vendredi 16 septembre 2011

Moscou

Moscou, l’énigmatique: entre sobriété, concentration des pouvoirs, douceurs et diversités...

Le premier voyage en train à travers le territoire Russe, c’est déroulé paisiblement. Je me retrouve
immergé parmi une population exclusivement russe et le voyage prend dès lors une autre tournure. La Russie me tend les bras me proposant sa diversité, sa langue et son alphabet cyrillique. Les premiers vrais échanges, dans une langue non maîtrisé, se présentent à moi. L’expérience n’en est que plus enrichissante.

Pour ce trajet, il s’agissait d’une nuit courte pour rallier la capitale. Ce séjour à Moscou sera un condensé de ce que je désirais voir en Russie ou presque: immersion avec des Russes, découverte de l’arrière-pays, superbes rencontres avec des voyageurs, émotion et émerveillement, découverte du cœur politique, religieux et militaire du pays malgré sa localisation géographique très occidentale. Ce point central physique du pays est le Kremlin bordé par la place Rouge… La beauté des lieux ne reflète en rien l’histoire et les événements parfois tragiques qui s’y sont déroulés.
Les «on dits», tellement souvent entendu, que Moscou n’est pas agréable à visiter et que la ville présente peu d’intérêt, viennent de s’envoler lors de ce séjour…
L’arrivée à Moscou a lieu sous des trompes d’eau, annonçant un changement important comparé à Saint Petersburg. Cependant le sourire n’a pas quitté mon visage, au contraire, c’est annonciateur de moments inoubliables.

Le fil conducteur de ce voyage reste l’échange, le partage avec autrui. Dès mon arrivée, je constate que cette auberge est très majoritairement occupée par de jeunes Russes. Lors de discussions, les jours suivants, j’apprends que très peu voyage ou sont en vacances. La plupart travaille déjà à Moscou et son arrivée depuis peu de villes reculées du territoire russe. Les autres sont à la recherche d’un job pour pouvoir s’installer dans cette ville cosmopolite. Les étrangers ne sont présent qu’au compte goûtes. Je fais néanmoins la connaissance d’une Allemande, en attendant que le temps s’améliore pour partir à la découverte de cette mégalopole. Nous allons partager un petit bout de chemin ensemble et vivre quelques aventures mémorable à Moscou. 2 jours où les discussions iront bon train. Ensemble, nous allons faire la connaissance de nombreuses personnes.

Je retiendrais parmi elles: Eko, l’indonésien revenu d’une expédition lui ayant permis de voir la neige pour la première fois. Il aura échoué dans sa tentative d’ascension de son sommet et reviens avec un pied très abîmé du fait de chaussures non adaptées et du froid. Son histoire, son courage et son sourire me serviront une fois de plus d’exemple.
Il y eu ensuite cette soirée mémorable avec Igor et Max, 2 russes de Kazan. Ils nous feront découvrir les plaisirs de la table de leur région accompagné d’une bonne bière russe et surtout de fous rires interminables.
Enfin, il y a Sergueï, le jeune russe bourru et au première abord très peu social. Il est alpiniste «de son état», Oulan Oude, venu à Moscou pour trouver du travail. Nous le croiserons dans la rue le deuxième soir alors que nous tenions vraiment à trouver un point de vue en hauteur pour admirer le coucher de soleil sur la ville et apercevoir la nuit tombante. Notre idée étant de nous rendre sur la colline où se trouve l’université et qui est localisée dans une des constructions typiques de Moscou baptisées les «7 sœurs» en raison de leur similarité.
Il nous dit de le suivre. Nous arrivons sur son lieu de travail, rénovation de vieux immeubles du centre-ville. Dans l’ascenseur, nous faisons la connaissance d’un vieille homme, qui posant des questions, commence à converser avec Térésa en Allemand. L’émotion se lit dans ces yeux. Cette rencontre, qui ne durera que quelques minutes, est encore une fois de plus, si cela était nécessaire, une mise en abîme de la magie que peuvent être les relations humaines.
Nous grimpons les quelques marches restantes, nous sommes maintenant sous les combes puis sur le toit en tôle que Sergueï rénove.
Le spectacle ne peut se décrire. Le vivre fut un moyen, tel un narrateur omniscient, de surplomber la ville de Moscou et de pouvoir observer la vie en mouvement.
Revenons à la découverte à proprement parlé d’une des capitales influençant grandement la géopolitique mondiale. Je me laisse tout d’abord guider par mes yeux pour me faire une propre idée de cette ville. Ayant relu les événements majeurs de l’histoire de la Russie, je profiterais, par la suite, des instants posé dans les différents lieux foulés lors de nos ballades, pour fermer les yeux afin d’imaginer ce qui a pu s’y dérouler. J’aimerais tant pouvoir me téléporter dans le passé à différentes époques et instants cruciaux me permettant d’approfondir un peu plus ma connaissance de ce monde qui m’entoure. A défaut, chaque seconde qui s’écoule m’enrichit et me permet de cerner plus clairement les autres cultures, les modes de vie et les visions de la vie.

La visite de différents musées me donne un aperçu plus précis de l’art russe et de l’influence religieuse transmisse, par exemple, grâce aux icônes.
Je voulais aussi assister à une représentation au Bolchoï mondialement connu. Malheureusement, il n’y a aucune représentation les jours de ma présence dans la capitale. La première journée étant morose avec beaucoup de pluie, nous avons essayé de trouver des occupations à l’intérieur. Nous allons assister à une représentation de cirque.
Cette dernière fut grandiose avec des artistes asiatiques fidèles à leur réputation. Nos places, premier prix, nous permirent, tout de même, de profiter pleinement du spectacle et d’être plongée dans cette ambiance féérique.

L’arrivée sur la place Rouge, l’après-midi entre 2 averses, restera à jamais gravée dans ma mémoire. Traversant le pont qui surplombe le fleuve Moskova, la première vision en sera le Kremlin s’étendant sur la gauche.
La cathédrale Basile-Le-Bienheureux, emblème de la Russie, me fait fasse. Cette cathédrale est unique: l’extraordinaire diversité des couleurs et des formes fait penser à un bonbon que l’on pourrait dévorer.
L’arrivée sur la place fait place au gigantisme. Chaque cardinal de la place possède une construction particulière.
Notre repas improvisé, de nuit, sur cette place avec Térésa restera un délice sans commune mesure. Ce n’est pas la qualité de la nourriture (fruits, pains, gâteaux secs) qui sont à mettre en avant mais le spectacle qui s’offre à nous!
Le fait de se rendre au Kremlin entouré de ces 2,5km de hauts murs me permet de prendre pleinement conscience de la centralisation des pouvoirs. Incarnation du pouvoir politique, c’est aussi l’ancien centre de l’église orthodoxe. L’armée y est aussi omniprésente (relève près de la tombe du soldat inconnu).
Troisième pays communiste visité après Cuba et la Chine, et toujours la même certitude: l’égalité pour tous n’était et n’est valable que pour le peuple! Le résultat est cependant impressionnant pour les yeux: multiples dômes dorés pour les cathédrales, totalement recouvertes de peintures, d’or et d’icônes à l’intérieur, bâtiments administratifs et politiques impressionnants, palais des armures et fonds des diamants qui révèlent des trésors insoupçonnés et plus grandioses les uns que les autres.
Des promenades dans les méandres des rues et boulevard moscovites me permettront de découvrir une diversité architecturale impressionnante, déconcertante et pas toujours de bon goût. Le style stalinien brute et sans charme des constructions est beaucoup plus présent.
Mon excursion à Serguïev Possad me plongera définitivement dans la culture russe: Plus de touristes dans le bus et à l’arrivée. Sortie de la frénésie des grandes villes, je peux observer une vie typique du peuple. La visite de son monastère en activité me permet de prendre part au culte orthodoxe: cérémonie religieuse très fervente et proche du catholicisme.
Dernier jour seul dans la capitale, moral gonflé à bloc sous un soleil radieux. La ville prend alors un aspect différent mettant une nouvelle fois en avant son ambivalence et sa complexité.

La visite du mausolée de Lénine sera le point d’orgue indispensable de ces instants moscovites. L’émotion est forte devant ce corps embaumé. La prise de conscience est immédiate du culte et de la dévotion du peuple russe pour cet homme. Avoir un corps conservé pour l’éternité fait rêver plus d’une personne. Me concernant, être momifié n’excite en moi aucun intérêt. Bien au contraire!

Mon désir exprimé depuis des années, lorsque mon heure viendra, est d’être incinéré et que mes cendres retournent dans la nature d’où nous venons. Idée Macabre? Humour noir mal placé? Non, je n’ai pas encore fait mon testament! J’en rajouterais même une couche. Je désire donner l’ensemble de mes organes s’ils peuvent être utiles à autrui.

La mort est un événement de la vie tel qu’un autre! En avoir conscience et savoir ce que l’on veut permet de profiter de chaque instant. La mort ne m’a jamais effrayé. En revanche ne pas profiter de la vie et ne faire que survivre sur cette planète; oui ça m’effraierais! Je vous la souhaite donc la plus belle possible, telle que vous la désirez. Cette question de la mort fut intéressante à poser à des personnes de différentes nationalités et les réponses, très personnelles, furent multiples.

Je pars de Moscou des souvenirs plein la tête et non plein de gadgets dans les poches (telles les poupées russes que je trouve plus belle sur l'étalage toutes ensemble que dans un encroit m'appartenant).
Je reste haut perché sur mon nuage et espère bien y rester pendant toute la durée de ce voyage qui me comble. La vie, telle que je la désire, est vécue à chaque instant, faite de rencontres, d’émotions, de moments uniques, d’émerveillement devant les paysages, d’ouverture d’esprit et de partage avec chaque personne qui croisera ma route et désirera échanger…

Je m’apprête à quitter Moscou pour monter dans le transsibérien; expérience unique et hors du temps…

6 commentaires:

  1. Merci pour ce récit! ;)

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  2. p'tain , Mat, j'suis comme un dingue en te lisant .. tu nous transporte dans ce temps hors du temps, faisant de ton récit une aventure sans limites .. Émerveillement, ouverture aux autres et j'en passe, merci à toi mon Ami de nous dévoiler certains secrets du bout du monde, livré à toi même sur les routes ...... Je pense si fort à toi et à ces jours qui nous rapprochent ... le NEPAL n'est plus très loin mon pote, fais bonne route, je t'm vraiment comme un frère ....... Comme disait Jojo "Show must go on" !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ;)

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  3. Salut Matthieu,
    Ces quelques photos nous rappellent les églises orthodoxes d'Ukraine. Nous sommes toujours éblouis par tes photos et tes réflexions philosophiques.
    Continue bien et gros bisous
    Maman et Papa

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  4. J adore cette premiere etape, riche en emotion et en diversite... Keep going!!!

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  5. Pour ma première visite sur ton blog, je n'arrive pas à continuer, je n'ai pas les mots...concentration! ce voyage te va bien, tu racontes super bien. J'adore et je suis très admiratif des gens qui ont cette facilite d'écrire leurs aventures.
    Je vais me coucher en n'ayant visite Moscou, trop bien j'adore
    Nicolas Lachevre

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  6. alalala sa donne vraiment envie meme si c'est que le début de ton aventure .... continue comme sa et fait nous rêver mon math . Bon voyage ou bon rêve .... Marc .

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