà, à l’eau avec les masques et tubas. En pleine mer, sans aucune
protection, ou baie, l’eau est assez froide. Nous sommes alors heureux, avec
Lucie, d’avoir des combinaisons. L’eau est d’une clarté incroyable! Nous y
observons une multitude de coraux, de poissons et des otaries, encore une fois
très curieuses, qui viennent très près de nous.
La petite escapade à Fernandina aura été de courte durée.
Nous reprenons, après cette plongée, directement la mer, pour retourner près
des côtes de l’Isla Isabela, toujours plus au nord. Après plusieurs heures de
navigation, nous jetons l’ancre dans une baie, qui semble à prime abord assez
protégé. Mais en cette belle journée, les conditions météorologiques, de marées
et autres facteurs ne sont pas en notre faveur. Les vagues sont grosses et la
visibilité nulle. Or il était prévu de s’approcher des falaises avec l’annexe
puis d’effectuer de la plongée avec masque et tuba. L’intérêt pourrait s’avérer
faible. Nous décidons pourtant, en accord avec le guide de tout de même tenter
le coup. Les dauphins, qui passent furtivement, à quelques mètres de
l’embarcation, ont sûrement augmenté, de façon exponentielle, l’envie de se
mettre à l’eau de certains. C’est mon cas! Le fait de voir tellement de tête de
tortues remonter à la surface pour prendre de l’air, rajoute encore plus à
notre curiosité concernant cet endroit. Nous sommes 6 courageux à monter dans
l’annexe avec le guide. Nous avons la chance de nous rapprocher, avec une
certaine marge de sécurité, proche des falaises et dans la grotte naturelle.
Concernant la plongée, nous serons trois à nous mettre à l’eau en premier. Mais
après avoir constaté de nos yeux que la visibilité ne dépasser pas 30
centimètres et que nous nous faisons brasser de tous les côtés, nous ne décidons
de pas trop insister. Nous ne pouvions pas avoir les conditions parfaites
partout... Nous savons, en tout cas nous
espérons, que de très belles surprises sont encore au programme. Mais nous
n’imaginions pas que ces dernières arriveraient aussi vite.
Après être remonté à bord, nous levons, une nouvelle fois,
directement l’ancre. La navigation sera longue cette nuit. Pourtant, nous
n’allons pas nous ennuyer. Sur le pont nous n’entendons pas le bruit du moteur.
Comme je l’avais déjà fait de nombreuses fois sur d’autres bateaux, j’aime
m’installer à la proue du bateau. Je m’installe devant le foc. A cet endroit,
je n’entends plus rien, je ne vois plus du tout le bateau. J’ai la sensation de
flotter sur l’eau. J’ai ce sentiment pur d’infini, ou seule la beauté de la
nature est présente!
Nous naviguons sur la partie la plus septentrionale de
l’île. Nous avons en visu le volcan Wolf, le plus récent sur cette île. Les
paysages à 360° sont splendides. A un moment, le capitaine nous appelle tous.
Nous avions été prévenu de ce moment mais c’est assez exceptionnel de se rendre
compte où nous sommes grâce aux instruments de navigation. Position 0°00.000’N!
Nous sommes sur la ligne imaginaire de l’Equateur. Nous venons de la franchir
pour repasser dans l’hémisphère Nord… dans la nuit nous repasserons au Sud,
quand nous redescendrons le long de la côte Est de l’Isla Isabela.
Quelques minutes après avoir franchi cette ligne, un des suisses
s’époumone. Et il fait bien car il vient d’apercevoir une baleine.
Effectivement après qu’elle ait plongé, une première fois, nous avons la chance
de la revoir à plusieurs reprises. C’est un véritable spectacle. Cela ne
s’arrête pas là. Nous avons ensuite l’impression de voir de nombreux ailerons
dans l’eau. En fait, il s’agit de la nageoire dorsale du plus lourd poisson
osseux au monde. Il s’agit de la Môle, plus communément appelé Mola Mola ou
poisson-lune. J’aimerais me jeter à l’eau pour les voir dans leur milieu
aquatique et voir l’intégralité de ce poisson plat impressionnant, qui peut mesurer
jusqu’à plus de 3 mètres et, qui est souvent aussi large que long. Je n’en
reviens pas que ces poissons soient ici tout prêts de nous. La journée se
termine ensuite par un coucher de soleil original, un peu dans la brume. Une
fois que ce dernier a disparu derrière l’horizon, il laisse, en visu, un
paysage mystique avec une brume localisé qui surplombe le volcan Wolf et l’île
d’Isabela…
Le coucher de soleil a été intéressant, mais le lever de
soleil que j’admire seul, avec un membre d’équipage, qui passera deux fois, au
niveau de l’étrave, est exceptionnel. Tout le ciel s’enflamme! Le ciel passera
du violet au gris, en passant par le rouge, orangé et jaune. Il faut se trouver
en-dessous d’un tel ciel pour en ressentir sa splendeur. Il faudrait que vous vous
trouviez, à cet instant-là dans ma tête, au niveau de mes neurones et mes
synapses, pour comprendre le bien être que cela peut me procurer. Vous verriez
mon encéphale, surtout la partie liée au bonheur et au plaisir, en ébullition.
Et ce n’est pas les petits oiseaux, si léger et avec un vol si rapide, que l’on
a l’impression qu’ils marchent sur l’eau, ou du moins qu’ils dansent sur cet
élément liquide, qui gâcherons le spectacle.
Après un petit-déjeuner complet, nous quittons à nouveau le navire
pour débarquer sur l’île de Santiago. Nous sommes à Punto Egas, aussi dénommé
James Bay. Cette île à une histoire particulière. Elle a été récemment redonnée
à la nature, après avoir été exploitée par l’homme, surtout pour les richesses
minières extraites du cratère du volcan. Ils s’y sont installés avec des
moutons et autres animaux de ferme qui ont provoqué des dégâts considérables
sur l’écosystème et vis-à-vis des espèces originaires de l’île. Ils ont Ils ont
tués de nombreuses otaries à fourrure, différentes des otaries des Galápagos,
que nous avions pu observer jusqu’à présent. Heureusement, l’extinction n’a pas
été atteinte. Nous pourrons en observer lors de notre ballade sur place. Sur
cette île, nous découvrons une nouvelle couleur de sable, de nouveaux oiseaux
que nous n’avions pas pu observer encore, un paysage jamais vu. C’est surtout
intéressant de pouvoir observer de près ces otaries à fourrure qui sont
vraiment différentes de l’autre espèce. Les différences sont physiques
principalement avec une fourrure plus garnie, un nez, des yeux et une
morphologie différents.
De retour sur la plage où nous avons débarqués, nous avons
quartier libres. Sachant que l’intérêt principal de ce lieu se trouve une
nouvelle fois sous l’eau. Masque et son tuba pour équipement, nous pouvons explorer
les fonds et la vie marine de la baie. Après avoir nagé un peu à côté de Lucie,
avoir partagés quelques expériences sympas, je me régale en explorant des fonds
un peu plus dur d’accès. Je joue avec des raies, admire en détails des poissons
tropicaux, vois un iguane marin se nourrir sur le rivage, qui se découvre à
marée descendante…
La matinée passe encore très vite. Le programme est bien
chargé. A peine, nous sommes remontés sur l’Encantada, que le capitaine largue les
amarres. Nous partons en direction d’une nouvelle île. L’ambiance est toujours
au beau fixe, les échanges intéressants avec les autres participants à cette
croisière. Comme toujours des affinités se créent. Des moments plus ou moins
intéressants se vivent avec telle ou telle personne. Une chose est sûre, ici,
la nature ne nous décevra pas une nouvelle fois.
Alors que je me trouve, à la proue du bateau, après le
déjeuner, je ne vais pas avoir l’occasion d’avancer dans la lecture de mon
livre. En effet, sur l’eau le spectacle est permanent. Après avoir aperçu de
loin une nouvelle baleine, les raies mantas s’en donnent à cœur joie. Elles
sautent, font des bonds en dehors de l’eau à plusieurs mètres de hauteur. Elles
planent ou effectuent des figures. Les scientifiques n’ont d’explications
avérées mais plutôt des hypothèses pour justifier ce comportement, comme le
fait de se débarrasser de parasites présents sur leur peau, de communiquer avec
d’autres congénères, ou simplement pour jouer et essayer de dompter un
environnement inconnu; l’air libre. Quoi qu’il en soit le spectacle est
prenant. J’essaie d’en observer le plus possible.
Ceux sont des mammifères marins, qui font partie de l’ordre
des cétacés qui nous réservent, à moi en particulier le plus beau des
spectacles. Cet animal, qui se caractérise par son intelligence, est très
sociable. Il vit en communauté, s’entraide pour la chasse et la défense du
groupe. Leurs relations sont complexes. Ils aiment souvent la compagnie des
hommes. D’ailleurs, si je suis alors un vrai privilégié, c’est que 6 dauphins
viennent jouer à l’avant du bateau. Ils surfent sur cette vague. Ils jouent
avec le courant induit par l’avancée du navire dans le milieu aquatique. C’est
incroyable de les voir de si près, aussi majestueux. Pour mon plus grand
bonheur, puis celui des autres que je préviens, ils resteront près de nous
pendant quelques minutes, avant de repartir vers les grands fonds.
Nous posons l’ancre près de l’île de Rabida. Son nom fait
référence à un monastère, dans la province de Huelva, en Espagne, où Christophe
Colomb a vécu et préparé son expédition. Elle est donc intimement liée à la
découverte du Nouveau Monde. Nous savons que nous n’avons pas découvert une
nouvelle île encore inconnu sur notre planète. Mais, je suis persuadé que parmi
l’ensemble des compagnons de croisière, personne n’avait jamais eu
l’opportunité de fouler une île comme celle-ci. Elle a de nombreuses
spécificités. Cela commence par ces plages de sable rouge flamboyant. Ensuite,
elle est la résultante d’un ancien volcan, totalement éteint, dont une partie
extérieure du cratère s’est effondré. La plage principale et le lac de couleur
verte, qui la borde, se trouvaient donc auparavant dans son cœur. Nous
découvrons, lors d’une randonnée, une faune et flore particulière, pour
certaines des espèces endémiques. Une nouvelle fois, nous nous mettons à l’eau
avec masque et tuba. Une nouvelle fois, nous en prenons pleins les yeux. C’est
un vrai balai de poissons multicolores, de requins de récif qui sortent de
cavités dans la roche, de tortues, de raies, et même des pélicans qui viennent
plonger pour se nourrir à proximité du lieu où nous nageons. Je ne me lasserais
jamais, je pense, de tels moments. Je suis toujours en extase devant la beauté
des milieux aquatiques et l’apaisement que ceux-ci me procure. Nous finirons
avec Lucie, en apothéose, ce moment dans l’eau. Une otarie vient jouer près de
nous. C’est un vrai bonheur que de partager de tels moments avec elle.
Puis nous remontons à bord du bateau. Il s’agit déjà de la
dernière soirée de la croisière. Pour célébrer cela, le ciel revêt une couleur
particulière. Cette fois-ci après une douche, comme quotidiennement ces 5
derniers jours, nous avons le droit, à un petit plus. L’ensemble de l’équipage
est présent dans la salle à manger. Chacun nous remercie pour le bon
déroulement de cette petite semaine partagée, le respect de chacun et la bonne
ambiance. Nous partageons un nouveau verre de fraternité et échangeons sur tout
ce qui déroulé au cours de ces dernières heures, de ces derniers jours. Ils ont
été très intenses mais surtout magiques. Nous avons beaucoup appris auprès de Luis,
qui aime la nature et a su nous le retransmettre. Ce dernier dîner se passe en
toute détente. Une fois encore nous sommes très heureux de notre choix, d’avoir
vécu ce moment d’exception en bonne compagnie. Nous passons la soirée à
échanger avec ceux qui le veulent, à partager les photos, à se remémorer
certains moments et à évoquer la suite pour chacun.
Le lendemain matin, la journée commence par la venue auprès
du bateau de deux requins des Galápagos. Ils tournoieront autour de nous de
très longues minutes, avant que le soleil ne se lève. Son lever reste encore un
nouveau moment unique que j’apprécie chaque jour. Nous effectuons notre
dernière visite. Il s’agit cette fois-ci d’un safari marin à l’aide directement
de l’Encantada. Nous contournons Isla Daphne, qui n’est autre qu’un cône
volcanique submergé au-dessus du niveau
de l’océan. Nous y observons pour la dernière fois sur ce bateau des frégates,
qui viennent même se reposer sur le cable tendu entre les deux mâts. Sur l’île,
dans l’eau, où dans les airs nous voyons d’autres frégates, des pailles en
queue, des sternes, des otaries…
Nous devons finalement prendre la direction du mouillage, où
tout a commencé 6 jours auparavant. Le voyage touche à son terme. Je n’ai
pourtant vraiment pas envie de descendre du bateau. Nous ne partageons pas
exactement le même ressenti à vif, avec Lucie, concernant cette fin de
croisière. Pourtant au final, le constat sera le même. Nous venons de passer un
moment magique et nous aurions bien prolongé le plaisir un peu plus, si nous en
avions eu l’opportunité. C’est peut-être un peu plus compliqué pour moi encore
car j’ai déjà participé à des traversées, d’autres croisières. J’ai toujours
particulièrement aimé ce moment un peu déconnecté du plancher des vaches. J’ai
toujours aussi aimé le retour à la terre ferme, je n’ai jamais eu le «mal de
terre». Mais cette fois-ci, je ne sais pas quand je revivrais une telle
expérience à bord d’un voilier, peut-être jamais, et c’est sûrement cela qui me
chagrine un peu...
Heureusement, je sais que nous avons encore de belles choses
à vivre, à commencer lors des derniers jours aux Galápagos. En attendant, nous
sommes de retour sur l’île de Santa Cruz. Nous retournons, pour les derniers
jours, dans le même hôtel que précédemment, à Los Amigos.
Le lendemain, le 2 Mai, je dois effectuer une plongée que
j’ai réservée par une agence. La propriétaire m’avait mis en confiance, quand
j’ai réservé, le jour avant de partir en croisière. Elle m’avait dit qu’il n’y
avait pas de problème pour plonger ce lundi à Gordon Rocks.
Déjà, elle est fermée toute la soirée quand je reviens le dimanche.
Elle m’a donné un rendez-vous le lundi matin à 7h00. Quand je m’y présente,
personne ne daigne montrer le bout de son nez. Un sympathique monsieur qui
s’occupe de la boutique à côté d’elle va essayer de m’aider. Il me dit que cela
ne le surprend pas au vu du manque de professionnalisme de son homologue. Au
pire, il me propose de venir avec lui. Je dois alors oublier Gordon Rocks car
il s’agit pour la journée avec son embarcation de Mosquera et Seymour Norte. J’avais
envisagé de les faire. Elles sont bien mais à ce qui paraît très loin du niveau
de l’autre site de plongée. Je préfère donc attendre un peu.
Elle a sûrement et finalement était prévenue. Toute la suite
va se passer «à l’arrache». Elle prend des affaires à droite et à gauche dans
son local. Je n’ai pas le temps de les essayer. Nous sautons dans un 4x4. Nous
faisons ensemble un tour des agences pour en trouver une qui voudrait bien me
prendre pour intégrer leur groupe… Pour un sport qui nécessite de la rigueur et
de la prudence, car les risques existent et ils ne sont pas moindres, je trouve
cela intolérable. Je suis un peu dans l’expectative. Elle me laisse encore
espérer que je vais pouvoir rejoindre un groupe à Gordon Rocks.
Nous partons avec une chinoise débutante, dans un taxi. Il
nous amène de l’autre côté de l’île, au niveau du chenal pour Baltra. Je suis
perplexe sur toute la ligne. Aussi bien pour le lieu des plongées que je vais
faire, si j’ai la chance de partir sur un bateau, de la qualité de ces
dernières et des autres plongeurs qui seront dans ma palanquée. Je suis un
prostrée dans mon siège. J’ai peur que cette expérience tourne au vinaigre et
que je regrette d’avoir choisie une agence comme celle-ci pour absolument faire
un site de plongée particulier et gagner quelques dollars. Comme prévu, en
arrivant au port, le bateau pour Gordon Rocks est déjà parti. Ils essayent de
l’appeler à la radio, mais en vain (pour moi c’est de l’intox. Ils savaient
déjà que je ne partirais pas avec eux. Ce bateau n’existe peut-être même pas, en
tout cas pas aujourd’hui). Je n’ai alors plus le choix. Je me retrouve dans ce
bateau de ce moniteur de plongée très sympathique mais qui semble aussi d’un
professionnalisme douteux. Je n’ai pas d’autres choix que d’aller plonger sur
les sites de Mosquera et Seymour Norte, enfin le niveau de 2 autres plongeurs
semble très faible… je ne suis pas le plus à plaindre. Car certains qui étaient
montés dans le bateau doivent en redescendre. Ils ne font pas partie de ce
tour. Ils se retrouvent alors à terre sans plus d’informations. Ils vont devoir
repartir avec un chauffeur de taxi pour rejoindre je ne sais pas quel lieu,
pour faire je ne sais quelle activité ?
Le tableau est noir mais véridique. Je m’attends à être déçu
au plus haut point… J’aurais aimé finir en beauté ce séjour et pourtant tout
semble tomber à l’eau.
«Que nenni!» Ce choix est finalement une bénédiction pour
pleins de raisons dont je vais jouir au fil des heures et même le jour suivant.
En premier lieu, l’ambiance est très décontractée sur le bateau. Le moniteur
est un joyeux luron. Il nous fait tous rire. Ils décontractent et réconfortent
les personnes qui en ont besoins. Il est très tactile, beaucoup trop à mon goût
avec l’ensemble des filles à bord. Il rassure les personnes «qui ont de la bouteille»
en leur disant, en nous disant que nous pourrons profiter de nos plongées. Nous
arrivons finalement à tous avoir du matériel adéquat, qui semble en état de
fonctionner. Nous partons tous ensemble pour ceux qui font de la plongée, soit
5 personnes, mais son assistant va s’occuper des 2 débutants. Je me retrouve
donc avec une dame et une jeune fille confirmées. Le ciel semble s’éclaircir
concernant la situation mais quand sera-t-il du plaisir pris sous l’eau?
Je vais très vite être aussi rassuré de ce point de vue-là.
Nous plongeons dans une eau très claire. Sous l’eau, à Mosquera, nous allons
enchaîner les rencontres. Cela commence pour moi, tout de suite, après avoir
atteint le fond à environ 20 mètres de profondeur. Je tombe nez-à-nez
successivement avec une belle étoile de mer et une murène énorme. Puis vient le
temps des Eagles Rays (raies aigles) qui se rapprochent de nous
individuellement. Derrière l’une d’entre-elle, j’ai une surprise de taille. Un
requin marteau passe à proximité de moi. Je n’en reviens pas. Le rêve continue
et je n’ai encore rien vu. J’essaie de porter mon attention sur certains
animaux en particulier mais, dans le même temps, être le plus attentifs
possible à ce qui se passe autour de moi, à 360°! Les surprises peuvent arriver
de partout. Remontant à bord, après avoir vidé ma bouteille ou presque, je suis
satisfait de la prestation, de cette première plongée.
Entre nos deux plongées, ils font le baptême à l’un et
proposé aux personnes qui font du snorkeling de se mettre à l’eau pour profiter
des fonds marins de Seymour Norte. Nous avons le droit d’y aller aussi avec
masque et tuba. Nous pouvons aussi prendre un petit en-cas fort sympathique. Je
mange un petit peu, je plonge pour profiter des divers poissons qui vivent dans
les coraux près de la côte. J’ai à peine le temps de respirer, car je veux
profiter à fond.
Et voilà que nous sommes déjà repartis pour la deuxième
plongée. Nous sommes maintenant dans un lieu plus sablonneux. Contrairement à
ce que je pouvais croire cela ne va pas empêcher les rencontres fortuites.
Après les poissons multicolores, après une nouvelle murène, je tombe nez-à-nez
avec un «Tiger Eels», qui ressemble étrangement à un serpent de mer mais qui
est en fait une anguille. Sa couleur blanche tachetée de noir la rend unique.
Nous croisons aussi de nombreuses raies aigles dont, à un moment, un groupe de
10 qui fait route et reste plusieurs minutes à notre proximité. Nous voyons
aussi de splendides étoiles de mer, des requins des Galápagos… Je vais particulièrement aimer ces champs
remplis de «Garden Eels», ou anguilles jardinière. Ces poissons longs et minces
vivent à demis enfouis dans un tunnel vertical. Ils sont espacés des uns des
autres à égal distance et ils rentrent dans leur terrier au moindre mouvement
menaçant. Nous assistons donc à un spectacle unique où ces anguilles rentrent
et sortent de leur trou en fonction du danger que nous représentons et de la
distance que nous laissons avec eux. Le balai, qui en découle, est intéressant.
Après les deux plongées et avant de regagner la terre ferme, nous avons le
droit à un déjeuner copieux avec pleins de bonnes choses à déguster... La
journée fut belle. Je rentre à Puerto Ayora avec des étoiles pleines les yeux.
J’ai finalement passé une journée exquise et ces deux
plongées ont été mémorables. Je ne démords pas, tout de même, à l’idée de
plonger à Gordon Rocks. J’ai vraiment envie de tenter l’expérience. Il faut
tout de même que je demande l’opinion de Lucie, car je ne voulais pas la
laisser deux grosses demi-journées seule pour la fin de séjour. Elle me dit,
que si je peux le faire, je devrais le faire pour ne pas avoir de regret. Quant
à elle, elle est comblée de ce qu’elle a vu. Elle veut profiter tranquillement
de ces derniers moments. Elle a besoin de sommeil, de petites ballades et de
lecture. Elle pourra donc sans problème s’occuper de son côté lorsque et si je
peux partir sur Gordon Rocks.
Je ne veux pas renouveler l’expérience de la matinée où le
manque de professionnalisme était flagrant.
Je veux trouver un club de plongé compétent et, qui plus est, à les
autorisations pour aller sur Gordon Rocks le mardi. Je frappe à la porte de
Scuba Iguana, qui est réputé pour être la plus fiable de toutes les agences.
Par chance, ils ont départ le mardi et ils leurs restent deux places de
disponibles. Malgré les prix presque 70% plus cher, je n’hésite pas très
longtemps. Je réserve donc ma place et paie directement. Je suis alors
impatient d’être au lendemain matin, même si je ne veux pas trop embellir le
tableau au risque d’être déçu. Après avoir réservé cette plongée, nous passons
le reste de l’après-midi à nous promener avec Lucie. Nous retournons dans les
endroits que nous avons appréciés. Après un bon repas, le soir, nous nous
rendons sur le ponton, où nous pouvons revoir de nombreux animaux, qui ont
rendus magiques notre séjour aux Galápagos.
Ce séjour magique va finir en apothéose! Le lendemain matin,
au pied levé, je me rends au centre de Scuba Iguana. Nous sommes dans un autre
monde comparé à l’agence d’hier. Je suis accueilli avec un grand sourire. Une
magnifique vidéo sur les Galápagos est diffusée. Il y a, à disposition, des
boissons chaudes et froides et de petits en-cas. J’avais déjà essayé et
présélectionné mon matériel la vielle; il est quasiment neuf. Nous avons le
droit ensuite à un véritable briefing. Avant d’aller à Gordon Rocks qui est
réservé aux confirmés, vu le site de plongée, nous nous mettons à l’eau pour
montrer nos capacités à descendre, à contrôler notre matériel et agir en
fonction de l’environnement, qui nous entoure. Après que tout se soit bien
passé, nous prenons la mer direction Gordon Rocks. Ces rochers se trouvent au
large de la côte Est de Santa Cruz. Nous les atteignons assez rapidement. Le
lieu est splendide. Et je n’ai encore pas vu les fonds marins ou plutôt et
surtout la vie marine. Une fille qui effectue sa sixième sortie, avec eux,
désire être avec le moniteur principal, car elle dit voir toujours beaucoup
plus de choses avec lui que les autres. Par chance, je me retrouve dans la même
palanquée qu’elle, donc avec lui. J’espère que ces plongées ne dérogeront pas à
la règle qu’elle a évoquée. Je suis très confiant avant de me mettre à l’eau.
Mes espérances étaient grandes. La déception ne sera pas au rendez-vous, bien
au contraire!
A peine avons-nous commencés notre plongée que le spectacle
commence. Il y a de la vie partout. Nous en prenons pleins les yeux. Premières
visions; des coraux aux couleurs vives, des centaines de poissons, les premiers
requins marteaux qui passent à proximité, les tortues que nous observons dans
diverses positions, les requins des Galápagos et quelques raies! Je suis
principalement venu ici pour voir des requins marteaux. Mon souhait a déjà été
exhaussé alors que nous remontons de la première plongée et que nous avons vu 4
requins marteaux. Ils sont majestueux et possèdent une allure unique.
Concernant la qualité de la plongée, Les plongeurs sont de bons niveaux. Nous n’avons
donc pas à nous soucier de nos partenaires (même s’il faut toujours être prêt à
agir et réagir si un événement inattendu se passe pour l’un ou l’autre), ou du
risque du manque d’air prématuré pour l’un d’entre-eux.
Quand nous remontons à bord du bateau à moteur, ce dernier
est entouré de centaines, que dis-je de milliers d’oiseaux qui se reposent ou
chassent. L’ambiance est au beau fixe, surtout dans notre palanquée. Les autres
n’ont en effet pas vu encore un requin marteau, qui est la principale
attraction pour tous… C’est à ce moment-là que l’on se rend compte que nous
pouvons être presque au même endroit et ne pas vivre du tout la même
expérience. C’est encore plus le cas dans le milieu aquatique confiné, où la
visibilité est limitée.
De notre côté la deuxième plongée sera sensationnelle. Cela
commence par un groupe énorme de raies mantas qui passent devant nous. Nous
tombons ensuite sur des bancs de poissons énormes qui naviguent entre deux
eaux. Puis arrive le moment où nous allons passer plusieurs minutes avec un
groupe de 6 individus de requins marteaux de belles tailles. Nous avons le
temps de les admirer sous toutes les coutures, pour certains de manière très
rapprochée.
Les minutes s’égrènent alors très vite. Je ne réalise pas que
plus de 45 minutes se sont déjà écoulés. Il est temps de penser à regagner
l’air libre, à faire notre palier de décompression de 3 minutes, à 3 mètres,
avant de revenir à la surface. Suivant le moniteur, nous nous rendons dans un
lieu propice pour effectuer cette manœuvre. Tout d’un coup alors que nous
entamons la montée, il pointe son bras gauche. Quand je regarde dans la
direction désignée, je n’en crois pas mes yeux. Devant nous se trouve un
poisson lune, un Mola Mola. Il ne reste que quelques secondes à nos côtés, mais
cela restera à jamais gravé dans ma mémoire… Instant sensationnel et inattendu!
Je suis dans ma bulle quand j’effectue ensuite le palier. Je
crois que tout est fini, mais une otarie mâle, un spécimen très imposant en a
décidé autrement. Depuis quelques secondes j’entendais ces cris. Je croyais que
cela venait de l’extérieur avant que je le vois venir droit devant moi. Toutes
les idées se mélangent dans ma tête. Je ne réalise pas bien, au début, de quel
animal il s’agit. Après je me rappelle les mises en garde concernant les mâles
et le fait qu’ils soient responsables du plus grand nombres d’accident. Mais je
me rappelle aussi qu’ils préviennent normalement trop fois lorsqu’ils défendent
leur territoire avant d’agir. J’en suis à la première sommation et cela n’ira
pas plus loin car je m’éloigne du bord de ce rocher et remonte à bord.
Vous ne pouvez pas imaginer le nombre d’images que j’ai dans
la tête, les frissons qui me traversent tout le corps, même le cœur, alors
qu’il fait plus de 30° dans ma chambre, sous le toit, à Angers, quand j’écris
ce texte. J’en reste encore bouche-bée. En revanche, ces dernières lignes
d’écriture se complète les unes à la suite des autres sans que j’ai eu besoin
de réfléchir. J’écris alors avec l’instinct, m’aidant des souvenirs déjà
anciens mais frais dans ma mémoire, revivant le moment vécu. Le plein d’émotions qui en surgit, dicte où
mes doigts doivent se poser pour former des mots, puis des phrases, puis ce
récit de ces instants vécus aux Galápagos. Ça a été un peu le cas avec plus ou
moins d’intensité, pour tous ceux vécus lors de ces dernières années de voyage…
La préparation du voyage est parfois plus existante que le voyage en lui-même.
Mais je vous souhaite un jour de revivre un instant T, après plusieurs mois, en
le partageant par oral, par écrit, en se remémorant la scène, ou en regardant
quelques photos prises… Si ce moment fort a marqué votre esprit, quand vous y
repensez tous les sensations physiques et mentales vécues vous reviennent alors
et vous les revivez…
Nous passons les dernières heures aux Galápagos à deux! Je
partagerais avec Lucie ces instants de folie vécu en plongée. Puis nous
parlerons de nos projets en commun, de la suite à venir, et de toutes les
belles choses que nous avons encore à vivre. Demain, nous repartons sur le
continent, nous retournons en Équateur. Bien sûr nous n’aurions pas refusé de
rester quelques jours de plus sur place et découvrir encore un peu plus les
archipels des Galápagos. Mais nous venons de vivre un rêve, de vivre pleinement
ce séjour. Nous n’aurons jamais de regrets. Cela n’a pas de prix! Nous allons
de l’avant en pensant aux prochaines destinations, aux prochains projets. Dans
un coin de notre cerveau, tout de même, nous voulons prolonger le plaisir de ce
rêve éveillé vécu aux Galápagos en se remémorant quelques souvenirs!
Mat, j'ai adoré ces paysages et les surprises qu'un tel périple dévoile. Photos sous marine qui me donnent envie d'y être tout de suite maintenant, mais encore un peu de patience ! De belles aventures , à quand la suivante ? je t'aime mon ami
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