samedi 3 septembre 2016

Galapagos; en mode sac-à-dos, un monde onirique inspirant à Darwin la théorie de l'évolution!

Nous avions un rêve en commun. Nous voulions découvrir un archipel dans l’Est de l’océan Pacifique. Composé d’une quarantaine d’îles volcaniques, très jeunes à une échelle géologique et planétaire, cet ensemble est une province de l’Equateur depuis 1832, situé à environ mille kilomètres des côtes continentales. Les îles Galápagos évoquent tellement pour nous!  La principale concerne la théorie de l’évolution que Darwin a développée. Il l’a fait principalement après ces visites sur ces îles, où la faune et la flore sont les principaux atouts, les maîtres des lieux. Ici, les animaux sont les rois! L’être humain ne fait qu’empiéter toujours un peu plus sur leur territoire. Heureusement l’établissement d’un parc National sur plus de 95% de ces territoires insulaires permet d’espérer la préservation d’un lieu unique, où il est encore possible de croire que vous venez d’arriver dans un autre monde.
Ces îles ont un statut mystique et mythologique, que nous constatons à notre arrivée. Le 15 Avril, nous atterrissons sur la petite île désertique de Baltra. Nous venons de survoler des paysages splendides, avec de l’eau translucide et des côtes semblant paradisiaque vu du ciel. Seul l’aéroport se trouve sur cette petite île où la végétation est quasi-absente. Une petite brise rafraîchie l’atmosphère. Le séjour commence sous les meilleurs hospices! Depuis l’aéroport, nous prenons un bus, puis une petite embarcation pour traverser un chenal incroyable. Nous y découvrons les premiers oiseaux, poissons, une faune et de la géologie, propres à ces territoires. Puis nous foulons pour la première fois, l’île de Santa Cruz, où se regroupe la majorité des activités humaine et agences touristiques d’excursions. Après plus de 40 minutes de trajet, nous arrivons de l’autre côté de l’île. En chemin, nous avons déjà aperçu une tortue terrestre. Elle appartient à la famille des tortues aux dimensions les plus gigantesques de la planète. Elles sont tout simplement monstrueuses! Finalement, nous arrivons à la ville de Puerto Ayora, aux proportions raisonnables, mais une ville toute de même avec toutes les commodités nécessaires (supermarchés, hôtels, restaurants, magasins en tout genre, banques,…)! Inconsciemment nous le savions que ce serait comme cela, car sinon nous n’aurions pas la chance de pouvoir découvrir ces paysages uniques ou du moins pas comme cela et pas aussi facilement… Mais cela casse d’entrée un peu le mythe de l’endroit isolé, où la nature a tous les droits! Nous avions pu déjà descendre de nos petits nuages, en payant le droit d’entrée de 100 US$, en voyant les routes goudronnées,… Nous ne savons pas comment nous allons gérer notre séjour sur place. Pour l’instant, nous envisageons de le faire en mode sac-à-dos, à l’économie. Mais nous avons décidés que, sur place, tout était possible et que nous passerions pour rien au monde à côté de quelque chose même si notre budget total devait alors en prendre un coup. Nous sommes conscients que nous n’aurons peut-être jamais la chance de revenir dans ces lieux. Nous voulons vraiment en découvrir ces beautés et explorer au mieux ce lieu unique!

Nous voulons tout d’abord positiver et, d’ores et déjà, voir la magie des lieux, dès cette première soirée. La nature va grandement y contribuer. Après avoir tourné de longues minutes pour trouver un hôtel à un prix abordable, nous partons à la découverte de cette ville et surtout de sa «périphérie proche»! Nous assistons depuis le port de la ville à un coucher de soleil, qui illumine le ciel de couleurs dorées, puis rougeâtres! Une nouvelle journée s’achève (mot à prendre ici au sens opposé à la nuit et nom en terme journalier de 24h00), mais nous ne sommes qu’au début des belles premières surprises. Lors de cette soirée, cela se déroule sur le ponton, où accoste la majorité des bateaux. Sur les premiers bancs, des otaries se reposent. Elles ne laisseraient jamais leur place à un être humain. Elles tolèrent les touristes qui jouent les paparazzis, mais elles savent se faire entendre quand l’un d’eux entre dans son cercle intime, où se rapproche trop près et avec trop d’assurance. Elles le font pour elles mais aussi pour l’un de leurs congénères.   C’est tellement bien de pouvoir les observer de si près, sans risque. Et nous n’avons encore rien vu les concernant et concernant tellement d’autres espèces animalières. La soirée continue avec de multiples surprises. Dans l’eau, nous pouvons admirer à quelques mètres de nous, des petits requins de récifs, des raies dorées, des otaries… Tous ces animaux sont en pleine chasse et se régalent de petits poissons attirés par la lumière des projecteurs. Dans les airs et sur le ponton, nous pouvons observer de nombreux oiseaux, d’envergure totalement différentes, avec de splendides couleurs ou non. Il y a entre autre le majestueux pélican. La soirée passe à une vitesse inouïe, les heures s’égrènent, par le simple fait de s’émerveiller devant ces beautés de la nature. Cela promet de bons moments pour la suite du séjour. Beaucoup de personnes viennent seulement pour quelques jours sur terre, ou en croisière. Un séjour moyen au Galápagos se situe entre 4 et 8 jours. Nous y resterons plus de 3 semaines…

Réveillé au moment du lever de soleil, je pars me promener dans les rues de la ville et surtout aux abords de l’eau. J’y découvre plusieurs «stars» de cet écosystème unique qui comprend beaucoup d’espèces endémiques. Une des plus populaires est l’iguane marin! C’est la seule espèce d’iguane, même de lézard, qui s’est adaptée à son environnement en nageant, se nourrissant d’algues. Ils ne sont pas très grands, de 75 cm à 1m30, à la taille adulte, mais avec leurs écailles, leur couleur noire quand ils sortent de l’eau, leurs épines dorsales, ils ressemblent vraiment à des animaux tout droits sortis de la préhistoire…

Il y a aussi des crabes aux couleurs rouges flamboyantes et autres espèces d’insectes. Ce matin, je découvre aussi dans l’eau un pélican mort. Je ne sais pas si son décès est de causes naturelles, de vieillesse ou autre aléas qui peuvent engendrer la fin de l’existence d’un être. En tout cas, cela fait partie du cycle de la vie. Même si je ne me réjouis pas d’assister à ce «spectacle», je veux en garder une image positive. Je rentre à l’hôtel pour retrouver Lucie.
Quand nous ressortons ensemble, le ciel s’est dégagé. Les lumières sont beaucoup plus belles. Les couleurs de l’eau de la mer sont splendides. Nous décidons de découvrir un autre animal endémique aux dimensions gigantesques. Il s’agit de la tortue géante des Galápagos, qui sont en réalité un complexe de dix espèces très proches. Cette tortue terrestre peut dépasser les 1,2 mètre et pèse en moyenne 220 kg. La masse record enregistrée a été cependant de 422 kg. Nous partons donc à l’intérieur des terres de cette île volcanique, à El Chalto, pour y découvrir certains pensionnaires. Nous n’aurons aucune difficultés à atteindre ce lieu, et à trouver certains de ces résidents. Nous passons plusieurs heures à leurs côtés, pour les observer, les voir se mouvoir, manger, nous regarder, nous ignorer parfois, car très habituées à la présence de l’homme. C’est vraiment sympathique tout de même de pouvoir partager ce temps avec ces êtres vivants particuliers. Nous découvrons déjà dans la propriété un petit tunnel de lave coupé en deux, mais nous n’avons encore rien vu. Après avoir profité de leur compagnie, en essayant de ne pas les perturber dans leur milieu naturel, nous décidons de continuer notre chemin. Sur la route du retour, nous nous arrêtons dans une petite ville. Après avoir marché un peu, nous arrivons à l’entrée d’une propriété, tenue par une dame âgée mais très souriante. Elle nous explique que l’attraction se cache au bout d’une allée bien entretenue. Il y a ici l’accès à l’un des plus larges et long tunnel de lave au monde. En échange d’une petite contribution, nous décidons d’explorer les lieux! Nous ne sommes pas déçus de notre choix. Au contraire, nous allons explorer ce tunnel de fond en comble et passer un très bon moment…

Nous finirons cette première journée complète au Galápagos, dans une mangrove proche de la ville, avec une splendide couleur de l’eau et une vie animale importante!
Le lendemain, nous continuons l’exploration de l’île de Santa Cruz par nos propres moyens! Nous prenons un petit bateau taxi pour nous rendre de l’autre côté de la baie de Puerto Ayora. Nous y découvrons de belles petites criques bordées de mangroves, dont la Playa Los Alemanes, des lacs avec une grande teneur en sel, une rivière aux couleurs surprenantes et finalement le canyon de Las Grietas avec son eau translucide, d’une telle beauté. Nous nous y baignons, découvrons de magnifiques poissons d’eau douce. Nous prenons notre temps dans ces lieux, pique-niquons un peu plus loin avec la vue sur la mer! Puis nous rentrons en ville après avoir profité encore de quelques beautés naturelles de ce lieu qui nous enchante déjà!
Je vous présente, ici, la face submergée de l’iceberg, celle illustrée par les photos et les bons moments vécus dans ce lieu qui reste magique. Pourtant l’envers du décor est un peu plus compliqué. Depuis notre arrivée, nous avons pris des renseignements, nous avons compris comment cela fonctionne, nous avons établi ce que nous voudrions faire. Après réflexion, nous avons convenus que le seul vrai moyen de découvrir les Galápagos, comme nous le voulions, serait de passer par une croisière pour atteindre de nombreux lieux accessibles seulement grâce à ces dernières. Il est nécessaire de passer du temps sur l’eau, sur une embarcation ayant les autorisations de navigations. La présence d’un guide est obligatoire pour se rendre dans les lieux préservés, où une réglementation draconienne existe. Nous avons donc pris la décision de prendre part à une croisière. Nous voulions trouver une offre qui correspond à nos attentes aussi bien pour le programme proposé lors de cette dernière, que l’intérêt et l’utilité de passer par leurs services. Nous voulions aussi une certaine qualité du bateau sans tomber dans un trop gros confort et avec des personnes totalement différentes de ce que nous sommes. Enfin l’aspect financier n’est pas négligeable, même si nous savons déjà que nous ferons alors notre plus grosse dépense du voyage. Nous avons donc en cette journée choisit un opérateur et signé pour une croisière de 6 jours. Il ne nous reste plus qu’à payer la somme due. Au vu des montants importants, nous n’allons pas pouvoir retirer tout cet argent, en deux jours, même avec nos deux cartes bancaires. Nous avons donc décidés de passer par un autre moyen d’obtention d’argent liquide. Lucie a demandé à ces parents de faire une transaction par Western Union de 1200 euros. Ayant déjà utilisé ce moyen de transaction avec l’Afrique pour Lucie et sa famille, sur d’autres continents pour ma famille, nous n’avons pas de doutes sur la réussite de l’opération. En cette fin de journée, nous ne savons pas encore que cette transaction va devenir malgré nous le fil rouge des jours suivants sur l’île de Santa Cruz. Un dénouement tragique est à redouté au vu de la tournure que vont prendre les événements!

En attendant, nous sommes heureux de nos choix et tellement contents de se dire que les 3 semaines à venir vont aller crescendo au niveau de l’intensité et de la magie des moments! Nous avons trouvés à Puerto Ayora, de petits restaurants de rue très sympas, de bonnes qualités.  La nourriture reste tout de même assez rudimentaire en comparaison avec les grands restaurants pour occidentaux fortunés, qui sont présents aux quatre coins de la ville. Mais nous mangeons très bien, exceptions faites entre autre de la soupe au poulet en entrée. En effet, souvent, dans cette dernière, nous pouvons ressortir des pattes entières de poule! Pour nous occidentaux, c’est assez peu ragoutant et ça te dégoûte un peu de cette soupe qui est finalement et plutôt un bouillon… Mais nous trouvons toujours des mets qui finalement nous plaisent.

La soirée est belle. Nous sommes très contents de rentrer à l’hôtel qui répond totalement à nos exigences avec un confort certains et un emplacement idéal et surtout une gérante très accueillante, aidante et avec un grand sourire.
Le lendemain matin en possession du numéro de retrait pour Western Union et le passeport de Lucie, nous nous rendons dans une des banques principales du pays et de l’île qui prend en charge ce type de transaction. Après plus de 20 minutes d’attente, nous avons finalement accès au guichet, qui gère ces échanges d’argent. La personne en charge commence les démarches. Elle nous dit après quelques minutes qu’elle ne peut pas continuer. Sur le bon Western Union, qu’à fait la maman de Lucie, ne figure pas les trois prénoms qui figurent sur le passeport mais seulement son prénom usité. La correspondance n’étant pas parfaite, elle nous fait comprendre qu’elle n’a pas le droit de procéder à la transaction. Elle nous renvoie donc vers un autre organisme qui pourrait, selon elle, traiter notre demande malgré cette différence. Nous nous rendons donc auprès de cette société. Un jeune homme commence alors les démarches mais s’arrête, cette fois-ci, car selon lui, le système a planté. Il ne peut pas continuer à effectuer le processus qui nous permettrait d’obtenir notre argent. Après avoir cherchés des informations complémentaires, nous obtenons l’adresse d’un magasin d’outillage qui prend aussi en charge, pour notre plus grand étonnement, les transactions Western Union. A partir de ce moment-là, nous sommes beaucoup moins confiants, quant au bon déroulement de la suite de cette démarche pécuniaire indispensable pour ce séjour. Ils nous disent rapidement que les fonds sont bloqués. Ils n’ont pas accès aux informations. Ils ne peuvent rien faire. Ils vont essayer de se démener pour nous obtenir les informations. Ils appellent le directeur du site qui tente de nous rassurer. Il dit qu’il peut nous aider, qu’il a pleins de contacts et la ligne directe du directeur de Western Union Equateur. Cela ne nous enchante pas mais nous ne voulons pas perdre espoir. Nous nous en remettons à ces personnes. Elles nous disent de revenir dans quelques heures, en fin d’après-midi.
Nous n’allons pas rester sans rien faire, à espérer que la solution à notre problème soit résolue. Nous sommes dépendants de dire de certaines personnes.Nous n’avons aucun pouvoir décisionnaire, ou d’action sur ce système de transfert de fonds! Nous décidons donc de rester près de Puerto Ayora, et de partir découvrir la station Darwin. Il s’agit d’un centre de recherche et de protections de la faune et de la flore locale, mais aussi de transmissions d’informations pédagogiques pour les badots que nous sommes. Le centre culturel est malheureusement fermé pour travaux. Nous y découvrons de très belles choses tout de même. Cela commence en bord de mer avec des paysages de roches volcaniques, qui se jettent dans la mer. Des groupes de plusieurs dizaines d’iguanes marins se prélassent au soleil. C’est incroyable de les voir là, les uns sur les autres, de toutes les tailles mais aussi nombreux. Dans le centre en lui-même, nous pouvons observer une multitude de tortues terrestres mais aussi des iguanes, et autres spécimens spéciaux et endémiques à cet écosystème. Nous ne voyons donc pas l’après-midi passer. 
Très vite nous sommes de retour dans cette «quincaillerie»! Là, nous ressentons très vite nos premières déceptions. Le directeur n’a rien fait. Il ne s’est pas occupé de notre cas. Il n’a pas décroché son téléphone. Maintenant, ils nous disent que l’argent a déjà été retiré par un homme, à Quito, et qu’il n’y a peut-être rien à faire!

Nous sommes dépités, commence alors une bonne descente aux enfers où nous imaginons le pire. Nous gardons tout de même notre sang-froid. Nous essayons de relativiser en se disant qu’il ne s’agit que d’argent. Nous voulons des informations complémentaires, le numéro de téléphone de ce directeur Western Union en Equateur. Nous redemandons qu’ils téléphonent de leurs côtés aux personnes qui s’occupent de leur comptes. Mais rien n’y fait, même le fait de retourner dans l’agence précédente ne change en rien la situation désespérée. Nous appelons la maman de Lucie pour qu’elle en sache plus de son côté et qu’elle fasse les démarches pour porter plainte, si l’argent a bien été retiré, car juridiquement cet argent lui «appartient» et non à nous.
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons aux abords d’étals de pêcheurs qui vendent leur poisson en direct. Les frégates, les pélicans, de petits oiseaux et même une otarie sont «au taquet» pour récupérer ce que la poissonnière jette. C’est tellement agréable de pouvoir admirer de tel spécimens vivants d’aussi prêt, même si l’homme, encore une fois, impact grandement son environnement.
En rentrant à l’hôtel, nous arrivons à converser, via Skype, avec ce président du groupe qui nous met directement en contact avec un agent qui gère le système. Mais là encore nous n’obtenons rien. De plus notre espagnol est limité. Avec des termes techniques au téléphone, c’est carrément «la croix et la bannière»! Nous sommes immédiatement redescendus de notre nuage. Des problématiques bureautiques, de systèmes informatiques, de fraudes, ou d’erreurs humaines sur un aspect financier, malheureusement assez important dans notre société, remettent sérieusement en cause la possibilité de vivre pleinement notre rêve! Nous voulions partir dès le lendemain vers d’autres îles de cet archipel. Nous allons rester finalement à Puerto Ayora pour essayer de démêler cette affaire rocambolesque.

Faire un tour sur le ponton pour nous sortir de toute cette atmosphère pesante, va nous faire le plus grand bien. Encore une fois nous vivons des moments privilégiés auprès d’animaux particuliers. Et quoi qu’il se passe lors de ce séjour, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Nous ne nous couchons pas avec des certitudes, plutôt des craintes. Nous espérons que, dès le lendemain, nous obtiendrons une bonne nouvelle de la France, ou du groupe Western Union dans le pays où nous voyageons…


Malheureusement c’est plutôt l’inverse auquel nous sommes confrontés dès le réveil. Danielle, sa maman, est allée au centre Western Union près de chez elle. Elle s’est entendu dire qu’il n’y avait rien faire, que l’argent avait été retiré en Equateur et qu’ils n’avaient pas accès à plus d’informations. Pourtant ce système est un minimum sécurisé. Qui aurait pu détourner cet argent sans signature et sans document mentionnant les prénoms et noms de Lucie. Nous ne comptons pas nous arrêter là.  Nous ne voyons pas d’autres recours que de nous rendre auprès de la police touristique. L’accueil dans leurs locaux est limité. Nous avons la sensation qu’ils ne seront pas d’une grande aide. Le gardien des lieux fait tout de même appel à un plus haut gradé. Ils sont deux à nous recevoir après quelques minutes, à écouter de nouveau notre histoire. Nous ne savons pas encore s’ils ont tout compris et comment ils vont pouvoir nous aider. Très rapidement, ils nous demandent de monter dans la voiture. Nous effectuons un premier stop à la quincaillerie. D’avoir des représentants de la loi près de nous va accélérer le processus. Le directeur se démène auprès des ordinateurs avec la responsable de la boutique et la caissière. Ils leur expliquent les tenants et les aboutissants, le fait que la transaction était déjà bloquée avant que nous leur demandions de l’aide la veille. Ils expliquent alors qu’ils n’ont donc aucun contrôle sur la situation. Les policiers ne se découragent pas et continuent leurs investigations. Ne me demander pas pourquoi, mais ils se rendent, dans un deuxième temps, dans l’agence principale de la banque vers laquelle nous nous étions tournés en premier lieu la veille pour obtenir notre argent. Il ne s’agit pas de la même agence. Nous leurs expliquons mais ils nous font comprendre qu’il y a une bonne raison pour laquelle nous y allons. L’aide des forces de l’ordre va encore avoir un impact énorme. Cela ne va pas s’arrêter là. Ils expliquent notre situation à un agent commercial qui, en arrière-plan, voit notre désarroi complet.

Après avoir eu un briefing complet de notre situation, il demande conseil auprès de la directrice de cette agence. Au bout de quelques minutes, cette dame charmante, enceinte d’un bébé, qui doit presque arriver à terme, se présente à nous. Elles nous demandent de nouveau, à nous et aux policiers quelques détails, dont le numéro de notre transaction Western Union. A ce moment-là, la puissance du réseau, des connexions, de l’argent et de ceux qui le contrôle est incroyable. Après avoir passé un simple coup de fil, elle obtient toutes les réponses à nos problèmes. L’argent n’a pas été retiré par un tiers, l’argent n’a pas été détourné, ou du moins pas encore, la transaction n’a pas eu lieu… Elle est juste bloquée informatiquement, dans la deuxième agence, auprès de laquelle nous nous sommes rapprochés la veille... L’espoir est alors de nouveau permis!

Nous remontons en voiture avec la police et rentrons dans leurs locaux. L’ambiance est très particulière quand nous interpellons la jeune femme et le jeune homme, qui s’était entretenu la veille, avant de conclure à une transaction impossible. Je ne veux pas porter de jugement sans certitudes, je ne peux accuser sans preuves, mais comme nous l’avions pressenti la veille quelque chose de suspicieux règne autour de cette affaire. Heureusement que nous avions du temps sur place et que nous n’avons pas baissé les bras… Le directeur de cette agence daigne alors descendre. Ils prennent finalement en considération la problématique que nous leur exposons…

Pour des questions de système informatique bloqué, de démarches à effectuer pour régulariser la situation nous ne pouvons pas avoir notre argent le jour même. Nous devons revenir le lendemain à la même heure… Heureusement, nous n’avons pas prévu un séjour de quelques jours et une croisière le lendemain! Heureusement que nous sommes tombés sur des enquêteurs très compétents qui auront su comprendre le problème et faire appel aux bonnes personnes. Nous sommes franchement soulager par rapport à notre état quelques heures auparavant. Nous ne nous réjouirons tout de même que, le lendemain, quand nous aurons notre argent en main.
Cela a déjà bien joué sur ce début de séjour et nous ne voulons pas en être affectés plus que de raison. Nous partons donc découvrir un nouveau lieu de cette île magnifique, avant nous l’espérons le lendemain, pouvoir continuer un peu différemment notre exploration de cet archipel. En attendant, nous nous rendons à Tortuga Bay! Après avoir marché pendant une heure environ, dans une végétation très particulière, avec entre autre des cactus géants qui possèdent des troncs, nous arrivons sur une plage de sable blanc spectaculaire.  Ce sable blanc donne à l’eau une couleur unique. Nous y restons de longues minutes puis décidons de continuer notre exploration.


Nous trouvons une autre forêt de cactus! Nous observons notre premier fou à pattes bleus, d’autres iguanes marins et crabes qui jouent avec les vagues. Puis, nous nous rendons dans une zone de mangrove, où soit disant il serait possible d’observer de nombreux animaux marins. Lucie reste à bronzer et se reposer sur la plage. Alors que je prends le masque et tuba pour explorer les environs. Après avoir beaucoup nagé, avoir cherché à droite et à gauche sans succès, je tombe nez-à-nez et successivement avec de splendides animaux. Cela commence par une rencontre avec une tortue marine, si élégante lors de leurs déplacements dans l’eau. Puis vient le tour d’une raie pastenague, qui part à vitesse grand V alors que je me rapproche un peu trop d’elle. Mais le clou du spectacle a lieu, quelques minutes plus tard. Dans un lieu possédant un peu plus de profondeur, au niveau d’une faille avec du sable, je découvre un banc d’une cinquantaine de requins qui se reposent tranquillement sur le sol, avant d’attaquer leur chasse. Je multiplie alors les plongées en apnée pour les observer toujours un peu plus près d’eux. Je vais parfois être entouré de ces derniers qui se meuvent à chacun de mes passages à proximité. Ils sont vraiment intriguant. J’aime particulièrement leur déplacement dans l’eau, l’aérodynamisme de leur corps et cet œil perçant qui te regarde fixement. J’en prends pleins les yeux.

Je ne pas vraiment envie de regagner le rivage mais j’en ai bien profité déjà. Je pense aussi à la personne, qui m’attend sur la plage et qui pourrait s’inquiéter. Et je sais que j’aurais encore d’autres opportunités. Nous sommes contents de nous retrouver. Je suis ravi de partager avec elle mon expérience. Nous rentrons ensuite en ville , où nous passons, nous l’espérons, notre dernière soirée à Puerto Ayora pour les jours à venir… Nous y reviendrons quoi qu’il arrive car cette ville sera «la plaque tournante» de notre voyage au Galápagos.
C’est assez confiant que nous nous rendons une nouvelle fois dans l’agence qui a bloqué les fonds. Ils nous accueillent avec le sourire. Certaines choses ont été faites heureusement, mais cela ne semble tout de même pas très au point et pas encore très clair. Le directeur passe vite fait nous voir. Mais il nous laisse aussi vite qu’il est venu, seuls avec ce guichetier qui semble tellement incompétent. Nous attendons qu’il fasse la transaction. Et là, la déception est énorme. Il nous notifie que le même problème, qu’il y a deux jours, vient de lui arriver. Il ne peut pas finir la transaction qui est bloqué. Pendant quelques secondes, nous sombrons en plein cauchemar. Il ne semble rien pouvoir faire. Je bouillonne. Lucie éclate en sanglot. Je monte directement voir le directeur dans son bureau. Je lui demande d’intervenir directement. Les deux policiers nous avaient dit de revenir vers eux qu’en cas de problème. Je me demande si malheureusement nous n’allons pas devoir refaire appel à leurs services. Le directeur se veut confiant mais de notre côté, nous sommes dépités. Nous ne voulons pas encore attendre un jour de plus. Dans ce cas-là, vous avez du mal à garder votre sang-froid. Tout se mélange dans votre cerveau et les idées les plus saugrenues vous viennent à l’esprit. Le directeur et son adjointe font le nécessaire. Comble de l’histoire, ils nous redemandent des papiers, des confirmations. Lucie n’arrive pas à se connecter avec son téléphone portable à internet pour lire le mail que lui a envoyé sa maman. Je cours à l’hôtel pour récupérer le papier que nous avions imprimé. Finalement, quand je suis de retour après avoir couru et être à bout de souffle. Cela semble s’être arrangé! S’agit-il d’un énième rebondissement avec une nouvelle déception à la clé? Dans ces instants, vous n’avez plus du tout la lucidité nécessaire et vous êtes plutôt assez négatif concernant le bon déroulement de la suite des événements.

Pourtant, quelques minutes plus tard, la transaction est finalisée! Nous signons les papiers. Nous obtenons les 1380 US$ en billet de banque. Le soulagement est complet. Nous pouvons maintenant continuer sereinement notre périple dans ces contrées magiques… Les réalités de notre monde nous ont rattrapés, pendant quelques jours. Nous comptons pourtant bien retourner dans un rêve éveillé, où la magie des lieux nous emportera dans une symbiose, avec les éléments naturels et ces beautés.  Nous passons, à l’agence, régler le reste dû pour la croisière. Elle commence dans 6 jours!
Nous prenons en début d’après-midi une navette pour une deuxième île habitée. Il s’agit de San Cristobal et de la ville de Puerto Baquerizo Moreno, qui est le centre administratif de cette province. Elle est, tout de même, beaucoup moins vivante et développé que la ville de Puerto Ayora, qui est le centre névralgique de l’activité touristique; activité principale et de loin des îles Galápagos. Nous trouvons un hôtel pas très cher, avec une très belle chambre, salle de bain privée, avec vue sur l’avenue qui longe la mer.

Nous partons directement profiter d’une première plage avant que le soleil se couche. Avec les masques et tubas, nous allons même pouvoir jouer avec quelques otaries présentes sur place. Elles sont tellement habiles dans l’eau et tellement curieuse. Il ne faut s’approcher que des jeunes et des femelles car le mâle a une fâcheuse tendance à protéger son territoire! Il n’y en a pas sur cette plage en cette fin de journée. Nous pouvons donc profiter de moments uniques. Mais les otaries ne resteront pas très longtemps près de nous. L’eau n’est pas la plus claire possible non plus. Ce n’est qu’une première introduction à des moments de vie mémorable que nous allons vivre ultérieurement.  Nous avons fait attention à nos dépenses depuis le début du voyage tout en profitant un maximum des paysages, de la vie locale, des beautés de la nature, des spécialités culinaires,… Nous voulons ici n’avoir aucun regret. Après l’épisode, qui s’est déroulé les trois derniers jours, nous avons encore moins envie d’hésiter. Nous avons entendu parler d’un lieu magique où il est possible d’observer la nature. Ce lieu est accessible qu’en bateau. Je ferais de la plongée avec bouteilles, Lucie se contentera de la combinaison palmes, masque et tuba. Nous déboursons sans sourciller pour cette activité plus de 5 jours de budget global en temps normal, soit 220 US$. Nous sommes impatients d’être au lendemain!
En attendant, nous passons une soirée au calme après avoir dîner dans un super petit restaurant local. Il nous a chaudement été recommandé par un boulanger, habitant depuis toujours cette ville, cette île, ce lieu mythique des Galápagos!
Toujours réveillé le matin avant ou quand l’aube se lève, je décide d’aller profiter une nouvelle fois seule, et en courant, des environs. Comme à notre habitude, nous nous sommes renseignés sur les points d’intérêts de l’île. Je pars découvrir le Cerro Tijeretas. Il s’agit d’une crique rocheuse, où Darwin aurait, pour la première fois, accostée dans cet archipel en 1835. Une statue de plusieurs mètres de haut est dressée sur les hauteurs de cette dernière pour lui rendre hommage. Dans l’eau transparente, des otaries s’amusent, jouent, sautent ici et là! Montant sur les hauteurs rocheuses, je peux aussi admirer avec une vue plongeante de magnifiques frégates qui joue avec les parois, ou se  reposent sur les branches d’arbres dénudés. En rentrant, sur la plage qui fait face à l’hôtel des centaines d’otaries sont réunis en ce début de matinée. L’odeur est pestilentielle. Le bruit, que font ces animaux, est impressionnant! La plupart de ces animaux sont calmes. Pourtant quelques mâles se battent pour des guerres de territoire. C’est incroyable de voir leurs courses poursuites. Malgré les apparences ils sont aussi très habiles sur terre et se déplacent très vite, beaucoup plus vite que nous en sprint! Et je n’aimerais pas me faire mordre par l’une de  ces forces de la nature. J’assisterais cette fois-ci simplement au spectacle à quelques mètres d’eux! Cela me rappelle quelques souvenirs de Nouvelle-Zélande. C’est fou la biodiversité que nous trouvons ici. Car d’autres endroits ou animaux me rappellent les terres de feux, ou les pays tropicaux…
Après un bon petit-déjeuner pris sur la terrasse de notre balcon, avec vue sur mer, nous nous rendons à la boutique du club de plongée pour partir découvrir un bel endroit. Sur le ponton, avant le départ, les otaries mâles et femelles, jeunes et adultes confondus, sont calmes. Ils se dorent au soleil sur les marches, ou ils font «la planche» dans l’eau, les nageoires tendues vers le ciel!
Nous partons sur un super grand bateau, un catamaran à fond plat, très confortable. Nous ne sommes pas beaucoup seulement un groupe de plongeurs et quelques personnes, comme Lucie, qui feront du «snorkeling» (palmes, masque et tuba)! L’organisateur est  vraiment très sympathique. Le moniteur de plongée aussi. Je me fais juste un peu de soucis concernant les deux autres «élèves» qui sont dans la même palanquée que moi. Je verrais bien lors de la première plongée, mais ils sont beaucoup moins expérimentés que moi et cela peut jouer sur différents paramètres lors de la pratique d’une telle activité.
Avant cela, nous profitons du soleil et très rapidement du lieu splendide autour duquel nous allons plonger ; Kickers Rock, aussi appelé le lion endormi en raison de sa forme! Arrivé au bord de ces parois rocheuses vertigineuses, qui sortent de l’eau à pic, nous sommes prêts pour la première sortie. A peine nous sommes mis à l’eau que les petits ennuis commencent. En effet, un d’eux n’arrive pas à descendre. Il lui faudra plusieurs essais et l’aide de l’instructeur. Nous attendons alors avec son acolyte entre deux eaux. Puis nous commençons finalement la plongée. La visibilité n’est pas exceptionnelle. Nous voyons de belles choses lors de cette première plongée comme des tortues, de petits requins, des otaries qui passent à grande vitesse à plus de 20 mètres de profondeurs et pleins d’autres poissons tropicaux ou de mer froide. C’est ça une des particularités des îles Galápagos. Ici, dans le même lieu, vous pouvez trouver des animaux venant des mers froides comme des mers chaudes. C’est un vrai carrefour, où la diversité est simplement impressionnante, voire grandiose. Alors que je fais signe à l’instructeur, que je suis à ma demi bouteille, il nous fait signe de remonter. Je suis sidéré. Je ne veux pas remonter surtout que nous venons d’atteindre un endroit où la vie foisonne. Trois tortues se nourrissent, des bancs de poissons multicolores se déplacent avec allégresse et quelques requins tournoient à la limite de la visibilité dans cette eau agitée. Nous sommes bien entendu les premiers à remonter à bord du bateau. Je bouillonne. J’ai envie de redescendre.

Les nageurs avec masques et tubas ne sont pas loin de l’embarcation. Très vite Lucie me fait les premiers signes. Après être remontée sur le bateau est me dira, elle aussi, qu’ils n’ont pas eu la chance de voir grand-chose mais qu’elle est heureuse car elle a réussi facilement à suivre le groupe. Très rapidement, je m’explique avec l’organisateur du tour et je lui fais comprendre que je ne suis pas satisfait de cette plongée, que nous ne pouvons pas en refaire une deuxième du même acabit. Je l’avais déjà vu échanger avec l’instructeur après qu’il soit revenu à bord. Ils sont conscients de mon mécontentement en raison de la médiocrité de la plongée malgré certains moments magiques. Ils mettent en place des changements radicaux pour la plongée suivante. Ils me laissent le choix de la mise à l’eau; une nouvelle fois entre les deux rochers avec le même passage, ou plutôt à l’extérieur avec une chance de voir d’autres choses. Je choisis l’option B. Cette deuxième plongée sera beaucoup mieux que la dernière. Nous resterons un temps raisonnable sous l’eau. J’ai le temps de profiter et de pouvoir passer à quelques mètres de moi, à la limite de la visibilité mon premier requin-marteau (sachant que j’avais déjà eu la chance d’en voir en Polynésie-Française mais aussi d’assez loin et j’espère avoir la chance d’en observer de plus près et à plusieurs lors de prochaines plongées). Nous ne sommes pas émerveiller de cette expérience comme certaines personnes ont pu nous le dire ou nous conseiller. Nous sommes néanmoins déjà très satisfaits de l’expérience surtout que la journée n’est pas finie. 
Sur Kicker Rock nous observons de beaux oiseaux dont de magnifique frégate avec leurs proéminences rouges au niveau du cou, que les mâles gonflent pour faire la cour à la gente féminine et impressionner leurs congénères. Suite à cela, nous nous rendons sur une plage déserte, où nous pouvons profiter du soleil et nager pour aller à la rencontre de tortues, d’otaries et de raies qui sont présentes dans la petite baie adjacente… 
En ce qui concerne, le fait de s’amuser avec les otaries, nous allons avoir un vrai show, un balais aquatique organisée par une maman otarie et un bébé. Sous les conseils de voyageurs, nous sommes retournés à Cerro Tijetas, où je me suis rendu le matin même. Mais nous avons cette fois-ci notre matériel (masques et tubas). Nous passons un moment exquis avec ces animaux. Ils sont si agiles dans l’eau et si curieux qu’ils viennent à quelques centimètres de notre masque ou de la caméra. Ils jouent avec nous.

Après la nuit tombée, après le repas, nous observons sur la plage, en face de notre hôtel, le groupe important d’otaries qui se sont de nouveau réuni, pour passer les heures froides de la journée.
Les jours sont comptés, maintenant, avant le début de la croisière. Même si nous aurions encore pas mal de choses à voir sur l’île de San Cristobal, nous avons décidé de découvrir une autre île vraiment différente. Lucie fait une grasse matinée, alors que je pars en courant explorer de nouveaux endroits de l’île. Je passe un bon moment malgré les grosses écorchures et le sang qui coulera de mes doigts et de mes jambes après que j’eu glissé sur des pierres volcaniques…
Toutes les navettes repassent obligatoirement par Santa Cruz. Après avoir pris la navette en milieu d’après-midi, nous dormirons donc une nuit à Puerto Ayora, toujours dans le même hôtel que nous trouvons tellement agréable avec le plus petit prix possible dégoté dans cette ville. Après un bon petit repas, dans un des petits restaurants de la rue populaire, nous ne tardons pas à rejoindre notre petit nid douillet.

A 5h00, nous sommes sur le pied de guerre, pour ne pas manquer notre navette en direction de l’«Isla Isabela». Elle est réputée comme la plus sauvage et la plus belle des îles habitées. Nous ne serons pas déçus de notre choix de venir la découvrir même si nous retournons en coup de vent au même endroit avec la croisière. Après 3h00 de traversée, nous arrivons à son mouillage. Nous pénétrons dans un petit village qui commence tout juste à se développer. Nous avons du mal à trouver un logement à un prix abordable. Mais un peu reculé, à la limite de la ville, dans des quartiers un peu moins huppés que le bord de plage, nous arrivons à négocier avec un charmant monsieur une chambre magnifique, un  grand confort, à un prix modeste. Il le fait car il est totalement excentré, il est en travaux et que son implantation ne ravira pas le touriste aisé. Nous aurions presque envie de profiter un peu de la chambre, de «ce luxe» que nous nous octroyons que très rarement. Mais le programme pour les trois jours à venir, est simplement splendide mais un peu chargé. Après avoir pris une bonne douche fraîche, avoir pris quelques minutes sur un lit «King Size», nous partons à la découverte des beautés de cette île. Pendant les premières heures sur place, nous en prenons pleins les yeux. Les couleurs de la nature, capturées au cours de la journée, formeront un magnifique arc-en-ciel dans nos mémoires. Cela commence par la côte déchirée avec ces roches volcaniques noires qui bordent un océan d’un vert rubis Ensuite, un peu plus tard dans la journée et le long d’une des plus grandes plages de l’archipel, voire la plus grande, le sable jaune roule dans les vaguelettes d’une mer bleue azur. Rentrant dans les terres, nous passons tout d’abord près d’un lac salé blanc, où pataugent quelques flamants roses. Puis nous marchons sur une canopée surplombant des eaux orangées qui finissent par s’éclaircir. Plus nous nous enfonçons dans les terres, plus l’eau s’éclaircit et plus la présence de flamands roses est grande. Nous pouvons observer aussi des lézards, des iguanes, des tortues…Des zones de végétation spéciales, avec des sortes de clairières bien protégées du soleil, nous donnent des idées un peu folles! Continuant notre route, nous croisons encore quelques animaux et visitons un centre d’interprétation. Retournant vers la plage, nous apercevons plusieurs iguanes marins, des palmiers, puis nous nous rendons dans une mangrove qui s’appelle «Concha de Perla»! Je me mets à l’eau avec masque et tuba alors que Lucie, après quelques brasses va lire tranquillement sur un petit banc en bois. Sous l’eau, je m’amuse avec plusieurs raies aigles. Je suis de nombreux poissons plus ou moins impressionnants et spéciaux. J’admire, pour la première fois, des iguanes marins dans l’eau, qui nagent à la surface et plongent pour manger des algues. Sur des roches volcaniques, je découvre aussi, à l’écart de l’activité humaine, des groupes énormes d’iguanes qui se réchauffent au soleil. Je n’en ai jamais vu d’aussi gros et avec de tels couleurs suite à un séchage complet.
Le soir, nous assistons à un magnifique coucher de soleil. En ce 24 Avril, nous fêtons les deux ans depuis notre rencontre au Togo. Nous prenons un verre sur la plage; un mojito, comme nous les aimons. Lucie me fait aussi une belle surprise! Elle m’offre un bon pour une plongée, après le retour de notre croisière. C’est un superbe cadeau. Je la remercie chaleureusement. Je me rends compte que, dans moins de 3 jours maintenant, notre séjour aux Galápagos va prendre une autre tournure. En attendant nous profitons de ce moment magique sur cette plage avant de rentrer dormir dans notre chambre grand confort…

Nous nous levons tôt le lendemain car nous avons réservés une excursion. Nous avons eu de la chance car toutes les agences affichées complètes pour aller à Los Tuneles. Un français, installé sur place depuis longtemps nous arrange cela directement avec le capitaine d’un bateau, sachant bien qu’ils garderont l’argent supplémentaire pour eux. Peu importe, nous avons réussi par ce biais à négocier un peu moins que la somme déboursée par les autres touristes, et nous allons réaliser une sortie que nous n’aurions pas pu faire sinon. Nous ne regretterons pas, bien au contraire. Nous passerons une des plus belles journées du séjour. Nous allons pouvoir observer une diversité d’animaux extraordinaire, et des formations géologiques splendides. Cela commence sur le trajet. Dans l’eau, nous pouvons observer des raies Manta géantes, qui atteignent plus de 6 mètres de largeur. Elles se trouvent juste à côté du bateau. J’aimerais tellement me mettre à l’eau à ce moment-là. C’est interdit pour des raisons évidentes de sécurité. Mais aussi du fait, qu’en pleine mer, elles disparaîtraient aussitôt que le premier nageur se soit mis à l’eau. Nous les admirons donc depuis le bateau. J’imagine leur beauté à les regarder se déplacer dans l’eau.
Après près d’une heure de navigation, nous arrivons aux fameuses arches de roche volcanique. Ces dernières se sont formées après que des tunnels de lave soient arrivés à la mer. L’érosion et la gravité ont ensuite provoqués des effondrements. Ces paysages sont rarissimes dans le monde. Sur ces arcades volcaniques, des cactus ont poussés.  Des tortues nagent paisiblement dans l’eau. Des fous à pattes bleues mâles font la cour à leur dulcinée avec une danse des pieds spécifique et très reconnaissable. Il fait grand soleil. Cette première étape est de bons augures pour la suite de la sortie.

Nous nous rendons ensuite un peu plus loin. La sortie avec masque et tuba sera mémorable. Nous enchaînons les rencontres marines. Elles seront plus folles les unes que les autres. L’eau est peu profonde ce qui facilite encore plus l’observation des animaux.  Cela commence par une otarie qui chasse autour d’un banc de poissons. Nous découvrons ensuite de splendides tortues marines, qui se laissent approcher sans sembler être dérangées.  Sous une arche immergée, nous approchons de requins qui se reposent, au fond, sur le sable. Leurs yeux sont hypnotisant, leur déplacement tellement élégant! Nous observons ensuite plusieurs raies pastenagues de grandes tailles. Il s’en suit la rencontre avec plusieurs pingouins très curieux qui viennent nous observer de très près. Ensuite, nous avons une chance inouïe d’observer les rares hippocampes dans leur milieu naturel. Celui-ci n’est pas très coloré. J’aime pourtant tellement cet animal, qui a déjà fait vivre de nombreux contes. Et puis c’est tellement sympa de voir cet animal en liberté, sur les côtes de l’Isla Isabela, qui a elle-même la forme de cet animal. Nous finissons par un balais somptueux de plusieurs dizaines de raies Or; les «Golden Rays»! Nous aurions pu rester tellement plus de temps dans l’eau. Mais déjà nous étions, par choix, les premiers sur place pour avoir le plus de chance d’observer tous ces animaux. Nous y serons finalement restés plus de deux heures malgré une eau assez froide.
De retour à Puerto Vilamil, nous déjeunons avec une vue sur la mer. Elle a encore changé de couleurs. Nous restons à profiter de la beauté de ces paysages à l’ombre. Nous faisons aussi de petites promenades et surtout admirerons, depuis la plage, un somptueux coucher de soleil.

Le lendemain, une nouvelle fois, je pars en solitaire explorer les environs. Lucie continue alors sa nuit pendant au moins 4h00. Je me fraye un chemin, découvre de nouveaux lieus et reviens vers le centre d’informations et d’interprétations pour finalement observer des flamands roses mais surtout des tortues terrestres qui copulent. C’est impressionnant et drôle de voir comment se déroule cet acte. Cela demande, selon les dires des spécialistes, un effort surhumain pour les deux individus. Principalement pour le mâle qui doit monter au-dessus de sa congénère et introduire son organe génital par-dessous. Cela s’accompagne de bruits assez forts et très reconnaissables. Je m’amuserais de nombreuses fois à les imités par la suite…
Après une dernière ballade avec Lucie, dans les terres, puis au bord de mer, nous reprenons la direction de l’île de Santa Cruz et la ville de Puerto Ayora. Le premier épisode de notre séjour aux Galápagos se termine. Le chapitre suivant qui se dessine sera au moins aussi palpitant voir encore un peu plus haletant et incroyable! Demain une expérience unique commence!

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